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Afrique

Journée mondiale de la science : L'urgence de replacer la conscience au cœur du progrès pour une paix durable

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 23:22

En ces temps où le monde semble vaciller entre progrès et péril, la célèbre mise en garde de François Rabelais : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », résonne avec une intensité particulière. Cette pensée de l'éminent écrivain, médecin et humaniste français, vieille de plusieurs siècles, demeure aujourd'hui d'une brûlante actualité. Car si la science a permis d'immenses avancées pour l'humanité dans la médecine, la communication, l'agriculture ou encore la préservation de l'environnement, elle a aussi, parfois, servi à menacer ce qu'elle aurait dû protéger, à savoir la vie elle-même.

C'est pour rappeler cette responsabilité morale et universelle, que l'UNESCO a institué, le 10 novembre, la Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement. Cette initiative invite les nations à unir la recherche et la raison, le savoir et la sagesse, afin que la science reste au service de l'humanité, et non de sa destruction.

Les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki

L'histoire nous enseigne douloureusement ce qui arrive quand la science s'égare de sa conscience. Les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki en 1945, ont laissé une cicatrice profonde dans la mémoire collective. L'histoire enseigne en effet, que des centaines de milliers de vies furent anéanties, et des générations entières marquées par les radiations de ces bombardements. Cet épisode tragique, illustre avec une gravité poignante, le danger d'une science détournée de son but premier, celui de servir la vie et non de la briser.

Aujourd'hui encore, alors que certaines puissances songent à moderniser leurs arsenaux nucléaires, il devient urgent de rappeler que la paix n'est pas une option, mais un devoir. La science doit être l'outil de la coopération et du progrès partagé, non celui de la domination et de la peur. Les États, les chercheurs et les institutions scientifiques devraient unir leurs efforts pour que le savoir puisse éclairer les consciences plutôt que d'obscurcir les destins.

Promouvoir la science au service de la paix, c'est investir dans un avenir durable, où chaque découverte contribue à rapprocher les peuples, plutôt qu'à les opposer. Puisse cette journée mondiale être, pour tous les dirigeants et pour chaque citoyens, un appel à replacer la conscience au cœur de la connaissance. Car sans conscience, le progrès devient péril, et la science, une ruine pour l'humanité.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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Rester ou revenir : Les Burkinabè du Ghana face à un choix de vie déterminant

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 23:10

Une vie à cheval entre deux pays, deux identités et deux appartenances. C'est le quotidien de plus d'un million de Burkinabè qui ont trouvé au Ghana une terre d'accueil où travailler, se marier, élever leurs enfants et parfois, enterrer leurs proches. Leur histoire collective est pourtant traversée par une même interrogation : faut-il rester dans le pays qui les a vus s'épanouir ou retourner un jour là où tout a commencé ?

Ce dilemme, rarement exprimé mais intimement ressenti, est au cœur de la réflexion menée par les chercheurs burkinabè Serge Noël Ouédraogo, de l'université Joseph Ki-Zerbo, et Boubacar Sambaré, de l'université Nazi Boni. Leur étude, publiée dans la Brazilian Journal of African Studies (2024), offre un décryptage historique, sociologique et humain de la présence burkinabè au Ghana et des aspirations contradictoires qui en émergent.

Un exode ancien devenu enracinement durable

L'immigration burkinabè au Ghana ne date pas d'hier. Au début du XXe siècle déjà, les colons britanniques organisaient le départ de travailleurs venus du plateau mossi pour renforcer la main-d'œuvre dans les plantations, les mines et les ports de l'ancienne Gold Coast.

Les chercheurs rappellent que cette migration reposait à l'origine sur une idée simple : « partir pour mieux revenir ». Les économies amassées au fil des saisons de travail étaient censées permettre la construction d'une maison, l'acquisition de bétail ou l'amélioration du statut familial au Burkina Faso.

Mais au fil du temps, les allers-retours ont laissé place à des installations de longue durée. Le Ghana, plus industrialisé et économiquement porteur, a progressivement transformé ces migrations circulaires en une diaspora implantée, nombreuse et influente.

Aujourd'hui, les estimations varient entre 1,5 et 3 millions de Burkinabè installés au Ghana. Une présence qui participe à la prospérité des quartiers Zongo, moteurs du commerce local et du dynamisme communautaire
Le retour comme idéal vécu dans la nostalgie

Pour les premières générations, l'idée du retour reste puissante. Les anciens considèrent souvent le Ghana comme un lieu de passage, même après plusieurs décennies de résidence. La perspective de finir sa vie sur la terre des ancêtres demeure une forme d'accomplissement spirituel et social.

La volonté de revenir mobilise toute la famille. Elle implique de rassembler les enfants, de convaincre l'épouse, surtout lorsque celle-ci est ghanéenne, et parfois d'assumer une fonction traditionnelle ou clanique qui appelle inévitablement au retour.

Les auteurs signalent que les expulsions de 1969-1971, ordonnées par les autorités ghanéennes contre les travailleurs étrangers non-enregistrés, ont ancré durablement la peur d'un départ forcé. Beaucoup ont compris que rien n'était jamais définitivement acquis.

Cependant, cette aspiration se heurte souvent au poids du temps. L'expression locale « chercher ses chaussures » symbolise la volonté affichée mais rarement réalisée de rentrer. Plus les années passent, plus les attaches au Burkina Faso s'effacent au profit de celles construites au Ghana.
Une identité façonnée sur les pavés des Zongo

Les Zongo, quartiers historiquement habités par les migrants musulmans de la région sahélienne, jouent un rôle fondamental dans l'intégration et la transformation identitaire des Burkinabè.

On y adopte une langue commune, le haoussa. On y fréquente les mêmes mosquées, les mêmes commerces. On s'y marie souvent au sein de la communauté ou avec d'autres populations sahéliennes. Une nouvelle identité prend forme, à la croisée du Burkina Faso et du Ghana, mais de plus en plus attachée à la terre d'accueil.

Les chercheurs décrivent l'émergence des tabuuse, descendants de migrants qualifiés de « déracinés ». Pour eux, le Burkina Faso représente davantage une origine qu'un lieu de vie. La nationalité administrative, la scolarisation en anglais et l'environnement quotidien les ancrent dans le futur ghanéen.

Ce sentiment se renforce lorsque, lors de visites au pays des parents, ils sont moqués pour leur accent, leur style ou simplement leur méconnaissance des codes locaux. Le Burkina Faso devient un pays étranger, parfois même hostile à leur identité hybride.

Le poids du regard social et la honte du retour sans réussite

La réussite économique constitue un autre facteur déterminant. Le retour est synonyme de réussite accomplie. Revenir sans avoir « percé » expose au jugement familial et social.

Les auteurs citent des témoignages de migrants qui préfèrent « rester pauvres en paix » au Ghana plutôt que de subir la honte publique dans leur village. Ce sentiment pousse certains à demeurer silencieux, à se couper de leurs familles d'origine ou à disparaître dans l'anonymat urbain des capitales.

L'étude de Ouédraogo et Sambaré montre un décalage générationnel clair. Les aînés restent attachés à l'idée du retour, perçu comme un devoir moral ou spirituel. Les jeunes se projettent dans le pays où ils sont nés, scolarisés, employés et socialement reconnus. Les chercheurs concluent que plus l'intégration est forte, plus le retour devient improbable. Le Ghana, terre de départ, devient terre d'avenir. Le Burkina Faso, terre d'arrivée rêvée, devient une exception pour quelques-uns.

Agbegnigan Yaovi
Correspondant au Ghana
Lefaso.net

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Burkina : 15 obligations traditionnelles autour de la consommation du tô

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 23:05

Le tô est un plat largement consommé dans les sociétés burkinabè. Souvent fait à base de tubercules ou de céréales, c'est un plat commun à toutes les ethnies ou presque. Sa consommation, loin d'être un exercice anodin, relève de tout un art qui s'apprend et s'inculque depuis le bas âge. Lors des journées des coutumes et traditions de l'Institut des sciences des sociétés célébrées les 29 et 30 avril 2025, à Ouagadougou, les docteurs Patrice Kouraogo et Sandrine Kientéga sont revenus sur ces obligations liées à la consommation du tô. Après un premier article sur les dix interdits de la femme dans la préparation de ce plat, voici quinze interdits liés à sa consommation.

La modernisation de la société a entraîné un délaissement de certaines habitudes ou comportements qui étaient propres aux sociétés africaines et cela, à tort ou à raison. À travers leur communication livrée le 29 avril 2025, lors de la cérémonie d'ouverture des journées des coutumes et des traditions de l'Institut des sciences des sociétés, les Drs Patrice Kouraogo et Sandrine Kientéga sont revenus sur bon nombre d'obligations liées à la consommation du tô, qui ont choqué l'assistance, tant la réalité est désormais tout autre.

D'abord, l'on ne s'assied pas pour manger du tô de façon hasardeuse. Par ailleurs, en fonction du sexe, la manière de s'assoir est différente. « Les jeunes garçons doivent plier les jambes en rond, les filles en position droite latérale, et leurs mères en ciseaux », ressort-on des travaux des chercheurs. Ensuite, la manière dont le tô est déposé par la femme qui l'a préparé doit être soignée.

« Quand la femme dépose le tô à son mari, genou fléchi, elle maintient la main dessus jusqu'à l'autorisation du mari d'abandonner la saisie », a rappelé Dr Kouraogo dans un éclat de rire de la salle. « Si elle le dépose et s'en va, de mauvais esprits qui rodent peuvent y mettre le doigt et cela rendra son mari malade », a-t-il donné comme explication issue des recherches qu'ils ont menées.

À cela s'ajoute l'emplacement du tô et de la sauce qui doit l'accompagner. « Le tô est toujours posé à gauche et la sauce à droite de celui qui mange », ont décrit les chercheurs. Quatrièmement, une fois posé, le plat de tô ne doit pas être déplacé à un autre endroit pour être mangé. Cinquièmement, même en cas de transvasement, la position initiale du tô (haut et bas), soulignent les chercheurs, doit être conservée.

Sixièmement, un enfant ne doit jamais devancer ses aînés dans le plat. La conséquence au manquement à cette obligation, dit-il, est « la bastonnade et la privation de cette nourriture ».

Septièmement, pendant la consommation, les mains des coépouses ne doivent pas se croiser. Autrement, le sort du chef de famille est connu : « leur mari meurt », a lâché Dr Kouraogo. Huitièmement, la mastication doit se faire dans le silence. Autrement, on mange toujours la bouche fermée pour éviter d'indisposer les autres. En outre, on lèche les doigts un à un en commençant par le pouce, avant de replonger la main dans le tô. Dixièmement, on ne met jamais les quatre doigts dans la bouche. Onzièmement, le léchage des doigts doit se faire de manière silencieuse.

Douzièmement, la prise de la viande pendant le repas est interdite. Treizièmement, on mange toujours avec la main droite et en silence. Aussi, on ne se lève pas pendant le repas pour s'adonner à une autre activité, avant d'y revenir. Enfin, même rassasié, le plus jeune ne doit jamais quitter la table avant les aînés.

Selon les dires des deux chercheurs qui ont mené cette étude, tout cela relève du savoir-vivre dans nos sociétés et enseigne par la même occasion des valeurs telles que : la connaissance de la sacralité du tô, l'ordre et la discipline par la jeune génération, des règles de cordialité de la femme envers son mari.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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35 ans de la réunification allemande : Le Burkina Faso et l'Allemagne célèbrent une amitié fidèle et résiliente

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 23:00

À l'occasion du 35ᵉ anniversaire de la réunification de l'Allemagne, célébrée en différé le 7 novembre 2025 à Ouagadougou, l'ambassadeur d'Allemagne, Dietrich Becker, et le ministre burkinabè des affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, ont loué la solidité d'une coopération fondée sur la franchise, le respect mutuel et des réalisations tangibles. Les deux personnalités ont réaffirmé leur volonté commune de bâtir des passerelles entre les peuples, dans un esprit d'amitié et de solidarité.

Devant un parterre de membres du gouvernement, de diplomates, de représentants d'institutions et d'acteurs du développement, l'ambassadeur d'Allemagne au Burkina Faso, Dietrich Becker, a ouvert la cérémonie en rappelant la portée historique de la réunification allemande du 3 octobre 1990. « C'est un jour de joie. Après une révolution pacifique en Allemagne de l'Est, le 3 octobre 1990 marque la fin d'une division brutale qui avait déchiré des familles et privé une partie du peuple allemand de sa liberté. Après plus de 40 ans de séparation involontaire due à l'impérialisme russo-soviétique, le peuple allemand a pu décider lui-même de son destin », a-t-il déclaré.

Le diplomate est aussi revenu sur le parcours de son pays. Il a souligné que l'Allemagne d'aujourd'hui, forte de son histoire, œuvre pour la paix, le respect du droit international et la dignité des peuples. « L'Allemagne d'aujourd'hui, réunifiée, en a tiré des leçons et s'engage activement en faveur du droit international, dont le fondement est l'inviolabilité des frontières. Le développement du droit international et des droits humains constitue, en raison de ses propres expériences et de son histoire, un élément essentiel de la politique étrangère de l'Allemagne », a-t-il insisté.

Il a également réaffirmé que la qualité d'un partenariat se mesure à sa constance dans les temps difficiles, saluant la résilience de la coopération germano-burkinabè malgré les défis sécuritaires et géopolitiques actuels.

Coopération dynamique et multiforme

L'ambassadeur Becker a dressé un tableau concret des réalisations récentes du partenariat bilatéral, axé sur le développement durable, l'humanitaire et la culture. « Dans le secteur de l'eau et de l'assainissement, notre travail ensemble avec l'ONEA a permis à plus de 250 000 personnes supplémentaires d'être desservies en eau potable. En ce qui concerne l'agriculture, nous avons collaboré avec le ministère de tutelle dans l'aménagement de plus de 5 000 hectares de bas-fonds pour la riziculture et 80 000 emplois ont été créés dans la production d'anacarde », a-t-il énuméré.

Sur le plan énergétique, l'ambassadeur Dietrich Becker a annoncé le lancement prochain d'une centrale solaire de 30 MW à Bobo-Dioulasso, fruit d'une coopération entre la SONABEL et l'Allemagne, dont la mise en service prévue pour 2027 contribuera à renforcer la souveraineté énergétique du Burkina Faso.

À cela s'ajoutent des programmes de gouvernance locale, de cohésion sociale, notamment le soutien apporté à des communes pour la mobilisation de ressources financières et le renforcement de leur résilience.

Sans compter le volet aide humanitaire. « Notre soutien aux populations vulnérables et affectées par la crise sécuritaire reste considérable, plus de huit milliards de FCFA ont été mis à la disposition des acteurs humanitaires ces douze derniers mois », explique l'ambassadeur d'Allemagne pour qui « le Burkina Faso a droit à notre solidarité face à la catastrophe humanitaire provoquée par le terrorisme lâche qui touche toute la région sahélienne ».

La coopération s'étend aussi au domaine culturel et universitaire : échanges entre artistes, cours de langue de l'Institut Goethe, voyage de journalistes et partenariats entre universités burkinabè et allemandes…

Tout cela fait de l'Allemagne le premier partenaire bilatéral du Burkina Faso dans le domaine de la coopération au développement et l'un des principaux bras financiers des acteurs multilatéraux, affirme M. Becker. « Le soutien de l'Allemagne au développement du Burkina Faso se fait dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d'actions pour la stabilisation et le développement (PASD) du gouvernement burkinabè et dans une approche de Team Europe avec l'Union européenne et les autres États membres présents au Burkina », assure l'ambassadeur allemand.

Amitié et gratitude

Prenant la parole au nom du gouvernement, le ministre burkinabè des affaires étrangères Karamoko Jean-Marie Traoré a transmis les salutations du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, et exprimé la reconnaissance du peuple burkinabè au peuple allemand.

Le ministre burkinabè des affaires étrangères Karamoko Jean-Marie Traoré a transmis les salutations du président du Faso

« Je vous transmets les félicitations du président du Faso, qui me charge de vous dire toute la fierté qu'il ressent en suivant cette histoire de l'Allemagne, qui a su surmonter ses défis », a-t-il déclaré.

Dans un discours à la fois symbolique et émouvant, le ministre a comparé la chute du mur de Berlin à la lutte des peuples pour la paix et la cohésion. « La réunification pour nous est plus qu'un symbole d'unité. Elle nous invite certainement à réfléchir sur le nouvel usage qu'on va faire, utiliser des briques qui sont issues de ce mur pour construire des ponts, pour construire des passerelles », a-t-il dit.

Malheureusement, a-t-il regretté, il y a encore beaucoup de murs invisibles, et qui sont les plus difficiles à détruire. « Ces murs sont dans nos têtes, ces murs sont dans nos cœurs. Ces murs sont faits non pas de briques, mais souvent de haine, de mépris, de négligence, de manque de solidarité. Le Burkina Faso a ses murs très résistants, portés par les ennemis de la paix et de la concorde, et qui endeuillent les familles tous les jours. Cela fait dix ans que nous faisons face avec fierté et dignité au terrorisme », a-t-il résumé.

Il en a profité pour saluer tous les partenaires qui se tiennent aux côtés du Burkina dans ces moments difficiles. Parmi ces partenaires, l'Allemagne, dont il a salué le soutien constant à travers la mise en œuvre de projets concrets qui ont engendré des résultats dans des domaines comme la santé, la formation, l'agriculture : « Des communes ont changé de visage, des communautés ont changé de situation, des hommes et des femmes ont changé leurs vies. »

Franchise et respect mutuel

Au-delà des chiffres et des projets, les deux orateurs ont mis en avant une vision commune de la coopération internationale, fondée sur le respect de la souveraineté, l'égalité et la solidarité.

Pour le ministre Traoré, « dans la difficulté, on arrive à savoir qui est vraiment notre ami et qui ne l'est pas. Je pense qu'aujourd'hui, le fait que vous soyez ici aujourd'hui, que nous célébrions cette cérémonie, montre que nous vivons cette amitié. »

A noter qu'au cours de la célébration du 35ᵉ anniversaire de la réunification allemande à Ouagadougou, l'association AMPO, une organisation allemande présente au Burkina Faso depuis trente ans, a été magnifiée pour son œuvre au profit des personnes et des enfants vulnérables.

D.T. Sawadogo
Lefaso.net

Photos : Burkina 24

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Port sec de Bobo-Dioulasso : Le Premier ministre inaugure les infrastructures de l'extension et de la réhabilitation

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 22:20

Ce lundi 10 novembre 2025, le Premier ministre, chef du gouvernement, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, à la tête d'une forte délégation a procédé à l'inauguration des infrastructures de l'extension et de la réhabilitation du port sec de Bobo-Dioulasso. La cérémonie d'inauguration de ces infrastructures a eu lieu sur le site du port sec à Bobo-Dioulasso.

Ce projet d'extension et de réhabilitation des infrastructures du port sec de Bobo, c'est selon le chef de projets AGETIB, Paul Tougma, la réalisation d'environ 3 km de voiries internes de circulation en béton armé continu (BAC) ; la pose d'environ 7,00 km de bordures tout type confondu ; la fourniture et la pose de pavées de 6 cm pour trottoirs et ilots ; l'aménagement de 10 000 m² d'espace vert et 13 000 m² d'espace gravillonné ; l'aménagement de 270 000 m2 de plateformes de stationnement de camions revêtues en enduit superficiel ; la réalisation d'environ 3 km de canaux d'assainissement et de drainage des eaux pluviales entièrement couvert ; la réalisation d'environ 5,7 km de caniveaux techniques couverts ; l'aménagement d'environ 5,00 km de réseau électrique et éclairage public ; la réhabilitation du réseau de 5 728 ml de conduites d'AEP plus la sécurité-incendie.

Au volet bâtiment poursuit-il, divers travaux ont été entrepris, notamment la remise à neuf des anciens bâtiments au nombre de 25 ; l'édification de nouveaux bâtiments, dont un bâtiment multiservices comprenant 12 services et un bloc sanitaire, un bâtiment dédié à la chambre de commerce composé de 35 bureaux, un bâtiment pour la douane spécialisée regroupant 45 bureaux, deux magasins avec une capacité de stockage de 8 000 à 20 000 tonnes chacun, l'installation de 35 caméras de surveillance ; l'acquisition et l'installation d'un pont-bascule de 100 tonnes. Il fait remarquer que AGETIB a été le maître d'ouvrage délégué et avait pour compte la gestion de la mission de contrôle qui a en charge le suivi de tous les travaux.

La coupure du ruban, synonyme d'inauguration des infrastructures d'extension et de réhabilitation.

Prenant la parole, le directeur général de la CCI-BF Seydou Kelir Tou a rappelé que la Chambre de commerce est un établissement public de l'État à caractère professionnel, qui a pour vocation d'accompagner les opérateurs économiques dans le cadre de l'exercice de leur métier, chose qui ajoute-t-il, permet à l'État de collecter des ressources. Il insiste que c'est à la chambre de commerce de réaliser des infrastructures de soutien aux activités des opérateurs économiques.

« C'est dans ce cadre que le port sec de Bobo, dont le terrain a été obtenu en 1980, a permis de réaliser une première tranche sur une superficie de 19 hectares ayant coûté 7,5 milliards de FCFA, et la deuxième phase que nous venons d'inaugurer, commencé en 2021 pour s'achever maintenant concerne 21 hectares donc les 40 hectares sur 120 concernés pour l'activité de facilitation des activités des opérateurs économiques en termes d'import-export » a-t-il éclairé.

Le Premier ministre et sa délégation attentifs aux explications de la maquette du port sec de Bobo-Dioulasso.

Il précise qu'à l'époque, cette infrastructure a été réalisée parce que la première qui existait à savoir Ouaga Gare était assez exiguë. Pour preuve, il souligne qu'avant le déménagement de la gare à Bobo avec le port sec en 2010, la Douane réalisait un chiffre d'affaires d'environ 38 milliards FCFA. Mais avec l'augmentation des capacités d'accueil des marchandises se félicite le DG de la CCI-BF, elle a réalisé en 2024, 220 milliards de recettes au profit des caisses de l'État. Il précise que la construction, suivie de l'extension et de la réalisation ont permis de créer 600 emplois directs et indirects, traitant environ 2,5 million de tonnes de marchandises par an, transportées par plus de 55 mille camions, plus de 6 mille véhicules d'occasion traités sur cette plateforme. Il qualifie cet événement de majeur car, il contribue à augmenter les capacités d'accueil et de traitement des marchandises, à faciliter les activités des opérateurs économiques de la région du Guiriko et environnant.

Le DG de la douane, le Dr Yves Kafando, ses collègues de Bobo et de l'administration douanière sont animés d'un sentiment de joie. Ce joyau dit-il, vient offrir un cadre propice qui va permettre aux collègues d'être dans des conditions optimales pour la collecte des recettes. « Lorsque vous avez des conditions nécessaires pour accomplir une formalité douanière, cela va impacter positivement le commun des recettes. Nous pensons travailler dans le sens de la perpétuité du partenariat avec la chambre de commerce » foi du DG Yves Kafando.

Photo de famille pour la postérité.

Président de la délégation spéciale consulaire de la CCI-BF, Roland Achille Sow indique qu'ils ont profité de la première journée de la 22e édition de la rencontre gouvernement/secteur privé pour inaugurer l'extension du port sec multimodal de Bobo-Dioulasso et montrer aux autorités qu'au-delà des missions régaliennes de la CCI-BF, il y a aussi des missions de logistique. Cet espace pour lui, c'est essentiellement, 40 hectares d'aménagement divers, des bureaux pour les transitaires, la douane, la chambre de commerce, et la gestion des conteneurs. Il souligne que le rôle dynamique de la CCI-BF c'est de permettre d'avoir des infrastructures marchandes pour les opérateurs économiques, les commerçants, le secteur privé de manière générale afin qu'il y'ait une fluidité dans le trafic qui passe dans le pays.

À noter que le PM a saisi cette occasion pour offrir au peloton de la gendarmerie nationale des moyens roulant composés de 25 motos et d'une pick-up.

Djaryigo Diarra
Lefaso.net

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Burkina : L'Examen classant national, le « Plan 1000x5 » pour transformer le système de santé

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 22:12

Le ministère en charge de la santé et celui de l'Enseignement supérieur ont animé conjointement une conférence de presse pour présenter les grandes orientations et les innovations introduites avec l'adoption de l'Examen classant national (ECN). C'est un instrument central dans la mise en œuvre du « Plan 1000x5 », une initiative présidentielle pour la santé. La rencontre avec les médias a eu lieu ce lundi 10 novembre 2025, à Ouagadougou.

Le « Plan 1000x5 » est une réforme majeure du système de soins au Burkina Faso. Elle ambitionne de former et de déployer sur tout le territoire national 1 000 spécialistes de santé par an pendant cinq ans, soit 5 000 spécialistes d'ici à 2030. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative présidentielle pour la santé. Elle vise à garantir à chaque Burkinabè un accès équitable à des soins de qualité, partout sur le territoire.

Le Plan « 1 000x5 » répond à un double impératif. Il s'agit de corriger le déficit structurel en spécialistes médicaux, pharmaceutiques et odontologiques et de renforcer la souveraineté sanitaire nationale à travers une planification cohérente de la formation, du recrutement et du déploiement des compétences, selon le secrétaire général du ministère en charge de l'enseignement supérieur, le Pr Samuel Paré.

L'Examen classant national (ECN) est un des outils clés de mise en œuvre du « Plan 1 000x5 ». Mais c'est un examen qui, en soi, constitue une réforme majeure du système d'enseignement des sciences de la santé. Institué par arrêté conjoint n°2025/MESRI/MS du 4 février 2025, l'Examen classant national est une épreuve marquant la fin du 2ᵉ cycle des études médicales (6ᵉ année) à l'issue de laquelle les apprenants sont classés par ordre de mérite afin de choisir leurs domaines de spécialisation et ainsi de poursuivre ces études en qualité de résidents.

L'ECN vise quatre objectifs majeurs. Il s'agit de sélectionner les candidats à la formation spécialisée sur la base du mérite, de l'équité et de la transparence, d'harmoniser les normes de formation et de les conformer aux standards et exigences nationaux et internationaux, d'aligner les offres de formation des spécialités sur les besoins planifiés du système de santé burkinabè et de renforcer la synergie d'actions des ministères en charge de l'enseignement supérieur et de la santé dans la réforme et la gouvernance du dispositif sanitaire », a indiqué M. Paré.

Le secrétaire général du ministère en charge de l'Enseignement supérieur en blanc avec le micro et celui de la Santé à gauche en bleu

Dans la mise en œuvre du plan qui a une durée de 5 ans, le gouvernement a prévu de concentrer les efforts sur les trois premières années (2025-2028). Cela est considéré comme la phase critique du Plan 1 000x5. Cette période est stratégique, car elle doit permettre : de mettre en place le cadre institutionnel et technique de la réforme, d'augmenter significativement le nombre de spécialistes de la santé en formation dans les disciplines prioritaires, d'opérationnaliser les premiers dispositifs de répartition et de rétention des compétences au niveau national, selon le secrétaire général du ministère en charge de l'enseignement supérieur.

Le secrétaire général du ministère de la Santé, Joël Arthur Kiendrebéogo, a souligné que désormais l'ECN est la seule voie pour accéder à la spécialisation au Burkina Faso. « Désormais, l'ECN est la voie pour accéder à la spécialisation au Burkina Faso. Il n'y aura plus d'autres voies pour accéder à la spécialisation. Il n'y aura plus de probatoire. Les probatoires seront réservés aux étrangers. Il faut faire la distinction entre le plan 1 000x5 et l'examen classant national. Le plan 1 000x5 c'est en soutien à l'initiative présidentielle pour la santé pour une durée de 5 ans. Alors qu'après les 5 années, l'ECN va continuer comme plan de formation des spécialistes burkinabè. Dans le plan 1 000x5, il est prévu que tout le monde ait la bourse. Mais à ce stade, nous ne pouvons pas garantir qu'après le plan 1 000x5 ceux qui prendront part à l'ECN auront systématiquement une bourse », a expliqué le secrétaire général du ministère de la Santé.

Il a d'ailleurs invité les étudiants et médecins généralistes à passer le test. Car, d'après lui, d'ici 10 ans, on ne parlera plus de médecins généralistes. Tout médecin sera dans une spécialité.

Pour cette première édition de l'ECN, une page numérique a été mise en place sur la plateforme numérique intégrée Campus Faso pour gérer l'ensemble du processus, depuis les inscriptions jusqu'à la publication des résultats. Les épreuves sont élaborées sous la supervision d'un comité scientifique indépendant, garant de la rigueur et de l'objectivité du concours.

La première édition de l'Examen classant national est prévue les 15 et 16 novembre 2025, sur le campus de l'université Joseph Ki-Zerbo.

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Burkina : Une formation au profit des journalistes pour dynamiser l'information économique dans l'UEMOA

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 22:04

La Société africaine d'ingénierie et d'intermédiation financière (SA2IF) poursuit son engagement en faveur de la vulgarisation de l'information boursière et financière. Dans cette dynamique, elle a tenu sa deuxième session de formation dédiée aux journalistes économiques, sous la présidence de la représentante du directeur général de la SA2IF, Colette Ouédraogo/Rouamba. C'était le jeudi 6 novembre 2025, à Ouagadougou.

La formation initiée par la SA2IF représente un levier essentiel pour renforcer les compétences des journalistes dans le traitement de l'information économique et financière, encore jugée trop technique pour le grand public. En outillant les professionnels des médias à mieux analyser et vulgariser les données boursières, elle contribue directement à une meilleure éducation financière des populations. À terme, cette initiative participe à dynamiser le marché financier régional, en renforçant la transparence, la confiance des investisseurs, et la participation citoyenne à l'économie formelle.

Un acteur clé de la promotion du marché financier régional

Dans son allocution, la représentante du directeur général de la SA2IF, Colette Ouédraogo/Rouamba a d'abord exprimé son immense satisfaction de voir se renouveler cette initiative. Elle a salué la mobilisation des professionnels des médias ainsi que la présence des partenaires stratégiques du marché financier régional, dont la Bourse régionale des valeurs mobilière (BRVM), et l'Association professionnelle des sociétés de gestion et d'intermédiation (APSGI).

« Notre mission est d'offrir des solutions de gestion performantes et transparentes tout en bâtissant une relation de confiance durable avec nos partenaires », Colette Ouédraogo/Rouamba, représentante du directeur général de la SA2IF

Rappelant la vocation de la SA2IF, société agréée par l'Autorité des marchés financiers de l'UEMOA depuis août 2022, la représentante du directeur général a mis en avant son expertise dans la gestion financière et les placements stratégiques. Avec une présence consolidée à Ouagadougou et un bureau de liaison à Abidjan, l'entreprise ambitionne de rendre le marché financier de la BRVM plus accessible au grand public.

Les médias, catalyseurs de confiance et de transparence

Face à l'évolution rapide des marchés financiers dans la zone UEMOA, la formation des journalistes apparaît comme un levier essentiel pour une meilleure éducation économique. La représentante de la SA2IF a souligné que la qualité du traitement médiatique contribue fortement à la confiance des investisseurs et à une participation accrue des populations.

Mais l'analyse des données financières, souvent très techniques, reste un défi pour nombre de journalistes. D'où la pertinence de la formation, qui vise à leur donner les compétences nécessaires pour décrypter et diffuser l'information avec précision, pédagogie et responsabilité.

Les participants à la deuxième session de formation initiée par la SA2IF sur le décryptage des rapports financiers des sociétés cotées à la Bourse

Une collaboration durable au service de l'éducation financière

À travers ce programme de renforcement des capacités, la SA2IF affiche sa volonté de soutenir activement les médias spécialisés dans la finance, tout en consolidant son rôle d'acteur engagé dans la promotion du marché régional.

« Nous croyons fermement qu'un secteur médiatique bien outillé contribuera davantage à la transparence économique et à la valorisation des instruments financiers dans notre espace communautaire », a déclaré Colette Ouédraogo, tout en formulant le vœu que les retombées de cette session se ressentent dans la pratique quotidienne du journalisme économique.

Une meilleure vulgarisation de l'information financière

À sa suite, le directeur de l'Antenne nationale de la BRVM au Burkina Faso, Davy Soubeiga, a salué l'initiative, en parfaite adéquation selon lui, avec la vision de l'institution qu'il représente. Une vision de faire de la finance, un levier de développement inclusif.

« La profondeur, le dynamisme et la performance de notre marché reposent en grande partie sur la qualité de l'information disponible, sa crédibilité et sa bonne compréhension par le public », Davy Soubeiga, directeur de l'Antenne nationale de la BRVM au Burkina Faso

Il a insisté sur le rôle stratégique des journalistes économiques qu'il qualifie « d'acteurs indispensables de la transparence ».

Le responsable de la BRVM a rappelé que la bourse régionale, présente dans les huit pays de l'UEMOA, constitue aujourd'hui un instrument majeur d'intégration financière et une plateforme essentielle de mobilisation de l'épargne au profit des entreprises. Pour que cette mission porte pleinement ses fruits, estime-t-il, les citoyens devraient comprendre l'intérêt et le fonctionnement du marché, mais aussi la portée des informations transmises par les sociétés cotées.

Former pour renforcer la culture boursière dans l'UEMOA

« Les états financiers sont une mine de connaissances sur la santé économique de nos entreprises. Encore, faut-il être capable de les décrypter », a poursuivi monsieur Soubeiga, convaincu que la formation permettra de donner aux journalistes les outils nécessaires à cet effet. Cela, afin de pouvoir analyser et restituer l'information de façon claire, fiable et utile.

La BRVM accorde, a-t-il expliqué, une attention particulière au renforcement des capacités de l'ensemble des acteurs de l'écosystème financier, à savoir notamment les entreprises, investisseurs, intermédiaires, et surtout les médias, véritables passerelles entre le marché et la population.

Selon lui, ce travail collaboratif doit contribuer à bâtir un marché plus crédible, plus attractif et mieux compris, condition essentielle pour attirer davantage de capitaux vers les projets porteurs du continent.

Davy Soubeiga a félicité la SA2IF pour son leadership, et exhorté les participants à tirer le meilleur profit des enseignements dispensés. « Vos analyses et vos publications donnent vie aux chiffres et rapprochent la finance des citoyens », a-t-il conclu, souhaitant que cette session consolide durablement la culture boursière au Burkina Faso et dans l'ensemble de l'union.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Santé : Neuf médecins en ophtalmologie renforcent leurs compétences sur la rétine et le glaucome

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 21:31

Le Centre médical ophtalmologique Masroor a abrité, le samedi 8 novembre 2025, la cérémonie de clôture d'une formation approfondie en ophtalmologie consacrée aux modules de la rétine médicale et du glaucome.

Cette formation, initiative conjointe du centre et de l'ONG Light for the World, s'inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités des spécialistes burkinabè en santé oculaire.

La session, étalée sur deux semaines, du 21 juillet au 1ᵉʳ août 2025, a permis à neuf médecins ophtalmologistes de perfectionner leurs connaissances et d'acquérir des compétences pratiques.

Le directeur général du Centre Masroor, le Dr Idrissa Kaboré, a salué la tenue de cette session qu'il a qualifiée de jalon important dans la mission collective d'amélioration de la santé visuelle au Burkina Faso. Il a exprimé sa gratitude à Light for the World, partenaire de longue date du centre, pour son engagement constant dans le domaine de la santé oculaire. Il n'a pas manqué de rendre hommage au professeur Jean Diallo, coordinateur de la formation.

Le directeur pays de Light for the World, Etienne Bagré, a, pour sa part, salué la collaboration exemplaire qui démontre la volonté commune de bâtir un système de santé oculaire performant et durable. Il a souligné que cette formation constitue un projet pilote réussi, qui confirme qu'il est possible de former efficacement au Burkina Faso grâce à l'expertise et aux infrastructures locales.

Ils sont au total neuf à avoir bénéficié de cette formation

« Nous sommes une organisation non gouvernementale qui agit dans un des domaines de la santé oculaire et le constat est qu'il y a des pathologies dont la prise en charge est une préoccupation importante parce que soit elle n'est pas maîtrisée, soit il y a manque d'équipements ou de connaissances. Nous avons estimé qu'il était important de faire le focus sur ces questions en offrant l'opportunité aux spécialistes à travers des compétences pour une meilleure prise en charge. Toute initiative nouvelle comporte toujours quelques défis, mais globalement nous avons pu, grâce à une approche de communication régulière et des discussions avec notre partenaire du centre Masroor, développer l'initiative qui a été conduite avec succès et qui permet aujourd'hui de célébrer une innovation dans le domaine du renforcement des capacités de nos spécialistes en ophtalmologie. Je voudrais saluer l'ensemble des acteurs qui s'y sont impliqués, en particulier le directeur général du centre, mais aussi les différents collaborateurs et formateurs impliqués dans l'initiative. Et à cet égard, nous sommes également reconnaissants au Pr Jean Wenceslas Diallo pour la dynamique qu'il a impulsée en étant à la fois formateur, mais aussi facilitateur, parce qu'il a créé la connexion entre Light for the World et le centre médical Masroor. La formation est une préoccupation permanente, car nous n'apprenons jamais suffisamment. Donc tant qu'il y a des opportunités de développer des initiatives, nous le ferons car c'est notre mission, c'est notre mandat et nous n'entendons pas nous arrêter à cette première expérience », a indiqué le directeur pays de Light for the World, Etienne Bagré.

« Nous sommes très ravis, en plus d'être bénéficiaires, d'avoir des compétences pour donc servir mieux nos patients », a déclaré l'un des bénéficiaires

Venus des centres hospitaliers de Banfora, Fada, Dédougou, Gaoua, Kaya, Manga, Tenkodogo, du Centre hospitalier universitaire Sourou Sanou de Bobo Dioulasso et du Centre ophtalmologique de Zorgho, les neuf nouveaux diplômés ont tenu à remercier les initiateurs de cette formation.

« Nous sommes très ravis, en plus d'être bénéficiaires, d'avoir des compétences pour donc servir mieux nos patients qui vont venir vers nous. Avec les moyens que, bien sûr, nous avons à notre disposition. C'est vrai qu'elle a eu lieu en si peu de temps, mais nous avons sérieusement appris parce que nous avons profité d'un plateau technique où il y avait pas mal de matériel de pointe qui nous a appris les nouvelles techniques en termes de prise en charge sur le plan de la pathologie du glaucome et aussi de la rétine médicale », a souligné un des bénéficiaires, Souleymane Koussé.

Le coordinateur de la formation est revenu sur les motivations ayant conduit au choix des modules de glaucome et de rétine. Il a rappelé que le glaucome, « voleur silencieux de la vue », touche entre 5 et 7 % de la population burkinabè et demeure une pathologie complexe qui nécessite un diagnostic précis et un suivi rigoureux.

« Le glaucome touche entre 5 et 7 % de la population burkinabè et demeure une pathologie complexe qui nécessite un diagnostic précis et un suivi rigoureux », Pr Jean Wenceslas Diallo

« Nous avons choisi des modules en ophtalmologie qui nous paraissent les plus importants, aussi bien dans notre pratique quotidienne que dans la sévérité de ces affections. Le glaucome est une maladie qui rend aveugle et concerne à peu près 5 à 7 % des Burkinabés. Il est donc important que l'ophtalmologiste maîtrise le diagnostic, mais également le traitement. Ici à Masroor, il y a un plateau technique qui permet d'avoir un bon diagnostic, parce qu'ils ont des outils qui ne sont pas disponibles là où ces médecins travaillent. Donc ils ont appris à utiliser des outils pour faire le diagnostic et des moyens pour pouvoir traiter. La rétine est également une partie de l'œil qui abrite des maladies qui peuvent entraîner la perte de la vision pour les drépanocytaires, les diabétiques et bien d'autres. Il est donc important pour l'ophtalmologiste également de s'outiller dans ce sens-là. Grâce à cet appui de Light for the World qui travaille dans notre pays depuis plusieurs années, nous avons réussi à former neuf ophtalmologistes, ce qui représente plus de 10 % des ophtalmologistes au Burkina, donc nous ne pouvons que les remercier, les encourager à poursuivre et aussi remercier le centre médical Masroor qui offre son plateau technique pour qu'on puisse renforcer les connaissances et les compétences de nos jeunes médecins », a renchéri le coordinateur de la formation, Pr Jean Wenceslas Diallo.

En rappel, Light for the World est une organisation non gouvernementale internationale de développement spécialisée sur le handicap. Elle a ouvert son bureau pays au Burkina Faso en 2009.

Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Elumelu entame une tournée panafricaine pour promouvoir l'entrepreneuriat, les infrastructures et la croissance inclusive

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 21:18

Le président du groupe United Bank for Africa (UBA) et fondateur de la Tony Elumelu Foundation, Tony O. Elumelu CFR, fervent défenseur de l'africapitalisme et d'un leadership transformateur du secteur privé, entreprendra cette semaine une tournée de travail à fort impact en Afrique de l'Est, centrale et australe.

Cette visite dans plusieurs pays souligne l'engagement indéfectible de UBA à renforcer la résilience économique, à autonomiser les entrepreneurs et à ouvrir des opportunités d'investissement pour soutenir le développement durable du continent.

La tournée couvrira des pays clés, dont le Kenya, la République du Congo (Brazzaville), l'Ouganda, la Zambie, le Mozambique, le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). L'agenda d'Elumelu comprendra des rencontres de haut niveau avec les présidents de ces pays, des décideurs publics, des dirigeants d'entreprise et des jeunes innovateurs, afin de discuter de stratégies de collaboration pour le financement des infrastructures, l'inclusion numérique et l'entrepreneuriat porté par les jeunes. Ces discussions visent à tirer parti du dividende démographique de l'Afrique, où plus de 60 % de la population a moins de 35 ans, et à positionner le continent comme un moteur mondial d'innovation et de prospérité.

« L'histoire de l'Afrique est celle d'un potentiel immense, et il est temps que nous nous l'appropriions », a déclaré Tony Elumelu. « À travers cette tournée, UBA ne fait pas que visiter ces nations dynamiques ; nous déclenchons des partenariats qui auront un impact réel. Nous devons construire ensemble des fondations résilientes. Cela signifie autonomiser nos entrepreneurs, combler les lacunes en matière d'infrastructures et créer une prospérité partagée pour les générations à venir. »

La tournée s'appuie sur l'héritage de UBA en tant que Banque africaine d'envergure mondiale. Parmi les réalisations récentes figure la publication du livre blanc de UBA, Banking on Africa's Future : Unlocking Capital and Partnerships for Sustainable Growth, qui appelle à une augmentation des investissements directs étrangers dans les actifs verts et dans le développement du capital humain.

Cette démarche stratégique intervient à un moment crucial, alors que le PIB de l'Afrique devrait atteindre 2,6 billions de dollars d'ici 2030, porté par des secteurs tels que les télécommunications, les technologies de l'éducation et les biens de consommation. En renforçant ses liens avec des partenaires mondiaux, UBA vise à faciliter 50 milliards de dollars de flux commerciaux et d'investissements au cours des cinq prochaines années.

United Bank for Africa Plc (UBA) est l'une des principales institutions financières du continent, offrant une valeur exceptionnelle à ses clients dans 20 pays africains ainsi que sur les marchés mondiaux des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et des Émirats arabes unis.

En tant que banque Africaine d'envergure mondiale, UBA connecte entreprises et investisseurs à des opportunités de transformation sur le continent, stimulant l'innovation dans la banque numérique, la finance durable et la croissance inclusive. Engagée envers l'africapitalisme, UBA soutient l'avenir de l'Afrique grâce à des partenariats stratégiques et à l'accompagnement entrepreneurial.

Categories: Afrique

Décès de TAPSOBA Lassané : Remerciements et faire-part des petites funérailles

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 21:00

Son Excellence Naaba Sigri, Chef du Canton de Tuili,

Les familles TAPSOBA, ZIDA, TIENDRÉBÉOGO, OUEDRAOGO, CONOMBO, POUGNOGO, ILBOUDO, BONKOUNGOU,

Messieurs Joseph Tanga TAPSOBA et Albert TAPSOBA à la SOFICO,

Monsieur François TAPSOBA,

Les enfants : Éric Issaka TAPSOBA, Député à l'Assemblée Législative de Transition (ALT),
Pascal, Gilbert, Awa,

ET les petits-enfants,

Les familles alliées TASSEMBEDO, TOURÉ, YANOGO, COMPAORÉ, OUEDRAOGO, SIMPORÉ, ILBOUDO, KAFANDO,

À Tuili, Ouagadougou, France, États-Unis,

Et la veuve TAPSOBA / TASSEMBEDO Lougtiga Pauline, à Tuili / Kuilsin,

ont la profonde douleur de vous faire part du rappel à Dieu de leur grand-père, père, frère, beau-père, beau-frère et époux,

TAPSOBA Lassané
survenu le samedi 8 novembre 2025, à l'âge de 86 ans.

La famille exprime sa profonde gratitude à toutes celles et à tous ceux qui, de près ou de loin, ont manifesté leur compassion, solidarité et soutien lors de l'inhumation, qui a eu lieu le dimanche 9 novembre 2025 à Tuili / Kuilsin, dans la province du Bazèga.

Par ailleurs, elle convie parents, amis, connaissances et alliés à prendre part aux petites funérailles (peu-sakré), qui se tiendront le mercredi 12 novembre 2025, à partir de 8 heures, à Tuili / Kuilsin.

Que les mânes des ancêtres et Dieu Tout-Puissant vous le rendent au-delà de vos espérances.

Que l'âme du petit-fils de Tansoaba Kiéma repose en paix.

Categories: Afrique

FIRST Global Challenge 2025 : 4 jeunes innovateurs de Gobelab hissent haut le drapeau du Burkina Faso

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 18:30

Quatre jeunes Burkinabè formés par l'association Gobelab (le laboratoire du futur) ont décroché la médaille d'or au FIRST Global Challenge 2025, la plus grande compétition mondiale de robotique, tenue cette année au Panama. Dans cet entretien accordé à Lefaso.net, Odilon Simporé, cofondateur et président de Gobelab Burkina, revient sur cette victoire historique, les défis rencontrés, et l'ambition de son organisation : former mille jeunes innovateurs d'ici à 2030.

Lefaso.net : Pouvez-vous présenter brièvement l'association Gobelab et ce qui a motivé sa création ?

Odilon Simporé : Gobelab est une structure qui a pour vocation de promouvoir les nouvelles technologies auprès de la jeunesse et de sensibiliser à leur bon usage. L'association a vu le jour en 2019, à la suite de la fusion de deux importantes communautés technologiques burkinabè : le Google Developer Group (GDG Burkina) et le Geek Developer Network (GDN), qui rassemblait plus de deux mille cinq cents passionnés d'informatique. Depuis sa création, Gobelab s'emploie à former les jeunes dans des domaines variés tels que la robotique, l'informatique, la création de jeux vidéo, le développement d'applications et de solutions numériques. Elle met également un accent particulier sur la promotion de la culture STEAM, c'est-à-dire Science, Technology, Engineering, Art and Mathematics, afin de susciter dès le plus jeune âge l'intérêt pour les disciplines scientifiques et techniques.

Quelles sont les principales activités ou programmes menés par Gobelab ?

Gobelab mène plusieurs activités axées sur la formation et l'innovation technologique. Nous organisons des sessions de formation en programmation et en robotique, et chaque année, nous participons au concours international de robotique FIRST Global Challenge, où nous envoyons cinq élèves pour représenter le Burkina Faso. Nous proposons également des formations en intelligence artificielle, en développement de jeux vidéo et en conception de solutions éducatives innovantes destinées à rendre l'apprentissage plus interactif et attractif.

Vous avez un objectif de former 1 000 futurs innovateurs d'ici 2030. Où en êtes-vous ?

Cet objectif avance bien. Depuis 2019, nous avons déjà formé de nombreux jeunes et certains d'entre eux sont aujourd'hui devenus formateurs à leur tour. Nous avons aussi noué des partenariats, notamment avec Simplon Burkina, dans le cadre du programme Tech for Kids. Ce programme vise à initier les plus jeunes à la robotique, à la programmation et à l'intelligence artificielle. Toutes ces initiatives nous rapprochent progressivement de notre ambition de former mille innovateurs d'ici à 2030.

À combien de concours avez-vous déjà participé jusque-là ?

Nous avons déjà participé à six compétitions internationales. En 2019, nous avons remporté la médaille du robot le plus sécurisé. En 2020 et 2021, nous avons obtenu respectivement une médaille d'argent et une médaille de bronze. Enfin, en 2025, nous avons décroché la médaille d'or au Panama. Cette évolution montre la progression constante de notre équipe et la qualité du travail fourni au fil des années.

Odilon Simporé, cofondateur et président de Gobelab Burkina, plaide pour une meilleure reconnaissance des talents technologiques locaux

Que représente la médaille d'or remportée par quatre de vos élèves au FIRST Global Challenge 2025 à Panama ?

Cette médaille d'or est une immense fierté pour nous et pour le Burkina Faso. Le FIRST Global Challenge rassemble chaque année plus de 190 pays autour de la robotique. Voir nos élèves décrocher la médaille d'or est une grande récompense pour leur travail, leur rigueur et leur détermination. C'est aussi une reconnaissance du potentiel et du talent des jeunes Burkinabè. Nous espérons que cette victoire inspirera d'autres enfants à suivre la même voie.

Sur quelle base avez-vous été déclarés vainqueurs et comment s'est déroulée la compétition ?

Le thème du FIRST Global Challenge 2025 était « Restaurer la biodiversité ». Les équipes devaient collecter des éléments symbolisant la biodiversité, appelés biodiversity units, et les remettre à des joueurs chargés de les placer dans des zones spécifiques. Le robot devait également franchir des obstacles représentant les menaces pesant sur la biodiversité, comme les feux de brousse, et grimper sur une corde dans les trente dernières secondes, pour illustrer les objectifs mondiaux de développement. Nous avons opté pour une stratégie hybride en construisant un robot polyvalent, capable d'être performant dans toutes les épreuves. Cette approche équilibrée s'est révélée payante et nous a permis de remporter la médaille d'or.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées avant ou pendant la compétition ?

Nous avons rencontré plusieurs difficultés. L'une des plus importantes concernait la conciliation entre les cours et la préparation du concours, car les élèves devaient à la fois se concentrer sur leurs études et sur la construction du robot. Le financement et la logistique ont également constitué un défi majeur, notamment pour le transport, le matériel et l'hébergement, qui ont souvent été assurés grâce à de petites contributions internes. À cela se sont ajoutées des contraintes douanières, car il a fallu démonter le robot pour le transport puis le remonter entièrement sur place, sans pause, juste avant la compétition. Enfin, la participation de nouveaux élèves, qui découvraient cet univers pour la première fois, a nécessité un important travail d'adaptation. Malgré toutes ces difficultés, l'équipe a fait preuve de courage et de solidarité, ce qui lui a permis de surmonter chaque obstacle.

Le robot conçu par les élèves de Gobelab pour le FIRST Global Challenge 2025, sur le thème « Restaurer la biodiversité »

Selon vous, qu'est-ce qui a fait la différence et permis à vos élèves de décrocher cette médaille d'or ?

Ce qui a véritablement fait la différence, c'est l'état d'esprit des enfants. Ils n'ont jamais abandonné malgré les épreuves. Ils ont toujours cherché des solutions, fait des recherches et proposé des améliorations pour perfectionner leur robot. Leur persévérance, leur créativité et leur mentalité de battants ont été déterminantes. Le mérite revient entièrement à ces jeunes, qui ont fait preuve d'un engagement exemplaire et d'une passion sincère pour ce qu'ils faisaient.

Quelle a été la réaction du public, des familles ou des autorités à leur retour ?

Les enfants ont été chaleureusement accueillis par leurs parents, très fiers de leur réussite. Cependant, il n'y a pas encore eu de reconnaissance officielle ni de communication institutionnelle autour de leur exploit. Nous espérons que cette victoire sera mieux valorisée et qu'elle suscitera une plus grande attention de la part des autorités et du grand public.

Avez-vous reçu un soutien des autorités burkinabè ?

Non, malheureusement. Depuis 2019, nous avons entrepris plusieurs démarches auprès des autorités, mais elles n'ont pas encore abouti. Malgré l'absence de soutien officiel, nous restons déterminés à poursuivre nos activités et à accompagner les jeunes dans leur passion pour la technologie et la robotique. Notre motivation ne dépend pas du soutien extérieur, mais de la conviction que chaque enfant peut devenir un acteur du changement à travers la science.

Quel impact cette victoire aura-t-elle sur la visibilité de Gobelab et sur la promotion des STEAM au Burkina Faso ?

Nous pensons que cette victoire renforcera la visibilité de Gobelab et encouragera davantage de jeunes à s'intéresser aux sciences et aux technologies. Elle contribuera aussi à promouvoir l'estime de soi chez les jeunes Burkinabè en leur montrant qu'ils sont capables de rivaliser avec les meilleurs au monde. Nous espérons que cette réussite incitera les autorités à reconnaître la robotique comme un sport technologique à part entière et à soutenir la création de compétitions nationales pour encourager la relève.

L'équipe burkinabè de robotique, lauréate du FIRST Global Challenge 2025

Quels sont vos prochains grands projets ?

Nous avons plusieurs projets en perspective. Nous prévoyons de présenter les robots et les médailles dans différentes écoles afin d'inspirer d'autres enfants et de leur faire découvrir la robotique. Nous souhaitons également sensibiliser les autorités à l'importance de ces initiatives pour le développement de la jeunesse et du pays. Par ailleurs, nous envisageons la création de robots utiles, notamment pour le ramassage de déchets dans les établissements scolaires, afin de démontrer que la robotique peut être un outil concret au service de la société.

Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes intéressés par la science et la technologie ?

Je leur dirais de ne jamais abandonner. Même sans soutien, il faut persévérer et continuer à croire en ses idées. Chaque réalisation, aussi modeste soit-elle, attire toujours l'attention et peut inspirer d'autres personnes. L'important est de rester passionné, constant et confiant, car le travail finit toujours par porter ses fruits.

Avez-vous un dernier mot ou un appel à lancer ?

Je voudrais lancer un appel aux autorités pour qu'elles accordent plus d'attention aux initiatives comme la nôtre. Il est important de soutenir les jeunes qui s'investissent dans les domaines de la robotique, de l'intelligence artificielle et de la technologie en général. Nous sommes disposés à collaborer pour créer un cadre favorable à leur formation, à leur créativité et à leur épanouissement.

Entretien réalisé par Anita Mireille Zongo (stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Le numérique à l'école : Le Dr Ali Toé ouvre la voie à une intégration éthique des smartphones à travers sa soutenance de thèse

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 17:32

Le vendredi 7 novembre 2025, la Bibliothèque centrale de l'université Norbert Zongo a accueilli une soutenance de thèse de doctorat qui résonne avec les défis actuels de l'éducation en Afrique : celle de Ali Toé. Avec pour thème « Enjeux cognitifs et éthiques à l'usage des smartphones par les apprenants du post-primaire au Burkina Faso », le candidat de la spécialité « Politiques éducatives » a été élevé au rang de docteur avec la mention très honorable.

Issus du Laboratoire de psychopédagogie andragogie, mesure et évaluation de politiques éducatives (LAPAME), les travaux d'Ali Toé, conseiller d'éducation et enseignant vacataire de philosophie, trouvent leur source dans une réalité de terrain. « J'ai constaté, pendant mes classes et en tant que conseiller d'éducation, que la question des smartphones est de plus en plus récurrente », explique le nouveau docteur. Il souligne la divergence des textes réglementant l'outil : dans certaines localités, les règlements intérieurs les interdisent, tandis que la loi 013 autorise leur usage et la promotion de l'éthique en milieu scolaire. Cette contradiction, ainsi que le débat entre les tendances technophiles et technophobes a fondé sa problématique. L'objectif de la recherche était d'approfondir la connaissance scientifique de l'influence des smartphones sur le sens éthique des apprenants et sur leur processus d'apprentissage.

Les conclusions de la thèse proposent un rapport nuancé et constructif, s'opposant à l'interdiction pure et simple des smartphones.

Le nouveau Dr Ali Toé exposant les résultats de sa recherche sur les enjeux cognitifs et éthiques des smartphones dans l'enseignement.

Sur le plan cognitif, l'étude révèle une plus-value significative pour les apprentissages. Cette plus-value est cependant conditionnée par un encadrement strict. Le Dr Toé préconise l'élaboration d'une charte éthique explicite et sous contrôle.

Sur le plan éthique, bien que des dérives compromettantes pour l'apprentissage aient été relevées, le Dr Ali Toé insiste sur le fait qu'elles peuvent être contournées par une bonne implication des acteurs de l'éducation et le bon paramétrage des smartphones pour en tirer les atouts didactiques.

Le Dr Étienne Kola, directeur de thèse, félicitant le Dr Toé pour son travail « pertinent » et son ambition.

Le jury, qui a unanimement salué la pertinence des travaux, était présidé par la professeure Afsata Paré (professeure titulaire, université Norbert Zongo). Il était composé du directeur de thèse, le Dr. Étienne Kola (maître de conférences à l'UNZ), des rapporteurs le Dr Dougoudia Joseph Lompo (maître de conférences, École nationale supérieure) et du Pr Sylvain Connac (professeur des universités, France) ainsi que de l'examinateur le Pr François Sawadogo (professeur titulaire, université Norbert Zongo).

Le Dr Étienne Kola, s'est dit ravi du travail accompli, affirmant que le Dr Toé a questionné une problématique actuelle et pertinente concernant « l'usage des objets connectés, des smartphones, dans le cadre de l'enseignement-apprentissage, surtout quand il s'agit des adolescents. » Il a ajouté que les résultats sont pertinents et appréciés par tous les membres du jury et a qualifié le nouveau docteur de « jeune travailleur, ambitieux et très conquérant ». Le Pr Sylvain Connac a également salué la pertinence du thème et la qualité du travail, invitant le candidat à intégrer une brève présentation personnelle pour mettre en lumière le lien entre sa carrière et son choix de sujet.

Le prestigieux jury, présidé par la Pr. Afsata Paré

Le Dr Dougoudia Joseph Lompo quant à lui a insisté sur le fait que c'est un sujet d'actualité très important qui « fait la rencontre du monde numérique et celui des écoles ».

Le Pr François Sawadogo, tout en appréciant la méthodologie et la mobilisation des outils, a toutefois relevé un manque d'ancrage théorique suffisant dans les travaux de chercheurs africains pour contextualiser pleinement le débat.

La Pr. Paré a souligné que l'impétrant a suivi une démarche exemplaire en mettant en place un protocole d'exploration et d'expérimentation. Le jury a unanimement invité le nouveau docteur à poursuivre la réflexion sur la législation et la question éthique afin de limiter les effets pervers des smartphones. Après évaluation, les membres du jury ont estimé, de façon unanime, que M. Toé méritait d'être accepté dans le cercle des docteurs en lui décernant la mention très honorable.

Les amis parents et collègues venus soutenir le nouveau docteur

Très satisfait, le Dr Toé s'est dit conscient de l'enjeu de ce nouveau grade : « Cette accession de grade permettra d'amplifier le domaine de la recherche, de développer des stratégies adaptées et de revoir les questions éthiques pour que le Burkina Faso puisse s'approprier ces outils tout en valorisant ses propres valeurs dans le domaine de l'éducation. » Il a insisté sur le besoin d'un « éthicien pour orienter l'usage des technologies selon des valeurs éthiques appropriées ».

L'une des conclusions majeures de cette thèse est son opposition à l'interdiction. Selon le Dr Toé : « Les technologies numériques sont déjà là, la question actuellement n'est pas le pourquoi mais le comment s'adapter pour tirer un meilleur profit sur le plan éducatif. » Il estime qu'interdire reviendrait à « couper les liens avec l'actualité et la promotion du numérique ».

Ainsi, à travers sa thèse, il invite les décideurs à se pencher sur les textes pour favoriser l'adoption d'une éthique adaptée. Cette thèse marque un tournant dans la manière dont le système éducatif burkinabè peut relever le défi de l'intégration des smartphones dans les établissements secondaires.

Prince Omar
Lefaso.net

Categories: Afrique

Santé : Le Cap-Vert, un modèle africain dans l'éradication du paludisme

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 15:56

Le Cap-Vert fait partie des rares pays d'Afrique à avoir réussi à éradiquer le paludisme sur son territoire. Les 3 et 4 novembre 2025, un atelier technique sur l'initiative d'élimination du paludisme au Sahel s'est tenu à Ouagadougou. À cette occasion, le représentant du ministère de la Santé du Cap-Vert, Antonio Moreira Lima, a expliqué comment son pays est parvenu à vaincre la maladie.

En 2024, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a certifié le Cap-Vert comme un pays exempt de paludisme. Pourtant, rien n'était gagné d'avance, souligne Antonio Moreira Lima. Cet archipel composé de dix îles, situé dans l'Atlantique central, a longtemps été confronté à d'importantes difficultés liées au paludisme. Avant les années 1950, toutes les îles étaient impaludées, et des épidémies graves survenaient régulièrement dans les zones les plus densément peuplées, jusqu'à la mise en œuvre d'interventions spécifiques.

Grâce à une utilisation ciblée de mesures telles que la pulvérisation d'insecticides, le pays a réussi à éliminer le paludisme à deux reprises : en 1967 et en 1983. Malheureusement, les défaillances survenues par la suite dans la lutte antivectorielle ont permis à la maladie de réapparaître. Depuis le dernier pic de cas enregistré à la fin des années 1980, le paludisme ne circulait plus que dans deux îles : Santiago et Boa Vista. Depuis 2017, ces deux îles sont elles aussi exemptes de paludisme.

Selon Antonio Moreira Lima, cette victoire résulte de plusieurs stratégies. Il a souligné la contribution importante des partenaires techniques et financiers dans la lutte, tout en rappelant que l'État capverdien a fait du paludisme une véritable priorité de santé publique. De vastes campagnes de sensibilisation ont été organisées, et le gouvernement a privilégié la stratégie du porte-à-porte, plaçant les associations communautaires au cœur du dispositif de lutte.

D'après l'analyse d'Antonio Moreira Lima, le manque de financement contribue à ralentir la lutte contre le paludisme en Afrique

Antonio Moreira Lima a également insisté sur le fait que, compte tenu de sa position géographique et de son potentiel touristique, le pays accueille de nombreuses populations venues de l'extérieur. Le tourisme représente environ 25 % du PIB national.

« Il y a beaucoup de mouvements de population dans notre pays. Nous tenons donc compte dans notre stratégie de lutte, lorsqu'un étranger arrive, il est sensibilisé au paludisme au même titre que les Capverdiens, et nous facilitons son accès aux centres de santé. Cette approche nous permet de prendre rapidement en charge les cas importés. Par ailleurs, nous travaillons en synergie avec nos pays voisins », a-t-il expliqué.

Toutefois, Antonio Moreira Lima estime que le Cap-Vert ne doit pas se reposer sur ses lauriers. Le changement climatique pourrait en effet favoriser la réintroduction du paludisme dans le pays. De plus, les États voisins n'ayant pas encore éradiqué la maladie, le risque de réimportation demeure réel.

Antonio Moreira Lima a félicité le Burkina Faso pour sa stratégie de lutte contre le paludisme

Le Cap-Vert est actuellement le seul pays membre de l'Initiative pour l'élimination du paludisme au Sahel (SAME) à être exempt de la maladie. Cette alliance regroupe huit pays : le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad.

Le Cap-Vert a été félicité par les autres États membres du SAME, qui souhaitent s'inspirer de son expérience et envisagent d'adapter sa stratégie à leurs propres contextes nationaux

En rappel, le Cap-Vert est le troisième État à avoir obtenu la certification d'élimination du paludisme dans la région africaine de l'OMS, après Maurice et l'Algérie.

Selon les chiffres de l'OMS, l'Afrique demeure le continent le plus touché par le paludisme, concentrant environ 95 % des cas mondiaux et 96 % des décès liés à cette maladie en 2021.

Samirah Bationo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Recrutement de 3 délégué(e)s médicaux(cales) dont 2 basé(e)s à Ouagadougou et un(e) à Bobo-Dioulasso

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 15:30

Une importante société pharmaceutique recherche des candidatures pour le recrutement de 3 délégué(e)s médicaux(cales) dont 2 basé(e)s à Ouagadougou et un(e) à Bobo-Dioulasso.

Conditions : être agé(e) de 35 ans au plus , avoir une expérience d'au moins 2 ans en présentation de produits cardiométaboliques ( cardiologie , médecine interne) et gastroentérologie , être disponible à partir du 1er janvier 2026.

CV à envoyer à :koappolinaire2003gmail.com au plus tard jeudi 20 novembre 2025

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À vendre : Un particulier met en vente son terrain de 600 m² avec maison F4 Inachevé (Plafond et Peinture à faire)

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 15:15

À vendre : Un particulier met en vente son terrain de 600 m² avec maison F4 Inachevé (Plafond et Peinture à faire) – situé dans le quartier résidentiel Zone du Bois dans la même rue que OXFAM Siège

Accès facile, quartier calme et sécurisé, idéal pour résidence principale ou investissement locatif de grande envergure.
NB : DOCUMENT :PUH

Prix : 180. 000.000 à débattre

Contact : 70358240/ WhatsApp 77805295

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Décès de SAMAKE/ Compaoré félicité : Remerciements

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 15:00

Les grandes familles SAMAKE . Compaoré et Nikiema à Ouagadougou bobo dioulasso Bamako vous remercient sincèrement de votre présence et soutiens multiformes
Lors du décès de leur épouse.fille . mère et petite fille Mme SAMAKE/ Compaoré félicité le 09/11/2025 un remerciement particulier à Mr le directeur général de wendkunibank et son épouse et à l'ensemble du personnel de wendkunibank que le seigneur vous le rendent au centuple

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In memoria : BONKOUNGOU née COMPAORE Fatimata Béatrice

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 15:00

Ce n'est pas parce que tu n'es plus visible à nos yeux que tu es absente de nos vies

11 NOVEMBRE 2017 –11 NOVEMBRE 2025

Voilà déjà huit ans qu'il a plu, au Seigneur Tout Puissant, de rappeler à lui sa fille bien aimée notre très chère et regrettée

BONKOUNGOU née COMPAORE Fatimata Béatrice
Précédemment Sage-Femme à la retraite à Yako

Merci pour toutes ces années remplies d'amour, de douceur, de don de soi, et de bienveillance.
Tu as été une épouse exemplaire, une mère admirable, une grand-mère tendre, une sœur généreuse,
une amie fidèle et précieuse, une proche désintéressée.

En ce jour anniversaire et de souvenirs, nous demeurons tous dans la prière pour le repos éternel de ton âme, invitons chacun à avoir une pensée pieuse à ton intention, et renouvelons notre profonde gratitude à tous nos bienfaiteurs.

Des messes seront dites selon le programme ci-dessous :

« ... Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le seigneur !
Oui, dit l'esprit, afin qu'ils se reposent dans leurs travaux car leurs œuvres les suivent. »
Apocalypse 14.13

Union de prières

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La clôture ouverte de la nouvelle Secrets d'alcôve

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 11:00

Résumé :

Ce travail est une réflexion tirée d'un article scientifique portant sur la clôture de la nouvelle intitulée Secrets d'alcôve. Cet instant crucial de la construction d'une nouvelle littéraire indique que le minimalisme narratif constitue une de ses caractéristiques majeures. Dans cet élan, la clôture ouverte peut ajouter une touche de mystère et d'incertitude au récit. Et pourtant, le minimalisme narratif, dans quelques-unes de ses formes marquantes, révèle une sorte de malaise entre les réductions de tous ordres, la disparition d'enjeux d'envergure dans l'histoire, et la dilution de la littérature dans un univers pragmatique. Si les nouvelles, tenues de respecter cette exigence, sont en quelque sorte des clôtures ouvertes, le minimalisme narratif peut affecter de manière multiforme et à différents niveaux l'évolution narrative d'un récit sur les aspects de la profondeur, de la compréhension, voire du rythme. Suivant ce tiraillement, nous nous proposons de voir quelle est l'évolution narrative dans la nouvelle intitulée Secrets d'alcôve. Notre réflexion est guidée par l'analyse sémio-narrative à l'effet d'examiner comment les significations et les structures narratives changent au fil du temps dans la nouvelle susmentionnée d'une part, et de voir comment le minimalisme narratif détermine sa structuration d'autre part.
Mots-clés : Évolution narrative, clôture ouverte, minimalisme narratif, actant

1- Introduction

La composition d'une nouvelle réalise son statut artistique. C'est en fonction des principes qui la gouvernent ce genre que le nouvelliste « dispose les éléments de son récit pour obtenir certains effets, d'ordre dramatique, esthétique ou philosophique » (Raimond, 1988 : 100). La composition du récit repose d'abord sur la perspective narrative, c'est-à-dire sur les transformations qui vont faire passer le récit d'un nœud à un dénouement. Mais narrer une histoire, ce n'est pas seulement mettre en œuvre une dynamique narrative, c'est construire une cohérence inspirante, interpellative, qui parle, qui arrange, qui résonne, voire, qui dérange le lecteur. Ce dernier ne devrait pas être indifférent à la lecture. Pour ce faire, les auteurs peuvent recourir à certains procédés visant à rendre le lecteur actif (en l'invitant à réfléchir et à interpréter l'œuvre) à l'instar de la clôture ouverte. La nouvelle est donc un genre littéraire spécifique et très souvent analysé. La structure expose des étapes toutes particulières en mesure d'être analysées en profondeur en raison de sa pertinence. C'est au regard de ces éléments qu'il s'avère opportun de comprendre quelle est l'évolution narrative dans la nouvelle intitulée Secrets d'alcôve.

2- Méthodologie

L'analyse sémio-narrative ou la sémiologie narrative est le cadre théorique qui sous-tend la rédaction de cet article (Colas-Blaise, 2010). C'est une approche méthodologique qui combine la sémiotique (l'étude des signes et des symboles) et l'analyse narrative (l'étude des structures et des mécanismes des récits). La sémiologie narrative dérive de la Sémantique structurale de Greimas (1966). Cette approche vise à comprendre comment les récits fonctionnent et comment ils transmettent des sens et des significations. Selon la sémiologie narrative, le récit est à l'origine de tous les messages (Colas- Blaise, 2010). Il est conçu de manière à définir le système de représentation voulu par le destinateur. Il est question de comprendre comment recevoir un message, le décortiquer, le dévoyer, le décrypter aux fins de rendre le sens profond au destinataire.

3- Résultats
À l'issue de l'analyse nous présentons les résultats en trois points.

3.1- Les principaux actants du récit

Dans la nouvelle Secrets d'alcôve, l'actant principal est Daniel ; il est présenté comme une personne de sexe masculin, douanier de profession. Cette précision sur sa profession lui donne visiblement des atouts concourant à une compétence à même de pouvoir obtenir son objet de quête qu'est Chantal. L'objet de quête est un « objet » spécifique que le personnage principal veut posséder, un but que l'actant veut atteindre, ou encore la résolution d'un problème. L'objet de la quête donne une direction à l'histoire, il se présente comme le fil conducteur qui permet de mener l'action et comme des motivations des actions du personnage principal. Il peut également créer des conflits et des tensions qui permettent à l'histoire d'évoluer. L'objet de la quête est souvent motivé par les désirs, les besoins ou les valeurs de l'actant. Dans le cadre de cette nouvelle, Daniel s'emploie à conquérir sa bien-aimée Chantal.

3.2- La séquencialisation

Première séquence (de la page 77 à la page 80) est la phase du mariage entre Daniel et Chantal)
L'introduction d'une nouvelle est très essentielle dans l'organisation narrative ou dans l'agencement de la suite du récit. Elle sert à présenter les personnages, le contexte et la situation initiale, et à établir le ton et l'atmosphère de l'histoire. Dès le premier paragraphe de cette partie nouvelle, les personnages principaux (Daniel et Chantal) sont présentés, avec quelques détails sur leur profession, leur apparence et leur situation. Dans ce premier paragraphe évoqué plus haut, comme susmentionné ou pour être en phase avec l'optique minimaliste, l'introduction est directe et concise, et expose les personnages et leur relation de manière claire et efficace à savoir deux amoureux. C'est sans conteste et vertement exprimé que c'est une relation amicale profonde et un rapport amoureux qui les lient. L'histoire annonçant des séquences de vie de ce duo, commence directement, sans introduction profonde.

La deuxième séquence va de la page 80 à la page 84. C'est la phase du trouble dans le couple
L'incitation dans l'organisation narrative d'une nouvelle est déterminante. Elle correspond à l'événement qui déclenche l'action et met en mouvement l'intrigue. L'incitation dans une nouvelle peut être un événement extérieur qui affecte les personnages et déclenche l'action. C'est le cas dans le récit de la présente nouvelle lorsque le secret que porte Chantal devient trop pesant pour elle, comme cela est mentionné à la page 80. Ce qui se dessine c'est que « manifestement, un secret chagrin tourmentait Chantal ». L'idée dans cette phrase crée un mystère autour de Chantal, laissant le lecteur se demander ce qui la tourmente. L'utilisation du mot « secret » et « chagrin », est certainement chargée de suspens, elle crée une intrigue et pousse le lecteur à vouloir en savoir plus. Le contenu de cette portion de phrase suggère que Chantal est troublée par quelque chose ce qui crée une tension psychologique et émotionnelle.

La troisième séquence va de la page 84 à la fin. C'est la phase des échanges de lettres. Le point culminant ; c'est un élément clé de l'organisation narrative de la nouvelle. Il correspond au moment le plus intense et décisif de l'histoire, où les enjeux sont les plus élevés et les conséquences sont plus importantes. Un moment où un personnage découvre une vérité importante. Un moment où l'histoire prend un tournant particulier et où les événements qui suivent sont déterminés par les choix des personnages. Dans ce récit, elle correspond à la phase des échanges de lettres. Chantal, se sentant mal, se trouvant face à un conflit intense avec sa conscience, décide de procéder par une communication à distance. Elle choisit d'envoyer une lettre à son époux pour lui avouer son secret.

3.3- La clôture ouverte

Pour ce qui est de la clôture ouverte d'une œuvre littéraire, il s'agit d'une fin qui n'est pas résolue de manière définitive, laissant le lecteur avec des questions ou des pistes de réflexion, ou la suite de l'intrigue en devenir. Cette technique narrative vise entre autres à : stimuler l'imagination du lecteur, à encourager l'interprétation personnelle, à créer un sentiment d'incertitude ou de suspens, ou encore à ouvrir la voie à des suites ou des prolongements. Dans le cadre de la nouvelle de l'auteur burkinabé Ansomwin Ignace Hien, intitulé les Secrets d'alcôve, le nouvelliste a recouru à une clôture ouverte comme il convient de le percevoir avec ce dernier paragraphe : « À ton tour, pardonne-moi ou condamne-moi : choisis sans contrainte. Tout ce que je puis conclure est ceci : ma maison et mon cœur te sont ouverts à jamais. Viens-y si tu le désires. Reste où tu es, si tu optes de ne pas lier ta vie à celle d'un homme stérile. Libre, tu l'es absolument. Ton Dany » (page 95). Cette chute de la lettre de Daniel est un exemple parfait de clôture ouverte dans une narration. Le destinataire à savoir Chantal est laissé libre de choisir son propre chemin, sans que l'expéditeur n'impose sa volonté ou ne tire de conclusions définitives. Les éléments qui contribuent à la clôture ouverte sont entre autres : la main tendue du personnage principal, l'invitation à choisir, la précision du libre choix, l'absence de jugement, le désir explicite de réparation d'un tors et la possibilité de rupture ou de rapprochement. Le destinataire est invité à prendre une décision sans contraintes. Cette invite augure ce libre arbitre, ce qui laisse la porte ouverte à différentes possibilités. D'un autre côté, l'expéditeur ne juge pas le destinataire, mais lui offre plutôt une liberté absolue de choix. Enfin, cette chute de la lettre laisse ouverte la possibilité d'un rapprochement ou d'une rupture, sans que l'issue ne soit définie.

4- Conclusion

L'évolution narrative de cette nouvelle, soumise à notre étude, se projette en elle-même et met avant tout en scène la perspective de sa propre suite. Suivant ce point, le style minimaliste, et la clôture ouverte apparaissent comme une des invitations claires du narrateur à l'implication du lecteur. En décrivant superficiellement les personnages de Daniel et de Chantal, par exemple, le nouvelliste facilite la contextualisation et l'identification des lecteurs à ces personnages. Avec l'écriture minimaliste, et la clôture ouverte, c'est toute la nouvelle qui est mise en suggestion, en interprétation.

DRABO Amba Victorine
Chargé de recherches
Institut des sciences des sociétés (INSS)
Centre national de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) Burkina-Faso
victodrabo@yahoo.fr

5- Références bibliographiques

Corpus
Ansomwin Ignace Hien, 1989. Secrets d'alcôve, Presses Africaines.

Autres références
BEDRANE Sabrinelle et al., 2012. Le récit minimal, Presses Sorbonne Nouvelle, Paris.
COLAS-BLAISE Marion, 2010. « L'énonciation à la croisée des approches. Comment faire dialoguer la linguistique et la sémiotique ? », Signata, 1/2010, pp. 39-89.

DRABO, Amba Victorine,2025, La clôture ouverte de la nouvelle Secrets d'alcôve, in Revue Enclume d'Ivoire, Vol 2 N°5 Octobre 2025. ISSN Print : 3007-9225 ISSN Online : 3007-9233 ISSN Digital : 3007-9241
GREIMAS Algirdas Julien, 1966. Sémantique structurale : recherche de méthode, Larousse, Paris.
LANDOLSI Houda, 2014, « Suzanne et les mères : une histoire d'amour et de mort. Une lecture sémiotique de La Religieuse de
Diderot », Signata [Online], 5 |, Online since 30 October 2016, connection on 30 July 2025. URL : http://journals.openedition.org/signata/501 ; DOI : https://doi.org/10.4000/signata.501

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