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Diplomacy & Defense Think Tank News

Neue Studie: Muslimische Kinder und Jugendliche in Deutschland

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 27/01/2017 - 00:00
Für Jugendliche mit Zuwanderungsgeschichte ist es in Deutschland schwer eine eigene Identität zu finden. Woran das liegt, zeigt die neue Studie.

Pourquoi les Balkans comptent (partie 2)

IRIS - Thu, 26/01/2017 - 17:54

Après une première partie consacrée aux tensions grandissantes dans la région balkanique sur fond d’activisme russe, cette seconde partie entend prendre de la hauteur en démontrant que l’étude de la région n’est pas seulement importante en elle-même et pour elle-même, mais constitue une grille de lecture académique, politique et historique essentielle pour décrypter les grandes tendances à l’œuvre dans le monde occidental, entre repli identitaire, populisme et tentation autoritaire.

Le grand malentendu des guerres balkaniques réside dans la façon dont elles ont été perçues par le monde politique occidental et l’opinion publique, c’est-à-dire comme un conflit entre peuples barbares arriérés tout droit sortis des aventures de Tintin en Syldavie, qui n’avaient cessé de se massacrer entre eux depuis la nuit des temps. La thèse essentialiste des « haines ancestrales » s’est inscrite dans l’esprit des observateurs et décideurs comme un postulat tellement évident que tous les plans de paix proposés à partir de 1992 consistaient en une séparation territoriale et ethnique des peuples, acceptant ainsi comme allant de soi la rhétorique des leaders nationalistes locaux. Le succès de cette thèse doit beaucoup à la fois au livre de Robert Kaplan « Balkan Ghosts » sorti au début du conflit alors que très peu d’intelligence avait encore été produite, mais aussi aux analyses de Samuel Huntington sur le caractère religieux des guerres yougoslaves. L’un comme l’autre occupent encore aujourd’hui une place centrale dans la façon dont les décideurs comprennent les relations internationales puisque le premier est toujours aussi publié et lu tandis que le second a façonné l’imaginaire intellectuel de très nombreux décideurs actuels, ce qui transpire dans les propos du nouveau président Américain Donald Trump.

C’est ainsi que les conflits en ex-Yougoslavie sont largement représentés dans l’imaginaire occidental, accolés à l’expression éculée de « baril de poudre » pour désigner la région, quand le terme balkanisation revêt lui aussi sa charge péjorative dans le sens d’un émiettement sans fin. Sans doute cette représentation incite-t-elle l’observateur occidental à penser que ce qui s’est produit en Yougoslavie ne peut pas se reproduire ailleurs dans le monde civilisé qu’est l’Occident. Or, cette absence d’altérité ressentie est précisément la raison pour laquelle tout ce que les chercheurs, politistes, historiens, juristes, sociologues, ont pu produire sur l’ex-Yougoslavie depuis une vingtaine d’années est dramatiquement négligé alors que les problématiques traitées sont d’une brûlante actualité.

Cette cécité sur la Yougoslavie, miroir de la cécité de l’écrasante majorité des analystes tant sur le Brexit que sur la victoire de Donald Trump, relève de la même incapacité à saisir les enjeux profonds des bouleversements d’une époque, que ce soit en 1989 ou aujourd’hui. Ces enjeux portent principalement sur la remise en cause de la légitimité du système politique dominant, hier le communisme en Yougoslavie, aujourd’hui la démocratie libérale en Occident qui, sur fond de mondialisation non-régulée et de crise économique et morale, a ouvert la voie à une nouvelle génération de partis populistes et nationalistes.

Souvenons-nous des causes de l’effondrement de la Yougoslavie. D’abord la perte de légitimité d’un système idéologique et politique qui s’effondrait partout à l’Est de l’Europe. Ensuite, une grave crise économique au cours des années 1980 qui a fait tourner des centaines d’usines à vide et absorbé l’épargne de la classe moyenne. Enfin, en réaction, la montée de discours nationalistes et populistes dans chaque république yougoslave de la part d’entrepreneurs politiques. Et ce, en vue de conquérir puis conserver le pouvoir en substituant la logique schmittienne de l’ennemi et la propagande à la démocratie et l’information. Conquérir le pouvoir par le nationalisme et le conserver par la guerre était la stratégie de légitimation des pouvoirs serbe de Milosevic et croate de Tudjman. De fait, les leaders populistes qui conquièrent le pouvoir en faisant appel aux émotions telles que la peur et la haine sont contraints de gouverner en utilisant les mêmes méthodes, ce qui implique de réduire au silence et désigner à la vindicte populaire parfois violente les opposants (élites politiques, intellectuelles et culturelles, société civile) accusés de trahison envers le « vrai peuple ». De ce point de vue, il n’y a vraiment rien de nouveau entre les discours d’un Franjo Tudjman et ceux d’un Nigel Farage, aujourd’hui repris par une partie du parti conservateur. Seul le contexte change.

Souvenons-nous ensuite de ce qu’était la Yougoslavie avant son effondrement. C’était le pays le plus avancé de l’espace communiste en termes économiques et politiques. Sa diplomatie non-alignée en avait fait un acteur majeur de la guerre froide. Le passeport yougoslave était le seul qui permettait de voyager facilement aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est. Les Yougoslaves étaient au contact direct de l’Occident, notamment à la frontière avec l’Italie où les marchandises circulaient plus ou moins facilement. Ils consommaient les mêmes produits, écoutaient la même musique, avaient lu aussi bien Hugo que Tolstoï à l’école, et les Occidentaux y allaient déjà en vacances. Sarajevo a même organisé les Jeux Olympiques d’hiver en 1984 ! Les peuples yougoslaves ne sont donc pas des barbares arriérés qui ont passé des siècles à se haïr et se massacrer.

Certes, l’Histoire n’est pas une science exacte où l’on pourrait dupliquer à l’identique une configuration dans un autre espace-temps afin d’observer si les conséquences convergent. Pour autant, la crise économique de 2008 et ses suites en Europe (crise grecque, austérité massive, émigration de jeunes diplômés, sentiment de déclassement des classes moyennes), la crise des migrants depuis 2014, la menace terroriste aigue au sein même de l’Europe, la montée en puissance consécutive des partis populistes, nationalistes et xénophobes dans toute l’Europe et aux Etats-Unis, l’épuisement du projet politique européen, de même que le malaise autour d’un modèle de démocratie représentative et parlementaire qui fabrique son propre rejet par son endogamie et son impuissance, sont autant de facteurs qui expliquent cette sensation de craquement général et de basculement vers un horizon inconnu à mesure que les consultations électorales se traduisent par des victoires d’options et de personnages « hors-système » (Brexit, Trump). Or, ces victoires, quand bien même aucune autre ne viendrait s’ajouter en 2017 après les élections en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, ne manqueront pas de redessiner l’Europe et le monde des prochaines années et décennies. Dans cette optique, nous pouvons peut-être regarder l’espace post-yougoslave non plus comme une zone périphérique attardée, mais plutôt comme un modèle possible, parmi d’autres, d’anticipation de ce à quoi aboutirait une crise profonde de la démocratie, ajoutée à une montée des nationalismes en Europe. Il ne s’agit pas de comparer l’ex-Yougoslavie à l’Union européenne en tant que telle, mais de prendre garde contre le risque de dissonance cognitive qui empêcherait d’analyser correctement les faits et les tendances. Vu sous cet angle, la désagrégation guerrière yougoslave ne serait pas une guerre archaïque d’un monde ancien et révolu mais une guerre moderne d’un monde qui vient. La guerre en Yougoslavie n’avait peut-être pas 50 ans de retard, elle avait peut-être juste 30 ans d’avance, d’où l’intérêt de se plonger dans les « Balkan studies ». Au regard de l’Histoire, ni la paix, ni la démocratie ne sont nulle part immortelles.

 

France. Comment réagir à l’affaissement du commerce extérieur ?

Fondapol / Général - Thu, 26/01/2017 - 17:02

Intervention de Laurence Daziano, économiste, maître de conférences à Sciences Po et membre du conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique, dans l’émission Les Enjeux internationaux sur France Culture le 24 janvier 2017. Ecouter l’émission

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España y la India: en busca de unas relaciones bilaterales más estrechas

Real Instituto Elcano - Thu, 26/01/2017 - 12:15
DT 1/2017 - 26/1/2017
Rubén Campos Palarea y Jayshree Sengupta

Análisis de la situación en la que se encuentran las relaciones bilaterales, señalando las áreas en las que existe potencial de mejora, los obstáculos que ponen trabas a la cooperación y los sectores estratégicos que pueden ser los motores para una mayor colaboración.

Muslimische Kinder und Jugendliche in Deutschland

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 26/01/2017 - 00:00
Aladin El-Mafaalani und Ahmet Toprak, die Autoren dieser Studie, beschäftigen sich intensiv mit den Identitäten, Lebensverhältnissen und Strategien benachteiligter jugendlicher Muslime in Deutschland. Sie zeigen, wie schwer es für Jugendliche mit Zuwanderungsgeschichte ist, eine eigene Identität zu finden, und welche Rolle die Schulen in diesem für die Persönlichkeitsentwicklung so wichtigen Prozess spielen.

Hoffnungsschimmer für die Gemeinsame Sicherheits- und Verteidigungspolitik der EU

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 26/01/2017 - 00:00
Eine der Prioritäten der EU ist die Verstärkung der Zusammenarbeit im Bereich der Gemeinsamen Sicherheits- und Verteidigungspolitik (GSVP). Der im September 2016 angestoßene Prozess zur Vertiefung der GSVP sowie aktuelle Vorschläge der Europäischen Kommission umfassen pragmatische Maßnahmen. Angesichts der Herausforderungen, denen die EU gegenübersteht, sind die Vorschläge auf lange Sicht nur ein kleiner Schritt. Weitere Maßnahmen in institutioneller wie operationeller Hinsicht sind notwendig, um die GSVP zu einem schlagkräftigen Instrument zu machen.

Think Tank Report 1/2017

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 26/01/2017 - 00:00
Die aktuelle Ausgabe des Think Tank Reports der Konrad-Adenauer-Stiftung beschäftigt sich unter anderem mit folgenden Themen: die Aufgaben der Think Tanks in "faktenfremden Zeiten"; wie mit IS-Rückkehrern aus Syrien und dem Irak von staatlicher Seite umgegangen werden sollte und könnten gemeinnützige Hackerorganisationen für "Sicherheit ohne Grenzen" sorgen?

La fin du TPP : un non-événement aux conséquences majeures

IRIS - Wed, 25/01/2017 - 18:24

Donald Trump l’avait promis pendant sa campagne électorale, il a tenu parole dès son entrée à la Maison-Blanche : il a signé le 23 janvier un document qui met fin à la participation des Etats-Unis au Traité de libre-échange Transpacifique (TPP).
Cette décision met de facto fin au traité, qui avait été mis en place à l’initiative de l’administration Obama et rassemblait douze Etats soit, aux côtés des Etats-Unis, le Canada, le Mexique, le Pérou, le Chili, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, Singapour, la Malaisie, le Vietnam et Brunei. Si le choix de Donald Trump de mettre un terme à un accord dont il a dénoncé le contenu n’est pas en soi un évènement majeur, il donne un avant-goût de ce que sera la politique américaine en Asie-Pacifique, et ouvre une nouvelle ère dans le rapport de force avec la Chine, contre laquelle le TPP avait été pensé. En ce sens, ses conséquences seront majeures, et pas uniquement limitées aux échanges économiques et commerciaux.

Le TPP, un traité limité

Lors de sa signature, qui concluait un long cycle de négociations, le TPP fut présenté comme un accord de libre-échange rassemblant plus de 800 millions de personnes, et pesant autour de 40 % du PIB mondial. Mais derrière ces chiffres à première vue impressionnants se cache la réalité d’un traité à la portée limitée, en particulier sur son volet asiatique. Seuls cinq pays du continent l’ont signé, et le Japon est parmi eux le seul membre du G20. La Corée du Sud, qui a déjà un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, n’en fait pas partie, l’Indonésie non plus, et la Chine en fut délibérément exclue, l’objectif du TPP étant précisément de constituer un front face à la montée en puissance de la Chine dans ses aspects économiques et commerciaux à échelle de son continent (et accessoirement du monde). En clair, le TPP était beaucoup plus modeste dans ses leviers que dans ses ambitions, et pouvait même sembler dérisoire en comparaison avec l’intensification des échanges entre la Chine et ses voisins qu’il avait vocation, mais pas les moyens, de contrer.

Côté américain, ce traité était présenté comme un moyen de relancer l’économie. Selon la commission américaine du commerce international (USITC), le TPP aurait permis aux Etats-Unis d’accroître le PIB de 0,15 % d’ici 2032, et de gonfler ses exportations de 1 %. Au-delà du fait que cela reste relativement modeste (si nous parlons bien ici de 40 % du PIB mondial), ces estimations restent discutables, et n’apportent pas nécessairement de plus-value par rapport à la multiplication d’accords bilatéraux, à la manière de celui qui existe avec la Corée du Sud.

Dans son contenu ensuite, l’accord contient 30 chapitres qui portent sur la réduction des droits de douanes, mais aussi la propriété intellectuelle, l’environnement, le droit du travail, l’accès aux marchés publics, ou encore un accord de protection des investissements. Sur ces différents points, on relève de multiples zones d’ombres aux effets incertains sur l’économie et l’emploi aux Etats-Unis justifiant la posture de Donald Trump, mais aussi un grand flou sur la capacité de certains pays signataires de « se mettre au niveau », compte-tenu des immenses déséquilibres économiques et sociaux entre les 12 membres, auxquels s’ajoutent des disparités politiques majeures. Bref, le TPP avait été, avant même sa signature, dénoncé par ses détracteurs comme un accord mal conçu, et difficilement applicable.

Rappelons enfin que ce traité, signé à Auckland fin février 2016, n’est pas encore entré en vigueur, et son annulation confirme un statut de mort-né plutôt qu’un retour en arrière. Pour ces différentes raisons, la décision de Donald Trump n’est pas spectaculaire, car annoncée, et elle ne concerne pas non plus un traité dont il est possible de mesurer la portée.

La Chine en embuscade

La Chine n’a pas tardé à prendre les devants dans cet après-TPP qui se profile, anticipant même le retrait annoncé des Etats-Unis. Ainsi, à l’occasion d’un sommet de l’APEC les 21 et 22 janvier, et quelques jours après ses propos lors du forum de Davos, le président chinois Xi Jinping a invité son pays et ses voisins à mettre en place un partenariat économique régional intégral. Le projet est ambitieux, puisqu’il doit inclure en plus de la Chine, les pays de l’ASEAN, l’Inde et l’Australie. Et il rejette dans le même temps toute participation des Etats-Unis (que l’on imagine difficilement Donald Trump cautionner de toute façon). Cette position de Pékin n’est pas surprenante, d’abord parce que la Chine a toujours perçu, à raison, le TPP comme directement dirigé contre elle, mais aussi parce que les dirigeants ont multiplié les initiatives de leur côté, afin justement de le contrer.

L’annonce de l’administration Trump est donc une victoire pour Pékin, qui voit le terrain se dégager, et on peut aisément imaginer que de nombreux membres du TPP vont se rapprocher de la Chine, avec laquelle ils entretiennent déjà des relations économiques et commerciales très importantes. Des pays comme Singapour, la Malaisie, l’Australie, et même le Vietnam ont ainsi déjà manifesté leur intérêt pour l’initiative de Pékin, tournant ainsi très rapidement le dos au TPP. Et les autres membres de l’ASEAN suivront. Au final, à l’exception du Japon qui se retrouve orphelin du TPP, en dépit des efforts de Shinzo Abe, premier dirigeant étranger étant venu féliciter à New York Donald Trump après son élection, les pays asiatiques ont déjà remplacé les Etats-Unis par la Chine comme partenaire économique et commercial vers lequel ils vont se tourner.

Il convient d’ajouter à ces intentions chinoises les multiples initiatives entreprises depuis quelques années, dont la création de la Banque asiatique d’investissements dans les infrastructures (AIIB) est la plus significative. Là aussi, les pays asiatiques y sont quasiment tous membres (à l’exception du Japon), et les Etats-Unis n’en font pas partie (à l’inverse des principales économies européennes). Si le TPP disparait, l’AIIB va de son côté poursuivre ses activités et même se renforcer, ce qui illustre encore le poids grandissant de la Chine dans son environnement régional, que le TPP n’est jamais parvenu à remettre en question. L’accord mis sur pied par le tandem Obama-Clinton faisait sens en ce qu’il cherchait à contrer l’expansion chinoise, sa disparition laisse la porte grande ouverte à Pékin.
La fin du pivot vers l’Asie

Reste la portée politique de la décision de Donald Trump, qui signe ni plus ni moins l’arrêt de mort de la stratégie du pivot, initiée dès l’arrivée au pouvoir de Barack Obama en 2009 et la tournée d’Hillary Clinton (sa première en tant que Secrétaire d’Etat) en Asie (Japon, Corée du Sud, Chine et Indonésie), et officialisée en 2011. Le TPP fut présenté comme l’une des principales concrétisations de cette stratégie de repositionnement en Asie, aux côtés d’accords stratégiques avec différents pays de la région. Alors en campagne, Donald Trump a violemment condamné la présence militaire au Japon et en Corée du Sud, en accord avec les partenariats stratégiques en vigueur avec ces deux pays, ainsi que le parapluie nucléaire américain dont bénéficient Tokyo et Séoul (dans le cas d’une éventuelle agression nord-coréenne). Trump a même suggéré que ces deux pays prennent en main leur destinée sécuritaire, quitte à se doter de l’arme nucléaire pour faire face aux gesticulations de Pyongyang.

En Asie du Sud-est, la stratégie du pivot a démontré ses limites fin 2016, avec le revirement des Philippines, lorsque Rodrigo Duterte a fait savoir, lors de sa visite officielle à Pékin (20 octobre 2016), qu’il tournerait le dos aux États-Unis, l’allié traditionnel, et qu’il se rapprocherait de la Chine. Certes, la Chine est un voisin encombrant, mais Manille ne peut l’ignorer, d’autant que sa capacité d’investissement (ainsi que l’aide au développement), jamais défaillante, est difficile à refuser. Il a été suivi de quelques jours par le Premier ministre malaisien, Najib Razak, qui a annoncé depuis Pékin, où il était lui-aussi en visite officielle, l’établissement de liens militaires plus étroits avec la Chine. Ces revirements traduisent le peu de crédit que les alliés de Washington placent dans la nouvelle administration Trump et sa politique asiatique. Et c’est la Chine qui en est le principal bénéficiaire.

Reste donc à savoir à quoi ressemblera la relation entre les Etats-Unis et la Chine, étant donné que la « politique asiatique » de Washington est avant tout une politique chinoise.

Pour l’heure, la Chine est plus à la recherche d’un compromis que d’une confrontation, mais un compromis qui se ferait assez nettement à son avantage, traduisant ainsi la position de force dans laquelle l’empire du milieu se trouve en Asie-Pacifique. L’Armée Populaire de Libération (APL) verrait même d’un bon œil une sorte de « Yalta du Pacifique » dans lequel le Pacifique Est serait sous tutelle américaine, et le Pacifique Ouest sous tutelle chinoise, ce qui marquerait le leadership chinois sur la rive asiatique, mais dans le même temps impliquerait de plus grandes rivalités entre les deux pays dans le Pacifique. La stratégie du pivot semblait être une réponse par la négative à ce partage du Pacifique, et était dès lors être perçue à Pékin comme une volonté manifeste de renforcer la rivalité. Et pourtant, la question d’un grand bargain est souvent évoquée dans les cercles stratégiques et académiques américains défendant les thèses réalistes. En mettant fin au TPP, Trump ne fait que relancer l’idée selon laquelle ce grand bargain pourrait rapidement devenir le fondement de la politique étrangère américaine en Asie.

Crise gambienne, fin de partie : vers une transition démocratique sous haute tension

IRIS - Wed, 25/01/2017 - 12:07

Durant six longues semaines, l’avenir de la Gambie a été suspendu à la décision d’un seul homme : Yayah Jammeh. Après avoir reconnu sa défaite à l’élection présidentielle du 1er décembre 2016 et félicité son adversaire Adama Barrow, cet homme coutumier des volte-face a contesté, moins d’une semaine plus tard, la validité des résultats et demandé l’annulation de l’élection, aux motifs d’irrégularités dans la comptabilisation des votes et l’organisation du scrutin. Durant six semaines, il a successivement mis en échec deux missions de la Cédéao visant à organiser les conditions de son départ, saisi la Cour Suprême de son pays, décrété l’Etat d’urgence tandis que son mandat était officiellement terminé, laissant craindre l’imminence d’une riposte armée mandatée par l’UA et l’ONU. Puis, face aux défections dans son camp et parmi les membres de son armée, il a finalement consenti au départ dans la nuit du 20 au 21 janvier 2017. Direction Conakry puis la Guinée équatoriale.

Mission de la CEDEAO : sauver le soldat Jammeh ?

Volontiers présenté sous les traits d’un excentrique, toujours affublé d’un chapelet et d’un large boubou blanc qui masque un gilet pare-balles, Yayah Jammeh est en réalité un dictateur sanguinaire. Ayant régné sans partage sur la Gambie pendant 22 ans, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 1994, Jammeh a multiplié les infractions aux droits de l’Homme et à la liberté d’expression. Il a muselé la presse d’opposition, procédant à des vagues d’arrestation. La plus notable reste, sans doute, celle de juin 2009 où il fit emprisonner pas moins de neuf journalistes suite à la publication d’un communiqué du Syndicat de la presse gambienne, l’appelant à reconnaître la responsabilité de son gouvernement dans l’assassinat de leur confrère Deyda Hydara en 2004. Il ne s’est guère révélé plus amène à l’égard de ses opposants politiques. Après des manifestations organisées par l’opposition en 2016, il a procédé à des rafles et l’un des leaders de l’UDP (United Democratic Party), Solo Sandeng a été tué en prison dans des conditions qui, à ce jour, restent opaques. Des signaux alertant sur la dérive de son régime ont été nombreux : son isolement, d’une part, sur la scène internationale depuis 2013 tandis qu’il sortait unilatéralement du Commonwealth, et d’autre part, la dénonciation de la répression, de la torture et des exactions commises par son régime à l’endroit de ses concitoyens, dans un rapport intitulé l’Etat de peur publié en 2015 par Human Rights Watch. Bien que peu peuplée (moins de deux millions d’habitants, selon le dernier recensement de 2013), la Gambie est, aujourd’hui, devenue en pourcentage, et au regard de sa superficie, l’un des principaux foyers d’immigration en Afrique.

Malgré son isolement sur le plan international, ses méfaits et sa tentative de nier le verdict des urnes qu’il n’avait vraisemblablement pas anticipé au regard du régime qu’il avait imposé à ses concitoyens, il a réussi à négocier sa feuille de route et imposer son agenda à la Cédéao. Jusqu’au dernier moment, l’incertitude a plané. Il s’est payé le luxe avant de monter dans l’avion présidentiel affrété par Alpha Condé, le président de la République de Guinée, d’être acclamé par quelques-uns de ses partisans. Il s’est encore fendu de la lecture d’un communiqué diffusé sur la chaîne d’information gambienne (la GRTS) dans lequel il se félicitait du respect de la démocratie et que pas une goutte de sang n’ait été versée. S’il y a tout lieu de céder au soulagement suite à ce départ qui ouvre une nouvelle ère pour la Gambie, on peut s’interroger sur la manière de créer les conditions d’une réconciliation, sur la longue durée, tandis que le sang a déjà été versé. Sur ce dossier il n’y aura vraisemblablement aucune poursuite pénale.

La crise gambienne a révélé les difficultés et les hésitations de la Cédéao. La communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest a joué la carte de la prudence, un conflit ouvert étant toujours susceptible de dégénérer, trahissant toutefois en sous-main des enjeux géopolitiques. Les pays anglophones ont certes mené sans succès les deux missions de négociation mais l’envoi d’un contingent nigérian de 200 hommes, d’un navire de guerre et d’un hélicoptère de reconnaissance donnent le ton. Ils feront partie de la reconstruction de la Gambie post-Jammeh. Il n’est pas tout à fait inopportun de constater que la médiation organisée par la Mauritanie (ex membre de la Cédéao) et la Guinée Conakry, deux voisins avec lesquels le Sénégal entretient des relations de voisinage difficiles, a emporté la décision de Jammeh de quitter son pays. Il semble, au vu de ces différents éléments, qu’il y ait eu une volonté de préserver l’intégrité et la souveraineté gambienne, de sorte à ne pas la laisser dans une situation de dépendance vis-à-vis du Sénégal. En effet, les appétences sénégalaises en faveur d’une Sénégambie des peuples sont largement connues.

Malgré des satisfecit au regard de la résolution d’une crise africaine par la communauté interafricaine de nombreux écueils demeurent. Signe que la situation reste fragile, les troupes de la Cédéao (ECOMIG), sous commandement sénégalais, vont quadriller le territoire pour une durée indéterminée. Si les Nigérians, Togolais, Maliens participent à cette opération multilatérale et interafricaine, le gros des contingents reste sénégalais au point que l’on peut lire ici ou là des raccourcis mettant en avant une intervention des troupes sénégalaises. Et il faut dire que l’enjeu pour Dakar est d’importance. Depuis 1989, date de l’échec de la confédération sénégambienne, les autorités dakaroises attendent une opportunité pour créer les conditions d’une intégration entre le Sénégal et la Gambie. La prudence devra toutefois être de mise au risque d’ensemencer un nationalisme gambien anti-sénégalais. Les Gambiens, dans leur ensemble, restent, en effet, marqués par l’épisode confédéral (1981-1989) au cours duquel les militaires sénégalais sont accusés d’avoir commis, en toute impunité, larcins et exactions à l’encontre de leurs concitoyens.

Après six semaines de tensions insoutenables qui ont laissé craindre une escalade de la violence, Jammeh est parti laissant pour tout legs une critique à l’égard de l’ingérence sénégalaise dans les affaires gambiennes, sapant la légitimité de son successeur.

Vers un new deal Sénégalais ?

Au Sénégal, la Gambie est perçue comme « une verrue », un obstacle géographique, économique et militaire qui empêche, au quotidien, toute gestion rationnelle de son territoire Le Sénégal est entravé en son sein. Le lien terrestre le plus court pour rejoindre le Nord ou le Sud du pays suppose la traversée de la Gambie par la route transgambienne. Dans cet écartèlement territorial, le centre politique dakarois se retrouve de facto coupé de la Casamance, au Sud, ce qui a pu y favoriser l’imagination d’une trajectoire dissociée du reste du Sénégal. Enfin, les politiques économiques poursuivies par les autorités des deux pays divergent et opposent assez schématiquement un libéralisme gambien au protectionnisme sénégalais. Cette distorsion fiscale nourrit le jeu de la contrebande privant le Sénégal de ressources légitimes. Dans ces conditions, on comprend que la gestion de la transition démocratique en Gambie est cruciale pour le Sénégal, surtout si elle s’oriente vers une politique de négociation.

Suite au sommet Afrique-France (13-14 janvier 2017) où il a pu s’assurer de l’onction de ses pairs, le nouveau président gambien, Adama Barrow a trouvé refuge au Sénégal, le 15 janvier, où il a été officiellement investi, ce 19 janvier, à l’ambassade de Gambie. Il est raisonnable d’imaginer, vu la configuration, que des pourparlers sur l’après Jammeh aient été engagés avec les autorités sénégalaises. En effet, malgré la proximité entre les deux Etats et leur interdépendance consubstantielle au regard de la répartition de leur territoire, ils entretiennent depuis 50 ans des relations de voisinage difficiles. Le gouvernement sénégalais ne cesse d’y être confronté à la limite de son action : impossibilité de juguler la contrebande en provenance de la Gambie ou de rejoindre le Nord et le Sud. Tandis que pour la Gambie les frontières héritées constituent le point de départ de leur souveraineté. Cette lecture dissymétrique a été le creuset de toutes les tensions et incompréhensions entre les deux pays, et ce bien avant l’arrivée de Yayah Jammeh au pouvoir.

Dès l’époque coloniale, les administrateurs coloniaux français avaient critiqué la création de cette colonie dans la colonie du Sénégal. Entre 1914 et 1918, confrontée à l’hémorragie de jeunes hommes qui avaient rejoint la Gambie pour se soustraire à la brutalité du contingentement français, des propositions d’échanges de territoires avaient sérieusement été envisagées. Depuis les années 60, les autorités dakaroises n’ont eu de cesse de plaider en faveur d’une intégration entre les deux pays au motif d’une ressemblance entre les populations situées de part et d’autre de la frontière Sénégal/Gambie. Peu enclin à souscrire à cette lecture le Premier ministre Dawda Jawara, rejoint dans cette démarche par Senghor sollicitèrent en 1963 l’intervention d’une mission onusienne à titre consultatif. Reconnaissant la continuité socio-culturelle entre les deux pays, elle conclut que la reconnaissance de l’intégrité et de la souveraineté de la Gambie était la condition sine qua none de toute discussion sur une formule juridique de type fédéral ou confédéral (1964, envoi d’une mission onusienne à titre consultatif). Plaidant en vain pour une solution fédérale, les Sénégalais ont dû se satisfaire d’une association sur des secteurs peu régaliens. Depuis, l’histoire entre les deux pays a été jalonnée de crises, et plus particulièrement pendant la période 1969-1974. En 1969, tandis que le président Senghor arrive en visite officielle à Bathurst (ancien nom de Banjul) en vue de négocier une union économique et douanière, des milliers de jeunes craignant que le Sénégal ne leur impose un diktat s’emparèrent de la rue et s’en prirent avec violence aux symboles de la République sénégalaise. En 1971, puis en 1974, des incidents de frontière faillirent virer à l’affrontement. Ils obligèrent les deux pays à trouver des sorties de crise pacifique. La construction d’un pont transgambien apparut comme un symbole de ce réchauffement diplomatique sinon que le président Jawara finit par remettre en question sa faisabilité en 1977, décidant le gouvernement sénégalais à construire la rocade routière permettant de contourner sur son territoire la Gambie. La mesure ne s’est jamais révélée probante dans la mesure où elle augmente le temps de trajet dans des zones, qui plus est, non sécurisées. Ces différents rapports montrent la structuration des rapports de force entre le Sénégal et la Gambie depuis plus de 50 ans.

Si le nouveau président élu, Adama Barrow est un inconnu, son porte-parole Halifah Sallah est engagé sur la scène politique depuis 1985. A l’époque, il le fit pour dénoncer la confédération sénégambienne jugée sous domination sénégalaise au regard de l’attribution des postes dans les instances dirigeantes ; le Sénégal ayant, par exemple, refusé toute rotation dans l’exercice de la présidence. En 1987, Sallah fut l’un des co-fondateurs du journal Foroyya (liberté en mandingue). Une des revendications de ce journal, courroie de relai du Parti de gauche PDOIS, était l’indépendance de la Gambie sous-entendant sa sujétion, sa vassalisation au pouvoir sénégalais, d’où un recours permanent à un vocabulaire historiquement connoté faisant référence au champ lexical de la colonisation de la Gambie par le Sénégal. Aujourd’hui encore, celui qui se présente comme un panafricaniste convaincu plaide en faveur d’une intégration régionale excluant d’avoir pour seul interlocuteur le Sénégal. Le renouveau des relations entre le Sénégal et la Gambie risque donc d’être complexe malgré le fait que la Gambie soit redevable vis-à-vis du Sénégal au regard de son investissement dans la gestion de la crise. Un manque de coopération, pourrait par ailleurs, être assez mal perçu côté dakarois.

Pour finir, le déploiement des troupes sénégalaises en Casamance pourrait se révéler une opportunité pour Dakar de mettre un terme à la rébellion casamançaise qui dure depuis près de 35 ans, et ce d’autant plus que leur allié Yayah Jammeh a été sorti du jeu politique. Des confrontations sont, sans doute, à attendre dans cette zone, au risque de réanimer le conflit casamançais… Par le passé, on a toujours observé une concomitance entre les troubles en Gambie et en Casamance et ce bien que les objectifs poursuivis aient pu différer. La signature du pacte de Kaur entérinant la confédération sénégambienne à la fin de l’année 1981, fut suivie en Casamance par l’organisation, courant 1982, d’une marche populaire conduite par le MFDC, considérée comme l’acte fondateur de la revendication indépendantiste. En 1989, parallèlement à la dissolution des instances de la confédération et du gel des relations entre le Sénégal et la Gambie, le conflit casamançais se radicalisait. Ces différents éléments permettent de conclure que la trajectoire casamançaise doit être analysée en interaction avec la trajectoire gambienne, et ce d’autant plus que Jammeh a largement soutenu la rébellion durant son règne. Nul ne sait combien d’hommes sont encore dans le maquis tandis qu’une stratégie militaire sénégalaise semble clairement se dessiner.

Quels scénarios Sénégal/Gambie ?

Le président Barrow va sans doute bénéficier d’un état de grâce mais le cadre programmatique de son action reste pour l’instant mal connu. Sans doute a-t-il été lui-même surpris de sa victoire, à la mesure du désarçonnement dans les rangs de Jammeh. Il aura pour tâche de retisser les liens avec les organisations internationales détricotés par son prédécesseur. Des aides pour la reconstruction du pays lui seront sans doute allouées. La question principale reste, toutefois, la renégociation des liens avec le Sénégal voisin. Espérons que dans une situation asymétrique et ce tandis que le gouvernement Barow n’a pas été proclamé, il n’y aura pas la tentation de faire resurgir d’emblée des formules juridiques comme la confédération ou la fédération au risque d’ensemencer les germes d’un nationalisme défensif anti-sénégalais, comme cela a pu être le cas par le passé. Des sources de première main confirment que les Gambiens seront opposés à ces différentes propositions.

Une intégration sectorielle sur certains projets-phares pourrait, dans un système gagnant-gagnant, favoriser un premier rapprochement entre les deux pays. La mise en route du chantier du pont transgambien permettrait le désenclavement de la Casamance mais surtout mettrait un terme définitif aux problèmes rencontrés par les populations qui souhaitent gagner selon le Nord ou le Sud du Sénégal et qui, dans les conditions actuelles, pâtissent de longues heures d’attente au niveau des bacs tandis que nombre de ces bacs se révèlent de surcroît défectueux. Ce serait également l’opportunité de mettre un terme à la déforestation de la Casamance et du trafic de bois organisé par la Chine et évacué via la Gambie. La résolution du problème de la contrebande, qui reste la principale source de revenus de la Gambie, risque d’être un dossier éminemment complexe à régler. Il va falloir à chacun d’entre eux beaucoup de patience et d’abnégation avant de ne lever les verrous qui ont empêché jusqu’ici de créer les conditions d’une communauté de destins.

La Gambie, petit pays d’une bande de 10 kilomètres de part et d’autre des deux rives du fleuve sur une longueur de 300 kilomètres, reste un enjeu régional et stratégique. Dans ce contexte, la prudence reste la meilleure des conseillères.

Le Parti socialiste « parle de la gauche à la gauche »

Fondapol / Général - Wed, 25/01/2017 - 11:57

Par Christophe de Voogd, membre du conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) Les votants du premier tour de la primaire de « La Belle Alliance populaire » ont donc fait le choix de la gauche frondeuse contre la gauche de gouvernement, de la pureté idéologique contre la politique du possible. Deux hypothèses […]

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Place de la Santé : rendez-vous le 21 février

Fondapol / Général - Wed, 25/01/2017 - 11:51

Rendez-vous le 21 février pour suivre en direct les réponses des candidats à l’élection présidentielle aux préoccupations sociales des Français. A l’initiative de la Mutualité Française, et en partenariat avec trois think tanks, la Fondapol, la Fondation Jean-Jaurès et Terra Nova, les candidats à l’élection présidentielle sont invités à présenter leurs propositions en matière de […]

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Farid Gueham présente sa note « Vers la souveraineté numérique »

Fondapol / Général - Wed, 25/01/2017 - 11:47

Farid Gueham présente sa note « Vers la souveraineté numérique ».

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Noch mehr Distanz zum Westen

SWP - Wed, 25/01/2017 - 00:00

Ein blutiger Putschversuch, das Schleifen des Rechtsstaats als Reaktion der Regierung darauf und eine nicht abreißende Folge von Terroranschlägen haben aus der Türkei ein anderes Land gemacht. Außenpolitisch provoziert Ankaras Annäherung an Moskau die Frage, ob das Land noch verlässlicher Partner des Westens ist. Offiziell ist die Türkei nach wie vor Kandidat für die Mitgliedschaft in der Europäischen Union. Doch längst ist mehr von den Gefahren die Rede, die eine instabile und antiwestlich ausgerichtete Türkei für die EU mit sich bringt, als dass man darüber spräche, wie Brüssel auf die türkische Politik einwirken kann. Auch der Nato macht die Türkei Sorgen. Bleibt das Land im westlichen Lager? Kann es sich innenpolitisch wieder fangen? Auf welche Zukunft der Türkei deuten jüngere Entwicklungen in der Außen- und Innenpolitik hin?

« L’intérêt du parlement britannique est de peser sur les conditions de sortie de l’UE »

IRIS - Tue, 24/01/2017 - 18:44

Au Royaume-Uni, la cour suprême a rendu sa décision mardi 24 janvier : le gouvernement de Theresa May devra obtenir l’approbation du parlement avant de lancer les négociations de sortie de l’Union européenne. Cette décision était-elle attendue ?

Du point de vue juridique, la décision de la cour suprême n’est pas inattendue. La cour suprême ne fait que confirmer la décision prise en novembre par la Haute Cour de Londres. En revanche, le climat politique, lui, s’est transformé. Nous étions alors dans un moment politique où on avait l’impression que le « hard Brexit » restait évitable, et qu’il subsistait une marge de manœuvre pour négocier un Brexit plus « doux ». Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Theresa May a compris en décembre que les Européens ne transigeraient pas sur les libertés fondamentales de l’UE. En retour, elle a clarifié son approche la semaine passée et opté pour une rupture nette, en arguant du soutien de l’opinion publique. On a aujourd’hui l’impression que le hard Brexit sera difficile à éviter.

Cela vous surprend-il compte tenu des résultats du référendum en faveur du Brexit ?

C’est la façon dont le débat a été posé qui est surprenante. Depuis le référendum, « la voix du peuple » semble être devenue un argument massue pour ne plus accepter le fonctionnement classique des institutions. Le Royaume-Uni est une vieille démocratie parlementaire, au sein de laquelle le législatif, le judiciaire et l’exécutif font leur travail en fonction de leurs prérogatives respectives. Par un processus juridique tout à fait ordinaire, la cour de Londres a décidé que le gouvernement n’avait pas l’autorité de déclencher l’article 50 sans l’aval du parlement. Mais on a l’impression aujourd’hui que la souveraineté populaire se définit exclusivement par la voix du peuple, qui peut tout emporter avec lui. Les journaux britanniques ont ainsi interprété cette décision comme si l’organe juridique du Royaume-Uni s’opposait à la voix du peuple, et on a vu en une des tabloïds les titres suivants : « les juges, ces ennemis du peuple. »

Compte tenu de son pouvoir, le parlement pourrait-il prendre le risque de bloquer le déclenchement de l’article 50 ?

Je ne pense pas que ce soit le problème principal aujourd’hui. L’enjeu majeur, c’est à mon avis le poids que pourra peser le parlement sur les termes de la sortie de l’Union européenne en 2019. À mon avis, il y aura un échange de bons procédés entre le Parlement et le gouvernement. D’un côté, Theresa May a besoin d’un processus rapide au Parlement pour pouvoir respecter son calendrier et activer l’article 50 d’ici à la fin mars, et pour que les négociations au parlement ne s’embourbent pas ; de l’autre, l’intérêt du parlement est de peser sur la négociation des conditions de sortie du Royaume-Uni de l’UE. Et donc, toujours pour le Parlement, d’être consulté sur un maximum de sujets lorsque l’accord de sortie aura été négocié avec l’UE, et ce à échéance 2019. Nous sommes dans une situation politique où il n’est pas dans l’intérêt d’un parti travailliste affaibli et divisé de s’opposer à la « volonté populaire » en bloquant l’activation de l’article 50. Le voudrait-il qu’il n’en aurait de surcroît pas les moyens.

Sur quel sujet, par exemple, le Parlement veut avoir son mot à dire ?

La question fondamentale sera le marché unique. Theresa May ne peut pas demander l’accès au marché unique – elle a compris qu’il était incompatible avec son souhait de contrôler les flux migratoires. Reste qu’une partie des travaillistes et des députés écossais souhaite cet accès. Theresa May a confirmé que le parlement serait consulté sur la sortie. Ainsi il est envisageable qu’il demande un droit de regard sur les conditions de l’accès au marché unique. Ce n’est pas le seul domaine, mais c’est le point le plus sensible.

D’un côté, si Theresa May souhaite comme elle l’a dit dans son discours, mardi 17 janvier, un hard Brexit, elle ne peut pas faire de compromis. Mais d’un autre côté, une partie du parlement, et notamment les Écossais, veut un accès au marché unique. Dans ce rapport de force, on verra qui prendra le dessus car en arrière-plan se joue la question écossaise. L’Écosse a voté à 62 % pour le maintien dans l’UE et elle souhaite avoir accès au marché unique, position incompatible avec celle de Theresa May.

Cela va donc entraver la marge de la première ministre britannique ?

Il est étonnant de voir le temps qu’il a fallu à Theresa May pour se rendre compte que l’UE ne transigerait pas sur ses libertés fondamentales, et qu’en réalité l’accès au marché unique n’était pas compatible avec le contrôle qu’elle souhaitait exercer sur les migrations. Elle s’est heurtée à l’unité des 27 autres pays membres, qui n’ont guère le choix aujourd’hui car l’avènement d’une Europe à la carte signerait l’arrêt de mort de l’UE. Elle pensait pouvoir négocier, enfoncer une brèche pour diviser l’Europe, mais s’est retrouvée isolée au conseil européen de décembre. C’est alors seulement qu’elle s’est résolue au « Hard Brexit ».

Recueilli par Agnès Rotivel

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