Résumé
Le plan d'eau de Toécé au Burkina Faso, est confronté à la présence de Thipha domingensis, une plante aquatique envahissante. Cette plante a connu une évolution contrastée marquée par une période d'expansion qui a nécessité des mesures de lutte contre sa progression à l'intérieure du lac. L'objectif de cette étude est de mieux connaitre les effets de la présence de cette plante sur la ressource en eau du lac et sur la population riveraine.
L'analyse multidate des images satellites, les enquêtes socioéconomiques, les observations directes ont permis de connaitre les effets néfastes de la présence de Thypha domingensis sur l'agriculture, l'élevage, la pêche, la santé humaine, les revenus des ménages et sur les domaines de financement pour y faire face.
Introduction
Au Burkina Faso, les retenues d'eau jouent un rôle très important dans l'alimentation en eau des hommes, des animaux et pour les activités de production, tout en permettant de faire face aux incertitudes liées aux variations pluviométriques (Piquemal D., 1991 ; Lino M. & al, 2022). Cependant, ces ressources sont parfois menacées par des plantes aquatiques envahissantes, comme c'est le cas de Thypha domingensis sur le plan d'eau de Toécé (Thiombiano N. & al, 2009, Sanogo S., 2023).
A partir de 2010, l'invasion du plan d'eau par les plantes a progressé de 547 ha en deux ans, soit un accroissement annuel de 6,5 % (Sawadogo L & al, 2014). Cependant, les moyens de lutte engagés en 2018 ont permis de réduire cette progression, mais les conséquences de la présence de Thypha domingensis vont au-delà du plan d'eau pour impacter les conditions de vie des populations riveraines. Cet article vise à rendre plus visible les effets contraignants de cette plante et la nécessité d'une intensification de la lutte contre sa prolifération.
Localisation du site de recherche
La zone d'étude est limitée par les longitudes 2 ͦ 18'0.00'' à 1 ͦ 48'0.00'' Ouest et les latitudes 12 ͦ 51' 0.00'' à 13 ͦ 21'0.00'' Nord. Il s'étend sur les communes rurales de Gomponsom, de Kalsaka, de Kirsi et de Tougo réparties dans trois (03) provinces de la région du Nord (Figure1).
Figure 1. Localisation de la zone d'étude
Méthodologie
La méthodologie utilisée prend en compte le traitement des scènes d'images 195_051 des capteurs TM, ETM+, OLI-TIRS de Landsat, obtenues en 1998 et 2020. La classification dirigée a été réalisée en appliquant l'algorithme Maximum de vraisemblance suivi d'une évaluation de la précision des résultats par la mesure de l'indice Kappa. Des enquêtes socioéconomiques par administration d'un questionnaire auprès des ménages ont été réalisées.
Un guide d'entretien a aussi été adressé aux comités locaux des usagers de l'eau (CLUE), au service de santé (CSPS), aux pécheurs et maraichers, aux services techniques déconcentrés (Environnement, agriculture, élevage) et à l'Agence de l'Eau du Nakambé (AEN). Des observations directes sur le terrain ont été également réalisées dans les localités qui exploitent le lac de Toece.
Résultats
Capacité de dissémination de Thypha domingensis
Typha domingensis est une herbacée vivace appartenant à la famille de typhacée. Thypha est une plante aquatique envahissante dotée d'une capacité d'occupation spatiale très élevée. Cela est dû à ses multiples formes de dissémination ainsi que les facteurs naturels et anthropiques qui favorisent cette dissémination (Thiam A. 2012).
En effet, en dehors de la reproduction végétative (multiplication des rhizomes), la plante libère en période de floraison, des graines semencières qui sont transportées par le vent à destination d'autres espaces non infestées (Faye, 2004). Ce mécanisme de dissémination confère à l'espèce une vitesse de progression assez remarquable.
Evolution spatiale de Thypha domingensis dans le plan d'eau entre 1998 et 2020
L'analyse diachronique entre 1998 et 2020 (Figure 2), montre qu'en 2020, la superficie occupée par la plante était de 1487,70 ha soit 12,7% du lac, contre 2895,56 ha en 1998, après la mise en eau du barrage. Cependant, cette évolution n'a pas été régulière. En effet, la période 2002 à 2006 par exemple a connu une progression de la couverture de Typha domingensis Pers. de 7,5%/an (Sawadogo L. & al 2014) et à partir en 2018 il y a eu des opérations de lutte permettant de réduire le développement de la plante.
Les causes de la présence de l'espèce sont diversement perçues par les populations locales. D'après la fréquence des réponses lors des enquêtes réalisées, la construction du barrage occupe la première place des causes d'envahissement de la plante (37,50 %), suivi des mauvaises pratiques des usagers (28,10%). L'utilisation abusive des produits chimiques est moins considérée, soit 12,50 %. Les aménagements hydro-agricoles ont également été cités (21,90 %).
Figure 2. Occupation des terres du plan d'eau de Toécé (PET)
Effets de l'évolution spatiale de Thypha domingensis sur le lac
L'occupation de Thypha induit des effets négatifs sur la ressource eau. Il s'agit notamment de la quantité et de la qualité de l'eau mais aussi de son accessibilité par les différents usagers. En effet, les peuplements denses et étendus de Typha ont un impact important sur le bilan hydrique global en raison des pertes considérables dues à l'évapotranspiration. En plus de cela, une dégradation de la qualité de la ressource se fait sentir par une évolution progressive de la turbidité de l'eau qui est passée de 3,13% en 1998 à 5,9% en 2010, soit une augmentation de 2,77%. Aussi, la réduction de l'accès de la ressource tant pour les activités humaines autant que pour l'abreuvage des animaux constitue un impact négatif non négligeable.
Exigences financières pour la lutte contre le développement de la plante
La lutte contre l'espèce aquatique envahissante entraine des charges financières. À cet effet les différents acteurs intervenants dans la gestion du plan d'eau, reconnaissent l'énormité des moyens financiers investis dans la lutte contre Thypha. Selon les premiers responsables de l'Agence de l'Eau du Nakambé, des actions et des projets d'intervention nécessitent des moyens financiers adéquats. Le coût de la lutte contre Thypha se situe principalement au niveau des dépenses inhérentes au suivi et à l'observation, à la recherche scientifique, à la lutte sur le terrain, à la communication auprès du grand public sur cette thématique.
Des coûts résiduels sont aussi comptabilisés, en ce qui concerne les dépenses réalisées pour la lutte contre l'espèce envahissante (coûts accrus de la restauration des écosystèmes, de la gestion des espaces naturels et de la protection des espèces…). Pour les populations locales, les impacts économiques se situent également au niveau des charges financières supplémentaires pour la conquête de nouvelles parcelles d'exploitation (65% des enquêtés) et la perte de temps (35%).
Contraintes humaines liées à l'envahissement de Thyphia dommengensis
Au plan sanitaire, les populations locales disent avoir des maux qu'ils estiment liés à l'occupation de Thypha dans le plan d'eau. Ainsi les maux de ventre et la diarrhée constituent les nuisances sanitaires les plus répandues selon respectivement 33% et 30% de la population. Ensuite, suivent le paludisme (28%) et la bilharziose (9%). La figure 3 résume la fréquence de citation de chaque nuisance sanitaire.
Figure 3. Fréquence de citation des impacts sanitaires
Sources : Données statistiques issues des enquêtes terrain (Novembre-décembre 2021)
Ces nuisances sur la santé surviennent en cas de baisse du niveau de l'eau, et de l'altération de sa qualité qui devient impropre et dangereuse à la consommation, les riverains étant en contact permanent avec les eaux surtout pour les activités de production maraichère et les besoins domestiques.
Concernant les activités socioéconomiques, l'invasion de Thypha dommengensis impact négativement les domaines de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche principalement. En 1998 les cultures occupaient 40,34 % de la zone inondable contre 23,49 % par la végétation aquatique. Cependant, en 2020, les espaces agricoles sont passées à 31,85% contre 12,07 % pour la végétation aquatique. Ainsi, les espaces agricoles connaissent une régression, et selon les enquêtes terrain, 62,5% des ménages enquêtés dit avoir abandonné des espaces agricoles suite l'invasion de Thypha domingensis.
Les impacts identifiés par les populations locales lors de nos enquêtes et entretiens concernant également l'obstruction des voies d'eau et des canaux de drainage rendent difficile voire impossible l'irrigation des cultures. Il y a aussi la destruction des champs de céréales proches de Thypha dommengensis qui crée une zone de refuge pour les oiseaux granivores.
Concernant les activités d'élevage, il y a une limitation de l'accès à l'eau, aux aires de pâturages par le bétail ainsi que l'apparition des maladies chez les animaux (apparition de la douve du foie). Pour les activités de pêche, les impacts négatifs imputables à l'invasion de Thypha (en raison de sa capacité à former des lits monospécifiques denses ou forêts d'herbiers) se résument à la limitation des zones navigables, à la baisse du rendement de la pêche et à la mortalité des poissons.
Dans le tableau 1 est consigné les nuisances sur les activités socioéconomiques et leurs fréquences de citation.
Tableau 1. Impacts négatifs sur les activités socioéconomiques des populations.
Sources : Données statistiques issues des enquêtes terrain (Novembre-décembre 2021)
Par rapport aux activités de loisirs, ce sont les services sociaux récréatifs (fréquentation touristique, artistiques, esthétiques ; culturels). Les impacts négatifs ces activités se résument au gène des activités nautiques et la diminution de la valeur esthétique du plan d'eau. Selon les enquêtes réalisées, le gène dans les activités nautiques est plus impacté par l'invasion de Thypha (81,25%) suivi de la diminution de la valeur esthétique du plan d'eau (18,75%).
Conclusion
Les résultats ont permis de montrer l'évolution spatiale de Thipha domingensis dans le plans d'eau de Toécé depuis 1998 après la mise en eau du barrage, jusqu'en 2020, suite aux actions menées en 2018 contre la prolifération de la plante. Il y a eu des périodes d'expansion et de retrait de cette plante, mais dans tous les cas, sa présence a eu des effets négatifs sur les surfaces cultivées, l'accès à l'eau pour l'exploitation du lac et les activités de production, l'état sanitaire de la population, les activités de loisir. Les actions de lutte contre Thipha domingensis ont été entreprises et méritent d'être renforcées en mobilisant les moyens financiers et les activités de sensibilisation exigées.
KIENTEGA Yampataba, Msc, kientomarg@gmail.com
KABORE Oumar Maître de recherche, CNRST/INERA, oumarkabore@hptmail.com Tel : 70302462
OUEDRAOGO Lucien, Maître de recherche, CNRST/INERA,lucienouedraogo@yahoo.fr
Bibliographie
Balana B., Debevec L., Kabore L.R.S. 2018. Les usagers de l'eau face à la dégradation des ressources : entre prise de conscience et volonté d'agir. Note technique, International Water Management Institute (IWMI), Accra, au Ghana, http://pwgbf.iwmi.org.
FAYE Véronique Mboss, 2004. Etat actuel des peuplements de Thypha domingensis (pers) dans le delta du fleuve Sénégal et étude de la germination de la plante au laboratoire. Mémoire de DEA, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ; 56 p.
Lino M., Devernay J.M., Skinner J., Compaore J.-A., et Kone S. 2022. Multi-usage des barrages : le cas du bassin du Niger. E3S Web of Conferences 346, 03030 (2022) https://doi.org/10.1051/e3sconf/202234603030 Sharing Water : Multi-Purpose of Reservoirs and Innovation
Piquemal Didier.1991. Inventaire et bilan des retenues d'eau au Burkina Faso. In : Cahiers d'outre-mer. N° 175 - 44e année, Juillet-septembre 1991. pp. 259-280 ; doi : https://doi.org/10.3406/caoum.1991.3399 https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1991_num_44_175_3399
Sanogo S., Compaore I., Santi S., Bazemo E., Kabre A. 2023. Importance de Azolla pinnata R. Br. dans la structuration des populations de macroinvertébrés de la mare aux hippopotames de Bala (Burkina Faso). Int. J. Biol. Chem. Sci. 17(1) : 13-27, January 2023 ISSN 1997-342X (Online), ISSN 1991-8631 (Print).
Sawadogo L., Ouedraogo R. Louis Belem M, Bonzi M. Ouboulbiga F. Sanogo O. 2014. Lutte contre l'invasion du barrage de Toece (province du passore) par Typha domingensis pers., cyperus articulatus linn., mimosa pigra l., espèces exotiques envahissantes partenariat-INERA-IRSAT et AEN
Thiombiano N., Ouédraogo L.R., Belem R., Guinko S. 2009. Dynamique de l'évolution et impact d'une plante envahissante au Burkina Faso : HYPTIS SUAVEOLENS (L.) POIT. Ann. Univ. Lomé (Togo), 2009, série Sciences, Tome XVIII : 97-115.
THIAM Abou, 2012. Etude de la flore vasculaire, de la végétation et des macrophytes aquatiques proliférants dans le Delta du fleuve Sénégal et le lac de Guiers (Sénégal). Thèse d'État, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ; 236 p.
L'Assemblée législative de transition (ALT) en sa session du jeudi 5 octobre 2023 a adopté à l'unanimité, la loi portant création de la Caisse de dépôt et d'investissement du Burkina Faso (CDI-BF). Composée d'une cinquantaine d'articles et de 9 chapitres, cette nouvelle caisse vient remplacer la caisse de dépôt et de consignation (CDC) qui, dans son opérationnalisation, n'a pas fait long feu. Une situation qui avait d'ailleurs contraint le gouvernement à la suspendre en août 2022. La séance du jour a été dirigée par le président de l'ALT, Dr Ousmane Bougouma.
Le mercredi 19 juillet 2023, le conseil des ministres actait un projet de loi portant création d'une Caisse de dépôt et d'investissement du Burkina Faso (CDI-BF) pour porter son développement. Sous peu, cette loi se concrétisera car l'ALT a adopté à l'unanimité ce projet qui devrait entres autres permettre de gérer et protéger l'épargne populaire, tout en facilitant la création ou la mise en place d'instruments financiers alternatifs et innovants, en complémentarité des outils du secteur financier déjà existant.
Ce qu'il fait noter en sus c'est que cette caisse vient en remplacement de la CDC qui, en 2022, a été suspendue pour défaut de résultats. Et pour la ministre déléguée en charge du budget Fatoumata Bako, il n'y a pas de quoi se faire du souci car cette initiative diffère de la première en bien des égards, commençant d'abord par la dénomination. "On est passé d'une caisse de dépôt et de consignation à une caisse de dépôt et d'investissement pour mettre en exergue l'aspect investissement d'intérêt général. Et entre autres innovations, il faut noter l'ancrage institutionnelle qui sera au niveau du ministère de l'Economie et des finances. Il y a aussi la composition des membres du conseil de surveillance qui inclut des représentants de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) et la poste. Alors qu'au niveau de la CDC, la composition était telle qu'on n'avait pas de représentant de ces structures pourvoyeuses. Il est vrai que l'ensemble des ressources ne viendra pas d'elles, mais il est bien qu'elles puissent participer au conseil de surveillance pour s'assurer que toutes les règles sont bien respectées" a-t-elle détaillé.
"Il n'y aura pas de conflit entre la CDI-BF et l'APEC" rassure la ministre
L'inquiétude pour ce qui est de cette loi est qu'elle devrait servir entre autres à la maturation de grands projets de développement. Une prérogative qui serait assimilable à celle de l'Agence pour la promotion de l'entrepreneuriat communautaire (APEC) qui, elle aussi, a pour ambition de veiller à ce que les Burkinabè contribuent eux-mêmes aux projets majeurs du pays. Sur ce point, Fatoumata Bako s'est voulue claire : "il n'y aura pas de conflit entre la CDI-BF et l'APEC". "L'objectif de la CDI c'est d'accompagner tout le système financier national sur des domaines qui n'étaient pas assez couverts. C'est vrai que l'APEC qui officie plus dans l'actionnariat populaire vient d'être créée, mais on a fait cette ouverture au cas où. Ce qui veut dire que si l'APEC arrive à adresser correctement la prise en charge de tout ce qui concerne l'actionnariat populaire, il n'y a pas lieu que la CDI intervienne de nouveau sur ce volet" clarifie-t-elle.
"L'ALT a exprimé son optimisme, la balle est dans votre camp" Dr Ousmane Bougouma au gouvernement
"Être optimiste c'est voir les problèmes et croire fermement qu'on peut y remédier " foi du président de l'ALT, Dr Ousmane Bougouma. Pour lui, il est vrai que cette loi peut porter à confusion mais si elle arrive à voir le jour, elle peut être une véritable bouée de sauvetage pour le pays dans des situations difficiles. De ses dires, l'ALT est conscient de tous les risques qui peuvent se greffer à cette loi, mais, dit-il : elle "vient d'exprimer à travers son vote, son optimisme par rapport à cet instrument de financement. Et je dirai que la balle est maintenant dans le camp du gouvernement pour l'opérationnalisation."
Toutefois cette opérationnalisation se fera progressivement et non du tic au tac. "Il ne s'agit pas à partir de cette loi de dire à la CNSS et à la CARFO de virer tous leur argent à la CDI. Non ! Il s'agit de voir avec elles comment, par un jeu d'écriture, l'argent peut être transféré au niveau de la CDI. Et vu que c'est un jeu d'écriture, nos systèmes bancaires ne seront pas affectés. Et comme on peut le remarquer, les directeurs de ces différentes caisses de prévoyance sociale sont au conseil de surveillance. Ils pourront donner leur mot et exprimer leurs inquiétudes. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Les membres du Comité international du Mémorial Thomas Sankara ont tenu une rencontre ce jeudi 5 octobre 2023 à Ouagadougou, au pied du mémorial pour mettre en place le programme des activités du 15 octobre à venir. Une décision qui intervient au lendemain de la décision du gouvernement burkinabè d'élever Thomas Sankara au rang de Héros de la Nation.
Ce sont des membres du Comité international du Mémorial Thomas Sankara satisfaits du communiqué désignant le capitaine Thomas Sankara au rang de Héros de la Nation que nous avons trouvé dans l'après-midi de ce jeudi 5 octobre 2023. Ils se préparaient à tenir une rencontre pour mettre en place le programme des activités du 15 octobre prochain, date marquant l'assassinat du « père de la révolution burkinabè ». Les membres du comité, représenté dans le monde entier, ont répondu présent à cette rencontre pour le bon déroulement des activités.
L'un d'eux a détaillé l'objectif de cette rencontre. « Nous avons tenu à faire cette rencontre pour les préparatifs de la commémoration du 15 octobre prochain, dans dix jours. Un évènement pareil implique la sécurité, le protocole, les acteurs de l'environnement, le Comité international du Mémorial Thomas Sankara, des ministères, des structures spécifiques qui sont pris en compte dans cette manifestation », explique-t-il.
Jean Hubert Bazié, puisque c'est de lui qu'il s'agit, fervent militant de la Révolution démocratique populaire et ancien compagnon du père de la révolution burkinabè poursuit : « nous ressentons une joie profonde et explosive à l'annonce de la nouvelle. C'est une nomination beaucoup attendue, même s'il y a eu des refus catégoriques auparavant. Nous sommes satisfaits de la décision du capitaine Ibrahim Traoré d'avoir permis la reconnaissance, à travers la loi, du Héros de la Nation. C'est une véritable consolation, nos attentes n'ont pas été vaines. Nous remercions le peuple burkinabé d'avoir exprimé sa fidélité à la mémoire du défunt président Thomas Sankara ».
Pour M. Bazié, cette nomination est plus qu'une justice, c'est une logique qui était incontournable et cela ne fait pas de doutes quand on voit les valeurs que le capitaine Thomas Sankara incarnait. « Il s'est battu pour le Burkina, pour les opprimés du monde, pour un changement qualitatif sur le plan social et sur le plan politique. Il a renoncé à beaucoup de choses. Cette nomination est une reconnaissance, dans tous les sens du terme, même si l'on dit que nul n'est prophète dans son pays. Cette désignation est une justice, en reconnaissant son immense sacrifice qui est allé jusqu'à la mort. Il est resté fidèle à ses idées pour sa nation », conclut-il.
Salimatou Tianabou (Stagiaire)
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Le conseil des ministres du mercredi 4 octobre 2023 a adopté un projet de décret portant reconnaissance de la qualité de « Héros de la Nation » au père de la révolution de 1983, feu capitaine Isidore Thomas Noël Sankara. Qui peut être héros de la national ? Que disent les textes ? Voici ce qu'il faut retenir.
L'annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo. Le conseil a adopté un projet de décret portant reconnaissance de la qualité de héros de la nation à Feu capitaine Isidore Noël Thomas Sankara pour avoir marqué l'histoire et la marche du Burkina Faso. « Cette reconnaissance fait suite à l'adoption en juin 2022 de la loi portant statut de héros de la nation et du décret portant création de la Commission nationale d'analyse et de suivi des dossiers de héros, de martyrs et d'invalides de la nation », a expliqué le porte-parole du gouvernement.
Il a précisé que le comité technique a estimé que le dossier remplissait tous les critères. « La consécration du statut de héros de la nation à feu capitaine Isidore Thomas Noël Sankara, au-delà de la revitalisation de la mémoire des grands hommes que le Burkina Faso a connu, dans sa marche victorieuse vers le progrès, vise à pérenniser les valeurs cardinales qui fondent la République », a-t-il déclaré.
Cette reconnaissance est en application des dispositions de la loi n°0052022/ALT du 17 juin 2022 portant statut de héros de la nation. Selon l'article 2 de ce statut, un héros national est « toute personne physique qui se distingue par sa bravoure exceptionnelle pour la défense d'une cause nationale, ses prouesses exceptionnelles et honorables pour la nation, sa contribution à faire avancer une cause de la nation ou son rayonnement international ».
Connu également sous l'appellation « héros national », leur bravoure exceptionnelle, c'est « tout engagement hors du commun de toute personne en vue d'apporter une solution à une cause nationale couronnée par un succès éclatant ».
Quant à la cause d'intérêt national, le statut dit qu'elle renvoie à l'intérêt commun de la nation par opposition à l'intérêt personnel.
Les avantages
Selon la loi, le héros de la nation bénéficie d'une prise en charge de ses enfants mineurs en qualité de pupilles de la nation et du droit à la protection de sa mémoire.
Le héros de la nation bénéficie des privilèges suivants : consécration d'une journée d'hommage ; réalisation de monument ; construction de tombeau et mausolée ; baptême de rues, avenues, places ou édifices publics en son nom ; décoration.
Il faut noter que l'initiative aux fins de reconnaissance de la qualité de héros de la nation appartient au président du Faso, au Premier ministre et au président de l'Assemblée nationale.
Cryspin Laoundiki
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L'Association burkinabè des bureaux agréés de change manuel (ABBAC) a entamé ce jeudi 5 octobre 2023 un atelier de formation de 48 heures sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette formation s'adresse aux bureaux agréés de change manuel.
Le rôle des bureaux agréés de change manuel est déterminant dans la Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Consciente des effets néfastes du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, l'Association burkinabè des bureaux agréés de change manuel (ABBAC) organise un atelier de formation à leur intention.
Cette session s'étale sur deux jours (les 5 et 6 octobre 2023). Il s'agit de la toute première activité de cette jeune association. La cérémonie d'ouverture a été marquée par la présence du président de ladite association, Djibril Gueye. « Nous avions une formation financée par la Banque mondiale au mois d'avril 2023, Vakoum Gohoré Sylverem, consultant à la Banque mondiale qui est le formateur actuel, nous a fait une visioconférence. Cette visioconférence nous a beaucoup plu et on s'est dit qu'il faut approfondir la réflexion. C'est pourquoi, nous l'avons invité à venir dispenser une formation de deux jours sur ce thème délicat. Aujourd'hui, le terrorisme existe parce qu'il a un bras financier », a-t-il indiqué.
Sont considérés comme actes de blanchiment, la connaissance ou l'intention en tant qu'éléments des activités ci-après : conversion, transferts de biens d'origine illicites, dissimulation, déguisement de la nature, de l'origine des biens illicites, acquisition, détention, utilisation des biens illicites. Le Burkina Faso est sur la liste grise. « Nous sommes dans une situation d'alerte grave. Parce que le Burkina Faso est considéré comme l'un des pays où il y a beaucoup de blanchiment d'argent », informe M. Gueye.
En effet, depuis février 2021, lorsque le Burkina Faso s'est engagé politiquement à un haut niveau à travailler avec le Groupe d'action financière (GAFI), le pays est continuellement surveillé quant à l'application des règles entrant dans le cadre de cette lutte. La présente session de formation est articulée autour de huit modules avec des études de cas pratiques. Il s'agit, entre autres, du cadre juridique et institutionnel de la LBC/FT, de la vulnérabilité du change manuel au blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, de la présentation de la loi relative à la LBC/FT ; de la déclaration d'opérations suspectes ; du dispositif de conformité LBC/FT pour les bureaux de change ; de la procédure de gestion LBC/FT et indicateurs d'alerte.
Il est attendu à l'issue des travaux, l'élaboration d'un guide de conformité. Les travaux devront aboutir également à l'élaboration de trois guides de procédures et d'une fiche synoptique.
Pour rappel, l'ABBCA a été officiellement reconnue le 6 juillet 2023. Elle regroupe tous les responsables de bureaux de change manuel de devises. L'adhésion est libre et volontaire.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Le comité d'organisation des Rencontres cinématographiques de Sya (RECIS) a animé, le jeudi 5 octobre 2023 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse sur la deuxième édition des RECIS. Cette deuxième édition prévue se tenir du 8 au 12 novembre 2023 à Bobo-Dioulasso est placée sous le thème "Cinéma et construction d'une mémoire et d'une identité".
Ce festival a pour but de faire la promotion du cinéma burkinabè, de la diaspora africaine, des afro-descendants et des pays du Sahel. Il est le produit de l'association éponyme (Rencontres cinématographiques de Sya), dont le président est Kibidoué Éric Bayala, cinéaste et natif de la ville.
Le choix du thème de la deuxième édition part du constat selon lequel les institutions cinématographiques, les télévisions privées et publics, les maisons de production, les structures de diffusion de films, les musées rencontrent des difficultés dans la conservation qualitative des films qui font partie de la mémoire collective. En effet, les conditions de stockage de films et produits de l'audio-visuel restent les principales causes de leur disparition, selon lui. Par exemple, explique-t-il, de nombreux chefs-d'œuvre de grands réalisateurs ont disparu car les copies réalisées ont subi soit une dégradation soit une dénaturation.
Il fait aussi observer que le cinéma participe à la mémoire collective et des identités culturelles. En effet, grâce au cinéma, dit-il, la construction identitaire par les images permet aux cinéphiles et spectateurs de s'identifier aux histoires racontées, aux personnages et à la vision des cinéastes car le cinéma porte très souvent les imaginaires et les espoirs des peuples.
Le comité envisage de ce fait la création d'un musée au vu des manques de politiques et stratégies de conservation des films et des produits visuels. Le symposium, le master class et les ateliers permettront en ce sens de saisir les problèmes liés à la création d'une mémoire et d'une identité à travers des communications, des débats, des projections et des images du cinéma et de l'audio-visuel.
Les RECIS, cadre de brassage…
Aussi, au menu des activités de cette deuxième édition, il y aura la projection de films en compétition, la projection de films historiques ou classiques, des projections en plein air dans la ville de Bobo-Dioulasso, des formations dans le cadre des RECIS-Académie, des rencontres d'échanges avec la presse nationale et internationale…
Pour ce qui concerne la projection des films en compétition, une soixantaine de films représenteront huit pays qui sont : le Mali, le Sénégal, la Côte-d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Congo Brazzaville, le Cameroun et le Burkina. D'autres films proviennent de la diaspora africaine d'Europe, surtout de la France, d'Amérique et des Caraïbes. Il y a également une demi-dizaine de clips vidéos.
Nouhoun Thanou, président du comité d'organisation, a invité le public à prendre part à ces activités avec un accès gratuit aux salles pour les projections des films et les ateliers.
La première édition s'était tenue en décembre 2022 sous le thème « La production cinématographique dans un contexte d'insécurité ». Nouhoun Thanou note la satisfaction du comité pour cette première édition qui a pu se tenir malgré, l'insécurité, les problèmes financiers…
Les meilleurs films recevront des trophées dénommés "Silures d'or" dans les différentes catégories lors de la deuxième édition.
Haoua Touré
Lefaso.net
Vidéo : RTB
Le ministère en charge de la solidarité et de l'action sociale a formé durant trois jours des communicants et des points focaux du ministère venus des directions régionales des treize régions du pays. La cérémonie de clôture de la formation a eu lieu ce jeudi 5 octobre 2023 à Ouagadougou, en présence du directeur de cabinet dudit ministère, Soumela Sakho.
Environ une trentaine de personnes ont été formées en communication numérique. Cette formation vise à mieux outiller ces communicants et points focaux pour qu'ils puissent parfaire leurs productions afin de rendre encore plus visibles les actions de communication du ministère au niveau régional.
Soumela Sakho a précisé que l'initiative est mise en œuvre sous le leadership de madame la ministre pour pouvoir davantage mieux communiquer et recadrer certaines dérives. « La communication comme on le dit est un pouvoir pour qui sait bien l'utiliser. Quand vous l'utilisez mal, elle vous nuit plus qu'elle ne vous arrange. On souhaite que ce que vous avez appris ici puisse permettre vraiment à notre ministère qui a deux piliers des cinq au niveau de la transition de bien jouer sa partition. On vous a formés pour que le ministère puisse bien assumer ces attributions dans le cadre de la transition. Nous souhaitons vraiment que ce que vous avez appris puisse servir au ministère et aux personnes vulnérables », a dit le directeur de cabinet aux bénéficiaires.
« Nous sommes dans un monde de la communication. Pour exister, il faut communiquer. Et alors il faut savoir communiquer pour ne pas communiquer n'importe comment. Nous avons bénéficié de l'accompagnement de notre ministre pour organiser une telle formation à l'endroit des participants qui sont venus des directions régionales et qui doivent travailler à faire la communication sur place pour rendre encore plus visibles les actions de communication au niveau régional. Et aussi travailler en synergie avec les autres directions régionales et bien sûr le niveau central pour qu'on ait une communication homogène et harmonieuse », a expliqué le directeur de la communication et des relations presse du ministère de la Solidarité Ousseini Ouédraogo .
Monsieur Ouédraogo dit être satisfait de la formation. Car au départ, l'organisation de la formation était une idée abstraite. Mais avec la concrétisation de l'idée, il ne peut qu'être satisfait. Par ailleurs, il espère que les bénéficiaires travailleront pour une bonne communication pour le ministère.
Le directeur de cabinet a annoncé l'octroi de 13 portables android pour les treize directions. Le directeur de communication et des relations presse trouve que c'est une agréable surprise. « L'octroi des portables est une surprise agréable parce qu'au début de la formation ils ont tous exprimé le besoin d'être accompagnés. Ils disaient qu'ils vont être formés et outillés. Mais une fois repartis, comment vont-ils faire pour couvrir les évènements et rendre visible leurs activités. Et à la clôture ils apprennent qu'ils auront des portables pour aller commencer en attendant d'avoir des appareils photos », a-t-il laissé entendre.
Le formateur Gabriel Kambou a souligné que la formation a été axée sur la communication digitale et la communication narrative. Parce que le ministère en charge de la solidarité a un niveau élevé de responsabilité dans la gestion de la crise sécuritaire. « La communication doit accompagner les efforts du ministère sur le terrain. Nous avons appris comment raconter les histoires des uns et des autres. Et comment les rendre humaines ces histoires pour aussi susciter de l'engagement du citoyen par rapport à ce qui est fait sur le terrain », a argué le formateur.
Et d'ajouter « nous avons aussi travaillé sur les techniques de l'interview. Ils auront à parler à des gens sur le terrain. Comme nous sommes dans le domaine de l'action humanitaire, il y a la manière et la douceur qu'il faut. Parce que leur travail n'est pas de rapporter des scoops de l'information mais de donner de l'espoir et de construire des hommes et des femmes en cette période de crise ».
Le bénéficiaire Oscar Dabiré dit avoir appris de nouvelles techniques de l'interview, de la narration, du compte rendu et de comment utiliser les réseaux sociaux. « Nous avons vu les outils de l'écriture web. J'ai découvert que dans l'écriture web, le plus important c'est le contenu. J'étais parfois déçu de ce que je découvrais dans les journaux en ligne. Je trouvais que les articles étaient très courts. Cette formation m'a permis de comprendre pourquoi c'est comme cela. Je pense que désormais je saurai comment me conduire pour le service. Et comment préparer les articles et les publier », a révélé le bénéficiaire.
Rama Diallo
Lefaso.net
Un fichier PDF attribué à la Primature du Burkina Faso faisant état des bourses d'études pour l'année académique 2023-2024 par « le gouvernement fédéral Canada » devient viral sur les réseaux sociaux. Il n'en est rien, dément le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.
C'est un fichier PDF de sept pages. Il comporte l'armoirie du Burkina Faso et toutes les initiales d'un courrier officiel. Plusieurs indices peuvent tromper la vigilance.
Sur la première page du fichier, il s'agit d'un supposé « Communiqué ». Il est écrit : « Le gouvernement du Burkina Faso informe le corps estudiantin burkinabé que le gouvernement fédéral du Canada offre des bourses d'études pour l'année académique 2023-2024, tous cycles confondus.
Les informations complémentaires sur la procédure d'admission, les critères d'admissibilité, le calendrier d'admission, le formulaire de candidature ainsi que les détails des bourses sont disponibles dans la notice explicative.
Il est important de noter que les candidatures doivent être soumises uniquement en ligne par courrier électronique, en téléchargeant les documents nécessaires au format scanné, ainsi que le dossier de candidature rempli et signé ».
A la fin de ce communiqué, il y a le nom du ministre Jean Emmanuel Ouédraogo, ainsi que sa fonction de Porte-parole du gouvernement et sa signature.
Sur le document, il est indiqué « Ouagadougou, le 17 juillet 2023 ».
Les six autres pages du fichier donnent des directives comme la première page, qui parle de la « notice explicative ».
Ce document est partagé sur les réseaux sociaux, surtout les applications de messagerie telles WhatsApp et Telegram. Le compte officiel X (ex Twitter) du Service d'information du gouvernement (SIG) a également relayé cette « offre ».
Le compte Facebook du ministère en charge de la communication a tenu à attirer l'attention des internautes. « Attention #Fakenews », peut-on y lire avec des captures d'écran des différentes pages du fichier incriminé.
Dans ce contexte de la rentrée académique, il faudra redoubler de vigilance pour les offres de formations. La cybercriminalité sévit de plus en plus au Burkina Faso.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Débutée le 2 octobre 2023, la première session de la commission mixte de coopération entre le Burkina Faso et la république islamique d'Iran s'est achevée ce 5 octobre. Elle avait pour but de dynamiser les relations de coopération entre les deux États.
Elle a abouti à la signature de huit accords de partenariat, paraphés par la ministre des affaires étrangères de la coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Olivia Rouamba, et le ministre des coopératives, du travail et du bien-être social d'Iran, Sayet Solat Mortazavi.
Les accords de partenariat concernent les domaines de la protection de l'environnement, des mines et de l'énergie, de l'urbanisme et de la construction, du travail et de la protection sociale, de l'enseignement supérieur, de l'industrie pharmaceutique, de la formation professionnelle, de l'enseignement et formation technique et professionnelle. Des experts iraniens fouleront bientôt le sol burkinabè, pour débuter l'opérationnalisation des accords signés.
Les domaines de la défense et de la sécurité, qui n'ont pas été occultés durant les travaux, seront analysés dans un cadre plus précis avec des experts du domaine pour une opérationalisation prochaine, a laissé entendre la cheffe de la diplomatie burkinabè Olivia Rouamba.
La prochaine session de la commission mixte de coopération entre le Burkina Faso et la république islamique d'Iran, est prévue pour 2025 en Iran.
Lefaso.net
Au Tchad, un mandat d'arrêt international est lancé contre l'opposant Succès Masra, le président du parti « Les Transformateurs ». C'est un document de dix pages en date du 8 juin 2023 et signé par le procureur général, Mahamat Elhadj Abba Nana, qui a été rendu public ce jeudi 5 octobre 2023.
Succès Masra est en exil suite aux événements du 20 octobre 2022, une manifestation interdite qui a enregistré plusieurs morts. Le leader des Transformateurs est poursuivi pour tentatives d'atteinte à l'ordre constitutionnel, atteinte à l'autorité de l'Etat, incitation à la haine et à un soulèvement insurrectionnel, atteinte à l'intégrité du territoire national, atteinte contre les institutions de l'Etat.
Le mandat d'arrêt en question fait trois pages. Les sept autres sont des pièces jointes servant d'annexe. Dans la demande de « saisine de la police Interpol pour exécution d'un mandat international » du 31 mai 2023, il est reproché à l'opposant d'avoir demandé au peuple tchadien de s'armer contre l'autorité de l'Etat en employant fréquemment les termes suivants « Aux armes citoyens ! ». Il s'agit d'une vidéo sur la page Facebook de Succès Masra.
Sur un autre document, on voit deux captures d'écran du leader des Transformateurs. Le document précise : « Photographies du direct-vidéo de Monsieur Succès Masra intitulé « Parce que l'appel à la paix du faible est inaudible, devenez des boucliers volontaires de défense de l'intégrité et de la dignité ».
Ce mandat d'arrêt international est rendu public à treize jours du retour au bercail de l'opposant. En effet, Succès Masra a annoncé son retour au Tchad le 18 octobre 2023. Un appel de mobilisation de fonds est lancé à cet effet par le parti politique afin que les partisans contribuent pour le retour de leur camarade.
Lire aussi : Succès Masra, leader politique tchadien : « Plus jamais, les impossibilités ne feront partie de notre vocabulaire »
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), dans un message sur X (ex Twitter) ce jeudi 5 octobre 2023, informe les Nigériens que le retrait des troupes militaires françaises va débuter cette semaine.
Selon le CNSP, « les 400 soldats français basés à Ouallam seront les premiers à plier bagages. La base aérienne de Niamey où sont stationnés la majorité des militaires français sera ensuite démantelée d'ici la fin de l'année ».
Les autorités appellent « les Nigériens à la vigilance pendant cette période de transition » et de rester « particulièrement attentifs afin que ce retrait se fasse en bon ordre et en toute sécurité ».
Dans un communiqué, l'état-major de l'armée française a aussi annoncé ce jeudi 5 octobre qu'il va « lancer l'opération de désengagement dans la semaine, en bon ordre, en sécurité et en coordination avec les Nigériens ».
Il faut rappeler que le président français Emmanuel Macron avait annoncé le 24 septembre 2023 la fin de la coopération militaire avec le Niger et le départ progressif des 1.400 militaires français présents dans le pays « d'ici la fin de l'année ».
Lefaso.net
Au lendemain de la décision du gouvernement burkinabè d'élever Thomas Sankara au rang de Héros de la Nation, le comité international du Mémorial Thomas Sankara traduit toute sa satisfaction. "C'est un acte historique qui participe à la réhabilitation de la mémoire de cet illustre devancier", indique le communiqué en date du 5 octobre 2023.
Communiqué de presse du Comité International du Mémorial Thomas Sankara
Enfin l'idéal du président THOMAS SANKARA consacré comme Patrimoine national.
Le Comité International du Mémorial Thomas SANKARA (CIMTS) a appris avec une grande satisfaction la décision du Gouvernement du Burkina Faso, d'élever le Président Isidore Noel Thomas SANKARA, au rang de Héros de la Nation, le reconnaissant ainsi comme une source d'inspiration intarissable pour tous, particulièrement pour la jeunesse et singulièrement pour tout leader politique et toute personne désireuse de servir son peuple et l'Humanité.
Cette décision prise par le Gouvernement en sa séance du Conseil des Ministres du mercredi 4 octobre 2023, est un acte historique qui participe à la réhabilitation de la mémoire de cet illustre devancier, ainsi que de la victoire des luttes d'une Jeunesse africaine qui s'identifie de plus en plus à l'idéal du Président Thomas SANKARA.
Désormais, la mémoire du président Thomas SANKARA appartient au patrimoine national, voire Africain, toute chose qui bonifiera et amplifiera la diffusion des idéaux de la révolution Démocratique et Populaire.
Nous remercions et félicitons le Gouvernement de la Transition, à travers Leurs Excellences le Président Ibrahim TRAORE et le Premier Ministre Apollinaire Joachimson KYELEM de Tambèla, pour avoir posé cet acte politique, de vérité et de dignité, qui place le Président THOMAS SANKARA, définitivement dans la conscience collective de notre Jeunesse.
En effet, l'article 2 de la Loi N°005-2022/ALT portant statut de Héros de la Nation présente le Héros de la Nation comme « toute personne physique qui se distingue par sa bravoure exceptionnelle pour la défense d'une cause nationale, ses prouesses exceptionnelles et honorables pour la Nation, sa contribution à faire avancer une cause de la Nation ou son rayonnement international ».
Ce même article définit la bravoure exceptionnelle comme « tout engagement hors du commun de toute personne en vue d'apporter une solution à une cause nationale couronnée par un succès éclatant », et entend par cause d'intérêt national, l'action du Héros de la Nation qui renvoie à l'intérêt commun de la Nation par opposition à l'intérêt personnel.
De par cette loi, et cet acte important du Gouvernement, le statut de Héros de la Nation confère désormais au Président Thomas SANKARA, des droits et privilèges relatifs, notamment, à la protection de sa mémoire, à la consécration d'une journée d'hommage, la réalisation de monument, la construction de tombeau et mausolée, le baptême de rues, avenues, places ou édifices publics en son nom, et des décorations.
Cette consécration est aussi le fruit de l'engagement de plusieurs acteurs qui n'ont eu de cesse d'œuvrer à ce que soit officiellement reconnu l'héroïsme de ce Fils d'Afrique et citoyen du Monde qui était déjà Héros dans le cœur des peuples.
Dieu bénisse le Burkina Faso !
La Patrie ou la mort, nous vaincrons.
Pour le CIMTS
Le Vice-Président chargé de l'intérim.
CLM (er) Daouda TRAORE
L'ONG Tree Aid a organisé une caravane de presse dans des grandes alimentations de la ville de Ouagadougou à savoir Leina's market, Grenier du Paysan, Alimentation Nouvelle Génération, Alimentation sougr-nooma, la Boutique De Chez Nous. Cette caravane a eu lieu le mercredi 4 octobre 2002. L'objectif global de l'activité est d'accroître la visibilité et la consommation des produits forestiers non ligneux du Programme de valorisation des produits forestiers non ligneux phase 3 (PFNL3) exposés dans les alimentations de la ville de Ouagadougou.
Pour le coordonnateur du Programme d'appui à valorisation des produits forestiers non ligneux, phase 3 (PFNL3), Moussa Ouédraogo, Tree Aid travaille à déverrouiller le potentiel de l'arbre, pour permettre aux communautés de bénéficier des avantages des ressources naturelles.
« Tree Aid est une ONG britannique créée en 1987. Son bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest est basé à Ouagadougou, au Burkina Faso depuis 1997. Il couvre le Burkina Faso, le Ghana, le Mali, le Niger et le Sénégal. Tree Aid dispose également d'un bureau à Addis Abeba, en Ethiopie. Depuis sa création, Tree Aid travaille à déverrouiller le potentiel de l'arbre pour permettre aux communautés de bénéficier des avantages des ressources naturelles. Tree Aid intervient ainsi dans l'agroforesterie et la gestion des ressources naturelles, la gouvernance forestière locale. L'ONG intervient également dans le développement d'entreprises et le commerce, la sécurité alimentaire et nutritionnelle », a indiqué Moussa Ouédraogo coordonnateur du Programme de valorisation des produits forestiers non ligneux phase 3.
Depuis 2021, a continué Moussa Ouédraogo, coordonnateur du PFNL3 en disant, l'ONG Tree Aid a entamé la mise en œuvre de la troisième phase du Programme de valorisation des produits forestiers non ligneux (PFNL3).
C'est un projet qui, selon lui, promeut véritablement la promotion et la commercialisation des produits à base de PFNL.
« C'est ainsi que dans la ville de Ouagadougou, des produits sont commercialisés dans des alimentations au profit des consommateurs. Cette initiative se fonde sur une demande de plus en plus forte des consommateurs de la ville, en produits à base de PFNL. Elle est donc une opportunité pour eux d'y avoir accès ».
En termes de nutrition et d'alimentation, les produits forestiers non ligneux améliorent la santé des populations. « A titre illustratif, 100 g du fruit d'Adansonia digitata (baobab), contient 360 mg de vitamine C alors que l'orange n'en contient que 57 mg. La teneur du fruit de Ziziphus jujube var. spinosa est de 1000 mg/100 g. Les produits du Moringa oleifera, en termes de protéines, sont deux fois plus riches par rapport au yaourt, quatre fois plus riches en calcium que le lait, autant de vitamine C que l'orange. Nous souhaitons que le consommons burkinabè soit une réalité », a laissé entendre Moussa Ouédraogo, coordonnateur du Programme d'appui à la valorisation des produits forestiers non ligneux phase 3.
Le Programme d'appui à la valorisation des produits forestiers non ligneux phase 3 est financé par la coopération suisse et la coopération néerlandaise avec une enveloppe de 5 milliards 700 millions de francs CFA. Les zones d'intervention, selon Moussa Ouédraogo, sont la région du Nord, du Centre-nord, du Centre-ouest, du Sud-ouest et une extension dans la région du Sahel pour prendre en compte l'approche nexus humanitaire développement.
Pour Abel Gouba, chargé de programme au niveau du bureau de la coopération suisse à Ouagadougou, il faut comprendre que les habitudes alimentaires ont beaucoup évolué.
« Je pense qu'aujourd'hui cette opportunité ou ses possibilités sont réduites du fait de l'urbanisation. Egalement le fait que la majorité des familles ne vont plus au champ pour récolter le maïs s'approvisionnent systématiquement sur le marché local. Les étagères de PFNL constituent une bonne opportunité pour faciliter l'approvisionnement en produit frais et en produits naturels. Donc nous pouvons dire qu'au niveau de la coopération suisse, les effets escomptés sont plus ou moins atteints grâce à l'accompagnement et à la bonne vision également que le partenaire technique met en œuvre pour pouvoir rapprocher le produit des consommateurs locaux et des consommateurs également urbains. Il faut dire que depuis 2009, nous accompagnons l'initiative de promotion de produits forestiers non ligneux à travers des subventions conséquentes pour contribuer à améliorer la situation alimentaire et nutritionnelle de population d'abord en milieu rural et maintenant en milieu urbain. Donc en termes financiers, nous sommes à plus de 19 milliards de francs CFA depuis ces douze ans treize années d'intervention », a expliqué Abel Gouba, chargé de programme au niveau du bureau de la coopération suisse à Ouagadougou.
A croire Marceline Zongo, une cliente, les produits forestiers non ligneux ont des valeurs nutritives et sont bénéfiques parce que de qualité.
Carine Daramkoum
Lefaso.net
Le Groupe de communication, d'édition et de développement de solutions digitales innovantes, Focus Group a procédé à la cérémonie de lancement officiel de ses nouvelles plateformes, ce jeudi 5 octobre 2023, à Ouagadougou. Quatre nouveaux services sont proposés pour le plus grand bonheur des populations.
Il s'agit de : la solution de payement en ligne, Focus Pay (solution qui permet aux startups et aux entreprises de vendre, de recevoir leur paiement en ligne et de faire des transferts). La boutique en ligne, Focus Shop (plateforme qui connecte vendeurs et acheteurs potentiels).
La solution de restauration, Focus Food (l'application qui offre un menu sur mesure dans vos restaurants préférés avec des saveurs diverses).
Enfin, le service de livraison en ligne, Focus Express (une plateforme pour vos besoins de livraison rapide à domicile, au bureau ou en tout lieu). Pour l'heure, seules les populations de Ouagadougou peuvent bénéficier de ces offres. Le groupe est en réflexion pour offrir le service à long terme, dans les autres villes du pays. Il s'est déjà installé en Côte d'Ivoire.
Cependant, il compte d'abord mieux s'implanter au Burkina Faso, avant d'offrir ses services au niveau de la lagune Ebrié. Après ces étapes, une ambition plus grande est en phase de réflexion. Celle de conquérir la sous-région.
« Simplifier la vie des utilisateurs »
Il faut rappeler que Focus Group en plus de ses quatre nouveaux nés, a deux autres services qui existaient depuis sa création à savoir : Focus Digicom (plateforme créative) qui met en relation professionnelle avec les meilleurs freelances de l'industrie créative. Il y a aussi Focus Print (plateforme d'impression) tout format et support.
« Focus Group a voulu mettre en place ces plateformes dans un seul but : celui de simplifier la vie des utilisateurs. Il y a d'abord les commerçants qui veulent vendre en ligne et aussi les clients qui veulent payer en ligne. Tous les services sont disponibles sur une seule plateforme. Ce qui fait la particularité de notre système, c'est l'écosystème que nous créons. Avec nous, on peut avoir sa boutique et la visibilité qui va avec. On paye en ligne et on est livré. Chaque partenaire qui sera sur la plateforme peut savoir à l'instant, combien on a vendu pour lui, ce qu'on lui doit et il peut faire un suivi. On offre un package aux acteurs du E-commerce. Le digital est en progression et s'impose à nous. Il représente l'avenir » a détaillé le directeur général de Focus Group, Izouma Sidibé.
Il faut noter que les partenaires du groupe de communication, d'édition et de développement de solutions digitales innovantes, Focus Group, sont : Orange money, Moov money, Coris Money et la banque UBA.
La boutique physique de Focus Group est située à la ZAD. Du matériel technologique est en vente dans ce showroom.
L'application des quatre plateformes est disponible sur App Store et Google Play. Il a été précisé que les utilisateurs peuvent être rassurés en ce qui concerne leurs données personnelles. En plus de cela, des mises à jour sont régulièrement faites pour sécuriser l'application.
SB
Lefaso.net
L'Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) a présenté les résultats sur la disponibilité générale des services d'accouchement au profit des femmes des zones non loties de la ville de Ouagadougou. L'atelier s'est tenu ce jeudi 5 octobre 2023.
Les études réalisées dans le cadre du projet "Countdown city 2" révèlent, entre autres, que la disponibilité des services maternels y est assez faible dans les zones non loties, selon Dr Kadari Cissé, médecin épidémiologiste. « On a rarement vu des centres de santé dans ces zones. On a réalisé des scores de soins centrés sur la patiente. Il s'agit de voir si les soins reçus tiennent compte de la particularité de chaque femme et, à ce niveau, il y a encore des efforts à fournir », a -t-il laissé entendre.
En termes de recommandations, à entendre Dr Kadari Cissé, il faut que le ministère de la Santé puisse améliorer la couverture en termes de structures de santé auprès de ces zones non loties et améliorer les soins centrés sur la patiente. « Nous pensons qu'il faut mettre l'approche en œuvre. Nous avons recommandé dans le cadre de cette étude de prévoir un espace pour pouvoir construire des centres de santé », a expliqué le médecin.
Selon Daniel Yerbanga, directeur régional de la santé du Centre, différents aspects de la qualité des soins ont été évalués au cours de cette étude. « Il s'agit des soins centrés sur la patiente et de la capacité opérationnelle des services de santé maternelle et néonatale. Les résultats montrent un gap important en matière de qualité des soins au détriment des femmes des zones non loties de Ouagadougou. Ce résultat interpelle les acteurs que nous sommes sur la nécessité de tenir compte des inégalités en milieu urbain dans l'offre des soins de santé. Je tiens à remercier l'IRSS et ses partenaires pour cette initiative et les rassurer que les résultats seront utilisés pour améliorer la planification de l'offre de soins de santé maternelle dans la ville de Ouagadougou », a fait savoir M. Yerbanga.
Pour le directeur de l'IRSS, Sylvain Ouédraogo, en tant que structure publique de recherche, l'IRSS se doit d'apporter des évidences scientifiques contextuelles aux problèmes sanitaires auxquels les populations font face.
« L'IRSS, faut-il le rappeler, est la structure du CNRST spécialisée sur la recherche dans le domaine biomédical, la santé publique, la pharmacie, la médecine et la pharmacopée traditionnelle. A ce titre, l'IRSS accompagne le ministère de la Santé à travers des recherches sur différentes thématiques incluant la santé maternelle et néonatale. Cette collaboration a permis d'améliorer la santé de la mère et de l'enfant aussi bien dans les villes que dans le milieu rural. Cependant, force est de constater que d'importantes inégalités persistent en matière d'accès aux soins de santé maternelle et néonatale surtout dans les villes », a expliqué Sylvain Ouédraogo. Afin de comprendre ces inégalités, a continué le directeur de l'IRSS, son institution a mis en œuvre, en collaboration avec le Centre africain pour la recherche sur la population et la santé et l'université John Hopkins, un projet de recherche dénommée "Countdown to 2030 city health phase II".
« Ce projet avait pour but d'évaluer la disponibilité, l'accessibilité et la qualité des soins de santé maternelle et néonatale reçus par les femmes résidant dans les zones non loties de la ville de Ouagadougou. En juin 2023, les résultats préliminaires ont été présentés à Dakar, lors de la réunion annuelle de l'initiative Countdown to 2030. Le présent atelier vise donc à partager les résultats finaux avec les acteurs au niveau national », a confié Sylvain Ouédraogo, directeur de l'IRSS.
Carine Daramkoum
Lefaso.net
L'Agence belge de développement (Enabel) a tenu, dans la matinée de ce jeudi 5 octobre 2023 à Ouagadougou, un atelier d'information au profit des acteurs du monde du digital au Burkina Faso. Ce, dans le cadre du lancement officiel de ce nouveau projet dénommé « Le digital au service de l'autonomisation des femmes (D4GW). L'ouverture de cet atelier d'information s'est tenue au cours d'une sobre cérémonie présidée par le manager du projet, Judith Somda.
Ce projet digital dénommé « le digital au service de l'autonomisation des femmes » en abrégé D4G, est mis en œuvre dans trois pays, à savoir le Burkina Faso, l'Ouganda et la Belgique. Un projet initié au profit des femmes et des jeunes filles pour un budget de plus de deux millions d'euros pour les trois pays.
Au niveau du Burkina Faso, le projet est exécuté dans la région du Centre-est, et vise, entre autres, à réduire la fracture numérique au niveau des femmes, faciliter leur accès au numérique et promouvoir leurs droits en la matière.
En clair, cet atelier d'information sera l'occasion de partager les ambitions du projet avec les structures étatiques et non étatique afin de recueillir leurs contributions, a expliqué le manager du projet, Judith Somda, au cours de son mot de bienvenue aux participants. Car, dit-elle, ils sont au démarrage et ils veulent se rassurer que ce qu'ils ont identifié, il y a plus d'un an est encore d'actualité, ou bien s'il y a quelque chose à ajuster, il faut le faire pour la bonne marche du projet.
Elle a par ailleurs indiqué que c'est un projet de deux ans, et comme axes d'intervention, il y a le renforcement des capacités des femmes en matière de digital afin de réduire la fracture numérique, dont elles sont victimes. En plus de cet axe, c'est aussi de permettre aux femmes et aux filles d'avoir accès aux outils numériques pour renforcer leurs activités économiques, parce qu'il est également question de leur autonomisation.
L'autre axe aussi important que les autres, c'est en outre de travailler à leur accès aux droits digitaux et renforcer la communication auprès des populations pour que ces droits soient une réalité et que les gens puissent en disposer.
En somme, ce nouveau projet digital est ouvert à toutes les femmes et jeunes filles de la région, et en fonction des activités qui seront mises en place des critères de candidature seront définies, a précisé le manager du projet.
Yvette Zongo
Lefaso.net
Du 5 au 7 octobre 2023, a lieu dans les locaux de Goethe institut la première édition de l'exposition-vente « Dewtere ». Il s'agit d'une initiative de l'association des écrivaines burkinabè Mots d'Elles en partenariat avec l'institut Goethe. L'événement est à sa première édition. La cérémonie de lancement a eu lieu ce jeudi 5 octobre 2023 à Ouagadougou. Elle a été présidée par le ministre en charge de la culture Jean Emmanuel Ouédraogo.
Le thème de cette première édition est « l'importance de la lecture pour l'apprentissage ». L'objectif poursuivi par l'organisation de cette exposition-vente est de promouvoir les œuvres et auteurs burkinabè. Et de mener la réflexion autour de questions essentielles comme la culture du goût de la lecture et l'apport dans la construction de l'individu et de la société.
A l'orée de la rentrée scolaire, ce cadre offre l'opportunité aux parents d'élèves d'acheter des œuvres et autres manuels qui serviront d'appui à l'apprentissage scolaire de leurs enfants.
« Si nous avons pu tenir ce pari cette année, c'est bien parce que nous avons reçu des appuis conséquents. À cet égard, je voudrais exprimer ici devant témoins toute notre gratitude à notre ministre ici présent pour tout l'appui matériel et financier que le ministère de la Culture a bien voulu nous accorder. Grâce à cet important appui, nous pourrons notamment convoyer régulièrement les scolaires sur le site de notre exposition, garantissant ainsi la présence de ceux mêmes pour lesquels nous l'organisons prioritairement », a laissé entendre la présidente de l'association Mots d'Elles Bernadette Dao.
Madame Dao a également remercié le parrain de la cérémonie et le directeur de l'institut Goethe pour leur accompagnement.
Pour l'écrivaine, il faut inciter les jeunes à la lecture. Car dit-elle, « lire c'est conquérir le monde ».
Le parrain de la cérémonie Boureima Sigué a félicité l'association pour son engagement. « On ne peut que se réjouir de ce genre d'initiative. La finalité de l'association, c'est de redimensionner l'homme dans toute sa culture et d'en faire un acteur de développement », a indiqué le fondateur du journal Le Pays.
Le ministre en charge de la culture, Jean Emmanuel Ouédraogo a notifié que sa présence au lancement de l'exposition-vente, est pour traduire la reconnaissance de son ministère à l'association. Qui a travers cette initiative valorise la production littéraire du Burkina Faso. Le ministre a par ailleurs
invité tous les amoureux de la lecture a passé à l'institut Goethe pour visiter les stands.
Etudiante en pharmacie, Aïda Zougmoré a appris le lancement de l'exposition-vente à travers Facebook. Amoureuse de la lecture, elle a tenu à se rendre à l'activité pour découvrir davantage les œuvres littéraires burkinabè mais aussi avoir de plus amples informations sur l'association Mots d'Elles.
L'association Mots d'Elles évolue dans l'informel depuis 2018 et a déjà pris part activement à des événements littéraires comme la biennale des littératures d'Afrique noire de Bobo en 2020. Elle a édité en 2021, un recueil collectif à l'occasion de la FILO. Lancée officiellement en 2021, Mots d'Elles compte une trentaine de membres et est présidée par Bernadette Dao.
Rama Diallo
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Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a reçu en audience, ce mardi 3 octobre 2023, à Ouagadougou, une délégation de diplomates européens conduite par la Représentante spéciale de l'Union Européenne pour le Sahel, Emmanuela C. Del Re. Cette rencontre a permis de passer en revue les différents domaines de coopération entre l'Union européenne et le Burkina Faso.
Lors des échanges, le Chef du Gouvernement a rappelé "la coopération harmonieuse" que le Burkina Faso entretient avec l'Union européenne.
« Nous avons toujours eu de bonnes relations avec l'Union européenne, contrairement à la France. Nous n'avions pas de bonnes relations avec la France parce que nous avons été colonisés par elle et qu'elle nous considère toujours comme sa colonie. Elle pense qu'elle doit toujours agir comme si nous étions encore ses colonies. Nous refusons cela. C'est à nous maintenant de définir notre vision. La France souhaite constamment nous maintenir sous sa domination et comme nous refusons cela, le Gouvernement français n'hésite pas à utiliser les institutions internationales pour entraver tous les projets en faveur du Burkina Faso. Si elle ne change pas, nos relations vont se détériorer, car nous sommes ici pour garantir notre pleine souveraineté et construire notre pays », a-t-il souligné.
Le Premier ministre s'est ensuite interrogé sur la nécessité de se précipiter pour organiser des élections :"nous en sommes à notre troisième Transition, depuis 2015. La question que nous nous posons est la suivante : comment instaurer la stabilité des institutions du Burkina Faso ? Faut-il se précipiter pour organiser des élections folkloriques pour plaire aux autres, au risque de voir le régime élu victime d'un coup d'État ? Ou devons-nous prendre le temps de poser les bases d'une société solide avant de tenir des élections ? C'est la question à laquelle nous sommes confrontés ».
Pour le Premier ministre, « il ne peut pas y avoir d'élection s'il n'y a pas de sécurité du territoire. » Il poursuit que " les populations doivent être libres de circuler, d'aller et venir, et les candidats aux élections doivent pouvoir faire campagne dans tout le pays. Nous devons réinstaller les électeurs et faire des listes électorales crédibles qui incluent tous les électeurs ».
Il a également expliqué la nécessité pour le Burkina Faso de se doter d'une nouvelle Constitution.
À entendre Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, c'est un impératif pour la refondation de la société burkinabè.
« Nous avons constaté que notre société est fragile. Nous avons donc besoin d'une organisation solide enracinée dans les structures de la société pour que les institutions soient fiables. C'est pourquoi nous voulons refonder notre Constitution. Très peu de gens se reconnaissent dans la Constitution actuelle, car elle est une copie conforme de la Constitution française, alors que nous ne sommes pas Français. Nous avons donc besoin d'une Constitution qui reflète notre histoire, notre culture et nos aspirations. Nous devons jeter les bases de l'écriture de cette Constitution qui définira de nouvelles institutions qui pourraient être différentes de celles qui existent actuellement », a expliqué le Premier ministre.
La Représentante spéciale de l'Union Européenne pour le Sahel, Emmanuela C. Del Re, a exprimé, à sa sortie d'audience, le souhait que le Burkina Faso et l'Union européenne travaillent, de concert, sur des questions prioritaires.
« Il est important que l'Union européenne et le Burkina Faso collaborent pour résoudre des problèmes d'intérêt commun tels que la sécurité, la coopération au développement et surtout l'aide humanitaire », a-t-elle indiqué.
DCRP/Primature
La communauté Sant'Egidio a présenté ce jeudi 5 octobre 2023, l'ouvrage “Naître ne suffit pas- état civil et enfants invisibles en Afrique”. C'est un livre qui raconte l'histoire de nombreux enfants, mais aussi de jeunes et adultes, qui se retrouvent sans identité ni citoyenneté pour faire face à la vie.
Les enfants invisibles sont des enfants privés de leurs droits fondamentaux, à savoir celui d'avoir une identité reconnue, tel qu'inscrit dans la convention des droits de l'enfant. L'ouvrage “Naître ne suffit pas- état civil et enfants invisibles en Afrique”, parle de ces invisibles qui vivent sans exister officiellement.
L'ouvrage illustre la vie de certains enfants qui se voient refuser le droit d'avoir une identité à travers un acte de naissance. « C'est un ouvrage qui relate l'expérience de la communauté Sant'Egidio en matière d'état civil. Il s'adresse au citoyen lambda car il souhaite être lu par tous », a indiqué Colette Guebré, responsable du programme BRAVO au Burkina Faso.
Selon, le directeur général de la modernisation de l'état civil, Justin Omer Balima, l'enregistrement de l'état civil subit un certain nombre d'obstacles et ce livre est à saluer car il participe à mettre ces personnes invisibles en lumière.
Le livre est rédigé dans le cadre du programme Birth registration for all versus oblivion (BRAVO), qui promeut l'enregistrement de tous, surtout les enfants à la naissance. Il s'agit de participer à sensibiliser pour l'enregistrement des enfants à l'état civil. « C'est un engagement né dans la rue avec les enfants que nous avons rencontré qui sont en difficulté à cause du manque d'enregistrement d'état civil. Nous avons eu la possibilité de développer le programme en Afrique à partir du Burkina Faso », a expliqué Francesco Di Domenicantonio, membre du staff international du programme BRAVO.
Le livre de 202 pages a été coordonné par Adriana Gulotta et préfacé par Andréa Riccardi et est accessible au prix de 5 000 FCFA.
Le programme BRAVO travaille depuis 2009 au Burkina Faso à promouvoir l'enregistrement de toutes les personnes, en particulier les enfants à la naissance ou au cours de leurs premiers moments de vie. Il est présent dans quatre pays d'Afrique.
Farida Thiombiano
Lefaso.net