(B2, à Varces) Entre un prochain départ au Mali dans la force Barkhane, les exercices programmés avec les Italiens l’an prochain, et la préparation au Grand Nord, l’agenda des chasseurs alpins donne l’impression du grand écart. Pas du tout, nous explique le général commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne. Nous sommes la capacité des milieux a-naturels
Le général Hervé de Courrères dans la caserne de Varces près de Grenoble © NGV / B2À partir du mois de mai, une partie de la 27e BIM sera engagée au Mali, dans le cadre de la force Barkhane. Cela semble paradoxal de voir des montagnards dans le désert. En quoi des spécialistes du grand froid sont-ils bien adaptés au grand chaud ?
— Travailler dans des milieux naturels exigeants fait que les gens développent une rusticité, une capacité à endurer la souffrance et à développer l’effort qui leur servira. Et ce dans quelque circonstance que ce soit, au-delà des considérations climatiques. Un soldat qui sait combattre dans le froid sait combattre dans le chaud. On prend les meilleurs recrues dans leurs capacités psychologiques et physiologiques. Par ailleurs, le combat nécessite une cohésion d’ensemble, derrière un chef. Mais il faut aussi des personnes qui vont savoir faire montre d’initiative et de réactivité en toutes circonstances. Là aussi, le fait d’être dans un milieu naturel de montagne ou de grand froid développe ces aptitudes collectives — pour réagir à des incidents, savoir innover dans des modes d’action — qui donnent une approche toute particulière aux troupes de montagne quand elles se déplacent sur d’autres terrains.
Et, en Afrique, il n’y a pas que du désert…
— Oui, il y a aussi des zones de montagnes ! Un des intérêts du combat en montagne est de gérer la verticalité, c’est-à-dire de voir le monde en 3D. Quand vous gérez la verticalité, vous gérez un peu plus de complexité. Vous intégrez le fait que tout ce qui se situe au-dessus de vous peut vous aider dans une manœuvre : ce peut être un élément naturel comme un sommet de montagne ou de colline, ce peut être un drone, un ballon ou le sommet d’une maison ou d’un immeuble. Vous gérez aussi un espace de combat très différent de l’habitude. C’est très utile notamment quand on s’engage dans les zones urbaines. Nos soldats ont tout de suite le regard porté vers le haut. C’est l’aphorisme du montagnard : « qui tient les hauts tient les bas ». Ils ont tout de suite cette logique d’aller quérir du renseignement par les sommets plutôt que d’essayer de le gérer dans un monde complètement plat.
Cet engagement ne sera pas de tout repos. Il est risqué. Vous le redoutez ?
— Le risque est notable. C’est certain. Et je prépare mes soldats à y être confrontés. Nous évoluons sur un théâtre complexe. Quel est l’ami, l’ennemi, le partenaire ? C’est toujours assez difficile à déterminer. En tant que militaires, ce que nous devons faire, avant tout, est définir l’ennemi. Je ne vous ferai pas un cours là-dessus. Ce qui est sûr, c’est que nos soldats sont coutumiers à gérer de l’incertitude.
… gérer l’incertitude ?
— Oui. Dès qu’ils se déplacent quelque part dans leur milieu, milieu montagneux, ils sont en permanence aux aguets de ce qui peut se passer, avalanche de pierres, avalanche de neige, survenue d’un orage. Leur mode de raisonnement opérationnel les amène à analyser leurs opérations toujours avec des cas non conformes à l’ordinaire, pour pouvoir se dire : comment vais-je réagir si les choses n’arrivent pas comme elles pourraient raisonnablement se produire ? Cette capacité à être toujours dans une logique très ouverte en terme de spectre d’occurrence leur donne une grande force pour gérer un ennemi aussi insaisissable que l’ennemi terroriste qu’ils combattent dans les sables du désert.
Ce n’est pas la première fois que les montagnards partent dans Barkhane, quel est le changement aujourd’hui ?
— Ce qui change par rapport aux derniers engagements de la Brigade en bande sahélo-saharienne (BSS), c’est l’arrivée de partenaires africains du G5 Sahel qui montent de plus en plus en puissance et avec lesquels nous allons travailler beaucoup plus que par le passé. Conformément aux engagements au sommet de N’Djamena. Nos soldats se préparent à accompagner les forces amies pour évaluer leur capacité et combattre avec eux. Ce n’est pas l’armée française qui est en tête en permanence. Ce partenariat militaire opérationnel (ou PMO) est vraiment l’évolution majeure du théâtre sahélien, au-delà de l’arrivée des Européens dans la task force Takuba.
Justement avec ces Européens de Takuba, aurez-vous une interaction spécifique ?
— Notre préparation spécifique n’a pas lieu avec les partenaires européens. Car ils vont faire partie de la task force Takuba avec des forces spéciales et avec lesquelles les liens ne seront pas si fréquents que cela, car leurs modes d’action ou leurs zones de déploiement ne seront pas nécessairement celles de Barkhane.
La coopération avec les Européens
Sur ce sujet, dans les années 2010, on parlait de créer une brigade franco-alpine de montagne. Où en est-on ?
— En effet, un accord technique de 2011 avait décidé la création d’un état-major non permanent binational devant s’entraîner à des opérations sous l’égide de l’ONU, de l’OTAN ou de l’UE. Cet état-major a été constitué. C’est un petit état-major, qui a vocation à être porté tantôt par l’Italie avec un renfort de la France, tantôt par la France avec un renfort italien. Il est aujourd’hui engagé au Liban dans la FINUL, avec deux officiers français intégrés dans l’état-major italien. Au-delà des discussions avec les chefs et d’état-major, ce que nous développons surtout avec les Italiens, ce sont des réalisations concrètes sur le terrain, d’unités aux niveaux élémentaires (compagnies, escadrons) qui s’entraînent ensemble, qui jaugent de leurs capacités opérationnelles et s’apprécient ensuite pour ce qu’elles peuvent apporter les unes aux autres. Nous avons ainsi des binômes entre les bataillons de chasseurs alpins qui partent en entrainement avec les compagnies d’infanterie des Alpini, ou entre le 4e régiment de chasseurs (de Gap) et le 1er régiment Nizza Cavalleria. Idem avec les commandos.
… comme sur votre exercice Cerces, en novembre je crois ?
— Au moment où la neige commence à tomber sur la montagne, chaque année, nous invitons en effet nos homologues italiens, pour notre grand exercice. En 2020, le Covid-19 a empêché leur venue. L’invitation a été reformulée pour novembre 2021. Et l’intention est que les Italiens ne soient pas seulement là comme observateurs, mais comme contributeurs à l’exercice, avec leurs chars Centauro. Ils sont très intéressés. Car il n’y a pas d’exercice similaire de l’autre côté des Alpes, et ils n’ont notamment pas ‘le grand champ de tir’ des Alpes, situé entre la Maurienne et le Briançonnais, où on peut faire des exercices de tirs de chars ou d’artillerie.
Peut-on aller plus loin et envisager un déploiement commun ?
— On pourrait envisager de tels développements si les deux parties avaient des intérêts convergents sur une zone qu’elles estimeraient importante. Nous avons avec notre partenaire italien un niveau qui nous permettrait d’envisager ce déploiement sans souci. Leur standard de préparation opérationnelle et la valeur de leurs unités sont tout à fait dans les standards français. Il n’y a aucun blocage. Après notre engagement (dans Barkhane), nous allons essayer d’organiser, en 2022 des exercices d’état major pour concevoir et raisonner des exercices tactiques, interarmées, avec la résolution des problèmes logistiques, de communications, de soutien pour pouvoir s’engager avec des moyens importants du niveau d’une brigade, sur une zone de montagne.
L’Italie est votre seul partenaire ?
— Les Italiens restent ‘un’ sinon ‘le’ partenaire prioritaire de la Brigade de montage dans notre coopération européenne, de par la proximité géographique, et parce que leurs unités d’élite sont alpines. Mais les Allemands aussi sont un partenaire. Ils sont très intéressés pour venir travailler avec nous, sur l’arc alpin, dans un autre registre.
… Quel autre registre pour les Allemands ?
— Ils ont en effet un type de force assez différent. Autant les Italiens ont une force assez légère de type parachutiste, autant les Allemands ont une force plutôt mécanisée, avec une capacité plus robuste mais moins légère. Pour nous, c’est intéressant d’avoir ces deux modèles d’armées pour s’engager sur un milieu identique, avec des capacités différentes. La Brigade est entre les deux, médiane d’infanterie légère mais avec des capacités structurantes de chars et de canons qui lui donnent un caractère médian.
Le conflit de haute intensité pourrait gagner la montagne ?
— Regardez ce qui s’est passé au Nagorny Karabagh, entre Arméniens et Azerbaidjanais, ou ce qui se passe entre les Chinois et les Indiens à 3000 mètres d’altitude. Les zones montagneuses sont traditionnellement des zones frontalières ou des zones sanctuaires, pour des gens qui fomenteraient des mauvais coups, comme on a eu dans les Adrar des Ifoghas (au Mali), à l’époque de Serval. C’est du conflit de haute intensité. Je me dois donc de développer un modèle capacitaire crédible.
Un modèle capacitaire crédible, qu’est-ce que cela signifie ?
— C’est de la doctrine, de l’organisation, des ressources humaines, de l’équipement et de l’entrainement… Avec un objectif : être capable d’affronter un ennemi d’une capacité équivalente à la mienne. Quand le chef d’état-major de l’armée de terre dit que l’armée française doit être capable d’affronter un ennemi de haute intensité à l’échéance 2030, je le prends pour moi, comme tout commandant de brigade, dans mon secteur particulier qu’est la montagne, chaude ou froide, et le grand froid. Des terrains spécifiques où je suis le seul à pouvoir m’engager.
Ce grand froid…
C’est une notion récente pour l’armée française et la 27e BIM ?
— Le grand froid, on n’en parlait pas il y a dix ans. Le contexte, le réchauffement climatique et de nouveaux conflits ont changé la donne. On analyse avec précision les capacités potentielles de nos ennemis potentiels dans le Grand Nord. D’une part, car nous appartenons à des alliances militaires au sein desquelles nos partenaires ont des préoccupations. [Des préoccupations] sur d’éventuels conflits qui pourraient se dérouler dans ces espaces, pour des logiques souvent de prédation de sous-sol, face à des acteurs majeurs. D’autre part, c’est aussi pour nous la capacité de développer les bords du spectre de l’hypothèse capacitaire.
Vous parlez d’un milieu extrême, cela signifie quoi en pratique ?
— Quand on est dans le Grand froid, le premier ennemi n’est pas l’adversaire, c’est d’abord le milieu naturel. Avant même d’avoir rencontré le moindre ennemi, on pourrait avoir une force complètement éradiquée par une mauvaise protection, par une logistique qui ne suit pas, etc. Je me dois donc de développer des aptitudes dans des milieux a-naturels pour l’homme, avec des températures extrêmes, de grands espaces, très désertiques.
Un terrain qu’il faut appréhender ?
— Autant nous avons un savoir-faire aiguisé en montagne, une armée d’emploi, qui combat. Autant, dans le grand froid, il ne faut pas se mentir, nous entrons dans un terrain nouveau.
Comment se passe cette acculturation ?
— La Brigade participe systématiquement à l’exercice de l’OTAN, ‘Cold response‘ (en Norvège). Nous avons un partenariat spécifique avec les Danois : le GMHM et les commandos montagne font traditionnellement une mission au Groenland. Et nous faisons régulièrement des stages ou échanges avec les Suédois ou Finlandais. Cela nous oblige à nous tourner davantage vers les pays du Nord, vers lesquels nous sommes naturellement moins présents. Je veux favoriser ces échanges… C’est très important pour nous d’arriver à positionner la Brigade sur la crédibilité à s’engager dans le cadre d’une coalition qui irait combattre dans ces espaces de grand froid.
(Propos recueillis par Nicolas Gros-Verheyde)
Entretien réalisé en face-à-face individuel, dans les locaux de 27e Brigade de montagne le 11 mars, en marge d’une journée organisée par le SIRPA Terre
Cet article Du grand chaud au grand froid, les troupes de montagne se préparent au combat de haute intensité (Hervé de Courrèges) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
Le 3e RIMa sera opérationnel sur Griffon à Barkhane à l'automne, pour un premier mandat complet sur
Plus d'infos »L'accumulation des attaques directes sur le territoire national et le niveau de risque estimé avait amené l'an
Plus d'infos »(B2, à Varces) La 27e Brigade d’infanterie de montagne expérimente le mulet comme moyen de transport logistique tout terrain. Le retour à une vieille pratique
La Brigade de montagne réintroduit le mulet. Un hélicoptère Tigre (en arrière de plan) (© NGV / B2)Les ‘Alpins’ ne tarissent pas d’éloges sur leurs mulets. Un animal endurant, aimant, parfois adapté aux terrains de montagne. Il peut porter facilement ses 80 kg de charge (auxquels il faut ajouter les 40 kg du bât) durant plusieurs heures, sur les terrains les plus pentus. Équipé de pointes en carbone sur les sabots pour ne pas riper sur les plaques de glace, il passe partout, ou presque. Et il peut parcourir 5-6 heures de marche sur 800-1000 mètres de dénivelé durant plusieurs jours. Par rapport à son successeur, l’hélicoptère, il est plus discret et peut évoluer par tous temps.
Être têtu a quelques avantages en montagne
Croisement d’une jument et de l’âne, le mulet pourrait avoir un inconvénient : il est un peu têtu, pour ne pas dire difficile de caractère. Un peu comme son ascendant. Mais, en montagne, c’est un avantage. Face à un bruit soudain (artillerie), ou une attaque (d’un rapace par exemple), le cheval va avoir tendance à fuir. Ce qui, en montagne, présente un risque pour l’animal. Le mulet au contraire va se figer. Un réflexe salvateur. Autre avantage par rapport au cheval, il marche les pieds l’un derrière l’autre, et non en parallèle, ce qui sur les chemins étroits de montagne est très utile.
Retirés du service puis réintroduits
Les mulets, après avoir rendu de bons et loyaux services à l’armée française, notamment dans les campagnes d’Afrique du Nord, durant la première ou la seconde guerre mondiale (1), ont été retirés du service après 1975. Idem dans les troupes alpines italiennes en 2002. Mais outre-Rhin, la brigade allemande d’infanterie de montagne a toujours une cinquantaine de mules, utilisées en Afghanistan ou au Kosovo, pour assurer le transport dans des lieux moins accessibles. Pour les Français, cette réintroduction, très récente, au sein du 7e bataillon de chasseurs alpins (7e BCA), a valeur de test.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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Le président de la République s’est rendu au 4e régiment étranger, l’unité école de la Légion.
« La France dans le monde » – 3 questions à Frédéric CharillonÉdito12 mars 2021Le point de vue de Pascal Boniface PUBLIE SUR LE SITE DE L'IRIS
Après le Rafale de Saint-Dizier, le Mirage 2000-5 d'Evreux ! Peu avant 17h, la haute autorité de défense
Plus d'infos »La France se dotera, à l’horizon 2030, de « capacités d’action » à « caractère défensif » pour protéger ses satellites militaires.
(B2) Une équipe de visite de l’opération IRINI a mené une inspection sur le BF ESPERANZA, un porte-containers battant pavillon d’Antigua-et-BarbudaLe navire était parti de Port Said le 8 mars et se dirigeait vers Benghazi (Est de la Libye). Une inspection qui s’est déroulé sur un « mode coopératif » (avec l’autorisation du capitaine du navire. « Rien de suspect n’a été trouvé » précise le QG de l’opération à Rome. C’est la huitième inspection depuis le début de l’opération en avril 2020. Mais la seconde quasiment coup sur coup (lire : Le New Moon inspecté par une frégate grecque d’Irini au large de Tobrouk).
Abordage du BF Esperanza (crédit : EUNAVFOR Med Irini)Cet article Le BF Esperanza inspecté par l’opération Irini est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) Le chef d’état-major de l’UE, le vice-amiral Hervé Bléjean, vient d’avoir une conversation téléphonique ce mardi (9 mars) avec le commandant en chef adjoint de l’armée birmane. Objectif : discuter de la situation du pays et appelez à la raison
Quoi de mieux pour parler à des militaires auteurs d’un coup d’état qu’un autre militaire. Le procédé peut paraitre logique. Mais jusqu’à présent, il était rare que la diplomatie européenne passe par ses propres militaires. Ou du moins, qu’elle le fasse savoir ‘urbi et orbi’ et rapidement. Les esprits évoluent…
Un coup de fil non anodin
Le général Soe Win n’est pas n’importe qui en effet. Vice-président du Conseil administratif d’État, c’est un haut gradé expérimenté. Chef du commandement régional ‘Nord’,en 2008, il a sous sa responsabilité l’État d Kachin. Puis en 2010, en tant que chef du bureau des opérations spéciales, il a supervisé les opérations anti-guérilla dans les États de Rakhine (où vit la minorité Rohinghas) et de Chin. Il occupe depuis 2011 le poste de numéro 2 de l’armée birmane (Tatmadaw), succédant au général Maung Aye.
Le rôle de l’armée : protéger la population pas jouer l’escalade
Il s’agissait du premier contact avec l’armée depuis le coup d’État du 1er février. Un coup d’état que l’UE « condamne dans les termes les plus fermes » faut-il rappeler. Profitant de ses (bons) contacts sur place, le vice-amiral Bléjean a donc « exhorté » les autorités militaires à « cesser immédiatement toute violence », à « faire preuve de la plus grande retenue » face aux manifestations, à « éviter de nouvelles victimes » et à respecter le droit international, selon le compte-rendu qu’en fait le communiqué du service diplomatique européen. « Le rôle de toute armée doit être de protéger la population » souligne le VAE Bléjean.
Rentrer dans les casernes et restaurer le régime civil
Autre demande du militaire européen : Il faut « restaurer la stabilité et la démocratie » sous un régime civil « légitime », notamment pour « éviter toute nouvelle détérioration de la situation socio-économique » déjà difficile. Le VAE Bléjean a aussi exhorté son homologue militaire à libérer les dirigeants démocratiquement élus du pays, notamment Daw Aung San Suu Kyi et U Win Myint, ainsi que tous les autres détenus politiques, et « d’engager un dialogue politique inclusif » avec toutes les parties.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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Le général (air) Autellet devrait être nommé major général des armées.
Avec un chiffre d'affaires en repli de 10% (qui reste dans la classe des 600 MEUR), le PDG d'Arquus
Plus d'infos »C’est de saison, une des façons de se ré-immerger dans la guerre du Golfe est de découvrir le sand-
Plus d'infos »(B2) La défense belge a annoncé ce mardi (9 mars) la décision d’immobiliser temporairement une partie de sa flotte d’avions de combat F-16
F-16 (© NGV / Archives B2)La décision vient d’être annoncée aujourd’hui. Mais l’incident remonte il y a plus d’un mois, le 11 février dernier, quand un F-16 de la base de Florennes connait des problèmes de moteur au décollage. Le pilote doit alors effectuer un atterrissage contrôlé de précaution.
En cause une brûlure de tuyère
Une enquête est ensuite diligentée par le directorat de la sécurité aérienne (ASD – Aviation Safety Directorate) de la Défense. Et la cause déterminée : « une brûlure de tuyère (nozzle burn through) ». La rupture de matériau provoque, « en raison de la température élevée, la fonte d’un certain nombre de pièces qui peuvent se détacher » explique la défense belge. Le moteur de l’avion concerné est alors démonté et envoyé à l’entreprise de maintenance Patria BEC.
Une série d’avions concernés
Au cours de l’enquête, les investigateurs remarquent un problème avec la goupille de charnière. Une goupille qui « fait partie d’un collier mobile sur l’échappement qui est contrôlé selon le régime du moteur ». Après vérification approfondie de l’ensemble de la flotte, on découvre « qu’un nombre important de moteurs présentent des phénomènes similaires ». Le temps de réparation est estimé à 5 jours ouvrables par moteur. Et cela risque de durer. Car il y a « une pénurie des pièces de rechange sur le marché ».
Les industriels avertis
Tous les partenaires du club F-16 et les constructeurs ont été informés. Le constructeur de moteur Pratt &Whitney, l’avionneur Lockheed Martin et l’US Air Force ont indiqué, sur la base de ces informations, que « des mesures correctives devraient être prises immédiatement sur les moteurs concernés ». La question de savoir si d’autres pays rencontrent le même problème « fait actuellement l’objet d’une enquête ».
La surveillance du ciel assurée
Le système de « Quick reaction Alert » au-dessus de l’espace aérien belge et néerlandais reste « opérationnel » assure la défense belge. Les « mesures nécessaires » sont prises pour fournir aux F-16 en opération « les moteurs de remplacement nécessaires ».
(NGV)
NB : hasard du calendrier, la commission défense de la Chambre va débattre, ce mercredi (9 mars), des déboires du successeur attendu du F-16, le F-35. Plusieurs députés demandent d’examiner quel serait le coût d’un retrait du programme. Retrait plutôt hypothétique, et demandé surtout par les députés de l’opposition (Chrétiens-démocrates francophones du CDH, Verts, et gauche du PTB). En tout cas, cet incident freine un peu les velléités des partisans (s’il en restait encore) de la prolongation des F-16.
Cet article La flotte des F-16 belges quasi à l’arrêt. Problème de moteur est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
B2 a passé plusieurs jours, auprès des équipes européennes d’EULEX Kosovo mi-février. En pleine période électorale. Des salles d’audience de Pristina au cimetière de Mitrovica, en passant par les prisons, la police ou l’unité médicale. Passionnant…
Sur le Pont mythique de Mitrovica, par un temps bien frais (© Aurélie Pugnet / B2)Cela faisait treize ans que B2 n’avait pas fait de reportage complet dans le pays. Le dernier, c’était avant la déclaration d’indépendance, en janvier 2008. La mission EULEX n’existait pas encore. On en était aux prémices (lire : La mission n’attend que le feu vert du Conseil pour se déployer). L’ambiance était tendue, surtout au Nord du Kosovo (lire : Nord Kosovo. Un œil vers Belgrade, l’autre vers Pristina). Les militaires français étaient déployés sur le pont de Mitrovica (lire : Sur le pont « Austerlitz », le 3e RIMA veille). Les unités européennes de la KFOR, la force de l’OTAN, étaient en patrouille (lire : Carabinieri et gendarmes de la MsU, sur le terrain). Et comme l’avait confié le général Jumelet alors patron de la KFOR, on reste optimiste même si tout peut déraper rapidement.
De près de 4000 personnes à environ 500
À son plein régime, EULEX a compté jusqu’à 3400 personnes. Il n’en reste aujourd’hui plus que 500. Elle a perdu en compétences exécutives, mais la mission est, depuis 13 ans, si impliquée et imbriquée dans les institutions kosovares, de la police à la justice, en passant par la recherche des personnes disparues, qu’il parait impossible d’imaginer un Kosovo sans EULEX. Reconnaître que la mission ne restera pas ad vitam aeternam au Kosovo et travailler en ce sens est une chose, mais être capable de partir du pays en laissant derrière soi un système qui tiendra debout face aux vents et marées de la région en est une autre.
Devenir un État prend plus de temps qu’une simple déclaration
Treize ans après sa déclaration d’indépendance, le Kosovo est passé d’ancienne province serbe sous administration internationale à un État — même s’il n’est toujours pas reconnu comme tel par cinq pays sur les 27 que compte l’Union européenne (ni par son plus proche voisin, la Serbie). Mais se revendiquer comme un État ne suppose pas d’en être un à part entière. Cela prend du temps. Cela s’apprend. Cela s’éprouve.
Le tournant politique du 14 février 2021
Quand nous arrivons, la campagne électorale bat son plein. Les élections générales, prévues le 14 février, sont un moment clé pour le pays. C’est le parti Vetëvendosje (auto-determination) qui a le vent en poupe. Sans grande surprise, il l’emporte largement face aux partis historiques de l’indépendance et de la guerre, relégués entre 13 et 17% des voix. Cette victoire est à l’image de la population du Kosovo, très jeune (environ 50% a moins de 35 ans), qui veut s’émanciper de la génération de la guerre d’indépendance. Le tout se déroule dans le calme. Le Kosovo semble vouloir faire table rase du passé, repartir à zéro, balayer certaines méthodes qui gangrènent la société. Une tâche peu aisée dans cette région des Balkans, minée par la corruption.
Victoire du parti de l’auto-détermination au KosovoLa question d’Etat de droit, toujours aussi sensible
Aujourd’hui, la mission EULEX Kosovo est à un (nouveau) moment charnière de son existence. Son mandat a été contesté à plusieurs reprises par les responsables de Vetëvendosje. La question se pose de savoir si ceux-ci accepteront de renouveler l’invitation faite aux Européens de continuer leur travail. Et à quelles conditions ? En même temps, le respect de l’État de droit n’a jamais été aussi important. « Le problème est qu’au Kosovo, il y a trop d’interférences politiques. Ce n’est jamais facile à gérer », regrette le chef de la mission Lars-Gunnar Wigemark, dans notre entretien.
Au Kosovo, l’État de droit est une question, toujours politique, très sensible (Lars-Gunnar Wigemark, EULEX Kosovo)Une police aux multiples facettes
Côté police, EULEX a beau avoir arrêté ses activités exécutives d’enquête et d’arrestation, cela n’est pas toujours aussi clair pour la population. Les forces européennes restent bien là, mais en retrait, en seconde ligne, pour prêter main forte à leurs collègues kosovares en cas de besoin, et en soutien aux Chambres spécialisées et au Procureur spécialisé de La Haye. Mais le quotidien de ces 95 policiers polonais est surtout rythmé d’entrainements et de patrouilles.
[Eulex Kosovo 2] Une mission de police à volets multiples« Nous ne serons pas là pour toujours »
EULEX, c’est aujourd’hui beaucoup de formations, d’observation, de conseils, avec des yeux et des oreilles partout. Une mission d’experts, à qui il faut sans cesse demander ce qui se cache derrière les mots ‘monitoring’, ‘advising’, ‘in contact with’… « Nous ne serons pas là pour toujours » semble d’ailleurs être le vrai motto de la mission, répété par presque tous nos interlocuteurs. Une mission qui doit cependant rester parée à tout, jusqu’aux interventions d’urgences.
[Eulex Kosovo 3] Une unité médicale parée pour les formations jusqu’aux interventions d’urgenceUn rôle de « tampon »
Depuis ses débuts, la mission s’est « métamorphosée », selon la description qu’en fait son chef. Son mandat s’est adapté au fur et à mesure de l’émancipation du pays. Au début, EULEX disposait d’un mandat exécutif, avec une autorité directe sur le territoire, issu de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies (la fameuse résolution 1244). Ses magistrats et procureurs européens étaient intégrés au schéma judiciaire kosovar et rendaient la justice en son nom. Depuis 2018, la mission a un mandat réduit, les Européens ayant passé la main aux Kosovars. Mais si EULEX est passée de la robe au costume, les Européens ne sont pas totalement absents. Ils sont impliqués dans la justice, où ils font office de « tampon » entre les parties, et de recours pour la société civile pour superviser une affaire.
[Eulex Kosovo 4] Passée de la robe au costume, EULEX reste impliquée dans la justice kosovareLa réinsertion en prison
Derrières les portes fermées des prisons kosovares se trament également des changements. Les progrès sont visibles, la qualité des prisons du Kosovo est même réputée l’une des meilleures des Balkans, témoigne EULEX. Il reste toutefois de quoi faire pour l’unité correctionnelle de la mission qui accompagne les services correctionnels kosovars, notamment en réinsertion des détenus.
[Eulex Kosovo 5] La qualité des prisons du Kosovo réputée l’une des meilleures des BalkansDisparus : les plaies du passé
Les plaies du passé sont enterrées parfois peu profondément, comme dans le cimetière de Mitrovica-Nord. Guidés par le coordinateur des exhumations de EULEX à l’Institut de médecine légale, nous partons à leur recherche. Retrouver les personnes disparues de la guerre est douloureux. Mais également une nécessité pour faire face au deuil d’une nation et envisager une réconciliation sur le long terme avec la Serbie. Soit, un vrai pari pour l’avenir.
[Eulex Kosovo 6] Opération portés disparus à Mitrovica, où tout rappelle que le Kosovo n’est pas un pays comme les autresDes projets de l’ombre
À Pristina, d’autres activités se déroulent un peu plus dans l’ombre, loin des regards du public, mais n’en demeurent pas moins des plus importantes. C’est le cas du travail de l’IPCU, l’International police coordination unit. Son rôle est de faire le lien pour l’échange d’informations de police entre les Kosovars et la Serbie, Interpol et Europol. Un travail qui est plus important qu’il n’en a l’air de premier abord : le Kosovo n’étant pas membre de Europol et Interpol, et non reconnu par la Serbie, sans cet intermédiaire, il serait plus difficile de lutter contre la criminalité trans-frontalière.
[EULEX Kosovo 7] Le Kosovo et la Serbie s’adorent ! Surtout pour échanger discrètement des informations policièresEn photos
Un pays ce sont aussi des gens, des mouvements, des vies… L’image peut parfois capter davantage que des mots.
[A Pristina et Mitrovica] avec les EULEX et les Kosovars. Reportage photo(Aurélie Pugnet, envoyée spéciale au Kosovo)
Relecture : Emmanuelle Stroesser, avec Nicolas Gros-Verheyde
Photos : B2-Aurélie Pugnet
Cet article [EULEX Kosovo] Reportage hors des sentiers battus, au coeur des Balkans, au Kosovo est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
La méthode peut déstabiliser, mais elle incarne une réalité : dans le contre-terrorisme comme ailleurs, si
Plus d'infos »Alors que le PDG d'Arquus Emmanuel Levacher livrera cette semaine les résultats de l'entreprise à la
Plus d'infos »(B2) C’est la fin d’un engagement qui a commencé aux débuts de l’opération européenne anti-piraterie, en 2008. La marine allemande ne mettra plus à disposition un avion de patrouille maritime de type P3C Orion à Djibouti. Mais elle promet d’autres moyens
Un avion P3 Orion C allemand sur la base de Djibouti (Crédit : Bundeswehr/Jenny Bartsch – Archives B2 – mars 2015)L’Allemagne a décidé « d’ajuster la contribution allemande à Atalanta » explique-t-on à Berlin. Une décision prise fin 2020, en même temps que l’opération européenne était reconduite pour deux années supplémentaires. L’Allemagne continuera de mettre du personnel à disposition du QG d’opération à Rota (Espagne). Elle pourrait aussi revenir sur mer, avec un navire mis à disposition temporairement. Un nouveau chapitre de l’opération Atalanta s’ouvre.
Plusieurs raisons, certaines officielles et d’autres officieuses
Cette décision a de multiples explications. Premièrement, le niveau de menace dans les eaux de la Corne de l’Afrique est actuellement à « un niveau bas » justifie la Bundeswehr. C’est la rançon du succès. Alors qu’on dénombrait « 571 attaques dans la zone entre 2008 et 2012 », cela s’est réduit singulièrement ces dernières années : dix attaques entre 2013 et 2016 (sans enlèvements), sept attaques en 2017 (dont deux avec enlèvements), trois attaques en 2018. Depuis le dernier incident de piraterie « confirmé », en avril 2019, « aucun incident de piraterie n’a été enregistré » au large de la Somalie. « Aucun navire n’est plus aux mains des pirates somaliens. »
Deuxième raison, l’éventail des tâches de l’opération est « en train de changer ». L’opération EUNAVFOR Atalanta n’a plus seulement pour objectif la lutte contre la piraterie, mais aussi la lutte contre les trafics d’armes et de drogue. L’Allemagne « soutient » cette extension à « d’autres formes de menaces maritimes qui mettent en danger la sécurité régionale ». NB : ce qui suppose de revoir le cadre juridique de l’engagement. Le mandat actuel, autorisé par le Bundestag jusqu’à mai 2021, ne comprend pas automatiquement cet objectif.
Une autre raison de ce redéploiement est plus inavouable, mais très concrète. La marine allemande n’a plus vraiment d’avions en état (lire: Un Atlantique 2 français à Irini. Les P3 Orion allemands en panne). Elle préfère les réserver pour une zone plus proche et plus importante en termes de menaces : la Méditerranée (lire : Le P3 Orion allemand … loin de la zone d’opération).
Reste à rapatrier le matériel
La base allemande de Djibouti, qui assurait la logistique notamment, va être en partie démantelée. Le contingent allemand sur place est en passe d’être relocalisé en Allemagne (via A400M). Et les pionniers spéciaux de Husum sont « en train de vérifier » le matériel sur site pour examiner « sa transportabilité ». Le retour sera fait ensuite soit par voie maritime, soit par voie aérienne, voire (ce n’est pas précisé) tout simplement laissé sur place (ou détruit). Le volume est plutôt conséquent : on parle d’environ 50 conteneurs maritimes standardisés. Le déménagement va durer plusieurs mois et devrait être terminé d’ici le 31 mai 2021.
Une opération avec des moyens espagnols surtout
Précisons que l’opération EUNAVFOR Atalanta comprend actuellement uniquement des moyens espagnols : le navire de débarquement Castilla (L52) et un avion de patrouille P3 Orion. Elle devrait être renforcée temporairement par les navires français participant à la mission Jeanne D’arc, le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre et la frégate Surcouf. L’Espagne a le commandement de l’opération, avec l’amiral Eugenio Díaz del Río, assurant le rôle de nation-cadre et fournissant une bonne partie des moyens. L’Italie, qui est l’un des autres contributeurs réguliers, a le commandement adjoint de l’opération, avec le contre-amiral Roberto Messina (1).
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Le cargo a été inspecté samedi (6 mars) alors qu’il se dirigeait vers Benghazi (Libye), par une équipe de visite du navire-amiral de l’opération européenne EUNAVFOR Med Irini. Rien de suspect n’a été trouvé à bord
Arrivée de l’équipe de visite grecque à bord du New Moon (crédit : EUNAVFOR Med Irini)Une inspection
Ce cargo, battant pavillon des Comores, était parti d’Alexandrie (Égypte) le 4 mars et avait pour destination Benghazi (Libye), dans la zone contrôlée par le général Haftar. Et certains aspects justifiaient une visite. Une équipe de visite grecque du navire amiral grec HS AEGEAN est montée à bord du navire dans les eaux internationales, à environ 47 milles marins au Nord-Est du port de Tobrouk (Libye). Il s’agissait bien d’une inspection et non d’une simple interrogation. L’objectif étant de fouiller le navire à la recherche d’éventuels biens transportés en infraction de l’embargo international sur les armes édicté par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Rien de suspect
L’équipe a vérifié la documentation disponible à bord et inspecté la cargaison. « Rien de suspect n’a été trouvé et le navire a été déclaré libre de poursuivre sa route » indique le QG de l’opération à Rome dans un communiqué publié dimanche (7.03). La procédure s’est déroulée « dans une atmosphère de collaboration tant pour le capitaine que pour l’équipage ». Cette inspection est dite coopérative. Car elle a eu lieu avec l’acquiescement du capitaine du navire. Elle s’est terminée par la photo de groupe, désormais traditionnelle, entre les inspectés et les contrôleurs. Histoire de démontrer l’absence d’encombres.
(crédit : EUNAVFOR Med Irini)2200 vérifications et 7 inspections
C’est la septième inspection depuis le début de l’opération européenne EUNAVFOR Med Irini. En 11 mois, plus de 2200 navires ont aussi été interrogés (hailing), 88 approches amicales ont été faites et un déroutement de navire opéré.
(commentaire ) Une visite qui tombe à pic
On peut noter que cette visite a aussi un aspect assez politique. Effectuée par le navire-amiral grec de l’opération, elle permet de démontrer que les contrôles et inspections européens visent tant les navires (turcs par exemple) approvisionnant l’Ouest de la Libye (où siège le gouvernement d’entente nationale de Sarraj soutenu par la communauté internationale et militairement par la Turquie et le Qatar) que ceux alimentant l’Est de la Libye (soutenu par la Russie, les Émirats et l’Égypte). L’opération européenne veut ainsi contredire ceux (Russes et Turcs) qui l’accusent de partialité (surtout quand ils font l’objet d’un contrôle).
(Nicolas Gros-Verheyde)
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