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Diplomacy & Crisis News

Catastrophe of Aral Sea shows 'men can destroy the planet', warns UN chief Guterres

UN News Centre - Sat, 10/06/2017 - 07:00
Continuing his visit to Central Asia, United Nations Secretary-General António Guterres today visited the Aral Sea &#8211 once the world&#39s fourth largest inland sea, that has now shrunk to about a quarter of its original size due to human mismanagement &#8211 where he urged the world to take lesson from the catastrophe and to ensure that such tragedies are not repeated.

UN chief Guterres highlights importance of sustainable energy in message to EXPO 2017

UN News Centre - Sat, 10/06/2017 - 07:00
Underlining the importance of energy, in particular for realizing the Sustainable Development Goals, United Nations Secretary-General António Guterres called for urgent action to ensure that everyone has access to clean, affordable and efficient energy so that they can rise to their full potential.

Le poids du secteur informel

Le Monde Diplomatique - Fri, 09/06/2017 - 14:30

Difficile à quantifier par nature, l'économie informelle occupe une place centrale dans toutes les sociétés africaines. Peu de gouvernements s'y attaquent, parce qu'elle fonctionne comme un amortisseur social et correspond à une vision particulière des rapports humains. Cependant, certaines activités font l'objet de tentatives de « formalisation ».

Par définition, le secteur informel — l'autre nom donné au « marché noir » en Afrique et en Asie — échappe à toute statistique. S'il est difficile à mesurer, son importance est indéniable : il représenterait près de 55 % du produit intérieur brut (PIB) cumulé de l'Afrique subsaharienne, selon la Banque africaine de développement (1).

De manière plus détaillée, l'Agence française de développement a relevé en 2006, après enquête sur le terrain, que 90 % des personnes actives exercent dans l'informel au Cameroun et au Sénégal, contre 80 % en Afrique du Sud, 50 % en Ethiopie et moins de 40 % au Maroc (2).

Qui sont-ils ? Commerçants, artisans, couturiers, ferrailleurs, mécaniciens, plombiers, maçons, chauffeurs, taxis… Souvent appris sur le tas, ces métiers représentent une véritable planche de salut pour la majorité. C'est le seul moyen de gagner sa vie, en gérant l'argent frais qui transite de main en main, hors de toute fiscalité.

Autre indicateur de l'importance du secteur informel : le faible taux de bancarisation qui persiste en Afrique subsaharienne (pas plus de 20 % selon la Banque mondiale). Ceux qui n'ont pas de compte gèrent autrement leurs flux financiers, par le biais d'une épargne elle aussi informelle. Il s'agit des fameuses « tontines », ces pots communs dont l'intégralité bénéficie successivement à chacun des participants, sous des formes parfois non financières — avec des biens immobiliers et du bétail.

Comme le relève l'économiste Kako Nubukpo, chercheur invité à Oxford, le secteur informel « n'est pas clairement séparé du secteur formel (3) ». Des entreprises de construction dûment enregistrées ont recours à des sous-traitants non fiscalisés, par exemple. Des fonctionnaires mal payés arrondissent leurs fins de mois en exerçant le soir une autre activité, informelle, zémidjan (taxi-moto) ou épicier…

Le secteur informel n'est pas vraiment combattu par les pouvoirs en place, malgré les nombreuses injonctions des institutions financières internationales, car il sert d'« amortisseur » social. « Il permet d'accuser les chocs externes subis par le secteur formel, le plus souvent un secteur privé de petite taille tourné vers les exportations, nous explique Nubukpo. La vitalité du secteur informel s'explique aussi par l'immersion de ses pratiques dans les aspects socioculturels de chaque pays — proximité, solidarité, liens sociaux forts, sentiment d'appartenance familiale, ethnique, clanique, etc. »

La coexistence d'un immense secteur informel aux côtés d'un secteur formel plus réduit aboutit à une forme de schizophrénie économique, selon Mahamadou Lamine Sagna, ancien professeur d'économie à Princeton (Etats-Unis) et spécialiste du rapport à l'argent dans les sociétés subsahariennes. « On observe une coupure, voire un morcellement du corps social : dans l'économie formelle, on trouve une Afrique moderne, aisée, sophistiquée et mondialisée, qui vit à l'heure du XXIe siècle. Dans le secteur informel, en revanche, se renforcent des logiques traditionnelles parfois féodales, autour d'une solidarité organique que l'on ne retrouve ni dans la logique financière occidentale, ni dans les services des banques classiques (4). »

Très rares sont les pays d'Afrique qui donnent l'exemple en matière de lutte contre le secteur informel. Le Rwanda est l'un des rares à se distinguer dans ce domaine : depuis 2006, les petites et moyennes entreprises sont incitées à tenir des registres comptables et à payer les taxes. Selon une enquête gouvernementale effectuée en 2006, le secteur informel non agricole (14,5 % du PIB) comprend des entreprises opérant dans les mines (0,78 %), les manufactures (13 %), mais surtout les services (86 %). Il concerne 27 % des actifs et est constitué à 72 % de personnes ayant créé leur propre emploi — des hommes, majoritairement (71 %), qui gagnent 40 euros par mois en moyenne, à raison de cinquante heures de travail par semaine.

L'enquête a souligné les fortes réticences de ces opérateurs à aller dans le secteur formel, par crainte de « tracasseries avec les pouvoirs publics » (73 % des réponses). Sur la base de ces informations, des politiques ciblées ont été mises en place pour souligner les avantages du secteur formel, notamment en termes d'accès au crédit.

Ailleurs, c'est plutôt le secteur privé qui prend l'initiative. Au Cameroun, l'homme d'affaires Paul Fokam a monté Afriland First Bank, un empire bancaire à l'échelle de l'Afrique centrale, en commençant par un vaste réseau de microfinance. Au Kenya, le banquier James Mwangi, issu d'une famille rurale très modeste, a été le premier Africain à être désigné entrepreneur de l'année, en 2012, par le cabinet Ernst & Young. En 1993, il a racheté Equity Bank, une société de microfinance qui était au bord de la faillite, et il en a fait, en mettant l'accent sur les relations humaines (rapports avec ses employés et ses clients), la première banque généraliste d'Afrique de l'Est, avec huit millions de comptes au Kenya, au Rwanda, en Ouganda, en Tanzanie et au Soudan du Sud.

Une leçon qu'a bien comprise le jeune banquier ivoirien Jean-Luc Konan, 42 ans, qui a fondé en 2013 la Compagnie financière africaine (Cofina) à Abidjan et Dakar, pour desservir en crédit ce qu'il estime être un immense marché. « C'est là, dans ces 80 % d'opérateurs ignorés par les grandes banques, que se trouvent les multinationales africaines et les champions de demain (5) », explique cet entrepreneur africain qui a financé trois mille dossiers en moins de deux ans, pour un encours de 30 millions d'euros.

(1) Perspectives économiques en Afrique 2014, www.africaneconomicoutlook.org

(2) Voir les rapports d'enquête effectués en Afrique du Sud, en Angola, au Bénin, au Cameroun, au Maroc et au Sénégal, publiés en 2006 par l'Agence française de développement.

(3) Entretien réalisé en 2014. Voir aussi Kako Nubukpo, L'Improvisation économique en Afrique. Du coton au franc CFA, Karthala, coll. « Les Afriques », Paris, 2011.

(4) Mahamadou Lamine Sagna, « Pourquoi l'épargne informelle échappe-t-elle aux banques ? », Géopolitique africaine n° 53-54, Paris, pp. 187-194.

(5) Jean-Luc Konan, « Il faut soutenir les champions de demain », Afrique Méditerranée Business, n° 9, Paris, juillet-août 2015.

Quand la gauche travailliste dénonçait Bruxelles

Le Monde Diplomatique - Fri, 09/06/2017 - 12:55

En juin 1975, le gouvernement travailliste de Harold Wilson organise un référendum demandant au Britanniques : « Pensez-vous que le Royaume-Uni doive rester membre de la Communauté européenne (le Marché commun) ? » Alors que le premier ministre défend le « oui », son ministre de l'industrie Anthony (« Tony ») Benn, qui incarne l'aile gauche du Parti travailliste, défend le point de vue opposé. En janvier, il s'adresse aux électeurs par voie de presse.

« Voici votre nouveau chef du personnel ». Affiche de la campagne des syndicats anglais contre la loi sur les relations industrielles de 1971. Cette loi, défendue par les conservateurs, visait entre autres à limiter le droit de grève.

En 1975, chacun d'entre vous aura la responsabilité de décider, par le biais d'un vote, si le Royaume-Uni doit rester membre du Marché commun ou s'il doit le quitter, afin de rester une nation indépendante et souveraine. Une fois prise, cette décision sera sans doute irréversible. (…)

Je vous écris, non pour vous demander de voter de telle ou telle façon, mais pour vous expliquer — aussi bien que je le peux — l'impact de la participation du Royaume-Uni au Marché commun sur la relation constitutionnelle entre les députés et ceux qu'ils représentent. La démocratie parlementaire que nous avons développée et établie au Royaume-Uni repose non sur la souveraineté d'un Parlement, mais sur celle du peuple qui, en exerçant son droit de vote, prête son pouvoir souverain aux députés ; un pouvoir qui doit être utilisé au nom du peuple, pour la durée d'un mandat unique, un pouvoir qui doit être rendu intact aux électeurs auxquels il appartient, de façon à ce qu'il puisse être transmis à d'autres députés. Cinq droits démocratiques de base découlent de cette relation et tous sont fondamentalement altérés par la participation du Royaume-Uni à la Communauté européenne.

Un : la démocratie parlementaire implique que toute femme et tout homme de plus de 18 ans a le droit d'élire son ou sa représentante à la Chambre des communes. Or cette institution est déterminante car elle peut décider de nouvelles lois ou de nouveaux impôts. La participation à la Communauté européenne nous soumet à des lois et des taxes qui n'ont pas été décidées par nos députés, mais par des autorités que nous n'élisons pas directement et que nous ne pouvons pas renvoyer par les urnes.

Deux : la démocratie parlementaire implique que les membres du Parlement, dont le pouvoir provient directement du peuple britannique, peuvent changer toute loi ou toute mesure fiscale par un vote à la majorité. La participation du Royaume-Uni à la Communauté européenne prive le Parlement britannique de la possibilité de supprimer des lois ou des mesures fiscales : seules des autorités communautaires qui n'ont pas été élues directement par le peuple britannique peuvent le faire.

Trois : la démocratie parlementaire implique que les tribunaux et les juges britanniques ont la responsabilité de défendre les lois votées par le Parlement. Si le Parlement change une loi, les tribunaux doivent s'assurer que sa nouvelle version entre en vigueur puisqu'elle a été décidée par le Parlement, qui a été élu directement par la population. La participation du Royaume-Uni à la Communauté européenne exige des tribunaux britanniques qu'ils fassent respecter des lois communautaires qui n'ont pas été décidées par le Parlement, et que le Parlement ne peut pas modifier ou amender, même lorsque ces lois entrent en conflit avec d'autres (votées, elles, par le Parlement), puisque la hiérarchie des droits place les directives communautaires au-dessus des textes britanniques.

Quatre : la démocratie parlementaire implique que les gouvernements, ministres et fonctionnaires britanniques ne peuvent agir que dans le cadre des lois britanniques et qu'ils sont comptables de leurs décisions devant le Parlement et donc, par Parlement interposé, devant les électeurs. La participation du Royaume-Uni à la Communauté européenne impose aux gouvernements britanniques des contraintes et des devoirs qui n'ont pas été décidés par le Parlement. Les ministres n'ont donc plus à s'expliquer de leurs actions devant le Parlement, ou le peuple britannique qui les a élus.

Cinq : donnant la possibilité aux électeurs de désigner ou de renvoyer les membres du Parlement, la démocratie parlementaire garantit la continuité du devoir de responsabilité des députés face à l'électorat, les obligeant à écouter la population pendant les campagnes électorales, mais également en dehors des campagnes électorales, ce qui impose au Parlement de prendre en compte les besoins de la population. La participation du Royaume-Uni à la Communauté européenne transfère une partie des pouvoirs législatifs et financiers à des autorités communautaires qui n'ont pas été élues directement par les Britanniques, ce qui les isole du contrôle direct des électeurs britanniques. Comme ces derniers ne peuvent pas retirer leur mandat à qui que ce soit, leur point de vue n'importe guère et nul n'est tenu de prendre en compte leurs récriminations.

Aucun doute à avoir sur l'effet de la participation à l'Europe

En résumé, une partie du pouvoir de l'électorat britannique de faire des lois, de décider de nouveaux impôts, de changer des textes législatifs que les tribunaux doivent faire respecter, de contrôler la mise en œuvre des affaires publiques à travers ses représentants directs au Parlement, a été abandonnée à la Communauté européenne, dont le Conseil des ministres et la Commission ne sont ni collectivement élus ni collectivement révocables par le peuple britannique, ni par aucun des peuples qui forment cette Communauté.

Ici, ces cinq droits nous ont protégés des pires abus du pouvoir ; ils nous ont prémunis des dérives de la bureaucratie ; ils ont défendu nos libertés ; ils nous ont offert la possibilité de changer les choses dans la paix ; ils ont réduit le risque de conflits au sein de notre société ; et ils nous unissent les uns aux autres en créant un cadre national de consensus pour toutes les lois qui nous gouvernent. (…)

Bien entendu, je ne m'intéresse pas ici aux arguments politiques et économiques pour ou contre le Marché commun ; je ne vise pas, non plus, à commenter l'analyse selon laquelle les avantages de la participation effacent la perte de droits démocratiques que je viens de décrire. Mais aucun électeur ne doit entretenir le moindre doute sur l'effet que la participation britannique à la Communauté européenne a eu, et ne manquera pas d'avoir : elle érode la capacité de la population britannique à se gouverner elle-même.

Ayant longtemps fait campagne pour que vous puissiez disposer du droit à un référendum sur cette question, je suis fier de servir dans un gouvernement qui a promis que les électeurs auraient le dernier mot. La nation tout entière, et tous les partis politiques, sont divisés sur la question du Marché commun. Nous devons respecter la sincérité de ceux qui défendent un autre point de vue que le nôtre. Nous devons accepter le verdict du peuple britannique, quel qu'il soit, ce que j'ai bien l'intention de faire.

Source : The Spectator, Londres, 18 janvier 1975.

L'internationale de la Couronne

Le Monde Diplomatique - Fri, 09/06/2017 - 11:27

« Pendant que nous nous préparons à quitter l'Union européenne, nous organisons la prochaine rencontre bisannuelle des chefs de gouvernement des pays du Commonwealth en 2018, un rappel du réseau unique global dont nous sommes fiers », proclama la première ministre conservatrice Theresa May lors de son discours sur le Brexit, le 17 janvier 2017.

Le British Commonwealth of Nations − une association de pays regroupant le Royaume-Uni et ses anciennes colonies − fut officialisé en 1931 par le statut de Westminster selon lequel « tous les pays du Commonwealth reconnaissent la reine Élisabeth II comme leur chef ». La déclaration de Londres de 1949 prend note de la décolonisation en retirant le mot « British » du nom de l'association. Pour autant, le club de « pays libres et égaux », synonyme de décolonisation douce, fut surtout un moyen pour le Royaume-Uni de maintenir son influence économique et culturelle sur une population de 2,4 milliards d'individus.

Dans les années 1960, la volonté du Royaume-Uni de prendre part à la construction européenne a posé problème aux pays du Commonwealth. En 1929, déjà, Leopold Amery, journaliste et membre du Parti conservateur, expliquait : « Autant est grande ma sympathie pour le mouvement paneuropéen, et profond mon sentiment qu'il est juste en lui-même et propre à faire face aux difficultés de la situation mondiale actuelle, autant je combattrai jusqu'à mon dernier souffle l'idée que la Grande-Bretagne se proclame puissance européenne et non puissance mondiale. » Le Canada et l'Australie s'opposeront ainsi à l'entrée du Royaume-Uni au sein des institutions européennes : ils le feront savoir lors de la conférence du Commonwealth de 1962.

Engagée (mollement) dans la lutte pour le respect des droits humains, organisant les Jeux du Commonwealth, l'organisation renvoie au folklore du passé impérial britannique. Mais le Brexit pourrait changer la donne. Mme May ne vient-elle pas de proposer à un nouveau pays d'intégrer le Commonwealth ? Son nom : les États-Unis…

Churchill et l'Empire

Le Monde Diplomatique - Fri, 09/06/2017 - 11:15

Premier ministre conservateur de 1940 à 1945, puis de 1951 à 1955, Winston Churchill — qui expliquait : « J'ai été élevé à ce stade de la civilisation où tout le monde se plaisait à admettre que les hommes naissent inégaux » — a inlassablement défendu l'intégrité de l'Empire britannique. En 1953, un journaliste l'interroge sur son éventuelle retraite : « Pas avant que mon état ne se détériore énormément, et que celui de l'Empire ne s'améliore considérablement. »

Profession de foi :

« Je suis un enfant de l'ère victorienne, une époque où notre pays semblait solidement établi dans ses fondements, où notre domination sur le commerce et sur les mers était incontestée, et où ne cessait de se renforcer notre foi en la grandeur de l'Empire et en notre devoir de la préserver. »

Discours aux Communes, 17 mars 1914 :

« Nous sommes maîtres de tous les territoires auxquels nous pouvons aspirer, mais lorsque nous revendiquons le droit de profiter sans entraves de ces vastes et splendides possessions, acquises en grande partie par la guerre et conservées en grande partie par la force, cela paraît souvent moins raisonnable à d'autres qu'à nous-mêmes. »

Intervention au Parlement, 24 octobre 1935 :

« Les destinées et la gloire de l'Empire britannique sont liées indissociablement aux destinées du monde. Nous prospérerons ou nous périrons ensemble. De fait, si nous survivons aujourd'hui, c'est parce qu'aux temps jadis nos ancêtres ont fait en sorte que, dans l'ensemble, les intérêts particuliers de la Grande-Bretagne coïncident avec les intérêts généraux du monde. »

Au sujet de l'Inde, à laquelle conservateurs et travaillistes veulent accorder l'autonomie interne :

« Si la Grande-Bretagne perdait son Empire, l'Inde, sa part du commerce mondial et sa puissance navale, elle serait comme une immense baleine portée par la marée et échouée dans une de vos baies écossaises, pour s'y asphyxier et pourrir sur la grève. Bien sûr, mon idéal est étroit et limité : je veux voir l'Empire britannique préservé dans sa force et sa splendeur, le temps de quelques générations encore. Seuls les plus prodigieux efforts du génie britannique permettront d'y parvenir ! »

Au consul américain Kenneth Pendar à Marrakech, le 24 janvier 1943 :

« Il y a toujours de vieilles filles consciencieuses en Pennsylvanie, dans l'Utah, à Édimbourg ou à Dublin qui persistent à écrire des lettres, à signer des pétitions et à dispenser ardemment leurs conseils au gouvernement britannique, pour le presser de rendre l'Inde aux Indiens, l'Afrique du Sud aux Zoulous ou aux Boers, etc., mais aussi longtemps qu'il plaira à Sa Majesté le Roi de faire de moi son premier ministre, je ne prendrai aucune part au démembrement de l'Empire britannique. »

Churchill est battu aux élections de juillet 1945, et sous le gouvernement travailliste de son successeur, Clement Attlee, l'Inde accède à l'indépendance, de même que la Birmanie et le Sri Lanka.

« Notre île est envahie par une tribu de philosophes névrosés qui se lèvent chaque matin en se demandant quelle partie de la Grande-Bretagne ils pourraient encore brader, et se couchent chaque soir en regrettant ce qu'ils viennent de faire. »

Source : François Kersaudy, Le Monde selon Churchill, Tallandier, Paris, 2011.

Anarcho-syndicalistes moyenâgeux

Le Monde Diplomatique - Fri, 09/06/2017 - 11:14

Sortie sur les écrans en 1975, la comédie « Monty Python : Sacré Graal ! » narre la légende du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dans cet extrait, le roi, missionné par Dieu, se met en quête de chevaliers suffisamment preux pour se joindre à lui dans sa quête du Graal. Il tente d'obtenir des renseignements auprès d'une personne qu'il croise en chemin.

Roi Arthur : Vieille femme !

Dennis : Homme.

Roi Arthur : Homme, pardon. Quel chevalier vit dans le château que l'on voit là-bas ?

Dennis : J'ai 37 ans.

Roi Arthur : Pardon ?

Dennis : J'ai 37 ans. Je ne suis pas vieux.

Roi Arthur : Enfin, je ne peux pas vous appeler « Homme ».

Dennis : Vous pourriez dire « Dennis ».

Roi Arthur : Je ne savais pas que vous vous appeliez « Dennis ».

Dennis : Vous n'avez pas trop cherché à savoir non plus !

Roi Arthur : J'ai dit que j'étais désolé de vous avoir appelé « Vieille femme » mais, de dos…

Dennis : Ce qui me pose problème, c'est qu'automatiquement vous me traitez en inférieur.

Roi Arthur : En même temps, je suis roi.

Dennis : Roi, rien que ça ! Et comment est-ce que vous êtes arrivé à ça, hein ? En exploitant les travailleurs. En vous accrochant au dogme impérialiste suranné qui perpétue les inégalités économiques et sociales dans notre société. Si on cherche vraiment à améliorer les choses…

Une paysanne [qui fouille la terre un peu plus loin] : Dennis ! Il y a de la belle saleté par ici… [elle voit le roi Arthur] Oh, bonjour.

Roi Arthur : Bonjour, bonne dame. Je suis le roi Arthur, roi des Bretons. À qui appartient ce château ?

Paysanne : Roi des qui ?

Roi Arthur : Des Bretons

Paysanne : Et c'est qui, les « Bretons » ?

Roi Arthur : Eh bien, c'est nous. Nous sommes tous bretons. Et je suis votre roi.

Paysanne : Je ne savais pas qu'on avait un roi. Je pensais que nous étions une collectivité autonome.

Dennis : Tu te voiles la face. Nous vivons en dictature ! Une autocratie qui s'auto-perpétue, dans laquelle la classe ouvrière…

Paysanne : Et voilà que tu remets ça avec tes classes sociales.

Dennis : Mais parce que tout part de là ! Si seulement les gens…

Roi Arthur : S'il vous plaît ! Mes amis, je suis pressé. Qui vit dans ce château ?

Paysanne : Personne.

Roi Arthur : Mais alors qui est votre seigneur ?

Paysanne : Nous n'en avons pas.

Roi Arthur : Quoi ?

Dennis : Je vous l'ai dit. Nous sommes une commune anarcho-syndicaliste. Nous endossons à tour de rôle la fonction de directeur général, pendant une semaine…

Roi Arthur : Oui…

Dennis : … mais toutes les décisions doivent être ratifiées lors d'une réunion qui se tient deux fois par semaine…

Roi Arthur : Je vois…

Dennis : … à la majorité simple dans le cas de dossiers courants…

Roi Arthur : Taisez-vous !

Dennis : …mais à la majorité des deux tiers pour les…

Roi Arthur : Taisez-vous, je vous l'ordonne !

Paysanne : « Ordonne » ? Mais pour qui est-ce qu'il se prend celui-là ?

Roi Arthur : Je suis votre roi.

Paysanne : Eh bien moi, je n'ai pas voté pour vous.

Roi Arthur : On ne vote pas pour les rois.

Paysanne : Et comment est-ce que vous êtes devenu roi, alors ?

Roi Arthur [alors qu'une musique céleste se fait entendre] : La Dame du lac, le bras vêtu du plus pur brocart, jaillit des profondeurs de l'onde, en brandissant Excalibur, indiquant que la grâce divine avait forgé le projet que moi, Arthur, devienne le porteur d'Excalibur. Voilà pourquoi je suis votre roi.

Dennis : Écoutez. Des donzelles qui se dan-dinent dans des mares en distribuant des épées, ça n'a jamais suffi à forger des systèmes de gouvernement. Le pouvoir exécutif suprême provient d'un mandat des masses, pas d'une quelconque farce aquatique.

Roi Arthur : Taisez-vous !

Dennis : Vous ne prétendez tout de même pas vous emparer du pouvoir exécutif suprême juste parce qu'une godiche humide a lancé une épée dans votre direction !

Roi Arthur : Silence !

Dennis : Enfin quoi ? Si je me promenais en expliquant que je suis empereur juste parce qu'une greluche détrempée m'a balancé un cimeterre, on m'enfermerait !

Roi Arthur [qui empoigne Dennis] : Tais-toi ! Mais tais-toi enfin !

Dennis : Ah, voilà la violence inhérente au système !

Roi Arthur : Tais-toi !

Dennis : Oh ! Oh ! Venez, venez tous observer la violence inhérente au système. À l'aide, à l'aide ! On me réprime !

Roi Arthur : Foutus paysans !

Dennis : Oh, eh bien voilà ! Vous avez entendu ? Vous avez entendu ? C'est de ça dont je vous parle ! Vous l'avez vu me réprimer ? Vous l'avez vu, non ?

Monty Python : Sacré Graal !, de Terry Gilliam et Terry Jones, 1975.

Questions pour un communiste

Le Monde Diplomatique - Fri, 09/06/2017 - 11:14

Dans ce sketch des Monty Python présenté lors de leur spectacle au Hollywood Bowl, en 1982, un journaliste reçoit quatre illustres invités.

Journaliste : C'est un privilège de recevoir ce soir Karl Marx, le fondateur du socialisme moderne et l'auteur du Manifeste du Parti communiste...

[applaudissements]

... Vladimir Illich Oulianov, mieux connu dans le monde sous le nom de Lénine...

[applaudissements]

... dirigeant de la révolution russe, écrivain, homme d'État et père du socialisme moderne ; Che Guevara, le guérillero bolivien [sic] ;

[applaudissements]

et Mao Zedong, secrétaire général du Parti communiste chinois depuis 1949.

[applaudissements]

La première question est pour vous, Karl Marx : les Hammers. Les Hammers est le surnom de quelle équipe de football anglaise ?

Karl Marx : ...

Journaliste : Non ? Pas de chance, Karl. Il s'agit de West Ham United.

[applaudissements]À vous, Che Guevara. Che, Coventry City a remporté la Coupe anglaise de football pour la dernière fois en quelle année ?

Che Guevara : ...

Journaliste : Non ? On peut élargir au reste de nos invités ? Quelqu'un ? Coventry City a remporté la Coupe anglaise de football pour la dernière fois en quelle année ? Non ? Eh bien je ne suis pas étonné que vous n'ayez pas trouvé : il s'agissait d'une question piège ! Coventry City n'a jamais remporté la Coupe anglaise de football.

[applaudissements]

Et avec, à ce stade, tous nos candidats ex aequo, nous passons à la deuxième série de questions. Et Lénine, c'est à vous de commencer, pour 10 dollars. Jerry Lee Lewis a enregistré plus de dix-sept tubes importants aux États-Unis. Quel est le titre du plus connu ?

Lénine : ...

Journaliste : Le gros succès de Jerry Lee Lewis...

[Mao Zedong appuie sur un buzzer jusque-là dissimulé]

Mao Zedong !

Mao Zedong : Great Balls of Fire ?

Journaliste : Oui, c'est bien ça !

[applaudissements]

Très bien vu. Eh bien, nous en arrivons maintenant à notre troisième série de questions. Et notre candidat ce soir, c'est Karl Marx. Et notre prix spécial : ce magnifique ensemble salon « canapé fauteuil » ![applaudissements]

Karl a choisi la série de questions portant sur le contrôle ouvrier des usines. Alors, on y va, avec la question numéro 1. Nerveux, Karl ?

[Karl Marx fait « oui » de la tête]

Un tout petit peu. Ne vous en faites pas, faites de votre mieux. Le développement du prolétariat industriel est conditionné par quel autre développement ?

Karl Marx : Le développement de la bourgeoisie industrielle.

Journaliste : Très bien !

[applaudissements]

C'est bien cela. Bien joué, Karl ! Si vous continuez comme ça, vous allez repartir avec votre ensemble salon.

Question numéro 2 : la lutte des classes est une lutte comment ?

Karl Marx : Une lutte politique.

Journaliste : Très bien !

[applaudissements]

C'est exactement cela. Super, Karl ! Une dernière question et ce magnifique ensemble salon non matérialiste sera à vous. Vous êtes prêt, Karl ?

La dernière question : qui a gagné la Coupe anglaise de football en 1949 ?

Karl Marx : Les travailleurs doivent contrôler les moyens de production ? La lutte du prolétariat urbain ?

Journaliste : Non, il s'agissait de Wolverhampton Wanderers, qui a battu Leicester 3 à 1.

Karl Marx : Oh, merde !

Monty Python, « Questions pour un communiste », « Live at the Hollywood Bowl », 1982.

De Gaulle dit « non ! »

Le Monde Diplomatique - Fri, 09/06/2017 - 11:14

Le 14 janvier 1963, le général de Gaulle (alors président de la République française) est interrogé lors d'une conférence de presse sur son opposition à l'entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun européen. Voici un extrait de sa réponse.

L'Angleterre est insulaire. Elle est maritime. Elle est liée par ses échanges, ses marchés, ses ravitaillements aux pays les plus divers, et souvent les plus lointains. Elle exerce une activité essentiellement industrielle et commerciale, et très peu agricole. (…) Bref, la nature, la structure qui sont propres à l'Angleterre diffèrent profondément de celles des continentaux.

Comment faire pour que l'Angleterre telle qu'elle vit, telle qu'elle produit, telle qu'elle échange, soit incorporée au Marché commun tel qu'il a été conçu et tel qu'il fonctionne ? Par exemple, les moyens par lesquels se nourrit le peuple de la Grande-Bretagne et qui sont en fait l'importation de denrées alimentaires achetées à bon marché dans les deux Amériques ou dans les anciens dominions, tout en donnant, en accordant des subventions considérables aux agriculteurs anglais. Ce moyen-là est évidemment incompatible avec le système que les Six [États signataires du traité de Rome établissant en 1957 le Marché commun] ont établi tout naturellement pour eux-mêmes. Le système des Six, ça consiste à faire tout avec les produits agricoles de toute la Communauté. À fixer rigoureusement leur prix. À interdire qu'on les subventionne. À organiser leur consommation entre tous les participants. Et à imposer à chacun de ces participants de verser à la Communauté toute économie qu'il ferait en faisant venir du dehors des aliments au lieu de manger ce qu'offre le Marché commun. (…)

On a pu croire parfois que nos amis anglais, en posant leur candidature au Marché commun, acceptaient de se transformer eux-mêmes au point de s'appliquer toutes les conditions qui sont acceptées et pratiquées par les Six. Mais la question est de savoir si la Grande-Bretagne actuellement peut se placer avec le continent et comme lui à l'intérieur d'un tarif qui soit véritablement commun. (…)

Cette question-là, c'est toute la question. On ne peut pas dire qu'elle soit actuellement résolue. Est-ce qu'elle le sera un jour ? Seule évidemment l'Angleterre peut répondre. La question est posée d'autant plus qu'à la suite de l'Angleterre, d'autres États qui sont, je le répète, liés à elle par la zone de libre-échange, pour les mêmes raisons que la Grande-Bretagne voudraient ou voudront entrer dans le Marché commun. Il faut convenir que l'entrée de la Grande-Bretagne d'abord et puis celle de ces États-là changeront complètement l'ensemble des ajustements, des ententes, des compensations, des règles qui ont été établis déjà entre les Six, parce que tous ces États comme l'Angleterre ont de très importantes particularités. (…) D'ailleurs cette Communauté s'accroissant de cette façon verrait se poser à elle tous les problèmes de ces relations économiques avec toutes sortes d'autres États et d'abord avec les États-Unis. Il est à prévoir que la cohésion de tous ses membres qui seraient très nombreux, très divers n'y résisterait pas longtemps. Et qu'en définitive il apparaîtrait une Communauté atlantique colossale sous dépendance et direction américaine, et qui aurait tôt fait d'absorber la Communauté de l'Europe. (…)

Alors il est possible qu'un jour l'Angleterre parvienne à se transformer elle-même suffisamment pour faire partie de la Communauté européenne sans restriction. (…) Il est possible aussi que l'Angleterre n'y soit pas encore disposée et c'est bien là ce qui paraît résulter des longues, si longues, si longues conversations de Bruxelles.

Source : Institut national de l'audiovisuel (INA).

J-3 : Politique étrangère, été 2017

Politique étrangère (IFRI) - Fri, 09/06/2017 - 11:02

Découvrez la vidéo de présentation du nouveau numéro de Politique étrangère, n°2/2017, disponible en librairie et en ligne sur le site d’Armand Colin à partir de lundi 12 juin !

 

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Foreign Policy - Thu, 08/06/2017 - 23:17
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