Pedro Sánchez prend les devants. Le Premier ministre espagnol ne se rendra pas au Parlement européen de Strasbourg le 13 juillet, selon la presse nationale. “Ce matin, le gouvernement espagnol a formellement demandé à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, de reporter la venue du président du gouvernement devant la session plénière du Parlement européen pour présenter les priorités de la présidence espagnole du Conseil de l’UE”, a expliqué l’équipe de Pedro Sánchez, citée par le quotidien El Mundo. La cérémonie devrait se tenir en septembre à Strasbourg.
La décision du chef de gouvernement intervient après la débâcle de la gauche espagnole lors des élections régionales et municipales du 28 mai. Issu du Parti socialiste (PSOE), Pedro Sánchez a alors décidé de jouer un coup de poker, en annonçant dès le lendemain la dissolution du Parlement et la tenue d’élections législatives anticipées. Celles-ci se tiendront le 23 juillet, près d’un mois après le début de la présidence espagnole de l’UE qui se terminera en décembre. Il n’est donc pas exclu que la présidence tournante échoie, pour l’essentiel, à un nouveau gouvernement.
À LIRE AUSSIEspagne : des législatives anticipées en juillet après un revers électoral pour la gaucheIl est d’usage que le chef d’Etat ou de gouvernement du pays qui prend les rênes du Conseil de l’UE donne les axes forts de ses six mois de présidence, face aux eurodéputés. Madrid assumera ce rôle du 1er juillet au 31 décembre cette année, après la Suède au premier semestre 2023. Le pays qui préside le Conseil a la main sur l’agenda des réunions entre Etats membres et doit élaborer des compromis entre les Vingt-Sept (ou entre ces derniers et les eurodéputés).
À LIRE AUSSILa présidence tournante du Conseil de l’Union européenneÀ LIRE AUSSIConseil européen, Conseil de l’UE, Conseil de l’Europe : comment les distinguer ?À LIRE AUSSILe Conseil de l’Union européenneÀ LIRE AUSSIEurope : quelles sont les prochaines élections nationales en 2023 ?L’article Espagne : après la défaite de la gauche aux élections, Pedro Sánchez reporte son discours devant le Parlement européen est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
C’est dans le château Mimi, un domaine viticole du village de Bulboaca situé non loin de la capitale moldave, que se sont retrouvés jeudi 1er juin les 47 membres de la Communauté politique européenne (CPE).
Huit mois après un premier sommet à Prague (République tchèque), la seconde édition a de nouveau rassemblé les “27 membres de l’UE, mais aussi le Royaume-Uni, la Suisse, la Norvège, la Turquie, l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, ou encore des pays des Balkans”, rappelle Mediapart. Andorre et Monaco se sont également joints aux échanges, tandis que “le président turc Recep Tayyip Erdoğan, réélu dimanche […] n’a pas fait le déplacement” [France 24].
À LIRE AUSSIQu’est-ce que la Communauté politique européenne ? Ukraine“Objet politique encore très mal identifié et à l’avenir incertain”, la CPE est née d’une idée “formulée par Emmanuel Macron le 9 mai 2022 devant le Parlement européen” à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie [Mediapart]. C’est d’ailleurs “sous le signe de l’unité face à la Russie” qu’était placée cette nouvelle réunion [France 24].
Plusieurs éléments en ont fait un rendez-vous à “forte valeur symbolique” [Le Point]. Sa localisation tout d’abord, “proche de la Transnistrie, région séparatiste pro-russe de 300 000 habitants dans l’est du pays” où sont en poste des centaines de militaires russes [France 24]. La Moldavie craint des tentatives de déstabilisation : en février, sa présidente avait accusé Moscou de préparer de “violentes attaques” contre le pays [20 minutes].
À LIRE AUSSIGuerre en Ukraine : chronologie des événementsLe château de Mimi se situe également “tout près de la frontière ukrainienne” [Mediapart]. Et “dans ce pays si proche du sien, difficile pour [le président ukrainien Volodymyr Zelensky] de ne pas se joindre en personne à la communauté” [Le Monde]. Celui-ci a donc “profité de la tribune offerte […] pour plaider avec force en faveur de l’adhésion de son pays à l’Otan et à l’UE” [France 24] et “de nouveau appelé ses alliés à fournir plus d’avions de combat et de systèmes de défense anti-aérienne”, poursuit Euractiv.
Mais “alors que plus de 40 dirigeants ont promis leur solidarité avec l’Ukraine […], la difficulté de préserver cette unité est apparue au grand jour” [Politico]. Avant et pendant le sommet, les dirigeants ont ainsi “hésité et adopté des positions divergentes” sur les garanties de sécurité que l’alliance occidentale pourrait donner à Kiev, poursuit le média en ligne. “Chaque doute que nous manifestons est une tranchée que la Russie essaiera d’occuper” [Euractiv], a alors prévenu le président ukrainien dans un “message direct” [Politico].
ElargissementLes dirigeants ont également pu échanger autour des “crises qui persistent sur le continent, parfois antérieures à l’invasion russe” [Le Monde], comme dans le Haut-Karabagh ou entre la Serbie et le Kosovo.
Mais pour nombre de pays membres, la CPE a aussi été l’occasion de redire leur “impatience de rejoindre l’UE” [20 Minutes]. Un message entendu par Emmanuel Macron qui, la veille, “avait plaidé pour élargir ‘le plus vite possible’ l’édifice bâti par les Vingt-Sept” [Le Monde]. Dans ce “discours historique”, le président français avait ainsi opéré “un virage à 180 degrés”, en s’éloignant “de l’ambiguïté qu’il avait auparavant affichée sur l’Ukraine et la Russie” [Politico].
Mais “le consensus reste que l’adhésion à l’UE de l’un ou l’autre pays n’est pas pour demain” [Politico]. “Les procédures sont en général très longues – une dizaine d’années en moyenne, entre la demande officielle et l’adhésion formelle”, rappelle Mediapart. De plus, “l’entrée de nouveaux Etats dans une UE à plus de trente membres obligerait sans doute à revoir les règles de la prise de décision dans chaque institution, sujet ultra-sensible dans les capitales”, poursuit le média.
À LIRE AUSSIElargissement de l’UE : pourquoi l’adhésion de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie sera longue“A un moment où l’offensive russe en Ukraine repose en grand la question des frontières de l’Europe, et donc de l’élargissement de l’UE”, la CPE serait-elle surtout un “cénacle pour les recalés de l’élargissement ?”, questionne Mediapart. Elle donne en tout cas “l’occasion pour les candidats d’adhérer à un premier ensemble de valeurs politiques, en attendant d’effectuer des réformes économiques nécessaires” [Mediapart].
Le format a d’ailleurs “convaincu quelques récalcitrants” dès le sommet de Prague. “On a besoin d’un moment où on se parle entre nous, sans vingt pages de notes et des conclusions à discuter, et la CPE est un bon format pour ça”, confie par exemple le Premier ministre belge, Alexander De Croo, à L’Echo. Elle devrait donc poursuivre sur sa lancée, avec un troisième sommet “prévu en octobre à Grenade (Espagne) et un quatrième au premier semestre 2024 au Royaume-Uni” [Euractiv].
Les autres sujets du jour EconomieL’article Communauté politique européenne : 47 pays s’affichent unis face à la Russie est apparu en premier sur Touteleurope.eu.