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Diplomacy & Defense Think Tank News

Où va la Turquie d’Erdogan ?

IRIS - Thu, 28/10/2021 - 18:14

Menace de renvoi de 10 ambassadeurs, situation économique dégradée, popularité en baisse, le président Erdogan se retrouve dans une situation inédite. À deux ans des élections présidentielles et législatives, son avenir politique est incertain. Peut-il se maintenir au pouvoir ? L’opposition est-elle assez forte pour lui infliger une défaite ? Le point avec Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS.

Quelle est la situation économique de la Turquie ? Quelles explications Erdogan fournit-il ?

La situation économique est aujourd’hui très dégradée. La Turquie est touchée par une inflation qui augmente de façon nette, avoisinant actuellement les 20% en glissement annuel. C’est une situation nouvelle qui ne s’était pas produite depuis fort longtemps dans le pays. Or, une telle situation inflationniste est traumatique pour nombre de citoyens. Elle rappelle en effet à une partie de la population une époque où l’inflation, alors nettement supérieure à 20%, avait généré des troubles sociaux et de fortes turbulences politiques. De plus, si le chômage est officiellement évalué autour de 15% de la population active, il est certainement en réalité nettement plus élevé. Nous savons que la Turquie possède une économie informelle significative, ainsi, en intégrant les saisonniers et les personnes ne cherchant pas de travail, le taux de chômage avoisinerait les 28%. Enfin, le PIB par habitant est passé de 12 000$ en 2013, à un peu moins de 9000 $ en 2020. La situation économique du pays est donc préoccupante.

Outre les fortes contraintes extérieures qui pèsent sur le pays, notamment pour ce qui concerne l’approvisionnement en hydrocarbures dont la Turquie est totalement dépendante, cette situation est aggravée par les décisions politiques prises. En effet, le président Erdogan s’est improvisé économiste en chef, prenant une série de décisions singulières : renvoi des directeurs adjoints de la Banque centrale ; injonction à la direction de la Banque centrale, qui de ce fait n’est aucunement indépendante, de baisser le taux d’intérêt directeur ce qui entraina une dévaluation de facto de la livre turque. Recep Tayyip Erdogan affirme contrôler la situation et rejette la faute sur d’autres acteurs. Ainsi il s’en est récemment pris aux « supermarchés qui pratiquent des prix trop importants », mais aussi, de manière plus inquiétante, sur « les forces obscures qui veulent affaiblir la Turquie », ou sur « le lobby des taux d’intérêt » qui attaquerait la Turquie sournoisement.

La Turquie est donc confrontée à une situation objectivement difficile pour les citoyens turcs qui ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois. Ils voient le pouvoir politique, par ses décisions erratiques, amplifier leurs difficultés.

Comment cette situation économique rejaillit-elle sur la vie politique de la Turquie à deux ans des élections présidentielles et législatives ?

La situation politique dépend en effet largement du contexte économique. Aujourd’hui, le président turc n’arrive plus à convaincre tout son électorat que demain les choses iront mieux. On se souvient qu’il y a eu un souffle favorable à R. T. Erdogan dans les premières années où il était au pouvoir et durant lesquelles il traçait des perspectives enthousiasmantes pour le pays, mais cette situation est désormais derrière lui. En termes politiques, cela lui pose un défi d’importance alors que les échéances électorales de 2023 approchent à grands pas.

De fait, les sondages d’opinion créditent l’AKP d’environ 30% d’intentions de vote, loin des dernières présidentielles de 2018 qu’avait remportées Erdogan au premier tour avec près de 53% des suffrages exprimés. Pour faire face à cet affaiblissement, Erdogan doit désormais renforcer son alliance avec le Parti d’action nationaliste, parti d’extrême droite raciste et xénophobe crédité d’un peu moins de 10% d’intentions de vote.

Le grand défi de ces élections concerne l’opposition qui a enfin l’opportunité de battre R. T. Erdogan après plus de 20 ans de règne. Pour ce faire, elle devra constituer un front commun, constitué du parti kémaliste, le Parti républicain du peuple, et le Bon parti qui se situe au centre droit. Ces partis ont déjà noué une alliance électorale lors des municipales de 2019, et avaient ainsi remporté un nombre de villes du pays. On se souvient notamment que le Parti républicain du peuple a alors conquis Istanbul et Ankara. Aujourd’hui, l’opposition est créditée de 39% d’intentions de vote et se trouve donc aux coudes à coudes avec l’alliance menée par le président Erdogan. L’enjeu est donc pour elle d’élargir sa coalition à d’autres petits partis d’opposition, ce qui est en passe de se concrétiser. Une plateforme vient en effet d’être créée, rassemblant quatre partis supplémentaires. Elle pourrait permettre à l’opposition de remporter les élections face à un président de plus en plus affaibli.

Les partis d’opposition se retrouvent notamment sur le projet d’une réforme constitutionnelle visant le rétablissement d’un régime parlementaire. Depuis le coup d’État manqué de 2016, R. T. Erdogan a en effet instauré, par voie référendaire en 2017, un régime présidentiel lui conférant des pouvoirs élargis. Il a notamment supprimé le poste de Premier ministre et se trouve donc à la fois chef d’État, chef du gouvernement et chef du parti majoritaire au Parlement.

Une autre singularité de la vie politique turque concerne la loi du barrage électoral des 10%, système particulièrement inique instauré après le coup d’État militaire de 1980. En raison de cette loi, les partis obtenant, au niveau national, moins de 10% aux législatives n’obtiennent aucun député alors que ceux qui atteignent 10,01% des suffrages peuvent atteindre la représentation parlementaire. Cette loi avait permis à l’AKP, lors de sa première victoire en 2002, d’atteindre 65% de la représentation parlementaire avec 34% des suffrages exprimés, profitant alors d’un morcellement des voix des autres partis. Aujourd’hui, cette situation pourrait se retourner en son contraire pour le parti de R. T. Erdogan qui se retrouverait alors extrêmement affaibli lors des prochaines législatives si l’opposition parvenait à s’unir. L’avenir de cette loi qu’il est actuellement question de réformer constitue donc un des grands enjeux des prochains mois.

Dix ambassadeurs ont récemment été menacés d’expulsion de Turquie, accusés d’ingérence dans les affaires intérieures du pays par le président turc. Quelle est la signification de cette crise qui s’est finalement résorbée sans expulsion ?

Il est frappant d’observer actuellement en Turquie une atmosphère d’extrême polarisation. Pour autant, rien ne semble écrit à l’avance. R. T. Erdogan est un redoutable dirigeant politique qui utilisera tous les moyens pour rester au pouvoir.

Pour revenir à la question, dix ambassadeurs ont en effet publié un communiqué commun le 18 octobre pour demander un procès équitable et la libération d’Osman Kavala. Ce dernier est un mécène influent qui a mis une partie de sa fortune au profit de diverses causes et qui se trouve en prison depuis maintenant quatre ans. Homme de dialogue, partisan d’une réconciliation avec les Arméniens, d’une solution politique à la question kurde, cet homme est l’antithèse de ce que représente Erdogan et c’est très certainement pour ce qu’il symbolise qu’il reste en prison sans pour autant que des preuves tangibles soient fournies quant aux faits dont il est accusé.

En réaction à ce communiqué des ambassadeurs, le président turc a dénoncé une ingérence intolérable dans les affaires de justice et a déclaré ces derniers personae non gratae. Une solution de compromis a finalement heureusement été trouvée et aucune expulsion n’a été prononcée.

Au vu de la polarisation actuelle, on peut s’attendre à ce que la Turquie connaisse d’autres affaires de ce type visant pour Erdogan à essayer de stopper l’hémorragie de son électorat en agitant la fibre nationaliste pour resserrer les rangs.

Les affaires se multiplient en attendant. Au printemps dernier, un des chefs de la mafia turque, Sedat Peker, réfugié aux Émirats arabes unis, s’est lancé dans la diffusion de podcasts quasi quotidiens dans lesquels il dénonçait nominalement les collusions entre des mafieux et des hommes du pouvoir parfois proches de R. T. Erdogan. La presse d’opposition a, quant à elle, récemment dénoncé la Fondation de la jeunesse turque, dirigée par le fils du président turc, Bilal Erdogan, d’entretenir des liens étroits avec les confréries religieuses et de placer les membres de ces dernières au sein de l’appareil d’État. Bref, l’atmosphère est malsaine, sans parler des rumeurs persistantes de corruption.

Pour autant, rien n’est encore acté et les élections sont dans 18 mois. Beaucoup d’observateurs considèrent que le président turc pourrait encourir de nombreux problèmes judiciaires s’il venait à être battu. C’est pourquoi tous les coups seront permis dans les mois à venir. L’issue de ces élections dépendra donc de la capacité de l’opposition à proposer un projet alternatif mobilisateur capable de relancer la Turquie vers des perspectives d’avenir. En cas de victoire de ladite opposition, la tâche sera ardue, car il y aura beaucoup à reconstruire dans de nombreux domaines relevant y compris du régalien.

Enfin, le rôle de l’armée doit aussi être pris en considération. Suite au coup d’État raté de juillet 2016, on se souvient que celle-ci a connu une purge massive avec par exemple 45% des généraux mis en retraite anticipée. Si elle se fait aujourd’hui discrète, elle semble s’être réorganisée. L’actuel ministre de la Défense, et ancien chef d’État-major de l’armée au moment du coup d’État manqué de 2016, est un homme de pouvoir, qui a réussi à restructurer l’armée en procédant à une série de nominations. Aussi, l’armée aura un rôle déterminant à jouer en 2023, quel que soit le vainqueur des élections.

Comment rebondir après la volte-face australienne ?

IRIS - Thu, 28/10/2021 - 17:41

L’abandon des commandes australiennes de sous-marins est-il une catastrophe pour Naval Group?

Cette affaire n’a rien d’anodin. Ces contrats représentaient environ 1000 emplois, dont environ 650 à Cherbourg et 350 en Australie. L’impact sur les fournisseurs est dur à estimer puisqu’on n’en était qu’aux phases d’études. Mais ce n’est pas dramatique pour un groupe qui compte près de 16000 personnes. Les effectifs concernés par le programme australien étaient surtout composés d’ingénieurs, qui pourront être réaffectés à d’autres projets. En particulier à celui du sous-marin nucléaire lanceur d’engins de troisième génération dont les premières études devraient être lancées bientôt. A long terme, il est bien sûr gênant de perdre des commandes qui allaient courir sur une trentaine d’années et représenter 10% de l’activité de l’entreprise. Mais le pronostic vital de Naval Group n’est en aucun cas engagé. Depuis, le contrat pour la vente de frégates multimissions (Fremm) à la Grèce a été signé. On parle de 3 milliards d’euros, ce qui compense la perte australienne.

II s’agit avant tout d’un revers stratégique pour notre pays?

La France fait d’abord face à une rupture stratégique avec ses alliés. Le seul reproche que l’on peut lui faire, c’est de ne pas l’avoir anticipée. Au-delà de la perte du contrat des sous-marins, les Australiens ont signé avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni un vrai pacte de défense, appelé Aukus. Nous avons été tenus à l’écart de ces négociations et l’on peut donc parler de trahison de la part de nos alliés, notamment des Américains. On vient quand même d’assister à la création d’une sorte d’OTAN bis dans le Pacifique. Cette affaire ne concerne pas que les Français, les autres Européens n’ont pas non plus été prévenus. C’est quand même problématique ! Même si on ne va pas se retrouver avec des intérêts stratégiques divergeant de ceux des Etats-Unis, nous
voyons bien que nous ne voulons pas traiter la question chinoise de la même façon qu’eux. Les Américains disent clairement que Pékin représente une menace à traiter militairement. Les Européens estiment qu’il faut surtout contrer la Chine sur le plan commercial et diplomatique. Ce qui est frappant aussi, c’est le positionnement de Londres qui se calque encore un peu plus sur celui de Washington. C’est sans doute un choix lié à la politique intérieure britannique : tout ce qui peut donner l’impression qu’ils se rapprochent des Européens doit être gommé dans cette période post-Brexit. Mais, initialement, le Royaume-Uni avait annoncé qu’il signerait un accord avec l’UE portant sur la politique étrangère. Ce qui n’est plus d’actualité aujourd’hui.

Que faire devant cette nouvelle donne?

On espérait quand même que tous les membres de l’espace euro-atlantique auraient une vision commune sur l’Asie. Et cela d’autant plus que l’Otan doit revoir sa doctrine dans le cadre d’un sommet prévu pour 2022. Son «concept stratégique», qui définit les menaces pesant sur les Etats membres et les moyens pour y faire face, date en effet de 2010 et il faut le renouveler. Ce document comprendra un volet indopacifique. Or les pays européens, et la France en particulier, n’ont pas envie de se retrouver comme des otages d’une sorte de nouvelle guerre froide entre les Etats-Unis et la Chine.

Que vous inspirent les volontés de certaines personnalités politiques de sortir du commandement intégré de l’OTAN ?

II y a les élections dans six mois et le président de la République a subi un échec en Australie, alors il faut lui tirer dessus ! On n’est pas surpris que Jean-Luc Mélenchon veuille quitter l’Otan. Mais Xavier Bertrand qui veut remettre en cause la participation de la France dans le commandement militaire intégré, ce n’est pas très sérieux. Les socialistes avant 2012 s’interrogeaient sur un retour à la position du général de Gaulle, une France dans l’Alliance atlantique mais pas dans le commandement militaire intégré. Finalement, une fois élu, François Hollande avait commandé un rapport à Hubert Védrine sur la question. Sa conclusion reste toujours valable : il faut rester dans l’Otan et mieux s’y faire entendre. Ce n’est certes pas facile, mais que se passerait-il si l’on quittait cette organisation ? On perdrait le lien avec les Allemands et les autres pays européens, et l’on ne serait plus crédible dans l’UE. Face aux décisions unilatérales des Américains, en Afghanistan ou avec les sous-marins, l’ensemble des Européens voient bien qu’ils ont tout intérêt à coopérer. Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE, l’a d’ailleurs rappelé après l’annonce de la formation de l’alliance Aukus. Ce sont les Européens qu’il nous faut convaincre, et ce n’est pas en quittant l’Otan qu’on y arrivera. On a quand même l’impression que l’attitude des Américains est aussi dictée par le comportement belliqueux de la Chine, en particulier vis-à-vis de Taïwan… Taïwan est un énorme enjeu, c’est vrai, mais je ne pense pas que le scénario d’un conflit militaire soit possible, car cela déclencherait une crise internationale majeure, ce qui n’est pas dans l’intérêt de la Chine. En revanche, cela n’exclut pas que des pressions militaires fortes soient exercées. De plus, on voit bien que le
champ de la conflictualité se déplace, en Asie comme ailleurs, sous forme d’agressions économiques, de cyberattaques, de désinformation ou autres menaces hybrides. Prenez l’Estonie : au-delà de la menace militaire russe, le gouvernement craint surtout des manœuvres de déstabilisation interne. Les documents stratégiques estoniens insistent donc sur la nécessité de préserver la cohésion de la société et sa prospérité économique. Les Lituaniens ont été confrontés récemment à un souci majeur de ce genre, leur voisin biélorusse ayant organisé une filière de migrants majoritairement irakiens.

Comment renforcer l’autonomie de la défense européenne ?

Le comportement des Etats-Unis est une opportunité pour resserrer les rangs, car ils s’occupent de leurs intérêts stratégiques avant tout, puis éventuellement de ceux des Européens s’ils coïncident avec les leurs. Construire une union politique de défense est une œuvre de longue haleine, mais on progresse petit à petit. Cela passe par une certaine souplesse : déjà, il ne faudrait pas s’interdire d’intervenir militairement parce que les 27 ne sont pas tous d’accord. L’Initiative européenne d’intervention lancée en 2018 par le président Macron va dans ce sens. Elle tend à établir une culture stratégique commune entre 12 Etats, dont, le Royaume-Uni et la Norvège, ne sont pas membres de l’Union. Même forme de souplesse d’organisation avec Talcuba, une force d’assistance au combat de 600 hommes, dont 300 Européens, pour l’armée malienne et qui s’insère dans le cadre de Barkhane. Enfin, la présidence française de l’UE, en 2022, verra l’adoption d’une «boussole stratégique». Sous ce nom abscons, se profile un véritable embryon européen de livre blanc sur la défense qui sera mise en place, c’est un progrès essentiel.

Et au niveau industriel ?

Il y a déjà eu de nombreuses coopérations en Europe dans le domaine de l’armement avec les Italiens, les Allemands ou les Britanniques, par exemple les Fremm, l’Airbus A400M, l’hélicoptère Tigre ou encore les missiles Meteor. Le lancement du programme du drone de reconnaissance Male, qui regroupe la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, est acté. II est soutenu à hauteur de 100 millions d’euros par l’UE. Ce qui permettra à terme de ne plus dépendre dans ce domaine des Américains et des Israéliens. Une des initiatives les plus prometteuses est le Fonds européen de défense, adopté en avril de cette année. Pour avoir accès à ces crédits communautaires, il faut que trois entreprises de trois Etats différents de l’Union proposent un projet commun. Parmi les technologies prioritaires figurent le cloud de défense, le spatial et le cyber. Le fonds dispose de 8 milliards utilisables sur sept ans pour la R&D, soit plus de 1 milliard par an, dont environ 300 millions pour la recherche fondamentale
de défense. Rien de négligeable puisque le budget global des pays européens dans ce domaine est de l’ordre de 1,6 milliard d’euros actuellement. Ce dispositif va permettre de doubler les coopérations industrielles, qui représenteront à terme 30%
de l’offre d’armement européenne. On commencera à voir des résultats concrets dans cinq ans, mais c’est une tendance très positive qui prouve que l’Europe s’organise pour devenir plus autonome.

On imagine que cela améliorera les ventes d’armes françaises dans l’Union européenne ?

Oui, dans l’UE et plus largement dans toute l’Europe, une zone qui est devenue notre première cliente depuis deux ans avec environ 25% des ventes en 2020. Une excellente chose, car les ONG ne trouvent pas trop à redire quand on vend des armes auxAllemands ou aux Italiens. Or, sur une période plus longue, nos principaux clients (59% de nos exportations entre 2016 et 2020) étaient l’Egypte, le Qatar, l’Inde, des pays qui ont de gros budgets de défense et peu ou pas d’industries. Sur la période 2016-2020, les ventes d’armement de la France ont augmenté de 44%. Qu’est-ce qui porte ces performances? Avec un peu plus de 8% de part de marché, la France est désormais le troisième exportateur d’armes derrière la Russie (20%) et les Etats-Unis (37%). Même si les Chinois se développent très vite en Afrique et en Amérique latine, ils restent encore derrière (5%). Plusieurs facteurs ont joué dans la hausse récente. II y a d’abord eu un changement d’attitude après l’élection de François Hollande. Depuis, l’Etat ne s’est plus mêlé des affaires des industriels. Sous Nicolas Sarkozy, ily avait confusion des rôles. Et cela avait conduit à plusieurs échecs, notamment au Maroc et au Brésil, où l’on n’avait pas réussi à vendre les Rafale. Maintenant, c’est l’industriel qui négocie, l’Etat apportant un soutien politique. Et puis le Rafale, notre plus belle vitrine, est devenu très compétitif, c’est un bon avion. II est entré en service il y a vingt ans. Au Mali, l’opération Barkhane mobilise actuellement certes, mais il a évolué avec le temps et a fait ses preuves au combat. Le F-35 américain est beaucoup plus cher et compliqué, et les pays qui l’achètent n’ont droit à aucun transfert de technologie. On a vendu le Rafale à l’Egypte, au Qatar, à la Grèce, à la Croatie et à l’Inde, ça commence à faire un beau palmarès. Parmi les best-sellers, on peut citer les missiles conçus par MBDA, numéro 2 mondial dans sa spécialité, les hélicoptères NH90 d’Airbus ou le Caesar, un canon autoporté développé par Nexter, qui en a vendu plus de 300 à l’exportation. Et puis, n’oublions pas les sous marins Scorpène, qu’on a vendus à l’Inde, au Chili, à la Malaisie et au Brésil. La force de notre industrie de l’armement est d’être présente sur tous les créneaux. A côté des contrats de gros matériel, ily a chaque année environ 4 milliards de «petits» contrats, inférieurs à 200 millions d’euros.

Comment s’explique la chute de 40%, à 4,3 milliards d’euros, des ventes en 2020 ?

Le niveau des ventes d’armes, ça se regarde sur au moins cinq ans. La tendance sur une année, ça ne veut rien dire, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Ces derniers temps, on était sur une tendance de 8 à 9 milliards par an, mais en 2020, à cause du Covid, tout était au ralenti, les commerciaux ne pouvaient pas se déplacer. Il y a eu aussi des problèmes de livraison de composants : chez Nexter, par exemple, on a connu des retards sur des pièces qui venaient du Royaume-Uni. Même les Américains ont eu des ruptures d’approvisionnement sur des éléments du F-35 fabriqués au Mexique. La France doit-elle rester au Mali et en a-t-elle les moyens ? Barkhane coûte près de 1 milliard d’euros par an ; rapporté à un budget militaire de près de 40 milliards, ce n’est pas rien. Cette force de 5 000 hommes va être progressivement divisée par deux. On va essayer de se retirer peu à peu en impliquant les locaux, mais on ne laissera tomber personne. II nous faut aussi renforcer la coopération avec des partenaires de l’UE, comme c’est déjà le cas avec Takuba ou la mission européenne de formation de l’armée malienne dans l’EUTM Mali. Seulement, c’est très compliqué, il y a beaucoup de choses que l’on ne maîtrise pas au niveau politique. En particulier le comportement imprévisible des militaires arrivés au pouvoir à Bamako. Ce qui devient délicat, c’est la montée du sentiment antifrançais. En tout cas, ce qui se passe au Mali n’a rien à voir avec l’Afghanistan, nous y sommes allés parce que les Maliens nous ont demandé de l’aide. Les Américains, eux, avaient agi de leur propre chef.

 

Propos recueillis par Claire bader et Éric Wattez pour Capital.

COP26 – Les changements climatiques, multiplicateurs de conflits ?

IRIS - Thu, 28/10/2021 - 16:41

Alors que s’ouvre la COP26 à Glasgow à partir de ce week-end et que la question environnementale est désormais un élément central du débat stratégique, Pascal Boniface revient dans cette vidéo sur les liens entre enjeux climatiques et sécurité à partir des travaux de l’Observatoire Défense et Climat, coordonné par l’IRIS pour le compte de la DGRIS du ministère des armées.

Flucht nach vorn

Sechs Jahre nach Abschluss des Pariser Klimaabkommens im Jahr 2015 steigen die globalen Treibhausgasemissionen weiter an, allein im Jahr 2018 auf 55 Gigatonnen. Zwar stagnieren die Emissionen der OECD-Staaten inzwischen, sie bleiben aber pro Kopf weit höher als im Rest der Welt. Gleichzeitig steigen die Emissionen der Entwicklungs- und Schwellenländer weiter an, auf gegenwärtig bereits rund zwei Drittel der jährlichen globalen Treibhausgasemissionen. Ohne drastisches Gegensteuern laufen wir auf eine globale Erwärmung von mehr als 3 Grad zu. Damit gefährden wir Wohlstand und Entwicklungschancen weltweit, mit dramatischem Verlust von Biodiversität und Lebensräumen. Die UN-Klimakonferenz COP 26, die vom 31. Oktober bis zum 12. November im schottischen Glasgow tagt, soll Abhilfe schaffen. Sie muss zeigen, dass die internationale Klimapolitik handlungs- und funktionsfähig ist. Die Erwartungen an die britische COP-Präsidentschaft sind hoch. Es müssen in Glasgow Lösungen gefunden werden – insbesondere hinsichtlich der „Marktmechanismen“ wie dem internationalen Handel mit Emissionszertifikaten.

Flucht nach vorn

Sechs Jahre nach Abschluss des Pariser Klimaabkommens im Jahr 2015 steigen die globalen Treibhausgasemissionen weiter an, allein im Jahr 2018 auf 55 Gigatonnen. Zwar stagnieren die Emissionen der OECD-Staaten inzwischen, sie bleiben aber pro Kopf weit höher als im Rest der Welt. Gleichzeitig steigen die Emissionen der Entwicklungs- und Schwellenländer weiter an, auf gegenwärtig bereits rund zwei Drittel der jährlichen globalen Treibhausgasemissionen. Ohne drastisches Gegensteuern laufen wir auf eine globale Erwärmung von mehr als 3 Grad zu. Damit gefährden wir Wohlstand und Entwicklungschancen weltweit, mit dramatischem Verlust von Biodiversität und Lebensräumen. Die UN-Klimakonferenz COP 26, die vom 31. Oktober bis zum 12. November im schottischen Glasgow tagt, soll Abhilfe schaffen. Sie muss zeigen, dass die internationale Klimapolitik handlungs- und funktionsfähig ist. Die Erwartungen an die britische COP-Präsidentschaft sind hoch. Es müssen in Glasgow Lösungen gefunden werden – insbesondere hinsichtlich der „Marktmechanismen“ wie dem internationalen Handel mit Emissionszertifikaten.

Flucht nach vorn

Sechs Jahre nach Abschluss des Pariser Klimaabkommens im Jahr 2015 steigen die globalen Treibhausgasemissionen weiter an, allein im Jahr 2018 auf 55 Gigatonnen. Zwar stagnieren die Emissionen der OECD-Staaten inzwischen, sie bleiben aber pro Kopf weit höher als im Rest der Welt. Gleichzeitig steigen die Emissionen der Entwicklungs- und Schwellenländer weiter an, auf gegenwärtig bereits rund zwei Drittel der jährlichen globalen Treibhausgasemissionen. Ohne drastisches Gegensteuern laufen wir auf eine globale Erwärmung von mehr als 3 Grad zu. Damit gefährden wir Wohlstand und Entwicklungschancen weltweit, mit dramatischem Verlust von Biodiversität und Lebensräumen. Die UN-Klimakonferenz COP 26, die vom 31. Oktober bis zum 12. November im schottischen Glasgow tagt, soll Abhilfe schaffen. Sie muss zeigen, dass die internationale Klimapolitik handlungs- und funktionsfähig ist. Die Erwartungen an die britische COP-Präsidentschaft sind hoch. Es müssen in Glasgow Lösungen gefunden werden – insbesondere hinsichtlich der „Marktmechanismen“ wie dem internationalen Handel mit Emissionszertifikaten.

Alexander S. Kritikos: „Griechenland stand noch nie so oft im Mittelpunkt einer deutschen Kanzlerschaft wie unter Merkel“

Bundeskanzlerin Angela Merkel wird heute nach Griechenland reisen. Dazu ein Statement von Alexander S. Kritikos, Leiter der Forschungsgruppe Entrepreneurship am Deutschen Institut für Wirtschaftsforschung (DIW Berlin) sowie Mitglied im Vorstand:

Auf ihrer Abschiedstournee durch Europa besucht Kanzlerin Angela Merkel nun auch Griechenland – zu Recht! In den 16 Jahren ihrer Kanzlerschaft haben die Entscheidungen beider Regierungen die wirtschaftliche und gesellschaftliche Entwicklung des jeweils anderen Landes so stark beeinflusst wie nie zuvor. Griechenlands im Jahr 2008 beginnende Staatsschuldenkrise, die Öffnung der Grenzen in Griechenland für Flüchtlinge im Jahr 2015 und der jüngste Türkei-Griechenland-Konflikt sind dafür nur drei Beispiele. Merkels wichtigster Beitrag lag zweifelsohne im aktiven Krisenmanagement, das den „europäischen Laden“ am Laufen hält. Das hat sich vor allem im Jahr 2015 gezeigt. Ohne ihr besonnenes Eingreifen hätte sich die griechische Geschichte seit diesem Schicksalsjahr womöglich anders entwickelt, wenn sich der Grexit und der Bankrott des ganzen Landes eingestellt hätten. Merkel setzte sich jedoch für den Verbleib Griechenlands in der Eurozone und den Erhalt des Euroraums ein – auch gegen Widerstände in der eigenen Regierung, ebenso wie gegen die Meinung eines Teils der deutschen Medien und der Bevölkerung in Deutschland. Dies verdient uneingeschränkt Anerkennung.

La crisis de la democracia en América Latina, 2019-2021

Real Instituto Elcano - Thu, 28/10/2021 - 04:35
Carlos Malamud y Rogelio Núñez. ARI 88/2021 - 28/10/2021

La crisis de la democracia en el mundo actual no es un fenómeno exclusivamente europeo o estadounidense y su onda expansiva se extiende también en América Latina, como muestra lo que ocurre en América Central y el Caribe (El Salvador, Honduras, Nicaragua y Haití) y América del Sur (Venezuela, Bolivia y Brasil). El autoritarismo hoy se extiende por países tan disímiles como Rusia, China, Turquía y Filipinas.

Marcel Fratzscher: „Höhere Inflation stellt EZB vor schwierige Herausforderung“

Die Ergebnisse der heutigen Sitzung des Rates der Europäischen Zentralbank (EZB) kommentiert Marcel Fratzscher, Präsident des Deutschen Instituts für Wirtschaftsforschung (DIW Berlin), wie folgt:

Die EZB hält an ihrem geldpolitischen Kurs fest, obwohl die Zeichen in den USA und in Großbritannien auf ein schnelleres Ende der expansiven Geldpolitik hindeuten. Aber aufgeschoben ist nicht aufgehoben. Ich erwarte, dass die EZB im Dezember das Ende ihres Anleihenkaufprogramms PEPP bekannt geben wird und auch die Anleihenkäufe 2022 schneller als erwartet reduzieren wird.
Die deutlich höhere Inflation ist zwar nicht unerwartet, sie stellt die EZB jedoch vor die schwierige Herausforderung, Menschen und Märkte davon zu überzeugen, dass diese Erhöhung temporär sein wird. Die meisten Prognosen deuten darauf hin, dass auch in Deutschland spätestens ab 2023 die Inflation wieder unter zwei Prozent liegen wird. Trotzdem ist Vorsicht geboten, denn die Unsicherheit ist groß und die EZB muss sich vorbereiten, schnell auf unerwartete Entwicklungen reagieren zu können.

Russland in der Arktis

SWP - Thu, 28/10/2021 - 02:00

Russland will ein hohes Maß selbstbestimmter Stabilität in der Arktis erhalten. Das hält Moskau für nötig, um die vielen Probleme und Entwicklungshindernisse zu überwinden, die mit den eigenen ambitionierten Plänen, aber auch mit den Folgen des Klimawandels verbunden sind. Der Rückgang des Meereises hat einen subjektiv empfundenen Verlust an Sicherheit zur Folge, der die traditionelle Belagerungsmentalität verstärkt. Zudem ist die russische Außenpolitik auch in der Arktis von einem reflex­artigen Primat der Sicherheitspolitik gekennzeichnet. Moskau versucht, die nationale Sicherheit inklusive wirtschaftlicher Inter­essen mit einem breiten Spektrum rüstungs- und militärpolitischer Akti­vitäten zu gewährleisten, das neue nukleare Einsatzmittel einschließt. Dieses Bestreben werten die anderen Arktisanrainer und die Nato zuneh­mend als bedrohlich. Russland nimmt eine defensive Haltung in der Arktis ein, ist im Konfliktfall aber auf eine rasche Eskalation vorbereitet. Arktispolitik ist ein Mittel der russischen Strategie für Europa, um wirt­schaftlich und politisch Einfluss zu nehmen. Dabei wird das Zusammenwirken von Nord- und Ostseeflotte immer wichtiger, wenn es darum geht, geostrategische Interessen zu wahren und das Hoheitsgebiet zu verteidigen. Die arktischen Staaten müssen eine schwierige Balance halten: Sie wollen die Seewege und Ressourcen sichern, zugleich aber eine Eskalations­spirale in der Region verhindern. Um die Folgen des Sicherheitsdilemmas zu begrenzen, sollte der Dialog über militärische Sicherheit reaktiviert werden. Zudem gibt es weiterhin Kooperationsmöglichkeiten. Beispiele sind Klima- und Umweltprojekte, nachhaltige und umweltverträgliche Energienutzung, Infrastruktur, maritime Sicherheit und Wissenschafts­zusammenarbeit.

Turkey and Russia

SWP - Thu, 28/10/2021 - 02:00

Relations between Turkey and Russia are a puzzle to many in the West. How sustainable is the relationship? What is it grounded on? And what can the West learn from it? Central to the relationship is its bilateral nature. Relations between Ankara and Moscow are based on the mutual recognition of security interests. The resulting dynamics have shaped Turkish-Russian cooperation since the 1990s and can be observed in the current partnership in Syria. Mutual regard for the other’s security concerns is facilitated by the prospect of collaborative projects that promise greater advantages than continued conflict. Trust is of secondary importance, as is the quality of personal relations between the Turkish and Russian presidents. More important is the interdependence between Russia and Turkey. The potential for confrontation or cooperation between Ankara and Moscow in regional conflicts depends on current priorities rather than past rivalries. The form and extent of their collaboration are determined not by which side of the conflict they are on, but by their respective motives.

Independent Reviews of UN Peace Operations: A Study of Politics and Practice

European Peace Institute / News - Wed, 27/10/2021 - 22:47

Independent reviews are a relatively new but increasingly popular tool. Since the practice was established in 2017, there have been nineteen independent reviews of UN peace operations. These reviews have been intended to rigorously assess the strategic orientation of peace operations while providing more political credibility than UN-led review processes. But given the diverse processes and incentives that shape them, these exercises are both analytically complex and highly political. As independent reviews have gained prominence over the past five years, reflecting on the experiences of previous reviews is necessary for improving their quality, impact, and sustainability moving forward.

This paper provides a comparative analysis of the nineteen independent reviews of UN peace operations conducted between 2017 and 2021 by considering emerging trends, best practices, and lessons observed. It begins by juxtaposing the emergence of independent reviews with an increasingly fractured geopolitical landscape for UN peace operations and introducing these reviews’ distinguishing features and objectives. It then analyzes how independent reviews have unfolded in practice across seven different dimensions. The paper concludes by presenting findings about the practice and future of independent reviews and developing criteria to distinguish between UN-led and independent reviews. It also offers recommendations to the UN system, member states, and independent review teams to improve the practice:

  • The UN system should codify independent reviews within formal UN policy, consolidate best practices, clarify roles and expectations of UN staff seconded to review teams, prioritize diversity in the composition of review teams, improve reporting on independent reviews, and establish a dedicated funding stream for independent reviews.
  • Independent review teams should emphasize their transparency and independence, build internal and external constituencies, systematize their use of diverse research methods and approaches, and embrace the support provided by “red teams.”
  • Member states should treat independent reviews as exceptional instead of standard, debrief team leaders following the submission of an independent review, request a formal briefing on strategic reviews and assessments, strengthen reporting requirements on the implementation of review recommendations, and provide ample time for conducting independent reviews.

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MENA Youth, the Environment, and Climate Change

European Peace Institute / News - Wed, 27/10/2021 - 17:25

Event Video 

Illustrated page from Sara Ghannoum’s new book “Tom Alien and the Plastic Mess”

In the leadup to the United Nations upcoming Climate Change Conference in Glasgow, better known as COP26, IPI MENA hosted a webinar on October 27, 2021, entitled “MENA’s Youth and Environment,” to highlight the importance of involving and educating youth regarding environmental issues.

Moderated by Dalya Alawi, Policy Analyst, the event featured a reading by three-time children’s book author, Ms. Sara Ghannoum, to students in classrooms from Bahrain, Lebanon, and the United Arab Emirates.

IPI MENA Director Nejib Friji pointed to how “young people are engaging with climate and biodiversity science and policy in a way that previous generations haven’t.” He added, “the aim must not be just to educate, but to also inspire and engage the children in bringing a positive behavioral change.” Such steps are necessary in order to create a positive cycle and generation of climate activists dedicated to sustainable development, he stated.

Ms. Ghannoum’s new book “Tom Alien and the Plastic Mess,” is devoted to raising awareness on the dangerous effects of environmental pollution amongst children. Following her reading, she recalled a short anecdote of her 6-year-old son’s reaction to her book, to demonstrate how youth-led action is significant for the fight against climate change. As the future generation, “we need their drive and creativity to take action and solve the environmental mess we have created.”

Her reading was followed by a question-and-answer segment, raised by the young participants, which revolved around how to start the recycling conversation with adults, which items were recyclable, and what they can do to start making a change. Throughout her responses, Ghannoum addressed their concerns, and encouraged the students to educate those around them, and to “keep raising your concern, and don’t give up!”

In his remarks, Executive Director of British School Bahrain, Mr. John Maguire commended the school’s ‘eco warriors’, an initiative spearheaded by students to raise awareness and take action in ensuring all members of the school community – pupils, teachers, and parents – are more environmentally friendly. He also noted the school’s community-driven initiatives, such as beach clean-ups, where they are partnering with private companies to recycle and renew the collected materials. In addition to plastic waste, Mr. Maguire also shed light on the school’s commitments to reduce food waste.

H.E. Muhammad Ayub, Pakistan’s Ambassador to Bahrain, explained how “as the world’s fifth-youngest country, with youth comprising 53% of the population, making Pakistan green and clean is a priority.” He shared his country’s vulnerability to climate change, and their campaign to plant 10 billion trees by 2028, reiterating how “youth are the vanguards of this movement,” and their crucial role globally, to help our world.

Similarly, German Ambassador Kai Boeckmann shared an example from his country, where it is becoming an increasingly common practice, and importantly so, for young people to hold politicians and other leaders in society to account, especially with regard to climate action. He referred to one of the most viewed television shows during Germany’s ongoing elections, was where children aged 10-12 years old were being posed to candidates.

Mounir Bouchenaki, Advisor to Bahrain Authority for Culture and Antiquities and the United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO), recited UNESCO’s purpose to conserve both the world’s cultural and natural heritage, wherein “education is the pillar for all transformation in the world.” “The awareness,” as raised by Ms. Ghannoum’s book, “is important,” he stressed. It is through such coordinated actions by all countries at COP26, that will result in a cleaner and more agreeable planet.

On the same note, Mr. Friji closed the event in wishing a successful COP26 summit to call on all leaders to heed the global calls for action through clear programs, initiatives, and strategies to save our planet from scorches of climate change.

All audience members praised the enthusiastic participation of the students and commended Ms. Ghannoum’s book as an example of how to engage younger children in making a change and being advocates for climate action. The event was attended by; British School of Bahrain, Bahrain, International College of Beirut, Lebanon, and American School of Dubai, United Arab Emirates, and includes the ambassadors of Bangladesh, Korea, Philippines, and Yemen, alongside other members of Bahrain’s diplomatic corps, media, as well as civil society.

Displacement crises, fragile states and development cooperation: why governance support is needed to reduce reasons to flee

When people flee their country, this usually indicates that their government has given up on parts of its population. In order to prevent displacement crises, this kind of state fragility needs to be countered. Fragility is a governance failure that cannot be overcome without transforming political institutions. Development cooperation must be geared towards addressing state fragility more comprehensively, with governance support playing a key role in this context.

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