Cependant l’image de l’Union européenne ne cesse de s’améliorer et la confiance grandit, l’optimisme domine, une attitude positive à l’égard de l’immigration en provenance des pays membres de l’Union , nettement négative pour celle en provenances des pays tiers mais l’immigration est désormais la principale préoccupation des citoyens européens, devant les questions économiques et le chômage. Tels sont les principaux enseignements de l’étude publiée en juillet. En novembre dernier, la situation économique, l’emploi et les déficits publics faisaient partie des inquiétudes numéro un des citoyens européens, selon une précédente enquête. L’immigration était alors en quatrième position (à 24 %).Autant de paradoxes qui mettent à mal bien des certitudes fortement proclamées. Peut-on en tirer une leçon ? Difficile tant l’opinion publique européenne nous apparait volatile et versatile, diverse également dans ses motivations profondes.
Malgré la crise grecque, les Européens semblent aujourd’hui surtout préoccupés de l’arrivée de migrants sur le continent, selon un baromètre réalisé fin mai dans les États membres de l’Union européenne et les pays candidats, et rendu public fin juillet par la Commission européenne. Aujourd’hui, avec 38 % (+14 points), l’immigration devance ainsi de loin la situation économique (27 %, -6 points), le chômage (24 %, -5 points) et les finances publiques (23 %, -2 points) comme sujets de préoccupation. Elle est l’inquiétude la plus fréquemment citée dans 20 États membres, avec des records à Malte (65 %), confronté à l’arrivée massive de migrants, ainsi qu’en Allemagne (55 %).
L’Allemagne, première destination des migrants dans l’UE a d’ailleurs déjà pris des mesures censées décourager les départs. En Albanie, l’ambassade allemande a par exemple lancé une campagne de publicité mettant notamment en garde les Albanais contre les « profiteurs sans scrupules » qui « racontent des contes de fées où les demandes d’asiles sont acceptées et les migrants trouvent un emploi et un appartement afin de les exploiter ». D’autres mesures ont été prises en Bavière, par exemple, où les conditions d’accueil se font de plus en plus difficiles.
Si certains pays sont bien évidemment plus demandés que d’autres, la crise de l’immigration touche presque tous les pays européens. Ceux qui y échappent encore s’inquiète néanmoins de la volonté de la Commission de mettre en place un système d’accueil paneuropéen basé sur le principe de solidarité. En Italie, où des dizaines de milliers de migrants affluent après de périlleuses traversées de la Méditerranée, l’immigration est la principale préoccupation des personnes interrogées (43 %). En France, ce sujet est une préoccupation pour 34 % de la population interrogée, avant l’économie (30 %).
Autre préoccupation qui gagne du terrain : le terrorisme, dont les craintes ont également augmenté de manière significative depuis novembre 2014 dans l’ensemble de l’Union européenne (17 %, +6 points).
L’enquête Eurobaromètre est le second sondage d’opinion réalisé à l’échelle de l’UE depuis l’entrée en service de la Commission Juncker en novembre 2014. Elle est fondée sur des entretiens individuels menés courant mai, au cours desquels plus de 31 000 personnes ont été interrogées. Pour la première fois dans cette enquête bisannuelle publiée par la Commission, l’immigration passe devant les thèmes économiques, pour devenir le principal défi de l’Union européenne aux yeux des citoyens. . C’est la première fois, depuis que cette enquête bisannuelle est posée dans ces termes à l’automne 2010, que les thèmes économiques ne sont plus en tête. L’immigration est désormais le sujet le plus cité dans 20 des Etats membres.
Néanmoins, au niveau national, le chômage reste la principale préoccupation pour 42% des sondés, loin devant l’immigration, à la deuxième place avec 23% des sondés. Au niveau national, l’immigration est considérée comme un problème plus important que le chômage en Allemagne, au Danemark, au Royaume-Uni et à Malte.
Ce sondage interroge également sur les aspects les plus positifs qu’aurait apportés l’Union européenne. Pour la majorité des sondés (57%) la libre circulation des personnes, des biens et des services constitue l’avancée la plus positive de l’UE, devant la paix entre les nations (55%) l’euro (23%) et Erasmus (21%). Paradoxe: les Européens restent attachés à la liberté de circuler à l’intérieur de l’Union, tout en s’inquiétant des flux migratoires et malgré les répulsions que provoque la simple évocation du mot Schengen. A noter que l’enquête a été menée avant les rebondissements de la crise grecque en juillet 2015, qui ont remis les questions économiques au centre de la politique européenne.
Quelques détails supplémentaires
Un plus grand nombre d’Européens affirment avoir une image positive de l’Union européenne (UE) et la confiance dans l’UE a augmenté depuis novembre dernier. En outre, les citoyens considèrent l’immigration comme le principal défi auquel l’UE est actuellement confrontée. Ce sont là les deux résultats les plus frappants de la dernière enquête Eurobaromètre standard publiés en juillet dernier. L’enquête a été réalisée entre le 16 et le 27 mai 2015, dans 34 pays ou territoires.
Soutien aux priorités politiques de la Commission européenne. À l’instar de la précédente enquête de novembre 2014, l’enquête montre une adhésion forte des citoyens aux thèmes prioritaires fixés par la Commission du président Juncker (voir l’annexe 2).
En ce qui concerne l’investissement dans l’UE, 59 % des Européens sont d’accord qu’il faudrait utiliser des fonds publics pour stimuler les investissements du secteur privé au niveau de l’UE.
Dans le domaine de l’énergie, 72 % des Européens sont favorables à une politique énergétique commune aux États membres de l’UE.
La plupart des Européens considèrent le marché unique (la libre circulation des personnes, des biens et des services au sein de l’UE) comme la réalisation la plus positive de l’UE (57 %), pratiquement au même niveau que la paix entre les États membres (55 %).
En matière de migration, 73 % des Européens affirment être favorables à une politique migratoire européenne commune. La plupart (51 %) ont une opinion positive de l’immigration de personnes provenant d’autres États membres de l’UE. Par contre, 56 % d’entre eux ont un jugement négatif sur l’immigration provenant de l’extérieur de l’UE.
Enfin, les citoyens restent optimistes pour l’avenir de l’UE: 58 % (+ 2 points) des Européens affirment être optimistes, tandis que 36 % (- 1 point) se disent pessimistes.
L’image de l’UE ne cesse de s’améliorer . Le nombre d’Européens affirmant avoir une image positive de l’UE a augmenté, passant de 39 % en novembre dernier à 41 % en mai 2015, tandis que 38 % des personnes interrogées en ont une image neutre et à peine 19 % une image négative (contre 22 % en novembre et 25 % en juin 2014).
En outre, le nombre d’Européens affirmant avoir confiance dans l’Union européenne a également augmenté pour atteindre 40 % (+ 3 points de pourcentage depuis novembre 2014 et + 9 points de pourcentage depuis les élections au Parlement européen). Le niveau moyen de confiance dans les autorités nationales a aussi légèrement augmenté pour atteindre 31 % (+ 2 points) .
Le nombre de personnes affirmant que leur voix compte dans l’UE a atteint 42 % (+ 2 points), ce qui conforte le pic sur dix ans enregistré au lendemain des élections européennes en 2014.
Les attentes relatives à l’économie s’améliorent et le soutien à l’euro reste stable .Dans le domaine de l’économie, les attentes des Européens concernant la situation économique nationale restent plutôt stables, plus d’un sur quatre (26 %, + 4 points) se disant optimiste pour les douze prochains mois et 48 % d’entre eux s’attendant à ce que la situation n’évolue pas. Les anticipations pessimistes diminuent fortement pour atteindre 21 % (- 7 points). Le nombre d’Européens estimant que l’impact de la crise sur l’emploi a déjà atteint son point culminant (48 %, + 4 points) est désormais nettement plus élevé que ceux qui pensent que «le pire reste à venir» (42 %, + 4 points).
Les opinions positives à l’égard de l’euro restent stables (57 % dans l’ensemble de l’UE, 69 % dans la zone euro). Le soutien en faveur de la monnaie unique a progressé dans 14 États membres, en particulier en Lituanie (73 %, + 10 points), qui a rejoint la zone euro le 1er janvier 2015, et en Grèce, où 69 % (+ 6 points) des Grecs se disent favorables à l’euro
Pour en savoir plus
L’opinion publique en Europe sondage printemps 2013 http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/eb/eb79/eb79_publ_fr.pdf
Eurobaromètre Standard 83 http://ec.europa.eu/public_opinion/whatsnew_fr.htm
Le rapport est disponible à l’adresse suivante http://ec.europa.eu/COMMFrontOffice/PublicOpinion/index.cfm/Survey/getSurveyDetail/instruments/STANDARD/surveyKy/2099
L’éloquence de Jean-Claude Juncker l’emportera-t-elle ? « Il faut essayer de jeter les ponts entre les idées nobles et la réalité des différentes situations politiques dans les Etats membres », c’est ainsi qu’il a tenté de résumer le rôle de son institution sur la douloureuse question des migrants et de leur accueil , vient-il de souligner dans une interview à l’AFP le 5 août dernier. Pas plus que les indignations renouvelées et vigoureuses de Guy Verhofstadt les appels du président de la Commission n’ont pas trouvé l’écho escompté dans les capitales européennes et le volontarisme de ces derniers mois reste fragile faute d’une concrétisation ample et durable. Qu’importe que Jean-Claude Juncker ait affirmé « que les ministres ont l’obligation d’agir » pour atteindre des « objectifs modestes face à l’ampleur du problème ». Qu’importe son appel aux dirigeants européens à ne pas « se laisser aveugler par la pensée populiste » alors que l’immigration est la première préoccupation des Européens selon un baromètre de l’opinion de la Commission (cf. autre article). « La situation à Calais me plonge dans le désarroi le plus complet » a-t-il confié dans ce même interview à l’AFP.
La Commission européenne a appelé jeudi 6 août les dirigeants européens à cesser de « se lamenter » devant le nouveau naufrage meurtrier au large de la Libye et à passer à l’action pour éviter de nouveaux drames.
« Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est du courage collectif de passer des déclarations aux actions concrètes, sinon les mots sonneront dans le vide », a averti l’exécutif bruxellois dans une déclaration commune signée par le vice-président, Frans Timmermans, la haute représentante pour la politique extérieure, Federica Mogherini, et le commissaire aux Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulmos.
« L’immigration n’est pas un sujet très populaire. Il est plus facile de rester à se lamenter devant son écran de télévision face à de telles tragédies que de prendre ses responsabilités et d’agir », ont ajouté les trois responsables de la Commission européenne.
Dans une lettre adressée au président du Conseil, Donald Tusk, le chef de file des eurodéputés libéraux de l’ALDE, Guy Verhofstadt, a souligné qu’il était « urgent » que l’UE s’adapte à la crise de l’immigration et aux pressions croissantes qui s’exercent aux frontières extérieures du bloc.
La crise ne cesse de s’accentuer .Plus de 180 000 immigrants ont traversé la Méditerranée en direction de l’Union européenne depuis le mois de janvier. On estime à plus de 2 000 le nombre de décès en mer, un chiffre qui ne cesse d’augmenter étant donné les conditions très précaires de la traversée. Plus de 80 000 migrants se trouvent dans des centres en Italie qui se trouve en première ligne, c’est la Sicile qui en accueille le plus grand nombre (plus de 15 000 soit22%) suivie par la Lombardie avec 9000 personnes et le Latium (8000 et 8%) . 137 000 migrants ont traversé la Méditerranée au cours des six premiers mois de 2015, c’est une hausse de 83% par rapport au premier semestre de 2014. Un sommet européen extraordinaire sur le sujet a eu lieu au mois d’avril, mais la situation a continué de dégénérer. Autant dire que si nouvel appel de Guy Verhofstadt ,s’il était suivi, n’apportera pas des solutions durables à l’instar du Sommet « extraordinaire du mois d’avril.
Le 5 août, plus de 360 immigrants ont été secourus au large des côtes libyennes par les garde-côtes italiens après le naufrage de leur bateau. Il y aurait 200 disparus.Des opérations de secours ont eu lieu jeudi 6 août, mettant à l’abri plus de 1 130 migrants en détresse sur quatre embarcations différentes. Lors de l’une de ces opérations, deux bateaux de Médecins sans frontières ont réussi à secourir plus de 600 personnes paniquées massées à bord d’un bateau de pêche similaire à celui qui a coulé mercredi, et qui menaçait lui aussi de se retourner à tout moment. « Si nous avions besoin d’un rappel de l’inadéquation du système d’asile et d’immigration européen, les morts de Calais et de la Méditerranée en témoignent », écrit Guy Verhofstadt à Donald Tusk. L’ancien Premier ministre belge souligne que la seule façon de prendre le dessus de la situation est de mettre en place une « solution efficace paneuropéenne », dans laquelle chaque pays partagerait une part du fardeau. Cette solution doit « aller plus loin que la réaction pitoyable prévoyant la réinstallation de 40 000 immigrés arrivés en Grèce ou en Italie », ajoute-t-il, en référence à la proposition avancée lors du sommet extraordinaire d’avril .Le dirigeant de l’ALDE préconise une plus grande solidarité entre les États membres, des mesures plus fortes pour empêcher l’immigration clandestine, et notamment une politique de retour volontaire renforcée, et l’ouverture de plus de canaux d’immigration légale.« Ni les autorités françaises, ni les autorités britanniques ne sont capables de résoudre la crise actuelle à Calais », qui a refroidi les relations entre Londres et Paris, déplore-t-il.
Guy Verhofstadt souhaite également que le règlement de Dublin soit remplacé par un « système d’asile européen centralisé, qui réparti les véritables réfugiés plus équitablement dans les pays européens ».Le règlement de Dublin prévoit que les demandeurs d’asile introduisent leur demande dans le premier pays européens où ils arrivent. Ils peuvent ensuite être renvoyés vers ce premier pays s’ils tentent de s’installer dans d’autres pays européens. Ce système engendre une pression extraordinaire sur l’Italie, la Grèce, ou la Hongrie où arrivent énormément de migrants. Guy Verhofstadt estime également que l’UE doit « s’attaquer aux causes du problème » en exigeant des réformes dans les pays d’origine des immigrants et en fournissant une aide au développement plus efficace.
Face à des réactions qualifiées de «pitoyables » par Guy Verhofstadt, est-il utile de souligner une fois de plus l’inadéquation du système d’asile et d’immigration européen ? Redisons que les morts de Calais et en Méditerranée n’en témoignent-ils pas encore plus éloquemment ? S’attaquer aux causes du problème, exiger des réformes dans les pays d’origine des immigrants en fournissant une aide au développement plus importante et plus efficace, ouvrir des voies légales pour que les migrants ne risquent plus leur vie : la tragédie du 5 août s’est déroulée à 15 miles des côtes. A qui peut-on faire croire qu’aucun accord, au moins pour les secours , n’est possible avec les gouvernements de Tripoli et de Tobrouk. A-t-on seulement cherché ? Alors que nous savons bien, nous, européens, qu’ériger des barricades, des murs, ne constitue pas une solution à quoi que ce soit. Le sort du mur de Berlin n’est pas si lointain dans les mémoires ! Ils sont autant de châteaux de sable dérisoire face à la montée de la marée.
Bruxelles exhortent les États membres à passer à l’action, alors que Guy Verhofstadt demande l’organisation d’un sommet extraordinaire, après une énième catastrophe en Méditerranée.
La Commission européenne a appelé jeudi les dirigeants européens à cesser de « se lamenter » devant le nouveau naufrage meurtrier au large de la Libye et à passer à l’action pour éviter de nouveaux drames.
Delhi a indiqué le 5 août vouloir suspendre les discussions avec l'UE sur un possible accord de libre-échange, face au refus de Bruxelles de lever l'interdiction de vente qui pèse sur 700 produits pharmaceutiques indiens.
En janvier, les législateurs européens ont recommandé la suspension de l'autorisation de vente de 25 médicaments génériques suite à des doutes sur la qualité des essais cliniques menés par la firme indienne GVK Biosciences. L'interdiction de vente est entrée en vigueur le mois passé.
Si les attentes d’Alexis Tsipras et de François Hollande se réalisent, Athènes devrait recevoir jusqu’à 86 milliards d’euros de prêts de l’UE et du FMI dans les semaines à venir.
Le 6 août, les autorités russes se sont mises à détruire les produits européens sous embargo. L’escalade des sanctions entre l’UE et la Russie ne semble pas sur le point de s’essouffler.
L'agence de notation Standard & Poor's (S&P) envisage d'abaisser la note de solvabilité financière de l'Union européenne, en raison notamment du soutien apporté à la Grèce, pays à haut risque.
S&P a abaissé la perspective de la note à long terme de l'Union de « stable » à « négative », selon un communiqué publié lundi.
Cette décision suggère que l'agence de notation américaine pourrait dégrader cette note, actuellement à AA+, d'ici les deux prochaines années.
En décembre 1918, une liste indépendantiste emportait la majorité des sièges irlandais aux élections britanniques. Trois ans avant la création du premier État irlandais. Un scénario qui séduit les souverainistes catalans. Mais est-il comparable ?
Kiev et ses créanciers ne parviennent pas à s'accorder sur le remboursement de la dette.