Pour exiger du gouvernement l'annulation de l'application de l'IUTS sur les primes et indemnités des agents du public, les organisations syndicales ont inscrit plusieurs activités dans leur agenda. Deux marches-meetings nationales (7 et 17 mars 2020) et une grève générale du 16 au 20 mars 2020.
Seulement, la marche-meeting du 7 mars tombe mal dans le calendrier du Ministère de la femme qui a une série d'activités entrant dans la commémoration du 8 Mars dont une rencontre du chef de l'Etat avec les femmes des coordinations communales, provinciales et régionales des organisations féminines du Burkina Faso à la même date.
Pour donc se donner plus de chance de tenir son activité, Laurence Ilboudo/Marshall, Ministre de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l'action humanitaire, a initié une correspondance à l'endroit de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) pour lui demander de surseoir à sa marche.
C'était une rumeur qui circulait sur les réseaux. Face à la presse, ce mardi, 3 mars 2020, Bassolma Bazié, patron de la CGT-B, a confirmé la nouvelle. « Oui la CGT-B a reçu une correspondance de la Ministre de la femme », a-t-il lancé en réponse à la question d'un journaliste avant de se laisser aller à des commentaires. « Mais la correspondance nous permet de savoir que c'est juste, lorsque nous disons que ceux qui dirigent le pays ne connaissent pas la compartimentation même des acteurs avec lesquels ils dialoguent. Ce n'est pas une lutte de la CGT-B parce que ceux qui sont autour de la table ici ne sont pas tous de la CGT-B », a ajouté Bassolma Bazié.
Pour le principal orateur, l'auteure ne connait pas le contexte de création du 8 Mars sinon elle n'aurait pas agi ainsi. « Le deuxième aspect qui nous convainc que le gouvernement doit s'instruire d'avantage, la correspondance atteste que les gens ne connaissent ni l'origine, ni le contenu du 8 mars. Quelqu'un qui connait l'origine et le contenu du 8 mars ne va pas envoyer une correspondance pour demander de surseoir à une activité syndicale parce que les femmes doivent se réunir pour rencontrer un chef d'Etat », s'est offusqué le secrétaire général de la CGT-B.
S'occuper du dossier urgent de son ministère…
Le Ministère de la femme, comme tous les autres ministères, est en proie à des revendications syndicales qui peinent à trouver des solutions. Un dossier, au regard du contexte, retient particulièrement l'attention de Bassolma Bazié. Celui des ex-employés des garderies. « En plus, la même ministre sait très bien que dans son département, il y a un dossier profond et grave qui est bloqué pendant des années. Nos braves mères qui ont servi la nation burkinabè dans les ex garderies populaires sont en train de mourir une après une sans être rétablies dans leurs droits. On aurait reçu une correspondance dans le cadre du 8 mars disant qu'elle prenait l'engagement d'exiger du gouvernement que ce dossier soit traité très rapidement que nous l'aurions applaudie », a indiqué le conférencier.
Pour conclure, Bassolma Bazié a appelé le Ministre Ilboudo à demander à son parti de surseoir aussi à son congrès prévu pour se tenir les 6 et 7 mars 2020. Ce qui, de son avis pourrait paraître plus facile que de demander aux syndicales de renoncer à la marche-meeting du 7 mars 2020 pour dénoncer l'application de l'IUTS sur les indemnités et primes des travailleurs du public.
T.B
Lefaso.net
Les membres du comité d'organisation de la 20e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC Bobo 2020) étaient en assemblée générale ce mardi, 3 mars 2020 à Bobo-Dioulasso. Au cours de cette rencontre, l'ensemble de toutes les commissions a été parcouru pour voir ce qui a été fait et constater également les insuffisances pour y apporter des solutions.
La 20e édition de la Semaine nationale de la culture aura lieu du 28 mars au 4 avril 2020 à Bobo-Dioulasso sous le thème : « Diversité culturelle, ferment de l'unité nationale ». A quelques jours de l'événement, les membres du comité d'organisation étaient en assemblée générale pour voir l'évolution des préparatifs. « Traditionnellement à la fin de chaque mois nous tenons une assemblée générale pour évoquer les différentes questions à l'ordre du jour.
Et pour ce mois de février qui vient de terminer porte sur l'évolution des préparatifs entrant dans le cadre de la 20e édition de la semaine nationale de la culture. Il est très important qu'après l'installation des membres du comité d'organisation, nous voyons quelles sont les différentes étapes qui ont été franchises, (…) », a expliqué le directeur général de la SNC, Bamassa Ouattara.
A l'en croire cette 20e édition de la SNC se veut une édition spéciale. « Nous la voulons spéciale car nous voulons que cette édition puisse rassembler tous les fils et filles du Burkina Faso », a-t-il dit.
A l'issue de cette rencontre, le directeur général de la SNC rassure que tout est presque fin prête pour accueillir les festivaliers pour cette édition. « Aujourd'hui nous pouvons dire que tout est presque fin prête pour cette édition. La diffusion des spots a commencé, les affiches sont presque disponibles. Côté hébergement, nous pensons que c'est là que nous avons le plus travaillé et nous sommes fiers de ce que nous avons déjà fait. Nous avons commencé les négociations depuis le mois de décembre dernier avec les partenaires pour trouver un cadre décent pour l'hébergement des artistes », a indiqué Bamassa Ouattara.
Il a par ailleurs affirmé avoir rencontré quelques difficultés dans l'organisation de cette édition. Il s'agit de la communication tardive autour de l'évènement. « Nous rencontrons des difficultés, mais à chaque fois nous essayons de les surmonter. Pour nous, les affiches devraient être prêtes actuellement et le site de la foire devrait être aménagé. Mais au jour d'aujourd'hui, le prestataire n'a pas encore commencé et c'est l'une des difficultés que nous rencontrons », a-t-il laissé entendre. Toutefois, il rassure que des dispositions sont prises pour la réussite de l'évènement.
Romuald Dofini
Lefaso.net
La campagne de commercialisation de la noix de cajou a été officiellement lancé, le samedi 29 février 2020 à Orodara, dans la province du Kénédougou. Placée sous l'égide du comité interprofessionnel de l'anacarde du Burkina Faso (CIAB), la cérémonie officielle de lancement a été présidée par le ministre du commerce, de l'industrie et de l'artisanat, Harouna Kaboré. Le prix planché du kilogramme de la noix de cajou bord champ a été fixé à 330 FCFA.
La campagne de commercialisation 2020 de la noix de cajou, 5e du genre, est placée sous le thème : « Développement durable de la filière anacarde au Burkina Faso : défis et perspectives de la régulation ». Ce thème, selon les acteurs de la filière de l'anacarde, est en phase avec les orientations du gouvernement d'assainir le marché national et de veiller à la qualité des produits. En effet, le gouvernement, à travers le département en charge du commerce, a entrepris des actions de structuration et d'accompagnement des filières dont celle de l'anacarde.
Troisième produit agricole d'exportation après le coton et le sésame, l'anacarde est une filière qui contribue à la réduction de la pauvreté et se présente aujourd'hui comme un produit à fort potentiel économique pour les zones productrices et pour le Burkina Faso. En 2018, les données de la Balance Commerciale du Burkina Faso montrent que l'exportation de ce produit a généré 117,11 milliards contre 99,56 milliards de francs CFA en 2017 soit un accroissement de 15 %.
« La production moyenne annuelle de noix brute de cajou dans notre pays, le Burkina, est estimée à 100.000 tonnes et mobilise près de 45 000 ménages qui exploitent une superficie de culture de plus de 255 000 hectares répartis principalement dans quatre régions à savoir, les Cascades, le Sud-Ouest, les Haut-Bassins et le Centre-Ouest », nous confie le ministre Harouna Kaboré.
Le maillon transformation des noix de cajou mobilise près de 11 000 emplois directs dont plus 92% est constituée de femmes. En ce qui concerne le maillon commercialisation, l'anacarde mobilise environ 10 000 personnes. A en croire le ministre en charge du commerce, la transformation est encore marginale, avec moins de 10% de la noix brute qui est transformée.
C'est pourquoi, dans la dynamique de développement de la filière, il a été institué depuis 2018, un prélèvement sur les exportations de la noix brute de cajou. Depuis l'instauration du prélèvement en 2018 et ce jusqu'à la date du 06 janvier 2020, le montant « des ressources collectées par les services techniques est de cinq milliards de FCFA ». Cette somme devrait permettre de mener des actions allant dans le sens de la consolidation de la filière.
Le ministre a par ailleurs indiqué que le Comité interprofessionnel de l'anacarde du Burkina (CIA-B) a été mis en place grâce à l'accompagnement de l'Etat burkinabè et de ses partenaires techniques et financiers. « Plusieurs actions ont été menées ayant abouti à ce jour à la mise en place du Conseil Burkinabè de l'anacarde (CBA) dont les organes de gestions sont opérationnels depuis le 30 octobre 2019. Le CBA est un établissement public de l'Etat à caractère économique. Il est fonctionnel et accompagne les acteurs dans la mise en œuvre de leurs activités », a-t-il laissé entendre.
Par ailleurs, le ministre Harouna Kaboré a rassuré tous les acteurs des dispositions prises pour la régulation de la filière. « En matière de régulation, je puis vous assurer que les choses vont changer cette année. Les acteurs qui pratiquent les achats bord champ et qui ne respectent pas la règlementation commerciale seront traqués et répondront de leurs actes », a-t-il souligné.
Et d'ajouter : « Une Brigade Mobile de Contrôle Economique et de la Répression des Fraudes (BMCRF) fort d'une centaine d'agents assermentés et dotée de moyens adéquats sera déployée sur tout le territoire national pour veiller au respect de la réglementation en matière économique. Des numéros verts que sont 80 00 11 84/85 pour Ouagadougou et 80 00 11 86 pour Bobo-Dioulasso, sont disponibles 24h/24 ».
Il estime cependant que la réussite de sa mission (la brigade mobile) dépendra de l'implication de tous les acteurs qui sont sur le terrain et qui sont témoins des pratiques prohibées. C'est pourquoi, il les invite à signaler tout cas suspect au numéro vert. Au regard des nombreuses opportunités qu'offre cette filière et de l'engagement de tous, le ministre en charge du commerce reste convaincu que celle-ci va pouvoir réaliser tout son potentiel.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Les 1/8è de finales de la 34ème édition de la coupe du Faso se sont joués ce mercredi, 4 mars 2020 sur les différents stades nationaux. Sur les différentes oppositions du jour, les regards étaient braqués sur les matches ASFB/USFA et AS. SONABEL/ASECK, des rencontres qui mettaient en action des équipes de la première division.
Outre, ces deux rencontres, le tenant du titre Rahimo FC se déplaçait sur le terrain de Vitesse FC et l'USO était opposée à BPS pour les confrontations entre équipes de la DI et celles de la DII.
Mais, la palme de la surprise de la soirée est venue du Sporting Club des Cascades, une formation de la DIII qui a réussi l'exploit de sortir l'AS Police, une formation de DI sur le score de 4 à 2.
Ainsi, les équipes qualifiées pour la suite de la compétition, les ¼ de finales sont les suivantes : ASFB ; RAHIMO ; KOZAF ; SPORTING CLUB DES CASCADES ; AS SONABEL ; SALITAS ASFA-Y ; USO.
Lefaso.net
Résultats des 1/8 de finales de la coupe du Faso
ASFB# USFA 0-0 (3-0 ATB)
VITESSE FC#RAHIMO 2-4
CANON DU SUD# KOZAF 0-1
AS POLICE #SPORTING CLUB DES CASCADES 2-4
AS SONABEL #ASECK 0-0 (7—6 TAB)
SALITAS# AS ECO 2-0
LEOPARDS SC #ASFA-Y 1-3
USO# BPS 0-0 (4-3 TAB)
Ténado, Tchériba, Sapouy, Saponé, Ipelcé et Ouagadougou. Le marathon de la directrice du Fonds d'investissement climatique, Mafalda Duarte, en séjour au Burkina Faso, lui a permis de toucher du doigts les résultats du Programme d'investissement forestier (PIF), qui tire à sa fin. Visite de forêts classées, de plateformes multifonctionnelles, de jardin maraicher, de site d'apiculture, de groupement de productrices et de transformatrices de lait : l'hôte venue tout droit de Washington a de la matière à « revendre » aux bailleurs de fonds pour la pérennisation des acquis sur le terrain. Nous l'avons rencontré, ce mercredi 4 mars 2020, à Ouagadougou, au terme de sa mission de trois jours.
Pouvez-vous présenter et présenter le Fonds d'investissement climatique ?
Je suis Mafalda Duarte, directrice du Fonds d'investissement climatique. Le Fonds d'investissement climatique a été créé en 2008 pour aider les pays en développement à réaliser des investissements en matière d'adaptation aux changements climatiques.
Depuis deux ans, nous travaillons avec 72 pays en développement dont plusieurs en Afrique. Nous avons plus de 300 projets et plus de 8 milliards d'investissements sur le plan mondial dans les domaines de la foresterie, de l'agriculture, de l'eau, de l'énergie et des transports. Nous sommes en train de démarrer cette année un projet dans le secteur de l'énergie ici qui sera un autre projet après le programme d'investissement forestier.
Quels sont les objectifs de votre visite ici au Burkina Faso ?
Nous travaillons avec l'équipe du gouvernement depuis 2010. Je suis venu voir les résultats de tous les efforts réalisés par le Programme d'investissement forestier. Je suis venu également parler avec les bénéficiaires et toutes les personnes engagées pour l'implémentation du programme et recueillir les témoignages des bénéficiaires. C'est très important pour nous de venir voir les résultats au Burkina Faso, car c'est le seul pays sahélien qu'on a dans le programme d'investissement forestier.
Quelle est la contribution exacte du Fonds d'investissement climatique au Programme d'investissement forestier au Burkina Faso ?
Le Fonds d'investissement climatique apporte 40 millions de dollars au Burkina Faso à travers quatre projets dans différentes zones du pays. J'ai visité une petite partie des résultats des projets. Je suis très satisfaite de ce que j'ai vu.
Et qu'avez-vous vu sur le terrain ?
J'ai vu plusieurs projets. J'étais dans des forêts classées, j'ai vu le travail fait pour contrer les incendies. J'ai rencontré des apiculteurs, les comités de gestion des forêts, les femmes au niveau des plateformes multifonctionnelles. J'ai aussi visité un très beau jardin, une coopérative de femmes spécialisées dans la transformation de lait et une famille bénéficiaire d'un bio digesteur. C'était une visite enrichissante.
Durant vos visites sur le terrain, les acteurs vous ont-ils fait part des difficultés qu'ils rencontrent ?
J'ai beaucoup échangé avec les femmes. Et elles ont soulevé la nécessité de faire des investissements additionnels. Par exemple dans le jardin que j'ai visité, les femmes ont souhaité la réalisation d'un autre forage. C'est important car le jardin a grandi et accueille plus de femmes. Il y a aussi des plateformes multifonctionnelles que demandent les femmes.
Au niveau de la coopérative de productrices de lait, l'histoire est assez intéressante. Elles produisent actuellement 140 litres de lait par semaine mais peuvent aller jusqu'à 1400 litres. Elles ont besoin d'espace de stockage et de moyens de transport pour acheminer le lait à Ouagadougou dans de meilleures conditions.
Quelle appréciation faites-vous du travail de vos collaborateurs au Burkina Faso ?
Comme je l'ai dit, j'ai visité les projets qui se mènent à l'ouest et au sud de Ouagadougou. Je crois que les équipes ont fait un très bon travail à destination des populations et des familles. Et la compréhension de la connexion entre les forêts et la subsistance de la famille était vraiment significative.
Le PIF tira à sa fin. Quels sont les perspectives au niveau du Fonds d'investissement climatique ?
C'est très important de retourner présenter ces résultats et ces témoignages aux pays qui financent les actions de lutte contre les changements climatiques. Il est important que les gens voient, comprennent l'importance des investissements faits. Il ne faut pas penser qu'aux pays qui ont des forêts tropicales, il faut aussi penser aux pays sahéliens.
A l'international, il y a un travail qui est fait pour comprendre la séquestration du carbone dans le sol. Quand on a les méthodologies techniques assez solides sur la question, on peut comprendre que des pays comme le Burkina Faso apporte un plus dans la lutte contre les changements climatiques ». Avec tout ce qu'on a pu voir, on va essayer de montrer les résultats à tous ceux qui financent la lutte contre les changements climatiques et voir si l'on peut avoir une deuxième phase ici au Burkina Faso.
Propos recueillis par Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net
Le 17 Juillet 2018, le Laboratoire Citoyennetés lançait la plateforme Civitac (www.civitac). Un outil conçu pour contribuer à renforcer les pratiques de gouvernance et de participation citoyenne. Au lieu d'être des consommatrices souvent passives des informations relayées par des médias à mille lieux de là, les collectivités territoriales devenaient ainsi productrices de l'information sur la vie de leurs communautés. Moins de 2 ans après son lancement, la plateforme enregistre plus de 40 000 visiteurs, preuve que le besoin était bien réel. Pour aller plus loin, le Laboratoire Citoyennetés a organisé un atelier de mutualisation sur l'expérience de la plateforme ce 4 mars 2020 à Ouagadougou.
Civitac est née d'un constat. Dans un monde de plus en plus connecté, la vie des collectivités territoriales est presque absente sur la toile. Alors qu'elles produisent énormément de l'information et sont souvent au-devant de l'actualité. Mais les angles de traitement de ces informations sont décidés par les médias, souvent internationaux.
Les principaux acteurs deviennent ainsi des consommateurs des produits médiatiques sur leur propre vie. Civitac a donc voulu changer cette dynamique. Conçue pour une période d'expérimentation de 3 ans, la plateforme totalise en moins de 2 ans de son lancement, plus de 40 000 visiteurs. Un chiffre en sans cesse croissant, preuve qu'il répond à un besoin. « En un an et demi après le lancement, nous sommes sur une bonne trajectoire », s'est réjoui Armand Joseph Kaboré, secrétaire permanent du Laboratoire citoyennetés.
Malgré les acquis déjà engrangés, les initiateurs de la plateforme la considèrent comme en expérimentation. Ils veulent la construire davantage, la voir monter en puissance. « Vu ce qu'il y a comme engouement, on peut franchir le prochain palier. Toucher plus de régions. Au départ nous étions dans quatre régions, aujourd'hui il y a des représentants des cascades, de la boucle du Mouhoun, du plateau central, du Centre Sud. Nous sommes en train de construire des partenariats pour que progressivement les communes de ces régions participent à l'animation de cette plateforme », explique le secrétaire permanent du Laboratoire citoyennetés.
L'atelier de mutualisation a constitué un moment d'arrêt pour ajuster les pratiques, afin de franchir d'autres paliers. C'est un cadre qui a permis de partager le parcours de la plateforme CIVIPAC avec les acteurs institutionnels que sont l'Etat, les Organisations non gouvernementales (ONGs), les projets de développement, les associations et les médias. Ces acteurs qui dans leur fonctionnement quotidien ont besoin des informations et données produites par la plateforme.
« L'idée de cette plateforme est de faire en sorte que les collectivités territoriales qui sont des espaces de vie, des espaces économiques, des espaces de production puissent progressivement développer le réflexe de production et de diffusion de ce qu'elles font comme activités », a rappelé Armand Joseph Kaboré.
Il ajoute qu'il s'agit également de faire la promotion de la publication de données ouvertes. Ces documents qui sont parfois vus comme confidentiels (budget, plans de passation de marchés, les délibérations) sont désormais accessibles en un clic sur la plateforme et consultables par tous.
Civitac, c'est aussi un outil de partage. Selon le secrétaire permanent de Laboratoire Citoyennetés à la demande des utilisateurs, il a été développé des groupes de partage par exemple en lien avec la formation, l'emploi des jeunes, l'accès aux sources de financement. Et certains groupes mobilisent près de 200 jeunes qui s'informent, se donnent des idées pour sortir du sous-développement, du sous-emploi.
En outre, la plateforme est un outil de suivi. Dans un contexte d'insécurité, certaines zones sont devenues presqu'inaccessible. Alors qu'il y a de la vie. Des jeunes, femmes et hommes qui continuent de travailler. Ils ont besoin de le faire savoir au monde, faire comprendre que tout n'est pas perdu. Rassurer les partenaires. « Nous faisons en sorte que ceux qui vivent dans ces Collectivités territoriales puissent produire de l'information », a indiqué Armand Joseph Kaboré.
Les différents participants ont fait des propositions spécifiques de renforcement de partenariat entre leurs structures respectives et Civitac. L'idée étant que la plateforme commune continue de monter en puissance.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Belibi Sébastien DAILA
Magistrat
BAMORY OUATTARA
Economiste
Vincent de Paul KABORE
Promoteur immobilier
Amidou DERA
Gendarme
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1er mars 2010-1ermars 2020 ; l'Union pour le progrès et le changement (UPC) a dix ans d'existence. Cette date ne passera pas inaperçue. Ainsi en a décidé la direction politique nationale qui a animé une conférence de presse ce jeudi, 27 février 2020 à Ouagadougou, pour décliner les activités commémoratives du jubilé d'étain.
« 10 ans de l'UPC : combat pour le vrai changement ». C'est autour de ce thème que les « lions » vont marquer ces dix ans de vie de leur parti. « Ces festivités auront lieu dans une ferveur populaire et militante », ont annoncé les conférenciers. Ils révèlent que le programme prévoit, entre autres, un panel et une projection de film documentaire sur l'histoire du parti, le samedi, 29 février au CENASA ; une exposition-photos, un don de sang et un cross populaire (qui ira du siège sis au quartier Gounghin, le dimanche 1er mars à 6 h).
Cette date sera aussi une occasion pour le parti de procéder à l'installation des unions provinciales des jeunes et des femmes du Kadiogo ainsi que du Club des « Lioncelles » à la cérémonie de clôture au Pavillon Soleil levant du SIAO, dans l'après-midi de dimanche, 1er mars 2020. Au cours de ce dernier acte de la commémoration, le président du parti, Zéphirin Diabré livrera un « important message » sur les élections et les actions à venir.
« Les militants et sympathisants viendront des quatre coins du pays pour prendre part à cette commémoration. Nous compterons également parmi nous, la présence de partis frères et amis ou appartenant aussi bien au CFOP (Chef de file de l'opposition politique au Burkina Faso, ndlr) ou à la majorité au pouvoir », a annoncé le président du comité d'organisation, député Adama Sosso, deuxième vice-président chargé des affaires politiques de l'UPC.
« 10 ans après, le constat est toujours amer, très amer d'ailleurs… »
La conférence de presse a donné le ton du regard qui sera porté, non seulement sur le contexte de création du parti en rapport avec la situation actuelle du pays, mais également de son évolution dans l'animation de la vie politique nationale.
« Déjà, dans notre Manifeste, nous faisions le constat que ‘'la naissance de l'UPC survient dans un contexte national marqué par une soif d'alternance, de progrès et au cœur d'un système politique qui se caractérise par de nombreuses insuffisances''. 10 ans après, le constat est toujours amer, très amer d'ailleurs, parce qu'à vrai dire, notre pays n'a pas avancé. Au contraire, il a reculé, et de la pire des manières. Le Burkina Faso, jadis havre de paix, fréquentable, rayonnant dans le concert des Nations, est aujourd'hui méconnaissable. 10 ans après sa création, l'UPC constate que la situation de notre pays est pire qu'hier. Il est en délitement total. L'insécurité, la faim et la malnutrition y sévissent, une crise humanitaire sans précédent s'y est installée, l'économie est à terre. Comme si ces maux ne suffisent pas à notre pays, ses dirigeants actuels continuent de piller les ressources nationales. La série de révélations de la presse, dont vous êtes les animateurs, révèle des scandales tous les jours. On peut dire qu'en plus du terrorisme classique, notre pays souffre du terrorisme économique institué par le régime en place », relève-t-on dans la déclaration liminaire.
« L'UPC se porte bien, et même très bien… »
En attendant la commémoration qui reviendra à proprement dit sur la vie du parti, de sa création à ce jour, les conférenciers mentionnent déjà que l'UPC « se porte bien, et même très bien ».
« Du parti dont on ne vendait pas chère la peau en 2010, l'UPC est venue en force aux élections couplées municipales et législatives de 2012 avec 19 députés, 19 maires et 1600 conseillers municipaux. Aux élections de 2015, quoique n'ayant pas eu le pouvoir d'Etat, notre candidat à la présidentielle a obtenu presque 30 pourcent des suffrages, et le parti a engrangé 33 sièges de députés à l'Assemblée nationale. Aux municipales qui ont suivi, en 2016, l'UPC a obtenu plus de 3000 conseillers municipaux, 33 mairies et la Présidence du Conseil régional du Centre-est », présentent Adama Sosso et ses co-conférenciers (Rabi Yaméogo, secrétaire général national et Nathanaël Ouédraogo, vice-président chargé de la région du Centre). Ceux-ci annoncent l'arrivée « en force » en novembre 2020 (présidentielle/législatives) de l'UPC comme le premier parti politique du Burkina.
« Les yeux des Burkinabè se sont ouverts, et ils cherchent l'alternative crédible. (…). Il faut le souligner et prendre les Burkinabè à témoin, en 10 ans, l'UPC n'a fait aucune compromission, n'a commis aucun crime, et n'a jamais trahi le Peuple. C'est un mérite qu'il faut nous reconnaître : faire 10 ans dans l'Opposition, tout en gardant sa dignité, et en restant fidèle au Peuple et à ses idéaux », loue M. Sosso.
Les représentants du parti se réjouissent du chemin parcouru, « malgré les difficultés inhérentes à toute organisation sociale ».
« Quand un parti comme l'UPC naît, en dix ans, a déjà 33 députés, un chef de file de l'opposition, vous comprendrez que la progression a été tellement rapide, qu'il y a des aspects que nous ne prenons pas toujours en compte. Aujourd'hui, nous avons dit que le choix, parfois, des hommes pour pouvoir nous représenter dans les localités constitue des faiblesses à notre niveau ; parce que juste après l'insurrection, les Burkinabè, dans la majorité, pensaient que le pouvoir allait revenir à l'UPC. Tout le monde s'est engouffré, en disant ; nous aimons l'UPC. Mais vous avez vu vous-mêmes que, au finish, certains avaient besoin de l'UPC pour grandir et pour pouvoir avoir des ailes. Ça a été une faiblesse de croire à un moment que tout le monde nous aimait, parce que nous avons été plébiscités. Mais aujourd'hui, nous croyons véritablement que dans le choix des acteurs, il faut bien réfléchir et savoir sur qui compter », tirent-ils des leçons.
« Aujourd'hui, au moment où le Burkina Faso se déchire, c'est un parti comme l'UPC qu'il faut au pouvoir : il a les mains propres, il a des cadres très compétents que les Burkinabè n'ont pas encore vu à l'œuvre, il n'a pas d'ennemis, et peut donc rassembler tout le monde de tous les bords pour reconstruire ce pays », font valoir les responsables de l'UPC.
O.L.
Lefaso.net
Les membres de la Cellule de veille sur le droit au logement étaient face aux hommes de médias ce jeudi 27 février 2020 à Bobo-Dioulasso. Objectif, dénoncer ce qu'ils ont qualifié d'injustice sociale dans le lotissement du secteur 26, dans l'arrondissement N°5 de la commune de Bobo-Dioulasso. A cet effet, ils annoncent une marche le samedi 29 février 2020.
Selon le responsable de la Cellule de veille sur le droit au logement, Daouda Ouattara, à travers cette marche, les membres de ladite cellule veulent interpeller les gouvernants sur les brimades et autres formes d'exactions dont sont victimes les populations dans les zones non-loties. A l'en croire, la cellule est née des conséquences de la mise en place de la première commission d'apurement, « dénuée de toute crédibilité ».
En effet, dans un communiqué datant de fin décembre 2019, le maire de l'arrondissement 5, Christophe Sanou, informait les populations du secteur 26 d'une opération d'ouverture de voies dans la zone, qui devrait commencer au cours du mois de janvier dernier. Face à la réticence des habitants de la zone, pour qui l'opération va engendrer des victimes, le maire aurait, en à croire les conférenciers, fait la sourde oreille en entamant l'opération par des marquages sur les habitations. Pour Daouda Ouattara, ces habitations seront « certainement emportées par l'ouverture des voies ».
Les conférenciers reprochent ainsi au maire de l'arrondissement N°5, Christophe Sanou, d'user de la force là où le dialogue s'impose. Il lui est même reproché la violation d'une recommandation forte de l'Autorité supérieure de contrôle de l'Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) qui stipule, dans le cadre de l'apurement du passif du foncier urbain, de « veiller à ce que tous les membres de ces différentes commissions soient de bonne moralité et qu'ils n'aient jamais participé auparavant aux opérations de lotissements dans les secteurs 26 et 27 de la commune de Bobo-Dioulasso ».
Ils dénoncent par ailleurs « le silence des autorités face à cette situation qui empêche des populations de passer des jours ou nuits tranquilles ». C'est donc pour dire non à ce qu'ils qualifient de coup de force du maire, que les habitants du secteur 26 ont décidé de battre le pavé le samedi 29 février 2020, dans la ville de Bobo-Dioulasso.
Romuald Dofini
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Antoinette Sayeh a été nommée directrice générale adjointe du Fonds monétaire international (FMI). Elle devient ainsi la première femme africaine à occuper ce poste depuis la création de l'institution en 1945 à Breton Wood, et le deuxième Africain après l'actuel président ivoirien Alassane Dramane Ouattara.
C'est une nouvelle qui peut réjouir la classe politique africaine que pour la deuxième fois, un des leurs soit nommé au poste de directeur général adjoint au Fonds monétaire international (FMI).
Cette fois-ci, il s'agit d'une femme, l'ex-ministre libérienne des Finances de Ellen Johnson Searlef, Antoinette Sayeh. Elle a occupé le poste de ministre des Finances de 2006 à 2008, après quoi elle a été nommée directrice du département Afrique du FMI, entre juillet 2008 et juillet 2016.
Avant d'être ministre au gouvernement de Ellen Johnson Sirleaf, elle a travaillé à la Banque mondiale pendant 17 ans, en qualité de directrice des opérations pour le Bénin, le Niger et le Togo et économiste-pays pour le Pakistan et l'Afghanistan. Avant la Banque mondiale, Mme Sayeh a travaillé comme conseillère économique au ministère des Finances et au ministère du Plan du Libéria. Elle est titulaire d'une licence en économie et d'un doctorat en relations économiques internationales.
A la direction générale adjointe du FMI, elle aura pour mission de coordonner les politiques financières et monétaires des pays africains. Elle forme une équipe avec quatre autres directeurs généraux adjoints.
Le FMI étant investi d'une mission de contrôle des systèmes monétaires des nations et d'octroi de crédits pour juguler les crises monétaires, les pays africains peuvent s'attendre à une prise en compte réelle de leurs préoccupations en matière monétaire et de gestion de leurs systèmes financiers. En effet, il est reproché à ces pays, ces dernières années, d'avoir des dettes très élevées et des critères de convergence très disparates.
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Un bilan satisfaisant. C'est le constat fait par le chef du département de l'économie et des finances, Lassané Kaboré, parlant du niveau de performances global de la mise en œuvre des activités de la politique sectorielle Gouvernance économique de l'année 2019. C'était ce jeudi 27 février, à Ouagadougou, à l'occasion de la première revue de ce cadre sectoriel.
« C'est un bilan positif parce que lorsque vous regardez le contexte de 2019 qui a été caractérisé par les mouvements d'humeur, les grèves, l'insécurité, le déplacement massif des populations (en fin d'année nous étions à près de 600 000 déplacés internes), nous avons pu maintenir les indicateurs et honorer nos engagements », se réjouit le ministre de l'Economie, des Finances et du Développement, Lassané Kaboré.
En matière de planification et de gestion du développement, indique le ministre, le gouvernement a adopté trois décrets d'application de la loi sur le pilotage et la gestion du développement et tenu trois sessions de vulgarisation dans les régions des Hauts-Bassins et du Centre-Nord.
A cet effet, dit-il, les résultats du cinquième recensement général de la population et de l'habitation permettront d'actualiser les indicateurs socioéconomiques pour une meilleure orientation des stratégies de développement. S'agissant de l'effectivité de la création de la Caisse de dépôt et de consignation, de la Banque pour le financement de l'agriculture (BADF), l'adoption de la Stratégie nationale de la finance inclusive (SNFI) et son plan d'action 2019-2023, le ministre Lassané Kaboré y voit des facteurs qui favoriseront, entre autres, le financement des investissements structurants de l'Etat et des collectivités territoriales, la promotion du secteur agricole, l'amélioration de l'accessibilité et l'utilisation des produits et services financiers abordables et adaptés.
Au titre de la promotion du développement local harmonieux, poursuit le ministre en charge de l'Economie, quatorze projets d'un coût d'environ 254 milliards de francs CFA sont mis en œuvre pour assurer le développement de services énergétiques modernes et d'infrastructures socioéconomiques de base, ainsi que des filières économiques porteuses.
En matière de mobilisation de ressources budgétaires, Lassané Kaboré indique que le recouvrement des recettes courantes a été satisfaisant en 2019. Les recettes propres ont atteint 1 805,99 milliards de F CFA en fin décembre, pour un objectif annuel de 1 837,50 milliards, soit un taux de réalisation de 98 ,29% et un taux d'accroissement de 17,22% par rapport à leur niveau de 2018 pour la même période.
A ce sujet, précise le ministre, « même si nous avons fait une amélioration par rapport à 2018, il n'en demeure pas moins que n'avons pas atteint la cible de 100%. Cela est dû à la situation sécuritaire. Une bonne partie de nos régions n'étant plus tellement accessibles, cela a joué sur la mobilisation optimale des ressources ».
Et d'ajouter qu'au regard des dépenses, une certaine flexibilité doit être créée tout en respectant les procédures au niveau des régions à fort défi sécuritaire. « A titre d'exemple, pour les passations des marchés, nous ne pouvons pas utiliser les mêmes méthodes classiques mais nous devons faire en sorte qu'il y ait la transparence et avoir une utilisation judicieuse des ressources qui sont mises à notre disposition », a-t-il signifié.
49 structures auditées
Evoquant le renforcement de l'efficacité de la gestion du patrimoine de l'Etat, le chef du département des finances dit noter la consolidation du compte central des matières avec les données de l'inventaire valorisé du patrimoine immobilier bâti et non-bâti dans une partie de la région du Centre, des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest. Pour ce qui est du renforcement du contrôle, de l'audit et de la lutte contre la fraude, le faux et la corruption, 49 structures composées d'EPE, de projets et programmes, de sociétés d'Etat et de structures administratives ont été auditées et 358 dossiers de marchés publics de plus de 20 milliards ont été contrôlés.
Félicitant le Burkina pour ses progrès, la cheffe de la coopération de l'Union européenne, Pilar Palmero Vaqueto, représentant le chef de la délégation de l'UE au Burkina Faso, par ailleurs chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur de la gouvernance économique, a déploré l'évolution de masse salariale élevée qui constitue un déséquilibre macroéconomique important mais surtout, le niveau de corruption.
A ce propos, souligne-t-elle, « malgré l'insistance de la Cours des comptes, de l'Autorité supérieure de contrôle de l'Etat et de Lutte contre la corruption, la perception de la corruption n'a pas évolué significativement ces dernières années ». De son côté, le ministre de l'Economie reconnait que des efforts doivent être faits pour asseoir une bonne gouvernance économique et financière au Burkina.
En attendant, il a convié les différents acteurs à approfondir la réflexion au cours de la présente rencontre. Le but étant d'identifier les meilleures solutions afin de pallier les insuffisances décelées et définir les orientations pour 2020.
En rappel, cette revue était consacrée à l'examen du rapport de performances du secteur « gouvernance économique » de l'année écoulée et de dégager des perspectives pour 2020.
Nicole Ouédraogo
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Les membres du Cadre sectoriel de dialogue du secteur « Environnement, eau et assainissement » (CSD-EEA) ont tenu ce jeudi 27 février 2020 à Ouagadougou leur revue annuelle 2020. Moment pour faire le point des activités menées en 2019 et la programmation de l'année en cours.
C'est une recommandation. Le Cadre sectoriel de dialogue du secteur « Environnement, eau et assainissement » doit réunir périodiquement pour faire le bilan du chemin parcouru et se projeter dans l'avenir.
C'est donc pour satisfaire à cette prescription que les membres du CSD-EEA se sont retrouvés ce jeudi 27 février à Ouagadougou pour revisiter les actions menées en 2019 et faire la programmation de 2020. « Analyser les résultats auxquels nous sommes parvenus dans la mise en œuvre des activités programmées, apprécier le niveau de fonctionnement du dialogue sectoriel et proposer des actions futures en vue de l'atteinte des objectifs du secteur, telles sont les missions assignées au CSD-EEA », a indiqué d'entrée Ambroise Niouga Sawadogo.
Des acquis considérables…
2019 a été une année difficile sur le plan sécuritaire avec la multiplication des attaques terroristes et les mouvements des populations vers d'autres localités. Le Burkina Faso a pu compter sur l'appui de ses partenaires. « Les acteurs et les partenaires du secteur « Environnement, eau et assainissement » ont dû affronter des défis inattendus, comme pallier l'insuffisance en services d'eau, d'assainissement et d'hygiène dans les localités d'accueil des déplacés internes. D'autres défis ont également émergé, comme la dégradation accélérée de l'environnement et le bouleversement de l'espace urbain du fait de la surpopulation », a relevé Dr Anne Vincent, représentante de l'Unicef au Burkina.
A ces résultats, il faut ajouter un autre lot. Ceux mentionnés par le Ministre de l'eau et de l'assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo. Il s'agit notamment de l'opérationnalisation de trois centres de recyclage des déchets plastiques à Dori, Bobo-Dioulasso et Tenkodogo, de la réalisation de 187,37 km de plantations d'alignement, de 16,76 km de caniveaux, de 1843 forages et 171 AEPS/PEA, de la transformation de huit nouveaux villages en éco villages.
Il y a également eu la pose de 553 km de réseaux d'AEP, la réalisation de 188 bornes fontaines et de 27 151 branchements privés. 27000 latrines familiales, 956 latrines institutionnelles ont été réalisées ainsi que les travaux de réhabilitation de quatre barrages, l'étude de trois barrages (Ouessa, Bassiéri et Banwaly) a été bouclée. En 2019, ce sont 812,614 millions de francs CFA qui ont été recouvrés au titre de la contribution financière en matière d'eau (CFE).
« En somme, en 2019, le taux global d'atteinte des cibles des indicateurs de notre secteur est de 41,93% et le taux de réalisation des produits est de 64,3% », a indiqué le Ministre de l'eau et de l'assainissement.
Faire encore mieux pour les populations…
L'année écoulée a été riche en activités quoique selon Ambroise Ouédraogo, les résultats auraient été meilleurs si la situation sécuritaire ne s'était pas dégradée. Qu'à cela ne tienne, lui et son équipe remettent le couvert pour des résultats plus probants cette année.
Pour cela, ils ont en ligne de mire la collecte de 27000 tonnes de déchets domestiques, la délivrance de 235 autorisations d'importation des équipements émettant des rayonnements ionisants et non ionisants, la réalisation de 142 AEPS/PEA, de 1 899 forages et de 12 AEP multi-villages, de 46 711 latrines familiales et de 816 latrines institutionnelles, de 10 barrages et la réhabilitation de 6 barrages, l'achèvement des études de faisabilité et d'exécution du barrage de la Bougouriba.
D'autres projets tiennent aussi à cœur les partenaires techniques et financiers. Il s'agit de l'opérationnalisation de la taxe de pollution de l'eau, la restauration et la valorisation du Lac DEM dans la Commune de Kaya, région du Centre-nord.
Jacques Théodore Balima
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Le directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, Célestin Santéré Sanon, a lancé l'emprunt obligataire du Burkina Faso dénommé « TPBF 6,50% 2020-2028 », ce jeudi 27 février 2020 à Ouagadougou. Pour ces huit ans dont deux ans de différé, 80 milliards de francs CFA sont attendus comme montant de l'opération. Coris Bourse est l'arrangeur et le chef de file de cette opération.
Selon le directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, Célestin Santéré Sanon, l'expérience du Burkina Faso dans le cadre de l'émission des titres publics sur le compartiment obligataire n'est plus à démontrer. En effet, de 2002 à 2019, le Burkina réalisé 49 émissions.
Fort de cette expérience, le Trésor public du Burkina Faso lance l'emprunt obligataire dénommé « TPBF 6,50% 2020-2028 ». Le montant de l'émission est de 80 milliards de francs CFA représenté par 8 000 000 obligations (nombre de titres) d'une valeur nominale de 10 000 FCFA chacune.
Cet emprunt obligataire, à en croire les initiateurs, vise la mobilisation de ressources destinées au financement des projets porteurs de croissance inscrit dans le Plan national pour le développement économique et social (PNDES) du Burkina Faso au titre de l'année 2020.
La souscription est ouverte du 27 février au 13 mars 2020 inclus. Le taux d'intérêt est de 6, 50%* par an (net de tout impôt pour les résidents au Burkina Faso.
Coris Money et Orange Money comme innovation
Cette opération se veut « un investissement rentable et sécurisé ». Ainsi, l'emprunt obligataire bénéficie de la garantie souveraine de l'Etat du Burkina Faso.
Coris Bourse, en tant qu'arrangeur et chef de file de cette opération bénéficie pour la quatrième fois la confiance de l'Etat. Selon son directeur général, Yacouba Saré, cela traduit la satisfaction du gouvernement sur les trois précédentes opérations. Dans le but de permettre au large public de s'impliquer dans la stratégie de mobilisation de ressources de l'Etat.
Pour l'emprunt obligataire de cette année, Coris Bourse apporte une innovation. Les services de transfert d'argent et de paiement électronique Coris Money et Orange Money sont les partenaires de la présente édition. « A partir de votre domicile, de là où vous vous trouvez, dès que vous avez de la provision dans votre compte électronique, vous pouvez souscrire », a indiqué, Célestin Santéré Sanon.
Toutefois, il a tenu à rassurer que les souscriptions classiques ne sont pas terminées. Les deux approches sont disponibles et il revient à la personne qui veut souscrire de faire son choix. « Mais il a été démontré que la souscription par voie électronique est assez rapide et simple », convainc-t-il.
Afin de mener à bien cette opération et transcender les attentes, Coris Bourse et son partenaire le Trésor public compte sillonner la sous-région pour « promouvoir la bonne signature de l'Etat du Burkina ».
Le directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, Célestin Santéré Sanon, a rassuré que le gouvernement dispose d'une stratégie de gestion de la dette publique qui répond aux normes sous régionales et internationales. « Cette gestion active et rigoureuse de la dette a toujours permis d'honorer à bonne date nos engagements vis-à-vis de nos créanciers et de pérenniser la qualité de notre signature vis-à-vis des investisseurs », a-t-il rappelé.
Cryspin Masneang Laoundiki
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Le bureau politique national du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) donne son point de vue sur l'application de l'IUTS aux primes et indemnités des agents de la fonction publique, à travers la présente déclaration.
Déclaration du MPP sur l'application de l'IUTS aux primes et indemnités
Le Conseil des ministres du 19 février 2019 a annoncé que pour compter du mois de février 2020, l'impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sera appliqué sur les primes et indemnités des agents de la Fonction publique.
Pour le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), le Gouvernement rétablit ainsi la justice sociale par une juste répartition de la fiscalité sur les primes et indemnités servies à tous les travailleurs des secteurs public, parapublic et privé.
Il faut rappeler que les travailleurs des secteurs privé et parapublic ont toujours été assujettis à cet impôt depuis son institution en 1970.
Il est regrettable que certains partenaires sociaux qui se considèrent comme les chantres de la justice sociale en le professant à longueur de meetings et de rencontres syndicales, s'opposent à ce rétablissement de la justice fiscale et appellent à des arrêts de travail.
Ce faisant, ils feignent d'ignorer les dispositions pertinentes de notre Constitution, en son article 17, qui stipulent que « le devoir de s'acquitter de ses obligations fiscales conformément à la loi s'impose à chacun ».
Il est à noter que l'impôt sur les revenus concerne tous les Burkinabè, personnes physiques ou personnes morales. Ainsi peut-on citer, au nombre des impôts les plus connues, l'impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles (IBICA), l'impôt sur les bénéfices des professions non commerciales (IBNC), l'impôt sur les sociétés (IS), l'impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS), l'impôt sur les revenus fonciers (IRF) et l'impôt sur le revenu des capitaux mobiliers (IRCM).
Appliquer l'IUTS sur les primes et indemnités aux travailleurs du service public en tenant compte du niveau de contribution de chacun, c'est effacer une inégalité qui avait cours dans le traitement fiscal des travailleurs burkinabè. Pour le MPP, il ne saurait y avoir deux poids deux mesures. Cela relève de la recherche de l'équité sociale.
Le MPP note avec satisfaction les récents efforts faits par le Gouvernement pour épargner aux travailleurs concernés des préjudices sensibles sur leur pouvoir d'achat, par l'adoucissement des mesures et leur application graduelle. Il apparait ainsi que pour plus de 93 % des agents, le prélèvement ne dépassera guère 10 000 F CFA. Mieux, une large majorité d'entre eux paieront de 0 à 5 000 F CFA.
Le MPP regrette que certaines organisations syndicales instrumentalisent des travailleurs pour les amener à s'arcbouter sur leurs avantages au mépris des principes sacro-saints de justice sociale et de l'intérêt général du peuple burkinabè qu'elles prétendent pourtant défendre. Cette volonté manifeste de cultiver l'iniquité, l'incivisme et l'anarchie dans le secteur public met à mal le fonctionnement du service public.
Dans le contexte difficile que traverse le Burkina Faso, la logique veut que tous les fils et filles du pays se donnent la main pour relever les grands défis du développement et de la lutte contre le terrorisme. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire : vouloir des routes, des écoles, des hôpitaux, renforcer efficacement nos FDS etc. et ne pas vouloir payer les impôts.
Le MPP encourage le gouvernement pour l'application de la mesure, l'exhorte à corriger tous les cas d'injustice, et à maintenir le dialogue social.
Le Président par intérim du parti
Simon COMPAORE
Grand Officier de l'Ordre national
Une semaine après la décision du gouvernement d'étendre l'Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) aux indemnités et primes des agents du public, plusieurs dizaines d'organisations syndicales ont sonné la mobilisation (assemblée générale) ce mercredi, 26 février à la Bourse du travail de Ouagadougou pour examiner la question et décider d'une conduite à tenir.
La Bourse du travail a débordé de monde en cet après-midi. Assis ou debout, les participants à cette assemblée générale sont répartis avec un seul mot d'ordre clair : maintenir le cap de la lutte jusqu'à satisfaction. C'est-à-dire la suppression de l'IUTS sur les primes et indemnités ; tant pour les agents du public, du privé que du para-public.
Pour cela, l'assemblée générale a décidé que dès demain, jeudi, 27 février 2020, chaque structure syndicale engage à son niveau, une action sectorielle. Puis d'une marche-meeting le 7 mars 2020 sur l'ensemble du territoire national, suivie du 16 au 20 mars d'une grève générale qui sera également marquée par une marche-meeting. Le mardi, 3 mars 2020, une conférence de presse se tiendra pour faire le point des actions menées et annoncer la suite.
Les arguments pour « démonter » les raisons avancées par le gouvernement pour étendre cet impôt n'ont pas fait défaut chez les responsables syndicaux qui se sont succédé au micro. Ceux-ci ont, et entre autres, rappelé que la décision d'application de l'IUTS aux primes et indemnités est simplement politique, car ayant été prise lors d'une session, en septembre 2019, du bureau politique national du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir) et qu'en plus, son application est en violation du Code général des impôts.
« Quand ils vont finir avec l'IUTS, ils vont s'attaquer à nos acquis individuels »
A ces travailleurs qui pourraient penser que la coupure en insignifiante, des intervenants avertissent : « Si on se laisse laper, ils vont nous avaler. Ce qu'ils sont en train de faire, c'est du suicide programmé ; quand ils vont finir avec l'IUTS, ils vont s'attaquer à nos acquis individuels. (…). Ils ont tenté de nous diviser, ils n'ont pas pu, donc ils sont en train de vouloir nous mettre dans le même sac pour pouvoir nous taper ».
Pour ces leaders syndicaux, le pouvoir MPP est passé champion dans l'art de la division : division des travailleurs, division de communautés, etc. L'heure est grave et cela, grâce à l'inconséquence du pouvoir MPP, fustigent-ils. Ce que le secrétaire général de la CGT-B, Bassolma Bazié a qualifié de « gouvernance par embuscades, par suicide ». Il souligne que la derrière parution du journal d'investigation, Courrier confidentiel, vient démontrer l'état de délabrement du pays et la nécessité de faire un nettoyage profond.
Contre l'argument de mobilisation des ressources sur lequel se focalise le gouvernement pour étendre l'application de l'IUTS, les syndicats proposent des secteurs ‘'bien porteurs''. Ils suggèrent entre autres, l'impôt sur les bâtiments (qui échappent à l'imposition parce qu'étant propriétés des dignitaires et mis en location à l'administration publique) et autres célibatériums, les restes à recouvrer (plus de 500 milliards) auprès de grandes entreprises, le secteur minier, etc. « Ils sont actionnaires dans les secteurs des banques, des assurances, des mines », dénonce l'assemblée générale. Plusieurs autres éléments de mauvaise gouvernance ont été énumérés au cours de cette mobilisation.
Une plateforme revendicative dressée par les syndicats
« Je félicite l'ensemble des camarades et des structures qui ont déjà commencé un certain nombre d'actions et j'invite ceux qui n'ont pas encore commencé, de les commencer dès demain matin. Dès demain matin (jeudi, 27 février 2020, ndlr), toutes les structures sont invitées à faire des ‘'frappes stratégiques », a lancé Bassolma Bazié, se réservant d'entrer dans les détails de ce qu'implique l'expression « frappes stratégiques » et invitant les travailleurs à faire confiance à leurs leaders syndicaux dans la stratégie engagée.
Au cours de la rencontre, les organisations syndicales (voir liste au bas de l'article) ont présenté une plateforme revendicative articulée en cinq points :
l'arrêt des mesures de baisse du pouvoir d'achat et amélioration de celui-ci en rapport avec le coût de la vie : Suppression de IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du privé, du public et du parapublic, le remboursement des coupures opérées sur la base de la loi de finances gestion 2020 ; Relèvement de l'abattement forfaitaire pour frais et charges professionnels à 50% ; Apurement sans délai des retards d'avancement, de reclassement, de titularisation et correction indemnitaire avec incidence financière ;
l'arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales (respect de la liberté de manifestation sur la voie publique ; respect de la liberté syndicale notamment des conventions 87 et 98 à savoir le droit d'organisation, de grève et levée de toutes les sanctions prises à l'encontre de travailleurs pour raison syndicale ; finalisation de la révision du Code du Travail dans le respect des dispositions des conventions de l'OIT et des avis pertinents du BIT ;
opérationnalisation du check off ; suppression des nouvelles dispositions du code pénal révisé portant atteinte aux droits fondamentaux du peuple (liberté d'expression, droit à l'information, à l'insurrection, ...) ;
l'arrêt du pillage des ressources nationales (accompagnement conséquent de la justice pour faire la lumière sur les crimes économiques révélés entre autres par les enquêtes parlementaires, les rapports de l'ASCE/LC, de la Cour des Comptes et du REN-LAC et la sanction de leurs auteurs ; dénonciation de la convention révisée du Rail avec Bolloré en vue de privilégier les intérêts de l'Etat et des populations ; élaboration d'un fichier unique informatisé du foncier pour une saine gestion du foncier ; recouvrement sans délai des sommes dues au trésor public par les contribuables indélicats et les hauts dignitaires ; Relecture du code minier en vue de prendre en compte les intérêts du pays, recouvrement du fonds de développement local et arrêt des exonérations injustes accordées aux sociétés notamment aux sociétés minières) ;
garantie du droit à la sécurité des populations (accompagnement conséquent de la justice pour l'établissement de la vérité et le jugement des différents cas de crimes de sang notamment les dossiers de l'insurrection populaire, de l'assassinat des responsables de l'ODJ dans le Yagha et l'exécution des mandats d'arrêt émis par la justice ; mise en œuvre effective de l'article 2 de la constitution du 2 juin 1991 disposant que "la protection de la vie, la sûreté et l'intégrité physique sont garantis" ; Prise en charge adéquate des familles des victimes du terrorisme, des déplacés internes et adoption de mesures en vue de leur retour dans leurs localités d'origine) ;
le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs.
OL
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Organisations syndicales membres de la plateforme, à la date du 26 février 2020, et ayant pris part à l'assemblée générale :
Le COLLECTIF SYNDICAL CGT-B : > CGT-B (F-SYNTER SYNATRAG SYNTSHA -STPB - SNAID SYNTH SYNTEX SYNTETH SYNTRAGMIH FNBPB SYNAS Coordination/CNSS Coordination/SONABEL - Coordination/FSR-B) SYNATEB - SYNTAS - SYNATEL - SYNAFI - SYNAMICA - SYNASEB - SYNACIT -SYNAPTIC - SYNATIC - SATB - SYNAPAGER - Comités CGT- B/ONEA
L'INTERSYNDICAL DES MAGISTRATS : (SAMAB-SMB-SMB).
LA COORDINATION DES SYNDICATS DU MINEFID :(SATB-SNAID-SYNATRAD SYNTPC-SYNAFI-SYNASDB-COMITE CGT-B/ENAREF).
AUTRES SYNDICATS AUTONOMES : SYNAGSP-APN - SYNACSAB-SYNADES - SYNAFEL SYNDROME - SYNATRACT- SYNTEF SYNAFEL SYNAJEFP - SGB - SYNA - SAMAE- SYNAMUB - SYNAGRH - SYNETI - SYNAGIS - SYNIACCB - SYNAPDH-SYNTRAPOST
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Au cours de l'hebdomadaire conseil des ministres de ce mercredi 26 février 2020, Bamory Ouattara a été nommé directeur général de La Poste Burkina Faso, en remplacement du sortant Nabi Issa Coulibaly. Qui est ce nouveau patron de La Poste ?
Aussitôt annoncé, les commentaires vont bon train. Pour nombreux, la crise répétitive au sein de La Poste a fini par emporté le directeur général. « Les syndicats ont fini par avoir sa tête », peut-on lire. Mais qui est Bamory Ouattara, le nouveau patron ?
Economiste et administrateur des services financiers de profession, Bamory Ouattara avait été, précédemment, secrétaire général de la primature. Bien avant cela, il était le Président du conseil d'administration (PCA) de a société d'économie mixte Bagrépôle et ordonnateur délégué du budget de la primature.
Entre 2012 et 2016, Bamory Ouattara, en tant que senior au bureau d'études du secrétariat général du ministère de l'Economie et des Finances, a participé à plusieurs travaux de rédaction et de validation des rapports de suivi des indicateurs de convergence de l'Union économique et monétaire ouest africain (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Durant neuf années (2002-2011), Bamory Ouattara a été le directeur général de l'Institut national de la statistique et de la démographie (INSD). Plusieurs enquêtes nationales sur les conditions de vie des ménages et la gouvernance des entreprises ont été menées sous son leadership.
A son arc, il a aussi une corde politique. En effet, entre 2006 et 2012, Bamory Ouattara a été le maire de la commune rurale de Sidéradougou (dans la région des Cascades) sous la bannière du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir en cette période). Cet économiste et administrateur des services financiers a partagé sa connaissance dans des grands temples de savoir tels que l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (ENAM), l'Ecole nationale des régies financières (ENAREF) et l'Université de Ouagadougou (actuelle Université Joseph Ki-Zerbo).
Le nouveau directeur général de La Poste, au regard de son parcours, a fait ses preuves dans la vie associatives et extra-professionnelle. A titre d'exemple, il est membre fondateur du Centre d'information, de formation et d'études sur le budget (CIFOEB), une ONG ayant pour vocation, entre autres, de renforcer les capacités de la société civile et des collectivités décentralisées en matière d'analyse de budget.
En 2019, La Poste Burkina Faso a connu une crise avec plusieurs épisodes. Le syndicat avait, en son temps, réclamé le départ pur et simple de leur premier responsable. Bamory Ouattara apportera un leadership qui fera de cette crise un mauvais souvenir ? Affaire à suivre…
Cryspin Masneang Laoundiki
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Le bureau consulaire de la chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a animé une conférence de presse, le mercredi 26 février 2020, autour du bilan à mi-parcours de son mandat 2016-2021 et de son programme de l'année 2019, respectivement mis en œuvre à 59% et 80,46%. La contribution du secteur privé aux recettes fiscales et douanières a été de 1 500 milliards de F CFA.
Selon, Mahamadi Savadogo, président de la Chambre de commerce et d'industrie et principal conférencier, le programme de la chambre de commerce en 2019, a enregistré un taux d'exécution physique de 80,46%. Il déclare que le secteur privé s'est montré dynamique et résilient malgré la conjoncture internationale difficile et la situation sécuritaire préoccupante. En effet, la contribution du secteur privé aux recettes fiscales et douanières a été de 1 500 milliards de F CFA en 2019 et la formation brute du capital fixe du secteur de 1718 milliards de F CFA.
2019 est en outre l'année médiane de la mandature 2016-2021 du bureau consulaire et a été consacrée à la mise en œuvre des grandes activités prioritaires du plan de mandature. On peut citer la finalisation des travaux de délimitation du site du Port sec de Bobo-Dioulasso, la finalisation des travaux de construction du parking pour véhicules poids lourds à Akassato au Bénin et l'extension du parking de Koloko, la construction de la maison du commerçant à Tenkodogo et du siège de la délégation consulaire régionale (DCR) de Kaya.
Le président de la CCI-BF, ajoute qu'il y a eu des conventions de collaborations signées avec des pays comme la Chine, la Russie et la Turquie pour fructifier les échanges commerciaux. La négociation et la signature d'un accord de financement d'un montant de 5 milliards de F CFA, avec l'Union européenne pour l'accompagnement des chaines de valeur, le numérique, le solaire domestique et le miel. En 2019, la CCI-BF a aussi obtenu de la BCEAO l'agrément pour l'opérationnalisation de la société d'accompagnement et de financement des entreprises (SAFINE) avec un capital de 2 milliards de F CFA dont l'ouverture interviendra courant premier semestre 2020.
En fin 2019, le taux d'exécution physique du plan de mandature, construit autour de cinq axes, est de 59%, a déclaré le principal conférencier, Mahamadi Savadogo. Pour 2020, la CCI-BF prévoit entre autres achever la construction des DCR restantes et du campus consulaire à Ouagarinter, ouvrir sa représentation à Dakar au Sénégal et lancer les travaux de construction de son nouveau siège.
A l'issue du bilan de mandature, la CCI-BF a procédé à la délibération des résultats du concours de production de contenus médias relatifs à l'économie et au développement du secteur privé (Eco médias). Sur plus de la dizaine de médias éligibles au programme, seules huit candidatures ont été reçues selon le jury et cinq ont été retenues. Les cinq médias sont les radios Oméga et Jam Ouaga, qui ont empoché chacune 5 millions de F CFA, les journaux en ligne Infowakat et QueenMafa pour 4 millions de F CFA chacun et le journal papier L'express du Faso avec aussi 4 millions de F CFA.
Etienne Lankoandé
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C'est officiel. Le Burkina Faso dispose d'un site internet dédié aux traditions et coutumes en relation avec le genre. Son promoteur n'est tout autre que Naaba Boalga de Dawelgué, à l'état civil Issaka Sourwema. Le lancement du site est intervenu ce mercredi 26 février 2020 à Ouagadougou, en présence du coordonnateur du projet SWEDD, Abdoul Karim Ouédraogo.
Le vide informationnel sur les chefferies traditionnelles et coutumières burkinabè sur internet vient d'être comblé avec le lancement d'un site dédié, accessible à l'adresse www.chefferiesdufaso.org. L'initiative est du Naaba Boalga Dawelgué de la commune de Saponé, à l'état civil Issaka Sourwema. A l'en croire, ce site veut contribuer à « assurer la visibilité de la contribution des chefferies traditionnelles et coutumières au changement des mentalités par exemple dans le domaine du genre, dans l'optique de la construction d'une société de justice et de développement au Burkina Faso ».
Mettre en lumière les actions pour la promotion du genre
Plusieurs rubriques sont disponibles sur le site telles que « la lettre de l'éditeur », les « portraits », la « Monographie au Faso » sur les différents royaumes et grands cantons du Burkina Faso, l'« Histoire » sur la généalogie des dynasties des royaumes et des grands cantons du Burkina Faso, la « Sagesse du terroir » dédiée aux proverbes des différents groupes ethniques, le « Genre », etc. Le promoteur a laissé entendre que le site fera également l'écho de toutes les personnes (femmes, hommes, chefs coutumiers) qui poseront un acte fondamental dans la promotion du genre. Le site, enfin, répertorie les rois et chefs de canton des différents royaumes et les noms des mères des rois et grands chefs de canton.
Une initiative financée par le projet SWEDD
Le développement du site a été possible grâce à l'accompagnement du projet SWEDD qui a, par ailleurs, financé l'acquisition de matériel et la formation des animateurs du site. Le coordonnateur du projet, Abdoul Karim Ouédraogo, justifie cet appui par le fait que les chefs traditionnels constituent des partenaires privilégiés pour un changement de mentalités et de comportements au sein des communautés. Et les objectifs visés par le site, selon M. Ouédraogo, vont en droite des objectifs du projet SWEDD qui sont entre autres l'autonomisation de la femme.
Pour l'animation du site, le promoteur a indiqué qu'en plus de l'équipe mise en place, les médias seront mis à contribution. Il est prévu une visite aux différentes chefferies à travers le Burkina pour faire connaître le site et implanter un point focal, au niveau régional, au sein de chaque résidence de chef ou palais royal pour faciliter la collecte des informations.
En attendant, Naaba Boalga de Dawelgué a rassuré qu'il mettra un point d'honneur pour que le site soit le reflet de toutes les chefferies du Burkina Faso.
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net
Définition de la chefferie
« Par chefferie, il faut entendre l'institution socio-politique de la soixantaine d'ethnies du Burkina précolonial, qui a su et pu résister aux coups de boutoir du pouvoir colonial et des différents régimes politiques qui se sont succédé : elle est soit lignagère et centralisée (les Gourmantchéba, les Mossé et les Peulh), soit segmentaire villageoise (Bobo, Bwaba), soit segmentaire lignagère (Birifor, Bissa, Dagara, Djan, Lobi). Il peut s'agir aussi des chefferies coutumières (cultuelles comme celle des chefs de terre, des chasseurs, des devins, etc.).
C'est dire que dans toutes les communautés et ethnies du Burkina, la chefferie est une réalité. Ce qui différencie les types de chefferie, c'est la manière dont ils s'exercent, les apparats et les attributs du chef (traditionnel ou coutumier) et l'étendue des pouvoirs de dernier. Il n'y a donc ni de société acéphale, ni de société sans chef.
Source : Dossier de presse de présentation du site internet