(B2) L’eurodéputé français Mounir Satouri revient du Kurdistan irakien. En colère, il appelle, dans un entretien avec B2, la France à prendre ses responsabilités. Il faut rapatrier les familles de combattants étrangers pour les juger et protéger leurs enfants
Les quatre parlementaires patientant au point frontière de Semalka entre l’Irak et la Syrie, mercredi (crédit : M. Satouri)Une mission de quelques jours sur le terrain, pour comprendre
L’objectif premier de ce déplacement était « de se rendre compte de la situation et de comprendre réellement les enjeux qui expliquent que ces femmes restent là-bas » nous explique Mounir Satouri, après son retour. En territoire du Rojava — le Kurdistan syrien —, deux camps (Roj 1 et Roj 2) détiennent des femmes de combattants étrangers et leurs enfants. Parmi elles, « entre 80 et 90 femmes françaises » selon l’élu. Et leurs 200 enfants. « Ces camps sont au milieu de champs pétrolier, l’odeur du pétrole y est insoutenable, les conditions sanitaires impensables, les enfants souffrent de maladie de malnutrition » décrit l’eurodéputé.
L’accès aux camps de Rojava refusé
Mais les parlementaires ne peuvent aller plus loin que le poste frontière entre le Kurdistan d’Irak et la Syrie. « L’équivalent du ministre des Affaires étrangères du Rojava » (Abdelkarim Omar) les attendait avec camera et réception, « mais il nous a refusé l’accès aux camps, prétextant notre sécurité. Mais à force de le harceler, il nous a confié que les relations avec la France étaient trop importantes pour qu’il nous autorise à nous rendre dans les camps ».
Les enfants ne peuvent rester les invisibles de notre République
Pour ces parlementaires, la France « a fait pression » pour les empêcher « de ramener des photos ». « Le gouvernement veut que ces enfants restent des fantômes pour éviter un renversement de l’opinion publique » résume Mounir Satouri. Deux jours après leur retour, ils n’avaient pas reçu de commentaires ni du Quai d’Orsay ni du gouvernement, ni de l’Élysée. « Il est temps d’avancer sur ce sujet humanitaire et sécuritaire. Ces enfants ne peuvent rester les invisibles de notre République » reprend l’eurodéputé. Avec ses collègues, ils ont demandé au président français, Emmanuel Macron, un rendez-vous.
Une justice en suspens, une insécurité manifeste
Les avocats mandatés par l’ONG Avocats sans frontières et le bâtonnier du barreau de Paris qui les accompagnaient n’ont pas davantage pu rencontrer ces femmes. « Toutes sont judiciarisées, avec des mandats d’arrêts internationaux contre elles » et devraient être jugées en France selon l’eurodéputé. « Rojava n’est pas un territoire reconnu. Il ne peut donc y avoir de tribunal international » explique l’élu. « Si ces autorités cherchent à organiser des procès, c’est une façon d’obtenir la reconnaissance internationale qu’elles recherchent » soutient-il. De là à parler de monnaie d’échange concernant ces femmes et enfants,…
Deux tiers des enfants
« Les deux tiers des enfants ont moins de six ans. Ils sont dans ces camps depuis trois ans. Leurs souvenirs sont faits de misère, de faim, de soif. Qu’espère-t-on quand ils auront quinze ans ? » interpelle l’eurodéputé. « Quand Daesh nous attaque, c’est pour tuer, et pour attaquer nos valeurs et notre démocratie. Aujourd’hui, en ne rapatriant pas ces femmes et ces enfants, c’est aussi un bout de nos valeurs, notre démocratie et notre état de droit que nous leur concédons. »
L’accent également porté sur la situation des Yezidis
Dans le Kurdistan irakien, les parlementaires ont aussi visité le camp Shekhan, qui abrite des réfugiés de la minorité Yezidis. Notamment des femmes qui ont subi des viols et violences de la part du groupe terroriste ‘Etat islamique’ et vivent depuis, réfugiés, mais détruites psychologiquement. « Nous n’avons pas arrêté de dire que cette communauté était le symbole de la diversité religieuse et que l’on devrait être à leurs côtés, mais nous ne sommes pas à la hauteur » assure Mounir Satouri. L’eurodéputé prévoit de retourner en Irak pour défendre la cause de cette communauté.
(Emmanuelle Stroesser)
Interview réalisée par téléphone, vendredi 05 mars
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(B2) L’entraînement et la formation sous toutes ses formes, théorique, en face à face, à distance, voire au corps à corps et même amphibie… les missions et opérations de l’UE ont de la ressource !
Centrafrique. Sur terre et dans l’eau, la formation amphibie !
Visit, Board, Search and Seizure (Visite, embarquement, perquisition et saisie), c’est l’intitulé explicite de la formation VBSS (la deuxième) organisée par la mission de formation de l’armée centrafricaine (EUTM RCA), avec le bataillon amphibie. Celle-ci dure trois semaines. Instructions théoriques et exercices de combat au corps à corps précédèrent une période de formation plus pratique avec les bateaux pour ces soldats destinés, entre autres, à contrôler la frontière fluviale ou escorter des cargaisons sensibles pendant leur navigation. Détails ici
(crédit : EUTM RCA)Somalie. Apprendre à repérer les engins explosifs improvisés (IED)
La lutte contre les IED fait partie des cours fondamentaux. Une formation suivie en février par la brigade du 14 octobre des SNAF (Somali National Armed Forces), assurée par les équipes de la mission de formation de l’armée somalienne (EUTM Somalia), en partenariat avec les SNAF (Somali National Armed Forces) et la SPF (Somali Police Force). Détails ici
(crédit : EUTM Somalia)Pristina (Kosovo). Initier aussi aux gestes qui sauvent
À Pristina, ni armes, ni corps à corps. Le respirateur et l’huile de coude (pour les massages cardiaques) sont les outils de l’équipe médicale de la mission sur l’État de droit (EULEX Kosovo) lorsqu’elle assure sa formation — en ligne — sur les soins de santé de base (BLS), comme encore début février, à un groupe de 47 travailleurs de la santé. Détails ici
(crédit : capture d’écran B2)Garowe (Somalie). Training pour lutter contre la corruption
Comment collecter des preuves dans les crimes liés à la corruption ? Ou de quelle façon enquêter sur le blanchiment d’argent ? Quid de la corruption et des pots-de-vin dans le droit islamique et le code pénal ? Ce sont quelques-unes des questions et techniques partagées par la mission de renforcement des capacités de l’UE en Somalie (EUCAP Somalie) avec des agents de la police d’État du Puntland (CID), du bureau du procureur général du Puntland et du défenseur des droits de l’homme. Détails ici
(crédit : EUCAP Somalia)Kiev (Ukraine). Soutien dans la mise en oeuvre de la réforme de la gestion des frontières
La création d’un système de gestion intégrée des frontières (IBM) est un objectif du contrat d’association de l’Ukraine avec l’UE. Cela passe par une plus forte coopération entre les agences, notamment le Service national des migrations et celui des douanes. Ceux-ci participaient justement, pour la première fois, à une réunion co-présidée par la mission de conseil pour la sécurité intérieure (EUAM Ukraine) et le Service national des gardes-frontières de l’Ukraine (State Border Guard Service of Ukraine – SBGS), fin février. Détails ici
(crédit : EUAM Ukraine)Birni N’Konni (Niger). Renfort logistique pour le contrôle aux frontières
Au Niger, la mission de soutien aux capacités de sécurité intérieure et des frontières (EUCAP Sahel Niger) a livré plusieurs matériels à la Compagnie mobile de contrôle des frontières de Birni N’Konni. Notamment pour assurer et faciliter les transmissions (postes radios et batteries, antennes, relais et station de base). Détails ici
(crédit : EUCAP Sahel Niger)Golfe d’Aden. Focus sur les moyens aériens de l’opération
Les avions de patrouille maritime de reconnaissance (MPRA), les hélicoptères et les drones (UAV). Ce sont les moyens aériens utiles à l’opération de lutte contre la piraterie maritime au large de la Somalie (EUNAVFOR Atalanta). Complémentaires, ils offrent « des capacités opérationnelles uniques qui ne peuvent être obtenues par d’autres moyens ». Détails ici
(crédit : EUNAVFOR Atalanta)Bamako, Koulikoro, Gao, Sévaré (Mali). Inspection générale !
La visite du directeur général de l’état-major de l’UE, le vice amiral Hervé Bléjean, fin février, est l’occasion de parcourir à notre tour, à distance mais photos à l’appui, les différents lieux et activités de la mission de formation de l’armée malienne (EUTM Mali), de son QG à Bamako au camp d’entraînement de Koulikoro, en passant par l’école de sous-officiers de Banankoro, Gao ou le camp de Sevare. Détails ici
(crédit : EUTM Mali)(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)
NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC
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Cet article Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (février 2021) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2 à Pristina et Mitrovica) Durant une semaine, j’étais au Kosovo à la fois pour un reportage sur la mission européenne pour l’État de droit (EULEX Kosovo), mais aussi prendre le pouls du pays à l’heure des élections législatives
B2 au Kosovo
Le 14 février 2021, le parti anti-corruption Vetëvendosje a remporté les élections au Kosovo, avec 49% des voix Dans les rue du centre ville de Pristina, les drapeaux Albanais (le drapeau « national » du Kosovo) étaient nombreux et parfois accompagnés de drapeaux américains. Peu de supporters aux drapeaux européens en vue… Rencontre avec la Formed police unit (FPU), à Mitrovica. Les 95 policiers polonais qui la composent vivent, mangent, dorment, s’entrainent sur leur enceinte, à la frontière avec la région nord du pays.Cet article [A Pristina et Mitrovica] avec les EULEX et les Kosovars. Reportage photo est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
Accueillie par les jets d’eau des remorqueurs Esterel et Bélier, la frégate antiaérienne Jean Bart a retrouvé hier Toulon, au terme de son ultime mission. Celle-ci couronne une carrière de près de 30 ans depuis l’admission au service actif du bâtiment, en septembre 1991.
Arrivée à Toulon @ FRANCIS JACQUOT Arrivée à Toulon @ FRANCIS JACQUOT @ FRANCIS JACQUOT @ FRANCIS JACQUOT @ FRANCIS JACQUOT
Le Jean Bart rentrant à Toulon jeudi 5 mars (© FRANCIS JACQUOT)
Alors qu’un nombre croissant de pays européens travaille activement au retour des croisiéristes dans leurs ports d’ici l’été, le gouvernement français fait toujours preuve de beaucoup d’attentisme. A Marseille, premier port hexagonal pour le tourisme maritime, les professionnels redoutent que la reprise qui se dessine se fasse sans la France et que si celle-ci rate le coche, la filière nationale en subira de lourdes et durables conséquences.
Paimpol va servir de site pilote pour le projet national de pêche propre. À partir de juin, les filets de pêche y seront ramassés pour être transformés.
Athènes et Le Caire échangent autour de la possibilité de modifier le tracé du gazoduc destiné à exporter 9 à 11 milliards de mètres cubes de gaz par an des champs méditérranéens, selon le media grec To Vima, repris par Euractiv.
La ministre de l’Environnement israëlienne, Gila Gamliel, a accusé l’Iran d’être derrière la grave pollution qui touche les côtes israéliennes depuis le 17 février. Un acte qui serait délibéré, commis entre le 1er et le 2 février, et dénoncé par la ministre comme un « attentat environnemental ».
La ligne entre Dunkerque et le port irlandais de Rosslare, lancée par DFDS juste après le Brexit le 2 janvier dernier, confirme son succès de fréquentation. A tel point que le groupe danois annonce la mise en place, à compter du 1er avril, d'un quatrième navire sur la rotation. Il s'agit de l'Ark Dania, qui rejoindra les Drotten, Kerry et Visby déjà alignés sur la ligne franco-irlandaise. L'Ark Dania, construit en 2014 dans les chantiers P+S Werften, dispose d'une capacité de 188 camions, dont 12 peuvent être accompagnés par leurs chauffeurs.
Les exportations de vins et spiritueux en 2020 ont accusé un repli important. La crise sanitaire a joué un rôle mais aussi les taxes imposées par l’administration américaine. Un phénomène qui a eu des effets sur la logistique portuaire. Un article d'Hervé Deiss de Ports et Corridors
Le bac nommé La Gironde (71 m de long pour 18 m de large, avec un tirant d’eau de 3 m) devrait entrer dans le port de Concarneau lundi. Propriété et géré par le Département de la Gironde, il doit être pris en charge par les chantiers Piriou pour une classique opération de carénage prévue pour une durée de trois semaines.
Navire emblématique de la compagnie française, dont il porte le nom, fut sa première unité neuve et est aujourd’hui le doyen de sa flotte, Le Ponant a rejoint le 30 octobre 2019 le port italien de Gênes pour être complètement rénové. Un chantier majeur confié à San Giorgio del Porto et comportant, au-delà de différents aspects techniques, un réaménagement complet des espaces intérieurs et une reconstruction des cabines, afin de prolonger la durée de vie du voilier et le porter aux standards des unités de luxe les plus récentes.
Cantiere Navale Vittoria a lancé le 27 février la coque du nouveau patrouilleur hauturier des forces armées maltaises. C’est d’ailleurs le plus gros OPV produit à ce jour par le constructeur italien implanté à Adria, au sud de Venise.
Long de 74.8 mètres pour une largeur de 13 mètres, le P71 affichera un déplacement d’environ 1800 tonnes en charge et pourra atteindre la vitesse de 23 nœuds.
Le pont d’envol du Cavour a accueilli pour la première fois, le 1er mars, des avions de combat F-35B. En l'occurence deux appareils américains de l'US Marine Corps rattachés à l'escadron de test et d'évaluation VX-23 au profit de l’Integrated Test Force (ITF). C'est cette structure, stationnée sur la base aéronavale de Patuxent River, qui est en charge des essais et certification des F-35 américains ou ceux acquis par des pays alliés, comme le Royaume-Uni ou l'Italie.
Après les F/A-18 Hornet de l’US Navy en octobre 2019, c’est au tour des derniers avions de ce type encore en service dans l’US Marine Corps de prendre leur retraite. Basés à Miramar, en Californie, les appareils du Marine Fighter Attack Squadron 323 de l’USMC ont achevé leur ultime déploiement à bord d’un porte-avions américain. C’était sur l’USS Nimitz, qui vient de rentrer aux Etats-Unis après 10 mois de mission, notamment au Moyen-Orient.
Le chantier Mitsubishi Heavy Industries de Nagasaki a procédé le 3 mars au lancement du Mogami. Il s’agit officiellement de la tête de série du programme des nouvelles frégates japonaises du type 30FFM (aussi appelées 30DX). Mais s’il fut effectivement le premier a être mis sur cale, le 29 octobre 2019, un jour avant son premier sistership, le Kumano, réalisé par un autre chantier (Mitsui E&S à Tamano), c’est ce dernier qui a été d’abord mis à l’eau, le 19 novembre dernier.
A elle seule, la Chine a installé la moitié des nouvelles éoliennes en mer dans le monde, en 2020, soit 3 GW, selon des données du Global Wind Energy Council (GWEC, association de l’industrie basée à Bruxelles). C’est la troisième année consécutive que la Chine domine les installations éoliennes offshore.
Dans le cadre du programme Syracuse IV, Airbus s’est vu notifier Copernic, un accord cadre d’une durée de 10 ans qui porte sur la réalisation et la mise à niveau d’une partie du segment sol des satellites de télécommunications utilisés par les forces françaises. Dans le cadre de Copernic, la Direction générale de l’armement (DGA) vient de passer une première commande de plus de 100 millions d’euros.
(B2) Le navire de soutien Berlin (A1411) va quitter son port d’attache, Wilhemshaven ce vendredi : direction la Méditerranée centrale. Il rejoint l’opération européenne de lutte contre les trafics au large de la Libye (EUNAVFOR Med Irini)
Le Berlin en mer Egée en 2020 (crédit : Bundeswehr/Dr. Volker Hartmann)Les deux hélicoptères : les yeux d’Irini au loin
Deux hélicoptères de type ‘Sea Lynx‘ sont du voyage. Une première, précise la marine allemande (NB : d’ordinaire c’est plutôt un seul hélicoptère). Outre les tâches habituelles de logistique (navettes de personnel et de matériel entre la terre et la mer), ces hélicoptères seront les « yeux volants » d’Irini, indique le commandement du navire, le capitaine de frégate Stefan Klatt. Ils vont permettre d’augmenter la portée de la zone de surveillance du navire, comme de déposer sur les navires à contrôler, les équipes de visite. Le détachement aérien comprendra 18 militaires du 5e escadron d’aviation navale (Marinefliegergeschwader) de Nordholz, pour assurer les opérations aériennes, la maintenance et la réparation.
90% du personnel vaccinés contre le coronavirus
En plus des opérations, un des premiers défis à bord sera « la santé de l’équipage. C’est-à-dire en particulier la protection contre le Covid-19 », indique le commandant du navire. Cette année, la situation est un peu plus favorable que l’année dernière. En effet, plus de 90 % de l’équipage a été vacciné. Ce qui évitera les alertes inutiles et les tests PCR en urgence (comme en 2020 lorsque le navire était en opération en mer Egée). Pour limiter au maximum tout risque de contamination, les permissions à terre ne seront pas autorisées…
(Nicolas Gros-Verheyde)
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ARBARA POMPILI, ANNICK GIRARDIN ET BÉRANGÈRE ABBA LANCENT L’APPEL À PROJETS « FRANCE VUE SUR MER » POUR L’EXTENSION DU SENTIER DU LITTORAL