Dans le cadre de sa mission de veille à l'application de la réglementation commerciale et d'organisation de la concurrence, la direction régionale en charge du commerce du Nord a effectué une opération de contrôle des prix et de la qualité des produits de première nécessité dans la ville de Ouahigouya. C'était ce mardi 03 décembre 2024.
L'opération a eu pour but de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs et s'assurer de la qualité des produits mis à leur disposition sur le marché.
Au cours de ce contrôle, des saisies de produits prohibés, des pratiques de prix illicites ou de prix injustifiés ont été constatés. Le contrôle a porté essentiellement sur les produits de première nécessité tels que l'huile, le savon, le sucre et le riz importé.
Les commerçants véreux ont été convoqués à présenter leurs documents de commerce et les justificatifs des achats de certains produits relevés pour la vérification des prix pratiqués. Ils seront verbalisés et sanctionnés conformément à la réglementation en vigueur.
La Brigade mobile de contrôle économique et de la répression des fraudes (BMCRF) poursuit ses contrôles dans toutes les régions du pays. Pour tout constat d'acte suspect, bien vouloir appeler les numéros verts 80 00 11 84/ 80 00 11 85/ 80 00 11 86
Lefaso.net
Source : DR NORD/ MICA
Soixante-cinq (65) ans de radio exercé avec professionnalisme et passion au service du développement socio-économique du Burkina. RADIO BURKINA vous dit MERCI pour votre fidélité. Barka, aw nitche, fofo, Tuontuoni.
Célébrons ensemble ce parcours en prenant massivement part à la cérémonie officielle de commémoration ce jeudi 05 décembre 2024 dans les jardins de la Radio nationale à partir de 16h 30.
Radio Burkina, plus forte et plus résiliente !
3 décembre 2023 - 3 décembre 2024. Cela fait une année que, « l'homme qui a vaincu le désert », le militant écologiste du nord du Burkina, Yacouba Sawadogo, a tiré sa révérence. Il a été arraché à l'affection des siens, particulièrement des défenseurs de l'environnement, pendant qu'il nourrissait, après la régénération de cette forêt de 27, 5 ha dans le désert, bien d'autres projets dans le sens de la réduction des impacts négatifs du changement climatique. Une année après sa disparition, visite dans ce patrimoine environnemental, désormais aux mains d'un de ses fils, Lookmann Sawadogo. Avec cet héritier, il a été question du devenir de cette forêt du « Prix Nobel alternatif 2018 », Yacouba Sawadogo. Entretien !
Lefaso.net : Une année après le décès de El hadj Yacouba Sawadogo, comment se porte son héritage, la forêt ?
Lookmann Sawadogo : Je voudrais d'abord, avec la permission de mes grands-frères, vous dire énormément merci pour être venu ici pour me rencontrer et parler de la forêt. Ça nous va droit au cœur et c'est vraiment important pour nous, parce que les gens s'interrogent sur ce qu'est devenue la forêt après le décès du papa.
J'ai eu la chance, et par la volonté du papa, d'apprendre la foresterie à l'École nationale des Eaux et forêts afin de pouvoir venir l'épauler. C'était une façon de me préparer à prendre la relève. Effectivement, quand j'ai fini et que je suis rentré, je me suis davantage investi à ses côtés jusqu'à ce que Dieu le rappelle auprès de lui. Mais tout ce qu'il m'a donné comme formation et conseils, c'est sur cela je m'appuie depuis sa disparition, pour continuer la gestion de la forêt. A ce jour, je peux dire que tout se passe bien. Il n'y a pas de problème, à ce jour qui peut être lié à sa disparition, tout se poursuit selon sa volonté.
C'est en quelle année vous êtes entré à l'École nationale des Eaux et forêts ?
J'ai fait cette école de 2015 à 2017. Mon inscription a été motivée par des partenaires qui étaient en visite ici sur le site. Grâce à la bonne compréhension également des responsables en charge de l'environnement, j'ai pu être inscrit parallèlement à cette école à Bobo-Dioulasso.
Pourquoi c'est sur vous le choix du papa s'est porté, vous qui êtes le petit-frère ?
Certainement qu'il a constaté que je m'intéressais beaucoup à ce qu'il faisait dans ce domaine de l'environnement. Je m'impliquais vraiment dès le bas-âge. C'est un travail difficile, harassant et qui a besoin qu'on y consacre tout son temps. Aujourd'hui, je ne regrette pas d'avoir de l'amour pour ce qu'il faisait, c'est-à-dire mettre en place cette forêt. Je ne suis pas allé loin à l'école, mais grâce à la forêt et du fait que je m'y intéressais, il y a aujourd'hui plein de pays à travers le monde où j'ai été sollicité pour partager des expériences : Côte d'Ivoire, Niger, Mali, Maroc, Algérie, Sénégal ... et beaucoup d'autres pays en Europe. Au plan national, il y a beaucoup de régions dans lesquelles je me suis rendu pour partager des expériences.
Parmi les gens que j'ai formés, il y en a qui ont entrepris de créer des espaces comme celui du papa. Nous les accompagnons comme on peut, surtout en conseils. Nous effectuons même le déplacement chez eux sur leur terrain. C'est ce que le papa a toujours souhaité, faire en sorte que son initiative soit dupliquée pour le bonheur des populations.
Est-ce le prix international qui vous a offert ces opportunités de formation ou étiez-vous déjà sollicité ?
Le papa assurait les formations, à l'intérieur du pays et à l'étranger, avant même le prix. La vulgarisation du “zaï” (technique culturale traditionnelle qui consiste à creuser des trous pour y concentrer les eaux de ruissellement et les matières organiques) est de son fait. Je peux même dire que le zaï désormais est plus pratiqué dans d'autres pays, comme le Niger, qu'ici au Burkina. Notre souhait, c'est de faire en sorte que la majeure partie possible du territoire national soit couverte de forêts. C'est bien possible, pour peu que les gens s'approprient ces techniques. Mais, et pour revenir à votre question, le prix international qu'il a obtenu a encore boosté toutes ces actions, tant au Burkina qu'à l'étranger. Le prix nous profite énormément.
Une partie de randonnée dans la forêtD'abord, c'est à cause de ce prix que beaucoup ont découvert la forêt ; il y a de nombreuses personnes qui sont nées et ont grandi ici à Ouahigouya, mais ne savaient pas qu'il y a une telle forêt à côté d'elles. Ensuite, grâce à cette distinction, nous avons côtoyé des personnalités que l'on ne rêvait même pas approcher. Aussi, grâce au prix, nous avons eu de l'accompagnement pour davantage développer la forêt et faire en sorte qu'elle inspire à travers le monde. Il y a des partenaires occidentaux qui ont promis de nous accompagner à consigner toutes ces connaissances dans des documents pour les vulgariser et pour les enseigner. Nous étions sur le point de lancer le processus, mais nous n'avons pas pu démarrer à cause de la situation nationale.
Le papa vous-t-il expliqué comment lui-même est arrivé à être ce modèle dans l'environnement ? Quelle est l'histoire qui se cache derrière celui-là même qui est définitivement inscrit “Prix Nobel alternatif 2018”, Yacouba Sawadogo ?
Le papa raconte qu'il y a une cinquantaine d'années, une famine est survenue au Burkina Faso. A l'époque, lui était au Mali pour faire l'école coranique. Bien qu'il n'a pas été brillant, il a eu les bénédictions de ses enseignants, parce qu'il était un travailleur ; il faisait le ménage pour les épouses de ses maîtres coraniques. Donc, quand il est rentré, il a continué en Côte d'Ivoire. De retour au pays, il s'est lancé dans le commerce. Il a d'abord vendu des vêtements, puis des pièces détachées. Il dit que ce commerce lui avait vraiment réussi, parce que chaque jour, il vendait pour plusieurs centaines de milliers de FCFA. C'est pendant ce temps qu'est survenue la famine. Il explique qu'à l'époque, tu pouvais avoir de l'argent, mais il n'y a rien à payer.
Cet espace-témoin entretenu au milieu de la forêt, pour montrer aux visiteurs qu'il y a seulement quelques années, tous les 27,5 ha présentaient ce visage désertique.A cause de cette famine, tous les arbres ont été détruits : les gens se nourrissaient de feuilles. Or, à l'époque, les gens se soignaient plus par les plantes, parce qu'il n'y avait pas de centres de santé. Ce qui posait donc un autre problème, en plus de la famine. C'est en ce moment que lui s'est dit qu'il faut qu'il trouve une solution ; une solution qui va être bénéfique, pas seulement à lui, mais à l'ensemble de la communauté. Il s'est donc donné pour mission de relever quatre défis : travailler à régénérer les terres, se faire suffisamment de vivres pour aider les gens (mettre en place des techniques pour permettre à chacun de mieux produire), planter et entretenir les arbres connus dans notre société pour leurs vertus et que nos grands-parents nous ont légués, utiliser ces arbres pour soigner les hommes.
A ce jour, on peut dire qu'il a relevé ces défis. C'est cette famine qui l'a poussé un matin à fermer boutique et à prendre la direction de la brousse pour commencer à faire le zaï ; il creuse ses trous, y met les feuilles mortes, du compost et après, il passe pour mettre des semis. Il dit que les gens le prenaient pour un fou. Donc, les gens quittaient le marché pour se rendre sur son site pour rire de lui. Quand il y avait des évènements dans la famille et que les gens se retrouvaient, lui n'avait pas le droit d'y être ; parce que les gens se dispersaient, dès qu'il apparaissait. Il a dit qu'un jour, un membre de la famille est venu sur son site pour lui dire que ce qu'il est en train de faire est une honte et que cela équivaut à un suicide. Mais, il avait sa vision et sa conviction. C'est après que les gens ont compris, parce qu'au sortir de chaque saison, il récoltait beaucoup de vivres, plus que tout le monde. Donc, les gens ont commencé à l'approcher individuellement pour comprendre et apprendre. Ça a intéressé ensuite des intellectuels, qui l'ont approché pour davantage comprendre. Voici d'où il est parti.
Lookmann Sawadogo a beaucoup de perspectives pour la forêt.Quel est votre souhait aujourd'hui ?
C'est de demander qu'on puisse nous aider techniquement à porter toutes ces connaissances dans des documents. Nous souhaitons vraiment partager toutes ces connaissances de façon plus large, il ne sert à rien qu'elles restent dans le sillage de Yacouba Sawadogo. Toutes les connaissances ne seront bonnes que si elles servent l'ensemble du Burkina, c'est ce que le papa a toujours souhaité. Comme je le disais, on avait la promesse d'accompagnement de bonnes volontés à l'international, mais à cause la situation nationale, le processus ne s'est pas poursuivi. Mais nous souhaitons qu'au plan national, on puisse nous aider dans ce sens. Ces partenaires avaient prévu de non seulement mettre toutes ces connaissances dans un document, mais également de traduire le contenu dans les langues du Burkina et dans celles qui sont couramment parlées dans la sous-région.
Mais grâce à certains partenaires, nous avons pu avoir un forage dans la forêt et mettre en place un espace pour produire des pépinières ; vous y avez toutes sortes de plants, même celles en voie de disparition. Aussi, vous avez des plants en expérimentation, comme le cacaotier, l'hévéas, le palmier à huile, le baobab sauvage, etc.
C'est dire que vous disposez de pépinières pour ceux qui en veulent ?
Oui, nous avons commencé les pépinières en 2017 quand je suis rentré de la formation. L'objectif, c'est de reproduire toutes les espèces qui se trouvent ici dans la forêt pour les gens qui en veulent. Ici, vous avez toutes sortes d'arbres sauvages. Seulement, on constate que les gens n'aiment pas trop les arbres sauvages, ils courent pour demander après quand ils ont des soucis, surtout de santé. Pourtant, c'est très utile, il y a des arbres très utiles et très prisés que vous ne trouverez qu'ici. Donc, je lance ce cri de cœur au ministère en charge de l'environnement, d'encourager aussi le reboisement des arbres sauvages, surtout ceux qui étaient connus dans nos sociétés pour leurs vertus et qui sont en voie de disparition. Les arbres fruitiers sont bien, mais on peut faire en sorte qu'une année sur trois ou quatre, la journée nationale de l'Arbre concerne uniquement des espèces sauvages. C'était la vision du papa, faire en sorte que certaines espèces en voie de disparition soient promues, car c'est bénéfique pour toute la société.
Ces deux personnes âgées ont exprimé leur soulagement d'avoir enfin retrouvé en ce lieu, cet arbre qu'elles cherchaient depuis belle lurette.On constate vraiment une vraie forêt au cœur du désert, ce qui constitue certainement une attraction. L'espace est-il ouvert aux visites, si oui, à quelle condition ?
Oui, la forêt est ouverte à des visites. Nous n'imposons pas de condition ; si quelqu'un, à la fin de sa visite, a quelque chose à donner, il donne. Ce sont des contributions à l'entretien de la forêt. En général, quand des visiteurs viennent, c'est moi qui les guide ; je fais l'historique, je donne les noms des arbres en français, les enfants (et même des personnes âgées) viennent apprendre, découvrir ou se remémorer des arbres dont ils ont entendu parlés ou qu'ils ont connus à un moment de leur vie, etc.
Quelle est la catégorie de personnes qui fréquente le plus le lieu ?
Il y a toutes les franges sociales et professionnelles. Mais la majeure partie est constituée de jeunes, d'élèves et étudiants, de chercheurs, d'expatriés, etc. On constate que les enfants aiment les arbres et nous encourageons les parents à les accompagner. N'eût été le contexte sécuritaire, ce n'était pas évident que nous puissions échanger facilement comme on le fait, tant il y avait des visiteurs à guider. Je pouvais commencer de 7h à la tombée de la nuit, et sans interruption. Et on recevait toutes les nationalités. Avec la situation, l'affluence n'est plus comme avant. Aujourd'hui, nous avons les connaissances pour transformer un espace désertique en forêt, en seulement trois ans. Le papa nous a montré tout cela. Aussi, nous avons encore de vieilles personnes dans nos sociétés qui ont des connaissances en matière d'arbres, profitons donc pour les mettre à contribution, c'est tout le pays et tout le monde qui vont en bénéficier.
Il y avait une alerte relative à une menace sur la forêt, qu'en est-il aujourd'hui ?
On peut dire qu'aujourd'hui, l'inquiétude est levée. Grâce au mur qui a été érigé, cette préoccupation est désormais derrière nous. Aussi, dans le périmètre de la forêt, il y a la cour d'une enseignante, la mairie était venue négocier avec elle pour pouvoir lui trouver une parcelle dans le secteur de son choix, afin qu'elle puisse libérer le lieu. Mais elle a refusé. Elle habite là-bas, mais elle a coupé des arbres pour construire la cour. Elle y est depuis environ une dizaine d'années. Mais nous n'en faisons pas un problème, quand on la voit on se salue et le papa aussi n'a eu aucun problème avec elle. Sa présence ne nous dérange pas, c'est seulement le fait qu'elle a coupé les arbres pour construire qui nous avait fait un pincement au cœur, mais on n'en a pas fait un problème, c'est du passé maintenant.
Des plants d'hévéas et de cacao.Avez-vous des partenaires qui vous accompagnent ?
Nous sommes en quelque sorte en partenariat avec le service de l'environnement ici, parce que lorsque nous avons des activités et qu'ils (les agents, ndlr) ont l'information, ils viennent ou quand il y a un souci concernant le lieu, ils n'hésitent pas à intervenir. Nous les remercions vraiment pour cela. En 2021, j'ai mis en place une association dénommée “Arbre et arbuste”, pour pouvoir m'approprier cet héritable du papa et pour mieux vulgariser ses connaissances. Avec cette association, j'ai eu un partenariat avec une chancellerie de la place. Je peux dire que c'est le partenariat qui existe, formel, pour le moment.
A ce jour, quelle est votre principale préoccupation en ce qui concerne la forêt ?
C'est le manque de titre foncier du lieu. C'était le principal combat du papa, jusqu'à son décès. Sous le président Roch Kaboré, le gouvernement a pris des dispositions pour faire la clôture de la forêt. On avait espoir que le problème de titre foncier soit en même temps réglé, pour que le papa puisse enfin avoir ses papiers. Je voudrais donc profiter de votre canal pour soumettre la doléance au pouvoir en place, au gouvernement, de vraiment nous aider dans ce sens. C'est sûr que s'ils sont informés, cette préoccupation va être réglée pour le bonheur de tout le Burkina, ce n'est pas pour nous, c'est pour tout le monde. On souhaiterait même qu'on la classe ; que ce soit une forêt classée au nom du papa. En tout cas, si le problème des documents est réglé, la grosse des difficultés est réglée ; parce qu'il y a de potentiels partenaires qui veulent accompagner, mais désistent à cause du manque de papiers.
Aussi, nous sommes toujours demandeurs de connaissances, on ne finit jamais d'apprendre ; tous ceux qui peuvent nous aider à davantage mettre en valeur la forêt sont les bienvenus. Il y a des aspects qui peuvent être valorisés, c'est sûr. Par exemple, qu'il y ait des compartiments dans la forêt, c'est-à-dire des endroits réservés à la recherche ; des espaces où on peut venir pour uniquement se reposer, sans le moindre bruit, sans fumée, sans musique ; un lieu qui peut servir d'hébergement pour les stagiaires et les chercheurs, etc.
Un plant d'hévéas en développement.On sait que le gouvernement de la transition encourage ce type d'initiatives endogènes, avez-vous saisi cette occasion pour relancer le dossier en approchant des institutions ou des personnes du pouvoir ?
Non, pas encore. Mais, nous saluons d'ores et déjà l'initiative de la transition de créer un prix dans le domaine de l'environnement au nom du papa, et dont El Hadj Salifou Ouédraogo de la Boucle du Mouhoun a été lauréat, l'an passé. Nous avions entrepris de faire des démarches envers les autorités compétentes, mais le décès du papa a interrompu l'élan. Mais nous restons également ouverts à tous ceux qui peuvent nous accompagner à avoir les documents.
Au moment où nous réalisons cet entretien, les portes des COP sont en train de se refermer. Avez-vous été sollicité à ce rendez-vous mondial sur l'environnement ?
Oui, j'en ai entendu parler et le ministère en charge de l'environnement nous a contacté pour demander les images du papa pour les COP. Ils ont aussi demandé des vidéos. Nous les leur avons fournis. C'est donc un motif de fierté pour nous. On participe également à des rencontres au plan national et à l'international. Nous remercions vraiment l'ensemble des autorités et tous ceux qui, au plan national et à l'international, nous encouragent à préserver ce patrimoine.
Quel est le retour que vous avez de cette forêt, lorsque vous êtes à l'international ?
Nous sommes allés à plusieurs rencontres internationales, et à chaque fois, après notre exposé, les gens viennent nous dire que nos initiatives sont pratiques, que ce ne sont pas des choses qui sont tirés de documents, d'internet ou du copier-coller. Cela fait qu'après chaque intervention, les gens nous approchent beaucoup. Même après le décès du papa, quand je suis à des rencontres à l'étranger, les gens m'approchent pour demander si c'est moi le fils de Yacouba Sawadogo du Burkina Faso, l'homme qui a arrêté le désert. Par exemple, du vivant du papa, quand il partait aux rencontres internationales, j'étais son protocole, il arrivait que je “me cherche” (s'épuiser, ndlr) parce que les photos ne finissent pas ; les gens viennent sans cesse pour faire des photos avec lui. Tout cela a été un honneur pour nous ses enfants, particulièrement moi qui étais à chaque fois à ses côtés. C'est tout cela qui fait que c'est aujourd'hui un défi pour moi de réussir sa volonté de tenir bien cette forêt et même de faire mieux, je ne peux plus reculer d'un seul pas. Je ferai tout, avec les bénédictions de tous ceux qui aiment la nature, le soutien de toutes les bonnes volontés d'ici et d'ailleurs, pour préserver ce que le papa a laissé pour le Burkina et pour l'humanité.
C'est à la main que Yacouba Sawadogo creusait ce canal qui devait, à terme, servir de mini-barrage au milieu de la forêt.Yacouba Sawadogo a été brusquement arraché à l'affection de tous et à la surprise générale. Avez-vous reçu des réactions dans ces moments difficiles ?
Oui, nous avons senti comme une mobilisation à travers le monde. Non seulement sur Internet, la nouvelle accompagnée de ses photos faisaient le tour du monde, mais aussi nous avons reçu beaucoup d'appels du Burkina et à travers le monde. Son décès a coïncidé avec le début de la crise palestinienne, mais il y a des gens qui m'ont appelé de la Palestine pour compatir. Rares sont les pays dont nous n'avons pas reçu ici des nationaux, où nous n'avons pas eu d'appel. On nous a appelé de pays dont nous n'avions jamais entendu le nom, pour présenter les condoléances. Des médias comme le New-York Times nous a appelé pour présenter les condoléances et échanger avec nous. Avec cette mobilisation, on s'est dit : qu'est-ce qu'il pouvait espérer de mieux ? La vie ne dépasse pas cela.
Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Ouverte ce mardi 3 décembre 2024 devant le Tribunal de grande instance Ouaga I, après l'épisode lié à la santé du prévenu, l'audience de jugement du dossier portant détournement de fonds publics au ministère en charge de l'Action humanitaire a, à nouveau, été renvoyé au 9 décembre 2024. Et pour cause, les avocats du prévenu se sont déportés du dossier, suite à la décision de la juridiction sur une exception d'inconstitutionnalité qu'ils ont soulevée.
L'audience a connu son démarrage effectif avec la vérification d'identité des personnes mises en cause, suivie de la lecture des charges opposées à chacune d'elles. Puis, le tribunal demande aux parties si elles ont des observations à faire. Là, les avocats du prévenu soulèvent une exception d'inconstitutionnalité qui porte sur l'infraction de blanchiment de capitaux. Ils développent, motivent et demandent que le Tribunal sursoie à statuer et saisisse le Conseil constitutionnel pour trancher.
Invité à faire des observations sur le grief, le Parquet estime qu'il s'agit d'un dilatoire pour "casser" le procès. C'est aussi l'avis de l'Agent judiciaire de l'État, qui pense que le prévenu est dans une logique du pûr dilatoire. Tout comme le Parquet, le représentant de l'État suggère néanmoins que, si le Tribunal venait à accéder à la requête des conseils du prévenu, la décision ne s'applique qu'à l'infraction visée, c'est-à-dire le blanchiment de capitaux, et le cas échéant, l'audience devra se poursuivre avec les autres infractions. Telle n'est pas la conception des avocats du prévenu, pour qui, le dossier est un tout et les infractions ne sauraient donc être fractionnées.
Le Tribunal suspend pour délibérer sur le grief.
A la reprise, après une heure de délibération, le Tribunal ordonne le sursis du débat sur l'exception d'inconstitutionnalité soulevée et requiert la poursuite du jugement sur les autres infractions.
Sur ces entrefaites, les conseils du prévenu informent le Tribunal de leur déportation du dossier. En clair, disent-ils n'être plus en mesure d'assurer la défense de Amidou Tiégnan.
Le Tribunal demande à ce dernier s'il est à mesure de poursuivre le jugement, après cette décision de ses désormais anciens conseils. Il répond par la négative et demande le temps pour, de concert avec des membres de sa famille, s'attacher les services d'un autre conseil. Mais le tribunal s'est voulu ferme, il accède à la requête de se trouver un autre avocat, mais renvoie le jugement au 9 décembre 2024. La juridiction demande au prévenu de faire diligence et d'informer l'avocat de prendre toutes les dispositions pour la date du 9 décembre.
Malgré les tentatives du prévenu pour reconsidérer la date de renvoi en accordant davantage de délai, et la volonté du Parquet de plaider pour une réduction du délai de renvoi, qu'il juge long, le Tribunal est resté strict.
L'audience reprend donc le 9 décembre 2024 à partir de 9h.
O.L.
Lefaso.net
Le comité d'organisation de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a dévoilé, ce mardi 3 décembre 2024 au cours d'une conférence de presse, le visuel de cette édition et le spot de l'annonce. Il a été aussi question, au cours de cette rencontre avec la presse, de faire le point des préparatifs, à quelques semaines de l'ouverture officielle.
Le visuel de la 29e édition du FESPACO est désormais connu. Un visuel simple, de l'avis de son concepteur, réalisateur et producteur, Gideon Vink. C'est le regard décomplexé et de fierté d'une femme noire. Autour d'elle, une mosaïque de tissus symbolisant la diversité culturelle. Ensuite, la jeune dame noire se cache derrière l'acronyme « FESPACO ». Cela exprime le jeu du visible et de l'invisible qui est la marque déposée du cinéma. C'est toute la symbolique qui se cache derrière le visuel de la 29e édition prévue pour se tenir du 22 février au 1er mars 2025, sous le thème : « Cinéma d'Afrique et identités culturelles ».
Image du visuelCette occasion a été aussi mise à profit par le délégué général du FESPACO, Alex Moussa Sawadogo, pour faire le point des préparatifs. L'appel à films, qui a été lancé depuis le 30 octobre 2023, a drainé 1 351 films. Exceptionnellement, il était payant pour cette édition. « Cela a fait des gorges chaudes un peu partout dans le milieu professionnel. Malgré le fait que l'appel à films soit payant, nous avons reçu beaucoup plus de films. Cela est énorme comparé à l'édition précédente », a plaisanté le délégué général du FESPACO. 81 films, parmi les 1 351, et 5 séries sur 79 enregistrées sont burkinabè. Au niveau de FESPACO post-production, 210 films ont été reçus. De façon générale, le comité dit avoir enregistré plus de courts métrages.
La chambre de feu Sembène Ousmane de l'hôtel Azalai sera réservée au doyen Souleymane CisséLes innovations de la 29e édition
Les inscriptions des films se poursuivent jusqu'au 21 décembre 2024. Au niveau du colloque, 33 communications, sur 66, ont été maintenues. « Nous travaillons avec l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou sous la direction du professeur Justin Ouro Toro, ambassadeur du Burkina en Allemagne », a précisé M. Sawadogo. Le comité international mis en place pour la sélection des films est composé de neuf membres. Ce sont des hommes et des femmes qui viennent d'un peu partout du continent africain de la diaspora. Deux Burkinabè figurent dans ce comité. Il s'agit de Guy Désiré Yaméogo et de Habibou Zoungrana. Le président du jury long métrage est le doyen du 7e art, Souleymane Cissé. A cette 29e édition du FESPACO, plusieurs innovations ont été pensées par le comité. La première, est la Semaine de la critique. Au rang des innovations, il y a aussi le prix Thomas Sankara. Il a été toujours présent mais avait disparu les deux dernières éditions. Il revient avec le nom prix Thomas Sankara pour le panafricanisme. L'autre particularité de cette édition, c'est le projet d'édition des différents colloques de 2021 et de 2023. « Nous sommes obligés parce que c'est important pour les communicateurs, les journalistes », a situé Alex Moussa Sawadogo.
Gideon Vink a expliqué la symbolique du visuelLe Tchad, pays invité d'honneur
Abdoulaye Souleymane Babalé, secrétaire général du ministère tchadien de la Culture, a indiqué que son pays est honoré d'être le pays invité d'honneur du FESPACO 2025. « Ça fait deux ans qu'on travaille, ça fait deux ans qu'on fait des aller-retour, des missions, des visites et des travaux techniques », a-t-il fait savoir. Il espère que le comité de sélection des films retiendra au moins un film tchadien pour que les cinéphiles puissent découvrir les pans culturels du Tchad. Il a informé que le chorégraphe en charge de la mise en scène de la cérémonie d'ouverture, Aristide Tarnagda, va séjourner au Tchad pour rencontrer des troupes folkloriques et des artistes qui sont programmés pour l'ouverture. Il a par ailleurs informé qu'une très grande délégation du Tchad, avec des troupes artistiques, sera présente pour la 29e édition du FESPACO.
Le département de la Culture est fortement impliqué pour la réussite de la 29e édition du FESPACO, selon Songré Etienne SawadogoLe représentant du ministre en charge de la culture du Burkina Faso, Songré Etienne Sawadogo, a déclaré que le département est pleinement engagé à la réussite de cette édition.
Obissa Juste Mien
Lefaso.net
Le ministre en charge de la jeunesse et de l'emploi, Roland Somda, a lancé les activités de la célébration de la Journée internationale des volontaires. Le pays des hommes intègres célèbre cette édition 2024, sous le thème « Le volontariat : pilier de résilience et d'engagement patriotique au service de la nation ». Les activités qui ont débuté ce mardi 3 décembre 2024 prendront fin le 5 décembre. La cérémonie a été présidée par le secrétaire général de la présidence du Faso, Dr Zakaria Soré.
Selon le ministre Somda, le thème de cette année reflète l'essence même du volontariat au Burkina Faso. Il a indiqué que chaque jour, des hommes et des femmes font le choix de se mettre au service de leurs communautés, de soutenir les plus vulnérables et de contribuer à la résilience du pays.
Durant ces 72 heures, il y a aura des matchs de football, un don de sang, des jeux de société et une visite de stands des volontaires, une nuit du volontaire, la coupe de football du volontaire, des journées portes ouvertes... Ces activités visent à honorer et valoriser le travail de des volontaires. Elles sont aussi une occasion de rapprocher les communautés, de faire connaître le volontariat à un plus large public et d'encourager chacun à prendre part à ce mouvement de solidarité.
« Votre engagement est une preuve tangible de patriotisme et de dévouement, et le gouvernement, à travers le ministère que j'ai l'honneur de diriger, salue votre contribution inestimable. Vous êtes les mains tendues vers ceux qui en ont besoin, les voix de l'espoir, et les piliers d'une nation unie », a dit le ministre aux volontaires.
Le ministre en charge de la jeunesse et de L'emploi, Roland SomdaEt d'ajouter : « le contexte national actuel, marqué par des défis majeurs notamment en matière de reconquête du territoire national, de gestion de la situation humanitaire et de la relance du développement économique et social, appelle à une mobilisation collective. Le volontariat, dans ce cadre, se révèle être un pilier essentiel de résilience. Les volontaires, présents sur le terrain au sein des communautés, jouent un rôle déterminant dans divers secteurs de développement notamment l'éducation, la santé, l'agriculture, la protection de l'environnement et bien d'autres encore ».
Pour lui, l'engagement de la jeunesse à travers sa participation active aux actions des volontaires démontre à souhait que le pays peut compter sur la nouvelle génération de citoyens déterminés à participer activement à la construction d'un avenir meilleur pour tous les citoyens.
Une vue des volontaires« Ces hommes et ces femmes, jeunes et moins jeunes, interviennent là où les besoins sont les plus criants. Ils soutiennent les communautés déplacées, accompagnent les agriculteurs, encouragent l'éducation des enfants dans des conditions difficiles, et œuvrent pour la paix et la cohésion sociale. Leur travail est l'expression d'un engagement patriotique authentique et d'une solidarité sans faille. Le volontariat n'est pas seulement un acte de générosité. C'est un moteur de transformation sociale et un instrument stratégique pour atteindre les objectifs de développement durable et du plan d'action pour la stabilisation et le développement de la transition. Au-delà de son impact immédiat, il contribue à poser les bases d'une société inclusive, solidaire et résiliente », a indiqué le parrain de la cérémonie, Bruno Compaoré.
Il a rappelé aux volontaires que leur contribution au renforcement de la résilience des communautés n'est pas seulement précieuse mais elle est indispensable. « Vous êtes les bâtisseurs silencieux d'une nation forte et résiliente », a lâché le parrain de la cérémonie.
Natacha wendyam Kiendrebeogo, représentante des volontairesSelon Natacha Wendyam Kiendrebéogo, représentante des volontaires, leur engagement va bien au-delà des simples tâches qu'ils accomplissent. Pour elle, il s'agit de redonner espoir, de restaurer la dignité et de renforcer le lien social. « Chaque sourire retrouvé, chaque vie transformée, chaque communauté renforcée est une victoire pour nous. En tant que volontaires, nous renouvelons aujourd'hui notre engagement à être des piliers de cette résilience et des ambassadeurs de l'espoir pour notre nation », a rassuré la représentante des volontaires.
Puis poursuit-elle, « le volontariat est une voie noble, une école de vie, et une source d'enrichissement personnel et collectif. Continuons à nous investir, à rêver et à bâtir ensemble un Burkina Faso fort, solidaire et résilient »
Rama Diallo
LeFaso.net
Avec les fêtes de fin d'année qui se profilent à l'horizon, certains commerçants véreux n'hésitent pas à mettre sur le marché des stocks importants de produits alimentaires à prix réduits. Les consommateurs peuvent être tentés de payer ces produits au regard des prix alléchants, se disant qu'il n'y a pas grand mal à consommer des produits dont la date de péremption est dépassée. Pourtant, ces produits périmés peuvent être à la base de réactions allergiques, d'intoxication alimentaire, de botulisme et même entraîner la mort.
Consommer des aliments dont la date de péremption est dépassée, peut être dangereux pour la santé. A en croire Yasmine Zerbo, diététicienne, les produits périmés peuvent engendrer une intoxication alimentaire et bien d'autres problèmes de santé. En effet, certains aliments comme les huiles, peuvent subir des modifications chimiques une fois périmés. Ces changements peuvent conduire à la formation de composés nocifs qui peuvent être toxiques pour l'organisme. « La consommation d'huiles périmées peut entraîner des lésions hépatiques et augmenter le risque de maladie cardiaque », prévient la diététicienne. Aussi, la consommation d'aliments périmés peut déclencher des réactions allergiques chez certaines personnes. « Les aliments périmés peuvent contenir des niveaux plus élevés d'histamines, ce qui peut provoquer des symptômes allergiques tels que des démangeaisons, de l'urticaire et un gonflement », relève Yasmine Zerbo.
De plus, la consommation d'aliments en conserve périmés peut entraîner le botulisme, une maladie rare mais grave pouvant provoquer la paralysie, voire la mort. La diététicienne soutient que lorsque les aliments sont stockés pendant une longue période, ils sont susceptibles de développer des bactéries nocives comme Salmonella, E. Coli et Listeria. Des bactéries qui peuvent provoquer de graves intoxications alimentaires, entraînant des vomissements, de la diarrhée, de la fièvre et d'autres symptômes. À cela s'ajoute le fait que plus les aliments vieillissent, plus ils perdent leur valeur nutritionnelle, ce qui les rend moins bénéfiques pour l'organisme. La consommation d'aliments périmés peut également entraîner une carence en certains nutriments, ce qui peut avoir des effets à long terme sur la santé.
Yasmine Zerbo, diététicienneCertains aliments, comme le pain, le fromage et les fruits, sont plus sensibles à la croissance de moisissures. Manger des aliments moisis peut provoquer des réactions allergiques, des problèmes respiratoires et même des dommages neurologiques. Dans certains cas, les aliments moisis peuvent produire des substances toxiques pouvant provoquer des maladies graves.
Pour Yasmine Zerbo, la meilleure chose à faire pour éviter les dangers liés à la consommation d'aliments périmés, est de toujours vérifier la date limite de consommation avant de consommer un aliment. « Si l'aliment a dépassé sa date limite de consommation, il est préférable de le jeter. Il est également important de conserver correctement les aliments pour éviter la croissance bactérienne et la détérioration », préconise-t-elle.
Dans les cas où l'on a des doutes sur l'aliment, la diététicienne recommande d'utiliser nos sens pour déterminer si l'aliment est mauvais. « Par exemple, si l'aliment a une odeur, une saveur ou une texture inhabituelle, il est préférable de le jeter. Vous pouvez également vérifier les signes de moisissure ou de décoloration », conseille-t-elle.
Elle ajoute que certains aliments peuvent être congelés avant leur date de péremption, ce qui prolonge leur durée de conservation. « Il est essentiel de congeler les aliments avant la date de péremption, et de les utiliser dans un délai raisonnable une fois décongelés. »
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
La déconvenue que subit l'armée française en Afrique résulte d'une combinaison complexe de facteurs, où se mêlent tensions historiques, enjeux géopolitiques et aspirations populaires, selon le journaliste, écrivain, consultant en relations internationales et spécialiste en communication, Omar Zombré, décrypte la situation dans les lignes qui suivent.
Acclamée hier en grande pompe comme libératrice, l'armée française rase aujourd'hui les murs dans le Sahel et en Afrique francophone. Des échos triomphants des premières interventions militaires françaises, il ne reste que des murmures de contestation. Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, c'est désormais au tour du Tchad de potentiellement tourner la page sur une présence militaire française qui dure depuis des décennies. Le Sénégal, autrefois perçu comme l'un des bastions de la coopération franco-africaine, pourrait suivre, mettant fin à la présence de soldats français sur son sol. Ainsi, l'influence de la France, ancienne puissance coloniale, se réduit inexorablement comme une peau de chagrin.
Cette situation, lourde de symboles, soulève plusieurs interrogations. S'agit-il d'un échec stratégique de la France, incapable d'adapter sa politique à une Afrique en pleine mutation ? Est-ce le signe d'une résurgence souverainiste, portée par des dirigeants africains soucieux de permettre à leurs pays de reprendre en main leur destin ? Ou bien faut-il y voir une guerre d'influence déguisée, où d'autres puissances mondiales, comme la Russie et la Chine, se positionnent pour combler le vide laissé par Paris ? Probablement, cette déconvenue résulte d'une combinaison complexe de facteurs, où se mêlent tensions historiques, enjeux géopolitiques et aspirations populaires.
La souveraineté et la présence de forces étrangères
La souveraineté d'un État se définit, entre autres, par sa capacité à assurer, seul, la défense et la sécurité de ses citoyens sur son territoire légalement reconnu. Cette notion implique l'absence de forces étrangères, même sous prétexte de coopération. Un exemple historique est la France elle-même, qui, après la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), abritait des bases militaires américaines. En 1958, plus de 100 000 militaires et fonctionnaires américains étaient stationnés en France. Selon Olivier Pottier dans « Les bases américaines en France, 1950-1967, un outil militaire, économique et politique », ces bases constituaient un outil stratégique durant la guerre froide.
Cependant, en 1967, fidèle à sa volonté de souveraineté, le général De Gaulle exigea le départ des troupes américaines. Le journal Le Monde, paru en mars 1967, rapporte que l'évacuation des soldats et la fermeture des bases, dont celle de Saint-Germain-en-Laye, devraient être finalisées avant le 1er avril de la même année.
La période de décolonisation, amorcée dans les années 1960, vit l'Afrique affirmer sa souveraineté. Deux systèmes coloniaux opposaient les puissances : la Direct Rule, intrusif, et la Indirect Rule, moins intrusif axé sur des partenariats économiques et politiques. La France, initialement réticente, dut céder face aux revendications pacifiques et ou violentes des leaders africains.
En Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Maurice Yaméogo, premier président, a refusé la présence des troupes françaises sur son territoire. Comme le rapporte Le Monde (21 avril 1961), il a invoqué la souveraineté nationale et la capacité de son pays à constituer une armée nationale avec ses nombreux anciens combattants et officiers. Tout en sollicitant l'aide française pour la formation militaire, Maurice Yameogo a rejeté l'idée de toute présence étrangère permanente, qu'il jugeait intéressée et stratégique.
Cela prouve que cette poussée de fièvre souverainiste dans plusieurs pays d'Afrique à l'Ouest et au Centre du continent n'est pas un phénomène nouveau sous nos cieux. C'est une résurgence d'une lutte inachevée entamée par les pères fondateurs des nations ouest-africaines et d'Afrique centrale. Ce combat historique pour l'indépendance réelle et la souveraineté reste une quête constante, nourrie par des défis persistants comme la domination économique et politique extérieure. Cette continuité illustre à la fois la profondeur des aspirations des peuples et la nécessité de repenser les liens entre la France et les pays francophones d'Afrique en général.
Une politique militaire dépassée
Soixante ans après les indépendances, la présence militaire française en Afrique de l'Ouest francophone est de nouveau remise en question. De nombreuses anciennes colonies affichent désormais une volonté explicite de mettre fin aux accords de coopération militaire, révisés pour certains en 2019 afin de mieux répondre à l'évolution des menaces sécuritaires. Malgré des efforts pour préserver son influence, la France « militaire » est contrainte de mettre fin à sa belle campagne militaire contre le terrorisme et de quitter précipitamment le Mali, puis le Burkina Faso, le Niger, et peut-être maintenant le tour du Tchad de répudier ses amis un peu trop encombrants avec la dénonciation de l'accord de coopération militaire.
Ces départs en cascade illustrent l'impasse d'une stratégie qui semble ne pas avoir suffisamment évolué face aux mutations du continent. Le monde a changé, et avec lui, l'Afrique occidentale et centrale francophone. Ce n'est plus l'Afrique des premiers jours de l'indépendance, mais une Afrique post-coloniale en quête d'une nouvelle identité et d'une reconfiguration de ses relations avec l'extérieur.
Les nombreux revers de l'armée française en Afrique trouvent leurs racines dans une politique qui peine à s'affranchir totalement des fondements gaulliens. Si le général De Gaulle avait su inscrire la France dans une relation de ‘'domination bienveillante'' avec ses anciennes colonies, ce modèle est aujourd'hui inadapté à une Afrique qui revendique sa souveraineté et sa capacité à gérer ses propres affaires.
Les récents échecs soulignent les limites d'une approche encore teintée d'un paternalisme latent.
Ingérence dans les affaires internes
En 2008, la France n'a pas hésité à intervenir pour sauver le régime d'Idriss Déby, alors confronté à une rébellion armée. Les rebelles, arrivés aux portes de N'Djamena, furent bombardés par les Mirage 2000 français. Le journal La Croix rapporte que, sans le soutien de la France, le président tchadien n'aurait pas pu repousser l'offensive des trois forces rebelles coalisées.
Quelques années plus tard, en Côte d'Ivoire, la France est intervenue pour déloger Laurent Gbagbo de son refuge lors de la crise post-électorale. Bien que ces interventions aient été présentées comme effectuées à la demande des gouvernements concernés, elles furent perçues par de nombreux Africains comme une ingérence étrangère inacceptable. Cette perception alimenta un sentiment croissant d'exaspération à l'égard de la politique française en Afrique, jugée intrusive et paternaliste.
Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avait promis en grande pompe de mettre fin à la Françafrique. Cependant, cette déclaration n'a pas empêché le maintien, officieusement, de pratiques liées à cette relation contestée. Son conseiller et ami, Robert Bourgi, fut au cœur de nombreuses polémiques. Dans ses mémoires récentes, Bourgi a révélé des détails sur l'ampleur du scandale de la Françafrique, suscitant indignation et critiques. Ses révélations ont mis en lumière des pratiques jugées nauséabondes et dénoncées comme contraires aux valeurs de souveraineté et de respect mutuel que Paris prétendait défendre.
Avec Emmanuel Macron, beaucoup espéraient un changement de paradigme et un véritable renouveau dans les relations entre la France et l'Afrique. Lors de son discours à Ouagadougou, il a lui-même répété la fin de la Françafrique :
« Il n'y a plus de politique africaine de la France… Je suis d'une génération de Français pour qui les crimes de la colonisation sont incontestables… Je suis d'une génération où l'on ne vient pas dire à l'Afrique ce qu'elle doit faire. »
Celui qui s'était présenté comme un réformateur de la France-Afrique profonde s'est-il laissé happer par l'ancienne bureaucratie française, incapable de saisir la dynamique du changement en cours ? En 2018, Emmanuel Macron a même créé un organe dédié à l'Afrique : le Conseil Présidentiel pour l'Afrique (CPA), composé d'hommes d'affaires et de diplomates. Placé sous la présidence de Jules-Armand Aniambossou, ancien ambassadeur du Bénin en France, le CPA semble avoir échoué dans sa mission principale : redorer l'image de la France en Afrique, notamment dans ses anciennes colonies. Cette institution, censée agir en toute discrétion et efficacité, a finalement été l'ombre d'elle-même. Était-ce une erreur de casting ou une simple stratégie de récompense entre amis de longue date ?
En complément de son CPA, le président français, conscient du péril qui menaçait les relations de la France avec l'Afrique, n'a cessé de multiplier les déclarations. Pourtant, malgré une rhétorique empreinte de bonne volonté, les actions concrètes tardent à traduire une réelle transformation. Ses gestes, maladroits et parfois perçus comme irrespectueux, notamment envers le président Roch Marc Christian Kaboré, ont alimenté la colère de la jeunesse africaine, avide d'une véritable affirmation de son indépendance.
Dans bien des cas, la présence des forces françaises dans les pays africains est perçue comme un outil colonial à la solde des pouvoirs en place. En plus la politique de deux poids deux mesures de l'Elysée n'a pas du tout facilité les choses. En six décennies de politique en Afrique, Paris s'est rendu coupable d'incohérences diplomatiques, tantôt alliée des régimes autoritaires, tantôt leur adversaire. Ce double jeu ou double standard est également pointé du doigt par de nombreux jeunes Africains. Beaucoup estiment que la politique étrangère de la France oscille en fonction de ses intérêts et de ses principes, reflétant une approche ambivalente, notamment dans ses relations avec l'Afrique.
Vers une rupture inévitable
La volonté de mettre fin à la présence militaire française illustre avant tout l'aspiration des États africains à réaffirmer leur souveraineté. La montée d'un sentiment panafricain, renforcée par des mouvements populaires, a donné davantage de poids aux revendications pour rompre avec les pratiques néocoloniales.
Le Tchad, dernier bastion de l'opération Barkhane (remodelé en Takouba pour prendre une dimension européenne), a récemment officialisé, par une note formelle, son souhait de renégocier les termes de l'accord. Toute chose qui pourrait entrainer le départ plus ou moins forcé des troupes françaises de son sol au nom du principe de réciprocité. Dans une allocution publique prononcée le 1er décembre 2024, Mahamat Déby Itno a précisé que la dénonciation de l'accord de coopération militaire ne concerne que sa configuration actuelle, qu'il juge obsolète et inadaptée aux défis contemporains, notamment la lutte contre le terrorisme. Il a invoqué comme raisons principales le manque de réciprocité dans les accords de défense, une nécessité de mise à jour des termes de l'accord ainsi que la liberté pour le Tchad de choisir ses partenaires internationaux.
Cette décision s'inscrit aussi dans un contexte de diversification des partenariats, marqué par un rapprochement diplomatique avec la Russie, de plus en plus isolée par les pays occidentaux depuis son invasion de l'Ukraine en 2014 et 2022.
La dernière tournée du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est d'ailleurs achevée au Tchad. Selon Africanews, cette visite a suscité de nombreuses interrogations, surtout après que Mahamat Déby Itno, successeur de son père Idriss Déby, a été reçu à Moscou par Vladimir Poutine en janvier dernier. Ce rapprochement est sans doute perçu comme problématique par la France, qui maintient encore un millier de soldats au Tchad.
Des enjeux politiques et judiciaires
Un facteur non négligeable dans ce rapprochement Tchad-Russie réside dans l'enquête menée en France contre Mahamat Déby Itno par le Parquet national financier (PNF). Ce dernier est accusé de détournement de fonds publics et de recel. Selon Le Monde, Déby aurait dépensé 900 000 euros à Paris en costumes, chemises et autres articles de luxe grâce à des virements reçus d'une société tchadienne via une banque. L'enquête pourrait également s'étendre à d'autres biens, comme des immeubles.
Ce contexte judiciaire suscite des interrogations sur le « timing » entre les événements judiciaires en France et le rapprochement avec la Russie.
Si la volonté de souveraineté du Tchad est légitime, la concomitance des événements suscite des interrogations sur les réelles motivations de cette décision, prise au lendemain de la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le mercredi 27 novembre. Quelles ont été les discussions entre les deux hommes ? Cette décision a-t-elle été minutieusement préparée ou résulte-t-elle d'un désaccord survenu lors de cette visite officielle ? La question demeure en suspens.
Des enjeux économiques et les mouvements populaires
De son côté, le Sénégal adopte une logique similaire, bien que ses motivations semblent davantage économiques. Le pays cherche à diversifier ses partenariats stratégiques et pourrait renforcer davantage sa coopération avec la Russie. Moscou envisagerait en effet de construire une usine de fabrication de véhicules militaires au Sénégal. Selon plusieurs sources, l'usine d'assemblage du constructeur russe Kamaz serait en gestation. Senews rapporte que cette usine, spécialisée dans les autobus et véhicules blindés, pourrait renforcer la présence de Kamaz en Afrique de l'Ouest. Ce projet, qui devrait créer des emplois et stimuler l'économie locale et régionale, s'inscrit dans une stratégie de renforcement des liens économiques entre le Sénégal et la Russie.
La décision du Sénégal de demander le départ des soldats français, comme l'a annoncé le président Bassirou Diomaye Faye, ne s'explique pas uniquement par des considérations économiques. Une des principales raisons, si cette décision venait à se concrétiser, réside dans la pression croissante exercée par les mouvements de jeunes, de plus en plus hostiles à la présence militaire française au Sénégal et en Afrique de manière générale.
Le parti au pouvoir, PASTEF, a d'ailleurs fait de la souveraineté un enjeu électoral central. Dans ce contexte, maintenir des troupes étrangères sur le sol sénégalais serait politiquement difficile à défendre. Cette posture s'inscrit dans une volonté claire de rompre avec la perception que le Sénégal demeure un bastion de la France en Afrique de l'Ouest.
En prenant cette position, Bassirou Diomaye Faye cherche à redéfinir l'image du Sénégal sur la scène régionale et continentale, en affirmant une souveraineté totale et en répondant aux aspirations de la jeunesse sénégalaise et des mouvements anticoloniaux, qui militent pour une rupture avec les vestiges des relations néocoloniales.
L'ombre de la Russie dans les déboires de la France en Afrique
Il ne fait aucun doute que la France et la Russie sont engagées dans une guerre d'influence, notamment en Afrique. Tandis que l'influence de la France diminue à grande vitesse, celle de la Russie croît de manière exponentielle. L'arme de prédilection dans cette bataille : les campagnes de désinformation, devenues de véritables armes de déstabilisation massive. Utilisées à dose homéopathique ou en rafales, elles modifient en profondeur les perceptions et les opinions publiques.
En 2016, lors des élections présidentielles américaines, une campagne de désinformation massive, attribuée à la Russie, avait suscité l'indignation. La CIA avait alors accusé Moscou d'ingérence. Evgueni Prigojine, un proche de Vladimir Poutine alors peu connu, avait revendiqué avec fierté l'utilisation de telles campagnes pour influencer l'électorat américain. « Nous nous sommes ingérés, nous le faisons et nous allons continuer de le faire. Avec précaution, précision, de façon chirurgicale, d'une manière qui nous est propre », avait-il déclaré sur les réseaux sociaux de son entreprise Concord, selon Radio-Canada.
Après avoir expérimenté ces méthodes aux États-Unis, Prigojine a déplacé son attention vers l'Afrique, s'implantant en Afrique centrale, notamment à Bangui, en Centrafrique. Avec lui, il a introduit des hommes de sa société militaire privée Wagner, désormais connue sous le nom d'Africa Korps. De là, l'opération a pris une ampleur continentale.
Et que dire du projet Lakhta ? Peu connu du grand public, ce projet, selon plusieurs sources documentaires, est une initiative massive financée par Prigojine pour renforcer l'influence russe en Afrique. L'objectif est clair : déstabiliser l'ancienne puissance coloniale française. Le Royal United Institute rapporte que ce projet initial a mobilisé 11 organisations médiatiques et 150 partenaires, et que les opérations d'information de Wagner ont eu un impact significatif, notamment en Afrique francophone.
Cependant, le succès de la Russie en Afrique ne s'explique pas uniquement par Lakhta. Une grande partie de cette réussite est due à l'approche inadaptée et souvent maladroite de l'Élysée, qui a permis à l'entreprise russe de consolider son influence, particulièrement dans le Sahel. Aujourd'hui, cette influence ne cesse de croître, redéfinissant les équilibres géopolitiques en Afrique.
A quoi s'attendre ?
Après son retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la France tente de se repositionner stratégiquement, notamment avec des contingents en Côte d'Ivoire et au Bénin. Cependant, si Bassirou Diomaye Faye concrétise sa volonté de voir l'armée française quitter le Sénégal, il ne resterait à la France que ces deux pays comme bases dans la région. Rien ne garantit qu'ils ne subissent pas, eux aussi, une pression interne ou des mouvements souverainistes exigeant leur départ.
La reconfiguration des alliances en Afrique est déjà en marche et semble une dynamique inarrêtable. Elle pourrait s'accélérer dans les années à venir et s'ouvrir avec de nouveaux acteurs non occidentaux. Alors trois (3) scénarios principaux se dessinent. D'une part, le renforcement de l'influence russe et d'autres acteurs non occidentaux reste probable si la France ne parvient pas à adapter son approche, une dynamique qu'elle semble ne pas pouvoir enclencher. Ces puissances, souvent moins regardantes sur les questions de gouvernance et de droits humains, pourraient continuer à combler le vide, particulièrement dans les secteurs économiques et sécuritaires au regard de leur engagement de plus en plus croissant. D'autre part, la montée en puissance des blocs régionaux africains avec de nouveaux leaders, soutenus par une jeunesse militante, pourrait conduire les États africains à développer des solutions endogènes et panafricaines pour répondre à leurs défis telle que l'initiative d'Accra malheureusement en léthargie, limitant ainsi l'ingérence étrangère.
Enfin, un scénario de réconciliation pragmatique entre Paris et ses partenaires africains reste envisageable car tous les liens ne sont pas rompus bien qu'ils soient en train de se défaufiler petit à petit. Encore et toujours, cela supposerait que la France adopte une approche plus respectueuse et collaborative, ouvrant la voie à un nouveau modèle de partenariat mutuellement bénéfique.
En conclusion, cette phase critique des relations France-Afrique constitue un test de maturité pour les deux parties. La France doit reconnaître que son influence passée ne peut plus être garantie par des accords hérités d'un autre temps. En acceptant cette nouvelle réalité et en embrassant un partenariat renouvelé, sincère et adapté aux aspirations africaines, elle pourrait préserver un rôle constructif et durable sur le continent.
Oumar ZOMBRE
Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a animé une conférence de presse le lundi 2 décembre 2024 à Ouagadougou, à l'occasion de la Journée internationale de la lutte contre la corruption.
Instituée par la résolution 58/4 de l'Assemblée générale des nations unies le 31 octobre 2003, la Journée internationale de la lutte contre la corruption est célébrée chaque 9 décembre. Selon le secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), Pissyamba Ouédraogo, cette journée vise à sensibiliser les citoyens au problème de la corruption d'une part et, d'autre part, à faire connaître le rôle de la convention dans la lutte.
Pour l'année 2024, le thème de cette année est : « S'unir aux jeunes contre la corruption : façonner l'intégrité de demain ». Il s'agit de mettre l'accent sur le rôle des jeunes défenseurs de l'intégrité dans la sensibilisation contre la corruption et son impact sur leurs communautés. « Cette journée invite à renforcer la synergie d'actions dans la lutte contre la corruption en rappelant que « Unis, nous pouvons plus facilement combattre » le phénomène », a précisé Pissyamba Ouédraogo.
« Ces activités vont contribuer à la prise de conscience des citoyens et des décideurs », a affirmé Pissyamba OuédraogoVers la protection des lanceurs d'alerte
La présente conférence de presse a été l'occasion d'annoncer les couleurs de la 19e édition des Journées nationales du refus de la corruption (JNRC). Ces JNRC se tiennent du 1er au 10 décembre 2024. Le thème de cette 19e édition est « Place des lanceurs d'alertes dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso ».
À en croire les acteurs de la lutte contre la corruption, l'arsenal juridique du Burkina Faso pour la protection des dénonciateurs et témoins est insuffisant. Pour pallier cette insuffisance, le REN-LAC a donc initié, en collaboration avec l'Autorité supérieure de contrôle d'État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), un projet de texte sur la protection des lanceurs d'alerte.
« Nous entendons inscrire cette problématique dans le débat public au cours de la 19e édition des JNRC en interrogeant la place et le rôle des lanceurs d'alerte dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso », a annoncé Pissyamba Ouédraogo au cours de la déclaration liminaire.
À cette date, aucun lanceur d'alerte n'est inscrit comme paneliste, ont reconnu les organisateurs. Pour eux, pour le moment au Burkina Faso, les lanceurs d'alerte ne sont pas organisés de façon professionnelle. Ce sont des citoyens qui s'engagent dans la lutte. « Ils auront le courage de s'exprimer si l'initiative d'élaboration des textes les protégeant voit le jour », espèrent les acteurs de la lutte contre la corruption.
Les acteurs de la lutte contre la corruption invitent les citoyens à une grande mobilisation pour ces journéesLes activités au programme
Plusieurs activités sont prévues pour la célébration des journées internationales et nationales de lutte contre la corruption. Le 9 décembre 2024, l'université Joseph Ki-Zerbo va accueillir plusieurs panels sur la « Contribution des leaders coutumiers et religieux à la lutte contre la corruption », « S'unir aux jeunes contre la corruption : façonner l'intégrité de demain ».
Le 10 décembre 2024, le panel sur la « Place des lanceurs d'alertes dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso » va se tenir au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC).
Des émissions dans les médias, des activités sportives et sociales sont également au menu de ces journées.
Cette conférence de presse a été animée conjointement par le REN-LAC et cinq de ses partenaires. Il s'agit de : l'Autorité supérieure de contrôle d'État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), le Conseil national de la jeunesse du Burkina Faso (CNJBF), le Centre d'information, de formation et d'étude sur le budget (CIFOEB), le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), le Réseau burkinabè des jeunes leaders pour l'intégrité (RBJLI), le Conseil national des organisations de la société civile (CN-OSC) et l'Observatoire pour la justice et la démocratie (OJD).
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Dans une déclaration en date du 3 décembre 2024, trois citoyens ont interpellé le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, sur certains aspects historiques évoqués dans son allocution du 2 décembre dernier. Ils expriment des préoccupations et sollicitent des clarifications sur des points jugés sensibles afin d'éviter d'éventuels amalgames dans la compréhension de l'histoire nationale. Pour rappel, lors de la cérémonie traditionnelle de montée des couleurs à la Primature, tenue le 2 décembre dernier, le chef du gouvernement avait remis en question la pertinence de la date du 11 décembre, célébrée chaque année comme Fête nationale. Il avait notamment suggéré qu'une réflexion approfondie soit menée sur le choix de cette date et le symbole qu'elle devrait incarner pour le peuple burkinabè. Les détails des préoccupations exprimées par ces citoyens sont disponibles dans la déclaration ci-dessous.
DECLARATION
Au point 14 de sa déclaration du 02 décembre 2024, Son Excellence Monsieur le Premier Ministre a soutenu que la date de la fête d'indépendance du Burkina Faso reste à écrire. Pour mieux nous faire comprendre le pourquoi, il nous a fait savoir des faits historiques sur lesquels nous aimerions avoir des précisions pour éviter quelques amalgames.
Il a soutenu aux points 4 et 6 que le territoire du Burkina Faso auquel avait été donné le nom de « Cercle du Mossi », fut intégré au Soudan français créé le 18 août 1890 avant donc la conquête du Cercle du Mossi qui se fera à partir de 1896, et que, un décret du 1er mars 1919 détacha le territoire du cercle du Mossi pour former une colonie à part avec pour nom la Haute-Volta.
Note: ">Lire aussi : Fête nationale : Le Premier ministre questionne le choix de la date du 11 décembre
Questions :
– La colonie de la Haute-Volta a-t-elle été formée en 1919 sur les mêmes limites territoriales du Cercle du Mossi ?
– Comment le Cercle du Mossi qui n'a été conquis qu'à partir de 1896 a intégré le Soudan français créé le 18 août 1890 ?
– Quelle est la date précise de la création du Cercle du Mossi ?
– Quelles étaient les limites territoriales précises du Cercle du Mossi ?
– Le Cercle du Mossi regroupait-il les territoires du Bani-Volta, du Liptako, du Gourma, des Gans, des Gourounsis et des autres peuples qui ont constitué la colonie de la Haute-Volta ?
– Quelles sont les véritables raisons de la création de la colonie de Haute-Volta ?
– La guerre du Bani-Volta n'a-t-elle pas eu un effet pour la création de la colonie de la Haute-Volta ?
Quant aux considérations de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre aux points 16, 17 et 18 de sa déclaration, sur les dates nationales suivant des logiques de colonialisme, de néocolonialisme, de patriotisme, de rupture et de panafricanisme, nous lui concédons qu'il est vraiment temps de regrouper les spécialistes pour nous débarrasser de tous les liens impurs de sujétion, afin que vive le Burkina Faso libre et indépendant.
Ouagadougou, le 03 décembre 2024
Harouna DICKO
Abdoul Aziz CONGO
Roland GOUNGOUNGA
Comment aboutir à une riposte adaptée aux causes des décès maternels et périnatals qui sont évitables ? C'est tout l'enjeu de l'atelier initié par la Direction de la santé de la famille (DSF), en collaboration avec l'ONG Pathfinder Burkina, à travers le projet “USAID-PREPARE-BURKINA". Cet atelier d'orientation, d'une durée de 72 heures, qui s'est ouvert le lundi 2 décembre 2024, a réuni plusieurs agents de santé venus d'horizons divers, dans la ville de Kaya, région du Centre-nord. Cette rencontre vise à outiller un pool de formateurs, qui va jouer un rôle capital en faveur de l'amélioration des compétences des membres des comités d'audit. Cela, afin de réaliser des audits de décès maternels et périnatals, dans une perspective de l'élaboration de ripostes adaptées. La cérémonie d'ouverture des travaux s'est déroulée en présence du représentant du gouverneur de la région du Centre-nord, Rasmané Nikiéma, du coordonnateur régional de Pathfinder, Assonsi Soulama, et du directeur régional de la santé, Dr Anicet Poda.
Le Burkina Faso, à l'instar de nombreux pays de la sous région, continue de faire face aux défis importants en matière de santé maternelle et néonatale. En effet, les statistiques données à l'occasion de la formation d'un pool de formateurs dans la région du Centre-nord, sur les procédures d'audit des causes liées aux décès maternels et périnatals, sont inquiétantes et nécessitent davantage une meilleure prise en charge de la problématique.
Une situation préoccupante malgré des progrès
« Malgré les efforts collectifs et les progrès enregistrés, les chiffres sont encore préoccupants. En 2023, nous avons enregistré 905 décès maternels, 6 837 décès néonatals, dont 5 732 précoces, et plus de 15 000 mort-nés », a indiqué le représentant du gouverneur de la région du Centre-nord, Rasmané Nikiéma, donnant ainsi un aperçu de l'état des lieux des décès maternels et néonatals dans le pays. Ces données, bien qu'alarmantes, estime monsieur Nikièma, ne doivent pas être un facteur de résignation. Mais elles devraient plutôt rappeler l'urgence d'agir avec détermination et solidarité, en utilisant toutes les méthodes et initiatives disponibles sur le terrain.
« Ensemble nous devons garantir que cet atelier se traduise par des actions concrètes et des impacts durables », Rasmané Nikièma, représentant du gouverneur de la région du Centre-Nord.C'est alors peu de dire, que le représentant du gouverneur et le directeur régional de la santé et de l'hygiène publique, Dr Anicet Poda, partagent la même vision. Cette vision selon laquelle, l'outil le plus efficace pour réduire les cas de décès maternels et périnatals passerait inéluctablement par la réalisation régulière d'audits des décès.
Anicet Poda a justement rappelé que la grossesse est un état physiologique et non pathologique. De ce point de vue, monsieur Poda a soutenu qu'une femme enceinte ne devrait normalement pas perdre la vie à l'issue de sa grossesse. Il a par conséquent souligné que la lutte contre la mortalité maternelle est une priorité pour le ministère de la Santé et de l'Hygiène publique. Afin de mettre en exergue cette dynamique, le directeur régional de la santé et de l'hygiène publique a partagé avec les participants, les actions déjà entreprises dans ce sens.
« L'un des résultats attendus de cet atelier est de parvenir au maximum d'audits possibles sur les décès maternels et périnatals », Dr Anicet Poda, directeur régional de la santé.Des actions entreprises dans la lutte contre la mortalité maternelle
« La Direction de la santé de la famille qui a le mandat de mettre en œuvre les actions pour réduire la mortalité maternelle est vraiment engagée. Nous pouvons citer quelques grandes actions entreprises au cours de l'année 2024. L'une d'entre elles, est l'arrêté portant composition des membres des comités d'audits des décès maternels et périnatals, mais aussi l'activation du Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS). À cela, viennent s'ajouter l'élaboration d'un plan d'action et la nomination d'un gestionnaire d'incidents, etc. », a présenté monsieur Poda.
De l'exposé d'Éliane Bassolé, pédiatre à la Direction de la santé de la famille, l'on retient deux types de procédures d'enregistrement des données liées aux décès maternels et néonatals : les données TLHO et la base Endos. Selon madame Bassolé, les données TLHO sont des données enregistrées de manière hebdomadaire par rapport aux différentes pathologies rencontrées au niveau des formations sanitaires. Tandis que la base Endos est renseignée grâce au rapport mensuel d'activités. « Nous notons une disparité entre les données transmises de façon hebdomadaire et mensuelle », a-t-elle expliqué.
« Nous estimons que ce qu'il faut faire prioritairement, c'est de déclarer tout décès maternel comme étant un incident », Éliane Bassolé, pédiatre à la Direction de la santé de la famille, formatrice au présent atelier.Les précautions à prendre en cas de décès maternel
À cet effet, la formatrice relève que les précautions à prendre en cas d'incidents dont les causes sont évitables, sont d'abord de mettre en place un comité d'audit fonctionnel. Ce comité va ensuite se saisir de l'incident pour l'analyser afin de comprendre les raisons de l'incident, de chercher à savoir ce qui aurait pu être fait pour l'éviter. Ainsi, souligne-t-elle, les leçons tirées de cette analyse pourront servir à formuler des recommandations afin d'améliorer l'existant de sorte qu'un tel cas ne puisse pas se reproduire.
Des expériences de madame Bassolé, les facteurs de décès maternels se résument en des causes directes et indirectes. Pour ce qui est des causes directes, la pédiatre cite le diabète, le paludisme, et le VIH, occupant selon elle, une part très importante. Elle a ajouté que les hémorragies constituaient aussi l'une des causes des décès maternels.
Une participante enthousiaste
Pour Salamata Tapsoba, responsable santé sexuelle et reproductive du district sanitaire de Kongoussi, l'atelier d'orientation représente une opportunité majeure pour renforcer les capacités des acteurs impliqués dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. Selon elle, la formation est essentielle pour doter les membres des comités d'audit des compétences nécessaires à l'analyse approfondie des décès et à la mise en œuvre de ripostes efficaces. « Dès cette première journée, ma compréhension de la composition et du rôle des comités d'audit s'est considérablement clarifiée », a-t-elle affirmé avec enthousiasme, soulignant que cette initiative permettra d'améliorer la qualité des soins et de prévenir les décès évitables dans les communautés.
Les audits de décès maternels et périnatals permettent d'identifier les lacunes dans les soins prodigués et les facteurs contributifs aux décès. Ils sont essentiels pour améliorer la qualité des soins obstétricaux et néonatals. Cependant, les taux actuels de réalisation de ces audits restent insuffisants. Pour répondre à ces défis, le décret N°2024-249/MSHP/CAB du 5 mai 2024 a officialisé la création et le fonctionnement des comités d'audit des décès maternels et périnatals. En parallèle, un guide pratique a été élaboré pour standardiser la conduite des audits et orienter les actions de riposte.
« Nous allons dans les jours à venir accompagner les différents districts ayant bénéficié de la formation pour la mise en œuvre des recommandations qui seront faites », Assonsi Soulama, coordonnateur régional Pathfinder dans la région du Centre-NordLe projet USAID-PREPARE-BURKINA coûte environ 20 milliards de FCFA
Cet atelier marque une étape clé dans l'effort national de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. En dotant les comités d'audit des outils et des compétences nécessaires, le Burkina Faso entend renforcer la qualité des soins administrés et réduire les décès évitables. La collaboration entre la DSF et l'ONG Pathfinder Burkina, à travers le projet USAID/PREPARE-BURKINA illustre l'importance de l'appui technique et financier des partenaires pour atteindre cet objectif. La santé des mères et des nouveau-nés est une priorité. Ce type d'initiative, bien qu'ambitieux, est crucial pour construire un système de santé résilient et équitable.
Pour rappel, le projet USAID-PREPARE-BURKINA qui intervient dans les régions du Centre-Nord, de l'Est et du Sahel, est mis en oeuvre par l'ONG Pathfinder. Le projet est financé par l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à environ 20 milliards de francs CFA. La formation des agents de santé dans la région du Centre-Nord, intervient après celle organisée au profit des régions de l'Est et du Sahel, du 26 au 28 novembre 2024.
Hamed Nanéma
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Le Centre d'études, de documentation et de recherche économiques et sociales (CEDRES) de l'université Thomas Sankara organise la 3e édition de la journée de vulgarisation des résultats de la recherche. Cette activité, qui se tient ce mardi 3 décembre 2024 à l'université Joseph Ki-Zerbo, à Ouagadougou, vise à faciliter une meilleure appropriation par les décideurs et des utilisateurs des résultats des recherches menées par les chercheurs du CEDRES.
Vulgariser les résultats de la recherche afin de montrer que les chercheurs burkinabè trouvent, c'est le cheval de bataille du CEDRES depuis 2022 à travers l'organisation de cette journée. Même si les chercheurs burkinabè qui cherchent, trouvent, les résultats de leurs recherches sont très souvent mis sous le boisseau à cause du manque de vulgarisation qui peut laisser croire que rien n'est fait. Conscient de cette situation, le CEDRES, structure universitaire ayant pour mission de réaliser des activités de recherche, rend public les travaux de ses chercheurs depuis trois ans. « Nous tenons une telle activité depuis trois ans pour faire connaitre nos travaux par les décideurs publics, les praticiens et tous les utilisateurs du produit de la recherche afin qu'ils puissent s'approprier ses résultats pour les utiliser dans la formulation des politiques », a expliqué le Pr Youmanli Ouoba, directeur du CEDRES.
Le directeur du CEDRES, le Pr Youmanli Ouoba, invite les chercheurs à vulgariser leurs résultats de rechercheLe Pr Ouoba estime que les résultats de la recherche ne sont pas très souvent connus par ceux qui doivent les utiliser. Et ces genres d'activités pour lui constituent une occasion pour exposer les résultats de la recherche en vue de permettre aux décideurs de se les approprier dans la perspective de l'évaluation des politiques publiques. Cet évènement est aussi une manière d'encourager les chercheurs à communiquer davantage leurs résultats de recherche et de traiter des problématiques d'intérêt national, a-t-il insisté. « Si nous voulons régler les problèmes de la société burkinabè, il faut absolument qu'on puisse aussi avoir des travaux qui s'intéressent spécifiquement au cas du Burkina Faso », a-t-il souligné, ajoutant que cinq communications, parmi de nombreuses autres soumissionnées, ont été sélectionnées par un comité scientifique.
Le Pr Oumarou Zallé recommande de renforcer les mécanismes de coopération décentraliséeElles sont parmi les meilleurs articles publiés au cours des trois dernières années ou non encore publiés et qui s'inscrivent dans les quatorze secteurs prioritaires du Burkina Faso.
Les grandes recommandations des différentes communications
La première communication intitulée « Effets d'entraînement de la décentralisation fiscale sur l'accès aux services sociaux de base au Burkina Faso » a été développée par le Pr Oumarou Zallé de l'université Norbert Zongo et Pousseni Bakouan de l'université virtuelle du Burkina Faso. Le travail a été présenté par Pr Oumarou Zallé qui a analysé les effets de débordement de la décentralisation fiscale sur l'accès aux services sociaux de base dans les communes du Burkina Faso. Les résultats de cette étude montrent que les dépenses d'investissement et les ressources issues de la coopération décentralisée ont un impact direct et positif sur la qualité de l'éducation et l'accès à l'eau potable, tant au niveau de la commune bénéficiaire que de ses voisines.
Le Pr Denis Akouwerabou a indiqué que le manque de bonnes infrastructures routières est aussi un frein à la sécurité alimentaireEn revanche, souligne-t-il, les subventions de fonctionnement et les recettes propres des communes ont un effet limité sur ces services. Pour faire face à cette situation, il propose entre autres, la diversification des sources de financement des communes, notamment en élargissant leur base fiscale et en introduisant des mécanismes fiscaux flexibles (par exemple, la collecte de taxes via des plateformes mobiles). Il est important, ajoute-t-il, que l'État central affecte les ressources financières aux communes dès le début de l'année afin d'éviter des retards dans l'exécution des projets et de minimiser les reports budgétaires. Autre recommandation, il demande d'accorder aux communes la possibilité de définir des taxes spécifiques en fonction de leurs besoins locaux, ce qui pourrait renforcer leur autonomie financière et améliorer leurs capacités à financer des services sociaux de base.
À sa suite, le Pr Denis Akouwerabou de l'université Thomas Sankara a présenté le travail d'équipe mené avec ses collègues Parfait Bako de l'université de Ouahigouya, Winley Michèle Brigitte Goh du centre universitaire de Dori et Patrick Josué Ping-Wendé Kaboré. La communication a porté sur les « Effets des chocs climatiques sur le dynamisme de la production agricole au Burkina Faso ». Elle a démontré que les inondations constituent des chocs climatiques qui occasionnent des dommages tangibles et intangibles au secteur agricole. Il ressort de son analyse que les inondations ont entrainé une réduction de la production moyenne de 135 ; 65,4 et 13,04 kg respectivement en 2010, 2011 et 2012. Pour parer à cette situation, il est recommandé d'apporter une assistance technique aux agriculteurs des zones inondées et la mise en place d'un système d'alerte précoce et d'identifier le type d'assistance technique à offrir aux agriculteurs.
Dr Salimata Traoré exhorte à inclure l'inclusion des femmes dans les programmes de finance numérique.« Stimuler la production alimentaire pour prévenir l'insécurité alimentaire en milieu rural burkinabè : doit-on accorder une importance à la sécurité foncière ? » C'est le thème de la 3e communication développée par le Pr Windinkonté Seogo du centre universitaire de Kaya. Dans sa communication, il a suggéré que les politiques foncières soient au centre de la lutte contre l'insécurité alimentaire. Les attaques terroristes, déplore-t-il, forçant des millions de ménages ruraux à migrer vers des zones sécurisées, l'accès des migrants à la terre risque de se détériorer et la production alimentaire nationale globale pourrait stagner si la sécurité foncière n'est pas assurée. Il a proposé aussi de repenser la réforme agraire pour le développement rural.
« La finance numérique améliore-t-elle les effets sur le bien-être des gains de productivité des producteurs de maïs ? » Cette thématique a été disséquée par Dr Salimata Traoré de l'université Thomas Sankara. Après avoir relevé l'importance de l'agriculture dans le développement du pays, elle a fait des recommandations pouvant permettre d'améliorer la productivité des producteurs de maïs. Elle mise sur l'éducation financière en l'intégrant dans les programmes scolaires et universitaires.
Le dernier thème sur « L'impact de la finance digitale sur l'autonomisation économique des femmes au Burkina Faso » est le fruit d'un travail d'équipe composée de Pr Salamata Loaba, Dr Salimata Traoré, Dr Eugène Compaoré et Aristide Ouédraogo. Ils ont encouragé les partenariats entre les entreprises de téléphonie mobile et les institutions financières.
Pour rappel, cette 3e édition est organisée en partenariat avec l'Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) dans le cadre du projet Centre d'excellence Evidence-Policy-Action (EPA).
Serge Ika Ki
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À l'occasion de la 29ᵉ édition du FESPACO, le prestigieux festival panafricain de cinéma et de télévision, le visuel officiel dévoilé ce mardi 3 décembre 2024 est une création du talentueux graphiste Gideon Vink. Intitulée « Je suis Afrique », cette œuvre magistrale, riche en symboles et profondément enracinée dans l'identité culturelle du continent, se distingue par sa profondeur artistique et son message universel. Plongée dans les explications de l'artiste pour en découvrir toute la signification.
Une femme regarde droit dans l'objectif de la caméra, son regard à la fois serein et déterminé, fier et dénué de complexe. Inconnue, nommons-la « Je suis Afrique », mère de l'humanité. Dessinée pour ne se figer sur aucun visage particulier, elle incarne la diversité du continent : « Je suis Afrique », c'est tout le monde et personne à la fois. L'Afrique, c'est nous, en un pluriel infini.
La figure de « Je suis Afrique » est une opportunité pour mettre en avant le rôle central de la femme dans le monde et surtout dans les sociétés africaines. On peut évoquer les femmes cinéastes, productrices et actrices qui contribuent à faire rayonner les cinémas d'Afrique.
« Je suis Afrique » semble se cacher derrière les lettres du mot FESPACO, tout en nous observant. Son visage, partiellement dissimulé, invite notre imagination à combler les vides, à construire et à déconstruire une image complète. Le cinéma, c'est un peu cela : un jeu entre le visible et l'invisible. Un film nous dévoile une partie d'une histoire, nous laissant imaginer le reste, tel une fenêtre ouverte sur d'infinies réalités.
Son visage est un kaléidoscope de motifs tissés, un hommage aux richesses culturelles du continent. Pour cette 29e édition, le FESPACO célèbre ces identités plurielles qui s'expriment à travers le cinéma, mais aussi à travers la musique, la danse, le théâtre et la mode. Chaque tissu raconte une histoire, chaque motif nous transporte dans une région spécifique : le Bogolan malien, le Kenté ghanéen, le Faso Danfani, le Koko Dunda burkinabè ou les boucles d'oreilles à motif masaï ou zoulou, témoignent de la vitalité et de la diversité de nos cultures. Chaque tissu africain, chaque motif, chaque couleur porte en lui une symbolique profonde, liée à l'histoire des peuples.
Gideon Vink
Les agents de santé et le personnel administratif de l'hôpital protestant Schiphra bénéficient du 3 au 13 décembre 2024, d'une formation sur les soins palliatifs. Une initiative de l'association burkinabè de soins palliatifs HOSPICE Burkina en collaboration avec l'Association pour le développement des soins palliatifs en Afrique (ADESPA) et l'hôpital Schiphra. Cette formation qui se tiendra en plusieurs sessions contribuera à renforcer l'offre des soins palliatifs au Burkina Faso.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les soins palliatifs sont une approche visant à améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille face aux conséquences d'une maladie potentiellement mortelle par la prévention et le soulagement de la souffrance identifiée et évaluée précocement, par le traitement de la douleur et des autres problèmes physiques, psychosociaux et spirituels qui lui sont liés.
A en croire Pr Augustin Tozoula Bambara, oncologue médical et président de l'Association burkinabè de soins palliatifs HOSPICE Burkina, d'année en année, au Burkina Faso, le nombre de malades ayant besoin de soins palliatifs augmente (plus de 68 000 en 2018 selon une étude de l'OMS). Malheureusement ces malades n'en bénéficient pas. Et pour cause, les soins palliatifs ne sont pas suffisamment connus et intégrés dans le système de santé. Contrairement à ce que pense le commun des Burkinabè, les soins palliatifs ne concernent pas que les personnes en fin de vie. Les personnes concernées sont aussi bien celles qui souffrent de maladies non transmissibles telles que le cancer, l'hypertension artérielle, le diabète, les maladies respiratoires chroniques, des maladies neurologiques, etc., que celles souffrant de maladies transmissibles comme la tuberculose ou le VIH/SIDA.
Il est attendu des participants qu'à l'issue de la formation, ils soient capables entre autres, d'identifier les besoins des patients en soins palliatifs et proposer un parcours de soins du patient en soins palliatifsIl sied donc de former le personnel soignant afin qu'il comprenne ce que sont que les soins palliatifs et comment mieux prendre soin des patients qui en ont besoin. Pour ce faire, en février 2022, avec l'appui de l'OMS, des modules nationaux de formation sur les soins palliatifs ont été élaborés et validés. Puis s'en est suivie en mars 2022, la formation des enseignants des universités et écoles de santé.
L'hôpital Schiphra ayant compris l'importance des soins palliatifs a donc fait la demande auprès d'HOSPICE Burkina pour que son personnel soignant bénéficie aussi d'une formation. C'est ainsi que ces deux structures en collaboration avec l'Association pour le développement des soins palliatifs en Afrique (ADESPA) ont initié la présente formation.
« Il y a un grand intérêt à former nos agents depuis les médecins jusqu'aux garçons et filles de salles parce que pour ces malades fragiles, il faut un soin très particulier. Depuis 2012, Schiphra s'intéresse à ces malades ayant très peu d'espérance de vie. On sait qu'ils sont là pour très peu de temps et pour ce peu de temps qu'ils ont, nous voulons donner à ces malades, le goût à la vie, le goût à bouger, chanter, écouter », a indiqué Marie-Claire Traoré, directrice générale de l'Hôpital Schiphra.
Marie-Claire Traoré, directrice générale de l'Hôpital protestant Schiphra souligne que depuis 2012, l'hôpital s'intéresse aux malades qui ont besoin de soins palliatifs.Selon Mme Traoré, par an, plusieurs malades de son hôpital ont besoin de soins palliatifs, particulièrement ceux atteints de cancer. Il est donc important que les agents de santé soient bien formés pour mieux s'en occuper.
A l'issue de la formation, les participants : médecins, infirmiers, sages-femmes, garçons et filles de salle, personnel administratif, etc. devraient être capables de comprendre les principes fondamentaux des soins palliatifs, de décrire les compétences de base en soins palliatifs, d'identifier les besoins des patients en soins palliatifs, de développer une approche interdisciplinaire pour offrir un soutien global au patient et à sa famille et de proposer un parcours de soins du patient en soins palliatifs à l'hôpital protestant Schiphra.
« Les soins palliatifs, c'est une approche, une façon différente de voir la médecine. Lorsqu'on est en présence de quelqu'un qui est malade, que l'on soit médecin, infirmier, brancardier ou secrétaire dans un centre de santé, il faut qu'on comprenne que la personne ne souffre pas seulement physiquement. La personne souffre aussi moralement, socialement, même sur le plan spirituel. Le fait de prendre conscience de cela fait que nous n'allons pas seulement nous concentrer sur les symptômes physiques, nous allons prendre en compte aussi tout ce qui n'est pas physique. Ainsi, le patient sera beaucoup plus satisfait que si on se contentait que de prendre en charge le symptôme physique », souligne Pr Bambara.
Pr Augustin Tozoula Bambara, oncologue médical et président de l'Association burkinabè de soins palliatifs HOSPICE Burkina, déclare que le nombre de patients ayant besoin de soins palliatifs augmente d'année en année.Cette formation au profit des agents de santé de Schiphra n'est que le début des formations qu'HOSPICE Burkina souhaite délivrer au profit des agents de santé des différents hôpitaux du Burkina Faso. Pour former le maximum d'agents de santé, l'association compte mener un plaidoyer auprès des autres formations sanitaires, de potentiels partenaires financiers et du ministère de la Santé. « Les soins palliatifs font partie des droits de l'homme, du droit à la santé. Mettre les soins palliatifs dans le système de santé du Burkina Faso, fera qu'on aura un système qui sera complet qui ira des soins préventifs, promotionnels, curatifs aux soins palliatifs pour les personnes qu'on ne peut pas forcément guérir, mais qu'il faut prendre en charge », a indiqué Pr Bambara.
En rappel, HOSPICE Burkina est une association créée en 2017 à l'initiative de médecins burkinabè ayant bénéficié d'une formation en soins palliatifs en Ouganda, un pays très en avance sur les questions de soins palliatifs en Afrique. Elle a pour ambition de travailler au développement des soins palliatifs au Burkina Faso et de plaider pour qu'ils fassent partie du système de santé.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
La Commission de l'informatique et des libertés (CIL) organise une session de sensibilisation sur la gestion et protection des données à caractère personnel au profit des agents de la Société nationale d'électricité du Burkina Faso (SONABEL), du 3 au 5 décembre 2024 à Ouagadougou.
La SONABEL compte plus de 1 100 000 abonnés dans sa base de données, a indiqué son directeur général, Souleymane Ouédraogo. Cela constitue une masse importante d'informations de la clientèle qu'il faut manipuler dans le respect des règles.
Ainsi, pendant trois jours, la CIL va outiller les agents de la nationale de l'électricité autour du thème : « La protection des données à caractère personnel à l'ère du numérique », a affirmé le directeur général Souleymane Ouédraogo.
À en croire le directeur général, c'est « une très bonne occasion » pour la SONABEL de renforcer ses connaissances en matière de gestion, de manipulation et de diffusion des données à caractère personnel. « Nous sommes autour de 2 700 agents de la SONABEL, donc nous avons des informations que nous manipulons quasi quotidiennement », a-t-il ajouté.
« La SONABEL est une structure qui manipule beaucoup de données à caractère personnel, notamment les données de la clientèle », a reconnu le directeur général Souleymane OuédraogoIl a précisé qu'il était important pour la SONABEL de s'informer auprès de la CIL, d'avoir toutes les informations pour mieux gérer cette masse d'informations.
Présenter les risques et menaces
Selon le conseiller technique de la présidente de la CIL, Sié Maxima Da, le premier objectif est d'échanger avec les cadres de la SONABEL sur les enjeux et les défis fondamentaux qui entourent la gestion des données.
« Aujourd'hui, nous sommes embarqués dans le numérique. Tous les traitements que nous faisons se sont digitalisés ou numérisés. Il est important pour nous de voir avec l'ensemble des acteurs de l'écosystème du numérique au Burkina Faso, qui traitent massivement des données à caractère personnel des citoyens pour essayer, avec eux, et de les emmener à trouver de bonnes pratiques en matière de gestion des données à caractère personnel », a-t-il justifié.
« Si les bonnes pratiques ne sont pas observées rigoureusement, on peut se retrouver avec des fuites et des pertes de données », a prévenu Sié Maxima DaAu cours de ce séminaire, il va s'agir également de présenter aux responsables et au personnel de la SONABEL un certain nombre de risques et de menaces qu'ils peuvent encourir individuellement ou au niveau de leur système d'information, a ajouté le conseiller technique.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Après avoir renoncé à sa fonction de ministre en charge des Infrastructures terrestres et des Transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye a été élu président de l'Assemblée nationale du Sénégal le lundi 2 décembre 2024, avec une écrasante majorité des voix.
Selon le journal leral.net, l'ancien porte-parole des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef-Les patriotes), parti au pouvoir, devient ainsi la deuxième personnalité de l'État sénégalais à 41 ans.
Le nouveau président de l'Assemblée nationale, Malick Ndiaye, est diplômé en management, commerce international, transport et logistique.
Lefaso.net
Source : leral.net
Sa majesté le Naaba Guiguenpole de Zougrantenga
Le Dapore Naaba de Tenkodogo
Le samandé Naaba de Tenkodogo
La Grande Famille KERE à Tenkodogo
• Les enfants de Feu KERE Idrissa Jean Baptiste à Tenkodogo, Ouaga, Bittou, aux Etats-Unis et en Italie......
• Les Grande famille BALIMA à Tenkodogo, Ouaga, la famille de Feu Albert Salfo BALIMA à Bordeau en France, en Suisse, en Côte d'Ivoire, aux Etats-Unis.
• Les familles alliées
– GUIGMA à Ouaga KABORE à Ouaga
– PITROIPA à Ouaga
Ont le profond regret de vous annoncer le décès de :
Leur épouse, maman, grand-mère, arrière-grand-mère, tante, sceur. Mme KERE née BALIMA Ramata Agnès
Décès survenus à Tenkodogo le dimanche 1er Décembre 2024 des suites d'une maladie.
Elles vous informent que le programme des obsèques se déroulera comme suit :
– Mercredi 04/12/2024 : Veillée de Prière à son domicile à Samandin (Tenkodogo) à partir de 20 heures
– Jeudi 05/12/2024 : Levée du corps à la morgue du CHR de Tenkodogo à 7 heures suivi de l'absoute à l'église cathédrale de Tenkodogo à partir de 8 heures et de l'enterrement au cimetière catholique de Tenkodogo.
Union de Prière.
A l'occasion des fêtes de fin d'année 2024, la Loterie Nationale Burkinabè (LONAB) a le plaisir d'informer son aimable clientèle qu'elle offre cinq (05) superbes cagnottes au PMU'B d'un montant total de 250 000 000 F CFA pour bonifier les gains.
Une cagnotte de 50 000 000 F CFA est ajoutée aux gains de l'ordre du 4+1 du :
• Vendredi 06 décembre 2024
• Dimanche 15 décembre 2024
• Dimanche 22 décembre 2024
• Dimanche 29 décembre 2024
• Mardi 31 décembre 2024
Fidèles parieurs, ne ratez pas ces grands-rendez de la chance !
Jouez et gagnez avec la LONAB.
Bonne chance à toutes et à tous !
PMU'B, la fortune en fin de course !
La Grande Famille PARE, KI à Toma , Koin, Tougan, Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Ouahigouya, Koudougou
Les familles alliées : BALORA, BADO, BONDE, OUEDRAOGO , PALE
Monsieur Félix PARE
Monsieur Jean Marie PARE époux de la défunte,
Les enfants : Nestor , Christian, Hermann, Yolandine, Louis Serge, Pauline, Magloire, Liliane, Jeanine , Olivier, Jérémie, Kanama
Les petits enfants,
Très touchés par les nombreuses marques de soutiens spirituel ,moral, matériel, et financier lors du rappel à Dieu de leur épouse, fille, sœur mère, tante, grande mère : Mme PARE /KI Founlo Marie Thérèse le Vendredi 15 novembre a Koudougou suivi de l'inhumation le samedi 16 a Toma.
Ils vous expriment toute leur reconnaissance pour la compassion que vous leur avez témoignées lors de cette douloureuse épreuve.
Les familles remercient particulièrement :
Les ressortissants des provinces du Sourou et du Nayala à Koudougou, les popluations du Quartier Basnéré de la commune de Toma, tous les ressortissants de Koin à Bobo Dioulasso, Ouagadougou, Koudougou,et Dédougou, les ressortissants de Tougan résident à Toma, les Communautés Chrétiennes du Centre International d'évangelisation (CIE) de Tougan Toma et Ouahigouya ; les Eglises evangéliques de Toma, Tougan, Koudougou, Koin et Yako
Les amis et collègues des enfants
Ils s'abstiennent de citer des noms de peur d'en oublier.
Que le SEIGNEUR dans son immense bonté vous le rendre aux centuples de vos bienfaits.
Jean 11 ; 25 : Jesus lui dit : je suis la résurection et la vie . Celui qui croit en moi vivra, quand mêmé il serait mort.