Un arrêté du 5 janvier a été publié au Journal officiel du 10 janvier (lire ici). Cet arrêté relatif au commandement des opérations spéciales (COS) en précise l’organisation et le fonctionnement.
En voici les trois premiers articles (c'est moi qui souligne):
Article 1
Le commandement des opérations spéciales est un commandement opérationnel relevant du chef d'état-major des armées. Il est chargé de planifier, préparer, coordonner et conduire les opérations spéciales, qui sont des opérations militaires menées en dehors des cadres d'actions classiques, visant à atteindre des objectifs d'intérêt stratégique, notamment en termes d'actions d'environnement, d'ouverture de théâtre d'opérations, d'intervention dans la profondeur sur des objectifs à haute valeur, ou en matière de lutte contre les organisations terroristes. Il peut se voir confier la conduite ou la participation à des opérations de libération d'otages hors du territoire national. Il contribue à des activités de recueil et d'exploitation du renseignement, en particulier en milieu non permissif. Il est commandé par un officier général, assisté d'un commandant en second, officier général, qui le remplace en cas d'absence ou d'empêchement.
Article 2
L'officier général commandant les opérations spéciales est le conseiller du chef d'état-major des armées pour les opérations spéciales. Il exerce le contrôle opérationnel des détachements des unités de forces spéciales des armées ou des unités des armées qui sont mises à sa disposition par le chef d'état-major des armées. Il peut demander au chef d'état-major des armées, pour satisfaire des besoins opérationnels spécifiques ou ponctuels, le concours de tout autre moyen ou formation des armées, des services de soutien et des organismes interarmées. Il propose le contrat opérationnel du commandement des opérations spéciales, en liaison avec les armées, services de soutien et organismes interarmées concernés. Il est consulté pour l'établissement des autres contrats opérationnels concernant les unités de forces spéciales. Il peut disposer de conseillers et de chargés de missions.
Article 3
Dans le cadre des missions mentionnées à l'article 1er, le commandement des opérations spéciales : 1° Exploite, pour la conduite de ses opérations, les informations reçues des services spécialisés de renseignement mentionnés à l'article R. 811-1 du code de la sécurité intérieure, avec lesquels il se coordonne ; il participe à l'anticipation opérationnelle ; 2° Contribue à l'innovation, à la préparation de l'avenir et à la cohérence capacitaire des forces spéciales, sans préjudice des attributions des états-majors, directions et services concernés ; 3° Entretient des partenariats avec les forces spéciales étrangères et anime le réseau d'officiers de liaison placés auprès de ces dernières. Le commandement des opérations spéciales est habilité à correspondre directement avec les états-majors d'armée, les directions et les services du ministère de la défense. En coordination avec la direction du renseignement militaire, il établit tous échanges utiles avec les services mentionnés aux articles D. 3126-1 et D. 3126-5 du code de la défense.
Le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM) fait évoluer son identité visuelle avec un nouveau logo et une nouvelle signature. « Le « O » de la marque Shom incarne la Terre et ses océans : l'ampleur du signe et sa rondeur renvoient à la notion de globalité. La typographie originale et le symbole épuré évoquent le monde numérique dans lequel s'inscrivent les activités du Shom », détaille l'établissement public.
Une info signalée par Pierre-Marie Giraud, rédacteur en chef de L'Essor de la Gendarmerie.
Par décret du Président de la République, François Hollande en date du lundi 9 janvier 2017, publié au Journal officiel du mercredi 11 janvier (voir ici), le général de division (2e section) Christian Baptiste est nommé délégué national du Conseil national des communes "Compagnon de la Libération" à compter du dimanche 15 janvier 2017, en remplacement de colonel Fred Moore, démissionnaire.
Depuis le 16 novembre 2012, la fonction de chancelier de l'ordre de la Libération a été remplacée par celle de Délégué national du Conseil national des communes "Compagnon de la Libération".
Fred Moore, septième chancelier de l’Ordre de la Libération, d’octobre 2011 à novembre 2012, avait été nommé délégué national du Conseil national des communes "Compagnon de la libération », créé pour assurer la pérennité de l’institution avec la disparition des derniers Compagnons. Les communes sont: Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l'île de Sein.
Actuellement, il ne reste plus que 14 Compagnons en vie sur un total de 1 038. Le plus jeune, Louis Cortot est âgé de 91 ans. Le doyen est Guy Charmot, 102 ans. Ces 14 survivants ont élu à l’unanimité le général Baptiste (62 ans) qui va boucler "un parcours hors norme dans l’armée française puisqu’il a commencé sa carrière comme deuxième classe en 1975 pour atteindre les trois étoiles de général de division en 2010", comme le rappelle mon confrère de L'Essor.
(B2) Ils sont capitaines, commandants, lieutenant-colonels, colonels … parfois de grade inférieur. Tous des officiers (ou sous-officiers) diplômés, formés, expérimentés. Il y a quelques mois, ils servaient avec fierté leur pays, portant l’uniforme turc dans les couloirs et commandements de l’OTAN, au quartier général ou au Shape pour ceux qui se trouvent en Belgique. Depuis le coup d’état en juillet — et surtout depuis la fin septembre — ils sont proscrits, considérés comme des pariats, des renégats par leur propre pays et sont passés dans une semi-clandestinité. Après être restés très discrets, ils témoignent aujourd’hui, sous le sceau de l’anonymat. B2 a rencontrés certains d’entre eux (en compagnie de nos collègues de RTL), dans un appartement de la banlieue bruxelloise. Un témoignage capital…
Une centaine de militaires proscrits en Belgique
La purge contre l’armée a été massive. Rien qu’en Belgique, ils seraient presqu’une centaine d’officiers ou de sous-officiers à faire l’objet de l’opprobre d’Ankara. Selon des chiffres communiqués par ces officiers, 84 sur les 138 servant dans les structures de l’OTAN en Belgique (au SHAPE à Mons ou au quartier-général à Bruxelles) sont concernés. Ce qu’on leur reproche : ils ne le savent pas précisément, à part d’avoir servi avec fidélité l’idéal de la nation turque. Le 27 septembre, très exactement, tout a basculé. Une liste de plusieurs officiers a été établie et diffusée comportant plus de 200 noms. Ankara demandait aux intéressés de rentrer immédiatement au pays, dans les trois jours, en abandonnant tout. Sans aucune explication. Certains ont hésité…
« Quand j’ai vu mon nom sur la liste, je ne savais pas pourquoi. Je suis militaire, pas politique. S’il y a des faits qu’on me reproche, ils doivent m’avertir, m’informer des accusations portées contre moi, conformément à nos droits constitutionnels, afin que je puisse me défendre. Ils n’ont rien dit, demandant simplement de revenir en Turquie. Ils nous accusent d’avoir été membres ou de soutenir les mouvements terroristes et du mouvement Gülen, il n’y a pas eu de décision de tribunal en aucun cas. »
Arrestation et tortures pour les officiers rentrés au pays
Peu après, une autre liste a circulé, avec 46 noms de plus ajoutés. « On ne sait pas pourquoi ces noms ont été rajoutés ». Certains ont obtempéré. Mal leur en a pris, aussitôt arrivés à l’aéroport ou, peu après, ils ont été arrêtés, traînés en prison, interrogés avec véhémence. Les mauvais traitements et même la torture ont été utilisés. Les militaires ont reçu plusieurs témoignages concordants. Parfois c’est la femme qui subit « des mauvais traitements ou des tortures ». Le tout est enregistré. « La vidéo est montrée au mari » pour le faire craquer. « Certains militaires (entre 4 à 6) seraient morts. En fait, ils sont décédés de la torture infligée en prison ». De quoi augmenter les réticences de la première minute.
Obligés de demander l’asile
Les militaires ont décidé de rester en Belgique et, finalement, de demander l’asile. Une demande à laquelle ils ont dû se résoudre. Ce n’était pas leur premier choix. « On ne voulait pas demander l’asile au début. Mais on nous a conseillé de le faire pour rester en Belgique ». Les officiers n’entendent cependant « pas rester longtemps en Belgique ». Ils souhaitent « seulement pouvoir vivre en sécurité. Quand notre pays sera sécurisé, nous voulons retourner immédiatement dans notre pays. » C’est là qu’ils ont leurs attaches, leur famille, leur avenir.
Une solidarité intra-militaire
Le gouvernement turc leur a coupé les vivres : les rémunérations, les allocations et même les remboursements de soins. En attendant, ils ont quitté leur appartement de fonction et opter pour un logement moins cher, en se tenant à l’écart de la communauté turque de Bruxelles dont ils craignent les dénonciations car acquise en bonne partie au gouvernement Erdogan. Ils vivent, en partie, grâce à la solidarité des militaires des autres pays de l’OTAN qui leur procurent une aide matérielle mais surtout un réconfort moral.
L’infamie d’être considéré comme un terroriste
Pour ces militaires, formés, biberonnés au sein de l’État turc, être tout à coup traités et considérés comme un terroriste est le plus infamant. « Ils nous ont traité de terroristes » répète l’un d’eux, qui n’en revient pas. « Toute ma vie je me suis battu contre le terrorisme. J’ai été félicité pour cela » précise-t-il. « Un jour, vous êtes terroristes. Mais, si le lendemain, vous soutenez Erdogan, vous devenez un héros. »
Tous formés à l’occidentale
Chacun s’interroge sur les raisons d’une purge aussi large qui touche un des piliers de l’État turc, garante d’une certaine façon de la modernité et de la démocratie. « On s’est rencontrés parfois pour la première fois, on a cherché le point commun. On s’est aperçu qu’on a tous une formation occidentale », souvent aux États-Unis ou dans le collège de défense de l’OTAN à Rome. « Nous sommes aussi des séculiers » des laïcs. Ce qui va à l’inverse de l’orientation religieuse donnée par Erdogan au pouvoir turc. « On ne partage pas la vision d’Erdogan. On ne l’a jamais rendu publique. Nous sommes des militaires. On garde cela très discret. »
Un tournant dans l’ancrage turc euro-atlantique ?
Pour ces officiers, derrière ces purges, il y a en fait une autre réalité : la volonté de changement géostratégique de la Turquie : la vision d’Erdogan pour la Turquie est « d’opérer un tournant », de détacher la Turquie « de l’Ouest, de l’OTAN et de l’Europe, des Etats-Unis pour la faire évoluer vers l’Est, vers une alliance avec la Russie, vers l’organisation de Shangai Five (montée autour de la Russie et de la Chine avec les ex-républiques d’URSS d’Asie centrale) plutôt que vers l’OTAN » soulignent-ils. Ces officiers en sont convaincus, ils ne sont qu’une petite partie de l’iceberg. « Les forces armées sont une force importante pour la république turque. Si vous changez, cela vous changez l’âme de la république turque. »
Une bonne majorité de l’effectif turc à l’OTAN victime de la purge
Les militaires établis à l’étranger sont une cible de choix, en général les officiers supérieurs. Dans tous les pays où se trouvent des bases de l’OTAN : aux Pays-Bas (à Brunssum), en Italie (à Naples), aux États-Unis (à Norfolk), on retrouve un scénario identique.
Selon un bilan détaillé établi par nos interlocuteurs, 232 des 400 officiers ou sous-officiers turcs présents dans une structure de l’OTAN ont été victimes de la purge, soit près de deux tiers de l’effectif.
Une photo vaut mieux qu’un long discours : la représentation turque au quartier-général de l ‘OTAN : décimée
Près de deux-tiers des effectifs déployés dans l’OTAN concernés
Parmi les 232 officiers ou sous-officiers figurant sur la « liste noire » victimes de la purge, la majorité se trouve en Belgique (84) et en Allemagne (45). Les autres se trouvent dans tous les pays de l’Alliance à commencer par les États-Unis (28) et l’Italie (28), les Pays-Bas (17) et le Royaume-Uni (13), enfin l’Espagne (10), la Norvège (4) et l’Autriche (3).
A ceux-là, il faut ajouter 165 attachés ou assistants militaires présents dans les différentes ambassades et structures militaires (sur les 264 en poste) qui ont été priés de rentrer au pays. Selon nos informations — non confirmées officiellement mais non infirmées non plus —, la France serait concernée par cette éviction des attachés militaires.
Au total, ce sont ainsi près de 400 militaires sur les 664 en poste à l’étranger sont concernés. Soit deux tiers de l’effectif. Ce n’est pas un écrémage, c’est une vraie liquidation d’un certain capital d’expérience.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Selon le dernier bilan communiqué par l’opération maritime européenne en Méditerranée contre les passeurs et trafiquants d’êtres humains (EUNAVFOR Med / Sophia), au 31 décembre 2016 :
222 opérations de secours en mer ont été menées depuis le début de l’opération, permettant de venir en aide à 31.899 migrants.
372 navires, utilisés par les trafiquants, ont été détruits.
101 individus suspectés de trafic ont été remis aux autorités italiennes pour être interrogés et, éventuellement, jugés.
(NGV)
Lire aussi : Méditerranée. Les flux de migrants se renversent, les trafiquants s’adaptent
La saga "transport stratégique aérien" continue.
Episode de ce 11 janvier (d'autres sont en cours de tournages...): l'envoi d'une lettre par François Cornut-Gentille à Didier Migaud, le Premier Président de la Cour des Comptes. L'élu LR, rapporteur spécial de la commission des finances, demande des "éclaircissements" sur les "développements consacrés par la Cour des Comptes au transport stratégique" qui resteraient "curieusement assez imprécis".
Le texte de la lettre a été mis en ligne sur le site de François Cornut-Gentille. Ce document est à consulter ici.
16 questions sont posées qui font suite d'une part à la communication transmise en octobre dernier par la Cour et d'autre part à plusieurs auditions effectuées par François Cornut-Gentille sur le sujet du transport aérien tant stratégique que tactique (en particulier hors métropole pour ce dernier).