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Diplomacy & Crisis News

Le contrôle de l’information et les relations internationales

Politique étrangère (IFRI) - Fri, 08/06/2018 - 11:06

Créée en 1936, Politique étrangère est la plus ancienne revue française dans le domaine des relations internationales. Chaque vendredi, découvrez « l’archive de la semaine ».

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L’article « Le contrôle de l’information et les relations internationales » a été écrit par Jean Chevalier et publié dans le numéro 1/1949 de Politique étrangère.

La crainte d’une prochaine guerre et le désordre des esprits sont, pour une grande part, attribuables à la confusion qui règne en ce moment dans le domaine de l’information internationale. Combien de nos idées sur le monde et sur les hommes ne dépendent-elles pas de la presse ? Or avons-nous jamais songé à faire une critique sérieuse de cette source de connaissance qui nous fournit la matière de presque tous nos jugements ? Nous ne croyons guère au désintéressement des journaux et des grandes agences, et nous admettons pourtant comme authentiques la plupart des informations que nous recevons, puisque nous les introduisons dans nos raisonnements. Essayons donc de réfléchir sur cette garantie de vérité que serait une liberté de l’information bien comprise, et spécialement en matière internationale. Dans une société en perpétuelle évolution, l’usage variable des libertés suscite des problèmes toujours nouveaux. L’évolution est créatrice de formes ; les formes anciennes deviennent vite inadaptées, monstrueuses, opprimantes, si elles résistent aveuglément à la poussée des événements, à la poussée de la vie. La liberté dans l’information n’échappe pas à cette loi.

Conçue d’abord comme liberté d’expression et d’opinion, elle se fonde sur l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : «La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Mais cette charte de la liberté, qui paraissait en 1789 définir avec assez de précision notre objet, se révèle aujourd’hui, après un siècle et demi d’expérience, après avoir été violée, tournée, dénaturée, comme une formule abstraite, vague et confuse, incapable de satisfaire aux difficiles exigences du moment. Le libéralisme qui l’inspire pouvait représenter un progrès lorsque cette charte fut promulguée. Il en fut un assurément, puisqu’il ne tarda pas à être contredit par le pouvoir. Mais il a produit, dans l’information, les mêmes bienfaits et les mêmes méfaits qu’en économie. Il détermina d’abord une extraordinaire expansion de la presse.

Pour ne citer qu’un chiffre, je signalerai qu’en 1805 15 journaux parisiens n’avaient que 25 000 abonnés ; le Journal des Débats, à lui seul, en comptait plus de la moitié : 13 800. De 1789 à 1800, le nombre des journaux français passe de 350 à 1 350 ; il atteint 6 831 en 1928. Après avoir déclenché cet essor, le libéralisme a révélé sa vraie nature. On est allé jusqu’à l’accuser d’avoir fomenté des guerres. La presse a même été jugée capable de faire pire, par esprit de lucre, à savoir de corrompre les mœurs et d’abêtir les peuples. Mais là n’est pas notre propos. Les accusations de provoquer des guerres ou de pervertir les mœurs ne sont d’ailleurs pas exemptes d’une certaine ambiguïté. C’est dans la mesure où la liberté s’est montrée faible devant l’argent ou devant le pouvoir qu’elle a pu prêter ses apparences aux entreprises intéressées de l’État et du capital. Or, pour garantir son indépendance par sa propre puissance, la liberté dans l’information doit réunir tant de conditions qu’il est difficile d’imaginer sans naïveté qu’elle puisse échapper au contrôle des pouvoirs officiels ou occultes. Et voilà bien la contradiction dans laquelle nous nous débattons : d’une part, un droit à l’information qui présuppose de multiples libertés, et, d’autre part, une incapacité d’exercer ces libertés, faute de moyens financiers, et, par conséquent, d’obtenir son dû. C’est un peu le cas d’un homme qui serait lésé dans un de ses intérêts, mais incapable d’intenter un procès, parce qu’il ne peut verser une provision entre les mains «d’un avoué ou d’un avocat. Ce n’est d’ailleurs là qu’un exemple des multiples contradictions de notre société. Dans le domaine de l’information, y a-t-il une issue pratique ? Quelles sont les diverses tentatives par lesquelles on a cherché à garantir l’exercice du droit de savoir, du « droit au fait », comme l’a nommé M. Bret ?

Définissons tout d’abord ce que nous entendons par le droit au fait et par la liberté dans l’information. Quelles en sont les conditions a priori ?

Le droit à l’information, qui est revendiqué par l’adulte, fait suite, on l’a dit, au droit à l’instruction que toute société civilisée reconnaît à l’enfant. En outre, il conditionne l’exercice éclairé des devoirs du citoyen électeur. Cette exigence, conforme à la nature de l’homme, devient donc, par surcroît, une nécessité dans une démocratie. Ce droit à l’information est illimité en lui-même en ce qu’il n’y a pas de frontières théoriques pour la curiosité de l’esprit, en ce que le citoyen a une part de responsabilité dans toute la politique de la cité et, enfin, en ce qu’il a une responsabilité totale dans la conduite de sa propre vie. Lui dissimuler des éléments de jugement serait restreindre injustement les raisons, et, par suite, la liberté de ses propres déterminations. Les limites à l’information ne peuvent donc être fixées que par les intérêts supérieurs d’une légitime défense individuelle ou collective ; mais, en fait, elles le sont par les moyens trop chichement mesurés des recherches et de la transmission des nouvelles.

Ne confondons pas cette information, qui est un droit à plusieurs titres, avec les opinions qu’en prétendent se former les journalistes, ni avec les interprétations qu’en donnent les milieux intéressés, ni avec les commentaires qui, la plupart du temps, étouffent le récit des événements, les colorent à leur façon ou les défigurent en nous en imposant une vision qui est particulière, ou trop particulière à son auteur. Le droit au fait suppose, de la part de celui qui veut le servir, une opération critique sur les trois principaux facteurs d’erreur contre lesquels Descartes mettait en garde tout homme en quête de vérité, à savoir : les passions, les préventions et les préjugés ; et prenons soin d’inclure dans les passions l’esprit de lucre et l’esprit de parti.

Aux journaux d’enrober à leur mode les nouvelles qu’ils reçoivent et qu’ils transmettent, sans avoir toujours les moyens ou même le souci de les contrôler. On sait une fois pour toutes qu’ils sont trop nombreux à se conduire en simples exploiteurs de la curiosité publique. Mais il doit exister des agences qui se mettent exclusivement au service du fait et du droit de savoir. Or la confusion entre la nouvelle et le commentaire est un des maux dont souffre le plus la presse dans ses informations internationales. Ce mal n’est d’ailleurs qu’une transposition d’un mal endémique et trop humain, à savoir la confusion de la simple observation et de l’interprétation, deux actes presque aussi difficiles à dissocier parfaitement que la sensations de la perception. Au lieu de se complaire dans cette confusion si propice à une présentation tendancieuse des faits, ou encore, de n’en avoir aucune conscience, comme c’est parfois le cas, il faudrait se montrer très vigilant, tendre constamment à détacher le fait brut de l’opinion qu’on s’en fait et de son utilisation commerciale ou politique. C’est la première condition de travail pour une agence qui voudrait, sans duperie ni mystification, satisfaire au droit commun de l’information. Ce serait déjà un progrès énorme et la meilleure façon pour elle d’honorer ses clients, qu’une agence se distinguât par une recherche rapide et complète, et par un énoncé exact et dépouillé du fait brut, laissant à chacun le privilège de l’apprécier selon son optique particulière.

Or c’est à un tel service que nous avons droit. Nous avons besoin d’informations indiscutables ; nous recevons, hélas ! des mots d’ordre, des explications et des opinions qui nous cachent d’autres réalités. En somme, nous avons droit, autant qu’il est possible de l’obtenir, à une information pure de toute expression personnelle de pensée, « ce qui a été, ce qui est, rien de plus », le fait»sans phrase ni parure.

Outre un esprit critique singulièrement éveillé, qui peut être le fruit d’une bonne formation professionnelle, cette présentation du fait pur exige une véritable maîtrise du langage. La propriété des termes et la propreté de l’information vont de pair. Il faudrait donc des hommes de métier, d’une solide culture et d’une grande exigence scientifique et littéraire. […]

Lisez l’article en entier ici.

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The Art of a Deal on Criminal Justice Reform

Foreign Affairs - Fri, 08/06/2018 - 06:00
Historic criminal justice reform legislation now finds itself atop Donald Trump’s policy agenda, and one floor vote away from his signature.

North Korea Is Ultimately China's Problem

Foreign Affairs - Fri, 08/06/2018 - 06:00
China is both the country most responsible for facilitating North Korea’s provocations and the one with the most to lose should the regime collapse.

Pompeo’s Pledge to Lift Hiring Freeze at State Department Hits Big Snag

Foreign Policy - Thu, 07/06/2018 - 20:50
Diplomats who welcomed the new secretary of state are now feeling let down.

China’s ZTE Hires Former Trump Aide to Lobby U.S. Government

Foreign Policy Blogs - Thu, 07/06/2018 - 19:30

Bryan Lanza (CNN via Media Matters).

Sanctioned Chinese telecommunications company ZTE has hired former Donald Trump campaign aide Bryan Lanza and his firm, Mercury Public Affairs, to lobby the U.S. government on its behalf. ZTE is paying Mercury $75,000 per month for its services through Washington DC law firm Hogan Lovells, according to a filing with the U.S. Justice Department under the Foreign Agents Registration Act (FARA). Lanza is a managing director with Mercuty’s DC office and “a leading Republican strategist with extensive experience in political campaigns, policy and media relations.”

The hire suspiciously coincides with Trump’s unexpected “flip-flop” on a U.S. components ban against the Chinese telecommunications giant for violating sanctions against Iran and North Korea. News of the hire further fuels suspicions that Trump may be making such decisions on the basis of his own and his associates’ business interests rather than on the basis of U.S. national security interests.

Shenzhen-based ZTE (Zhongxing Telecommunication Equipment Corporation中兴通讯股份有限公司 or 中兴通讯) has been noted for its close ties to the Chinese government and for the possibility that its smartphones and other devices might be used for surveillance or espionage. In 2016, Chinese-authored spyware was found on Chinese-made smartphones including phones manufactured by ZTE. Trump’s concessions to ZTE prompted “bipartisan rebuke” and accusations of “putting China first and letting sanction-breakers off the hook.”

ZTE’s Shenzhen headquarters (ZTE)

“Obviously the Chinese government and ZTE want something from the U.S. government,” Brendan Fischer, director of federal reform programs at the Campaign Legal Center, told Lachlan Markay at the Daily Beast. “One way of getting what they want is hiring well-connected former staffers [like Bryan Lanza] as lobbyists.” Fisher continued: “Foreign entities hiring politically-connected lobbyists who have just come through the revolving door is fairly standard practice…, but this administration presents all sorts of new opportunities for influence-peddling.”

“The hiring of Bryan Lanza, a former campaign consultant for Donald Trump shows how companies seek – and obtain – influence with the fickle U.S. president,” observes Hong Kong’s South China Morning Post. “The contract is for three months, but it already seems to have borne fruit, possibly thanks to Lanza’s reported close relationship with the White House.”

“The deal signed with Lanza echoes recent disclosures of influence-peddling associated with Trump’s lawyer and personal fixer Michael Cohen,” writes Oliver Willis at Shareblue. “What would have been a departure from the norm, even for Washington, is simply how things work under Trump and his cronies. And the sudden reversal on sanctions for ZTE shows they aren’t even trying to be subtle about it.”

Mercury Public Affairs has an extensive history of registered foreign lobbying work, as indicated by its numerous filings with the Justice Department as required under FARA. This includes current registered lobbying work by Bryan Lanza on behalf of Russian energy company EN+ Group, controlled by sanctioned oligarch Oleg Deripaska, a close associate of both Russian president Vladimir Putin and former Trump campaign chairman Paul Manafort. Lanza’s work for EN+ Group is aimed at gaining relief from U.S. sanctions, and appears to be within the law if not particularly respectable.

In October 2017, however, Mercury was identified as one of two unnamed firms (with Podesta Group) that performed unregistered lobbying work for pro-Russian interests in Special Counsel Robert Mueller’s grand jury indictment of Paul Manafort and his deputy Rick Gates. Mercury’s failure to register this work as required under FARA could place the firm in significant legal jeopardy.

ZTE’s DC legal representative, Hogan Lovells, also has an extensive “China Desk,” a special “area of focus” for foreign clients dealing with inconvenient U.S. sanctions, and an eye on “the Chinese market” as a target for “robust growth” in 2018. Former Donald Trump lawyer Ty Cobb was a partner at Hogan Lovells until he left the firm to join the Trump legal team in July 2017. Perhaps Beijing and Donald Trump’s Washington aren’t so far apart after all.

Trump’s campaign promise to “drain the swamp” in Washington doesn’t seem to be panning out, as Sarah Westwood and Sara Murray observe at CNN regarding Bryan Lanza’s lobbying work for big-spending foreign interests that may be at odds with the national interests of the United States: “In fact, Trump has presided over the expansion of a new generation of influence peddlers who have used their actual or perceived proximity to the President to line their pockets.”

Trump’s concessions to ZTE suspiciously coincide also with recent news that the Chinese government will provide $500 million in financing for a Trump-branded resort in Indonesia and has granted Ivanka Trump new Chinese trademarks potentially worth millions of dollars. Under the Trump administration, even America’s national security seems to be for sale to the highest bidder.

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Le désarmement entre dans une phase constructive

Le Monde Diplomatique - Thu, 07/06/2018 - 19:29
Avec la déclaration soviétique du 30 septembre, les négociations qui se poursuivent aux Nations unies au sujet du désarmement sont entrées dans une phase nouvelle ; ce problème, d'une importance capitale pour la paix, se trouve maintenant au premier plan de l'actualité. Aussi l'Académie diplomatique (...) / - 1954/12

Charles Maurras en Amérique latine

Le Monde Diplomatique - Thu, 07/06/2018 - 17:28
Vers la fin des années 20 déjà, le Péruvien Mariategui - l'un des penseurs latino-américains les plus pénétrants de ce siècle - dans ses réflexions au sujet de Charles Maurras, de l'Action française et des idéologies dans lesquelles la pensée nationaliste aristocratique se réorganisait en ces années-là, (...) / , , , - 1980/11

The Real Reason the Middle East Hates NGOs

Foreign Policy - Thu, 07/06/2018 - 17:26
Western promoters of democracy aren’t seen as a threat to individual rulers but as a reminder of colonial history.

Bullies Don’t Win at Diplomacy

Foreign Policy - Thu, 07/06/2018 - 16:40
President Donald Trump is learning that, just because the United States is powerful, that doesn’t mean it can push other countries around.

Le «<small class="fine"> </small>néo-nationalisme communiste<small class="fine"> </small>» forme le principal obstacle à la cohabitation paisible des nationalités dans les républiques populaires

Le Monde Diplomatique - Thu, 07/06/2018 - 15:27
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les rapports nationaux ont beaucoup changé en Europe orientale. Les Allemands ont été chassés des provinces occidentales de Pologne et des Sudètes, en Tchécoslovaquie. Les juifs ont été en grande partie exterminés par les nazis ; les rares survivants se (...) / , , , , , , , , - 1967/10

Democracies Need a Little Help From Their Friends

Foreign Policy - Thu, 07/06/2018 - 11:12
The war against foreign-funded NGOs — from India to Israel — is harming democratic governance, not enhancing it.

L’Union européenne et la lutte contre le terrorisme

Politique étrangère (IFRI) - Thu, 07/06/2018 - 09:40

Suite au sondage réalisé sur ce blog, nous avons le plaisir de vous offrir l’article du numéro d’été 2018 que vous avez choisi d'(é)lire : « L’Union européenne et la lutte contre le terrorisme », écrit par Séverine Wernert, membre du cabinet de Julian King, commissaire européen chargé de l’Union de la sécurité, et auparavant conseillère diplomatique adjointe au cabinet du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

La sécurité est aujourd’hui la première priorité des citoyens européens. Selon un sondage de l’Eurobaromètre de juin 2016, 82 % des Européens interrogés citent la lutte contre le terrorisme comme l’une des priorités principales pour l’Union européenne (UE). Selon ce même sondage, 83 % des Français interrogés demandent une plus grande action de l’UE en matière de lutte contre le terrorisme.

Relevant du domaine de la Justice et des affaires intérieures, la lutte contre le terrorisme est, selon le traité de Lisbonne, une compétence partagée entre l’UE et ses États membres. L’UE « œuvre pour assurer un niveau élevé de sécurité par des mesures de prévention de la criminalité, du racisme et de la xénophobie ainsi que par la lutte contre ceux-ci par des mesures de coordination et de coopération entre autorités policières et judiciaires et autres autorités compétentes, ainsi que par la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires en matière pénale et, si nécessaire, par le rapprochement des législations pénales ».

La France et d’autres États membres de l’Union ont été touchés par des attaques terroristes ces dernières années. La menace reste élevée et en constante évolution. Sa nature transnationale a engendré une prise de conscience par les États membres du rôle renforcé que doit jouer l’UE dans ce domaine.

Le terrorisme d’extrême gauche a été à l’origine de la première forme de coopération en matière de Justice et d’affaires intérieures en Europe, dans le cadre du groupe TREVI (« Terrorisme, radicalisme, extrémisme, violence internationale ») constitué le 1er juillet 1975. Ce groupe réunissait les ministres de l’Intérieur et de la Justice des neuf États membres de la Communauté économique européenne (CEE). En 1992, le traité de Maastricht a créé la structure en piliers de l’UE, qui intègre la Justice et les affaires intérieures dans le troisième pilier.

C’est seulement en 2001, quelques jours après les attentats du 11 Septembre, que l’UE a adopté un premier plan d’action destiné à lutter contre le terrorisme. Les attentats de Madrid en 2004, puis de Londres en 2005, ont suscité l’adoption d’une « stratégie de l’Union européenne visant à lutter contre le terrorisme », et la création du poste de coordinateur européen de la lutte contre le terrorisme, occupé depuis 2007 par Gilles de Kerchove.

Il faudra malheureusement que l’Europe soit à nouveau frappée par le terrorisme, avec les attentats de Paris en janvier puis novembre 2015 et de Bruxelles en mars 2016, pour qu’une dynamique nouvelle, et beaucoup plus forte, se mette en place au niveau européen. Après les attaques de janvier 2015, une réunion extraordinaire est organisée à Paris à l’initiative de la France. Elle donne lieu à la Déclaration de Paris[5] du 11 janvier, qui se concrétise en avril 2015 par l’adoption par la Commission européenne d’un Programme européen en matière de sécurité. Puis, en octobre 2016 est nommé un commissaire européen chargé de l’Union de la sécurité, le Britannique Julian King, dont le rôle est de veiller à la mise en œuvre de cet agenda, ainsi que de proposer de nouvelles initiatives européennes visant à mieux lutter contre le terrorisme.

Ainsi le rôle de l’UE s’est-il affirmé au fil des années. L’UE a pu apporter un soutien aux États membres dans leur combat contre le terrorisme à travers des instruments juridiques, mais aussi des outils de coopération, un appui technique ou financier. Toutefois, lutter contre le terrorisme reste la prérogative première des États membres. L’UE ne peut pas arrêter des terroristes ou des criminels. Elle ne dispose pas de police ou de justice européenne. De plus, le mode de fonctionnement de l’UE comporte certaines limites, en particulier dans le rythme d’adoption et de mise en œuvre des décisions.

Les apports de l’Union européenne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme

L’apport législatif

À la suite des attentats de Paris en 2015, mais davantage encore en 2016 et 2017, une accélération législative intervient dans le domaine de la sécurité sur le plan européen. De nouveaux textes consacrés à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme ont été proposés par la Commission européenne, et adoptés dans des délais beaucoup plus courts que d’habitude. En effet, les attentats se succèdent dans divers États membres entre 2015 et 2017 (France, Danemark, Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, Suède, Finlande, Espagne), ce qui provoque une prise de conscience : le terrorisme peut frapper à tout moment, aucun État membre n’est à l’abri, et la nature transnationale de la menace impose une action au niveau européen.

Selon le rapport de l’Assemblée nationale préparé suite aux attentats de Paris, « une autre leçon des attaques subies en France en 2015 réside dans le fait que les terroristes ne relèvent plus d’aucune logique nationale, ni dans leur profil ou leur recrutement, ni dans leur mode opératoire et la conception de leurs attaques ». En effet, ce rapport explique que les terroristes qui ont préparé les attentats en Syrie sont entrés en Europe par la Grèce, se sont ensuite rendus en Belgique pour acheter armes et explosifs, et y résider jusqu’à la veille de l’attaque à Paris. Ils n’ont donc pas été repérés à temps par les services français, car ils ne se trouvaient pas dans les bases de données françaises. En d’autres termes, le terrorisme a pris une dimension européenne.

À la suite des attentats, le Parlement européen – qui a parfois essayé de freiner une législation jugée, selon lui, trop sécuritaire et portant atteinte aux libertés fondamentales – s’est retrouvé sous pression. Ainsi le Passenger Name Record (PNR) européen, outil visant à collecter les informations des passagers arrivant ou partant du territoire européen afin de détecter des personnes recherchées ou dangereuses, a été proposé par la Commission européenne dès 2011, et finalement adopté en avril 2016. Puis, plusieurs législations importantes dans le domaine de la sécurité ont suivi. Ces législations visent à priver les terroristes de leurs moyens d’action, armes, explosifs ou financement, et à entraver leurs déplacements vers et dans l’UE. […]

Lire la suite de l’article ici.

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The Conflicted Legacy of Bernard Lewis

Foreign Affairs - Thu, 07/06/2018 - 06:00
Bernard Lewis, historian of the Middle East, was widely misunderstood. But no other person in our time has done as much to inform and influence the West’s view of the Islamic world and the Middle East.

Superbugs Are Going to Eat Us Alive

Foreign Policy - Wed, 06/06/2018 - 23:22
Drug-resistant diseases are on the rise. Only a global effort to prevent overuse of antibiotics can halt the threat.

Meeting With North Korea Is a Win for America

Foreign Policy - Wed, 06/06/2018 - 22:14
It's good for the United States to talk with its enemies, even if no deal is in the offing.

Le retour du livre démocratique

Le Monde Diplomatique - Wed, 06/06/2018 - 19:19
La vente de chefs-d'œuvre à 10 francs peut-elle renouveler les expériences des collections populaires et du livre de poche, tandis que diminue le nombre de lecteurs réguliers et que perdurent les inégalités d'accès à la culture ? En France, l'année passée a vu naître, le « livre à 10 francs » : produit (...) / - 1994/09

La campagne en faveur de la sauvegarde des monuments de Nubie est ouverte

Le Monde Diplomatique - Wed, 06/06/2018 - 17:19
M. Vittorino Veronese, directeur général de l'Unesco, a lancé le 8 mars son appel à la solidarité internationale pour la sauvegarde des monuments de Nubie. Cette cérémonie a marqué l'ouverture de la campagne qui sera organisée par un Comité international d'action assistant le directeur général de (...) / , , , - 1960/04

State Department Defends Trump’s Man in Berlin After Diplomatic Firestorm

Foreign Policy - Wed, 06/06/2018 - 16:08
Some German lawmakers are calling for Ambassador Grenell’s expulsion.

L'U.R.S.S. offre surtout des débouchés pour les machines et équipements

Le Monde Diplomatique - Wed, 06/06/2018 - 15:18
En 1958 la France se situait comme le quatrième des pays non communistes fournisseurs de l'U.R.S.S., après la Finlande, la République arabe unie et la Malaisie, et juste avant la Grande-Bretagne. Que vend-on sur le marché soviétique ? Dans un important « mémento commercial sur l'U.R.S.S. que vient de (...) / , - 1960/04

PE 2/2018 en librairie !

Politique étrangère (IFRI) - Wed, 06/06/2018 - 13:10

Le nouveau numéro de Politique étrangère (n° 2/2018) vient de paraître ! Il consacre un dossier complet à la cybersécurité, enjeu désormais international, et un contrechamps à l’Inde, puissance émergente en devenir. Ainsi qu’à chaque nouveau numéro, de nombreux autres articles viennent éclairer l’actualité, en particulier sur la lutte de l’UE contre le terrorisme, les nouvelles options nucléaires des États-Unis ou la piraterie dans le golfe de Guinée.

Le cyber est sans conteste devenu un élément géopolitique, en ce qu’il façonne, à sa manière, les rapports entre acteurs du jeu international – le dossier proposé par ce numéro de Politique étrangère le rappelle. Mais en même temps qu’il les façonne il les subvertit, en ouvrant de nouveaux champs d’action à de multiples acteurs. Tenter de maîtriser ce nouvel espace stratégique, c’est s’interroger sur la grande diversité des pratiques cyber pouvant mettre en cause notre sécurité, sur l’ensemble des acteurs susceptibles d’y recourir – États, entreprises, groupes mafieux, individus… –, sur les réponses à mettre en œuvre, et sur les régulations internationales possibles. Le tout pour un enjeu essentiel : la sauvegarde de nos libertés individuelles, et de nos souverainetés économiques et politiques.

Au-delà de ce nouveau champ cyber, Politique étrangère s’arrête sur quelques logiques actuelles de recomposition de la puissance. Les pays d’Europe centrale tentent-ils désormais de se définir une place particulière, commune, dans l’Union européenne ? À Washington, les nominations de Mike Pompeo et John Bolton marquent-elles une inflexion « brutaliste » de la diplomatie trumpienne ?

Quant à l’Inde, elle est trop souvent marginalisée dans nos fresques géopolitiques. Son poids démographique, sa dynamique économique, ses choix diplomatiques lui garantissent-ils un poids décisif dans un futur proche ? Ou ses problèmes internes, ses disputes de voisinage brideront-ils durablement son envol de puissance ?

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