Moins de voitures à Paris et plus de vélos. Le constat et la tendance de ces dernières années sont désormais connus de tous. Mais les effets de ces changements sur l’économie parisienne sont régulièrement source de débats. Si d’un côté les élus de la majorité municipale parisienne défendent une politique qui n’aurait pas d’impact négatif significatif sur le commerce, le monde économique de la capitale reste perplexe. Et veut des preuves.
Alors que les élections municipales auront lieu dans 100 jours (le 15 et 22 mars 2026), les acteurs économiques viennent de produire un rapport inédit, que Le Parisien a pu se procurer, dressant le constat « d’une politique de mobilité unilatérale qui montre ses limites ».
L’avenue de la Grande-Armée (XVIe, XVIIe) sort de l’ombre. Ce jeudi soir, l’artère longue de 800 m a inauguré ses illuminations de Noël. « Il y en a eu dans les années 1980, 1990. Au XXIe siècle, c’est une première », se réjouit Gaulvine de Vaucelles, présidente de l’association des commerçants de l’avenue. « C’est une avenue un peu sombre, habituellement. Nous sommes dans l’axe majeur de Paris, mais nous étions dans le noir. »
Alors que l’avenue voisine des Champs-Élysées (VIIIe) scintille sur 2 km, que l’Arc de Triomphe et la porte Maillot, récemment métamorphosée, sont éclairés, l’avenue de la Grande-Armée restait plongée dans la pénombre. « Quand vous quittez les Tuileries, vous êtes sur les Champs illuminés, c’est magnifique, l’Arc de Triomphe est éclairé, la porte Maillot et les avenues de Neuilly (Hauts-de-Seine) également. Il est important pour nous de ne plus être dans l’ombre », insiste la commerçante.
Attirer les promeneursCette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de redynamiser le quartier. « Nous essayons de créer des synergies, une vie de village », explique Jérémy Redler, maire (LR) du XVIe arrondissement. « Nous avons lancé le Comité Grande-Armée (en 2022), l’idée est de faire de cette avenue un axe important de nos arrondissements et pas une autoroute. » Elle a d’ailleurs fait l’objet d’une étude récente avec des ambitions de transformation à l’horizon 2030. Et une logique qui s’étend progressivement : la rue Passy, l’avenue Victor-Hugo, l’avenue Kléber s’illuminent également dans l’Ouest parisien.
« C’est une artère atypique et historique qui a rencontré un succès fou au début du XXe siècle avec l’ancien parc d’attractions (Luna Park) ainsi que l’entrée du bois de Boulogne », rappelle Gaulvine de Vaucelles. Aujourd’hui, sa physionomie commerciale reflète son histoire : un tiers des enseignes sont spécialisées dans la mobilité (vente de scooters, vélos, plaques d’immatriculation). Un deuxième tiers se compose de restaurants, et le reste d’activités diverses : pharmacies, vêtements, banques…
Mais l’avenue fait face à un contexte particulier : « Le secteur du deux-roues connaît un bouleversement, le stationnement payant a engendré un grand coup de frein de l’activité », remarque la présidente des commerçants. Les illuminations peuvent alors influer sur la fréquentation de l’avenue. « On voit ailleurs, dès qu’il y a des illuminations, les gens s’arrêtent, se promènent volontiers », observe-t-elle.
« Renforcer l’image de Paris Ville Lumière »Si l’avenue de la Grande-Armée fait ses premiers pas dans la féerie de Noël, d’autres artères parisiennes ont depuis longtemps compris l’enjeu économique et symbolique des illuminations. Le boulevard Haussmann (IXe) incarne cette réussite. « Un quartier emblématique, l’avenue commerçante la plus importante d’Europe », résume Alexandre Liot, président du Comité Haussmann et directeur général adjoint des Galeries Lafayette.
« Ce sont trois fois plus de visiteurs qu’à la tour Eiffel et au Louvre qui se rendent sur le boulevard chaque année, souligne Delphine Bürkli, maire (Horizons) du IXe arrondissement. Entre 200 000 et 300 000 personnes le week-end entre Opéra et Saint-Lazare. » Un afflux massif de visiteurs, parisiens, franciliens et internationaux, séduits par la magie des vitrines animées des grands magasins - Printemps et les Galeries Lafayette, « les vaisseaux amiraux » - et les illuminations du boulevard.
« Paris est une ville monde, la porte d’entrée pour nos visiteurs internationaux. Il est important de renforcer cette image, de Paris Ville Lumière », explique Alexandre Liot. Le Comité Haussmann, via les cotisations de ses adhérents, investit chaque année dans l’installation d’illuminations et de sapins géants. Cette année, un second sapin a fait son apparition. « Être un axe connu ne suffit plus, la première chose est d’offrir de la magie, un spectacle gratuit aux visiteurs », insiste Alexandre Liot.
Ces moments festifs revêtent une dimension populaire. « L’animation des vitrines (depuis plus de 130 ans) de ses grands magasins à Noël et les illuminations sont un moment fort », rappelle l’édile locale. « Les enfants sur les épaules des parents s’émerveillent devant les vitrines. Nous avons besoin de ces moments de fraternité et de partage. »
Pas de « compétition » entre avenuesSi ces différents acteurs réfutent toute idée de « compétition », la course à la magie de Noël s’intensifie d’année en année dans la capitale. D’ailleurs, la Ville de Paris subventionne 82 organismes pour la réalisation d’illuminations pendant les fêtes de cette fin d’année 2025, pour une enveloppe totale qui s’élève à un peu plus d’un demi-million d’euros.
Mi-novembre, le Comité Champs-Élysées a lancé ses traditionnelles illuminations devant près de 200 000 spectateurs, en présence de Léa Seydoux et Charlotte Cardin. Un spectacle son et lumière imaginé par Thierry Reboul, Thomas Dechandon et Victor Le Masne, les mêmes qui étaient à la manœuvre de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024.
Quelques jours plus tard, le Comité du Faubourg Saint-Honoré accueillait un flashmob géant orchestré par l’artiste Julien Cohen : 100 musiciens, 150 techniciens, 50 caméras, et une artère entièrement piétonnisée de la place de la Concorde à la Madeleine, rue Royale (VIIIe). Une performance qui cumule près de 500 millions de vues rien que sur le réseau social TikTok…
À Paris, la halte soins addictions (HSA) accolée à l’hôpital de Lariboisière (Xe) devra-t-elle fermer ses portes le 31 décembre ? À quelques jours de l’échéance, la question n’a toujours pas trouvé de réponse définitive.
Depuis 2016, deux structures de ce type - surnommées « salles de shoot » par leurs détracteurs - sont en phase d’expérimentation en France : une à deux pas de la gare du Nord dans la capitale, et une deuxième à Strasbourg (Bas-Rhin).
Valeur refuge, l’or n’en finit plus d’intéresser les brigands. Deux hommes, âgés de 32 et 34 ans, ont été mis en examen, ce jeudi à Paris, pour association de malfaiteurs. Originaires de l’Essonne, ils sont soupçonnés d’avoir participé, depuis plusieurs mois à Paris et à Créteil (Val-de-Marne), à un projet de braquage d’une professionnelle du négoce de métaux précieux ou d’une fonderie située dans le centre de la capitale. Les deux précédents suspects de ce dossier avaient déjà été mis en examen le 14 novembre.
L’affaire commence au mois de décembre 2024, quand deux bandits présumés sont contrôlés rue des Archives à Paris, un quartier bien connu pour abriter de nombreux commerces de métal jaune, de bijoux et une fonderie. Les opérateurs de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) nationale s’intéressent à ces hommes au profil de malfaiteurs expérimentés et concentrent leur attention sur Mokran et Yacine. Les deux quadragénaires tournent autour de deux cibles situées dans les rues des Haudriettes (IIIe) et du Temple.
Mais dans le courant de l’année, les voleurs présumés semblent changer de projet. Ils s’intéressent à un coup bien plus facile à mettre en œuvre. L’agression d’une négociante en métaux précieux qui vient une fois par mois en région parisienne pour travailler. Elle y fait la tournée des magasins, collecte sa marchandise avant de la porter dans une fonderie. Elle est suivie et un matin à Créteil (Val-de-Marne), un des voleurs est interpellé par la BRI.
Son comparse présumé est cueilli chez lui. Le premier reconnaît qu’il voulait commettre un vol à l’arraché et le second nie en bloc. Les investigations se poursuivent et les forces de l’ordre identifient deux nouveaux malfaiteurs présumés qui semblaient mener des repérages devant l’entreprise de la rue des Haudriettes.
L’un d’entre eux dit avoir perdu la mémoire en détentionCe mardi, les enquêteurs de la BRI et ceux de la répression du banditisme de Versailles (Yvelines) interpellent un premier trentenaire à son domicile de Corbeil-Essonnes (Essonne). Son comparse présumé est extrait du centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis où il séjournait pour une autre affaire. Les deux hommes, connus pour des faits liés aux stupéfiants, rébellion ou recel, sont placés en garde à vue dans les locaux de la PJ à Versailles.
Lors de leurs auditions, ils contestent toute implication dans ce projet. Le premier confirme qu’il se trouvait bien dans cette rue quand les policiers l’ont identifié, mais il affirme qu’il devait y rencontrer des amis. Le second assure qu’il a perdu la mémoire depuis qu’il est emprisonné. Contacté, le parquet ne nous a pas encore répondu. Et pour cause, la décision sur leur éventuel placement en détention devrait être connue dans la soirée.