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Updated: 2 months 3 weeks ago

Mort d’Adama Traoré: sa famille réclame la prison pour des gendarmes

Sat, 10/09/2016 - 20:38

Les gendarmes qui ont arrêté Adama Traoré, mort le 19 juillet au cours de son interpellation en France, doivent être « mis en examen le plus rapidement possible » et écroués, ont soutenu des membres de sa famille devant la presse samedi à Beaumont-sur-Oise (nord de la France).

« On veut absolument que les gendarmes soient mis en examen le plus rapidement possible », a déclaré un des frères d’Adama, Lassana Traoré.

« Les gendarmes, on veut qu’ils aillent en prison », a renchéri sa soeur Assa.

La famille a organisé samedi un repas en plein air dans une ambiance familiale, au coeur du quartier Boyenval de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), une commune populaire du nord de Paris, où Adama Traoré, jeune d’origine malienne, a grandi.

Environ 200 personnes étaient présentes, a constaté l’AFP, dont beaucoup avaient revêtu un tee-shirt sur lequel on pouvait lire : « Justice pour Adama. Sans justice vous n’aurez jamais la paix. »

Adama Traoré est mort le jour de ses 24 ans, le 19 juillet, alors qu’il venait d’être arrêté par les gendarmes lors d’une opération qui visait son frère Bagui, suspecté d’extorsion de fonds.

Deux autopsies n’ont pas relevé de traces de violences sur le corps du jeune homme, ni permis d’expliquer son décès. Des résultats d’analyses sont encore attendus.

Immédiatement qualifiée de « bavure » par son entourage, son décès avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise et dans les communes voisines, marquées par des tirs contre les forces de l’ordre et des véhicules incendiés.

Samedi, une centaine de gendarmes étaient mobilisés pour « encadrer à distance » le rassemblement, selon la préfecture du Val-d’Oise.

Les autorités craignent notamment la réaction d’habitants « traumatisés » par les violences de cet été.

La famille d’Adama Traoré, critique à l’égard de la conduite de l’enquête et de la communication du procureur de Pontoise, a demandé le dépaysement de l’affaire. La Cour de cassation a été saisie.

Lassana Traoré a dit attendre « avec impatience » la décision de la Cour afin que l’affaire soit reprise « honnêtement et sereinement ».

Il a prévenu que la famille était prête à organiser « un maximum d’événements » pour faire entendre sa voix et « combattre la violence » des méthodes d’interpellation.

La mère d’Adama Traoré, Oumou, a remercié le président malien Ibrahim Boubacar Keïta de l’avoir reçue le mois dernier au Mali, où son fils a été enterré, pour lui présenter ses condoléances.

« Ca nous a beaucoup touché », a-t-elle déclaré. Avant de lancer un avertissement aux gendarmes : « Adama va les suivre jusque dans leur tombe ».

Categories: Afrique

A Kinshasa, la rentrée scolaire rime avec galère

Sat, 10/09/2016 - 20:13

La rentrée scolaire a eu lieu il y a quelques jours à Kinshasa mais « seul le dernier de mes quatre enfants va à l’école », regrette Hortense Kabalira.

« Les trois autres restent à la maison, faute d’argent pour payer les frais, acheter les sacs, les chaussures, les tenues », explique cette ménagère, qui fait face aux mêmes difficultés que des milliers de familles de la capitale de la République démocratique du Congo.

Dans ce pays d’Afrique centrale, la part des ménages dans la scolarisation des enfants est estimée par l’Unicef à près de 77% des dépenses totales d’éducation. Septembre est un mois de tous les défis pour les parents, souvent obligés de retarder de quelques jours le retour à l’école de leur progéniture.

Veuve et mère de trois enfants, tous du niveau du primaire, Anny Boloko ploie sous le poids des frais de scolarité non-payés l’année dernière. « Je n’ose pas envoyer mes enfants à l’école », dit-elle, ajoutant n’avoir même pas pu réunir de quoi acheter crayons ou uniformes.

A cette allure, « je risque de ne pas les scolariser » cette année, chuchote-t-elle.

Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC, dont l’immense majorité de la population se débat dans la grande pauvreté, fait face depuis un an à un crise économique liée à la baisse des cours des matières premières, ses principales ressources d’exportation.

A l’école primaire Isangi de Lingwala, zone pauvre du centre de Kinshasa, trois des quatre classes du niveau CM2 (cours moyen 2e année) sont désespérément vides.

A la même époque l’an passé, il y avait une « grande affluence », « plus de la moitié » des élèves avaient repris le chemin de l’école, y compris « les insolvables », dit Ferdin Mbombo, directeur-adjoint de l’établissement.

La Constitution congolaise garantit la gratuité de l’enseignement primaire mais, dans les faits, on en est loin et la situation ne date pas d’hier.

Au début de la décennie 1990, résultat d’années de gabegie du dictateur Mobutu Sese Seko (au pouvoir de 1965 à 1997), l’État est incapable de payer les professeurs.

Pour « sauver l’école », l’Église catholique invite alors les parents de l’enseignement confessionnel (sous contrat avec l’État) à verser « des primes aux enseignants » en vue de leur permettre de vivre décemment.

– Casse-tête –

La pratique s’est étendue au secteur public et à tous les niveaux (primaire, secondaire et universitaire).

C’est désormais un rituel au début de chaque année scolaire : les délégués des parents, ceux des professeurs et les directeurs d’écoles déterminent ensemble « les besoins des enseignants » pour que les cours soient dispensés, et la hauteur de « la contribution des parents » pour chaque élève.

Pour la population, ces frais ont un nom, synonyme de casse-tête : le « minerval », belgicisme hérité de la colonisation qui n’est au départ qu’une taxe minime supportée par les familles sur le nombre d’enfants scolarisés mais qui par extension qualifie les frais de scolarité.

Dans une ville où l’on lutte chaque jour pour tenter de manger à sa faim, il faut en plus « chercher l’argent pour le minerval » (payé chaque trimestre) car dans la plupart des cas, si les familles ne sont pas à jour de leurs cotisations, les enfants sont renvoyés de l’école sans autre forme de procès.

Le gouvernement de Kinshasa dispose de ressources très limitées. Pour une population de plus de 71 millions d’habitants, le budget de l’État ne dépasse pas cette année 6,4 milliards de dollars.

Dans un entretien avec l’AFP, Maker Mwaku, ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, insiste sur les efforts des autorités en faveur de l’éducation dans cet environnement financier difficile.

« C’est vrai, reconnaît-il néanmoins, que nous n’avons pas encore réussi à payer tous les enseignants ».

Quelle différence de toute façon que l’on soit payé par l’État ou non, s’interroge Camille.

« La prime de vie chère et le transport », qui sont les rubriques de la paye les plus importantes continuent d’être supportées par les parents face à la modicité du traitement reçu de l’État, qui tourne autour de 100 dollars par mois, explique cet enseignant et syndicaliste.

Selon les dernières données (2015) du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), plus de 77% de la population congolaise de plus de 25 ans n’a pas dépassé le stade de l’école primaire.

Categories: Afrique

Au moins 11 morts et une centaine de blessés dans un séisme en Tanzanie (police)

Sat, 10/09/2016 - 19:38

Au moins onze personnes ont été tuées et une centaine blessées dans le district de Bukoba, dans le nord-ouest de la Tanzanie, épicentre d’un séisme survenu samedi, a-t-on appris auprès de la police tanzanienne.

« Nous déplorons actuellement 11 morts et plus d’une centaine de blessés, dont plusieurs sont hospitalisés. Nous sommes mobilisés, les opérations de secours se poursuivent », a déclaré à l’AFP par téléphone Augustine Ollomi, chef de la police de la province de Kagera, dont dépend le district de Bukoba.

Un séisme d’une magnitude de 5,7 sur l’échelle de Richter, selon l’institut géologique américain (USGS), a frappé samedi la Tanzanie et les pays voisins.

L’épicentre du séisme, qui s’est produit à 12h27 GMT, est situé à 23 km à l’est de la ville de Nsunga, dans le district de Bukoba, dans l’extrême nord-ouest de la Tanzanie et tout près du lac Victoria.

La secousse a également été ressentie au Rwanda, au Burundi, en Ouganda et au Kenya, selon des informations recueillies par l’USGS.

Des témoins joints par l’AFP dans la ville de Bukoba ont fait état de dégâts matériels, dont des bâtiments qui se sont écroulés.

« Les murs de ma maison ont tremblé, ainsi que le frigidaire et toutes les armoires. Mais il n’y a eu aucune casse », a témoigné de son côté un correspondant de l’AFP basé à Kampala, capitale de l’Ouganda.

Les séismes ne sont pas rares dans la région des Grands Lacs, mais ils sont généralement d’une magnitude un peu inférieure.

Categories: Afrique

Tanzanie: un séisme fait au moins 11 morts et une centaine de blessés

Sat, 10/09/2016 - 19:15

Au moins 11 personnes ont été tuées et une centaine blessées dans le district de Bukoba, dans le nord-ouest de la Tanzanie, épicentre d’un séisme survenu samedi, a-t-on appris auprès de la police tanzanienne.

« Nous déplorons actuellement 11 morts et plus d’une centaine de blessés, dont plusieurs sont hospitalisés. Nous sommes mobilisés, les opérations de secours se poursuivent », a déclaré à l’AFP Augustine Ollomi, chef de la police au niveau de la province de Kagera, dont dépend le district de Bukoba.

Categories: Afrique

La raquette entre les dents, l’Egyptien Hamadtou dans la légende paralympique

Sat, 10/09/2016 - 18:45

Le joueur de tennis de table Ibrahim Hamadtou peut être aussi rapide et rusé avec sa raquette que son adversaire. Mais c’est pour une autre raison qu’il fait sensation aux Jeux paralympiques de Rio: cet Egyptien de 43 ans se défend avec ses dents.

Ces Jeux regorgent d’histoires de femmes et d’hommes qui ont entraîné leurs corps blessés à la compétition de haut niveau. Parmi elles, celle d’Ibrahim Hamadtou détonne.

Ce père de trois enfants, originaire de la ville portuaire de Damiette, a perdu ses deux bras dans un accident de train quand il était enfant et il tient sa raquette avec sa bouche.

Bien qu’il n’ait pas remporté ses premiers matches, contre le numéro quatre mondial, le Britannique David Wetherill, et l’Allemand Thomas Rau, ce joueur étonnant se dit « ravi ».

« Je suis juste content d’avoir pu venir d’Égypte et d’avoir affronté des champions, dit-il à l’AFP. Ce que je ressens est inexplicable, je suis trop heureux. »

Hamadtou avait 10 ans lorsqu’il a perdu ses bras. « Après, il est resté silencieux chez lui pendant trois ans. Il n’osait pas sortir », raconte son entraîneur depuis 20 ans, Hossameldin Elshoubry.

– Le foot, trop dangereux –

Un proche essaye alors de sortir l’adolescent de sa dépression grâce au sport. Avec ses deux bonnes jambes, le football semble parfait.

« Le football, ça n’a pas marché », soupire Ibrahim Hamadtou. Son coach explique: « C’était trop dangereux. Sans bras, si vous tombez, vous n’avez aucune façon de vous protéger ».

Le jeune homme se tourne alors vers le tennis de table en faisant tenir la petite raquette sous l’aisselle de son bras droit. « Cela n’a pas marché non plus », sourit-il.

Finalement, il essaye de tenir le manche avec sa bouche, comme lorsque l’on cherche quelque chose avec une lampe et qu’on a les mains pleines, décrit-il.

Mais le tennis de table, discipline rapide et précise qui se joue sur une petite table, est incomparable au fait de tenir une lampe de poche. Hamadtou, lui, y est arrivé. Pour cela, il a dû faire quelques ajustements.

Pour servir et ramasser la balle, il utilise ses orteils et joue donc sans chaussure droite. Pour échanger des balles, il peut compter sur son cou musclé et agile qui transforme sa tête en l’équivalent d’un bras et sa bouche en une main.

« Cela m’a pris trois ans pour apprendre », poursuit-il. « Après, sa vie a complètement changé. Il est même retourné à l’école », ponctue fièrement son coach.

Dans son pays, Hamadtou est devenu une star grâce une vidéo de ses exploits postée sur Youtube, vue plus de 2,3 millions de fois.

– Équitable –

L’un de ses adversaires, David Wetherill, qui joue au tennis de table avec une béquille pour soutenir la partie gauche de son corps, est aussi très connu dans sa discipline. La vidéo de son superbe coup à Londres en 2012, alors qu’il était tombé au sol, a également été vue des millions de fois.

Pourtant, celui-ci dit se sentir « dans l’ombre » face à l’Égyptien. « C’est une légende du tennis de table, déclare-t-il. Je sentais un peu de pression, j’étais nerveux. Ibrahim, avec toutes ces choses qu’il réalise, fait relativiser. »

Le problème de ce sportif, finalement, c’est d’être unique car il est difficile de lui trouver des adversaires contre qui les matches soient équitables.

« Il est le seul à utiliser sa bouche. S’il y en avait cinq, six, sept autres, nous pourrions créer une nouvelle catégorie », poursuit son entraîneur.

Cela pourrait arriver. En Egypte, le sportif entraîne deux garçons sans bras âgés de 10 et 12 ans.

Selon Hossameldin Elshoubry, « il veut offrir à ces deux jeunes les compétences que personne n’a pu lui donner quand il était enfant ».

Categories: Afrique

Gabon: une marche blanche réunit un millier de personnes après les violences post-électorales

Sat, 10/09/2016 - 18:17

Une marche blanche a réuni samedi près d’un millier de partisans de l’opposant Jean Ping dans la capitale gabonaise Libreville, en hommage aux victimes des violences post-électorales qui ont secoué le Gabon après la présidentielle du 27 août.

Vêtus de blanc, des hommes, femmes et personnes âgées se sont retrouvées samedi après-midi au quartier général de M. Ping, où un pasteur évangélique a prononcé un office religieux dans une atmosphère calme de recueillement, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Jean Ping, principal rival du président sortant Ali Bongo Ondimba à la présidentielle, a allumé une bougie sur un petit autel, aménagé en hommage aux « combattants de la liberté morts pour la patrie » et entouré de gerbes de fleurs.

L’opposant, chemise et pantalon blancs, était accompagné d’autres anciens caciques du pouvoir ralliés à l’opposition qui ont soutenu sa candidature, notamment l’ancien président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama et l’ex-Premier ministre Casimir Oyé Mba.

Les militants ont ensuite trempé leurs mains dans des pots de peinture blanche et ont marché en procession sur quelques centaines de mètres le long de la voie rapide de Libreville, levant les mains « en signe de paix » et entonnant des chants religieux.

« Nos intentions ne sont pas mauvaises, c’est pour rendre hommage à tout ce sang qui a coulé (…) au nom de la libération de notre pays », a confié à l’AFP Marie-Rose, une mère de famille.

M. Ping, qui se proclame « président élu », a saisi vendredi la Cour constitutionnelle pour contester les résultats officiels et provisoires du scrutin présidentiel qui donnent la victoire à Ali Bongo d’une faible avance (environ 5.000 voix).

« Nous attendons avec impatience les résultats de la Cour constitutionnelle parce que nous savons que nous avons gagné, c’est le peuple gabonais qui a gagné et il installe M. Ping comme président de la République », a lancé de son côté Jean-Paul Issogui, la soixantaine, un autre participant à la marche.

Malgré de précédentes crises post-électorales, ce petit pays francophone d’Afrique centrale de moins de deux millions d’habitants est peu habitué à la violence.

Dès leur proclamation le 31 août, les résultats très contestés de la présidentielle avaient entraîné des émeutes meurtrières et des pillages massifs dans tout le pays, qui ont fait trois morts, selon le ministre gabonais de l’Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya.

Ce bilan est contesté par l’opposition, à commencer par M. Ping qui évoque plusieurs dizaines de morts. Des familles étaient toujours à la recherche samedi d’un proche introuvable depuis ces violences post-électorales.

Categories: Afrique

A Kinshasa, la rentrée scolaire rime avec galère

Sat, 10/09/2016 - 17:59

La rentrée scolaire a eu lieu il y a quelques jours à Kinshasa mais « seul le dernier de mes quatre enfants va à l’école », regrette Hortense Kabalira.

« Les trois autres restent à la maison, faute d’argent pour payer les frais, acheter les sacs, les chaussures, les tenues », explique cette ménagère, qui fait face aux mêmes difficultés que des milliers de familles de la capitale de la République démocratique du Congo.

Dans ce pays d’Afrique centrale, la part des ménages dans la scolarisation des enfants est estimée par l’Unicef à près de 77% des dépenses totales d’éducation. Septembre est un mois de tous les défis pour les parents, souvent obligés de retarder de quelques jours le retour à l’école de leur progéniture.

Veuve et mère de trois enfants, tous du niveau du primaire, Anny Boloko ploie sous le poids des frais de scolarité non-payés l’année dernière. « Je n’ose pas envoyer mes enfants à l’école », dit-elle, ajoutant n’avoir même pas pu réunir de quoi acheter crayons ou uniformes.

A cette allure, « je risque de ne pas les scolariser » cette année, chuchote-t-elle.

Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC, dont l’immense majorité de la population se débat dans la grande pauvreté, fait face depuis un an à un crise économique liée à la baisse des cours des matières premières, ses principales ressources d’exportation.

A l’école primaire Isangi de Lingwala, zone pauvre du centre de Kinshasa, trois des quatre classes du niveau CM2 (cours moyen 2e année) sont désespérément vides.

A la même époque l’an passé, il y avait une « grande affluence », « plus de la moitié » des élèves avaient repris le chemin de l’école, y compris « les insolvables », dit Ferdin Mbombo, directeur-adjoint de l’établissement.

La Constitution congolaise garantit la gratuité de l’enseignement primaire mais, dans les faits, on en est loin et la situation ne date pas d’hier.

Au début de la décennie 1990, résultat d’années de gabegie du dictateur Mobutu Sese Seko (au pouvoir de 1965 à 1997), l’État est incapable de payer les professeurs.

Pour « sauver l’école », l’Église catholique invite alors les parents de l’enseignement confessionnel (sous contrat avec l’État) à verser « des primes aux enseignants » en vue de leur permettre de vivre décemment.

– Casse-tête –

La pratique s’est étendue au secteur public et à tous les niveaux (primaire, secondaire et universitaire).

C’est désormais un rituel au début de chaque année scolaire : les délégués des parents, ceux des professeurs et les directeurs d’écoles déterminent ensemble « les besoins des enseignants » pour que les cours soient dispensés, et la hauteur de « la contribution des parents » pour chaque élève.

Pour la population, ces frais ont un nom, synonyme de casse-tête : le « minerval », belgicisme hérité de la colonisation qui n’est au départ qu’une taxe minime supportée par les familles sur le nombre d’enfants scolarisés mais qui par extension qualifie les frais de scolarité.

Dans une ville où l’on lutte chaque jour pour tenter de manger à sa faim, il faut en plus « chercher l’argent pour le minerval » (payé chaque trimestre) car dans la plupart des cas, si les familles ne sont pas à jour de leurs cotisations, les enfants sont renvoyés de l’école sans autre forme de procès.

Le gouvernement de Kinshasa dispose de ressources très limitées. Pour une population de plus de 71 millions d’habitants, le budget de l’État ne dépasse pas cette année 6,4 milliards de dollars.

Dans un entretien avec l’AFP, Maker Mwaku, ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, insiste sur les efforts des autorités en faveur de l’éducation dans cet environnement financier difficile.

« C’est vrai, reconnaît-il néanmoins, que nous n’avons pas encore réussi à payer tous les enseignants ».

Quelle différence de toute façon que l’on soit payé par l’État ou non, s’interroge Camille.

« La prime de vie chère et le transport », qui sont les rubriques de la paye les plus importantes continuent d’être supportées par les parents face à la modicité du traitement reçu de l’État, qui tourne autour de 100 dollars par mois, explique cet enseignant et syndicaliste.

Selon les dernières données (2015) du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), plus de 77% de la population congolaise de plus de 25 ans n’a pas dépassé le stade de l’école primaire.

Categories: Afrique

Mali : Le Parlement malien adopte un nouveau code électoral (SYNTHESE)

Sat, 10/09/2016 - 15:47
L’Assemblée nationale du Mali a adopté vendredi le nouveau code électoral par 78 voix contre 28, après des débats très houleux. Sur deux articles phares de ce nouveau code, analysent des observateurs, « les députés ont plutôt coupé la poire en deux ».

C’est le cas du nombre de parrainages de députés nécessaires pour valider une candidature à la présidentielle. La loi adoptée le maintient à 10 au lieu des 15 proposés dans le projet initial.

Quant à la caution pour chaque candidat à la présidentielle, elle passe de 10 à 25 millions de francs CFA (17.000 à 43.000 dollars). Le projet de loi proposait 35 millions de francs CFA (60.000 dollars).

Autres innovations du code : les femmes seront désormais mieux représentées sur les listes électorales, tandis que les élections communales pourront aussi être organisées « de manière éclatée, c’est-à-dire dans certaines localités et pas dans d’autres au même moment ».

Le nouveau texte prévoit également que les candidats à la prochaine élection présidentielle doivent « être de nationalité malienne d’origine ».

Pour le gouvernement, cette révision de la loi électorale vise à prendre en compte les orientations politiques et institutionnelles de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.

Il s’agit notamment d’élire les conseillers de cercle au suffrage universel direct comme pour les autres niveaux de collectivités territoriales.

En outre, la nouvelle loi intègre quelques innovations comme l’institution de commissions électorales régionales au sein de la Commission nationale, l’extension de la possibilité d’organiser les scrutins à des dates différentes de toutes les autres élections des collectivités territoriales ou encore le vote par anticipation des militaires.

Pour la majorité qui a voté en faveur du texte, « le nouveau code électoral renforce la démocratie malienne ». Quant à l’opposition et une frange de la majorité présidentielle, elles estiment qu’il s’agit d’un « recul démocratique ».

Source: Agence de presse Xinhua
Categories: Afrique

A Kinshasa, la rentrée scolaire rime avec galère

Sat, 10/09/2016 - 14:18

La rentrée scolaire a eu lieu il y a quelques jours à Kinshasa mais « seul le dernier de mes quatre enfants va à l’école », regrette Hortense Kabalira.

« Les trois autres restent à la maison, faute d’argent pour payer les frais, acheter les sacs, les chaussures, les tenues », explique cette ménagère, qui fait face aux mêmes difficultés que des milliers de familles de la capitale de la République démocratique du Congo.

Dans ce pays d’Afrique centrale, la part des ménages dans la scolarisation des enfants est estimée par l’Unicef à près de 77% des dépenses totales d’éducation. Septembre est un mois de tous les défis pour les parents, souvent obligés de retarder de quelques jours le retour à l’école de leur progéniture.

Veuve et mère de trois enfants, tous du niveau du primaire, Anny Boloko ploie sous le poids des frais de scolarité non-payés l’année dernière. « Je n’ose pas envoyer mes enfants à l’école », dit-elle, ajoutant n’avoir même pas pu réunir de quoi acheter crayons ou uniformes.

A cette allure, « je risque de ne pas les scolariser » cette année, chuchote-t-elle.

Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC, dont l’immense majorité de la population se débat dans la grande pauvreté, fait face depuis un an à un crise économique liée à la baisse des cours des matières premières, ses principales ressources d’exportation.

A l’école primaire Isangi de Lingwala, zone pauvre du centre de Kinshasa, trois des quatre classes du niveau CM2 (cours moyen 2e année) sont désespérément vides.

A la même époque l’an passé, il y avait une « grande affluence », « plus de la moitié » des élèves avaient repris le chemin de l’école, y compris « les insolvables », dit Ferdin Mbombo, directeur-adjoint de l’établissement.

La Constitution congolaise garantit la gratuité de l’enseignement primaire mais, dans les faits, on en est loin et la situation ne date pas d’hier.

Au début de la décennie 1990, résultat d’années de gabegie du dictateur Mobutu Sese Seko (au pouvoir de 1965 à 1997), l’État est incapable de payer les professeurs.

Pour « sauver l’école », l’Église catholique invite alors les parents de l’enseignement confessionnel (sous contrat avec l’État) à verser « des primes aux enseignants » en vue de leur permettre de vivre décemment.

– Casse-tête –

La pratique s’est étendue au secteur public et à tous les niveaux (primaire, secondaire et universitaire).

C’est désormais un rituel au début de chaque année scolaire : les délégués des parents, ceux des professeurs et les directeurs d’écoles déterminent ensemble « les besoins des enseignants » pour que les cours soient dispensés, et la hauteur de « la contribution des parents » pour chaque élève.

Pour la population, ces frais ont un nom, synonyme de casse-tête : le « minerval », belgicisme hérité de la colonisation qui n’est au départ qu’une taxe minime supportée par les familles sur le nombre d’enfants scolarisés mais qui par extension qualifie les frais de scolarité.

Dans une ville où l’on lutte chaque jour pour tenter de manger à sa faim, il faut en plus « chercher l’argent pour le minerval » (payé chaque trimestre) car dans la plupart des cas, si les familles ne sont pas à jour de leurs cotisations, les enfants sont renvoyés de l’école sans autre forme de procès.

Le gouvernement de Kinshasa dispose de ressources très limitées. Pour une population de plus de 71 millions d’habitants, le budget de l’État ne dépasse pas cette année 6,4 milliards de dollars.

Dans un entretien avec l’AFP, Maker Mwaku, ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, insiste sur les efforts des autorités en faveur de l’éducation dans cet environnement financier difficile.

« C’est vrai, reconnaît-il néanmoins, que nous n’avons pas encore réussi à payer tous les enseignants ».

Quelle différence de toute façon que l’on soit payé par l’État ou non, s’interroge Camille.

« La prime de vie chère et le transport », qui sont les rubriques de la paye les plus importantes continuent d’être supportées par les parents face à la modicité du traitement reçu de l’État, qui tourne autour de 100 dollars par mois, explique cet enseignant et syndicaliste.

Selon les dernières données (2015) du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), plus de 77% de la population congolaise de plus de 25 ans n’a pas dépassé le stade de l’école primaire.

Categories: Afrique

Togo: les employés dans les mines de phosphate se sentent « exploités »

Sat, 10/09/2016 - 11:37

« C’est la misère chez nous. En plus, nous travaillons dans des conditions difficiles », s’exclame Tchédré Kpatcha, mécano-électricien à la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT), secouée par des grèves depuis un mois.

En ligne serrée, avec leurs gilets jaune fluo et leur casque de protection vissé sur la tête, environ 500 employés de la SNPT sont descendus dans les rues de la petite commune de Hahotoé, à 40 km au nord de Lomé.

« Nous crions depuis des années et personne ne nous répond », martèle le vieil homme aux cheveux blancs, employé depuis 36 ans dans le secteur du phosphate.

A quelques kilomètres de là, dans l’immense cratère de couleur ocre, les tractopelles et tapis roulants sont à l’arrêt. Un nouveau coup dur pour ce secteur vital de l’économie togolaise.

Les grèves se multiplient depuis le 10 août, aucun accord n’ayant été trouvé face aux revendications des travailleurs. Le secteur avait été déjà paralysé en 2013 (72 heures), en 2014 (une semaine) et en 2015 (deux semaines).

Mais faute d’accord avec la direction de la société d’Etat, les quelque 1.500 personnes employées par la SNPT suspendent régulièrement leur travail depuis un mois, au sein des trois principales unités de production de Kpomé, Hahotoé et Dagbati.

« Nous invitons le chef de l’Etat à s’occuper personnellement de nos problèmes. Ça suffit », crie Lémou Tchao au milieu de la foule.

Bouclant jeudi une nouvelle grève de 48 heures, les employés du site de Hahotoé brandissaient des pancartes, peintes avec soin: « Nous voulons voir notre DG » (directeur général), « Le Togo doit être maître de son destin, fini l’esclavage ».

Partis de la cité minière, ils ont sillonné les artères de Hahotoé, scandant: « Trop, c’est trop ».

– Ras-le-bol –

Rejoints par leurs collègues du site de traitement de Kpémé (à 40 km à l’est de Lomé), les représentants des grévistes ont demandé à rencontrer la direction de la SNPT dans la capitale, qui a finalement accepté de les recevoir jeudi en fin de journée.

Les négociations devaient se poursuivre vendredi, selon Poro Egbohou, porte-parole du personnel de la SNPT.

« Nous avons manifesté pour exprimer notre ras-le-bol et dénoncer l’esclavage que nous subissons: nous ne sommes pas payés à la hauteur de notre travail, on nous exploite. Les salaires varient entre 35.000 et 241.000 FCFA (53,36 et 367,40 euros). Cette fois-ci, nous sommes décidés à aller jusqu’au bout », avertit M. Poro Egbohou, porte-parole du personnel.

Les employés de la SNPT, exigent la revalorisation des salaires conformément à la grille de la convention interprofessionnelle du Togo. Ils réclament également des tenues vestimentaires et de chaussures de sécurité, ainsi que des primes de production et de rendement.

La direction n’a pas souhaité répondre aux questions de l’AFP.

Mais, selon les syndicats, un arrêt de travail de 24 heures dans cette société engendre une perte sèche de plus de 282.000 dollars.

« Nous produisons au moins 3.000 tonnes de phosphate par jour. Or le produit est vendu à 94 dollars la tonne », affirme le porte-parole du personnel.

Le phosphate était jusqu’au milieu des années 1990, le poumon économique du Togo et son premier produit d’exportation, représentant 40% des recettes de l’Etat.

Mais le secteur, entièrement public, a été fortement affecté par la mauvaise gestion et la corruption entre 1997 et 2007 et s’est totalement effondré pendant cette période, passant de 5,4 millions de tonnes de production annuelle à 800.000 tonnes.

En 2010, le gouvernement a mis en place un plan de relance estimé à plus de 200 milliards de FCFA (près de 305 millions d’euros) pour doper la production.

En septembre 2015, le groupe minier israélien Elenilto, associé au géant chinois Wengfu, a remporté un appel d’offre international pour exploiter une production annuelle de 5 millions de tonnes de phosphate, d’engrais et d’acide phosphorique.

Mais malgré le plan de redressement mis en place par l’Etat togolais et la hausse de la demande mondiale, notamment pour l’utilisation d’engrais agricole, le secteur peine à retrouver ses niveaux de production de la fin des années 1990. La SNPT a extrait 1,5 million de tonnes de phosphate en 2015 contre 1,11 million en 2014.

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Mali : Projet de loi criminalisant la pratique de l’esclavage : Qui bloque le dossier à Koulouba ?

Sat, 10/09/2016 - 09:29

Les organisations qui interviennent dans la lutte contre l’esclavage réunies sous la Coalition nationale de lutte contre l’esclavage par ascendance ont  tenu récemment leur rencontre ordinaire  au siège de Temedt. Au sortir de cette rencontre, il a été constaté qu’il n’y a pas eu d’avancée majeure dans la perspective de l’adoption d’une loi criminalisant la pratique de l’esclavage dans notre pays.  Et pour cause, après l’élaboration de l’avant-projet de loi, elle devait passer au Conseil des ministres pour adoption. Coup de théâtre: le projet de loi a été retiré en catimini dans les dossiers à , selon des sources proches de cette association, sans donner plus d’explication.

En tout cas, la question qui est sur toutes les lèvres est de savoir qui veut bloquer ce projet de loi criminalisant la pratique de l’esclavage au Mali. Et au cours de cette rencontre, il a été aussi remarqué que les remaniements ministériels au niveau du ministère de la Justice et des droits de l’homme ont fortement joué sur ce processus d’adoption de la loi que la Coalition espérait voir avant la fin de l’année 2016.

Un autre temps fort de cette rencontre ordinaire de la Coalition a été sans nul doute la visite de Biram Dah Abeid,  d’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (Ira-Mauritanie) au siège de la Coalition. Celui-ci séjournait au Mali dans le cadre d’une tournée africaine qui avait pour but de mobiliser la société civile africaine contre ” l’oppression “ que son organisation est en train de subir en Mauritanie dans le cadre de son combat contre l’esclavage. Le plaidoyer de Biram  n’est  pas tombé dans l’oreille de sourds car la Coalition n’a pas manqué de renouveler son soutien à l’Ira-Mauritanie pour l’éradication de l’esclavage dans ce pays, au-delà en Afrique. Il faut rappeler que  le président de l’Association Temedt, Ibrahim Ag Idbaltanat, tout comme le vice-président,  Abdoulaye Macko,  ont pris part à cette rencontre aux côtés du représentant de l’église dans la coalition, Abdias Coulibaly, et d’autres membres du bureau.

 Kassim THERA

Source :  Aujourd’hui-Mali

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Mali : Le sport malien en marche : L’AN 3 du président IBK arrosé par deux belles victoires (foot et basket)

Sat, 10/09/2016 - 09:26
Boubacar Baba Diarra et le Chef de l’Etat IBK Le troisième anniversaire de l’investiture du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a été arrosé, dimanche 4 septembre 2016, par deux belles victoires du sport malien.

n basket-ball, les juniors filles ont remporté au Caire le trophée de l’Afrobasket U18 en battant le pays organisateur, l’Egypte, de belle manière (84 à 61), soit 23 points d’écart. C’est donc la deuxième fois consécutive que le Mali gagne ce trophée. En football, ce fut un festival de buts au Stade du 26 Mars dans le cadre de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2017. Ainsi, les Aigles du Mali ont étrillé les Ecureuils du Bénin sur le score de 5 buts à 2. Du coup, le Mali termine premier du groupe C avec 16 points. Il s’agit de 5 victoires et un match nul.

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a adressé un message de félicitations aux Aigles du Mali et aux Juniors basketteuses pour cette belle performance. Sans oublier le président du Cnosm, Habib Sissoko, ainsi que les présidents des deux fédérations (football et basket-ball). “Je salue le parcours sans faute de nos championnes d’Afrique et la brillante qualification des Aigles qui ont terminé premiers de leur groupe en battant cet après-midi le Bénin par 5 buts à 2. Ces deux performances montrent à suffisance la très bonne santé de notre sport et confirment le retour du Mali sur l’échiquier international. Nos jeunes, par ces victoires, font montre de courage et d’abnégation pour hisser haut le drapeau national. Je réaffirme à nos championnes d’Afrique et aux Aigles Seniors la fierté et le soutien de la Nation malienne. Je profite de cette occasion pour féliciter le gouvernement, les différentes fédérations et le Comité national olympique. Je souhaite une excellente CAN 2017 à nos Aigles footballeurs” a déclaré le chef de l’Etat.

A.B.HAÏDARA

Source :  Aujourd’hui-Mali

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Mali : De la justice à la diplomatie : Le juge Yaya Karambé nommé Consul général du Mali à Khartoun

Sat, 10/09/2016 - 09:24

Magistrat chevronné de son état, le juge Yaya Karambé vient d’avoir une promotion. En effet, il quitte le cercle de la justice pour la diplomatie. Celui qui a été désigné l’Homme de l’année par un magazine de la place en 2013, est nommé Consul général du Mali à Khartoum, au Soudan.

C’était à l’issue du Conseil des ministres du mercredi dernier. Il fut juge d’instruction au Pôle économique et financier du tribunal de première instance  de la Commune III et juge d’instruction au tribunal militaire de Bamako. C’est lui qui gérait le dossier du capitaine bombardé par la suite Général d’Armée, Amadou Haya Sanogo, après les événements de mars 2012.

A.B.H

Source :  Aujourd’hui-Mali

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Mali : Focus : Tabaski, Tabascrise ou quand t’abat la crise !

Sat, 10/09/2016 - 09:22
Le lundi 12 septembre prochain, la grande famille islamique mondiale, la Oumah islamique plus précisément, doit fêter l’Aïd Elkébir ou Tabaski qu’on appelle aussi communément “Séliba” (littéralement grande prière) par différenciation à la fête de la fin du Ramadan appelée “Sélifitini” (littéralement petite prière). Cette distinction, au vu de la traduction littérale, reste très significative au vu de la différence dans les contraintes imposées au musulman à l’occasion de ces deux grands jours saints de l’Islam.

C’est vrai que pour les deux, les habits neufs sont de mise, ainsi que les chaussures, pour toute la famille. C’est la période dorée pour les couturiers qui s’accommodent des brimades et autres remontrances des clients lorsque les habits ne sont pas prêts à l’heure du rendez-vous. C’est ainsi que des clients déménagent carrément chez leur couturier qui pédale nuit et jour pour satisfaire cette demande exceptionnelle. Mais “ qui trop embrasse mal étreint “. Parfois aussi, c’est pour ne pas respecter le rendez-vous et plonger des clients, surtout les femmes aux coutures compliquées, dans la détresse.

Les femmes font la queue devant les salons de coiffure où même ceux d’entre eux qui ne voient une tête à arranger qu’en de rares occasions dans l’année, affichent le plein au niveau du carnet de rendez-vous. Qu’importe donc la qualité de la coiffure ! L’essentiel étant que, le jour-j, on fasse ressortir sur sa tête tout un amas de cheveux artificiels pour être dans la fête.

C’est d’ailleurs l’occasion pour les femmes de la génération actuelle de montrer combien elles savent faire dans la fausseté : faux cheveux, faux ongles, faux cils, faux teint, faux seins et même maintenant de fausses fesses et fausses hanches, parce qu’il existe des culottes spéciales à utiliser comme dessous pour se donner des rondeurs illusoires.  Pourvu que cette fausseté généralisée reste toujours à l’extérieur, superficielle, si non…

Les hommes de leur côté, assimilent la fête de Tabaski au casse-tête de l’acquisition de moutons. Surtout que les polygames, lorsque leurs épouses ne vivent pas dans la même concession, sont obligés de payer plusieurs moutons. S’il faut en rajouter celui qu’on offre généralement au père ou à la mère, cela devient un véritable parcours du combattant. C’est plus grave à Bamako où, avec la promiscuité, il n’y a plus d’espace pour élever un mouton, encore moins le garder durant quelques jours. C’est pourquoi, on attend toujours le dernier moment pour organiser une ruée vers le foirail. Mais c’est en ce moment aussi que les vendeurs de moutons se frottent les mains et commencent à spéculer sur les prix, parce que conscients de tenir leurs clients à la gorge, avant que ceux-ci ne s’acharnent à leur tour, le jour de la fête, sur la gorge du mouton.

Mais il n’y a pas que le prix du mouton qui monte. La pomme de terre, les oignons, la banane plantain (aloco) et tous les autres condiments qui accompagnent la cuisson de la viande de mouton voient leur prix grimper dans l’ascenseur pour une ascension vertigineuse. Et chaque année, c’est le même cérémonial. Qu’on le veuille ou non, il faut que, par le fait des gens, une crise s’installe quelques jours avant la fête, pour disparaître sitôt les moutons égorgés. La cause de cette crise, c’est donc nous-mêmes.

En effet, s’il vous arrive de vous promener dans les marchés quelques jours après la fête de Tabaski, lorsque les vendeurs auront fini de digérer le bénéfice illicite amassé avant “Séliba”c’est à peine si on ne vous agresse pas en vous essayant de vous attirer vers leurs tables souvent mal achalandés en ces lendemains de fête. La dureté du ton d’avant la Tabaski disparaît subitement pour laisser la place à des implorations. Mais l’autre crise qui accompagne la Tabaski, c’est au niveau de l’environnement. Deux jours après la fête, cela schlingue de partout à cause des déchets jetés n’importe comment dans la rue. Les matières fécales extirpées des entrailles du mouton, le sang versé à même le sol, les débris de peaux de moutons et autres saletés se mélangent, se décomposent ensemble, pour donner un parfum irrespirable. Ça aussi, c’est la Tabaski à Bamako.

C’est dans cet environnement que les hommes, fauchés et fâchés pour avoir dépensé tout leur argent, se lancent dans une débrouille au quotidien pour tenir  jusqu’à la fin du mois. Mais là aussi, gare aux découverts bancaires et autres prêts contactés auprès des vendeurs de vêtements, chaussures et autres produits avec la fameuse formule si prisée par les commerçants qui parcourent les lieux de travail pour placer leurs marchandises : “Jusqu’à la fin du mois”.

C’est dire que lors de la Tabaski, il n’y a pas que les moutons qui en souffrent par le respect de la tradition du sacrifice d’Abraham. Mais avec la conjoncture économique devenue austère, c’est vraiment la Tabasse-crise. Mais au fait, dans ce jeu, qui tabasse qui ? En attendant d’avoir la réponse, bonne et heureuse fête d’Aïd el kébir à tous nos lecteurs !

                                               Amadou Bamba NIANG

Source :  Aujourd’hui-Mali

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Mali : Communiqué du conseil des ministres du mercredi 07 septembre 2016

Wed, 07/09/2016 - 22:27
Photo de famille du nouveau Gouvernement (Koulouba, le 09 juillet 2016) Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 07 septembre 2016 dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence du Président de la République, Monsieur Ibrahim Boubacar KEÏTA.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

– adopté des projets de texte ;
– procédé à des nominations ;
– et entendu une communication.

 AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES :

AU TITRE DU MINISTERE DU TRAVAIL ET DE LA FONCTION PUBLIQUE :

Sur le rapport du ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi portant modification de la Loi n°92-020 du 23 septembre 1992 portant code du travail en République du Mali.

L’adoption de la loi du 23 septembre 1992 visait à créer un environnement juridique favorable à l’accroissement des investissements, tant nationaux qu’étrangers, notamment à travers l’allègement des procédures relatives à la conclusion des contrats du travail, à la mise en chômage technique et au licenciement pour motif économique.

Aujourd’hui, certaines dispositions de cette loi sont soit apparues imprécises ou inadaptées au contexte actuel.

En outre, notre pays est souvent interpellé par les organes de contrôle de l’Organisation
internationale du Travail sur la non-conformité de certaines dispositions de la loi du 23
septembre 1992 aux conventions ratifiées.

L’adoption du présent projet de loi vise à corriger les insuffisances constatées. Elle s’inscrit
aussi dans le cadre de l’application des conventions internationales ratifiées par le Mali.
Le projet de loi ainsi adopté clarifie le concept de travail forcé.

Il prévoit la rupture conventionnelle du contrat de travail.
Il fixedes critères plus opérationnels de mesure de la représentativité syndicale.
Il fixe l’âge d’admission à l’emploi à 15 ans.

 AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES :

AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES :

Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des Ministres a
adopté un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de
construction d’un immeuble (RDC+2) sur le site de l’ancienne Direction Régionale de
l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) de Ségou.

Le marché relatif aux travaux de construction d’un immeuble (RDC+2) sur le site de
l’ancienne Direction Régionale de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) de
Ségou est conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et l’Entreprise Compagnie
Malienne de Construction (COMACO) pour un montant de 2 milliards 558 millions 681 mille
879 francs CFA TTC et un délai d’exécution de 18 mois.

La réalisation de ces travaux s’inscrit dans le cadre du programme pluriannuel
d’investissement 2014-2018 de l’Institut National de Prévoyance Sociale visant à diversifier
ses ressources face à l’augmentation accrue et régulière des dépenses de prestations sociales, notamment, des pensions et des allocations familiales.

Elle contribue à conforter les réserves techniques de l’INPS par un parc immobilier
conséquent à l’abri des fluctuations du marché des dépôts à termes et des obligations.
Le financement du marché est assuré à hauteur de 100% par le budget de l’INPS.

 AU TITRE DU MINISTERE DE LA SECURITE ET DE LA PROTECTION CIVILE :

Sur le rapport du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Conseil des Ministres a
adopté un projet de décret portant approbation du contrat de concession relatif à la
fourniture d’un système de sécurité de l’aviation civile et de l’immigration selon les
modalités de construction, maintien et transfert, entre le Gouvernement du Mali et la
Société SECURIPORT LLC.

Le présent contrat de concession est conclu entre le Gouvernement de la République du Mali
et la Société SECURIPORT LLC pour une durée de dix ans.

Il porte sur la construction, la maintenance et le transfert d’un système de sécurité de
l’aviation civile et de l’immigration.

La réalisation de la concession permettra de renforcer le système d’identification des
passagers de « Aéroports du Mali », du personnel d’aviation et de toutes les personnes ayant accès aux zones aéroportuaires.

Elle s’inscrit dans le cadre des recommandations de l’Organisation internationale de
l’Aviation civile en matière de lutte contre le terrorisme et les narcotrafiquants dans les
frontières aéroportuaires.

Elle s’inscrit également dans le cadre de la mise en place d’un cadre institutionnel pour la
gestion de la redevance de sécurité aéroportuaire.

AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES :

AU TITRE DU MINISTERE DES MINES :

– Chargé de mission :
Monsieur Abdoulaye BAMBA, Economiste Gestionnaire

AU TITRE DU MINISTEREDES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE ET DE L’INTÉGRATION AFRICAINE :

– Ministre Conseiller à l’Ambassade du Mali à Addis-Abeba (Ethiopie) :
Monsieur N’Golo FOMBA, Conseiller des Affaires étrangères

– Premier Conseiller à l’Ambassade du Mali à Moscou :
Monsieur Youssouf Dramane KONE, Conseiller des Affaires étrangères

– Premier Conseiller à l’Ambassade du Mali à Libreville (Gabon) :
Monsieur Drissa MALLE, Conseiller des Affaires étrangères

– Premier Conseiller à l’Ambassade du Mali à Abu Dhabi :
Monsieur Mohamed Ibrahim HAIDARA, Conseiller des Affaires étrangères

– Conseiller culturel à l’Ambassade du Mali à La Havane (Cuba) :
Monsieur Moussa SY, Journaliste-Réalisateur

– Consul au Consulat Général du Mali à Khartoum :
Monsieur Yaya KARAMBE, Magistrat

AU TITRE DU MINISTEREDE L’ECONOMIE ET DES FINANCES :

– Inspecteurs à l’Inspection des Finances :
Monsieur Dramane COULIBALY, Inspecteur des Finances
Monsieur Aliou TALL, Inspecteur des Finances

AU TITRE DU MINISTEREDE L’ÉQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU DÉSENCLAVEMENT :

– Directeur des Ressources Humaines du Secteur des Infrastructures :
Monsieur Ismaïla OUATTARA, Professeur principal

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS :

AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME :

Sur le rapport du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, le
Conseil des Ministres a examiné une communication écrite relative à la Politique
nationale des Droits de l’Homme (PNDH) et son plan d’actions 2017-2021.

L’élaboration de la politique nationale des Droits de l’Homme vise à doter notre pays d’un
cadre de référence des actions à mener dans le domaine des droits de l’Homme. Elle s’inscrit aussi dans le cadre de la mise en œuvre des instruments internationaux ratifiés par le Mali.
Sur la base des orientations définies, la Politique nationale est articulée autour des quatre (4) axes que sont :

– la promotion des droits de l’Homme ;
– la protection des droits de l’Homme ;
– l’assistance aux acteurs ;
– la coopération internationale.

La mise en œuvre de ces axes contribuera à l’amélioration de la situation des droits de l’Homme au Mali en assurant une plus grande effectivité des droits.

Elle contribuera aussi à la dynamique de réconciliation nationale et de renforcement de la
cohésion sociale.

La Politique nationale des Droits de l’Homme est assortie d’un plan d’actions 2017-2021 de 3 milliards 757 millions de francs CFA dont le financement sera assuré par l’Etat, les Collectivités territoriales et les partenaires techniques et financiers.

Bamako, le 07 septembre 2016.
Le Secrétaire général du Gouvernement,
Madame DIAKITE Fatoumata N’DIAYE
Commandeur de l’Ordre national

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Mali: scission au sein d’un mouvement de l’ex-rébellion, qui minimise

Wed, 07/09/2016 - 22:06

Une scission est récemment intervenue au sein d’un groupe de l’ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), mais un responsable de l’ex-rébellion en a minimisé l’importance mercredi.

« Je démens les nombreux départs annoncés au sein de la CMA au profit du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) », a déclaré à l’AFP Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad), qui fédère les anciens groupes rebelles, dont le MNLA.

Dans un communiqué diffusé cette semaine, ce nouveau groupe, le MSA, dénonce « la gestion unilatérale de la CMA », ainsi que « la constance et la montée des conflits communautaires avec son corollaire de morts d’hommes ».

Publié à la fin d’une rencontre intercommunautaire dans le nord du Mali qui s’est achevée début septembre, le même communiqué annonce « la démission pure et simple de toutes les populations concernées par la présente rencontre, de même que leurs responsables civils,militaires et politiques », de toutes les instances des groupes composant la CMA.

Parmi les dirigeants du MSA, qui doit tenir son premier congrès en octobre, figurent Moussa Ag Acharatoumane, ancien porte-parole du MNLA, et le colonel Assalat Ag Habi, déserteur de l’armée régulière malienne, tous deux membres de la CMA.

Ils affirment par ailleurs avoir quitté la CMA avec quelques centaines de véhicules armés, ainsi que de nombreux combattants.

Selon les observateurs, la création de ce nouveau mouvement armé, qui dit s’inscrire dans la logique des accords de paix signés en mai-juin 2015 entre le camp gouvernemental et l’ex-CMA, correspond à une « réalité tribale ».

Moussa Ag Acharatoumane et le colonel Ag Habi, originaires de la région de Ménaka, à proximité du Niger, où a été lancé le MSA, peinent à s’imposer à Kidal (nord-est), fief de l’ex-rébellion, proche de la frontière algérienne.

Moussa Ag Acharatoumane pourrait briguer un poste au sein des autorités intérimaires qui doivent être mises en place dans les cinq régions administratives du Nord en application de l’accord de paix, indique-t-on dans son entourage.

Les membres de ces autorités doivent être « désignés de façon consensuelle » par le gouvernement, les groupes armés qui le soutiennent et ceux de l’ex-rébellion, selon une entente signée en juin 2016.

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature de l’accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

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Nigeria: un blogueur spécialiste de Boko Haram entendu par les autorités

Wed, 07/09/2016 - 21:15

Un blogueur nigérian spécialiste du conflit dans le nord-est du pays a été entendu à Abuja par les autorités pour ses liens présumés avec le groupe jihadiste Boko Haram, a rapporté mercredi la BBC, citant un SMS du journaliste.

L’armée nigériane avait fait savoir en août qu’elle souhaitait interroger le journaliste Ahmad Salkida pour détention présumée d’informations concernant l’enlèvement par Boko Haram de plus de 200 jeunes filles en avril 2014 dans le lycée public pour filles de Chibok (nord-est).

Des médias nigérians ont affirmé que M. Salkida avait été arrêté lundi à son arrivée dans la capitale, Abuja, par un vol en provenance des Emirats arabes unis.

Mais selon la BBC, le blogueur a envoyé mercredi un SMS au service en langue haoussa de la chaîne britannique dans lequel il indique avoir été « libéré en moins de 24 heures sans aucune condition ».

Le journaliste nie avoir été arrêté à l’aéroport, affirmant que sa prise en charge par les autorités avait été « organisée à l’avance ».

De son côté, l’armée nigériane a également nié avoir arrêté le journaliste.

Le 15 août dernier, le porte-parole de l’armée, le colonel Sani Usman, a affirmé qu’il n’y avait « aucun doute » sur le fait que le journaliste et deux autres personnes « ont des liens avec les terroristes de Boko Haram et ont des contacts avec eux ».

Quelques jours auparavant, M. Salkida avait affirmé sur son compte Twitter avoir reçu en « exclusivité » la dernière vidéo présentant les lycéennes de Chibok, diffusée le 14 août par Boko Haram.

Le blogueur est une figure importante dans le conflit contre les combattants islamistes de Boko Haram, qui a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009. Il a notamment été au coeur de négociations avortées avec le gouvernement de l’ex-président Goodluck Jonathan.

Résident à Maiduguri, ville de l’extrême nord-est du pays et berceau de Boko Haram, il avait été le premier journaliste à obtenir une interview exclusive en 2006 avec le fondateur du mouvement, Mohammed Yusuf.

Depuis lors, il a toujours servi de vecteur d’informations fiables sur le groupe, éveillant les soupçons des autorités. Il vit désormais en exil aux Emirats arabes unis, d’où il tient un blog journalistique.

Le jour de l’annonce de sa recherche par l’armée, il avait écrit sur son blog qu’il prendrait « un avion pour Abuja » et répondrait à l’invitation des autorités sans toutefois donner de date exacte, affirmant qu’il travaillait du côté du gouvernement pour « la libération » des otages.

Depuis le mois d’août, plusieurs journalistes renommés et des commentateurs politiques ont été arrêtés dans le pays.

Ainsi Iroegbu Emenike, qui dirige le journal en ligne Abia Facts, a été arrêté cette semaine « pour de présumés articles diffamatoires » et relâché mercredi, a indiqué à l’AFP Inibehe Effiong, un défenseur des droits de l’Homme.

« Grâce à notre intervention et au soutien d’autres médias il vient juste d’être libéré », a précisé M. Effiong.

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Côte d’Ivoire: affaissement d’un pont ferroviaire au passage d’un train

Wed, 07/09/2016 - 19:05

Un pont métallique datant de 1910 et situé sur la ligne de chemin de fer Abidjan-Ouagadougou s’est écroulé mardi au passage d’un train de marchandises à Dimbokro (250 km au nord d’Abidjan) sans faire de victimes, a appris l’AFP auprès de témoins sur place.

« Le train venait d’Abidjan. Le pont s’est plié au passage du train. Les deux locomotives et les wagons ne sont pas tombés dans l’eau mais la ligne est coupée », a affirmé à l’AFP Martin Kouamé, un habitant de Dimbokro qui s’est rendu sur place.

L’accident s’est produit dans l’après-midi, selon des témoins.

Ce célèbre pont métallique, qui enjambe le fleuve Nzi et mesure 250 m environ, avait été inauguré en 1910.

La ligne de chemin de fer qui relie la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, aux économies et populations très imbriquées, doit être rénovée et prolongée dans les années à venir pour un coût de 400 millions d’euros.

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Zimbabwe: la justice lève l’interdiction de manifester à Harare

Wed, 07/09/2016 - 19:05

La justice du Zimbabwe a défié le gouvernement en levant mercredi l’interdiction de manifester dans la capitale Harare qu’il avait décrétée la semaine dernière en pleine fronde populaire contre le président Robert Mugabe.

La Haute Cour du Zimbabwe « a jugé que l’interdiction était illégale », a déclaré à la presse Tendai Biti, avocat et chef du Parti démocratique du peuple (opposition). Les manifestations « peuvent reprendre maintenant », a-t-il ajouté.

Le 1er septembre, la police, qui opère comme un « appendice » du régime selon l’organisation Human Rights Watch (HRW), avait interdit pour deux semaines, jusqu’au 16 septembre, toute manifestation dans la capitale Harare.

L’opposition avait dénoncé cette décision, apparentée selon elle à « un état d’urgence qui ne dit pas son nom ».

« Nous sommes très fiers que le tribunal ait reconnu le pouvoir qui lui incombe selon les termes de la Constitution. Et, plus important encore, que les tribunaux se prononcent sans peur et sans parti pris », a indiqué Tendai Biti, qui a été ministre des Finances de Robert Mugabe jusqu’en 2013.

La Haute Cour a rendu mercredi « un jugement très courageux », a-t-il ajouté, en référence à la mise en garde adressée samedi aux juges par le chef de l’Etat.

M. Mugabe avait étrillé le pouvoir judiciaire en l’accusant de « négligence » pour avoir autorisé des manifestations de l’opposition en sachant « pertinemment » qu’elles pourraient être violentes.

Le chef de l’Etat, qui dirige d’une main de fer son pays depuis 1980, avait conclu d’un ton menaçant qu’il espérait que les juges avaient « retenu la leçon ».

« C’est un jugement progressiste ! Nous sommes heureux », a réagi Stendrick Zvorwadza, l’un des leaders de la contestation au Zimbabwe.

L’association des avocats pour les droits de l’Homme au Zimbabwe, qui représente plusieurs manifestants arrêtés, a de son côté qualifié la décision de « victoire pour les militants ».

Depuis plusieurs semaines, le Zimbabwe est le théâtre de manifestations qui dénoncent le régime de Robert Mugabe, 92 ans, et la grave crise économique que traverse le pays. Elles sont régulièrement dispersées par la police à coups de matraque ou de grenades lacrymogènes.

Ce n’est pas la première fois que la justice zimbabwéenne défie le régime. En avril, dans un mouvement inattendu, elle avait ordonné la libération du pasteur Evan Marawire, figure de la contestation anti-Mugabe aujourd’hui en exil aux Etats-Unis.

Vendredi, un autre tribunal avait néanmoins refusé la libération sous caution de 58 militants arrêtés le 26 août lors de manifestations qui avaient dégénéré en affrontements.

Parmi ces militants toujours incarcérés figure notamment Promise Mkwananzi, le leader du mouvement #Tajamuka (« Nous sommes agités »), qui regroupe de jeunes Zimbabwéens appelant à la démission de Robert Mugabe.

Les manifestants, surtout issus de la société civile, réclament pêle-mêle le départ du dirigeant, un changement de politique économique mais aussi une réforme électorale en vue des élections de 2018, où M. Mugabe a déjà annoncé son intention de se représenter.

Il avait facilement remporté le dernier scrutin en 2013 entaché néanmoins de soupçons de fraude massive.

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Crise électorale au Gabon : le président Bongo contre-attaque

Wed, 07/09/2016 - 18:50

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, dont la réélection est violemment contestée par l’opposition, a contre-attaqué mercredi en martelant que la saisine de la Cour constitutionnelle est l’unique solution envisageable de sortie de crise.

La date limite des recours devant la Cour est fixée à jeudi après-midi.

Mais Jean Ping, le candidat de l’union de l’opposition arrivé juste derrière Ali Bongo selon les résultats officiels, et qui s’est autoproclamé président élu, affirme que la Cour est totalement inféodée à la présidence.

Renvoyant dans les cordes les observateurs de l’Union européenne qui ont fait état mardi d’une « anomalie évidente » dans les résultats du scrutin à un tour du 27 août, M. Bongo a jugé que « certains (d’entre eux) ont outrepassé leur mission ».

S’exprimant sur la radio française RTL, mais aussi sur RFI et Europe-1, le président sortant a également balayé d’un revers de la main toute possibilité d’un recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote.

Ce recomptage est réclamé par l’opposition mais aussi par la France, ancienne puissance coloniale toujours influente dans ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale.

M. Bongo a répété qu’une telle disposition n’était pas prévue par la loi électorale et relevait exclusivement d’une décision de la Cour.

M. Ping n’avait pas annoncé mercredi en fin de journée s’il avait décidé ou non de saisir le tribunal. « Nous verrons », s’est borné à répondre son coordonnateur de campagne René Ndemezo Obiang à la presse qui l’interrogeait sur ce point. La date-butoir est jeudi 16H00 (15H00 GMT).

– Tacle pour l’opposition –

« Je ne peux pas violer la loi » qui donne compétence seulement à la Cour constitutionnelle pour ordonner un recomptage, a argumenté M. Bongo.

« Mes adversaires le savent, ils ont fait voter cette loi. Et quand cette loi a été votée, je n’étais même pas au gouvernement alors que certains d’entre eux y étaient », a-t-il poursuivi. Il faisait référence à nombre de responsables de l’opposition, dont M. Ping, qui ont travaillé durant de longues années aux côtés de son père, Omar Bongo, décédé en 2009 après avoir dirigé le Gabon pendant 41 ans.

Il tacle d’ailleurs son rival à ce sujet: « ce n’est pas à 74 ans que M. Ping va commencer une carrière de démocrate qu’il n’a jamais été ».

Il a également confirmé son intention de déposer des recours devant l’institution pour contester des résultats de M. Ping dans certains bureaux.

Pour la communauté internationale, l’attention se focalise sur la province du Haut-Ogooué, fief de la famille Bongo.

« Une analyse portant sur le nombre de non-votants et des bulletins blancs et nuls révèle une évidente anomalie dans les résultats finaux du Haut-Ogooué », avait indiqué mardi la chef de la mission d’observation de l’UE à l’élection, Mariya Gabriel.

Cette province, selon les résultats officiels provisoires, a enregistré un taux de participation de 99,93% et permis au président sortant d’être réélu d’une courte tête (5.594 voix d’avance) dans ce pays qui compte 1,8 million d’habitants.

L’annonce des résultats officiels provisoires du scrutin le 31 août a déclenché une vague d’émeutes meurtrières et des pillages massifs à Libreville et dans plusieurs villes de province.

– Destructions ‘très importantes’ –

« Le bilan matériel est très important. Nous sommes encore en train d’évaluer tout ce qu’il y a eu de pillé, de brûlé, de cassé. En ce qui concerne le bilan humain, nous déplorons trois décès et une centaine de blessés », indiqué le chef de l’Etat, reprenant le bilan du ministère de l’Intérieur.

Les troubles ont fait « au minimum 50 morts et disparus », a affirmé le coordonnateur de campagne de M. Ping.

L’AFP a recensé pour sa part sept morts, dont un policier.

Une délégation de chefs d’Etat de l’Union africaine est attendue d’ici jeudi à Libreville pour tenter de désamorcer la crise et éviter que le Gabon, jusqu’à présent un des rares pays stables d’une région troublée, ne sombre à son tour dans le chaos.

Dans l’attente du dénouement de la crise, la vie tourne au ralenti, même si quelques titres de la presse – d’opposition comme proche du pouvoir – ont reparu jeudi, après plus d’une semaine de paralysie.

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