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L'Europe politique et de la défense (par Nicolas Gros-Verheyde)
Updated: 1 week 5 days ago

L’opération Irini doit disposer des moyens nécessaires pour réaliser son mandat (général Graziano)

Thu, 16/04/2020 - 17:10

(B2 – exclusif) ‘Operation Irini’. Le nom de la toute nouvelle opération navale de l’UE est sur toutes les lèvres dans le monde de la défense européenne. Aura-t-elle plus de succès que sa prédécesseur Sophia dans le contrôle de l’embargo sur les armes en Libye ? Nous avons interrogé le général Claudio Graziano, président du comité militaire de l’Union européenne 

Le général Graziano (crédit : EUMC)

De l’opération Sophia, on retient surtout les sauvetages en mer. Elle n’a pas vraiment réussi à faire respecter l’embargo imposé par l’ONU sur les armes à destination de la Libye. C’est devenu la priorité pour Irini. Qu’est-ce qui change ? 

— Grâce à des moyens aériens, navals et satellitaires dont elle disposera, l’opération Irini sera en mesure non seulement d’appliquer l’embargo sur les armes dans la zone d’opération assignée, mais aussi de surveiller les violations dans une zone plus large et dans différentes dimensions, en assurant au mieux de ses capacités une approche équilibrée et impartiale. Cela permettra à l’Union européenne de fournir aux Nations unies un tableau plus complet de l’éventuel trafic d’armes vers la Libye.

Irini aurait du débuter le 1er avril mais a finalement été retardée, puisque les États membres n’ont pas fourni les moyens nécessaires. Beaucoup de questions se posent. En tant que président du comité militaire, vous savez comment avancent les tractations. Êtes vous optimiste ? 

— L’opération Irini est essentielle pour contrôler l’embargo sur les armes, pour la paix en Libye. C’est pourquoi elle doit disposer des moyens nécessaires pour mettre en oeuvre son mandat. L’opération a été conçue en un laps de temps relativement court, ce qui montre la capacité de réaction de l’UE en temps de crise. Nous faisons face maintenant à un défi nouveau : la complexe tache de passer, en douceur, d’une opération à l’autre.

Tout cela, sans oublier le défi inexploré que représente la pandémie actuelle de coronavirus, une des épreuves les plus difficiles que l’humanité tout entière ait jamais connues, depuis très longtemps. Je comprends que le Coronavirus puisse pour l’instant empêcher certains États membres de fournir des moyens. Cependant une déclaration claire, exprimant l’intention de soutenir Irini dès que les conditions le permettront, apportera de la crédibilité à une mission qui représente le fer de lance des activités de la PSDC.

La volonté des 27 est-elle suffisante, selon vous ?  

— Avec ce mandat clair pour la surveillance de l’embargo sur les armes, l’opération Irini est une preuve supplémentaire que les États membres de l’UE peuvent, en fin de compte, faire preuve d’une unité d’intention, responsable, en particulier lorsqu’il s’agit de menaces et de défis sécuritaires d’intérêt commun. Cette décision souligne également la volonté de l’Union européenne de jouer son rôle de manière crédible, dans un domaine d’intérêt stratégique. C’est une contribution concrète à la mise en œuvre des conclusions de la conférence de Berlin sur la Libye, et qui a comme tâche essentielle de surveiller l’embargo sur les armes établi par les Nations unies.

(Propos recueillis par Aurélie Pugnet)

Entretien réalisé entre le lundi 6 et le samedi 11 avril, en anglais, par voie de mails

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Coronavirus. La leçon d’Ebola du Dr. Stefan Kowitz (commandement médical européen)

Wed, 15/04/2020 - 14:06

(B2) Chef du commandement médical européen, mis en place en 2018 dans le cadre de la coopération structurée permanente (PESCO), pour coordonner les efforts des services médicaux militaires en cas d’opération de l’UE ou de l’OTAN, le Dr Stefan Kowitz, a livré, début mars, juste avant le début de la pandémie du coronavirus, un point de vue intéressant, tirant les leçons de la crise précédente, celle d’Ebola.

Une réponse rapide

La première leçon « la leçon la plus importante à tirer de la crise d’Ebola : plus la réponse est rapide avec toutes les ressources disponibles, mieux une telle épidémie peut être contenue.  ». Cette remarque ne s’applique « pas seulement à une épidémie d’Ebola » dit notre docteur.

Et trois méthodes

Pour réduire l’épidémie, il faut trois éléments dit notre général de brigade : « 1. l’isolement des patients infectieux du reste de la population, 2. la possibilité d’un diagnostic rapide, 3. un nombre suffisant d’installations de traitement » C’est « la base de toute lutte contre les maladies infectieuses ».

Commentaire : une règle pas suivie partout

Un point de vue qui n’est pas anarchiste ni dogmatique. La plupart des médecins spécialistes des épidémies le disent. Malheureusement, même après l’arrivée de l’épidémie en Italie, la plupart des pays européens (France, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni) n’ont pas tenu cette règle de conduite primaire. Résultat : l’épidémie galope au rythme de plusieurs milliers de morts par jour dans toute l’Europe.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Une bataille de communication et une lutte d’influence sont engagées dixit Josep Borrell

Tue, 14/04/2020 - 14:30

(B2) Pour le Haut représentant de l’Union chargé des affaires étrangères, en arrière-plan se tisse une vraie bataille stratégique, celle de la communication et de la lutte d’influence. L’Europe doit réagir

(crédit : SEAE)

Ce texte a été publié sur le blog officiel du Haut représentant entre 23 mars et le 2 avril 2020, sur le site du SEAE dans plusieurs langues. Il donne un message d’optimisme, à un moment où l’épidémie de coronavirus était au plus fort en Europe, et anticipe les étapes à suivre mais traduit bien l’état d’esprit. Titres et intertitres sont de la rédaction

Un remodelage du monde en cours

« La pandémie de Covid-19 va remodeler notre monde » écrit le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. « Nous ne savons pas encore quand la crise prendra fin. Il ne fait toutefois aucun doute que, lorsqu’elle s’achèvera, notre monde sera très différent. »

Pas une guerre, mais une solidarité déterminante

Pour le chef de la diplomatique européenne, « la crise provoquée par la Covid-19 n’est pas une guerre, mais elle y ressemble en ce sens qu’elle nécessite la mobilisation et l’affectation de ressources à des niveaux sans précédent. La solidarité entre les pays et la volonté de faire des sacrifices pour le bien commun sont déterminantes. […] Et l’Union européenne a un rôle central à jouer » dans cette bataille.

La logistique et la communication nerfs de la guerre

« Il est dit parfois que les guerres ne se remportent pas par la tactique ni même par la stratégie, mais par la logistique et les communications. Il semble que cela soit également vrai pour le Covid-19 : celui qui organisera le mieux sa réaction en réponse à la crise, en tirant rapidement les enseignements issus du monde entier et en communiquant efficacement avec les citoyens et le reste du monde, en ressortira le plus fort. »

Une bataille de la communication

Engagée avec la Chine…

Pour la voix de l’Europe dans le monde, « une bataille de la communication » s’est bel et bien engagée au niveau mondial, « dans laquelle le choix du bon moment est essentiel ». Il met en cause « des responsables politiques chinois » qui ont « dissimulé […] des informations cruciales », notamment l’ampleur de la crise dans la province de Hubei. À ce moment-là, l’Europe a envoyé de nombreux équipements médicaux pour aider les autorités chinoises « dépassées par les événements ». Avec une certaine discrétion. Ce qui ne semble pas être le cas de la Chine, qui ayant récupéré de la crise « envoie maintenant des équipements et des médecins en Europe, tout comme d’autres) » mais accompagnée d’une campagne de communication. « La Chine cherche à tout prix à faire passer le message selon lequel, contrairement aux États-Unis, elle est un partenaire responsable et fiable. »

… et avec la Russie, une lutte d’influence réelle

Dans cette « bataille de la communication », d’autres phénomènes ont été observés, notamment « des tentatives visant à discréditer l’UE en tant que telle et certains cas où les Européens ont été stigmatisés comme s’ils étaient tous porteurs du virus ». Sans le dire Josep Borrell vise la Russie en particulier. « Nous devons être conscients qu’il existe une composante géopolitique caractérisée notamment par une lutte d’influence menée au moyen du façonnage d’image et de la « politique de la générosité’. Armés de faits, nous devons défendre l’Europe contre ses détracteurs. »

… au sein même de l’Europe

Cette bataille de la communication fait aussi rage « au sein de l’Europe ». Il est « essentiel que l’Union européenne montre qu’elle est une Union qui protège et que la solidarité n’est pas un vain mot ». C’est le principe des vagues d’assaut qu’il prend pour exemple : « Après la première vague au cours de laquelle les autorités nationales ont joué un rôle central, l’Union européenne arrive maintenant sur le devant de la scène en mettant en œuvre des actions conjointes dans tous les domaines dans lesquels les États membres lui ont donné les moyens d’agir : la passation conjointe de marchés pour la fourniture d’équipements médicaux essentiels, des incitations économiques conjointes et un assouplissement nécessaire des règles budgétaires et des règles relatives aux aides d’État. » comme le rapatriement des Européens (1).

L’Union doit être au centre du combat

Réprimer la tentation du chacun pour soi

Dans une crise, « l’instinct de l’être humain consiste souvent à se replier sur soi, à fermer les frontières et à privilégier le « chacun pour soi ». Bien que cette attitude soit compréhensible, elle est contre-productive. La crise provoquée par le Covid-19 ne peut être résolue à l’intérieur d’un seul pays, ou en faisant cavalier seul. […]  Une pandémie mondiale nécessite des solutions mondiales et l’Union européenne doit être au centre de la lutte. […]L’heure est à la solidarité et à la coopération, et non au rejet de la responsabilité sur les autres, ce qui ne soignera pas une seule personne infectée. »

Aide l’Afrique et desserrer l’étau des sanctions

« Si les besoins sont importants à l’intérieur de l’Union européenne, celle-ci devrait également être prête à aider d’autres pays en situation de fragilité qui risquent d’être dépassés » explique-t-il visant l’Afrique en particulier. « Ailleurs, des pays comme le Venezuela ou l’Iran pourraient bien s’effondrer sans notre soutien. Cela signifie que nous devons faire en sorte qu’ils aient accès à l’aide du FMI (Fonds monétaire international). En ce qui concerne l’Iran, nous devons veiller à ce que les échanges commerciaux légitimes à des fins humanitaires puissent être effectués malgré les sanctions imposées par les États-Unis. »

Des tensions géopolitiques croissantes

Enfin, le haut représentant avertit : il faut « garder à l’esprit qu’aucun des autres problèmes sur lesquels nous nous concentrions avant la crise du coronavirus n’a disparu. À vrai dire, ils pourraient s’aggraver. Le Covid-19 pourrait exacerber certains conflits déjà plus anciens dans le voisinage. En ce qui concerne l’Europe, nous devions déjà naviguer dans un monde caractérisé par des tensions géopolitiques croissantes, en particulier entre les États-Unis et la Chine. Ici aussi, le risque est que le Covid-19 exacerbe les tendances préexistantes. »

(texte sélectionné par AP et NGV)

Télécharger le texte complet en FR et ENG

  1. Malgré plusieurs milliers de rapatriements, « il reste encore beaucoup à faire » explique-t-il. Dans le monde entier, « près de 100.000 voyageurs européens se sont signalés auprès d’ambassades ou de consulats locaux, mais le chiffre réel de ceux qui doivent rentrer chez eux est beaucoup plus élevé. » (chiffre au 23.3)

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La pandémie de coronavirus n’est pas une guerre, c’est un test de notre humanité (Steinmeier)

Sun, 12/04/2020 - 14:20

(B2) Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a livré samedi (11 avril) depuis le château de Bellevue, la résidence présidentielle, un discours de Pâques empli de responsabilité et d’empathie. J’ai sélectionné trois extraits. A lire

Le président F.W. Steinmeier (source : Bundespräsident / Sélection B2)

La société vulnérable

« La pandémie nous montre. Oui, nous sommes vulnérables. Peut-être pensons-nous depuis trop longtemps que nous sommes invulnérables, que nous ne pouvons aller plus vite, plus haut, plus loin. Mais c’était une erreur. La crise ne nous montre pas seulement [cela]. Elle nous montre aussi à quel point nous sommes forts! Sur quoi nous pouvons bâtir!  »

Ce n’est pas une guerre, mais un test de l’humanité

« Non, cette pandémie n’est pas une guerre. Les nations ne sont pas contre les nations, les soldats ne sont pas contre les soldats. C’est un test de notre humanité. Il évoque le pire et le meilleur des gens. Montrons-nous le meilleur de nous-mêmes! Et montrons-le aussi en Europe! »

La solidarité n’est pas une possibilité, c’est une obligation

« L’Allemagne ne peut sortir de la crise forte et saine que si ses voisins deviennent également forts et sains. […] Trente ans après l’unité allemande, 75 ans après la fin de la guerre, nous, Allemands, ne sommes pas seulement appelés à la solidarité en Europe. Nous y sommes obligés! »

Commentaire : le ton juste

Que dire de plus. Pas grand chose. L’ancien chef de la diplomatie allemande, proche de Gerhard Schröder, a trouvé le ton juste. Ni larmoyant ni guerrier, il reconnait la gravité de la situation, des erreurs, et appelle chacun à être plus dynamique, plus entreprenant. En faisant de la solidarité, une obligation historique au même titre que celle de 1945 ou de 1989, il ferme la porte à toute tentation du repli sur soi. C’est un grand discours, un discours comme on aimerait que certains dirigeants européens et français tiennent.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Qui est Steinmeier ?

Originaire de Rhénanie du Nord, social-démocrate jusqu’au bout des ongles, Frank-Walter Steinmeier incarne la tendance centriste du SPD allemand. Chef de cabinet à partir de 1993 de Gerhard Schröder, alors ministre-président du Land de Basse-Saxe, il l’accompagne dans sa marche vers le pouvoir. En 1998 il devient ainsi le délégué du gouvernement (= chef politique) des services de renseignement puis son directeur de la chancellerie, durant six ans (de 1999 à 2005). C’est un des artisans de la réforme des systèmes de santé mis en place au début 2000 (système plutôt efficace).

Il a ensuite été ministre des affaires étrangères d’Angela Merkel à deux reprises de 2005 à 2009 et de fin 2013 à début 2017. En 2009, il est cité, un moment, comme un possible haut représentant de l’Union (lire : Le groupe socialiste et démocrate veut un Haut représentant, socialiste). Il n’hésite pas alors à s’adresser au président américain B. Obama pour réclamer une remise à plat de l’OTAN (lire : Steinmeier à Obama (usa): « une nouvelle orientation » pour l’Otan). En mars 2017, il est élu président de la RFA, fonction surtout symbolique, mais qui revêt en Allemagne une haute autorité morale car se situant au-dessus des partis.

Télécharger le discours (en allemand) * traduction non officielle

 

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Javier Solana surmonte un vilain coronavirus et sort de l’hôpital

Sat, 11/04/2020 - 16:20

(B2) L’ancien Haut représentant de l’UE et ancien secrétaire général de l’OTAN, l’Espagnol Javier Solana est sorti jeudi (9 avril) sur ses deux pieds de l’hôpital de Madrid où il avait été admis il y a un mois pour un coronavirus ‘carabiné’

Javier Solana en décembre 2017 à la bilbliothèque Solvay (© NGV / B2)

De son séjour, celui qui est âgé de 77 ans ne nous dit pas grand chose si ce n’est un grand remerciement. Après « quatre semaines et demi d’hospitalisation, je rentre chez moi et je veux montrer publiquement mon admiration pour l’équipe qui m’a soigné : médecins, infirmières et gardiens. De grands professionnels. Et ils m’ont donné une grande leçon de responsabilité et de dévouement. Je ne vous oublierai pas ! ».

Une maladie dont il faut être conscient qu’on s’en sort

Ce qu’il ne dit pas trop, c’est qu’il a été à deux doigt d’y passer. Emmené en soins intensifs, placé sous oxygène, il n’a dû sa survie qu’à sa force de caractère (nous gratifiant au passage d’un selfie avec le masque à O2), au personnel soignant et au service public auxquels il dit merci. « J’étais dans toutes les statistiques pour mal finir : j’ai plus de 75 ans et autre chose, mais il ne faut pas venir (à l’hôpital) en pensant qu’on y va, mais être conscient qu’on en sort » a-t-il confié à sa sortie au quotidien Voz populi. Son voisin de chambre n’a pas eu sa chance.

Modestie et ironie

À B2 nous sommes heureux et retrouvons ainsi celui qui reste le premier Haut représentant (et le seul) jusqu’ici avec une stature et une expérience, accompagné de la modestie qui sied à cette fonction. Quand il y avait un succès, ce n’était jamais grâce à lui, mais à tous les autres, à ses équipes. Il le prouve encore aujourd’hui. Un homme qui a gardé tout son ironie, celle qui nous faisait toujours sourire, malgré tout. Il y a quelques heures, il confiait sur twitter, son mode d’expression favori : « C’est impressionnant que 500 morts soit une bonne nouvelle. Le chiffre le plus bas de ces derniers jours !! ».

Javier ! Nous sommes très contents aujourd’hui que vous soyez revenus dans vos ‘pénates’.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Urgence à la frontière grecque. Frontex déploie une mission d’intervention rapide (v2)

Mon, 02/03/2020 - 17:05

(B2) Le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) va lancer « une intervention rapide » (1) pour aider la Grèce à faire face au grand nombre de migrants à ses frontières extérieures, notamment en mer. L’agence, basée à Varsovie, vient de l’annoncer ce lundi (2 mars)

Opération Poséidon au large de l’île de Lesbos (crédit : Frontex – archives B2)

L’agence répond ainsi à une demande d’assistance faite officiellement hier soir (dimanche) par le gouvernement grec, de bénéficier d’un renfort européen rapide en mer Égée, pour prévenir une arrivée trop grande de bateaux contenant des migrants et réfugiés.

« Cela fait partie du mandat de Frontex d’aider un État membre confronté à une situation exceptionnelle et demandant un soutien urgent » a précisé le directeur de Frontex, Fabrice Leggeri.

De façon concrète,« un patrouilleur de haute mer, six patrouilleurs côtiers, deux hélicoptères, un avion et trois véhicules équipés d’une caméra thermique » vont être déployés comme l’a annoncé Ursula von der Leyen venu inspecter la frontière terrestre gréco-turque mardi (3 mars). Et « 100 garde-frontières supplémentaires » viendront en renfort des 530 déjà déployés aux frontières terrestre et maritime

(NGV)

  1. Les interventions rapides aux frontières sont conçues pour apporter une assistance immédiate à un État membre de l’UE « soumis à une pression urgente et exceptionnelle à sa frontière extérieure, notamment en ce qui concerne le grand nombre de ressortissants de pays tiers qui tentent d’entrer illégalement sur son territoire » précise l’agence.

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Le renseignement à l’épreuve de l’Union européenne

Sat, 29/02/2020 - 09:42

(B2) La coopération européenne en matière de renseignement reste l’un des sujets qui soulèvent beaucoup de questions lorsque l’on se penche sur le travail des ‘espions’. Tantôt présenté comme une réelle progression, tantôt perçu comme une utopie, ce dialogue entre services alliés évolue au gré des fluctuations des politiques européennes de défense et de sécurité

L’auteure de cet ouvrage, Julie Prin-Lombardo, fait intervenir au fil de sa réflexion des hauts fonctionnaires et des hauts responsables qui viennent étayer le propos de témoignages opérationnels. Au bilan, cette docteure en histoire travaillant au sein du ministère des Armées français décrit une construction institutionnelle qui aurait pu donner lieu à une structure efficace, mais qui s’est écroulée. Cela lorsque le centre de situation de l’UE (SitCen) est devenu le centre de situation et du renseignement de l’UE (IntCen), à la création du service européen pour l’action extérieure (SEAE) auquel il a été intégré. Paradoxe de cette mutation : c’est parce que le premier avait commencé à devenir réellement influent que certains ont œuvré à en réduire la portée.

L’obstacle britannique

C’est le positionnement de Londres, notamment, qui revient de manière récurrente comme un obstacle à un meilleur dialogue entre services européens. Pour les Britanniques, la priorité d’une relation solide avec Washington a bloqué de nombreux mécanismes. Par exemple : impossible d’échanger du renseignement avec le Royaume-Uni, sans risque de voir ces données partir vers les États-Unis. De même, Londres peut difficilement transmettre tout un pan de ses connaissances… directement issues des services alliés outre-Atlantique.

Dialogues informels

Reste que les échanges ont quand même lieu. Plus que dans des enceintes policées, c’est parfois dans des clubs plus informels que les acteurs du renseignement parviennent à se coordonner. Ces plateformes, dont la plus connue reste le club de Berne, qui réunit des dirigeants de services depuis les années 1970, ont le mérite de ne pas contraindre les participants et de laisser chacun s’investir à la mesure de ses besoins, de ses capacités et de ses limites politiques. Les blocages sont de fait plus politiques qu’opérationnels : les professionnels du renseignement multiplient, eux, les démarches pour trouver de bons moyens de travailler efficacement ensemble.

Conseil de lecture

Cet ouvrage reste parfois assez technique, avec une approche historique qui ravira les passionnés de renseignement. Les décryptages institutionnels ont la force de leur faiblesse : très pointus, ils dissuaderont probablement le lecteur plus novice en matière de renseignement. Pour le spécialiste, c’est un livre à ajouter à sa bibliothèque.

(Romain Mielcarek)

  • Editions Nouveau Monde, Paris, novembre 2019, 311 pages, 19,90 euros

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Un avion C101 de la ‘patrouille des Aigles’ espagnole s’abîme en mer. Le pilote tué

Thu, 27/02/2020 - 20:10

(B2) Un avion C101 de la Patrulla Aguila, l’escadrille de vol acrobatique de l’armée de l’air espagnole, s’est écrasé en mer ce jeudi (27 février) après-midi au large de la ville de La Manga, dans la province de Murcie, tuant son pilote.

Un avion C101 de la ‘patrouille des aigles’ (crédit : armée de l’air espagnole)

L’accident s’est « produit lors d’une répétition », indique l’armée de l’air. Des navires et un avion de patrouille maritime ont été dépêchés sur les lieux pour localiser l’épave de l’avion et tenter de porter secours au pilote. « Rien n’indique que le pilote ait pu s’éjecter. » On apprenait quelques temps plus tard que le cdt Eduardo Garvalena était décédé dans le crash.

Le Premier ministre Pedro Sánchez a adressé les « condoléances sincères de tout le gouvernement à la famille du commandant Garvalena et à tous ses camarades de la Patrouille des Aigles » indiquant avoir ressenti « une énorme tristesse en recevant les nouvelles qui nous parviennent après l’accident de l’avion C-101 de l’Académie Générale de l’Air à La Manga (Murcie) ».

Enorme tristeza al recibir las noticias que nos llegan tras el accidente del avión C-101 de la Academia General del Aire en La Manga (Murcia).

Un sentido abrazo de todo el Gobierno a la familia del comandante Garvalena y a todos sus compañeros de la Patrulla Águila. DEP.

— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) February 27, 2020

Deuxième accident en moins d’un an

C’est le deuxième accident similaire en quelques mois. Le 26 août dernier, un autre avion C101 s’était abîmé en mer non loin de là. Le commandant Francisco Marín avait réussi à s’éjecter mais était décédé avant d’avoir pu être repêché. En septembre dernier, un autre accident touchant cette fois un avion d’entrainement T35 Pillan avaient causé la mort du commandant instructeur Daniel Melero et de son élève l’enseigne Rosa Otero, âgé de 20 ans, au large de Santiago de la Ribera.

(NGV)

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La frégate belge Leopold Ier rejoint le Charles de Gaulle

Thu, 27/02/2020 - 19:30

(B2) La frégate Léopold I (F-930), sous le commandement du capitaine de frégate Nico Cottyn, a mis le cap sur la mer Méditerranée, depuis dimanche 23 (février). Mission : intégrer le groupe aéronaval 2020 formé autour du porte-avions nucléaire français, le Charles de Gaulle (la mission Foch).

Le Léopold Ier (crédit : MOD Belgique)

La frégate belge, avec à son bord 150 membres d’équipages et un hélicoptère Alouette III embarqué, va mener divers exercices. Objectif : « maintenir et développer les compétences nécessaires à un engagement dans l’ensemble du spectre des opérations maritimes ». Fin de mission prévue : le 24 avril avec le retour du navire au port de Zeebruges.

(NGV)

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Plusieurs soldats du contingent européen de la Minusma au Mali blessés par un IED

Tue, 25/02/2020 - 19:48

(B2) Trois soldats membres de la Minusma ont été blessés, légèrement, ce mardi (25 février) après-midi dans l’explosion d’un engin artisanal (IED) non loin de Gao sur la route de Kidal.

(crédit : Forces irlandaises)

Les trois soldats irlandais effectuaient une patrouille à l’Est, non loin de leur base de Gao, lorsqu’un engin explosif improvisé (IED) « a explosé à proximité de leur convoi ». « Légèrement blessés, […] ils ont reçu des soins médicaux et se portent bien », précise selon le communiqué des forces irlandaises parvenu à B2.

D’autres soldats d’une autre nationalité pourraient être impliqués dans cet incident indiquait un blogueur malien. Mais cette information doit être prise (très) au conditionnel. Selon notre collègue de Augengeradeaus, Thomas Wiegold, il n’y pas de blessés allemands. La Bundeswehr l’a confirmé.

(NGV)

Lire : Combien de morts par IED au Mali ces dernières années

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Les sept plaies d’EUTM Mali selon l’Irsem

Tue, 25/02/2020 - 17:30

(B2) Le constat est sévère. Malgré son effectif (environ 500 personnes) et son antériorité (sept ans), la mission de formation de l’armée malienne, EUTM Mali, n’est pas pleinement efficace. Elle souffre de sept grands problèmes, selon le chercheur Denis Tull de l’IRSEM qui vient de publier une étude

Un instructeur européen et des FAMa en exercice (crédit : EUTM Mali)

La gestion d’un double défi : combattre et reconstruire 

Au Mali, le fait que les forces armées soient déjà engagées en opérations est une « contrainte importante » et « souvent négligée ». La priorité des Maliens est l’effort de guerre, et non la reconstruction de leur outil militaire. Non seulement Européens et Maliens ont des priorités différentes. Mais même lorsque les objectifs s’alignent, « les ressources et les capacités des partenaires maliens sont nécessairement limitées ». Avec environ 75% des forces maliennes engagées sur le terrain, souvent pour 9 à 12 mois, EUTM a du mal à recevoir un nombre suffisant de soldats à former. Les effectifs potentiellement disponibles sont « peu nombreux et épuisés ».

Une reconstruction orientée sur l’offre et non les besoins

Sans cadre stratégique défini, les Maliens rejettent rarement, « voir jamais », une offre de soutien (formation, équipement, conseils), que celle-ci soit adaptée, ou pas, à leur besoins et priorités réels. Une partie des véhicules (camions, ambulances…) souvent d’occasion offerts au Mali « ne verront jamais le champ d’opération ou tombent en panne à la première utilisation car ni budget, ni pièces de rechange, ni expertise mécanisme n’ont été programmés ». Résultat : l’aide axée sur l’offre entraîne des coûts importants, pose des problèmes de durabilité et d’interopérabilité et peut en fait ne pas contribuer beaucoup au renforcement des capacités — lorsqu’elle ne les affaiblit pas.

Un vrai manque de coordination 

« Un autre inconvénient de la rupture entre l’offre et la demande est la mauvaise coordination de l’aide extérieure. Elle n’est ni appliquée par la partie malienne, ni assumée de manière adéquate par les donateurs », y compris Européens. Malgré quelques efforts récents, « il ne semble guère y avoir plus que des échanges d’informations ». D’ailleurs, au sein du ministère malien de la Défense, un seul agent sert de point de contact en matière d’assistance à la sécurité.

Les acteurs internationaux sont aussi pointés du doigt. Chacun tente de divulguer ses propres « concepts militaires et de cultures d’origine étrangère qui coexistent de façon malaisée ». Ceci contribue « à la saturation de l’armée malienne » Problème qu’EUTM Mali connait puisque malgré une tentative d’homogénéisation, chaque contingent (Suédois, Espagnol, Allemand ou Estonien) transmet surtout ses propres normes.

Une formation insuffisante et inefficace

La formation par EUTM Mali a été massive : plus de 5.000 soldats entre février 2013 et avril 2016. Mais elle fait l’objet de critiques fréquentes et persistantes, souvent partagées par les membres de la mission. En ligne de mire : la durée trop courte des formations, insuffisante pour avoir un impact important sur l’efficacité des FAMa sur le champ de bataille. Le recyclage des bataillons, commencé en 2015 pour améliorer et étendre les compétences, « n’a pas apporté de progrès significatif ». L’impact de la formation des formateurs reste, lui aussi, « incertain ».

Parfois, les soldats maliens sont formés avec des équipements que leur armée ne possède pas. Et dont elle ne disposera probablement pas dans un avenir proche. Cette incohérence mine la crédibilité politique de l’Union européenne et sa mission, alors que d’autres acteurs cherchent à prendre une place auprès des Maliens.

Des intérêts divergents

Si l’objectif de EUTM est de contribuer à la reconstruction d’une armée compétente, professionnelle et efficace, « il est douteux que les dirigeants politiques et/ou militaires du Mali partagent cet objectif ». Tout d’abord, le gouvernement malien a pris l’habitude de s’appuyer sur les forces étrangères, notamment la mission de l’ONU (MINUSMA), leur déléguant effectivement la sécurité. De plus, l’externalisation de la sécurité constitue une garantie de sécurité contre la propre armée malienne, sujette aux coups d’État.

La résistance au changement 

EUTM Mali fait face à une résistance « particulièrement notable » pour les projets relatifs à la gouvernance et l’efficacité dans le secteur de la sécurité. Par exemple, EUTM n’a pas réussi à convaincre les autorités maliennes du bien-fondé d’un système d’information logistique (SILOG). Autre défi permanent : la mise en place d’un système de gestion des ressources humaines, ou d’un nouveau système de paie, bloquée par les « intérêts particuliers, notamment le racket et la corruption » et les faibles capacités de supervision du processus de planification et de dépenses.

L’Union européenne a fini par lier un partie de son soutien budgétaire aux progrès dans ces réformes. Si le message politique est fort, la somme (14 millions) est dérisoire pour créer un véritable effet de levier.

Un vide institutionnel 

La plus grande faiblesse de l’assistance au secteur de la sécurité au Mali est peut-être qu’elle s’articule autour de divers problèmes institutionnels plutôt que de chercher à les résoudre.

Le premier obstacle institutionnel est l’État malien. Une armée efficace ne peut être maintenue en l’absence d’autres structures étatiques efficaces. Le second concerne le réseau institutionnel du secteur de la sécurité, qui souffre de corruption et d’une culture organisationnelle dysfonctionnelle. Tant que ces problèmes ne montrent pas de signes d’apaisement, il y a peu de chances que les FAMa deviennent une armée plus professionnelle.

(Leonor Hubaut)

Télécharger l’étude (en anglais)

Lire aussi :

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L’opération Agenor, petit nom de EMASOH, pleinement opérationnelle

Tue, 25/02/2020 - 15:30

(B2) L’opération Agénor, le volet militaire de l’initiative européenne de surveillance maritime du détroit d’Ormuz (EMASOH), portée par la France, les Pays-Bas et le Danemark, a atteint sa pleine capacité opérationnelle. Une cérémonie officielle vient de marquer ce cap

Le vice-amiral Didier Maleterre déclarant le volet militaire de EMASOH (Agénor) opérationnelle (crédit : Etat-Major des Armées / Alindien)

Deux frégates disponibles…

Les frégates française Forbin et néerlandaise De Ruyter sont désormais placées sous le contrôle opérationnel et le commandement tactique de l’opération. Une cérémonie vient d’avoir lieu sur la place d’armes de la base navale française aux Émirats Arabes Unis, en présence de l’amiral Rob Kramer, chef d’état-major de la marine néerlandaise, du général Stéphane Mille, chef du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) à l’état-major des armées, et de Jeanette Seppen (la haute représentante civile de EMASOH) (1) et des Émiriens.

… sous un commandement français depuis Abu Dhabi

L’opération est commandée par un officier français, le vice-amiral Didier Maleterre, l’amiral commandant des forces françaises aux Émirats Arabes Unis (FFEAU) et la zone maritime océan Indien (ALINDIEN). L’état-major tactique (Force Head Quarter ou FHQ), est situé au sein de la base navale d’Abu Dhabi, rassemblant les représentants des États contributeurs et des officiers de liaison (notamment Belge et Danois).

Une étape décisive

« C’est une étape décisive dans l’engagement des partenaires européens au profit de la sécurité maritime et de la liberté de la navigation dans la région », affirme le ministère (français) des Armées. « Cette étape concrétise le projet politique, porté par huit pays européens, de mettre en œuvre une mission de surveillance et de sécurité maritime dans le détroit d’Ormuz. » La capacité initiale opérationnelle avait été atteinte fin janvier (lire : Emasoh déclarée opérationnelle. Le Courbet sur zone. Le Zs Ms De Ruyter arrive).

Une opération pour la liberté de navigation et la stabilité régionale

Pourquoi ce petit nom d’Agénor ? La réponse c’est Florence Parly, la ministre française des Armées, qui l’a donnée : « Fils de Poséidon et père d’Europe pour laquelle il s’est toujours battu, Agénor était roi de Tyr. Désormais, c’est aussi le nom du volet militaire de la mission européenne de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz : ‘pour la liberté de navigation et la stabilité régionale’. »

Commentaire : une opération rondement menée

Remarquons au passage que les délais ont été respectés et que l’opération a été montée, sinon dans un temps record, du moins rapidement, pour une mission multinationale. Elle avait été initiée au départ par les Britanniques, puis les Allemands en juillet dernier (lire : Vers une opération maritime combinée franco-germano-britannique dans le détroit d’Ormuz. Les discussions continuent). Mais Londres comme Berlin avaient jeté l’éponge. Finalement c’est Paris qui a repris le gant, donnant officiellement le ‘la’ en novembre (lire : L’opération dans le détroit d’Ormuz refait surface. Les Français à la manœuvre), soutenu par plusieurs pays nordiques… Comme quoi rien n’est impossible.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Lire : Jeannette Seppen nommée haut représentant civil de l’EMASOH

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Sept véhicules remis aux forces mauritaniennes

Tue, 25/02/2020 - 13:05

(B2) La commissaire européenne Jutta Urpilainen, chargée des ‘Partenariats internationaux’, va remettre officiellement à Nouakchott (Mauritanie), ce mardi (25 février), les clés de sept véhicules blindés au bataillon mauritanien de la Force conjointe du G5 Sahel

Cela fait partie du lot de 46 véhicules fournis par l’Union européenne. D’autres avaient déjà été fournis au Mali en janvier (lire : 13 véhicules blindés pour les deux bataillons maliens du G5 Sahel). La remise a été faite symboliquement alors que les chefs d’État du G5 Sahel sont réunis en sommet dans la capitale mauritanienne et qu’un exercice multinational bat son plein.

Un exercice multinational en cours

Cet exercice, entamé le 17 février 2020, réunit les forces de la région. Il réunit environ 1600 militaires issus de 34 pays africains et occidentaux et devrait prendre fin le 28 février 2020. Au menu, diverses manœuvres axées sur les reconnaissances de points suspects, ou contrôle d’axes routiers. Y prend part notamment le bataillon autonome des forces spéciales selon les FAMa.

(NGV)

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Emasoh déclarée opérationnelle. Le Courbet sur zone. Le Zs Ms De Rutyer arrive

Fri, 31/01/2020 - 19:58

(B2) L’initiative européenne de sécurité maritime dans le golfe arabo-persique est désormais opérationnelle, a annoncé la défense française. Les règles d’engagement seront assez précises et ne permettront pas toutes les interventions

La frégate néerlandaise Zs Ms De Ruyter (crédit : MOD Pays-Bas)

Cette annonce faite jeudi soir, juste la veille, du Brexit est très politique. Elle montre d’une part que la France a désormais un rôle majeur dans la défense européenne. Elle démontre d’autre part que les Européens peuvent, d’une certaine façon, se passer des Britanniques. Ce n’est pas négligeable au moment où Londres affirme urbi et orbi qu’on ne pourra jamais se passer d’eux dans ce domaine. Au passage, elle prouve que l’initiative européenne d’intervention (IEI) voulue par Emmanuel Macron fonctionne puisque la France a réussi à entraîner dans son sillage les Pays-Bas et le Danemark, deux pays plutôt otaniens qu’eurobéats en matière de défense.

Une frégate opérationnelle, l’autre arrive

La frégate française Courbet est la première frégate à participer à l’opération. Elle a l’avantage d’être déjà sur zone, participant aux opérations de la coalition CTF 150 notamment dans la lutte anti-terroriste ou anti-drogues. Ce qui permet de déclencher l’IOC (la capacité opérationnelle initiale). Elle sera rapidement rejointe par la frégate néerlandaise Zs Ms De Ruyter, qui vient d’appareiller des Pays-Bas, mardi (28 janvier) et devrait être sur place à la mi-février, malgré ses problèmes de moteur (lire encadré). La frégate danoise viendra prendre le relais à partir du mois de septembre 2020.

État-major tactique et centre médical

L’état-major tactique (FHQ), « composé d’officiers belges, danois, néerlandais et français sera installé sur la base navale française d’Abu Dhabi ». Du côté médical, selon nos informations, c’est le ‘Zayed Military Hospital’ à Abu Dhabi, qui assurera la fonction de Rôle 1 (centre médical d’évacuation), avec un médecin-chef français qui assurera la liaison.

Accord officiel belge et frégate néerlandaise en route

Le gouvernement belge a a donné officiellement son accord ce vendredi (31 janvier). Deux militaires seront présents à bord de la frégate néerlandaise ‘Zr. Ms. De Ruyter’, dès cette fin janvier. Durée maximum : 5 mois, avec une rotation à mi-mandat. La frégate néerlandaise De Ruyter a, elle appareillé des Pays-Bas le 28 janvier.

Une mission qui a toute sa pertinence

Dans le contexte actuel de grande tension, « cette mission trouve toute sa pertinence » souligne-t-on à Paris, comme à la Haye. Les navires européens auront trois objectifs : « préserver les intérêts des pays européens dans la zone, renforcer la sécurité maritime, et contribuer ainsi à la désescalade régionale ». L’enjeu est de taille : c’est par ce détroit, qui sépare de 40 km Oman et l’Iran, que « transite le tiers du pétrole acheminé vers l’Europe par voie maritime » rappelle le ministère français de la défense. Un détroit si étroit que les eaux territoriales s’y entrechoquent.

Un engagement possible en cas d’attaque … par un acteur non étatique

Du côté des règles d’engagement (ROE) c’est donc assez subtil. Si j’ai bien compris ce qu’a expliqué un marin averti à B2, on doit « distinguer l’action dans les eaux territoriales et les eaux internationales ». Dans les eaux territoriales — ce qui est le cas dans le détroit d’Ormuz partagé entre les eaux de l’Iran et d’Oman —, les navires ont un « droit de passage inoffensif s’applique et, si nécessaire, un droit de légitime défense », mais pas d’intervention en soi. Dans les eaux internationales, les frégates pourront venir à la rescousse de navires marchands s’ils sont « arraisonnés par des acteurs non étatiques ou si la violence est utilisée contre eux ».

Pas d’intervention quand un acteur étatique entre en jeu

En revanche, si un navire marchand est attaqué par un acteur étatique, cela se complique quelque peu… Il faut tout d’abord être proche. Et ensuite, si un navire marchand est arraisonné par une autorité étatique (ex. la marine iranienne ou la force navale des gardiens de la révolution), « cela n’est pas considéré comme une attaque ». Et une frégate ne peut intervenir, normalement. On passe de l’intervention ‘normale’ à un acte de guerre en soi. Et ce pas l’objectif d’EMASOH. On change de registre…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Problème de moteur en passe d’être réglé

La frégate Zs Ms De Ruyter avait quelque problème de moteur. Ce point nous a été confirmé officiellement par un officier néerlandais. Une « usure a été trouvée dans l’une des boîtes de vitesses » à l’occasion d’une inspection régulière. Une mesure d’urgence a été prise avec « une réparation temporaire ». En attendant, ordre a été donné de réduire quelque peu (quelques nœuds) la vitesse de navigation de la frégate. Cela « n’entraîne aucune restriction opérationnelle et n’a aucune conséquence sur la durée des trajets aller et retour » assure-t-on à La Haye. « Le navire peut avoir la vitesse de navigation maximale pour les conditions opérationnelles. » Le remplacement de la boîte de vitesses devrait prendre entre 20 à 24 semaines et avoir lieu, après la mission.

 

 

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Brexit. Des diplomates britanniques privés de badge, de cafétéria et d’influence

Fri, 31/01/2020 - 17:11

(B2) À Bruxelles, dans le district européen, il n’y aura pas de période transitoire, le Brexit sera effectif tout de suite, pour tous les diplomates britanniques.

La représentation britannique à Bruxelles arbore, vendredi, pour quelques heures encore le drapeau européen (© NGV / B2)

Le drapeau abaissé sur la représentation permanente

Dès minuit vendredi, le drapeau européen va être abaissé devant la représentation permanente du Royaume-Uni auprès de l’Union européenne. Une masure discrète, nichée au-dessus d’un café le Byblos 1898, à deux pas du rond-point Schuman, point stratégique de l’Europe à Bruxelles (1). Celle-ci va d’ailleurs changer de nom, devenant une simple ‘mission’ auprès de l’Union européenne (comme pour tout pays tiers).

Le badge désactivé, un monde se meurt

Pour plusieurs dizaines de citoyens de sa Royale Majesté qui y travaillent, c’est davantage qu’un symbole. Ce retrait a une réalité très précise. Dès lundi, le petit badge de plastique blanc avec le drapeau européen, qui leur servait jusqu’à présent de sésame, pour rentrer de jour comme de nuit dans les bâtiments européens, sera désactivé. Ils ne pourront plus aller et venir, comme bon leur semble, notamment au Justus Lipsius, la maison-mère des États membres de l’Union, siège du Conseil de l’UE.

Privés de réunion

Dès lundi, ils seront persona non grata à toutes les réunions, des ministres comme des ambassadeurs ou des quelque 150 groupes d’experts qui, laborieusement, chaque semaine, élaborent la doxa européenne. Ils ne pourront plus être là que sur invitation. Et encore « à titre exceptionnel » m’a-t-on confirmé. Pas question de les voir revenir par la fenêtre alors qu’ils ont claqué la porte à grand fracas. « C’est la logique même du Brexit. Demain, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union européenne. Il devient un pays tiers », lâche un expert des lieux.

…de cafeteria

Ils n’auront même plus le droit de monter à la cafeteria du cinquième (le 50′ dans le jargon bruxellois), réservée aux ‘diplomates’ et autres happy fews. Un des lieux essentiels de la diplomatie bruxelloise. Ils ne pourront plus tenir des conciliabules, discrets, dans les couloirs, voire même de rencontrer, de façon inopinée, les journalistes au bar de la presse pour faire œuvre de conviction. En un mot, ils ne font plus partie du club et vont perdre une bonne part de leur influence.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Proximité géographique

Les Britanniques gardent cependant un avantage de taille. De tous les membres de l’UE, c’étaient ceux qui, physiquement, étaient les plus proches des institutions. Ironie de l’histoire. Il ne leur fallait que quelques enjambées et une minute pour se rendre sur le lieu au Conseil de l’UE ou au Service diplomatique européen (SEAE), trois minutes pour aller à la Commission européenne ou bâtiment Europa, siège du Conseil européen. Une proximité qui leur sera encore plus utile qu’auparavant pour aller rencontrer les diplomates des autres 27 pays membres qui restent dans l’Union.

Version rallongée et complétée du papier paru ce matin dans Sud Ouest

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Élargissement de l’UE : le défi double du nombre et de la diversité

Fri, 31/01/2020 - 09:16

(B2) Alors que le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, est au Kosovo et en Serbie, la perspective de nouveaux élargissements pose plusieurs questions selon notre chroniqueur Jean-Guy Giraud

Forteresse de Kalemegdan – Belgrade (crédit : Commission européenne – avril 2018)

La perspective d’un élargissement de l’Union européenne à six nouveaux États des Balkans [Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie] doit amener l’Union à s’interroger sur sa capacité à poursuivre le développement de ses activités communes à un rythme compatible avec son projet politique général visant à « faire progresser l’intégration européenne » dans le cadre « d’une union sans cesse plus étroite des peuples européens » (comme l’indique la préface du TUE).

On sait en effet que les élargissements successifs de l’Union européenne — notamment depuis 2004 – ont considérablement accru « le nombre et la diversité des États membres », ainsi que l’avait relevé le président Valéry Giscard d’Estaing lors de l’ouverture de la Convention sur le projet de constitution européenne. Depuis cette date – et en dépit des réformes apportées par le Traité de Lisbonne —  ce double défi ne semble pas avoir été véritablement surmonté ni même reconnu alors même que les prochains élargissements vont le rendre toujours plus prégnant dans la vie quotidienne de l’Union.

Par une sorte ‘d’effet d’accordéon’, le centre géopolitique de l’UE se déplace progressivement vers l’Est et le Sud-Est du continent – au moment même où le Royaume-Uni – l’un de ses principaux points d’ancrage à l’Ouest – se détache du bloc européen. Ce décalage ‘tectonique’ a des implications de diverses natures dans les domaines institutionnel, économique, budgétaire, stratégiques, etc.

Les risques de blocage de l’UE

Mais il est aussi aggravé par la difficile mise à niveau des nouveaux – et sans doute des futurs – États membres dont l’évolution politique interne s’avère chaotique, imprévisible et pré-occupante. D’autant plus que cette évolution s’accompagne d’un euro-scepticisme croissant de certains des dirigeants concernés entrainant celui d’une partie des opinions nationales. Et que des situations comparables peuvent également se développer dans certains ‘anciens’ États de l’Union européenne. Ce phénomène a pour effet de ralentir – voire de bloquer dans certains cas – le développement harmonieux des politiques et actions prévues par le Traité et donc de compromettre le projet européen originel dans son ensemble.

Des mécanismes palliatifs insuffisants

Certes, le Traité prévoit divers mécanismes permettant de pallier — au moins partiellement — à l’insuffisante coopération de quelques États (ou plutôt gouvernements). Certaines avancées peuvent être étalées dans le temps ou adaptées à des situations nationales particulières. De même, la procédure de “coopération renforcée” permet à un groupe d’États de progresser dans quelques domaines sans attendre les autres. Mais, au total, l’efficacité de ces mécanismes s’avère en pratique limitée. Et, surtout, ils ne sauraient compenser les effets d’attitudes générales clairement non-coopératives développées sur certains sujets par quelques États membres. Dès lors se pose — plus que jamais auparavant — la question des moyens permettant de pallier à cette progressive paralysie de l’Union.

La voie intergouvernementale …

La principale alternative est celle de la voie ‘inter-gouvernementale’ – qui n’a d’ailleurs rien de nouvelle, mais qui présente de nombreux risques politiques et techniques au regard de l’unité et de la solidarité au sein du bloc. Le champ potentiel de cette voie est assez large.

Le Traité laisse en effet la liberté à des États (Gouvernements) de coopérer entre eux dans tous les domaines non expressément réservés ou couverts par ses dispositions. C’est-à-dire tous ceux où la compétence de l’Union n’est pas ‘exclusive’ — mais aussi ceux où cette compétence est partagée entre Union et États. D’autre part, des États peuvent, isolément ou par groupes, prévoir des mesures d’application des politiques communes plus ambitieuses que celles fixées par la norme européenne. Et ils peuvent, bien entendu, coopérer à leur guise dans tous les cas non prévus par le Traité – en s’associant même le cas échéant avec des pays tiers (comme …le Royaume-Uni). Tout ceci à condition que les accords ou pratiques intergouvernementales n’entravent pas le développement de l’action de l’Union européenne.

… utile mais risquée

Cette liberté est déjà assez largement utilisée par quelques États membres dans divers secteurs tels que la politique étrangère et de défense, la coopération judiciaire, l’environnement, la fiscalité, l’immigration, les questions sociales, etc …Si cette voie intergouvernementale – en parallèle ou en complément à l’action communautaire – est assurément bénéfique dans bien des cas, elle comporte tout de même certains risques et limites. Les risques sont ceux de la dispersion et de l’hétérogénéité des initiatives qui peuvent nuire à la lisibilité de la politique “européenne”. Mais aussi – surtout ? – le danger de fragmentation de facto du bloc entre ses différentes composantes géographiques (Nord/Sud – Est/Ouest). Les limites sont celles de la préservation de la cohésion, de l’unité, de la solidarité et de l’intérêt général au sein de l’ensemble.

Une problématique à assumer 

Cette problématique — déjà largement commentée par la doctrine — n’a pas jusqu’ici été clairement posée et analysée par les institutions et les États. Elle fait certes l’objet d’une surveillance juridique de la part de la Commission et, éventuellement, de la Cour de justice européenne. Mais ce développement foisonnant de pratiques intergouvernementales gagnerait à être mieux relié au système communautaire et même encadré par celui-ci de quelque manière. Notamment sous l’angle du contrôle démocratique que le Parlement européen ne peut, par nature, assumer. La question est complexe mais incontournable. Il est peut-être temps de l’affronter globalement, ouvertement et officiellement.

(Jean-Guy Giraud)

NB : voir aussi Élargissement : le tobogan et l’accordéon

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Les Européens décident de davantage contrôler l’embargo sur les armes vers la Libye, via les airs et les satellites. Pas par voie maritime

Thu, 30/01/2020 - 17:19
(B2) Les 28 ont donné l'ordre à l'amiral Credendino, commandant l'opération aéronavale Sophia, d'intensifier l'action de surveillance de l'embargo sur

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La Commission ajuste son programme de travail pour 2020. Beaucoup de stratégies, moins d’instruments

Thu, 30/01/2020 - 11:13
(B2) Le premier programme de travail de la Commission Von der Leyen, présenté mercredi (29 janvier) se révèle plutôt chiche

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Bye bye Geoffrey, mon tory préféré

Thu, 30/01/2020 - 01:01

(B2) Geoffrey a quitté le Parlement. Comme tous les autres députés britanniques. Cet ancien de l’armée britannique, spécialiste du renseignement, ayant servi en Irlande du Nord comme en Allemagne, qui a fini au rang de brigadier, avant de rejoindre les rangs civils, nous manquera… un peu

Geoffrey Van Orden lors du débat en plénière avec Emmanuel Macron (crédit : PE avril 2018)

Ayant passé 30 ans dans les rangs de l’armée britannique et 20 ans sur les bancs bleus du Parlement européen à Strasbourg ou Bruxelles, Geoffrey ne ratait, en effet, que rarement une occasion pour ramener l’idéal européen à la réalité et de fustiger cette Europe de la défense qu’il ne voyait pas émerger. N’hésitant pas utiliser des raccourcis, il avait le verbe haut.

Laissez faire les professionnels

Invariablement, dans les débats de la sous-commission défense et sécurité, où il venait (assez) souvent, Van Orden taillait ainsi des croupières à l’Europe de la défense et finissait par célébrer la seule défense qui vaille le coup celle du lien transatlantique, seule valable à ses yeux. « L’outil militaire est une distraction au sein de l’Union européenne » était sa phrase favorite. « L’Union européenne a des ambitions militaires. Mais elle devrait laisser faire les professionnels » (1). Autrement dit : « l’OTAN ». Avec une alternative : « Si la PSDC n’existait pas, personne ne le remarquerait. Sauf que les États membres pourraient enfin se concentrer sur l’OTAN. »

Un job qui ne devrait pas exister

Au général de Rousiers qui était à la tête du comité militaire, il avait un jour lâché « Votre job ne devrait pas exister. Vous êtes une pâle imitation de l’OTAN, créée juste pour des raisons politiques. Vous et votre staff êtes juste à la recherche de missions et d’opportunités, pour justifier votre activité. » Bref, le rituel était tellement acquis que lorsqu’il s’en affranchissait quelque peu, il provoquait immédiatement quelques sourires sur les bancs. Certains se disant : Geoffrey, voyons. Il était ainsi revenu d’une mission en Somalie plutôt enthousiaste.

Un remainer critique, analyste du désenchantement britannique

Patriote britannique, il n’en avait pas moins appelé à rester dans cette Union européenne qu’il n’a pas manqué de critiquer, histoire de rester fidèle à son ‘motto’, ne jamais céder aux sirènes de son drapeau trop bleu à son goût et pas assez rouge et blanc … Ce mercredi (29 janvier), lors du débat au Parlement européen sur le vote de l’accord de retrait du Brexit, il n’a pas manqué de dire le fond de sa pensée. « Nous quittons les institutions de l’UE, les réglementations de plus en plus intrusives, le champ d’action politique de la Cour de justice européenne et l’appétit insatiable pour une intégration politique plus poussée avec son dégoût pour la souveraineté nationale. C’est là le problème : nous estimons que le projet européen est allé trop loin. » a indiqué celui qui était aussi le chef des Tory au Parlement. « À mesure que les frontières nationales s’érodaient et que de plus en plus de domaines politiques devenaient des compétences de l’UE, le désenchantement britannique s’est intensifié. »

Une Grande-Bretagne qui reste européenne et… otanienne

Dans ce discours d’adieu au Parlement européen, Van Orden a appelé les Européens à ne pas enterrer trop vite le côté européen de son pays. « La Grande-Bretagne restera une puissance européenne, la première puissance européenne au sein de l’OTAN, engagée dans la sécurité des démocraties du continent européen, partageant nombre des points de vue et des aspirations des nations d’Europe ; un pays indépendant et souverain ayant des relations amicales avec l’UE. […] Il est dans l’intérêt à la fois de l’UE et du Royaume-Uni qu’un bon accord, basé sur un précédent, soit conclu dans l’amitié – et d’ici la fin de cette année. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Lire : La Commission mise sur les gardes privés mais refuse l’auto-régulation

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Un Espagnol va devenir directeur politique du service diplomatique européen

Wed, 29/01/2020 - 18:35
(B2) C'est l'Espagnol Enrique Mora Benavente qui aurait été choisi par le Haut représentant de l'Union européenne, Josep Borrell, pour

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