« Propriétés biochimiques, nutritionnelles et nutraceutiques des anacardiers du Burkina Faso », c'est la thèse de doctorat unique présentée dans l'après-midi de ce lundi 27 février 2023, par Roger Dakuyo. Cette soutenance s'est déroulée depuis l'École doctorale sciences et technologies de l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou.
« L'anacardier (Anacardium occidentale L.) est une plante à pollinisation croisée dont le fruit est constitué de deux parties, la noix et la pomme », introduit ainsi Roger Dakuyo. Pour l'impétrant, cette étude vise à connaître les caractéristiques agro-morphologiques et biochimiques des noix et pommes de cajou afin de mettre en exergue leurs potentialités techno-fonctionnelles et leurs propriétés nutritionnelles.
Si la production de L'anacardier est une culture à grande valeur économique avec des fruits à fort potentiel nutritionnel, force est de constater que malgré l'engouement autour de sa culture au Burkina Faso, ses caractéristiques biochimiques et nutritionnelles sont peu connues, a-t-il mentionné.
Compositions biochimiques de l'anacardier
De son analyse, M. Dakuyo conclut que les fruits de l'anacardier contiennent des tanins (amande ) et des phytates (pomme) dont les compositions biochimiques sont différentes. En effet, les pommes de l'anacardier selon lui, sont composées d'hydrates de carbone, d'acide ascorbique et de pigments. Tandis que les amandes de l'anacardier dit-il, sont constituées de matière grasse (acides gras insaturés), en protéines et minéraux.
Au plan nutritionnel, le doctorant affirme que les extraits de pommes (jus) sont acides et riches en sucres solubles. Les farines d'amande et de pomme séchées, elles, ont de bonnes capacités de rétention d'absorption d'eau.
Matériels et méthodes utilisés
Concernant les matériels et méthodes utilisés dans le cadre de ses travaux, Roger Dakuyo a expliqué avoir fait recours notamment aux matériels biologiques que sont les souris de masse moyenne de 20g et les microorganismes, à savoir les souches bactériennes. Après avoir défendu sa thèse pendant plusieurs heures devant un jury spécialiste en Biochimie-technologie alimentaire et nutrition, les résultats auxquels est parvenu M. Dakuyo ont été bien appréciés.
Ainsi, les efforts consentis et le travail abattu par M. Dakuyo, lui ont valu le grade de docteur de l'université Joseph Ki-Zerbo avec la mention très honorable et les félicitations du jury.
« Roger Dakuyo a abouti à de très bons résultats à l'issue de ses recherches sur l'amande et la pomme. Ces résultats sont très intéressants en ce sens qu'ils montrent que ces noix ont des potentialités pour être valorisées aussi bien comme aliments que dans l'industrie agroalimentaire », a indiqué la présidente du jury, Dr Laurencia T. Ouattara/Songré.
La présidente du jury a également souligné que M. Roger a pu montrer à travers ses expérimentations, que les fruits de l'anacardier possèdent des vertus thérapeutiques. Toute chose qui dénote de la qualité de la thèse du Dr Roger Dakuyo selon elle. En ce sens, Dr Dakuyo avait effectivement relevé lors de la présentation de sa thèse, l'efficacité des extraits de pommes et d'amende de cajou à lutter contre les maladies inflammatoires.
Le jury était constitué en plus de Dr Laurencia T. Ouattara/Songré qui a présidé la thèse du M. Dakuyo, du Pr Mamoudou Hama Dicko, directeur de thèse, des rapporteurs Pr Lamine Baba-Moussa, Pr Ramatou Sidikou Djermakoye Seyni, Dr Clarisse S. Dawendé/Compaoré. Et du Dr Kiessoum Konaté, examinateur.
Selon le directeur de thèse Pr Mamoudou Hama Dicko, il y a beaucoup de variétés d'anacarde au Burkina Faso qui ne sont pas très bien caractérisés. D'où l'intérêt pour la présente thèse d'identifier celles plus intéressantes en termes de composition biochimique, de molécule bioactive, de caractéristiques agro morphologiques au profit des producteurs.
Dr Dakuyo s'est dit très heureux des résultats de la délibération qui viennent couronner plusieurs années de travail sous la supervision de ses maîtres dont le Pr Dicko et le Pr Konaté qu'il salue et remercie au passage pour avoir contribué à la qualité de sa thèse.
La soutenance de M. Dakuyo s'est également effectuée par visio-conférence avec Pr Ramatou Sidikou Djermakoye Seyni, professeur titulaire en biologie, physiologie végétales et biotechnologies de l'université Abou Moumouni du Niger.
En rappel, Dr Dakuyo a été lauréat du prix sur la meilleure approche sociologique dans la transformation des produits forestiers non ligneux. Ce, après avoir participé à la compétition de la 13e édition du Forum national de la recherche scientifique et de l'innovation technologique (FRSIT) du Burkina Faso en 2021. Mais aussi du troisième prix du meilleur poster aux doctoriales de l'université Joseph Ki-Zerbo en 2022.
Dr Dakuyo dédie sa thèse à sa famille et particulièrement à sa belle-sœur qui n'est malheureusement plus de ce monde.
Hamed NANEMA
Lefaso.net
Dans le cadre du FESPACO, il a été organisé un débat forum sur deux films en compétition. C'était ce mardi 28 février 2023 .
Les festivaliers ont d'abord échangé avec la réalisatrice sénégalaise Katy Lena Ndiaye. Son documentaire « l'argent, la liberté, une histoire du franc cfa » est en compétition dans la catégorie documentaire long métrage.
Ce film de 90 minutes est sorti en 2022. Il représente pour elle, une sorte de quête.
Elle a voulu en savoir davantage sur l'historique de cette monnaie qui est rattachée au Trésor Français. Le franc CFA est avant tout une création et un héritage de l'ex colon. Dans sa soif de réponse, Katy Lena Ndiaye a fait intervenir des experts avertis sur la thématique et aussi des anciens présidents. Cette monnaie est pour de nombreux panafricanistes un moyen pour le colon de rendre toujours dépendant les États qui l'utilisent surtout ceux d'Afrique de l'Ouest et du centre, francophones. Elle est de plus en plus contestée et méprisée.
A travers son œuvre, la réalisatrice donne la possibilité à chacun des intervenants d'argumenter et de susciter le débat chez le public. « Je voulais qu'on me raconte et qu'on m'explique. J'ai voulu donner la parole aux protagonistes qui ont vécu dans leurs chairs cette histoire du Franc CFA et qui, pour la plupart s'y sont intéressés de plus prêt lors de la dévaluation » a t-elle justifié. Katy Lena Ndiaye a expliqué qu'elle n'a pas voulu interroger des dirigeants ou des décideurs politiques en activité dont les pays ont pour monnaie, le FCFA. « Je sais que ceux qui sont en fonction ont une parole cadenassée. Ils sont dans une performance. C'est un sujet qui parle à tout le continent » a t'elle dit.
« Mami Wata » ou la vitrine de la puissance culturelle africaine
En seconde partie, c'était au tour du réalisateur nigérian C.J. "Fiery" Obasi de répondre aux questions sur son long métrage « Mami Wata » qui est également en compétition."Fiery" Obasi s'est inspiré de la mythologie africaine.
« Mami Wata » est considérée comme la reine des eaux. Dans le village fictif d'lyi, les villageois vénèrent cette divinité. C'est la guérisseuse Mama Efe, qui est l'intermédiaire entre eux et la sirène ainsi que sa fille Zinwe, et sa protégée, Prisca. Mama Efe finit par être assassinée. A la suite d'une guerre Prisca et Zinwe usent de stratagèmes pour sauver le village lyi et restaurer la gloire de Mami Wata.
Ce film est en noir et blanc. Dans les échanges, le réalisateur a signifié qu'il a voulu replonger dans son enfance où à la télévision, l'écran était en noir et blanc. Il a stipulé qu'il a voulu mettre en lumière la culture ouest- africaine et spécifiquement celle du Nigéria dans l'œuvre. "Fiery" Obasi a précisé qu'il a voulu porter haut la culture africaine qui est souvent perçue comme négative. Il veut passer par le 7e art pour donner une image plus radieuse du continent au lieu de celle qui l'engloutit . Il fallait supprimer le côté misérabiliste. « Nous avons voulu montrer les Africains comme des dieux, pas par des pouvirs , mais en dignité » a t-il conclut. « Mami Wata » a une durée de 107 minutes est sorti en 2023. Il est en compétition dans la catégorie long métrage également.
SB
Photos : Bonaventure Paré
Lefaso.net
La XVIe session du dialogue politique entre le Burkina Faso et l'Union européenne s'est tenue ce mardi 28 février 2023 à Ouagadougou. Ce cadre visait à dresser le bilan des engagements pris de part et d'autre, et d'analyser l'évolution de la situation socio-politique et humanitaire.
Il s'agit donc de passer en revue la coopération entre les deux entités, l'Union européenne et le Burkina Faso. « La coopération entre l'UE et les Etats membres de l'Organisation des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique est un exemple de partenariat qui résiste au temps et aux péripéties, malgré les crises internationales et régionales majeures qui ont quelques fois ébranlé la stabilité socio-politique et économique des Etats et disséminé ainsi au sein de nos populations des sentiments dubitatifs », a situé le ministre d'Etat, ministre de la fonction publique, du travail et de la protection sociale, Bassolma Bazié, représentant le Premier ministre.
Il a souligné que la situation exceptionnelle que traverse le pays, requiert un plan d'action ambitieux et réaliste, dont la réalisation exige un soutien franc, constant et approprié de tous les partenaires et amis du Burkina, notamment l'Union européenne et ses Etats membres.
« Dans la même dynamique, et dans le cadre de la mutualisation de tous les efforts, je reste convaincu que les partenaires du Burkina Faso que vous êtes, sauront mobiliser les autres partenaires bilatéraux, multilatéraux, techniques et financiers pour un accompagnement conséquent de la transition à la hauteur des défis sécuritaire, humanitaire, alimentaire de l'heure », a plaidé le ministre d'Etat Bassolma Bazié.
« Ce dialogue nous offrira une fois encore, l'opportunité de nous accorder sur les priorités et les grandes orientations de l'Union européenne au Burkina. Dans la même dynamique, il se veut un cadre de plaidoyer pour plus d'actions multidimensionnelles, génératrices de transformation à fort impact sur le quotidien de nos populations », a poursuivi le ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Olivia Rouamba.
Elle a, pour l'occasion, renouvelé sa gratitude à l'Union européenne pour sa solidarité envers les populations en difficultés, notamment les personnes déplacées internes, par la fourniture d'aides alimentaire, médicale et nutritionnelle.
Les autorités burkinabè se félicitent également de l'engagement pris par l'Union européenne, à la XVe session le 24 juin 2022, de soutenir la transition.
La session arrive dans le contexte de l'adoption, il y a quelques semaines (en janvier 2023), du Plan d'action pour la stabilisation et le développement. Un référentiel axé sur quatre piliers : la lutte contre le terrorisme et la restauration de l'intégrité territoriale ; la réponse à la crise humanitaire ; la refondation de l'Etat et l'amélioration de la gouvernance ; la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
« Nous travaillons déjà beaucoup avec le gouvernement burkinabè pour toutes les questions de sécurité, les questions humanitaires, les questions de développement. Nous devons, maintenant, voir comment nous pouvons améliorer ce programme », a rassuré le chef de la délégation de l'Union européenne, Bernard Quintin.
Il a également indiqué que les diplomates vont, à l'occasion, répondre aux demandes déjà exprimées et aux nouvelles demandes qui pourraient être exprimées.
O.L
Lefaso.net
Crédit-photos : DCRP/MFPTPS
Les acteurs en charge de l'état civil se sont réunis ce mardi 28 février 2023 à Ouagadougou dans le cadre du programme d'appui à la modernisation du système de l'état civil (PAMEC). La cérémonie d'ouverture de l'atelier a été présidée par le secrétaire général du ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité.
Le Programme d'appui à la modernisation du système de l'état civil (PAMEC) a été conçu et mis en œuvre pour soutenir l'application de la Stratégie nationale de l'état civil (SNEC) au Burkina Faso. Les trois composantes principales du PAMEC sont l'amélioration de l'environnement et la gouvernance, le renforcement des capacités des services y compris l'interopérabilité et le soutien à la demande de services.
Cet atelier national de capitalisation et de partage d'expériences constitue un cadre de réflexion afin d'améliorer davantage le système de l'état civil au Burkina Faso. Il s'agit de présenter les acquis, partager les bonnes pratiques, prendre en compte les nouveaux défis dont l'enregistrement des naissances au sein des personnes déplacées internes (PDI).
Le partage de ces expériences, approches ou démarches méthodologiques permettrait d'apprécier les bonnes pratiques qui sont des expériences réussies, capitalisables, duplicables dans une perspective de durabilité, pour contribuer à renforcer le système de l'état civil notamment l'enregistrement des naissances.
Comme acquis, le projet a permis le renforcement de la collaboration entre les services de santé et les services d'état civil, le renforcement des capacités de 934 acteurs de l'état civil, l'amélioration des coûts d'accès aux services d'état civil, l'amélioration de l'enregistrement des naissances dans les délais légaux, l'amélioration de l'accès plus large aux services d'état civil par les populations les plus éloignées.
Il y a aussi l'érection de 199 formations sanitaires en Centres secondaires d'état civil (CSEC) dans les districts sanitaires de la région du Nord, l'appui des tribunaux départementaux pour la tenue d'audiences foraines ayant permis de délivrer 14 512 jugements déclaratifs d'actes de naissance chez les enfants de moins de 5 ans, l'implication des leaders communautaires dans la mobilisation sociale pour l'enregistrement des naissances, la mise en place de cellules communautaires de protection de l'enfance, la mise en place des équipes mobiles afin de faciliter l'enregistrement des naissances dans les délais légaux, etc.
Pour Sié Edgar Sou, secrétaire général du ministère en charge de l'administration territoriale, les déclarations des naissances et les difficultés rencontrées varient d'une région à une autre. Par conséquent, cet atelier permettra aux différents acteurs de partager leurs expériences afin d'améliorer le taux des déclarations des naissances. Dans le contexte actuel marqué par la crise sécuritaire et son lot de déplacés internes, Sié Edgar Sou ajoute que cet atelier permettra de prendre en compte les enfants déplacés internes qui risquent de ne pas avoir d'actes de naissance.
Sam Joseph Dabiré est le directeur pays de l'ONG EDUCO Burkina-Niger, partenaire de mise en œuvre de ce programme. Pour lui, il s'agit de mettre en commun les différentes expériences, voir les acquis, les insuffisances et déterminer les différentes perspectives afin d'atteindre les objectifs fixés. Selon lui, malgré les difficultés rencontrées, de belles réalisations ont pu être faites. « Les indicateurs en matière d'état civil notamment l'enregistrement des naissances dans les délais légaux se sont améliorés significativement, atteignant un bond de 50% dans la région du Nord », soutient-il.
Pour Christian Solofo, représentant de l'UNICEF à l'ouverture de cet atelier, le soutien de l'organisme onusien à ce programme répond aux principes et valeurs qu'il défend. Il s'agit notamment de la question des enfants, le droit à l'identité, etc. Il rassure que l'UNICEF s'engage à accompagner le gouvernement burkinabè pour l'amélioration de l'enregistrement des naissances.
Ce programme qui couvre les 13 régions du pays a été cofinancé par l'Union européenne et l'UNICEF.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
L'ambassadeur du Japon au Burkina, Kato Masaaki, a visité, dans la matinée de ce mardi 28 février 2023 à Ouagadougou, deux collèges d'enseignement généraux (CEG) construits par son pays. La visite de ces deux établissements scolaires s'est faite avec le premier responsable du département, Joseph André Ouédraogo, et son équipe.
Ces deux collèges d'enseignement généraux (CEG) sont situés aux quartiers Bendogo (arr.4) et Wayalghin (arr.10) de la ville de Ouagadougou.
Ils ont été construits dans le cadre de la mise en œuvre de la phase 2 du projet de construction d'infrastructures éducatives en appui au post primaire, symbole de l'amitié et de la coopération entre le Burkina Faso et le Japon.
Au cours de cette visite guidée de ces deux établissements, le diplomate a exprimé sa satisfaction de savoir que ces salles de classe vont bénéficier à des centaines d'élèves. Tout en précisant que cette visite réaffirme ainsi l'engagement de son pays à accompagner le Burkina Faso, avec un accent sur la formation des ressources humaines.
Par ailleurs, les CEG de Bendogo et de Wayalghin ont été construits grâce à la coopération japonaise. Au total, une soixantaine de CEG ont été construits dans les régions du Centre, du Centre-nord, du Centre-sud et du Plateau central par le Japon pour un montant de plus de 13 milliards de FCFA, a noté Kato Masaaki. Et d'ajouter que son objectif, c'est de pouvoir accueillir le maximum d'élèves qui viennent de l'école primaire.
En s'adressant à cette occasion à ses hôtes, le premier responsable du département en charge de la question, Joseph André Ouédraogo, a salué la coopération japonaise qui a beaucoup fait pour ce pays. « Vous contribuez ainsi à la résistance et à la résilience du Burkina Faso », leur a-t-il lancé.
Quant aux deux principaux de ces CEG, ils ont exprimé également leur satisfaction de la construction de ces établissements qui ont amélioré leurs conditions de travail. Une occasion pour eux de faire des doléances à leur ministre de tutelle. C'est ainsi que le principal du CEG de Bendogo, Jules Zongo, a d'abord rappelé les bienfaits de la construction de ces salles pour les enseignants et les élèves.
Par la suite, il a fait savoir au ministre que la construction de ces salles est une bonne chose, mais il souhaiterait qu'ils ajoutent une classe de terminale pour faciliter le cursus des élèves, une salle d'enseignants, un laboratoire, une salle de lecture et une bibliothèque. Des doléances qui ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. Car le ministre les a rassurés que leurs doléances seront prises en compte, tout en les encourageant à être résilients, résistants, ainsi qu'avoir le moral haut, parce que le jour va se lever bientôt sur la terre du Burkina.
Yvette Zongo
Lefaso.net
La composante 4 du projet de renforcement de la résilience pour l'avenir (PREVENIR), intitulée plaidoyer et communication stratégique, a été officiellement lancée ce 28 février 2023. L'atelier a été présidé par la ministre de la solidarité, de l'action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille, Nandy Somé.
Porté par le Conseil danois pour les réfugiés et mis en œuvre par la Women's international league for peace and freedoom (WILPF), le projet "PREVENIR" vise à atténuer les conflits, la violence et leurs impacts sur la vie des communautés de la région du Liptako Gourma. Il intervient dans les régions à forts défis sécuritaires que sont le Nord, le Sahel, l'Est, le Centre-nord, la Boucle du Mouhoun ainsi que le Centre. PREVENIR couvre la période de janvier 2023 à mars 2025, et est mis en œuvre à travers une plateforme d'organisations de la société civile locales.
Ce qui selon Nandy Somé, ministre de l'action humanitaire, est salutaire puisque les OSC locales ont l'avantage d'être proches des communautés et donc peuvent échanger facilement avec elles pour simuler leur libre expression et porter leurs attentes aux autorités locales, régionales et nationales. Elle a exhorté la WILPF, partenaire national de mise en œuvre de PREVENIR, à mettre un accent particulier dans l'analyse de la situation, la collecte et le traitement des informations, mais aussi d'opter pour des canaux de communication appropriés, afin de faire entendre la voix des communautés aux autorités.
A en croire Régina Ouattara, présidente de la WILPF, sa structure aura un rôle de facilitateur à jouer dans cette composante dénommée plaidoyer et communication stratégique. ''Les communautés ont besoin de renforcer leur résilience. Elles ont aussi des besoins et très peu de possibilités de se faire entendre par les autorités. La WILPF est chargée de stimuler la communication entre les communautés et les décideurs. Avec les organisations locales de la société civile, nous irons écouter et transmettre aux autorités les besoins des communautés'', a-t-elle expliqué.
Le présent atelier de lancement, devrait permettre de présenter aux autorités ainsi qu'aux différentes parties prenantes, les objectifs, les résultats attendus ainsi que les activités planifiées, sans oublier les stratégies d'intervention qui seront utilisées.
Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net
Ce mardi 28 février 2023 se tient à Ouagadougou la première session 2023 du cadre sectoriel de dialogue "santé". Ce cadre sectoriel comprend outre le ministère de la Santé, le ministère de la Solidarité, de l'action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille et le ministère de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques. L'ouverture de la cérémonie a été présidée par le ministre de la santé et de l'hygiène publique, Dr Robert Kargougou.
Selon le ministre de la santé et de l'hygiène publique, malgré un contexte national difficile marqué par la crise sécuritaire et sanitaire, le cadre sectoriel de dialogue santé a enregistré des résultats satisfaisants au cours de l'année 2022. Ainsi au cours de cette année, de nouvelles infrastructures sanitaires ont été construites, ce qui a permis de réduire la distance moyenne à parcourir pour accéder à un centre de santé à 5,3km. Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, plus de 3,5 millions de personnes ont été complètement vaccinées. De nouveaux vaccins ont aussi été introduits dans le programme élargi de vaccination. Les enfants bénéficient désormais du vaccin contre l'hépatite B et dès l'âge de 9 ans, les filles sont vaccinées contre le HPV, virus responsable du cancer du col de l'utérus.
Le ministre a indiqué aussi que le Burkina Faso a atteint la norme minimale en personnel de santé notamment pour les médecins et les sages-femmes et maïeuticiens d'État. Afin de réduire les évacuations sanitaires hors du pays, des structures spécialisées sont en construction et seront bientôt fonctionnelles. Il s'agit du centre de gériatrie de Ouagadougou, du centre de cancérologie de Ouagadougou, du centre de neurochirurgie du CHU de Tengandogo, du CHU de Bobo-Dioulasso, etc. Pour ce qui est de la réponse à la crise humanitaire que connaît le pays, le cadre sectoriel santé a débloqué plus de 160 millions pour la prise en charge des indigents et 200 communes urbaines et rurales ont bénéficié de points de vente de vivres à prix subventionné.
Renforcer la santé communautaire
En plus de passer en revue les performances du cadre sectoriel de dialogue santé au cours de l'année 2022, les participants vont se pencher sur les perspectives pour le deuxième semestre de l'année 2023 et examiner et valider le plan d'action pour la stabilisation et le développement du secteur de la santé 2023-2025 qui est l'instrument de programmation opérationnelle des réformes et des investissements. Ce plan devrait prendre en compte des perspectives comme la création de postes de santé avancés et cliniques mobiles dans les zones touchées par l'insécurité, la poursuite de la gratuité des soins au profit des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans et son extension aux personnes âgées et personnes vivant avec le VIH, le lancement de la vaccination contre le paludisme au profit des enfants de moins de 5 ans, la mise en place de mesures incitatives au profit des agents vivant en zone d'insécurité, la poursuite de l'opération de vente de vivres à prix subventionné, la mise en fonction du SAMU (Service d'aide médicale d'urgence) à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, etc.
" Les perspectives, c'est déjà de renforcer l'approche communautaire des soins de santé primaires pour faire en sorte que les services de santé et de nutrition soient disponibles sur l'ensemble du territoire burkinabè au profit de toutes les braves et résilientes populations. Une autre perspective est en rapport avec le renforcement des plateaux techniques des hôpitaux pour faire en sorte que les évacuations à l'extérieur se fassent rares. Nous voulons aussi renforcer le processus de certification des formations sanitaires et nous allons aussi travailler à ce que la mise à disposition des vivres au profit des populations vulnérables de notre pays soit une réalité. Nous avons aussi en perspective de travailler à ce que le centre hospitalier de Manga soit fonctionnel ", a confié le ministre de la santé, Dr Robert Kargougou.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
La commune de Partiaga, dans la province de la Tapoa, région de l'Est, a subi une attaque le 26 février 2023. Les terroristes s'en sont pris aux populations et ont saccagé et incendié des biens matériels.
Dans un communiqué en date du 27 février, le gouverneur de la région le colonel Hubert Yaméogo informe les populations que des actions de sécurisation de la commune sont en cours.
Le premier responsable de la région a invité à « garder confiance en notre force de résilience et à notre détermination sans faille à mener le combat jusqu'à la victoire contre tous les ennemis de notre nation ».
Le colonel a également présenté au nom du gouvernement de la transition ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Lefaso.net
Orange Burkina Faso a lancé le jeudi 23 février 2023 à Ouagadougou, son programme dénommé Hello Women à travers le financement du projet « Yidgri ». Initiative du groupe Orange, le lancement de ce programme visant à favoriser l'intérêt des femmes pour les métiers de la technique et du digital, a vu la participation de Elisabeth Medou Badang, directrice des ressources humaines de Orange Afrique-Moyen Orient, de Mamadou Coulibaly, directeur général de Orange Burkina Faso, de Gisèle Gumedzoé / Ouédraogo, directrice générale de Coris Bank International SA et marraine du projet « Yidgri ».
Orange à travers son programme Hello Women s'est résolument engagé à faciliter l'accès aux métiers du numérique et de la technique à la gente féminine. « En tant qu'acteur majeur du numérique, Orange a une immense responsabilité : celle de donner aux femmes le pouvoir d'être créatrices de valeur par et pour le numérique. Nous avons la conviction que la mixité, dans toutes les fonctions et à tous les niveaux, est un gage de succès pour la performance économique de l'entreprise, d'innovation, et de bien-être des salariés ». C'est en ces termes que Mme la directrice des ressources humaines Afrique-Moyen Orient de Orange a lors de son allocution présenté ce programme.
Au Burkina Faso, c'est le projet « YIDGRI » qui a eu la chance de bénéficier d'un financement du programme Hello Women. Un projet présenté par les Ladies (femmes) de Orange Burkina et l'ONG ASMAD.
« Nous avons saisi une opportunité du groupe Orange, qui a lancé un appel à projets pour la formation de jeunes filles aux métiers de la technique et du digital. Nous avons créé un projet, le projet « Yidgri » d'Appui à l'insertion professionnelle des jeunes filles dans les métiers du technique et du digital au Burkina Faso et avons identifié l'ONG ASMADE, qui œuvre depuis 29 ans à la promotion des jeunes filles pour le porter. C'est un financement d'environ 29 millions de francs CFA qui nous a été octroyé pour identifier, former, encadrer nos sœurs, nos filles et les conduire vers les métiers techniques et du digital », a expliqué la présidente des ladies de Orange Burkina, Zara Bationo.
Elle a indiqué que le pilotage du projet « Yidgri » sera assuré par l'ONG ASMADE. Et son rôle sera de renforcer l'employabilité de 60 femmes et jeunes filles diplômées dans les métiers techniques et numériques de la ville de Ouagadougou de 2023-2024 et de faire recruter 50% de ces femmes et filles dans les métiers techniques et numériques au Burkina Faso.
Pour Apolline Kalga, chargée de communication de l'ONG ASMADE, Orange Burkina et son institution partagent la même vision, celle de l'autonomisation de la femme. « Le numérique est devenu est un outil incontournable et nous voulons accompagner l'employabilité des femmes dans ce domaine », a-t-elle révélé.
La marraine du projet Yidgri, directrice générale de Coris Bank International Gisèle Gumedzoe / Ouédraogo a commencé son propos par cette citation : « Vous ne pouvez pas espérer construire un monde meilleur sans éduquer la femme ». Selon la marraine du projet, il est nécessaire de mettre en place des mesures ou initiatives qui encouragent fortement la jeune fille à s'engager dans les filières techniques et scientifiques porteuses d'opportunités d'emplois.
Mamadou Coulibaly, directeur général de Orange Burkina, a pour sa part informé que même au sein de Orange Burkina Faso, cette question du manque de la gente féminine dans les domaines techniques et numériques est reluisante. Il a révélé que seulement 12 % de femmes travaillent à la direction technique et du système informatique de Orange Burkina Faso. « Soit 14 femmes sur 111 personnes », a-t-il soutenu en affirmant que le projet « YIDGRI » est le bienvenu parce qu'il permettra d'accompagner des jeunes filles dans les métiers techniques et numériques afin de leur donner la chance de se réaliser et d'être potentiellement de futures employées de Orange Burkina Faso dans les domaines techniques bien entendu ».
Rama Diallo
Lefaso.net
Déja 10 ans !
28/02/2013 - 28/02/2023
« Oui, pour moi vivre c'est le Christ et si je dois mourir, j'y gagne » (Phil 1,21)
Le Sergent SAMBOHOUN Alain Tia, Précédemment en service au Bataillon des Transmissions des Armées
ALAIN REPOSE EN PAIX
AUPRÈS DE TON CRÉATEUR
MESSES À LA PAROISSE SAINT PIERRE DE GOUNGHIN
* le Mardi 28 février 2023 à 18h30
* le Dimanche 12 Mars 2023 à 9h
N° BFVK-001-DAO-SNV-2023-ECDD
SNV est une organisation partenaire du développement global investie d'une mission, qui est ancrée dans les contextes et les sociétés où nous travaillons. En nous inspirant des principes transformationnels et des objectifs fixés par les ODD, nous nous engageons à développer des systèmes agroalimentaires résilients qui garantissent la sécurité alimentaire et une nutrition appropriée ; à accroître la fiabilité et la disponibilité des systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement pour atteindre une quantité et une qualité acceptables ; et à améliorer l'accès aux énergies durables et d'un coût abordable pour tou∙te∙s.
Actifs au Burkina Faso depuis 1970, nos projets couvrent l'ensemble du pays. Nous avons des bureaux à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya, Fada N'Gourma et Dédougou avec des équipes résilientes et pluridisciplinaires composées à plus de 90% de personnel national.
Le consortium SNV Organisation Néerlandaise de Développement et World Waternet (WWn), a acquis un financement de l'Ambassade du Royaume des Pays-Bas (EKN) pour la mise en œuvre du projet de gestion intégrée des ressources en eau intitulé Eau, CLE du Développement Durable (ECDD). Le projet a une durée de quatre ans et couvre la période de décembre 2020 à décembre 2024. Il renforcera différentes institutions et organisations, chacune dans son rôle et dans son mandat, ainsi que leur capacité de collaborer et de faire participer la population.
Il a pour objectif global de contribuer à la résilience des populations dans les territoires cibles par l'accroissement des moyens de subsistance et l'accès aux services de l'eau, l'hygiène et l'assainissement et comme impact indirect de contribuer à la gestion durable des ressources en eau et à leur utilisation domestique et productive dans des zones fragiles des bassins versants du Burkina Faso.
SNV, agissant en qualité de Maitre d'Ouvrage lance le présent Avis d'Appel d'Offre pour la réalisation de magasin de stockage et de conservation des produits agricoles. Les réalisations sont réparties par les lots suivants. Les entreprises soumissionnaires ne peuvent postuler qu'à un seul lot :
1. La participation à la concurrence est ouverte à toute entreprise pour autant qu'il ne soit pas sous le coup d'interdiction ou de suspension et en règle vis-à-vis de l'administration du Burkina Faso ;
2. La durée de la réalisation est de 06 mois pour l'ensemble des ouvrages allant de mi-avril 2023 à mi-septembre 2023. La durée pour chaque lot sera préciser à la rencontre de cadrage avec chaque entreprise. SNV se réserve le droit de revoir la durée d'exécution de façon unilatérale à tout moment de l'exécution ;
3. Les soumissionnaires éligibles, intéressées sont invitées à télécharger le DAO et Annexes en suivant le lien https://urlz.fr/kX7W ou à le retirer au secrétariat de SNV, sise à Ouaga 2000, Sect. 54, Av. SARE Elie, Porte 437 01 BP 625 Ouagadougou 01- Burkina Faso, Tel : 25409263 ;
4. Les offres techniques et financières doivent être rédigées en français et présentées en un (01) original et deux (02) copies dans une enveloppe avec mention « REPONSE A L'APPEL D'OFFRE POUR LA REALISATION DE MAGASIN DE STOCKAGE ET DE CONSERVATIONS DE PRODUITS AGRILE DE 100T, 50T, 25T (PRECISER LE LOT ET L'INTTUTILE DU LOT) », conformément aux instructions aux soumissionnaires, et devront parvenir au secrétariat de SNV, au plus tard le 17 mars 2023 à 12HOO. En cas d'envoi par la poste ou autre mode de courrier, la SNV ne peut être responsable de la non réception de l'offre du soumissionnaire ;
5. Les soumissionnaires resteront engagés par leurs offres pour un délai de 120 jours, à compter de la date de remise des offres ;
6. Les soumissionnaires ne prennent pas prendre part au processus de dépouillement, et le ou les entreprises retenues seront contactées directement pour la suite du processus ;
7. La SNV se réserve le droit de ne donner aucune suite à tout ou partie du présent Appel d'offres.
La Grande famille OUEDRAOGO, les familles alliées SOULAMA, HEMA, OUATTARA, SIRIMA
Monsieur OUEDRAOGO PEGWENDE CHEICK KADER
Ont la profonde douleur de vous annoncer le décès de leur fille, belle fille, Épouse, sœur
Mme OUEDRAOGO née SOULAMA ARAMATOU
survenu le 25 Février 2023 à Rabat au Maroc
Arrivée du corps le 1er Mars 2023 à 1h30 du matin à l'aéroport international de Ouagadougou.
Levée du corps et recueillement à partir de 9h au domicile familial à Tanghin le mercredi 1er Mars 2023 suivi de l'inhumation au cimetière Route de Kamboinsin à partir de 10h.
Union de Prière
« Nul ne meurt si son souvenir demeure intact dans la mémoire des siens »
1er mars 2017 – 1er mars 2023
Voilà six (6) ans qu'il a plu au Seigneur de rappeler à lui sa servante :
Madame GUERANDI née MAIWORE Elisabeth
A l'occasion de ce triste anniversaire,
Les grandes familles SALKREO, GUERANDI au Cameroun ;
Les familles KOWE, DOUBOU, et CISSE au Burkina Faso ;
Prient ceux qui l'ont connue et aimée à s'unir à elles dans la prière et/ou en pensée pour le repos de son âme.
Que le Dieu tout puissant vous bénisse et vous récompense au Centuple de vos bienfaits.
UNION DE PRIERES !!!
Présente à Ouagadougou dans le cadre du 28e FESPACO, le commissaire en charge du développement humain et des affaires sociales de la Commission de la CEDEAO, Pr Fatou Sow Sarr, a été reçue en audience, dans la soirée de ce dimanche 26 février 2023 par le ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Olivia Rouamba. Au menu, l'actualité culturelle certes, mais également des questions politiques de l'espace communautaire CEDEAO.
La délégation dit être venue pour manifester la solidarité de l'institution communautaire, CEDEAO, au peuple burkinabè et à son gouvernement à cette période de FESPACO. « Cela traduit la résilience du pays qui a su, malgré toutes les difficultés, tenir cette manifestation importante pour l'Afrique ; parce qu'aujourd'hui, le FESPACO n'est plus une propriété du Burkina, il appartient à notre sous-région, il appartient à notre continent. Le FESPACO nous élève au niveau international et permet à l'Afrique d'être à la table des plus grands de ce monde dans le domaine du cinéma », a exprimé Pr Fatou Sow Sarr à sa sortie d'audience.
De l'avis de l'hôte, le cinéma, la culture d'une manière générale, est importante dans la marche du monde. « L'Afrique est l'avenir du monde, c'est l'Afrique qui doit définir le futur de la culture. Pour cela, nous attachons une importance capitale au FESPACO pour qu'il continue à exister et pour qu'il aille encore plus et beaucoup plus haut. Le FESPACO aidera nos pays à avoir la place qui leur revient sur la scène internationale ; parce que d'abord, c'est une question économique, mais en même temps une question politique. (…). Il n'est pas question qu'on laisse notre culture entre les mains des autres, qui vont l'exploiter comme ils ont exploité nos ressources. La culture est aujourd'hui un bien économique. C'est ce que le Burkina est en train de faire. Le Burkina est un pays qui nous est tous cher dans cette sous-région ; parce que Thomas Sankara, comme Kwamé Nkrumah, Cheick Anta Diop, continuent aujourd'hui d'être la boussole pour notre jeunesse. Pour cela, ce que le Burkina a produit nous appartient tous », a brandi le commissaire en charge du développement humain et des affaires sociales de la Commission de la CEDEAO.
« Il faut que nous ayons une communauté forte »
Pr Fatou Sow Sarr qualifie donc cette présence à Ouagadougou d'obligation, car convaincue que l'intégration doit être une réalité dans la sous-région. « Nous n'avons pas de choix que d'être unis, pour pouvoir vaincre les difficultés qui vont se présenter à nous. Nous avons un même destin, nous sommes une communauté de destin et la CEDAO travaille à cela. Ce qui touche un de nos pays membres ébranle l'ensemble des autres pays », déclare-t-elle.
Réagissant à une question sur les sanctions de la CEDEAO contre les dirigeants de la transition, elle a expliqué qu'elles procèdent des décisions de la Conférence des Chefs d'Etat, qui répond à une logique à son niveau. « Mais nous, pour le mandat que nous avons, c'est de nous activer dans le champ du développement, et c'est ce que nous faisons, par des bourses que nous octroyons, des appuis en cas de situations de catastrophe, les soutiens humanitaires, etc. », évoque le commissaire Fatou Sow Sarr, avant de confier qu'à son arrivée en août, le premier acte qu'elle a signé, a consisté en une aide financière à l'éducation au Burkina Faso.
Le chef de délégation dit avoir également échangé avec le ministre en charge de la famille sur des sujets liés à la cellule familiale. « Aujourd'hui, le problème de notre sous-région, c'est celui de la jeunesse. Or, la jeunesse, c'est d'abord la famille », pose-t-elle avant de relever la nécessité de travailler à recoudre les familles et à assurer la cohésion au sein d'elles, de sorte à donner de l'espoir à la jeunesse qu'il y a un avenir meilleur. « Nous avons les ressources, nous avons les compétences, il nous reste à faire un petit effort pour comprendre tout cela, pour l'internaliser et travailler de manière intelligente sur nos relations avec l'extérieur. Pour pouvoir le faire, il faut que nous ayons une communauté forte », étale Pr Sow Sarr, pour qui, il faut se battre, chacun, à l'intérieur de son propre espace pour cette vision commune. Mais c'est en se donnant la main, en se serrant les coudes, que cet objectif sera atteint, convainc Pr Fatou Sow Sarr.
Tout n'est donc pas peint en noir quand on évoque la question CEDEAO
Pour le ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Olivia Rouamba, cette démarche « vient du coup rassurer » non seulement les populations burkinabè, mais aussi les autorités dans ce contexte de l'élargissement des sanctions de la CEDEAO contre les trois pays (Burkina, Guinée, Mali). « Cette présence rassure à plus d'un titre ; quand vous entendez le discours que madame le commissaire a tenu, qui est qu'elle va transmettre fidèlement le plaidoyer qui a été fait lors de nos échanges, et qui vise à rassurer nos peuples et à mettre en exergue l'aspect CEDEAO des peuples que l'aspect sanctions. Et elle l'a si bien relevé, c'est la Conférence des chefs d'Etat qui a justement pris cette décision de renforcement des sanctions. Encore qu'à ce niveau (et c'est une analyse que je mène de façon objective), elle ne fait pas l'unanimité », accueille le ministre Rouamba.
Elle apprend également qu'au cours des échanges, il a été question de LGBT, qui, de son avis, tend à brader les valeurs culturelles, « alors que la culture, c'est tout ce qui doit nous rester, même quand on a tout perdu ».
Elle loue aussi les échanges sur la question de la famille et des femmes qui, selon elle, constitue un pan très important au Burkina, surtout dans ce contexte sécuritaire difficile. « Je profite adresser des mots de remerciements …, parce qu'on a reçu une note du président de la Commission de la CEDEAO, qui a répondu favorablement à une requête qu'on avait envoyée et qui demandait un soutien pour les personnes déplacées internes (soutien humanitaire, sécuritaire…) », informe le ministre Olivia Rouamba, faisant observer que tout n'est donc pas peint en noir quand on évoque la question CEDEAO.
O. L
Lefaso.net
Les ressortissants de la commune de Partiaga, dans la province de la Tapoa, ont convoqué la presse dans l'après-midi de ce lundi 27 février 2023 pour parler d'une attaque terroriste qui a eu lieu le dimanche 26 février 2023 dans cette commune de la région de l'Est. Ils dénoncent le « silence des autorités » face à ce qu'ils qualifient « d'horreur ».
Les ressortissants de la commune de Partiaga à Ouagadougou montent au créneau contre les autorités, vingt-quatre heures après « l'attaque » survenue dans cette commune. Au moment où nous écrivions ces lignes, aucune autorité administrative, ni militaire n'a fait cas de ces attaques. Un silence qui agace les ressortissants de cette commune, sans nouvelles de leurs proches. « Que devons-nous faire, si nos parents ont été sauvagement assassinés dans la matinée de ce dimanche 26 février 2023 et que l'autorité s'est murée dans un silence des plus sordides », lancent-ils d'entrée.
Selon les conférenciers, le départ du détachement militaire et de la brigade territoriale de la gendarmerie de Partiaga a précipité cette attaque. Une attaque survenue malgré les différentes alertes adressées aux autorités administratives et militaires à travers les réseaux sociaux et les médias, disent-ils.
« Comme s'ils savaient ce qui allait arriver, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ne reviendront plus jamais jusqu'à ce que le pire survienne, c'est-à-dire l'attaque barbare du dimanche matin. Les terroristes ont donc profité de cette absence des hommes qui sont payés pour assurer la sécurité des populations pour se mobiliser et encercler la commune durant plus de quatre jours avant de lancer l'attaque finale », explique Saïdou Sinini, porte-parole des ressortissants de Partiaga.
Ils reconnaissent tout de même que des frappes aériennes ont très souvent été menées par les forces armées nationales en réaction aux mouvements des groupes armés terroristes. « La veille du drame, des frappes aériennes ont été enclenchées sur quelques bases terroristes aux alentours de la ville », reconnaissent-ils.
Selon eux, les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) sont restés pour protéger la ville. Mais par manque de renforts, cela n'a pas été suffisant. « La mobilisation des VDP ne fera pas le poids face à ces groupes armés terroristes que même les professionnels du métier des armes redoutent et craignent », assure Saïdou Sinini, porte-parole des ressortissants de la commune de Partiaga à Ouagadougou.
C'est ainsi qu'au petit matin de ce dimanche 26 février 2023, aux environs de 5h30 s'est produit l'attaque. Ils assurent que les terroristes ont détruit tout sur leur passage, du massacre des populations civiles aux destructions des biens immobiliers et des vivres. « Une histoire que seuls les films d'horreur peuvent réaliser. Les forces terroristes ont détruit la plupart des bâtiments administratifs de la ville et ont sillonné les concessions pour y mettre le feu. Les hommes qui se sont retrouvés sur leurs chemins ont été tout simplement abattus. Même les fidèles chrétiens qui étaient à l'office religieux du dimanche n'ont pas eu la compassion de nos tueurs du jour », décrivent-ils.
« Une commune qui a demandé de l'aide depuis plus de deux semaines. Nous sommes déçus de cette façon de faire de nos autorités qui font la sourde oreille quand il s'agit de la vie des habitants de la région de l'Est et particulièrement de la commune de Partiaga. Nous sommes déçus des nouveaux dirigeants qui ont pourtant donné de l'espoir aux populations mais qui nous laissent mourir comme des animaux dans l'ignorance totale. Pendant que le FESPACO bat son plein à Ouagadougou, un film d'horreur s'est passé dans notre ville, Partiaga. Impossible de compter le nombre de morts et de faire un bilan des dégâts », regrettent-ils.
« Si vous ne souhaitez pas que nos populations pactisent avec l'ennemi pour vivre en paix, il est temps que vous nous considérez aussi comme les autres Burkinabè qui arrivent à vaquer à leurs occupations. Nous sommes aussi des Burkinabè », ont-ils prévenu.
Les ressortissants de Partiaga demandent aux autorités d'établir un bilan exact de l'attaque, de faciliter l'enlèvement des différents corps abandonnés afin de procéder à leur enterrement et d'organiser des funérailles, d'établir des couloirs humanitaires pour aider les rescapés, etc.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Depuis son renversement à la tête de l'Etat, Paul Henri Sandaogo Damiba, retiré au Togo, n'avait plus donné de nouvelles. A travers un entretien avec le journaliste de RFI Alain Foka, diffusé le dimanche 26 février 2023, l'ancien chef de l'Etat burkinabè a enfin rompu le silence, revenant ainsi sur certains axes majeurs de sa gouvernance. Au menu des échanges, l'épineuse question de la sécurité, le choix des partenaires dans la lutte contre le terrorisme, sa vision de la réconciliation, ses relations avec les chefs d'Etat du Mali et de la Guinée, son retour au bercail, lui qui dit avoir hâte de retrouver « le pays de ses parents et de ses grands-parents », etc. Les points saillants de l'entretien ci-après.
Le problème des Burkinabè, ce sont les Burkinabè
« Notre problème est majoritairement interne ». Telle est, selon Paul Henri Sandaogo Damiba, la raison de la persistance du phénomène du terrorisme au Burkina. « C'est vrai qu'il y a l'influence des groupes des grands réseaux extrémistes. Nous avons pu amoindrir l'influence de ces réseaux là sur nos groupes, mais le problème est majoritairement interne. Ceux que nous combattons sont majoritairement des Burkinabè de sang résidents au Burkina Faso et par moments, dans certaines portions hors de contrôle de notre pays », a-t-il renchéri.
Le Burkina courtisé par des sociétés militaires russes, sud-africaines…
La prise du pouvoir du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a suscité une ruée des partenaires militaires auprès du pouvoir pour proposer leurs offres de services dans la lutte contre le terrorisme. Selon ses dires, les offres sont venues de partout, seulement, il ne les a pas acceptées car il estimait que ce serait froisser la fierté des Burkinabè qu'il estimait capables eux-mêmes de se tirer d'affaire. « Nous avons été contactés par des sociétés russophones, sud-africaines et même des sociétés basées en Afrique de l'Ouest. Elles se proposent d'envoyer leurs personnels occuper une zone et nous aider. Bien sûr avec en contrepartie des paiements. Mais nous n'étions pas dans cette dynamique-là.
C'est ce qui m'a fait dire à Bobo que quand quelqu'un se bat pour quelque chose, ça devient sa chose. C'était une manière de dire que notre fierté nationale, notre intégrité, notre côté burkinabè serait mal vu. Tant qu'on peut trouver des solutions entre nous, pourquoi ne pas trouver ces solutions là au lieu de passer par un tiers. Si nous prenions aujourd'hui d'autres partenaires qui viennent, qui ne connaissent pas nos réalités, qui ne connaissent pas nos populations, qui ne connaissent pas nos habitudes, qui ne connaissent pas le mode d'action des groupes armés, comment ces partenaires peuvent être efficaces ? » a-t-il expliqué. Au sujet d'une éventuelle arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner au Burkina, il répondra : « je n'ai pas rencontré Wagner ».
Rapports avec les forces françaises installées au Burkina
« A partir de janvier (2022, Ndlr) nous avons trouvé des forces étrangères, notamment françaises, stationnées au niveau de notre pays. Nous avons eu des échanges avec ces forces et nous leur avons demandé de nous accompagner pour qu'on puisse avoir des résultats, œuvrer à la stabilité » a laissé entendre Paul Henri Sandaogo Damiba, à la question de savoir quels étaient ses rapports avec les forces étrangères sur place. Aussi, contrairement à certains qui croient dur comme fer qu'il était un président à la solde de la politique française, l'ancien chef d'Etat explique que les relations du MPSR 1 avec les forces françaises n'étaient pourtant pas toujours au beau fixe. En effet, il estime que son pouvoir a été incompris de ces forces-là, qui attendaient d'être confortées dans l'idée qu'il est réellement là pour les intérêts du peuple burkinabé.
« Au tout début, il faut convaincre. Il faut convaincre pour que les gens comprennent la dynamique actuelle. Tant qu'on n'a pas convaincu un partenaire particulier, c'est difficile que le partenaire s'engage. Ce ne sont pas seulement eux qui n'avaient pas confiance, il y avait les groupes politiques et la communauté régionale. Ils attendaient de voir si ce sont des gens qui sont venus pour aider le pays où ce sont des gens qui sont avides du pouvoir. Il y a toujours un temps qu'on doit prendre pour convaincre et pour que les gens voient vers où vous voulez aller. Et à ce sujet, avec les forces françaises, on a senti qu'il y avait des incompréhensions. Dans les interactions, on a eu quelques contradictions sur le plan de la communication, aussi sur l'engagement opérationnel. Sur le plan opérationnel, nous leur avons demandé de nous soutenir dans la fourniture de renseignements.
En tout cas par moment, nous n'avons pas obtenu les renseignements souhaités. Cet état de fait, nous l'avons exprimé. On le leur disait et il y a des correspondances qui existent » a-t-il lâché.
En dépit de ces désaccords, le lieutenant-colonel Damiba reconnaît que les forces françaises ont appuyé les forces militaires burkinabè, à d'importants moments de leurs interventions sur le terrain. « Quand on a des évènements à certaines heures de la nuit, ils nous viennent en secours. Quand on a des blessés, ils nous appuient. L'ensemble des militaires qui ont opéré véritablement dans les contrées de notre pays peuvent attester que nous avons eu des soutiens pour relever nos blessés, évacuer nos corps, certains apports en renseignements, de l'appui-feu. Mais tout cela, c'est avec le temps que ça s'est installé. On était dans une dynamique de gagner ce qui était avantageux pour nous, pour l'intérêt du pays ».
L'approvisionnement des terroristes en armes
Au cours de l'entretien, Paul Henri Sandaogo Damiba est revenu sur les sources d'approvisionnement des groupes armés terroristes en armes. « Il y a des armes qui sont achetées dans la contrebande. Il y a des réseaux financiers extérieurs et internes aussi. Avant, on parlait de rançons, mais à force de durer sur le terrain, les groupes développent des économies telles que les vols de bétails, l'exploitation de l'or, etc. Ce sont des canaux qui leur permettent d'avoir de l'argent. Ils ont accès aux grands réseaux de contrebande, aux armes récupérées à certaines positions des FDS et à des réseaux extérieurs. Il y a aussi par exemple des convois qui peuvent passer légalement dans nos pays et ne pas arriver à bonne destination ».
A la question de savoir qui fabrique ces armes, il répondra : « il y a par exemple deux types d'engins explosifs. Les engins explosifs improvisés, fabriqués artisanalement et il y a ceux conventionnels, fabriqués dans des usines précises. Dans les années 2018, on a découvert des mines de fabrication qui ont quitté certaines zones de la Lybie et qui étaient arrivées au Burkina. Actuellement par exemple, la kalachnikov est l'arme la plus utilisée. Ce sont des armes du pacte de Varsovie. Beaucoup d'entreprises et beaucoup de sociétés produisent ces armes-là. Mais sur le terrain, ce qu'on retrouve ce sont des versions de Kalash, de fusils mitrailleurs et de RPG 7 ».
Ses relations avec ses homologues du Mali et de la Guinée
Pour Paul Henri Sandaogo Damiba, les pays sont libres d'opter pour un partenaire au profit d'un autre et ce qui était prôné durant ses huit mois de gouvernance, c'est la diversification des partenaires.
A la question de savoir s'il n'avait pas un parti pris pour la France, si fait qu'il avait maille à partir avec ses homologues du Mali Assimi Goïta et celui de la Guinée, Mamadou Doumbouya, l'ancien chef de l'Etat du Burkina s'est voulu clair : « nous n'avons pas choisi d'être avec la France, nous sommes venus trouver des Français. C'était de voir d'abord quels partenariats opérationnels pouvaient être maintenus et améliorer avec eux ». « Je n'avais pas particulièrement de mauvaises relations avec Assimi Goïta. On avait de très bons rapports. On avait décidé d'engager au niveau de la frontière des opérations militaires conjointes, mais en excluant les partenaires. C'est un problème commun au Burkina et au Mali. On avait dit que pour la question frontalière, ce sera entre nos unités. Pour le président Doumbouya, on avait des relations fraternelles », a-t-il confié.
Des acquis engrangés, quoiqu'on dise
Si pour beaucoup, le MPSR 1 a plus contribué à tirer le pays vers le bas plutôt qu'à le sortir de l'ornière, Paul Henri Sandaogo Damiba soutient que des résultats ont été obtenus et des acquis engrangés. « Contrairement à ce qui est raconté, nous avons eu beaucoup de résultats, mais on n'en a pas parlé. Dès le mois de février, nous avons commencé à faire des opérations de ciblage. On ne peut pas mettre cela à la disposition du public, mais il y a des groupes de personnels qui travaillaient sans relâche 24h sur 24 pour désorganiser les réseaux terroristes. On a comptabilisé pas moins de 170 à 175 sorties d'opération de ciblage.
Chacune de ces opérations a visé et détruit des éléments armés. Ce sont des résultats que nous n'avons pas voulu porter à la connaissance du public mais je pense que tout est disponible. Notre plus grande réussite était de démobiliser les groupes armés. En son temps, des anciens combattants sont revenus donner leurs armes. Ce sont des résultats dont on ne parle pas suffisamment. On était autour d'une centaine de personnes. On avait beaucoup de promesses de personnes mobilisées pour ramener d'autres.
Mais malheureusement cette démarche est tombée à l'eau. Il faut savoir aussi que les groupes armés ne sont pas contents quand il y a des défections dans leurs rangs. Il faut savoir jouer sans trop exposer les autres qui vont être désengagés » a-t-il révélé.
En outre, conformément aux quatre objectifs que sont la lutte contre l'insécurité, le soutien humanitaire aux personnes déplacées internes, l'amélioration de la gouvernance et enfin la question de la réconciliation nationale, il estime qu'il y a eu des avancées considérables, quoique tout n'est été atteint.
« Il y a eu des accalmies dans les régions de l'Est, du Nord, de l'Ouest et du Sud-ouest. Aussi, quand on venait, le nombre de personnes déplacées étaient autour de trois millions. Notre travail a permis de réduire le nombre de personnes déplacées. On était descendu autour de deux millions 400. Ce sont des tableaux qui existent. Il y a des régions où les populations repartaient. En termes de gouvernance, je peux dire sans vraiment nous vanter qu'il y a rare de systèmes politiques qui ont été aussi transparents dans leur système que le système que nous avons conduit », a-t-il renchéri.
Un homme en paix avec sa conscience
Dans leurs premières apparitions au moment du coup d'Etat, les nouveaux maîtres du pays fustigeant le pouvoir en place, l'accusant de se sucrer sur le dos des populations qui souffrent le martyr. A ces velléités de malversations qui faisaient directement allusion au président Paul Henri Sandaogo Damiba, ce dernier répondra qu'il est blanc comme neige.
« Si j'ai pris un franc de l'Etat pour m'enrichir personnellement, je suis prêt à répondre devant les juridictions de mon pays. Est-ce-que quand vous me voyez je ressemble à quelqu'un qui a emporté quelque chose ? Les camarades se moquaient de moi. Ils disaient qu'ils n'ont jamais vu un président aussi pauvre que moi. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses qui se disent sur les réseaux sociaux. Mais c'est vraiment du fake. Ce sont des choses montées juste pour salir. Moi je suis en paix avec ma conscience », dira-t-il à ce propos.
Sa vision de la réconciliation
Le 8 juillet 2022, Paul Henri Sandaogo Damiba convoquait les autres chefs d'Etat autour d'une table ronde pour discuter des questions de la réconciliation. Au nombre de ses hôtes, l'ancien président Blaise Compaoré qui venait d'être condamné par la justice militaire pour le meurtre de Thomas Sankara. Interrogé sur le sens profond de cette réunion qui visiblement a fait choux blanc en raison de l'absence des trois anciens présidents, il répondra : « Ce n'était pas pour faire une réconciliation. Dans l'intitulé de la correspondance, c'était pour œuvrer pour la cohésion sociale. C'était pour m'asseoir avec les devanciers puis leur demander de nous aider. Cela ne sert à rien que je dise que je peux alors que chacun peut contribuer. L'initiative de cette réunion, au fond, c'était pour demander aux devanciers d'accompagner, de nous aider parce que la situation actuelle du Burkina n'est plus une question d'un clan ou d'une personne. Je pense que toute dynamique qui ne va pas aller dans le sens de réunir tous les fils autour de l'objectif qui est de préserver le pays sera contre-productive », a-t-il laissé entendre.
"Il faut éviter qu'on répartisse l'Afrique une seconde fois"
Au cours de l'entretien, Paul Henri Sandaogo Damiba dit observer de près ce qui se passe au Burkina et se refuse d'y donner lecture car dit-il : « ce que j'observe ne me permet pas de juger pour le moment ». Cependant, estime-t-il, cette course vers les partenaires surtout en ces temps de crise sécuritaire risque de reproduire la sombre histoire de la conférence de Berlin de novembre 1884 à février 1885, où l'Afrique a été partagée comme un gâteau d'anniversaire.
« Je suis certains évènements qui se passent dans mon pays. Mais je pense quand même qu'il faudrait observer en tant que décideur politique et responsable d'un pays, de la prudence. Je soulignais tantôt les difficultés qui peuvent exister entre les responsables de nos pays et puis les différents partenaires aussi qui sont à nos côtés. Le piège qu'il faudrait tout faire pour éviter est qu'on n'aille pas encore vers une nouvelle répartition de l'Afrique », dira-t-il pour conclure.
Son retour au bercail
Au Togo depuis le 2 octobre 2022, Paul Henri Sandaogo Damiba dit avoir le mal du pays. Et même si ce point n'a pas encore été abordé avec les autorités actuelles, il estime que les portes du Burkina Faso ne lui sont pas fermées. « Le pays me manque même si je suis dans de bonnes conditions à Lomé. Je suis pressé de retrouver le pays de mes parents et de mes grands-parents. Le sang qui coule dans mes veines est burkinabè », a-t-il rappelé.
A la question de savoir si ce retour ne serait pas pour récupérer le fauteuil qui lui a été arraché, il répondra : « je ne suis pas intéressé par un quelconque pouvoir politique. Le pouvoir politique corrompt l'homme. J'ai ma personnalité et mes valeurs que je garde bien pour moi. Je veux simplement être utile pour les autres ».
Erwan Compaoré
Ramata Diallo
Lefaso.net
Source : Entretien de Alain Foka avec Paul Henri Sandaogo Damiba
Le coordinateur national de Planète des jeunes patriotes, Nestor Poodassé, a été condamné à 24 mois de prison, dont six fermes, et deux millions de francs CFA d'amende ce lundi 27 février 2023 au palais de justice de Bobo-Dioulasso. Il a été reconnu coupable de faits de menaces de mort sous condition.
Nestor Podassé dit "Mandela 1er "coordonnateur de Planète des jeunes panafricanistes, incarcéré depuis le 9 février 2023 était devant la justice pour répondre des chefs d'accusation qui lui sont reprochés. Son procès, qui a plusieurs fois été renvoyé, a finalement repris ce lundi 27 février 2023 au tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso.
Dans les faits, il est reproché à Nestor Poodassé d'avoir accordé lors des événements du 30 septembre 2022, une interview à la chaîne de télévision Afrique média. Dans le contenu de l'interview, il a proféré des menaces de mort à l'encontre d'une communautaire étrangère vivant au Burkina Faso.
Après les débats, le Parquet a retenu les infractions de menaces de mort sous conditions contre lui. Il a demandé au tribunal de le condamner à 24 mois de prison dont 12 fermes et deux millions d'amende ferme.
Le tribunal l'a déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés. Condamnant ainsi Nestor Poodassé à 24 mois de prison dont six mois fermes et deux millions d'amende aussi ferme.
Lefaso.net
Une partie des acteurs du transport de la région de la Boucle du Mouhoun rejette la nouvelle gare routière de la commune urbaine de Dédougou. Les frondeurs s'insurgent contre ce qu'ils considèrent comme la réalisation à minima de l'infrastructure et l'exclusion des transporteurs dans le processus de construction de la gare.
A l'occasion de la cérémonie inaugurale de l'infrastructure, intervenue le jeudi 23 février 2023, un groupe de personnes, se présentant comme des représentants syndicaux des transporteurs de la région de la Boucle du Mouhoun, a ouvertement désapprouvé la manière d'agir des autorités municipales.
Les protestataires se sont présentés sous la bannière de l'UNATRAF et du HCT-BF (respectivement, Union nationale des transporteurs autonomes du Faso et Haut-conseil des transporteurs du Burkina Faso), sections de la Boucle du Mouhoun. Pour eux, la gare, telle que réalisée, est loin de refléter le plan qui leur avait été présenté au départ.
« A l'annonce de la construction de la gare routière, il y a eu une grande rencontre à la mairie. Les transporteurs ont été associés et à l'occasion, le plan et le budget leur ont été présentés », rappelle Bamoussa Aimé Konaté, vice-président du bureau régional de l'UNATRAF. Il explique que dans ce plan, il était prévu de mettre du pavé sur toute la surface de la gare. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. A cela s'ajoutent la construction d'un centre de soins sanitaires, d'un local entier pour la police municipale et non un simple bureau qui a été érigé, dit-il. Le vice-président ajoute que le plan initial de la gare routière de Dédougou prévoyait l'érection d'un hôtel, plus d'une vingtaine de guichets, d'un hangar devant servir de lieu de culte. Bamoussa Aimé Konaté dénonce donc vigoureusement la non-réalisation de toutes ces composantes de l'infrastructure routière. « Le travail qui a été réalisé ne représente pas la moitié de ce que le plan de départ a prévu », martèle-t-il.
Gestion opaque…
Selon Drissa Guiré, un des contestataires, le travail réalisé est de piètre qualité, comparativement au budget annoncé. « On ne peut pas parler de 500 millions à propos de ce travail-là. Nous ne pouvons pas nous mettre d'accord sur un travail qui n'est pas bien fait. Ça, on n'est pas content de ça », a-t-il lancé.
Ces transporteurs qualifient également d'opaque la gestion de la mairie, dans la construction de la gare routière. « Au début de la construction de la gare, deux représentants des transporteurs ont été associés pour le suivi. Le projet a ainsi remis à nos représentants, une copie du cahier de charges. Mais, quelques jours après, le secrétaire général de la mairie a récupéré notre cahier de charges pour photocopier et nous remettre. Il ne l'a jamais fait, malgré nos différentes réclamations », a détaillé le militant syndicaliste. Selon ses propos, il y a anguille sous roche. « Normalement, on (ndlr : les transporteurs) devrait suivre. Mais si la mairie a à faire un travail que nous ne pouvons pas suivre, il y a un problème », suppose Drissa Guiré.
Refus d'intégrer la gare si …
Si les autorités municipales ont parlé d'inauguration officielle de la gare routière de Dédougou, le son de cloche est tout autre chez les transporteurs. « Elles (ndlr : les autorités) nous ont dit qu'elles vont faire une ouverture provisoire d'abord », a révélé Bamoussa Aimé Konaté, avant de déplorer le fait que cette information n'ait été mentionnée nulle part dans les discours officiels. Se fondant sur les insuffisances qu'ils disent constater dans la construction de la gare, les protestataires appellent les plus hautes autorités à se saisir de la question. « Tout doit être fait en bonne et due forme. Nous demandons aux premières autorités de s'impliquer pour que le travail soit bien fait. Il ne faudrait pas qu'on nous accuse, si un jour on s'élève et qu'il y a palabre », a prévenu monsieur Guiré. Séance tenante, ils ont renouvelé leur souhait de disposer du cahier de charges qui leur aurait été dépossédé par le secrétaire général de la commune, toujours en service, selon leurs dires.
Les transporteurs ne donnent pas l'air de vouloir intégrer de sitôt la nouvelle gare routière. « On va refuser d'y travailler tant que les autorités municipales ne tirent pas au clair les choses. Mais, si on arrive à voir la vérité dans l'affaire, nous allons commencer à travailler en attendant », a poursuivi Drissa Guiré.
Mais, à en croire une source proche de la mairie de Dédougou qui souhaite garder l'anonymat, les contestataires n'ont pas voix au chapitre. « Ceux qui revendiquent ou se sentent frustrés n'ont pas droit de cité, car ils n'ont aucun engagement avec la mairie et ne sont pas des transporteurs en commun », a confié notre interlocuteur. Sauf que le secrétaire général du bureau régional de la Boucle du Mouhoun du Haut-conseil des transporteurs du Burkina Faso (HCT-BF), Omar Paré, a laissé entendre que le syndicat défend sans exception les intérêts de tous les transporteurs.
Pour rappel, la nouvelle gare routière de la commune de Dédougou a été construite en 2021 sous l'ancien maire, Karim Lomboza Kondé. Son mandat était toujours en cours quand est intervenu le coup d'Etat du 24 janvier 2022 qui a suscité la dissolution des conseils municipaux et la mise en place de délégations spéciales.
Yacouba SAMA