Avec la chute des cours du pétrole, l'État ne peut plus supporter le coût de son onéreux système de subventions. Et doit avoir le courage politique de le réformer en profondeur.
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Saudi Deputy Crown Prince and Defense Minister, Mohammad bin Salman, discussing the Islamic coalition on Dec. 15, 2015 (Reuters).
During the Arab-Islamic-American summit in Riyadh, leaders and representatives from Arab and Muslim countries stressed their countries’ commitment to combating extremism and terrorism. At the summit, it was decided to establish a strategic alliance. Nations facing a ‘common threat’ often pool their defense efforts in alliances.
While the North Atlantic Treaty Organization (NATO) is a formal alliance, nations can also cooperate implicitly in informal ones. In fact, Saudi Arabia had already announced the formation of the Islamic Military Alliance to Fight Terrorism (the ‘Islamic NATO’) end of 2015.
In many ways, defense is a public (“collective”) good. This means consumption of the good by one person does not reduce the amount available for others to consume. It also means that the benefits a given person derives from the provision of a collective good do not depend on that individual’s contribution to funding it.
The same reasoning applies to countries within strategic alliances: whatever the nature of the Islamic NATO, the defense efforts aimed at its ‘common goals’ are a collective good.
Empirical evidence on the political economy of alliances tells us that wealthier countries—like Saudi Arabia and the United Arab Emirates (UAE)—would spend significantly more on defense. Smaller states will thus be more inclined to “free-ride” as long as everyone (in the Arab Gulf, the Levant, East Africa and the Sunni world) benefits.
Since the 1960s, “burden sharing” (the specific efforts each member has to make) has been a recurring test of the theory of collective action. As in the case of NATO, members of the Islamic NATO might often bargain over burden sharing. But any ambiguity in this definition will create further tensions within the Islamic alliance. For instance, the alliance might deploy forces in faraway places than the traditional theaters of Yemen, Syria or Iraq. Some members will try to do these missions on the minimum while continuing to cut their defense budgets in response to their macroeconomic difficulties, fiscal pressures and welfare state budgets at home.
In addition to the challenges of free-riding and burden sharing, a ‘shared goal’ (fighting terrorism) might lead to a massive growth of the size of government (among the bigger members of the alliance). When counter-terrorism ends, government control diminishes, but never back close to its pre-war level. In his book, Crisis and Leviathan, economic historian Robert Higgs was the first to point out this pattern (which he called the “ratchet effect”).
In other words, the leader of the Islamic NATO (Saudi Arabia) will face increased spending (in terms of increased defense/security spending; increased subsidies needed to increase public support for the increased provision of the collective good; possible financing of compulsory military service; and so forth). This entails that the Saudi government must obtain resources through the tax system (or through implicit taxation, such as inflation) adding further complexities to Vision 2030.
Another point on a ‘common threat’: the defense budgets of the Islamic NATO’s members will diverge as long as defense strategies and choices diverge. Allies would have differing views on the sources of threat to their national security: while some countries consider Iran as their chief source of threat; to others, the Islamic State (ISIS) is the chief threat.
In his classic work on what defense goals best meet threats; which military means best serve those goals; and how to compare the value of military and other spending, Warner Schilling attributes the difficulty to uncertainty about future threats with the result that “the defense budget, while susceptible to rational analysis, remains a matter for political resolution.”
The last two words above are critical for the Islamic NATO: how much defense is enough will be answered through politics and tradeoffs. Thus, larger members will be promising private goods (especially financial aid and/or regional investments) to smaller ones in return for contribution to the public ones. Yet, this strategy is extremely expensive and usually well beyond the means of all states except, for the time being, the leader of the alliance (Saudi Arabia).
Also, we should expect smaller states which strongly identify their “special relationship” with Saudi Arabia as an important key to their security and their political clout to be willing to contribute significantly (both in terms of troops and risk-sharing).
Islamic NATO could survive, if and only if Saudi Arabia carefully compares other goods to offer (than public goods) and assesses the burden sharing perspectives within the alliance. That said, smaller members can and should be expected to provide their comparative advantage in areas such as ground forces and niche capabilities.
If the above-mentioned challenges are hard to reach, the Islamic NATO will be a fractured, uniquely privileged group.
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The EU-Indonesia Partnership and Cooperation Agreement entered into force in May 2014 and provides for wide-ranging cooperation in the areas of political dialogue and security, trade, investments and economic cooperation as well as in the strengthening of people-to-people ties through mobility, educational and cultural exchange programmes.
Adaptation d'un texte d'Israël Kadaré par Simon Pitaqaj et la compagnie Liria Teatër, Théâtre Darius Milhaud - 80 avenue Darius Milhaud
Les vieilles ballades éclairent à la fois l'identité profonde du pays, (l'Albanie) son culte de la parole donnée, et la situation trouble du moment. Le pont sera-t-il un de ces passages entre le monde des vivants et celui des morts qu'évoquent les vieux contes ? Faudra-t-il procéder à un sacrifice humain dans ses fondations ?
« Redjep lit comme un "aède" des Balkans, (...)
Le succès d'un candidat inconnu du public il y a trois ans ne s'explique pas seulement par la décomposition du système politique français. Inventeur d'une nouvelle manière de promouvoir les vieilles idées sociales-libérales qui ont valu au président François Hollande des records d'impopularité, M. Emmanuel Macron a trouvé dans les médias un solide point d'appui. Son histoire ressemble à un rêve d'éditorialiste.
Deux semaines avant le premier tour de l'élection présidentielle, en avril, M. Emmanuel Macron, 39 ans, sort avec son épouse d'une librairie du boulevard Saint-Germain ouverte tard le soir. Ils croisent des étudiants occupés à coller des affiches du leader du mouvement En marche !. La conversation s'engage sur l'absence regrettée du candidat au quartier général des « marcheurs » parisiens, et glisse sur l'affiche officielle de la campagne. Mme Brigitte Macron ne l'aime pas. Elle ne ressemble pas à son jeune époux, estime-t-elle. M. Macron en explique la raison : il a été vieilli sur la photo pour mieux suggérer une posture présidentielle.
Comme ce cliché, la candidature de M. Macron n'a-t-elle pas elle-même été façonnée par des mains expertes ? Au-delà de l'ambition, du talent, de la trajectoire de ce pur produit de l'élitisme à la française (1), les fées penchées sur le berceau du prodige n'en révèlent-elles pas davantage sur l'homme que ce qu'il dit lui-même — en particulier celles qui agitent leurs baguettes dans le monde des médias et de la communication ? M. Macron plaît à la presse et à ses dirigeants. Et pour cause : son discours libéral, europhile, atlantiste et moderniste évoque une synthèse des éditoriaux du Monde, de Libération, de L'Obs et de L'Express qu'un acteur de théâtre expérimental aurait entrepris de hurler sur scène…
C'est par l'entremise d'Henry Hermand, l'argentier des think tanks La République des idées et Terra Nova, actionnaire de référence de l'hebdomadaire Le 1 d'Éric Fottorino, que le jeune énarque a rencontré Jacques Attali. « Emmanuel Macron ? C'est moi qui l'ai repéré. C'est même moi qui l'ai inventé (2) », affirme l'ancien conseiller de François Mitterrand et président du conseil de surveillance du site d'information Slate, qui l'a nommé en 2007 rapporteur adjoint de sa « commission pour la libération de la croissance ». Là, il siège au milieu de dix-sept patrons et anciens patrons, et remplit son carnet d'adresses. M. Pascal Houzelot, fondateur de la chaîne Pink TV, puis acquéreur de la chaîne Numéro 23 et membre du conseil de surveillance du Monde, l'invite à dîner. En 2010, ce personnage influent du Tout-Paris des médias et de la culture introduit le jeune gérant de chez Rothschild auprès des trois personnalités qui viennent de racheter le groupe Le Monde : le banquier d'affaires Matthieu Pigasse, le fondateur de Free Xavier Niel et l'ancien patron d'Yves Saint Laurent Pierre Bergé.
Les affaires du vénérable quotidien ne lui sont pas tout à fait inconnues. Quelques mois auparavant, M. Macron avait conseillé à titre gracieux la Société des rédacteurs du Monde (SRM), en quête d'investisseurs. Alors qu'ils s'apprêtaient à conclure avec le trio, les responsables de la SRM s'aperçoivent que leur ange gardien bénévole soutient en sous-main une proposition concurrente manigancée par M. Alain Minc, ancienne éminence du quotidien vespéral dont la SRM s'était débarrassée à grand-peine deux ans plus tôt. Le 3 septembre 2010, une scène burlesque se déroule avenue George-V, à Paris : Adrien de Tricornot, vice-président de la SRM, aperçoit par hasard M. Macron qui sort des bureaux de M. Minc avant de s'éclipser précipitamment. Tricornot se lance à sa poursuite dans l'immeuble. « Quand j'arrive sur le palier du dernier étage, raconte-t-il, Macron regarde ses pieds, son portable à l'oreille, et fait comme s'il ne me voyait pas. Et j'entends : “Oui, allô, c'est Emmanuel...” (...) Je me rapproche à quelques centimètres de lui, mais toujours rien… Il continue à “parler” au téléphone. Je lui tends la main et lui dis : “Bonjour Emmanuel. Tu ne nous dis plus bonjour ? Mes collègues t'attendent en bas.” J'ai senti à ce moment l'angoisse en lui. Il avait du mal à respirer. Son cœur battait à deux cents à l'heure (3). »
Nommé secrétaire général adjoint à l'Élysée en mai 2012, l'inspecteur des finances devient la courroie de transmission entre les grandes entreprises et le pouvoir. « Emmanuel Macron est notre relais, notre porte d'entrée auprès du président », déclare M. Stéphane Richard, président-directeur général d'Orange (4). Sa nomination à Bercy en tant que ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, en août 2014, lui vaut une réputation de chantre de la « destruction créatrice » des emplois au profit de la transformation numérique du monde du travail. « Ce serait une grossière erreur de protéger les entreprises et les jobs existants », estime-t-il en décembre 2014, alors que les chauffeurs de taxi manifestent contre Uber. Le ministre séduit ainsi des capitalistes de la nouvelle économie, tel M. Marc Simoncini, le fondateur de Meetic, qui parle de sa rencontre avec lui comme d'une « histoire d'amour le lendemain d'un coup de foudre ». M. Niel, qui lui a fait visiter son École 42 (une école d'informatique), résume le sentiment partagé par de nombreux patrons : « Dans les bons milieux parisiens, il est adoré (…). J'aime bien Emmanuel pour son côté volontariste et libéral » (Society, mai 2016).
En janvier 2017, le coactionnaire du Monde Pierre Bergé annonçait sur Twitter son « soutien sans la moindre restriction à Emmanuel Macron ». Ces sympathies, et le trouble qu'elles suscitent chez les lecteurs, ont incité le quotidien à s'interroger le 10 mars 2017 : « Le Monde roule-t-il pour Macron ? » Non, bien sûr, répondait le médiateur, qui précisait tout de même que les chroniqueurs, eux, étaient « libres de donner leur point de vue ». Et ils ne s'en sont pas privés. Arnaud Leparmentier s'enthousiasme pour cet héritier du blairisme qui propose « la recette raisonnable cuisinée par l'économiste de centre gauche Jean Pisani-Ferry pour redresser l'État social français ». Son collègue Vincent Giret exprime sur les ondes de Radio France son admiration pour « une vision, une explication souvent brillante de la mondialisation » et pour la « cohérence » d'un projet « à la fois libéral et social ».
En couverture de Challenges, en janvier 2017, le jeune ambitieux se détachait avantageusement de ses concurrents sous le titre : « Gauches : le boulevard fait à Macron ». Le soutien inconditionnel de l'hebdomadaire, notamment par les plumes de Maurice Szafran et de Bruno-Roger Petit, a exaspéré même les salariés. Le 16 mars, un communiqué de la société des journalistes appelait à plus de retenue vis-à-vis de l'homme qui, le 13 avril, en pleine campagne électorale, était l'invité vedette du second « sommet des start-up » organisé par le magazine. Le propriétaire du titre, M. Claude Perdriel, voit dans M. Macron un nouveau Pierre Mendès-France.
Les rapports du candidat d'En marche ! avec un autre magnat des télécommunications et des médias, M. Patrick Drahi (SFR, BFM TV, RMC, Libération, L'Express), interrogent. En 2014, lorsqu'il était ministre de l'économie, M. Arnaud Montebourg avait déclenché une enquête fiscale sur cet industriel qui avait domicilié sa résidence en Suisse et ses participations personnelles dans un paradis fiscal (Guernesey). À son arrivée à Bercy, M. Macron s'est montré plus conciliant. M. Drahi a ainsi pu racheter SFR à Vivendi sans avoir à rapatrier ses avoirs en France, comme l'avait exigé M. Montebourg. Et si, l'année suivante, le ministre n'a pas favorisé l'offre de reprise de Bouygues Telecom par SFR pour 10 milliards d'euros, c'est qu'il savait le dossier explosif : la société dirigée par M. Martin Bouygues, actionnaire de TF1, avait pour conseil la banque Rothschild. M. Didier Casas, directeur général adjoint de Bouygues Telecom, a d'ailleurs rejoint en janvier 2017 l'équipe de campagne du candidat Macron.
« J'arrive tout auréolé d'une réputation qui m'est faite par la presse », constatait ce dernier en prenant ses fonctions à Bercy (5). Le ministre collait en effet à la vision « moderne » de la politique que s'ingénient à promouvoir nombre d'éditocrates. Après « La bombe Macron » en septembre 2014, L'Express inaugurait sa nouvelle formule, en mars 2016, avec ce titre : « Macron : “Ce que je veux pour 2017” ». « C'est lui qui incarne le plus l'esprit de réforme en France aujourd'hui, avec modernité », insistait Christophe Barbier, directeur du magazine. Le même mois, alors que l'intéressé n'avait toujours pas créé son mouvement politique, L'Obs titrait : « La fusée Macron : son plan secret pour 2017 ». Cinq autres « unes » devaient ensuite rappeler aux lecteurs l'actualité du candidat d'En marche !. Le 20 avril 2017, le directeur de la rédaction du magazine, Matthieu Croissandeau, abat son jeu dans un éditorial intitulé « Pourquoi Macron » : « Il a su, mieux que personne dans cette campagne, incarner à la fois un projet, un élan, un espoir de renouvellement et une volonté de rassemblement. »
Un peu plus à droite, Le Point a multiplié les couvertures : « Et pourquoi pas lui ? », « L'homme qui dérange », « Qui a peur des libéraux ? » ou « Ce qu'il a dans la tête ». Même Le Figaro, officiellement champion de M. François Fillon, a laissé passer des commentaires élogieux. « D'avoir un président de la République qui a 39 ans dans un pays comme le nôtre qui a toujours une espèce de prévention vis-à-vis de la jeunesse, se risque le directeur adjoint de la rédaction Yves Thréard sur France 2 (16 avril), ça va changer pas mal de choses. Cela changerait l'image de la France à l'extérieur, qui serait complètement renouvelée. » Le politiste Thomas Guénolé parle de « matraquage médiatique pour vendre la marque Macron à l'électorat ». Sur la foi des chiffres du cabinet Dentsu Consulting, il constate qu'entre le 1 er avril et le 30 septembre 2016 le candidat d'En marche ! a bénéficié de 42 % des parts de voix dans les médias, alors qu'il n'atteignait que 17 % sur les réseaux sociaux (6). Le 21 février 2017, l'hebdomadaire Marianne a ainsi calculé qu'en quatre mois BFM TV avait retransmis quatre cent vingt-six minutes de discours de M. Macron au cours de ses meetings, contre quatre cent quarante minutes pour ses quatre principaux adversaires réunis. Faut-il y voir un lien avec la présence de M. Bernard Mourad, ancien dirigeant d'Altice Media Group, l'actionnaire de BFM TV, dans l'équipe de campagne du candidat d'En marche ! ?
Certes, la nouveauté en politique suscite la curiosité et fait vendre. Mais propulser la « fusée Macron » au firmament exigeait un carburant autrement plus efficace que les éloges conjugués de Maurice Szafran et Matthieu Croissandeau. Ce puissant moteur auxiliaire, ce fut la presse people. En avril 2016, au moment du lancement d'En marche !, Paris Match titre en « une » : « Ensemble sur la route du pouvoir. Brigitte et Emmanuel Macron », avec les confidences de madame « en exclusivité ». Même si le ministre a dit ensuite « regretter » cette couverture — néanmoins suivie de beaucoup d'autres —, l'histoire de l'ancienne professeure tombée amoureuse de son élève de vingt ans son cadet est une mine pour les gazettes. Le couple Macron travaille avec Bestimage, une importante agence de photographies de célébrités créée par la cofondatrice du site PurePeople, Mme Michèle Marchand. L'homme politique comprend très vite qu'il a « peu de temps pour accroître sa notoriété ». Entre octobre 2014 et février 2015, la proportion de Français qui ne le connaissaient pas a chuté de 47 % à 18 %, selon l'IFOP (7). Par sa mise en récit, la presse people véhicule puis conforte l'idée d'un Macron transgressif, différent, décidé à aller jusqu'au bout de son projet, quitte à déplaire. C'est aussi le moment où son épouse arbore sur les clichés des robes de Louis Vuitton, la marque dirigée par son amie Delphine Arnault, fille de M. Bernard Arnault, le patron du groupe de luxe LVMH. En juillet 2016, M. Yannick Bolloré, président-directeur général de Havas et membre du conseil de surveillance de Vivendi, assiste à un meeting parisien de l'idole des magazines.
Au sein du groupe Lagardère — dont le propriétaire, M. Arnaud Lagardère, a décidé le 20 avril de prendre directement les rênes —, M. Macron peut aussi compter sur Le Journal du dimanche, qui, après avoir successivement chéri MM. Manuel Valls et François Fillon, a fini en mars 2016 par changer de champion. Le candidat d'En marche ! a eu le privilège d'imaginer ses cent premiers jours à l'Élysée dans une interview sobrement intitulée « Moi président ». Un prêté pour un rendu ? En 2013, M. Lagardère avait profité des lumières d'un jeune secrétaire général adjoint de l'Élysée pour réussir sa sortie du groupe EADS dans les meilleures conditions — et avec une plus-value de près de 1,8 milliard d'euros (8). Quelques années plus tôt déjà, le banquier d'affaires de Rothschild avait brièvement joué les intermédiaires pour tenter de vendre la branche internationale des magazines du groupe.
Mais l'avantage accordé par la presse à M. Macron tient moins à ce qui se dit qu'à ce qui se tait. Dans le domaine des « affaires » — les 120 000 euros de frais de bouche à Bercy, l'impôt sur la fortune ou l'évaluation de son patrimoine révélés par Le Canard enchaîné —, la clémence à l'endroit d'« E. M. » est d'autant plus éclatante qu'elle contraste avec le pilonnage subi par ses rivaux lorsqu'ils sont pris en faute.
« Posez-vous la question : pourquoi ces heures et ces heures de télévision en direct ? Pourquoi ces couvertures de magazines, pourquoi ces pages et ces pages autour de photographies ou d'histoires assez vides ? », s'interrogeait le centriste François Bayrou sur BFM TV le 7 septembre 2016, avant son ralliement à M. Macron, qu'il qualifiait alors d'« hologramme ». « Il y a là une tentative qui a déjà été faite plusieurs fois de très grands intérêts financiers et autres qui ne se contentent plus d'avoir le pouvoir économique. » Le ministre Macron, qui, en octobre 2014, estimait que la « maladie de la France » était « celle des intérêts particuliers constitués », aurait presque pu approuver…
(1) Lire François Denord et Paul Lagneau-Ymonet, « Les vieux habits de l'homme neuf », Le Monde diplomatique, mars 2017.
(2) Anne Fulda, Emmanuel Macron. Un jeune homme si parfait, Plon, Paris, 2017.
(3) Adrien de Tricornot, « Comment Macron m'a séduit puis trahi », Streetpress.com, 10 février 2017.
(4) François-Xavier Bourmaud, Macron. L'invité surprise, L'Archipel, Paris, 2017.
(5) Ibid.
(6) Marianne, Paris, 17 février 2017.
(7) Cité par Anne Fulda, op. cit.
(8) Marianne, 6 avril 2013.