Le verdict du procès en appel du prévenu Steve Amoussou présenté comme le célèbre chroniqueur « Frère Hounvi » est tombé ce lundi 15 décembre 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Le juge de la Chambre des appels a donné raison au ministère public qui ne conteste pas la peine de prison mais la requalification des infractions faite par le premier juge.
Le prévenu est désormais fixé sur le sort de son procès en appel. Ce lundi 15 décembre 2025, la chambre des appels de la CRIET a annulé le jugement rendu sur la requalification des faits faite par le premier juge puis l'a condamné à 24 mois ferme et à 2000.000 FCFA d'amende.
En rendant son verdict ce lundi 15 décembre 2025, la chambre des appels a annulé la requalification des infractions faite par la chambre de jugement telles que : « injure avec motivation politique, initiation et diffusion de fausses nouvelles ». Le juge des appels de la CRIET a désormais retenu que Steve Amoussou est coupable des infractions de « harcèlement par le biais d'une communication électronique, initiation et diffusion de fausses nouvelles, et d'incitations à la rébellion » qui ont été retenues par le parquet spécial de la CRIET. Ses avocats disposent de trois jours pour pourvoi en cassation, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Lors du verdict prononcé le lundi 2 juin 2025, la chambre correctionnelle de la CRIET a requalifié les faits de « harcèlement par le biais d'une communication électronique, initiation et diffusion de fausses nouvelles, et d'incitations à la rébellion » en « injure avec motivation politique, initiation et diffusion de fausses nouvelles ».
Pour le ministère public lors de l'audience en appel du lundi 1er décembre 2025, le justiciable Steve Amoussou alias Frère Hounvi est bien coupable des faits de harcèlement par le biais d'une communication électronique, initiation et diffusion de fausses nouvelles, et d'incitations à la rébellion. Le parquet spécial n'était pas d'accord avec la requalification faite par la chambre correctionnelle mais ne conteste pas la peine de prison infligée à Steve Amoussou par le premier juge.
Steve Amoussou est en détention depuis août 2024, quelques jours après son arrestation au Togo, où il aurait été enlevé. Il est alors soupçonné d'être derrière le compte anonyme "Frère Hounvi", qui distille depuis des années des critiques acerbes envers le pouvoir du président Patrice Talon.
Lors du procès devant la chambre de jugement, Steve Amoussou a toujours nié être le fameux "Frère Hounvi", malgré les éléments à charge présentés par l'accusation. Ses avocats avaient également dénoncé les "conditions inhumaines" de son arrestation, estimant que son procès n'aurait jamais dû avoir lieu.
Visé par un mandat d'arrêt émis par les autorités béninoises, l'activiste panafricaniste Kemi Seba a répondu par une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Cette procédure judiciaire, engagée par un État africain, intervient après un long parcours marqué par des condamnations en France et une déchéance de nationalité. Elle relance aussi une interrogation sensible : celle de la transparence des moyens d'un militant devenu figure transnationale.
Une procédure béninoise inédite
Le Bénin a émis un mandat d'arrêt international contre Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi. Selon des sources judiciaires relayées par l'AFP, il est poursuivi pour apologie de crimes contre la sûreté de l'État et incitation à la rébellion. La réponse de l'intéressé s'est faite par l'image : une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux, dans laquelle il conteste la légitimité des poursuites et affirme poursuivre son combat.
Un passé judiciaire en France
Avant ce dossier béninois, le parcours de Kemi Seba a été jalonné de plusieurs condamnations judiciaires en France. Dans les années 2000, alors qu'il dirige le mouvement Tribu Ka, dissout par les autorités françaises, il est condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale et antisémitisme. Ces dernières années, Kemi Seba a organisé ou participé à plusieurs manifestations contre le franc CFA dans différents pays africains. Après l'incinération symbolique d'un billet de franc CFA à Dakar, il a été interpellé, jugé puis acquitté avant d'être expulsé. Ces antécédents culminent en juillet 2024 avec sa déchéance de la nationalité française, actée par décret.
Rupture proclamée, pratiques observées
Depuis plusieurs années, Kemi Seba développe une rhétorique ouvertement anti-française, dénonçant le néocolonialisme et appelant à une rupture totale avec l'ancienne puissance coloniale. Ce discours de radicalité contraste toutefois avec plusieurs éléments factuels relevés par la presse et des centres de recherche : malgré ses prises de position publiques, l'activiste a continué à circuler en Europe et a notamment été interpellé à Paris en octobre 2024, soit plusieurs mois après sa déchéance de la nationalité française. Un décalage qui alimente les interrogations sur l'écart entre la posture de rupture affichée et certaines pratiquespersonnelles.
Parallèlement, plusieurs médias internationaux et organismes spécialisés dans l'analyse des stratégies d'influence estiment que Kemi Seba relaie régulièrement des narratifs favorables à la Russie sur le continent africain. Ces analyses s'appuient notamment sur ses prises de position sur les réseaux sociaux et sur sa proximité idéologique avec des figures connues pour leur soutien au Kremlin.
La question sensible des financements
Au-delà du judiciaire, l'affaire relance une question régulièrement évoquée dans le débat public : de quoi vivent les mouvements panafricanistes transnationaux très actifs sur les réseaux sociaux ? Dès 2017, Le Monde évoquait une économie militante reposant sur la vente de produits et les dons. Aucun chiffre n'a été avancé. En mars 2023, RFI relayait des enquêtes faisant état de financements en lien avec l'écosystème de l'ex-patron de Wagner. Ainsi, Kemi Seba aurait perçu la somme de 440000 dollars. Ces éléments soulignent un déficit de lisibilité sur les ressources, les circuits financiers et les partenariats éventuels d'un mouvement opérant à l'échelle internationale.
Des critiques internes au panafricanisme
Début décembre 2025, l'historien Amzat Boukari-Yabara, animateur de la Ligue panafricaine – UMOJA, publie un communiqué intitulé « Le panafricanisme n'est pas à vendre ». Sans viser explicitement Kemi Seba, le texte met en garde contre la captation d'un idéal panafricaniste par des logiques d'influence et des agendas opaques. Quelques jours avant, Marie-Cécile Zinsou, figure de la société civile béninoise, avait adressé une lettre ouverte à l'activiste, contestant la légitimité d'une parole qui prétend s'imposer à une nation sans mandat démocratique.
Une affaire aux répercussions politiques
Enfin, les critiques portent sur l'usage intensif des réseaux sociaux par Kemi Seba. Ces plateformes servent-elles principalement à informer ou à mobiliser émotionnellement ? Plus largement, comment distinguer, dans cet espace numérique transnational, l'information factuelle de la mobilisation militante, et à partir de quel seuil une stratégie d'influence peut-elle peser sur les équilibres politiques nationaux ?Au-delà de la personne de Kemi Seba, cette affaire pose une question plus large : celle de la responsabilité et de la transparence des acteurs politiques transnationaux, à l'heure où l'influence numérique permet de mobiliser bien au-delà des cadres institutionnels classiques.
L'économiste et ancien Premier ministre béninois Lionel Zinsou prend la tête du Conseil d'Administration de Shelter Afrique Development Bank (ShafDB). Son élection est intervenue le 11 décembre 2025, à l'issue de la 149ᵉ réunion du Conseil.
Un nouveau leadership s'installe à la tête de Shelter Afrique Development Bank (ShafDB). Lionel Zinsou a été élu président du Conseil d'Administration de cette banque multilatérale de développement panafricaine dédiée au financement du logement, du développement urbain et des infrastructures connexes. Il succède au Dr Chii Akporji, dont le mandat a été salué par l'institution. Said Athman Mtwana a été élu vice-président du Conseil d'Administration.
À l'occasion de son élection, Lionel Zinsou a exprimé son engagement à diriger la Banque « avec clarté, détermination et ambition », en veillant à ce que les investissements contribuent à renforcer les communautés, à créer des opportunités économiques et à révéler le potentiel du continent africain. « Je suis honoré d'assumer la présidence de la ShafDB à ce moment charnière de sa transformation. Sur tout notre continent, la demande de logements dignes et abordables ainsi que d'environnements urbains dynamiques est à la fois urgente et inspirante », a-t-il déclaré.
Le directeur général de la Banque, Thierno-Habib Hann, a salué l'élection des nouveaux membres du Conseil d'Administration. Il a également rendu hommage au président sortant, Dr Chii Akporji, ainsi qu'au vice-président sortant, Ahmed Belayat, pour leur contribution à la gouvernance et à l'orientation stratégique de l'institution.
« Leurs conseils seront essentiels pour promouvoir des solutions innovantes de financement du logement, renforcer les partenariats et accélérer le développement urbain et immobilier inclusif et résilient au changement climatique dans nos États membres (…) », a ajouté Habib Hann.
Avec l'arrivée de Lionel Zinsou à la présidence de son Conseil d'Administration, Shelter Afrique Development Bank ouvre un nouveau chapitre, placé sous le signe du renforcement de son impact et de l'accélération de sa transformation au service des villes africaines et du logement pour tous.
A.A.A
Le Mouvement Wadagni–Talata (MWAT) a été officiellement lancé le samedi 13 décembre 2025 au Palais de la Gratitude à Abomey-Calavi. L'événement a rassemblé de nombreux jeunes hommes et femmes venus de tous les départements du Bénin, déterminés à soutenir la candidature du duo Romuald Wadagni-Mariam Chabi Talata à l'élection présidentielle du 12 avril prochain.
Le coordonnateur national du MWAT, Jean-Marie Aniglé, a présenté le mouvement comme un creuset citoyen destiné à promouvoir la continuité des réformes du Président Patrice Talon et à renforcer les actions sociales. Les représentants du MWAT au niveau départemental ont successivement exprimé leur adhésion à cette dynamique et appelé à une mobilisation nationale en faveur du duo candidat. Les mouvements alliés ont également salué cette initiative courageuse des jeunes, engagés à ratisser large pour soutenir Wadagni et Talata.
Le point culminant de cette sortie politique a été la lecture de la motion de soutien, qui a officiellement consacré la naissance du MWAT et son engagement aux côtés du duo Wadagni–Talata pour la poursuite des acquis et le développement du Bénin. La motion a été remise à Mathias Allowanou, représentant du duo, pour transmission.
Avec cette sortie officielle, le MWAT s'affirme comme un nouvel acteur citoyen de la mouvance présidentielle, résolu à peser dans la mobilisation électorale en vue des élections de 2026.
Sorti le 18 septembre 2025, l'ouvrage intitulé ‘'Le Bénin à l'épreuve du développement. Politiques publiques et espace social dans l'Afrique d'aujourd'hui'' propose une analyse approfondie de la société béninoise contemporaine. L'ouvrage signé par Joël Noret et Sophie Andreetta, s'appuie sur des enquêtes de terrain pour explorer les relations entre les politiques publiques et les dynamiques sociales.
‘'Le Bénin à l'épreuve du développement. Politiques publiques et espace social dans l'Afrique d'aujourd'hui'' examine comment l'État, dans sa quête de développement, interagit avec un espace social marqué par des inégalités importantes et des fragmentations multiples. Les trajectoires sociales de citoyens « ordinaires » y sont analysées.
L'ouvrage met en perspective les défis auxquels le Bénin est confronté : modernisation de l'État, équité sociale et effets contrastés des politiques publiques. Il constitue une référence précieuse pour les chercheurs, les étudiants, les décideurs et tous ceux qui souhaitent comprendre les transformations profondes de la société béninoise.
Joël Noret, professeur d'anthropologie à l'Université libre de Bruxelles, mène des recherches au Bénin depuis plus de vingt-cinq ans, sur des sujets allant des funérailles au changement religieux et aux inégalités sociales. Sophie Andreetta, chercheure qualifiée du Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS) à l'Université de Liège apporte un éclairage sur la manière dont le droit et les institutions façonnent les rapports sociaux et politiques.
La mise en place du Sénat en 2026 inaugure une nouvelle architecture institutionnelle au Bénin. Elle s'inscrit dans la continuité des équilibres issus de la Conférence nationale de 1990, tout en les adaptant aux exigences contemporaines de stabilité, de mémoire institutionnelle et de gouvernance apaisée.
Sa première configuration, largement déterminée par les membres de droit prévus par la Constitution révisée, apparaît comme une véritable galerie des grandes figures de la vie politique et institutionnelle béninoise. Elle traduit un double mouvement : la transmission d'un héritage démocratique forgé depuis plus de trois décennies et l'organisation méthodique de la continuité de l'État.
Les membres de droit appelés à siéger incarnent chacun un pan décisif de l'histoire politique nationale. Si le Sénat est installé en 2026 :
Nicéphore Soglo, ancien président de la République, ancien premier ministre de la transition, économiste de formation et acteur majeur de la Conférence nationale, aura alors 95 ans. Figure fondatrice de l'ère démocratique, il siégera, au titre des dispositions transitoires, jusqu'à 100 ans, prolongeant ainsi sa contribution à la consolidation institutionnelle.
Boni Yayi, ancien président de la République, docteur en économie, aura 74 ans en 2026. Dirigeant pendant dix années un pays traversé par de fortes tensions politiques et sociales, il apportera au Sénat l'expérience d'un exercice du pouvoir exécutif confronté à la turbulence politique permanente.
Patrice Talon, ancien président de la République à compter de mai 2026, capitaine d'industrie jusqu'à son élection, aura alors 68 ans. Initiateur de réformes structurelles profondes de la société béninoise, il a récemment affronté la tentative de déstabilisation la plus violente de l'histoire politique du pays, à travers un coup d'État militaire innommable déjoué. Cette expérience singulière, au sommet de l'État, constitue un capital institutionnel rare.
Il faut souligner que Yayi et Talon, contrairemeent à Soglo, pèse chacun dix ans de charge suprême.
Adrien Houngbédji, ancien président de l'Assemblée nationale pour trois mandats à des périodes distinctes, ancien premier ministre, docteur en droit, magistrat puis avocat, aura 84 ans. Acteur clé de la Conférence nationale, plusieurs fois candidat à l'élection présidentielle et opposant ferme mais non violent pendant au moins 22 ans sur les 35 de l'ère démocratique, il siégera jusqu'à 89 ans, incarnant la permanence du débat institutionnel et parlementaire, la politique par le respect des textes.
Bruno Amoussou, ancien président de l'Assemblée nationale, ancien ministre d'État chargé du Plan, ingénieur agronome, aura 87 ans. Artisan de compromis majeurs et acteur de premier plan des équilibres politiques depuis la transition démocratique, il apportera au Sénat compromis, expérience et mémoire institutionnelle. Il achèvera ce premier mandat sénatorial à 92 ans.
Idji Kolawolé, ancien président de l'Assemblée nationale, ancien ministre des Affaires étrangères, diplomate de carrière, aura 80 ans. Son parcours parlementaire et diplomatique conférera au Sénat une expertise précieuse des relations institutionnelles et internationales. Il siègera jusqu'à 85 ans.
Mathurin Nago, ancien président de l'Assemblée nationale pour deux mandats, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, professeur titulaire de biochimie et sciences alimentaires, aura 76 ans. Fort de huit années au perchoir, il contribuera à la rigueur méthodologique et à la qualité du travail législatif sénatorial.
Louis Vlavonou, président sortant de l'Assemblée nationale, au perchoir pour la deuxième fois, Colonel des douanes, aura 73 ans. Il ne deviendra membre de droit du Sénat qu'en cas de non-renouvellement à la tête du Parlement. Son sens du dialogue et sa diplomatie parlementaire efficace reconnue par tous les bords politiques, constituent un atout institutionnel certain.
Robert Dossou, ancien président de la Cour constitutionnelle, ancien ministre des Affaires étrangères, avocat et constitutionnaliste, aura 87 ans. Président du Comité préparatoire de la Conférence nationale, il demeurera une référence doctrinale jusqu'à 92 ans.
Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle, ancien président de la Haute Cour de Justice, ancien ministre des Affaires étrangères, agrégé de droit et de sciences politiques, aura 78 ans. Membre du présidium de la Conférence nationale, il apportera une rigueur scientifique et institutionnelle éprouvée.
Enfin, Joseph Djogbénou, ancien président de la Cour constitutionnelle, ancien ministre de la Justice, ancien president de la Commission des Lois, professeur titulaire, agrégé des facultés de droit privé et sciences criminelles, avocat, aura 57 ans. Il est le plus jeune des membres de droit. Son horizon sénatorial, pouvant s'étendre jusqu'en 2055, fait de lui un pilier potentiel et la mémoire vivante de l'institution sur près de trois décennies.
Cette chambre haute est certes marquée par l'âge, mais elle n'est nullement figée. La Constitution prévoit la désignation pour un mandat de cinq ans de “cinq personnalités de haut rang ayant été au commandement dans les forces de défense et de sécurité”, ainsi qu'un mécanisme de complément conjoint entre le président de la République et le président de l'Assemblée nationale afin d'atteindre l'effectif de vingt-cinq membres (Article 113-3 alinéas 3 et 4). Ces désignations ouvrent la possibilité d'intégrer des profils plus jeunes.
Par ailleurs, les dispositions transitoires neutralisent temporairement la limite d'âge de 85 ans. À l'issue du premier quinquennat, plusieurs membres de droit actuels deviendront juridiquement forclos. Sont ainsi appelés à quitter naturellement le Sénat après 2031 : Nicéphore Soglo, Bruno Amoussou, Robert Dossou, et Adrien Houngbédji. Ce mécanisme garantit un renouvellement profond de la chambre haute.
Au-delà de cette première génération, il faut souligner un point essentiel : le Sénat béninois restera structurellement une institution de mémoire. À chaque cycle institutionnel, de nouveaux anciens présidents de la République, anciens présidents de l'Assemblée nationale et anciens présidents de la Cour constitutionnelle y entreront comme membres de droit. Le Sénat sera ainsi, dans le temps long, la bibliothèque vivante de l'État. Le lieu où s'accumulent l'expérience, la jurisprudence politique et la sagesse institutionnelle.
Enfin, le Sénat est conçu comme un espace d'expertise et de hauteur. L'article 113-4 alinéa 2 de la Constitution impose une stricte obligation de réserve politique aux sénateurs. À ce titre, Joseph Djogbénou, s'il choisit de siéger, devra se démettre de toute responsabilité partisane, notamment de la présidence de l'Union Progressiste le Renouveau.
Cette première configuration du Sénat n'est ni un aboutissement ni un verrou. Elle est un socle. Elle n'est pas une nostalgie, mais une transmission. Elle n'est pas une clôture, mais un passage institutionnel assumé.
Le Bénin fait ainsi le choix d'installer sa nouvelle chambre dans la continuité de son histoire démocratique, en confiant son démarrage à ceux qui l'ont fondée, dirigée, arbitrée et protégée. Mais n'aurait-il pas été plus productif de donner un mandat à vie aux membres de droit comme c'est le cas en France pour les anciens presidents de la République qui sont membres de droit à vie du Conseil constitutionnel ?
Romain KIKI
Juriste
Consultant en Communication politique et institutionnelle
Diplômé de l'Université Paris XI
Une semaine environ après la mutinerie déjouée dimanche 7 décembre 2025, les manifestations populaires visant à dénoncer toute initiative de prise de pouvoir par la force au Bénin se sont poursuivies ce weekend. Si dans les communes de Savalou et de Savè dans les Collines, les populations sont sorties massivement dans les rues pour « Non, plus jamais ça au Bénin », ailleurs dans l'Ouémé et la région septentrionale, des messes et prières ont été dites.
Dimanche 7 décembre 2025, un groupe de mutins a troublé la quiétude des populations à travers une entreprise malsaine de renversement de l'ordre constitutionnel dans le pays. Fait inédit depuis plusieurs décennies, et qui a suscité indignation au sein de toutes les couches de la société. Partout dans le pays, les populations sont sorties massivement exprimer leur attachement aux valeurs de paix, de stabilité et de démocratie, et dire « NON » aux coups d'Etat. Ces manifestations anti-putsch enclenchées depuis lundi, se sont poursuivies ce weekend.
Marche populaire à Savalou et Savè
A Savalou dans les Collines ce samedi 13 décembre 2025, une marche populaire qui a mobilisé plus de 5000 fils et filles de la localité, a permis d'adresser un message clair et sans ambiguïté : « Non à la violence, non au chaos, non à l'instabilité. Savalou dit oui à la démocratie, oui au progrès social, oui à la stabilité politique et oui à la cohésion nationale ». L'initiative selon les organisateurs, vise à « dénoncer la tentative de coup d'État perpétrée par des forces hostiles au progrès démocratique et au développement du Bénin ».
Cette mobilisation citoyenne selon le président du Conseil économique et social (CES), Conrad GBAGUIDI, leader de la région, traduit le « soutien ferme et indéfectible » des populations au président Patrice TALON, dont le leadership a permis au Bénin « d'enregistrer, depuis plus de dix ans, des avancées significatives sur les plans institutionnel, économique et social ».
Dans la même dynamique, les populations de Savè sont sorties le même jour battre le macadam pour exprimer leur opposition aux coups d'Etat dans le pays. « Savè dit Non aux coups d'Etat au Bénin », « Ensemble pour la République du Bénin », « la stabilité construit l'avenir », sont entre autres messages inscrits sur les panneaux que les citoyens tenaient dans leurs mains.
Des prières et messes d'action de grâce
Dans la partie septentrionale du pays, notamment la 6ᵉ circonscription électorale, des militants du parti Bloc républicain (BR), sous l'égide du ministre d'Etat en charge de la coordination de l'action gouvernementale, ont initié une séance de prière pour la nation béninoise, afin d'implorer la paix et de dire « Plus jamais aux tentatives de déstabilisation ».
La séance de prière a également connu la présence de plusieurs personnalités politiques dont Hyppolite AHONDEME et Aya Hatikatou MAMAN.
Les militantes et militants ont profité de cette occasion pour exprimer leur soutien au gouvernement du président Patrice TALON à accompagner la dynamique engagée et consolider le développement déjà amorcé.
Du côté de Porto-Novo, c'est le patriarche Karim da SILVA qui a organisé une messe d'action de grâce à l'église Sainte Geneviève. Le président de l'Assemblée nationale qui a participé à cette célébration eucharistique, dit avoir rendu grâce à Dieu pour la préservation de la démocratie béninoise, prié pour le chef de l'Etat, les Forces de défense et de sécurité, et pour tous ceux qui sont tombés dans l'accomplissement de leur devoir. « Plus que jamais, gardons foi en la paix, en l'unité nationale et en l'avenir du Bénin », a écrit Louis G. VLAVONOU sur sa page Facebook.
Un peu plus loin à Akpro-Missérété, c'est l'église du Christianisme Céleste Sainte Trinité de Vakon-Centre qui a servi de cadre à la plateforme Jeunesse WADAGNI pour un culte d'action de grâce et de prière pour la Nation. Les membres de cette plateforme ont profité de cette occasion pour inviter les différentes confessions religieuses à unir leurs prières pour la préservation de la paix et la protection des institutions républicaines sur l'ensemble du territoire.
Les manifestations anti-putsch, messes et prières peuvent se poursuivre les jours à venir.
F. A. A.
Quelques images
Les 13 mutins interpellés après la mutinerie déjouée au Bénin seront conduits, lundi 15 décembre 2025, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Audition à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme ce lundi. Tous les mutins interpellés après la mutinerie du 7 décembre seront présentés au procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. Ils sont au nombre de 13. Ils devront ensuite passer devant le juge de l'instruction et le juge des libertés et de la détention de la CRIET.
Le groupuscule de soldats auteurs de l'insurrection le 7 décembre a coordonné ses opérations depuis la base militaire de Togbin, d'où sont sortis armes, blindés et premières équipes d'assaut. Les mutins ont d'abord ciblé des officiers supérieurs dans la nuit avant de tenter de s'emparer de la résidence présidentielle à l'aube. Repoussés par la Garde républicaine après de violents affrontements au domicile du Chef de l'Etat, ils ont brièvement investi la Télévision nationale pour y diffuser un message. Le lieutenant-colonel Pascal Tigri à la tête de cette mutinerie est en cavale.
A.A.A
Interpellé dans la nuit du samedi au dimanche 14 décembre 2025, Chabi Yayi, secrétaire national aux relations extérieures du parti Les Démocrates (LD), est placé en garde à vue, après son audition à la Police judiciaire.
Chabi Yayi, fils de l'ancien président de la République, Boni Yayi et secrétaire national aux relations extérieures du parti d'opposition Les Démocrates est placé en garde à vue. Et ce, après son audition dans les locaux de la Police judiciaire à Agblangandan à Akpakpa. Les raisons de cette garde à vue n'ont pas encore été officiellement précisées. Mais selon l'un de ses conseils, elles seraient liées au coup d'État déjoué du dimanche 7 décembre 2025.
F. A. A.
Nicéphore Dieudonné Soglo, l'ancien président du Bénin, a « condamné avec la plus grande fermeté » la tentative de coup d'Etat militaire survenue dimanche 7 décembre au Bénin.
Dans une déclaration rendue publique ce lundi 8 décembre, l'ancien président du Bénin et premier président de l'ère démocratique a condamné la tentative de coup d'Etat perpertrée le 7 décembre dernier au Bénin. « J'ai pris connaissance avec consternation et une grande indignation des informations faisant état d'une tentative de coup d'État militaire visant la déstabilisation des institutions de la République du Bénin », a écrit l'ex président du Bénin.
Nicéphore Dieudonné Soglo a salué la réaction rapide des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) qu'il décrit comme les garantes de la stabilité institutionnelle : « Grâce à la bravoure des Forces de Défense et de Sécurité, notre pays a évité le pire. Au prix du sacrifice suprême, elles ont su préserver l'intégrité de la République ». Il souligne que les militaires ont fait preuve de « loyauté » et de « professionnalisme » dans la gestion des événements.
L'ex-président dit également sa proximité avec le chef de l'État en exercice. Nicéphore Dieudonné Soglo a salué « le Président de la République, Patrice Talon, qui a su coordonner avec le Commandant militaire les opérations ayant permis de montrer une fois de plus la solidité de notre pays face à cette épreuve ». Pour lui, la tentative de putsch est injustifiable d'autant plus que le chef de l'État « n'est pas candidat à un 3ᵉ mandat ».
Nicéphore Dieudonné Soglo a appellé à l'unité nationale dans cette période de tension. « J'en appelle au sursaut patriotique, à l'apaisement et à l'unité nationale afin que notre Nation continue d'avancer sur le chemin de la paix, du progrès et de la démocratie », déclare-t-il. Il invite les citoyens à « apporter leur soutien au Président Talon et à son gouvernement ».
L'ancien président a exprimé également sa « profonde tristesse » après l'annonce des pertes en vies humaines. Il a présenté ses condoléances aux familles endeuillées et salué la mémoire des victimes : « Que la mémoire de leurs proches disparus demeure à jamais une source d'inspiration, de force et d'unité pour notre Nation ». Il a adressé un message particulier au général Bertin Bada, dont l'épouse a été tuée lors des événements, la qualifiant d'« amazone des temps modernes ».
Il a souhaité « un prompt et total rétablissement » aux blessés. Nicéphore Dieudonné Soglo a conclu sa déclaration en appelant à la résilience nationale : « Que Dieu protège notre pays et bénisse chacun de ses filles et fils ».
Réuni en Conseil extraordinaire élargi aux Ministres conseillers et haut commandement militaire ce lundi 8 décembre 2025, le gouvernement a fait le point sur la mutinerie du 7 décembre 2025 qui a été « planifiée pour démettre le Président » et renverser l'ordre constitutionnel.
« Le groupuscule de soldats … avait planifié de démettre de ses Fonctions le Président de la République lui-même ». Les mutins visaient aussi à « soumettre les Institutions de la République », selon le point fait sur la mutinerie du 7 décembre en Conseil extraordinaire des Ministres.
La nuit débute vers 2h du matin. Les assaillants se présentent au domicile du général Bertin Bada. Le directeur du cabinet militaire échappe au groupe. Son épouse est mortellement blessée.
Le commandement demande alors un soutien de la base militaire de Togbin. Celle-ci tarde. Le colonel Faïzou Gomina est dépêché sur place, mais il est « violenté et fait otage ». La mutinerie prend corps à la base.
Les mutins poursuivent leur progression. Ils s'en prennent ensuite au général Abou Issa, chef d'état-major de l'Armée de terre. Il résiste mais est enlevé par une « équipe supposément venue en renfort ».
Vers 5h, les assaillants atteignent la résidence présidentielle. La Garde républicaine est en position. De violents échanges s'ensuivent. Le Président assiste aux combats, « aux côtés des éléments de la Garde Républicaine ». Les mutins battent en retraite.
Ils s'emparent alors de la Télévision nationale. Ils y lisent une déclaration avant d'être délogés. Puis tentent de rouvrir un front à Togbin. L'armée loyaliste encercle la base.
Pour éviter un affrontement lourd en zone habitée, des « frappes aériennes ciblées, chirurgicales » sont décidées. Les mutins fuient. Plusieurs sont arrêtés.
Le général Abou Issa et le colonel Gomina sont finalement libérés à Tchaourou lundi à l'aube.
M. M.
Au lendemain du coup d'Etat déjoué par l'Armée béninoise, le chef de l'Etat Patrice Talon et ses ministres ont tenu lundi 8 décembre 2025, une session extraordinaire du Conseil des ministres. Au cours de le rencontre élargie à la hiérarchie militaire et aux ministres conseillers, un point global de la situation a été fait.
Patrice Talon et son gouvernement en session extraordinaire du Conseil des ministres au lendemain du coup de force orchestré par un groupe de mutins. Au cours de la rencontre, le chef de l'Etat a exprimé ses remerciements à l'ensemble du Peuple béninois pour son soutien indéfectible et son attachement à la bonne marche du pays. Il a félicité à l'occasion l'Armée béninoise et ses responsables qui ont su montrer leur loyauté et leur sens du devoir républicain.
Des instructions ont été données afin que les familles de ceux qui se sont sacrifiés
en défendant la patrie soient assistées convenablement.
Le président de la République s'est par ailleurs félicité de la solidarité des pays de la CEDEAO, en particulier le Nigeria et la Côte d'Ivoire.
Il n'a pas manqué d'inviter le Gouvernement et le Peuple tout entier à voir dans cette épreuve, un motif de continuer à bâtir un Bénin fort et résilient, qui protège l'ensemble de ses enfants mais où chacun devra aussi apprendre à répondre de ses actes surtout lorsqu'ils se révèlent attentatoires aux intérêts du pays.
Le chef de l'Etat a affirmé sa conviction que le Bénin va poursuivre sa marche vers le progrès et que les filles et fils du pays devront tirer tous les enseignements de ces événements pour qu'ils ne se reproduisent plus jamais.
F. A. A.
Des forces régionales ont appuyé l'armée béninoise dans la journée du 7 décembre, lors de la tentative de coup d'Etat, selon le Conseil des ministres extraordinaire tenu ce lundi 8 décembre 2025.
Dès les premières heures du soulèvement du dimanche 7 décembre 2025 au Bénin, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a été informée.
« La coopération sous-régionale s'est mise en branle, sous l'égide de la CEDEAO et à la demande de notre pays. Le Nigeria nous est dès lors venu en assistance en menant des frappes en fin de journée, par son aviation militaire qui a immobilisé certains des engins blindés », a indiqué le Conseil des ministres extraordinaire tenu lundi 8 décembre 2025.
L'opération déroulée « sans pertes en vies humaines » a permis de mettre en déroute les premiers assaillants et le contrôle de la base de Togbin à Fidjrossè.
Dans la nuit, « une force en attente de la CEDEAO composée de soldats nigérians » a été déployée à Cotonou. Logée à la base de Togbin, cette force a appuyé l'armée béninoise.
« Une force spéciale est venue de Côte d'Ivoire en cette même fin de journée du dimanche pour se positionner à Cotonou en vue d'autres actions si besoin en était », précise le gouvernement.
L'armée béninoise déjà mobilisée autour de Togbin et de la résidence présidentielle, s'est appuyée sur ce renfort régional pour verrouiller les derniers points de tension.
Lors du Conseil des ministres élargi aux Ministres conseillers et au haut commandement militaire, le Chef de l'Etat Patrice Talon a salué « la solidarité des pays de la CEDEAO, en particulier le Nigeria et la Côte d'Ivoire ».
M. M.
Réuni en session extraordinaire ce lundi 8 décembre 2025, sous la présidence du Chef de l'Etat, Patrice Talon, le Conseil des ministres a annoncé que la mutinerie ayant secoué le Bénin dans la nuit du 6 au 7 décembre a pris naissance au sein de la base militaire de la Garde nationale de Togbin.
Les conclusions du point détaillé en Conseil des ministres établissent que le groupuscule de soldats auteurs de l'insurrection a coordonné ses opérations depuis la base militaire de Togbin, d'où sont sortis armes, blindés et premières équipes d'assaut.
Selon le gouvernement, les mutins ont d'abord ciblé des officiers supérieurs afin de neutraliser le commandement militaire. Le général Bertin Bada, directeur du cabinet militaire, a échappé de justesse à une attaque meurtrière qui a coûté la vie à son épouse. Le colonel Faïzou Gomina, commandant de la base de Togbin dépêché en renfort, y a été séquestré, révélant que la mutinerie était bien interne à cette caserne.
Les assaillants ont ensuite enlevé le général Abou Issa, chef d'état-major de l'Armée de terre, avant de tenter de s'emparer de la résidence présidentielle à l'aube.
Repoussés par la Garde républicaine après de violents affrontements, au domicile du Chef de l'Etat, ils ont brièvement investi la Télévision nationale pour y diffuser un message.
Cernés à Togbin, les mutins ont tenté d'ouvrir de nouveaux fronts. Pour éviter des combats lourds au cœur d'une zone habitée, des frappes aériennes ciblées ont été menées, notamment avec l'appui du Nigéria dans le cadre de la coopération CEDEAO. La base a ensuite été sécurisée et reprise.
Les officiers enlevés ont été libérés au petit matin du lundi 8 décembre à Tchaourou, où les mutins en fuite tentaient de les exfiltrer.
Le Gouvernement a annoncé l'ouverture d'enquêtes pour identifier les instigateurs de la tentative de renversement et évaluer les dégâts. Tout en saluant la loyauté de l'Armée et la mobilisation sous-régionale, le Président Talon a appelé à tirer tous les enseignements de ces événements afin d'éviter qu'une telle mutinerie ne se reproduise.
Akpédjé Ayosso
La France a formellement condamné la tentative de coup d'Etat survenue au Bénin ce dimanche 7 décembre 2025. C'est à travers une déclaration du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.
Comme l'Union africaine et la CEDEAO dont elle soutient les efforts, la France condamne la tentative de coup d'Etat au Bénin et appelle au respect de l'ordre constitutionnel et au fonctionnement normal des institutions.
La France annonce qu'elle est mobilisée pour veiller à la sécurité de la communauté française présente au Bénin et appelle à la plus grande prudence.
Un groupuscule de soldats, sous prétextes de revendications fallacieuses, a entrepris une mutinerie au petit matin du dimanche 7 décembre à l'effet de s'attaquer aux institutions du Bénin. Les mesures appropriées ont été prises pour faire échec à cette œuvre. La situation est désormais sous contrôle.
A.A.A
À l'issue de la séance extraordinaire du Conseil des ministres de ce lundi 8 décembre 2025, plusieurs décisions fortes ont été annoncées. Le gouvernement veut tirer « tous les enseignements » de la mutinerie déjouée du 7 décembre dernier.
Le gouvernement ouvre une série d'enquêtes pour identifier « tous les auteurs et leurs commanditaires », situer les responsabilités et comprendre les défaillances dans le cadre de la tentative de coup d'Etat du dimanche 7 décembre dernier. Selon le conseil des ministres extraordinaire du lundi 8 décembre 2025, les investigations couvrent également les dégâts matériels, « y compris ceux collatéraux subis par des civils ».
Des mesures sociales sont annoncées. Les familles des soldats tombés en défendant la République seront « assistées convenablement ».
Une minute de silence a été observée en hommage aux morts. Le gouvernement a exprimé également son soutien aux blessés.
Lors du Conseil extraordinaire des ministres, le Président Patrice Talon a insisté sur les leçons à tirer des événements regrettables du 7 décembre dernier. Il appelle à « bâtir un Bénin fort et résilient, qui protège l'ensemble de ses enfants ». Il rappelle que chacun devra « apprendre à répondre de ses actes ».
Le chef de l'État a affirmé que le Bénin « va poursuivre sa marche vers le progrès et que nous devons tirer tous les enseignements de ces événements pour qu'ils ne se reproduisent plus jamais ».
M. M.
Au lendemain de la tentative de coup d'État déjouée dimanche 7 décembre à l'aube, Cotonou a retrouvé son calme.
C'est sous une fine pluie que les habitants de Cotonou se déplacent ce lundi 8 décembre 2025. Dans les rues, les écoliers ont repris le chemin de leurs classes. Les parents les ont déposés comme un lundi ordinaire. Les travailleurs ont rejoint leurs bureaux. Les commerces ont ouvert. La circulation est fluide. Motos et voitures roulent sans agitation particulière.
L'activité a repris après la tentative de coup d'État déjouée dimanche. Les services publics fonctionnent normalement.
Cadjèhoun, quartier proche de la présidence, est calme. Fermée la veille aux premières heures de la mutinerie, la rue qui longe le palais est désormais rouverte. Le seul signe du chaos évité reste un blindé stationné près du siège de la SRTB, la télévision nationale brièvement investie dimanche par les mutins.
Au marché Dantokpa, c'est l'ambiance habituelle. Le marché est animé. Les étals sont ouverts. Entre les allées, des clients circulent. Il est même difficile de se frayer un chemin sur la rue longeant la pharmacie 4 thérapies et le pont.
A quelques encablures de là, les marchés Gbogbanou et Missèbo sont également animés dans l'après-midi de ce lundi 8 décembre.
''Non'' au renversement constitutionnel
Dans la matinée, plusieurs rassemblements se sont formés pour dire “non” à la prise de pouvoir par la force. À la mairie de Cotonou, de nombreuses femmes se sont mobilisées.
En soirée, militants et sympathisants du parti Union Progressiste le Renouveau (UP-R) se sont retrouvés à la Place Bulgarie. Vêtus de blanc et casquettes jaunes sur la tête, ils sont rassemblés pour dénoncer le coup de force. Des responsables du parti étaient présents.
Le maire d'Abomey-Calavi, Angelo Ahouandjinou a salué la réaction des forces armées qui, selon lui, ont « anticipé » et dit “non” aux mutins. « Le pire a été reculé », a-t-il ajouté, rendant hommage à la « bravoure » et à la « détermination » du chef de l'État et des forces de l'ordre. Il a appelé les populations « à la tranquillité, au calme et au respect des principes réglementaires ».
M. M.
Les militantes et militants des partis Union progressiste le renouveau (UP-R), le Bloc républicain (BR), le Mouvement des élites engagés pour l'émancipation du Bénin (MOELE-BENIN), la Force cauris pour un Bénin émergent (FCBE), les populations de Cotonou, acteurs politiques, députés et plusieurs autres personnalités sont mobilisés à la Place Bulgarie dans l'après-midi de ce lundi 08 décembre 2025. Seul objectif, dire NON à toute tentative de prise de pouvoir par la force.
Les panneaux réalisés pour la circonstance véhiculent les messages ci-après : « Non à la prise de pouvoir par la force au Bénin », « non aux ennemis du développement du Bénin », etc.
Quelques images
Le Conseil des Ministres s'est tenu en séance extraordinaire ce lundi 8 décembre 2025, sous la présidence de Monsieur Patrice TALON, Président de la République. La séance a été élargie aux ministres conseillers et au haut commandement des Forces de Défense et de Sécurité.
L'ordre du jour a porté exclusivement sur les événements survenus dans la journée du dimanche 7 décembre 2025.
Saisissant cette occasion, le Président de la République a tenu à remercier l'ensemble du Peuple béninois pour son soutien indéfectible et son attachement à la bonne marche de notre pays. Il a félicité notre Armée et ses responsables qui ont su montrer leur loyauté et leur sens du devoir républicain ; puis instruit afin que les familles de ceux qui se sont sacrifiés
en défendant la patrie soient assistées convenablement. De même, il s'est félicité de la solidarité des pays de la CEDEAO, en particulier le Nigeria et la Côte d'Ivoire.
Il n'a pas manqué d'inviter le Gouvernement et le Peuple tout entier à voir dans cette épreuve, un motif de continuer à bâtir un Bénin fort et résilient, qui protège l'ensemble de ses enfants mais où chacun devra aussi apprendre à répondre de ses actes surtout lorsqu'ils se révèlent attentatoires aux intérêts du pays.
Enfin, il a affirmé sa conviction que notre pays va poursuivre sa marche vers le progrès et que nous devons tirer tous les enseignements de ces événements pour qu'ils ne se reproduisent plus jamais.