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Updated: 1 week 3 hours ago

Chine : la stratégie de 2021

Tue, 19/12/2017 - 15:22
Chine : la stratégie de 2021 Institut Montaigne mar 19/12/2017 - 15:22

L’année 2017 restera marquée, en Chine, par la tenue en octobre du 19ème congrès du parti communiste, moment-clé dans l’histoire du régime, qui a mis en scène la "grande renaissance de la nation chinoise".

La course à l’IA : bilan de l’année 2017

Tue, 19/12/2017 - 10:30
La course à l’IA : bilan de l’année 2017 Institut Montaigne mar 19/12/2017 - 10:30

Ces douze derniers mois, l’intelligence artificielle (IA) a fait l’objet de nombreuses tables rondes, séminaires et débats.

Relations entre l’Afrique, l’Europe et la France : (presque) un nouveau départ…

Mon, 18/12/2017 - 14:22
Relations entre l’Afrique, l’Europe et la France : (presque) un nouveau départ… Institut Montaigne lun 18/12/2017 - 14:22

Le 27 novembre dernier, Emmanuel Macron entamait sa première tournée africaine.

Du Brexit au "Bregrets"

Mon, 18/12/2017 - 11:48
Du Brexit au "Bregrets" Institut Montaigne lun 18/12/2017 - 11:48

Les négociations et débats complexes, voire confus, sur le Brexit montrent qu'il sera impossible de trouver une issue satisfaisante.

Echanges avec Bruno Le Maire

Fri, 15/12/2017 - 16:53
Echanges avec Bruno Le Maire Institut Montaigne ven 15/12/2017 - 16:53

Jeudi 14 décembre, l’Institut Montaigne accueillait Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie et des Finances. A cette occasion, il a rappelé le rôle primordial que doit jouer la France dans un monde en pleine mutation économique et géostratégique. Il s’est pour cela engagé à s’atteler à deux priorités : la restauration de l’outil productif français et l’intégration européenne, notamment à travers une convergence fiscale.

Blanc 14 décembre 2017 Activé Avec Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances. Fermé Non Non

La formation professionnelle au seuil d’une vraie transformation ?

Wed, 13/12/2017 - 18:53
La formation professionnelle au seuil d’une vraie transformation ? Institut Montaigne mer 13/12/2017 - 18:53

Le gouvernement vient de lancer un vaste processus de réforme - "transformation" en langage macronien - de la formation professionnelle.

Brexit : on peut passer aux choses sérieuses maintenant ?

Wed, 13/12/2017 - 10:33
Brexit : on peut passer aux choses sérieuses maintenant ? Institut Montaigne mer 13/12/2017 - 10:33

Le rapport conjoint de l’Union européenne et du Royaume-Uni, révélé le matin du 8 décembre par Theresa May et Jean-Claude Juncker, commence par un sobre avertissement "tant qu’il n’y a pas d’accord sur tout, il n’y a pas d’accord".

Futur du mix énergétique : le débat vu d’Allemagne

Tue, 12/12/2017 - 10:58
Futur du mix énergétique : le débat vu d’Allemagne Institut Montaigne mar 12/12/2017 - 10:58

"La fin du charbon divise le futur gouvernement Merkel", ">

Comment constituer des modèles climato-responsables. Les explications d'Hélène Valade

Tue, 12/12/2017 - 10:01
Comment constituer des modèles climato-responsables. Les explications d'Hélène Valade Institut Montaigne mar 12/12/2017 - 10:01

Si la communauté internationale s’accorde sur la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique, elle reconnaît également que notre modèle de croissance actuel est incompatible avec avec les équilibres naturels de notre environnement en ce qu’il ne respo

Où va l’Accord de Paris ? Décryptage d'Amy Dahan

Mon, 11/12/2017 - 18:29
Où va l’Accord de Paris ? Décryptage d'Amy Dahan Institut Montaigne lun 11/12/2017 - 18:29

Si l’Accord de Paris est considéré comme une avancée dans l’histoire des négociations climatiques, des inquiétudes subsistent quant à sa réalisation à terme.

Quel coût pour la transition énergétique ? Les réponses de Benjamin Fremaux

Mon, 11/12/2017 - 14:23
Quel coût pour la transition énergétique ? Les réponses de Benjamin Fremaux Institut Montaigne lun 11/12/2017 - 14:23

Deux ans après la tenue de la COP21 et suite au retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, les inquiétudes grandissent.

One Planet Summit : du "greenwashing" à la finance verte. L'analyse de Jean-Dominique Senard

Mon, 11/12/2017 - 11:24
One Planet Summit : du "greenwashing" à la finance verte. L'analyse de Jean-Dominique Senard Institut Montaigne lun 11/12/2017 - 11:24

Deux ans après le succès de la COP21, Paris réunit à nouveaux les leaders internationaux et des citoyens engagés venus du monde entier.

Niveau de lecture : bonnet d’âne pour la France. Entretien avec Laurent Cros

Fri, 08/12/2017 - 20:16
Niveau de lecture : bonnet d’âne pour la France. Entretien avec Laurent Cros Institut Montaigne ven 08/12/2017 - 20:16

L’étude PIRLS, publiée ce mardi 5 décembre, révèle le faible niveau de lecture en France des enfants  de CM1.

Les perspectives économiques de la France et de la zone euro

Fri, 08/12/2017 - 10:28
Les perspectives économiques de la France et de la zone euro Institut Montaigne ven 08/12/2017 - 10:28

Vendredi 8 décembre, l’Institut Montaigne rassemblait Eric Chaney, conseiller économique de l’Institut Montaigne, Philippe Martin, professeur d’économie à Sciences Po et membre du Conseil d’Analyse Économique (CAE), ainsi que Natacha Valla, chef de la Division Politique et Stratégie de la Banque européenne d’investissement et membre du Conseil d’Analyse Économique (CAE). Les intervenants ont livré leur analyse de la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne avant de débattre sur la réforme de la zone euro. La nécessité de réformer en profondeur cette dernière, tant que la conjoncture économique favorable le permet, a été identifiée comme une priorité.

Blanc 8 décembre 2017 Activé Avec Eric Chaney, Philippe Martin et Natacha Valla. Fermé Non Non

M. Trump et Jérusalem – un nouveau signal de désengagement américain des affaires du Proche-Orient ?

Thu, 07/12/2017 - 10:14
M. Trump et Jérusalem – un nouveau signal de désengagement américain des affaires du Proche-Orient ? Institut Montaigne jeu 07/12/2017 - 10:14

En reconnaissant Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël et en lançant le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, le président Trump a donc rompu avec la politique de tous ses prédécesseurs – et s’est écarté du consensus interna

Fin de parti(es) ? Quelles perspectives pour les partis traditionnels sous le quinquennat Macron ?

Wed, 06/12/2017 - 18:23
Fin de parti(es) ? Quelles perspectives pour les partis traditionnels sous le quinquennat Macron ? Institut Montaigne mer 06/12/2017 - 18:23

A quelques jours du premier (et unique ?) tour de l’élection du prochain président du parti Les Républicains, l’Institut Montaigne revient sur le séisme politique qu’a représenté l’élection de Macron pour les partis traditionnels. Entre tentative de recomposition et crises multiformes, les partis se cherchent un avenir politique. La discussion a rassemblé Cécile Cornudet, éditorialiste aux Echos, Olivier Duhamel, professeur émérite de droit constitutionnel et président de la Fondation Nationale des Sciences Politiques et Edouard Lecerf, directeur général adjoint du groupe BVA.

Blanc 6 décembre 2017 Activé avec Cécile Cornudet, Olivier Duhamel et Edouard Lecerf. Fermé Non Non

Le Yémen - malheur d’un peuple et enjeux géopolitiques

Wed, 06/12/2017 - 12:29
Le Yémen - malheur d’un peuple et enjeux géopolitiques Institut Montaigne mer 06/12/2017 - 12:29

La souffrance du peuple yéménite – sur cette terre qui fut jadis l’Arabie heureuse – est aujourd’hui terrible.

Espace : l'Europe contre-attaque ?

Tue, 05/12/2017 - 17:01
Espace : l'Europe contre-attaque ? Institut Montaigne mar 05/12/2017 - 17:01 Language Français

Espace :
l'Europe contre-attaque ?

Décembre 2017 Arthur Sauzay Avocat

Arthur Sauzay est avocat au Barreau de Paris. Il travaille notamment sur des grands projets, des partenariats public-privé et des questions de régulation complexe. Il est diplômé de Sciences-Po Paris et du Master 2 Droit Public des Affaires de l’université Panthéon-Sorbonne.

Mission de Thomas Pesquet à bord de la station spatiale internationale (ISS), réussite de la sonde Rosetta/Philae, mise en service du service du GPS européen Galileo, lancements de satellites, construction d’une nouvelle fusée avec Ariane 6, ces dernières années, l’Europe a enchaîné les succès dans l’espace. En dépit de dépenses relativement faibles comparées à celles engagées par d’autres puissances, l’Europe s’est imposée comme un acteur de premier plan dans la course aux étoiles.

Aujourd’hui, cette position est menacée. Le secteur spatial connaît de profondes mutations économiques, technologiques et géopolitiques à l’échelle mondiale. De nouveaux acteurs privés américains comme SpaceX et Blue Origin, mais aussi étatiques comme la Chine ou l’Inde, émergent et développent de nouvelles technologies à même de concurrencer les acteurs historiques du secteur. Leurs ambitions sont très élevées.

L’aspect le plus visible de cette course est l’accès à l’espace, avec les fusées : en misant sur une rupture économique et technologique consistant à réutiliser plusieurs éléments clefs des fusées (au lieu de les détruire après chaque vol), ces nouveaux acteurs disposent d’un avantage compétitif important. Ils peuvent également compter sur un soutien public massif (le gouvernement américain leur achète par exemple des lancements pour les satellites de la NASA et de l’armée, ou pour ravitailler la station spatiale). Dans ce nouveau contexte, on peut craindre que la future Ariane 6, non-réutilisable et disposant d’un marché gouvernemental trois fois inférieur à celui des Etats-Unis ou de la Chine, ne soit pas suffisamment compétitive pour maintenir le leadership européen dans la décennie 2020. 

Mais l’enjeu le plus important est moins visible : il s’agit des nouvelles activités économiques et des questions de défense. Comme pour le numérique, où l’Europe n’a pas réussi à concurrencer les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), l’Europe risque de voir émerger les “GAFA du spatial” aux Etats-Unis et en Chine. Sur la défense, l’Europe investit trop peu et ne se coordonne pas, alors même que c’est un outil essentiel pour la sécurité et que les infrastructures spatiales (GPS, télécommunications) sont devenues critiques pour la souveraineté européenne.

À moins de réagir, l’Europe ne sera pas au premier rang des puissances spatiales du XXIème siècle. Les choix stratégiques qui seront faits dans les mois qui viennent, au moment même où l’on s’interroge sur le futur de l’Union européenne, auront des conséquences qui dépassent la sphère spatiale et toucheront directement notre économie, notre souveraineté et in fine notre sécurité.
 
L’Institut Montaigne appelle à réagir et formule des propositions pour que l’Europe contre-attaque.

2020 : l’Odyssée de l’espace Comment est organisé le secteur spatial aujourd’hui ?

Au niveau mondial, il s’organise entre trois grandes catégories d’acteurs :

  • Les opérateurs de lancement de fusées (ex : Arianespace, SpaceX).
  • Les sociétés de production des satellites (ex : Thales Alenia Space, Boeing).
  • Les entreprises ou acteurs qui exploitent les satellites (ex : Eutelsat, Intelsat).

Les opérateurs de lancement ont pour principaux clients les États. Trois d’entre eux (États-Unis, Chine et Russie) assurent les trois quarts des lancements. Les contrats portent sur la mise en orbite de satellites qui ont des objectifs divers (principalement télécommunications et observation). Le secteur public reste à ce jour le contributeur le plus important : en 2016 dans le monde, 62 lancements gouvernementaux ont été effectués, comparés à seulement 25 lancements commerciaux.
 

 

En 2016, l’Europe bien placée pour les lancements commerciaux

 

Dans la famille des lanceurs, l’Europe a cependant réussi à s’assurer un leadership sur le segment commercial (les lancements qui sont mis en concurrence entre opérateurs). En 2016 par exemple, Arianespace, filiale du groupe Airbus, a lancé 10 des 19 satellites commerciaux et remporté 7 marchés sur 13. Ce segment est intéressant économiquement et surtout important pour l’Europe.

L’arrivée de nouveaux acteurs dans tous les domaines du spatial

Le mouvement “New Space” traduit la place grandissante du secteur privé dans le domaine spatial par rapport au secteur public traditionnel. Deux sociétés américaines, SpaceX, fondée par Elon Musk (également patron de Tesla) et Blue Origin, créée par Jeff Bezos (fondateur d’Amazon), sont les plus connues et les plus ambitieuses à ce jour. Mais de très nombreuses start-ups sont également apparues pour proposer de nouveaux services, grâce notamment à de nouveaux petits satellites bon marché. Par exemple, l’entreprise américaine Planet dispose de plus de cent “nanosatellites” photographiant la terre en totalité, chaque jour. Elle propose, avec ses données et ses algorithmes, des services pour l’agriculture, l’anticipation des activités économiques, etc. 

Les puissances émergentes développent également rapidement leur programme spatial. La Chine, tout d’abord, ambitionne de dépasser l’Union européenne puis les États-Unis pour devenir la principale puissance spatiale du XXIème siècle. L’Inde développe également de nouveaux lanceurs et des projets de sondes lunaires et martiennes. Beaucoup de pays créent leur propre agence spatiale (l’Australie par exemple).

Des projections de croissance importantes

Entre 2007 et 2016, le chiffre d’affaires lié au secteur spatial mondial a doublé pour atteindre 260,5 milliards de dollars. Deux études parues en 2017 anticipent même un chiffre d’affaires de 1 100 à 2 700 milliards de dollars d’ici 2040 et 2050, soit potentiellement une multiplication par dix par rapport à aujourd’hui.

Ces projections s’expliquent en partie par le développement important de nouveaux projets spatiaux comme par exemple la fourniture d’accès à internet depuis l’orbite terrestre, à très haut débit et bon marché. 

Lanceurs réutilisables : l’ubérisation de l’espace ?

Le principe de réutilisabilité n’est pas nouveau mais aucun opérateur n’a réussi jusqu’à aujourd’hui à le rendre fiable et compétitif. La navette spatiale américaine était fondée sur ce principe mais son coût prohibitif et deux accidents tragiques ont conduit à l’arrêt du programme.

 

Lanceur réutilisable : comment ça marche ? Le cas de SpaceX

SpaceX est à ce jour le seul opérateur à avoir réussi cette rupture technologique. Celle-ci repose sur un nouveau concept : ramener l’ensemble du premier étage (moteurs et réservoirs) du lanceur - qui représente 70 % du coût d’un lanceur entier - afin de le mettre en état de vol. La technologie est aujourd’hui maîtrisée, comme l’ont démontré les nombreux retours réussis (plus d’une vingtaine depuis 2015). Blue Origin et la Chine développent activement des technologies similaires. L’objectif à terme est de pouvoir tout réutiliser, avec deux idées : baisser très fortement les coûts et pouvoir lancer très fréquemment.

Si le coût de l’accès à l’espace diminue comme annoncé grâce à cette technologie, l’effet sera majeur pour l’ensemble du domaine spatial. Si l’Europe ne parvient plus à conserver ses parts de marché, elle risque de perdre sa capacité d’investissement et in fine d’innovation. C’est tout un secteur qui a beaucoup à perdre, et le France aussi car elle a un grand poids dans le secteur.

L’Europe spatiale menacée Historiquement, l’Europe a su créer sa place dans l’espace

Dans l’ombre des puissances américaine et soviétique, l’Europe a su progressivement s’imposer dans l’espace pour être aujourd’hui reconnue comme un acteur majeur du secteur spatial. Ses forces sont :

  • une place de premier rang dans les lancements “commerciaux” grâce aux fusées Ariane ;
  • un système de positionnement par satellite (GPS) européen avec Galileo ;
  • un programme de niveau mondial d’observation spatiale avec Copernicus et Sentinel (essentiel par exemple pour la lutte contre le réchauffement climatique) ;
  • une place de leader dans les télécommunications spatiales, l’exploitation et la construction de satellites ;
  • un capital humain de premier rang grâce à son système d’enseignement supérieur et de recherche publique.
Ariane 6 : une nécessité… qui risque de ne pas suffire

Au milieu des années 2000, les responsables européens ont pris conscience de la nécessité d’envisager un lanceur moins coûteux et plus adapté aux nouveaux besoins. 

En 2015, notamment pour réagir face à SpaceX, la décision a été prise d’inscrire Ariane 6 dans la continuité d’Ariane 5, en réduisant les coûts, en répondant à l’évolution du marché et en simplifiant la gouvernance du projet (rapprochement des principaux acteurs industriels dans ArianeGroup). Ce choix pragmatique place pourtant l’Europe dans une situation de fragilité, du fait des moyens engagés par les concurrents américains et demain chinois. En tenant compte de l’impact vraisemblable de la réutilisabilité, Ariane 6 pourrait être significativement plus chère et moins flexible que ses concurrentes. Dans un environnement de plus en plus compétitif, la future Ariane 6 risque ainsi de perdre son leadership en matière de lancements commerciaux. Par ailleurs, en ne garantissant pas suffisamment de lancements gouvernementaux aux lanceurs européens (y compris le petit lanceur Vega), l’Europe spatiale pourrait fragiliser son accès indépendant à l’espace.

Dans l’ombre d’Ariane 6, des réflexions ont été menées sur le développement des éléments nécessaires à un lanceur réutilisable ou permettant de baisser les coûts. Le principal projet actuel est le projet Prometheus, dont l’objectif est de créer un moteur moins cher et réutilisable, grâce à un nouveau type de carburant et de nouvelles méthodes de production. Désormais supervisé par l’ESA et confié à un consortium principalement franco-allemand, le projet vise un moteur fonctionnel autour de 2025 au mieux.  On peut aussi citer le projet Callisto, mené en coopération entre le CNES (France) le DLR (l’agence spatiale allemande) et la JAXA (l’agence japonaise), qui vise un démonstrateur de petite taille inspiré du lanceur de SpaceX. Cependant, ces projets visent un horizon lointain (2025 environ) et ne disposent pas d’une organisation claire et des financements adéquats. Et si par ailleurs l’Europe n’a pas plus d’ambitions spatiales, il n’est pas évident que l’investissement soit justifié.

Ariane 6, Prometheus et Callisto

Les futurs GAFA de l’espace : à nouveau américains... et chinois ? 

Les start-ups européennes liées au domaine spatial se comptent actuellement par centaines. Elles sont soutenues par des initiatives publiques ou privées : on peut citer en exemple les 18 incubateurs de l’ESA soutenant près de 500 start-ups. Le Luxembourg a également engagé une politique très volontariste : deux entreprises américaines spécialisées dans l’exploration et l’exploitation des ressources spatiales, Planetary Resources et Deep Space Industries, y ont ouvert des filiales. Côté privé, Airbus par exemple a créé le fonds de capital-risque Airbus Ventures qui investit dans des start-ups en Europe et ailleurs. D’autres fonds pourraient bientôt être créés.

Toutefois, ces initiatives européennes obtiennent pour l’instant des résultats trop faibles en comparaison du leadership américain. D’après une étude parue en octobre 2017, sur 250 start-ups spatiales ayant reçu un investissement privé, 170 sont américaines et 70 sont européennes. Autre fait marquant, les premières “licornes” (entreprises non-côtées valorisées à plus d’un milliard de dollars) du spatial, ou pressenties pour le devenir, sont exclusivement américaines : SpaceX, RocketLab, Planet, mais aussi Oneweb (malgré la participation d’Airbus). Les GAFA les soutiennent technologiquement et financièrement, ce que l’Europe ne peut pas faire pour ses propres entreprises : c’est l’une des conséquences du retard pris par l’Europe dans la révolution numérique. De son côté, la Chine voit apparaître des acteurs privés financés par des milliardaires, et dispose elle de géants numériques tels que Tencent et Alibaba. La France, malgré de grands groupes aérospatiaux, de nombreuses start-ups dans l’aérospatiale et des levées de fond réussies, ne parvient pas pour l’instant à faire émerger de nouveaux acteurs.

Le secteur spatial est porteur de risques pour les investisseurs et de nombreuses start-ups feront faillite avant de trouver leur marché. Toutefois, comme pour la bulle internet des années 2000, on peut anticiper que, parmi ces nouvelles entreprises, se trouvent les GAFA du spatial de demain. Or, compte tenu des investissements et des rapports de force aujourd’hui, il est probable que ces leaders soient américains ou chinois et non européens. C’est un enjeu majeur et stratégique pour l’Europe.

Huit propositions pour réaffirmer une véritable ambition spatiale pour l’Europe

Une approche globale et cohérente doit ainsi être retenue : investissement public et privé accru, soutien à l’autonomie européenne en matière d’accès à l’espace et gouvernance européenne et associant à la fois plus les entreprises (partenariats) et les citoyens (communication plus ambitieuse sur l’intérêt et les avantages de l’espace).

1 Détails Détails

Affirmer publiquement l’objectif pour l’Europe d’être l’acteur spatial dominant à l’horizon 2030. La première étape est de prendre acte des enjeux et, une fois une stratégie globale définie, de l’affirmer au plus haut niveau européen à l’initiative des pays leaders, principalement la France, l’Allemagne mais aussi l’Italie.

2 Détails Détails

Accélérer le processus en cours d’optimisation de la filière et la mise en service d’Ariane 6. Alors même qu’Ariane 5 est en fin de cycle, une fragilisation d’Ariane 6 mettrait en péril la pérennité même de la filière et de l’accès européen indépendant à l’espace.

3 Détails Détails

En parallèle d’Ariane 6, maîtriser dès que possible les principales briques technologiques de la réutilisabilité, à commencer par les moteurs. L’objectif serait de disposer dès que possible durant la décennie 2020 d’une flotte de lanceurs réutilisables à coûts encore plus réduits.

4 Détails Détails

Instaurer un mécanisme de "préférence européenne" pour les lancements institutionnels communautaires et nationaux. Des équivalents sont déjà en vigueur aux Etats-Unis et en Chine. Cette mesure est cohérente avec les efforts supplémentaires demandés en termes de compétitivité, d’investissement et d’innovation.

5 Détails Détails

Obtenir une augmentation importante du budget spatial de l’Union européenne, en commençant par la négociation du prochain cadre financier pluriannuel de l’Union, et au profit de projets concrets à définir rapidement. Ceux-ci pourraient porter sur les applications civiles (internet spatial, nettoyage de l’orbite terrestre, vol habité, etc.) mais aussi militaires (observation et défense des satellites européens en orbite).

6 Détails Détails

Refonder la gouvernance spatiale européenne. Le spatial doit être davantage porté au niveau de l’Union européenne, en lui donnant une plus grande visibilité dans les institutions (Conseil, Parlement, Commission). La politique commerciale des concurrents non-européens, qui n’hésitent pas à proposer des prix très bas à l’international, doit être mieux surveillée.

7 Détails Détails

Susciter l’émergence de nouveaux acteurs privés en Europe en recourant à des partenariats public-privé innovants. Ceux-ci sont au cœur de l’actuel dynamisme américain, et permettraient de maximiser l’efficacité d’investissements publics supplémentaires. 

8 Détails Détails

Améliorer la communication autour du secteur spatial, tant par les dirigeants politiques que par les industriels.

Espace : l'Europe contre-attaque ? À moins de réagir, l’Europe ne sera pas au premier rang des puissances spatiales du XXIème siècle... À moins de réagir, l’Europe ne sera pas au premier rang des puissances spatiales du XXIème siècle... Note Enrichie Note 111 espace-europe-contre-attaque-note.pdf Résumé 2 espace-europe-contre-attaque-resume.pdf Blanc espace europe spatial fusee lanceur ariane arianegroup spacex competitivite souverainete satellite concurrence mar 05/12/2017 - 17:01 Auteur

Audition de Bertrand Martinot à l’Assemblée nationale

Tue, 05/12/2017 - 12:00
Audition de Bertrand Martinot à l’Assemblée nationale Institut Montaigne mar 05/12/2017 - 12:00

Alors que le cycle de concertation sur la réforme de la politique d’apprentissage se poursuit, Bertrand Martinot, Senior Fellow à l’Institut Montaigne, économiste spécialiste de l’emploi, était auditionné le mercredi 29 novembre à l’Assemblée nationale.

Europe de la défense : "23 nation army" ? Trois questions à Maxime Lefebvre

Mon, 04/12/2017 - 19:34
Europe de la défense : "23 nation army" ? Trois questions à Maxime Lefebvre Institut Montaigne lun 04/12/2017 - 19:34

Le 13 novembre dernier, lors du Conseil des affaires étrangères, 23 pays membres de l’Union européenne ont signé une série d’engagements visant à développer une projet militaire commun. Malgré de nombreuses tentatives de coopération, notamment à l’initi

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