Le rendez-vous s’annonçait “largement consensuel” [Euractiv] : réunis depuis hier à Bruxelles, les dirigeants des Etats de l’Union européenne ont concentré leurs discussions sur “l’aide à l’Ukraine et des ‘engagements de sécurité’ fournis à Kiev, à défaut d’une adhésion rapide à l’UE ou à l’Otan”, indique RFI. Ils prévoyaient ensuite “de se concentrer sur les questions économiques et les relations avec la Chine” [Politico].
C’est toutefois un “autre dossier” qui est venu perturber les débats [RFI]. Tard dans la nuit, et alors qu’ “il ne restait plus qu’à se mettre d’accord sur une déclaration finale” [Politico], le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et son homologue hongrois Viktor Orbán ont remis le sujet de l’asile sur la table.
À LIRE AUSSIConseil européen, Conseil de l’UE, Conseil de l’Europe : comment les distinguer ? Relocalisation des demandeurs d’asileLes deux hommes ont ainsi “refusé catégoriquement d’aller de l’avant sur la déclaration finale du sommet tant que leurs préoccupations n’étaient pas prises en compte” au sujet de “la relocalisation des migrants sur le continent” [Politico]. L’un des principaux volets du Pacte européen sur la migration et l’asile prévoit en effet de répartir des demandeurs d’asile dans l’ensemble des pays de l’UE. Tout gouvernement pourra s’opposer à cette relocalisation dans son pays, “mais à condition de contribuer à un fonds européen (à raison de 22 000 euros par réfugié refusé) ou d’aider les pays frontaliers par d’autres moyens (bateaux, avions, traducteurs…)”, précise Le Point.
Lors du vote des ministres de l’Intérieur le 8 juin, Budapest et Varsovie avaient “été mis[es] en minorité” sur ce texte [Le Point]. Les questions d’asile et de migration n’ont en effet besoin que d’une majorité qualifiée d’Etats membres pour être approuvées. “Ce qui signifie que 55 % des Etats membres, représentant au moins 65 % de la population de l’UE, ont voté en [sa] faveur”, précise Euractiv.
À LIRE AUSSIUnanimité ou majorité : comment l’Union européenne adopte-t-elle ses décisions ?Or c’est “ce vote à la majorité qualifiée” qui a été contesté hier par les deux capitales, lesquelles réclament “que le texte soit validé à l’unanimité” [RFI]. Parmi leurs revendications : le choix pour chaque pays “des migrants ‘qu’il accepte sur son territoire’ ” [Politico], le financement par l’UE de murs aux frontières et la “limit[ation] des prestations sociales pour les personnes extracommunautaires” [Le Point].
Malgré cette “tentative désespérée de freiner un train en marche” [Le Point], “l’immense majorité des décideurs européens” juge qu’il n’est “pas question de remettre en cause les décisions déjà prises au Conseil” [Le Point]. “Les dirigeants se sont [donc] séparés sans qu’une solution ne soit trouvée”, résume RFI. “On espère que la nuit porte conseil”, a conclu le Premier ministre belge en quittant la réunion [Euronews].
À LIRE AUSSIQu’est-ce que le Pacte européen sur la migration et l’asile ? UkrainePour aujourd’hui, l’Ukraine est de nouveau à l’ordre du jour. La veille, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient “martelé [..] que leur soutien à Kiev s’inscri[vait] dans la durée” [Le Monde]. Ils devraient poursuivre sur les “garanties de sécurité” offertes à l’Ukraine, “même lorsque la guerre sera terminée” [L’Opinion]. “Dans le langage des diplomates, engagement n’est ni garantie, ni promesse, ni assurance”, nuance toutefois le média.
Les dirigeants devraient par ailleurs “inviter l’Union européenne à poursuivre le travail entamé sur [le] sujet des avoirs gelés” d’oligarques russes [La Libre]. Si les Vingt-Sept restent prudents face aux difficultés juridiques d’un tel projet, un consensus semble toutefois émerger “sur le principe d’utiliser les profits exceptionnels générés au départ des actifs financiers russes gelés pour reconstruire l’Ukraine”, poursuit le journal belge. Des profits qui “représenteraient quelques 3 à 4 milliards d’euros par an” [La Libre].
À LIRE AUSSIGuerre en Ukraine : chronologie des événements Budget européenEnfin, “l’épineux budget européen [n’est] pas à l’ordre du jour… mais dans toutes les discussions”, titre Le Parisien ce matin. Dans les faits, le sujet est “à l’intersection de tous les sujets brûlants abordés : du soutien à l’Ukraine, à la migration, en passant par la compétitivité industrielle, et la dépendance envers la Chine…” [Le Parisien].
Car la Commission européenne a proposé, mardi 20 juin, d’augmenter les recettes budgétaires de l’UE de 66 milliards d’euros sur la période 2024-2027. Cette enveloppe serait financée par les Etats membres, à condition toutefois qu’ils l’adoptent à l’unanimité. Or un tel vote “tient à ce stade du mirage”, conclut le quotidien.
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Le collège des commissaires est officiellement entré en fonction le 1er décembre 2019, quelques semaines après un vote à la majorité simple du Parlement européen. Il se compose alors de 27 personnalités, une par Etat membre.
Depuis le 15 mai 2023, ils ne sont temporairement plus que 26.
Deux changements depuis le début du mandatLe 26 août 2020, Phil Hogan a remis sa démission de son poste de commissaire européen au Commerce, après avoir enfreint en Irlande les règles sanitaires liées à la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Quelques jours plus tard, le 8 septembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a accepté la candidature de Mairead McGuinness comme nouvelle commissaire irlandaise. Celle-ci a ensuite été entendue par les députés européens qui ont validé sa nomination le 7 octobre. Elle se retrouve donc en charge des services financiers, de la stabilité financière et de l’union des marchés des capitaux. Le commerce extérieur, ancien portefeuille de Phil Hogan, a quant à lui été attribué à Valdis Dombrovskis.
Nommée le 15 mai 2023 par le président bulgare Rumen Radev pour prendre la tête du futur gouvernement de coalition, Mariya Gabriel a remis sa démission le même jour. Au sein de l’équipe d’Ursula von der Leyen, celle-ci s’occupait de la recherche, de l’innovation, de l’éducation, de la culture et de la jeunesse. Son portefeuille est temporairement redistribué entre la vice-présidente exécutive Margrethe Vestager (désormais chargée également de l’innovation et de la recherche) et le vice-président Margaritis Schinas (qui reprend l’éducation, la culture et la jeunesse).
Le 29 juin 2023, des deux candidats présentés par le gouvernement bulgare pour le poste, la Commission européenne a choisi de retenir le nom d’Iliana Ivanova. Le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen doivent encore se prononcer sur sa nomination.
Deux mois et demi d’auditions
Avant d’entrer en fonctions, les 27 commissaires européens ont été auditionnés par le Parlement européen. Un processus aux multiples rebondissements, qui aura duré deux mois et demi.
Le 30 septembre 2019, le candidat hongrois chargé du Voisinage et de l’Elargissement László Trócsányi, ainsi que la candidate roumaine chargée des Transports Rovana Plumb ont été écartés du processus de sélection, avant d’être auditionnés, en raison de potentiels conflits d’intérêts. Le 10 octobre, à l’issue de sa deuxième audition devant les députés européens, la candidature de la Française Sylvie Goulard au poste de commissaire en charge du Marché intérieur a également été rejetée.
Le 29 octobre, Ursula von der Leyen a accepté les candidatures d’Olivér Várhelyi et de Thierry Breton, proposés respectivement par la Hongrie et la France en remplacement de leurs candidats éliminés. Le 6 novembre, le nouveau gouvernement roumain de centre droit a désigné Adina-Ioana Vălean.
Après leurs auditions le 14 novembre 2019, M. Breton et Mme Vălean ont été approuvés par les eurodéputés. M. Várhelyi n’a en revanche pas totalement convaincu les parlementaires européens, qui lui ont demandé de répondre à l’écrit à une série de questions. Après réception de ses réponses, ils ont également fini par valider sa candidature le 18 novembre.
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