On serait tenté de résumer le bilan de la passe d’armes entre l’Iran, Israël et la Syrie au petit matin du 10 février en une formule simple, voire simpliste : victoire politique pour Assad et Téhéran, succès militaire, au moins relatif, pour Tsahal.
Au lendemain de la présentation du projet de réforme du baccalauréat, Christian Forestier, ancien recteur, réagit aux annonces faites par Jean-Michel Blanquer et analyse les potentielles conséquences d’une telle réforme.
Que retenir des suites de l’accord de Paris sur le climat ?
Travail en prison :
préparer (vraiment) l'après
Les opinions exprimées dans ce rapport n’engagent ni ces personnes ni les institutions dont elles sont membres.
Rapporteurs
Les opinions exprimées dans ce rapport n’engagent ni ces personnes ni les institutions dont elles sont membres
A quoi doit servir la prison ? La réponse est inscrite dans notre droit : la sanction pénale doit permettre de réinsérer les condamnés dans la société. L’incarcération n’est pas seulement punitive, elle est aussi un sas entre une condamnation et une sortie. Tout doit donc être mis en œuvre pour que cette dernière soit anticipée et réussie. Parce qu’une prison qui ne réinsère pas est préjudiciable à la société tout entière.
Le saviez-vous ? En France, le taux de récidive au sens large est de 40,8 % (chiffre qui prend en compte les récidivistes et les réitérants).
Quelles solutions ? Un détenu formé ou ayant travaillé en prison diminue de près de moitié ses risques de récidiver et renforce ses perspectives de réinsertion. Dix ans après notre rapport Comment rendre la prison (enfin) utile, l’Institut Montaigne, avec la Fondation M6, se penche sur la question du travail pénitentiaire et de la formation en prison. Nous proposons des solutions concrètes pour accompagner au mieux le détenu dans la préparation de sa sortie, pour faciliter l’engagement des entreprises œuvrant en milieu pénitentiaire et pour améliorer la gouvernance du travail pénitentiaire.
Le travail en prison : état des lieux Le travail en prison : de quoi parle-t-on ?Historiquement, le travail pénitentiaire s'est toujours inscrit dans une démarche punitive. Depuis 1987, il n’est plus obligatoire en détention. Le travail en prison est désormais un moyen de rendre utile des détenus et de les aider à se réinsérer à leur sortie. Il peut prendre plusieurs formes :
Le lent déclin du travail pénitentiaire
Malgré ses bénéfices avérés en termes de réinsertion, le travail est devenu de plus en plus rare en prison. Ainsi, la part de détenus exerçant une activité rémunérée n’a cessé de diminuer : elle est passée de 46,5 % en 2000 à uniquement 29,2 % des détenus en 2016. A l’heure actuelle, sur les 78 796 personnes incarcérées, moins d’un tiers exerce une activité rémunérée (en moyenne mensuelle).
Ce lent déclin s’est accompagné d’une dégradation de la qualité des tâches réalisées en détention. Celles-ci sont réduites à des activités de façonnage ou d’assemblage qui, à l’extérieur, ont, pour la plupart disparues. Elles ne peuvent donc pas être considérées comme préparant à une vie professionnelle à la sortie.
Si cette diminution du travail en prison s’explique par certaines dynamiques extérieures à l’action des pouvoirs publics – la crise économique de 2008 et les mouvements intenses de délocalisation depuis le début des années 1990 – elle révèle également que le développement du travail en détention ne fait pas partie des priorités stratégiques de l’administration pénitentiaire, ni plus largement des préoccupations de l’opinion publique.
Un contrat ? Quel contrat ?Le détenu qui occupe un emploi en prison est un travailleur sans contrat. La loi pénitentiaire de novembre 2009 prévoit en lieu et place un "acte d’engagement" professionnel qui doit être "signé par le chef d’établissement et la personne détenue".
L’absence d’un contrat porte préjudice au détenu et à son employeur potentiel et affaiblit sa perspective de réinsertion. Elle fait que ni les détenus, ni les entreprises, ni l’administration pénitentiaire ne perçoivent le travail en prison comme une première étape d’un parcours professionnel pouvant être poursuivi à l’extérieur. Le détenu y voit sa motivation amoindrie et l’entreprise n’est pas incitée à développer son offre de travail en prison.
Développer et valoriser le travail en prisonLes retombées positives de la formation professionnelle en prison sont nombreuses. Des études montrent que le fait de bénéficier d’une action de formation diminue en moyenne de 43 % la probabilité de retourner derrière les barreaux.
De même, au niveau de la société, les programmes de formation en prison représentent un investissement particulièrement efficace : 1 € investi dans un programme de formation réduit le coût global de l’incarcération de 4 à 5 € dans les trois années suivant la libération, et encore plus au-delà.
Enfin, le bénéfice personnel est immense pour le détenu qui peut parvenir à reprendre confiance en lui, à se réapproprier une discipline de vie, et qui peut avoir le sentiment d’être à nouveau acteur d’un projet collectif.
Penser le projet professionnel en amontPour un nombre croissant de détenus, le travail en prison constitue une première expérience professionnelle. Il doit être conçu comme un vecteur essentiel de préparation à la sortie, conformément à la mission de réinsertion dévolue à l’administration pénitentiaire. Cela implique un travail d’orientation des détenus dès leur arrivée en prison et le développement de leurs qualifications professionnelles tout au long de leur peine. Cette double approche doit prendre en compte les contraintes propres aux durées de détention : de court-terme et incertaines en maison d’arrêt ; de moyen, voire long-terme, en centre de détention et maison centrale.
L’orientation d’un détenu vers un établissement pénitentiaire pourrait davantage prendre en compte le projet professionnel de la personne détenue, et lui permettre d’être affectée dans un établissement qui lui donnera accès à une formation spécifique, ou à un type d’emploi qui correspondrait à un parcours professionnel cohérent avec ses compétences et ses aspirations.
La prise en charge professionnelle des détenus à leur arrivée en établissement pénitentiaire pourrait également être harmonisée, améliorée et mieux outillée, en particulier dans les maisons d’arrêt, où le retour à l’emploi est par définition proche, mais où, paradoxalement, peu est fait pour le préparer. De fait, la brièveté de la détention, qui rend plus difficile la mise en œuvre d’actions de qualification structurantes, appelle précisément à investir en priorité le champ de l’orientation professionnelle. Cette démarche doit permettre d’accompagner le détenu dans la construction d’un projet professionnel et personnel qui l’aidera à préparer sa sortie prochaine.
Faciliter la transition vers l’extérieurAu-delà du recours largement insuffisant aux actions de formation professionnelle en prison, le constat qui domine est celui d’une discontinuité fréquente entre les formations suivies à l’intérieur et les projets professionnels poursuivis à l’extérieur. De fait, la continuité entre les actions pré-qualifiantes menées en prison et l’accès à différentes formations certifiantes dehors, dans le même secteur professionnel, n’est pas assurée. Cette absence de lien entre dedans et dehors au niveau de la formation professionnelle se traduit par des conséquences profondément négatives en accroissant la probabilité de rupture sociale, facteur de récidive.
Le numérique en détentionPeut-on raisonnablement penser qu’il est possible d’amener un détenu vers une qualification professionnelle et un emploi à la sortie en le coupant en détention de tous les outils utilisés à l’extérieur par les entreprises ? Il convient de faire du numérique l’outil majeur de montée en gamme du travail pénitentiaire. Un travail pénitentiaire "connecté" bénéficierait en effet d’un ensemble de tendances positives comme la dématérialisation de certaines procédures, un accès sécurisé à des ressources éducatives ou encore la modernisation des méthodes de travail des détenus et leur autonomisation face à la recherche d’emploi.
Neuf propositions pour faire du travail pénitentiaire un véritable levier de réinsertion pour les personnes détenues 1 Détails DétailsRenforcer la formation et l’orientation professionnelle des personnes détenues grâce à des dispositifs adaptés aux durées des peines :
Faire évoluer le travail et la formation professionnelle vers une meilleure préparation à la sortie, au travers :
Investir dans le numérique en détention pour :
Rénover la gouvernance du travail pénitentiaire, en créant :
Professionnaliser les agents de l’administration pénitentiaire sur l’insertion professionnelle et créer une filière dédiée par :
Définir des indicateurs spécifiquement dédiés au travail pénitentiaire et à la formation professionnelle dans les lettres de mission des directeurs.
7 Détails DétailsRemplacer l’actuel "acte d’engagement" par un contrat sui generis permettant de concilier le renforcement et la continuité des droits sociaux des détenus et la sécurisation des donneurs d’ordres.
8 Détails DétailsCréer les conditions de l’application de la réglementation sur la rémunération horaire.
9 Détails DétailsValoriser l’engagement social des entreprises qui s’engagent dans le travail en détention au travers de :
La Transformation Map française a été co-rédigée par le Forum économique mondial et l’Institut Montaigne.
Le 2 février dernier, l’Institut Montaigne était invité à intervenir à l’occasion d’un sommet sur la mondialisation et la démocratie, organisé par le think tank Avenir Suisse.
Accélérons la transformation digitale des PME de croissance et des ETI !
Vendredi 9 février, l’Institut Montaigne accueillait Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée. Il est revenu à cette occasion sur les réformes engagées par le gouvernement et a présenté les pistes de travail qui guideront son action, en France et en Europe.
Blanc 9 février 2018 Activé Avec Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée. Fermé Non NonAlors que s’ouvrent les XXIIIe Jeux olympiques d'hiver à Pyeongchang en Corée du Sud, Dominique Moïsi, conseiller spécial de l’Institut Montaigne, revient sur les enjeux diplomatiques de cette rencontre sportive après une année 2017 marquée par les tensions entre les de
Les retraites, une réforme pour 2018 ? Pas tout à fait, à en croire les récentes déclarations du chef de l’Etat sur la question.
Le lundi 5 février 2018 restera dans les chroniques comme un lundi noir : les indices boursiers mondiaux ont chuté vertigineusement, le Dow Jones de 4,6 %, le Nikkei de 6,5 %, le CAC et le DAX de 2,8 %, avant de poursuivre leur chute ce mardi 6 février.
Le projet de loi "Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises", ou PACTE, sera présenté au printemps. Il portera notamment sur les questions de transmission.
Varsovie a adopté une loi criminalisant toute mention d'une responsabilité polonaise d
La Suisse possède l’un des taux de chômage les plus faibles de l’OCDE – 4,4 % d’après les statistiques de l’OCDE –, notamment pour les jeunes : 8,6 %, contre 24,6 % en France et 13 % en moyenne pour l’ense
L’ingérence en ligne est une nouvelle menace qui pèse sur un nombre croissant de démocraties en période électorale.
Dans son discours sur l’état de l’Union, le président Donald Trump a à nouveau promis de s'attaquer au problème de la crise des opiacés, renouvelant une promesse restée sans suite depuis octobre dernier.
L’Institut Montaigne réunissait un panel de cinq personnalités pour débattre du lien entre entreprise et intérêt général. Cet échange a vocation à alimenter les réflexions gouvernementales en cours sur cette question, dans le cadre de la mission “Entreprise et intérêt général” lancée le 5 janvier dernier.
Jean-Marc Daniel, économiste, Elizabeth Ducottet, présidente-directrice générale de Thuasne, Marylise Léon, secrétaire nationale de la CFDT, Charles-Edouard Vincent, fondateur d’Emmaüs Défis et de Lulu dans ma rue ainsi que Serge Weinberg, président du Conseil d’administration de Sanofi, ont donné leur avis sur le rôle et les missions de l’entreprise dans notre pays.
Les échanges étaient animés par Julien Damon, professeur associé à Sciences Po et auteur de l’ouvrage Intérêt général : que peut l'entreprise ?. Retrouvez les quatre points à retenir de cette matinée.
1. Les salariés ont une perception globalement positive de la prise en compte de l’intérêt général par leur entreprise.Une grande majorité des salariés français considère que l’action de leur entreprise va dans le sens de l’intérêt général. Ce chiffre révèle un paradigme clair, où il est désormais manifeste que l’Etat n’a plus le monopole de l’intérêt général. Le terme d’entreprise signifie “prendre à plusieurs”, la notion est donc intrinsèquement liée à celle d’intérêt général. Une entreprise, pour survivre et se développer, doit participer à l’évolution de son écosystème. De leur côté, les salariés sont attachés à leur entreprise et attendent d’elle qu’elle s’inscrive dans un environnement, un territoire, une démarche citoyenne. Le chef d’entreprise, quant à lui, vit son métier comme une composante du contrat social. Si l’intérêt collectif et social est déjà dans les gènes de l’entreprise, il est indéniable que l’opinion publique, les salariés et les pouvoirs publics en attendent encore davantage.
2. L’intérêt général peut cependant avoir des acceptions et des perceptions multiples.La perception de l’intérêt général est multiple. Elle diffère selon les acteurs : chefs d’entreprises, pouvoirs publics, société civile, etc. Pour un chef d’Etat, la participation de l’entreprise à l’intérêt général réside dans la création d’emplois, la stimulation du pouvoir d’achat. Les entrepreneurs ont, quant à eux, le sentiment de créer, de protéger des emplois et considèrent que les actions de leur entreprise prennent en compte l’intérêt général. Leur activité contribue, par essence et via ce soutien à l’emploi, à l’intérêt général. Les chefs d’entreprises ou les salariés ont une vision différente des finalités de l’entreprise, d’abord perçue comme devant générer un profit et créer des biens ou des services utiles pour ses clients. Cette dimension n’exclut en aucun cas leur contribution à l’intérêt général.
Les quatre piliers de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) témoignent eux-mêmes de l’ambiguïté des termes, puisque la RSE regroupe :
Enfin, la difficulté d’appréciation de l’intérêt général fait écho à la délicate évaluation de l’impact social des entreprises. Une entreprise peut avoir une activité très vertueuse mais un tout petit impact.
3. La question du profit des entreprises n’est plus taboue, elle vient éclairer différemment la notion d’intérêt général.Pour de nombreuses entreprises françaises, la performance économique, permettant elle-même l’accès aux marchés internationaux, est la condition de la pérennité du lien entre l’activité et l’attachement au territoire. L’entreprise a besoin de se développer à l’international pour pérenniser l’emploi national. La recherche du profit est elle-même plus complexe que le simple fait de gagner de l’argent à court terme. Pour certains secteurs d’activité, les investissements sont réalisés dans des perspectives à 5, 10 ou 15 ans. Le but du profit est de préparer l’avenir (en investissant) et de récompenser le passé (le profit est le fruit des choix réalisés dans le passé). Mais les sens que l’on donne au profit ou à la responsabilité sociétale des entreprises évoluent avec le temps. En bref, si la question du profit ne fait plus débat, elle porte plutôt sur la manière dont les profits sont réalisés et la façon dont il faut les partager. Le profit est sain lorsqu’il permet de transmettre, de durer, de pérenniser l’activité.
4. Toute évolution du Code civil vers une plus grande prise en compte de l’impact social des entreprises doit être pensée à l’aune des dispositifs existants.La dernière modification de l’article 1832 du Code civil sur les fondements de l’entreprise date de 1985. Dans de nombreux domaines, la multiplication des normes et des obligations peut s’avérer dangereuse. C’est pourquoi il faut veiller à ce que toute évolution du Code civil ne pénalise en rien l’efficacité des entreprises. Si le débat autour de la RSE porte effectivement sur l’arbitrage entre volontariat et obligation, cette notion a déjà envahi la réalité des entreprises et le monde des investisseurs. Les grands fonds exigent des entreprises qu’elles se comportent comme des citoyennes. Le mouvement est lancé : les entreprises initient de nombreuses actions qui ne s’inscrivent pas dans le processus traditionnel de production mais vont bien au-delà. L’introduction de concepts juridiques flous pourrait créer une incertitude, des risques juridiques, au moment même où des efforts sont réalisés pour permettre aux entreprises d’être stabilisées dans leur environnement juridique et fiscal. Toutefois, certaines voix s’élèvent pour que la place particulière des salariés soit mieux reconnue et que le Code civil prenne davantage en compte les impacts sociaux et environnementaux des entreprises.
Revoir la conférence en vidéo.
Blanc 12 février 2018 Activé Intérêt général : que peut l'entreprise ? Quel rôle l’entreprise doit-elle occuper dans nos sociétés contemporaines ? Quelles sont ses missions fondamentales et comment les articuler au mieux avec l’intérêt général ? interet general rse entreprise Ouvert Non NonPour la première fois de son mandat, Donald Trump a prononcé le discours sur l’état de l’Union, un exercice solennel qui lui permet de défendre sa politique menée depuis près d’un an tout en rappelant ses priorités pour les prochaines années.
L’offensive aérienne et terrestre déclenchée le 20 janvier par la Turquie contre l’enclave kurde d’Afrin, au Nord de la Syrie et à proximité de la fron
L’innovation digitale dépend largement des développements de l’intelligence artificielle.