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Défense

850 millions de crédits en moins pour la Défense

Blog Secret Défense - Tue, 11/07/2017 - 09:42
Le ministre du Budget confirme le chiffre avancé par l’Opinion
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850 millions de crédits en moins pour la Défense

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Le ministre du Budget confirme le chiffre avancé par l’Opinion
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Budget : Florence Parly reste à Paris pour bûcher

Le mamouth (Blog) - Tue, 11/07/2017 - 09:21
La ministre ne va plus à Mont-de-Marsan cet après-midi. Après l'armée de terre à Satory, la marine à
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ITW de Jacques Gautier, ancien VP de la Commission des affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées du Sénat (SDBR)

RP Defense - Tue, 11/07/2017 - 08:55
11/07/2017 par Alain Establier - SECURITY DEFENSE Business Review n° 175 SDBR : Vous avez été en 2016 rapporteur, avec le sénateur Daniel Reiner, d’un excellent rapport sur les OPEX de la France. Qu’en est-il sorti concrètement ? Jacques Gautier : Pour...
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88% des Français ont une bonne opinion de leurs armées

Lignes de défense - Tue, 11/07/2017 - 08:06

Le bureau Analyse de l’Opinion de la DICoD (Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense) conduit des mesures qui permettent de mieux appréhender l’évolution de l’opinion française sur les armées et ses grandes thématiques. Voici un florilège des résultats des sondages récents:

Préoccupations des Français
Les attentats terroristes restent la menace qui préoccupe le plus les Français (79 %). (IFOP-DICoD, mai 2017)
Les zones sous l’influence de Daech au Proche et Moyen-Orient sont celles qui inquiètent le plus les Français (61 %, +4 points). (IFOP-DICoD, mai 2017)

Image des armées
88 % des Français ont une bonne opinion de leurs armées, soit le plus haut niveau jamais enregistré depuis 2012. (IFOP-DICoD, mai 2017)
Les armées françaises sont jugées compétentes par 80 % de nos concitoyens. (IFOP-DICoD, mai 2017)
La qualité des soldats est le principal point fort de nos armées selon 70 % des Français. (IFOP-DICoD, mai 2017)
L’Europe de la Défense 68 % des Français considèrent que l’Europe de la Défense doit se construire dans le cadre global de l’OTAN. (IFOP-DICoD, mai 2017)
Une participation commune aux opérations extérieures doit être la priorité pour l’Europe de la Défense, selon 54 % des Français. (IFOP-DICoD, mai 2017)

Jeunesse – Réserve – Garde nationale
La garde nationale et la réserve militaire sont très bien connues de nos concitoyens et apparaissent attractives : plus de 8 Français sur 10 en ont déjà entendu parler. (IFOP-DICoD, mai 2017)
Parmi les plus jeunes d’entre eux, 43 % pourraient envisager d’intégrer la réserve militaire. (CSA-DICoD, mars 2017)
54 % des jeunes de moins de 30 ans s’intéressent aux questions de défense. (CSA-DICoD, mars 2017)

Les missions de nos armées
Une très large majorité des Français (86 %) approuve les opérations de lutte contre Daech en Irak et en Syrie. (IFOP-DICoD, mars 2017)
77 % des Français approuvent l’opération Sentinelle sur le territoire national. (IFOP-DICoD, mars 2017)
80 % des Français font confiance aux armées pour intervenir sur le territoire national en cas d’attaque terroriste. (IFOP-DICoD, mars 2017)

Le budget
55 % des Français estiment que le budget actuel de la Défense ne permet plus aux armées de remplir leurs missions. (IFOP-DICoD, mai 2017)
82 % des Français souhaitent que le budget de la Défense soit maintenu ou augmenté. (IFOP-DICoD, mars 2017)

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La crise des relations germano-américaines vue de France

EGEABLOG - Mon, 10/07/2017 - 22:11

L'excellente Limes, revue italienne de géopolitique dont il n'existe pas de vrai équivalent en France, m'a demandé un article pour sa dernière livraison consacrée à la rivalité germano-américaine. Elle m'autorise à publier ici la version française mais je vous incite à aller acquérir de toute urgence le numéro en italien car il vaut le détour, avec tout plein de cartes comme on les aime. De la géopolitique, je vous dis. OK

Source

LA FRANCIA SERVE A BERLINO CONTRO TRUMP

Parigi non è mai stata del tutto a suo agio né con gli Stati Uniti né con la Germania. Ma nello scontro fra i due può giocare da sponda per Angela Merkel. Con la speranza di ammorbidirne il rigorismo economico, condizione per far ripartire l’Esagono. di Olivier Kempf

Les relations entre l’Europe et l’Amérique traversent une période délicate. On peut les ramener à une crise germano-américaine mais ce point de vue mérite, d’emblée, quelques précisions. En effet, il suppose que l’essentiel repose sur une relation bilatérale, selon le vieux vocabulaire des puissances. Il n’est pas faux mais il ne suffit pas. L’Allemagne est effectivement une puissance européenne importante mais c’est son rôle prééminent en Europe qui dépasse son seul cadre national qui intéresse les autres puissances du continent.

Pourtant, si elle est indubitablement européenne, l’Allemagne moderne est aussi très américaine : le parrainage des États-Unis a en effet présidé à sa renaissance après la dernière guerre et il y a une reconnaissance permanente de la part des élites allemandes. Or, cette relation privilégiée a été profondément mise en cause par le nouveau président américain, Donald Trump à cause de son approche de la mondialisation. Vue de Paris, cette crise surprend mais l’élection d’E. Macron devrait susciter un renouveau de la relation franco-allemande et au-delà de la construction européenne, effet paradoxal des exigences du président américain.

I Des relations germano-américaines marquées par l’histoire et l’économie

L’Allemagne apparaît en effet aujourd’hui comme le chef de file du continent. L’expression recouvre beaucoup d’ambiguïtés tant l’Allemagne prend soin à justement ne pas « diriger ». Il y a plusieurs raisons à cette abstention apparente. La première tient évidemment au poids de l’histoire. L’Allemagne porte encore la faute du IIIe Reich. Si elle a pu discuter la sanction de la Première Guerre mondiale (le fameux diktat de Versailles joua beaucoup dans la montée de l’extrémisme nazi), elle admet sans barguigner sa responsabilité majeure dans le déclenchement de la Seconde mais aussi les fautes de sa propre conduite totalitaire. De plus, l’Allemagne voulut conquérir l’Europe et ne laissa nulle part de bons souvenirs. Est-ce un hasard si régulièrement à Athènes, des manifestants dénoncent encore les atrocités nazies ?

L’Allemagne sait qu’elle devra durablement porter le fardeau de son histoire et que par conséquent son rôle européen devra constamment être abaissé. L’histoire récente force l’Allemagne à jouer « profil bas », dans une humilité structurante qui prend le pas sur sa place géographique au centre de l’Europe. On rappelle souvent que les pays font la politique de leur géographie, selon le mot attribué à Napoléon. Elle serait alors seulement européenne. Dans le cas de l’Allemagne, elle fait la politique de son histoire récente : à ce titre, elle dépend profondément des Américains.

Le poids de l’histoire

Or, son histoire récente est celle d’une rédemption qui passe par deux canaux : l’Europe (et la réconciliation franco-allemande) mais plus encore, l’alliance américaine. Il convient en effet de regarder les dates : l’immédiat après-guerre est d’abord vécu sous la crainte d’un sursaut allemand et d’une répétition du ressentiment des années 1920. Aussi les puissances européennes décident de mettre en place un système de sécurité initialement tourné contre l’Allemagne : traité franco-britannique de Dunkerque en 1947, élargi au Benelux en 1948 dans le cadre du traité de Bruxelles de l’Union Occidentale. L’Allemagne est alors occupée par les quatre puissances qui avaient gagné la guerre. Le coup de Prague et l’émergence d’une « guerre froide » en 1948 changent peu à peu les priorités. Ainsi, les Européens signent-ils avec les Etats-Unis le traité de Washington (l’Alliance Atlantique) en avril 1949 : l’Allemagne n’en est pas partie prenante et déjà, la question soviétique pèse sur la sécurité européenne. Cependant, ce traité est aussi le résultat du blocus de Berlin ouest qui dure de juin 1948 à mai 1949. La République Fédérale d’Allemagne est fondée le 23 mai 1949 à partir des trois zones occidentales, poussant les Soviétiques à créer la République Démocratique d’Allemagne en octobre de la même année. Ainsi, l’Allemagne contemporaine renaît grâce au parapluie américain. Politiquement, la RFA est peut-être un nain, mais elle existe à nouveau.

La crise de la Communauté Européenne de Défense (CED) apparaît trois ans plus tard, en 1952. En jeu, le réarmement de l’Allemagne. On pense au début à une armée européenne qui intégrerait des unités allemandes mais les Français, pourtant à l’origine du projet, se raidissent et la refusent en 1954. Là encore, l’insistance américaine joue à plein. La RFA adhère logiquement à l’Alliance Atlantique en mai 1955 entraînant la création par les Soviétiques du Pacte de Varsovie. L’Allemagne peut à nouveau jouer un rôle militaire, dix ans après la fin de la guerre, toujours grâce aux Américains ! Ceux-là seront encore présents au moment de la construction du mur de Berlin (1962) ou de la crise des euromissiles (1979).

Ce bref rappel historique démontre une chose : l’Allemagne contemporaine s’est toujours vue alliée aux États-Unis et n’a jamais cru à d’autres systèmes d’alliance. Ainsi, quand les Français proposent le traité de l’Elysée au début des années 1960, le Bundestag vote une résolution marquant qu’il sera toujours subordonné à l’alliance germano-américaine.

Il y eut bien sur quelques tensions : l’Ostpolitik de Willy Brandt des années 1970 fut mal vue à ses débuts et la position commune franco-allemande (entre Chirac et Schröder) au moment de l’affaire d’Irak (2003) apparut à beaucoup comme la fin d’une époque. Cependant, dans la durée, ces petites escarmouches ne sauraient affecter une relation pérenne qu’Angela Merkel (élevée dans l’Allemagne de l’Est et peu encline à critiquer les Américains, perçus comme les vainqueurs de la Guerre froide et donc les libérateurs de l’Allemagne de l’Est), s’attacha à renforcer.

Géoéconomie allemande

Ceci étant dit, l’Allemagne trouva également confortable de ne pas « diriger » l’Europe, du moins pas de façon flagrante Car si l’Allemagne refuse la géopolitique, elle accepte volontiers la géoéconomie. C’est d’ailleurs sur ce point-là que le bât blesse avec l’Amérique.

Rappelons que c’est parce que l’Allemagne a une dette morale qu’elle n’a pas de dette économique. Le mot allemand Schuld veut dire à la fois « faute » et « dette ». Inconsciemment, pour les Allemands, ne pas avoir de dette c’est ne pas être en faute. D’autant que là encore, l’histoire allemande est cruelle : l’hyperinflation de 1923 est perçue aussi comme une conséquence des « dettes de guerre » décidée par le traité de Versailles au titre des réparations. Il est vrai que les deux  efforts de guerre, allemand et français, avaient été gagés par de la dette et qu’au slogan « l’Allemagne paiera », si populaire en France, répondait celui de « la France paiera », tout aussi vivace entre 1914 et 1918 de l’autre côté du Rhin[1]. La fortune des armes décida. Rappelons au passage que si les « réparations » ont été décidées par le traité de Versailles, l’intransigeance américaine dans le paiement intégral de la dette a aussi beaucoup pesé en 1923 : le fait est aujourd’hui bien oublié en Europe mais il dénote un état d’esprit que l’on retrouve aujourd’hui chez Donald Trump.

Rappelons également le rôle américain dans la reconstruction monétaire de l’Allemagne après la guerre. Là encore, les dettes accumulées pendant la Deuxième Guerre mondiale étaient présentes et la pénurie faisait rage. Au cours de l’année 1947, les Américains préparent dans le plus grand secret la réforme monétaire qui aura lieu dans les trois zones occidentales (hors zone soviétique, donc). Le passage à un Deutsch Mark unique est annoncé en juin 1948 et il va permettre la réforme économique préparée par Ludwig Erhard, celui qui va orchestrer le « miracle allemand » et poser les bases de l’ordo-libéralisme. Ainsi, le pilier actuel de la puissance allemande, l’économie, trouve ses racines dans l’appui américain. Il permet également la création de la RFA un an plus tard. La monnaie précède l’Etat. Symboliquement, elle le crée.

Ceci explique le culte allemand du Mark fort et l’obsession pour l’exportation. Ajoutons-y les réformes Schröder (dites Hardt IV) qui ont introduit, au début des années 2000, une forte dose de libéralisme qui a dans les faits pesé sur le coût du travail. Autrement dit, faible coût du travail, monnaie forte, excellente image de marque, obsession pour l’exportation : l’Allemagne s’est parfaitement adaptée à la mondialisation qui avait été organisée au cours des années 1990. Elle a su prendre le tournant de la concurrence chinoise au point qu’aujourd’hui, elle est la principale bénéficiaire avec la Chine (et l’Inde) de la mondialisation.

Mais ce triomphe pèse sur les partenaires de l’Allemagne, en Europe et aux États-Unis. Certaines puissances européennes ont bien essayé de secouer le cadre jugé trop rigide de l’euro ou des règles de Maastricht. L’honnêteté oblige à dire que là n’est pas l’essentiel mais dans la dissymétrie de puissance économique avec l’Allemagne, dans ses trop forts excédents et dans son manque de consommation intérieure. Au fond, l’Allemagne est tellement efficace que ses succès se nourrissent des difficultés des autres qui n’arrivent pas à tenir le rythme ou ne réussissent pas à effectuer des réformes : France, Italie, Espagne…. Mais c’est également le cas avec les États-Unis qui accumulent depuis des décennies des déficits énormes (avec le monde entier mais particulièrement l’Allemagne). La seule différence tient au dollar, à la puissance des nouveaux géants technologiques (GAFA et NATU) et à la puissance de la place financière américaine.

Pour autant, l’équilibre est imparfait. C’est ce sentiment de déséquilibre qui anime le plus profondément Donald Trump.

II Les difficiles relations entre MMme Trump et Merkel

La remise en cause par Trump de la mondialisation

Les commentateurs se sont beaucoup interrogés sur la ligne politique de D. Trump. L’homme est en apparence imprévisible et en même temps bardé de certitudes. Sa communication par les tweets témoigne à la fois de beaucoup d’assurance et d’une profonde méconnaissance des affaires du monde. On l’a décrit populiste, réactionnaire voire fascisant. À rebours, observons tout d’abord qu’il n’y a aucune idéologie chez Trump. Chacun aura remarqué que ce n’est pas un intellectuel et qu’il n’en a pas la prétention. De même, ce n’est pas un homme politique classique, habitué aux campagnes électorales mais aussi aux nécessaires jeux d’alliance qu’il faut pratiquer pour composer, faire avancer ses dossiers, obtenir des soutiens et les échanger. C’est pourquoi lui attribuer des arrière-pensées extrémistes décrit mal sa personnalité.

Il est cependant roué, intelligent malgré sa brutalité, habitué aux négociations commerciales dures. Cette expérience explique en grande partie son instinct politique. Celui-ci dénonce la mondialisation. Pour les observateurs du reste du monde, une telle attitude surprend tant la mondialisation est comprise comme ayant été initiée par les Américains et diffusant un modèle américain. Longtemps, on s’est interrogé sur l’hyper-puissance américaine. Or, force est de constater un certain déclin, justement de cette hyper-puissance. Autrement dit, même si les États-Unis demeurent une puissance globale (et probablement la seule à ce niveau), ils sont moins dominateurs qu’ils ont pu l’être. Leurs interventions militaires sont au mieux des demi-réussites, ils ne réussissent plus à dicter les ordres politiques comme avant, des États n’hésitent plus à contester ouvertement leur direction… Certes, le smart-power profite à l’Amérique et les entreprises du digital inventent un nouveau modèle économique qui assure une avance insoupçonnée aux États-Unis. Pourtant, même ces grandes sociétés posent problème à D. Trump car il y voit l’expression d’une certaine mondialisation, technologique il est vrai, mais favorisant à la fois la désindustrialisation et l’évasion fiscale.

Autrement dit encore, D. Trump n’est pas contre « la » mondialisation, mais contre cette mondialisation-là. Il la juge déséquilibrée et au désavantage des États-Unis et veut donc corriger la balance en faveur de ses intérêts nationaux. Voilà au fond le principe fondateur de sa politique étrangère.

Cibler l’Allemagne

Cela hiérarchise ses priorités, une fois évacuées les outrances de la campagne électorale. Il s’agit tout d’abord de peser sur les principaux bénéficiaires de la mondialisation : la Chine et l’Allemagne. Cela impose des attitudes différentes puisque la Chine est un challenger quand l’Allemagne est un allié. Mais la Chine est plus puissante que l’Allemagne même si celle-ci s’appuie sur l’Europe. Aussi D. Trump voudra-t-il peser et négocier avec Pékin. Il se permet d’être beaucoup plus direct avec l’Europe en général, l’Allemagne en particulier.

De ce côté-ci de l’Atlantique, on ne soupçonne pas à quel point les Américains perçoivent d’abord l’Europe au travers de l’Otan. Dans leur inconscient collectif, l’Otan est principalement une organisation européenne (quand dans notre propre inconscient collectif, l’Otan est l’affaire des Américains). Cela explique les remarques désobligeantes de Trump contre l’Otan (jugée obsolète pendant la campagne) mais aussi pourquoi, une fois les corrections diplomatiques effectuées (l’Otan n’est plus obsolète, dit-il après avoir rencontré le Secrétaire Général Stoltenberg), il continue sa pression : les Européens doivent payer plus pour leur défense. On voit précisément à quel point cette question du rééquilibrage est centrale dans la pensée de Trump.

Ce n’est pas un hasard si cette demande d’augmentation s’adresse prioritairement aux Allemands. En effet, les Britanniques sont épargnés parce que leur budget de défense est élevé et surtout parce qu’ils ont décidé le Brexit, augurant des relations renouvelées avec l’Amérique. Quant aux Français, ils jouent le jeu avec leurs interventions militaires en Afrique et au Moyen-Orient et leur efficacité prime sur le montant de leur budget (même si cela leur sera rappelé en temps utile). Mais les Allemands ont un niveau de à 1,18 % du PIB en 2016, ce qui est fort éloigné de l’objectif des 2% décidé par les Alliés lors du sommet de Galles en 2014.

Réponse allemande

Ainsi, au lendemain de sa première rencontre avec Mme Merkel, le 45ème POTUS déclara, le 18 mars 2017, que l’Allemagne doit « d’énormes sommes d’argent à l’OTAN ». Et dans un tweet, il ajoutait : « Les États-Unis doivent être plus payés pour la défense très puissante et très coûteuse qu’ils fournissent à l’Allemagne ». La chancelière a beau avoir annoncé que l’objectif des 2% sera atteint en 2024 et qu’elle a augmenté son budget de 1,4 milliards d’euro en 2017, rien n’y fait.

Il reste que voir un budget de défense allemand porté à 60 milliards d’euros (cible des 2%) poserait à coup sûr de sérieuses difficultés en Europe. Le budget français est aujourd’hui à 32 milliards et il resterait en dessous des 50 milliards si lui aussi atteignait, dans les temps voulus, le seuil de 2%. Autrement dit, avec un budget à 60 milliards, l’Allemagne serait la première puissance militaire européenne. L’Allemagne en est bien consciente et M. Sigmar Gabriel, ministre des affaires étrangères, l’observa crûment le 1er mars lors d’une visite en Estonie : « Ce serait notre suprématie militaire en Europe et je pense que nos voisins n’aimeraient pas cela ».

Ceci explique la position allemande : tout le budget de défense ne doit d’abord pas être dédié à l’OTAN, ce qui sous-entend qu’il faut à la fois renforcer les moyens de l’UE mais aussi les moyens nationaux. Surtout, il faut réfléchir en termes de sécurité globale ce qui passe non seulement par la sécurité intérieure (lutte anti-terroriste notamment) mais aussi par l’aide au développement afin de résoudre au loin les difficultés sécuritaires et économiques et d’éviter qu’elles se dégradent et provoquent migrations et terrorismes.

III Et la France ?

La traditionnelle posture ambivalente française

La France est traditionnellement mal à l’aise avec les deux puissances.

Elle a certes toujours soutenu les États-Unis (qui se souviennent peu que leur indépendance est largement due à l’appui du roi Louis XVI) mais cette amitié ancienne est toujours entachée de soupçons et récriminations. Certes, les Américains sont venus en 1917 ce qui contribua sans conteste à la victoire. Mais leur retrait rapide, leur dureté financière et la non-ratification du traité de Versailles sont couramment vus, du côté de Paris, comme la manifestation d’un manque qui explique en grande partie la crise économique des années 1930 mais aussi la montée du nazisme. De même, la libération du territoire avec les débarquements de 1944 est toujours célébrée avec pompe (les Français, comme tous les Européens de l’Ouest, croient n’avoir été libérés du nazisme que grâce aux Américains, oubliant l’effort incroyable fourni par les Soviétiques sur le front Est) mais l’ordre imposé à l’issue et le manque de soutien lors des guerres de décolonisation (Indochine, Suez, Algérie) provoquèrent le sursaut gaulliste, la recherche d’une indépendance et le pari nucléaire.

Ainsi, pour les États-Unis, la France a toujours été un allié indocile.

Vis-à-vis de l’Allemagne, les relations sont encore plus compliquées. Elles viennent du fond de l’histoire : les Francs étaient des Germains qui se sont autonomisés dès le Ve siècle, ce que l’on vit lors du partage de l’empire carolingien en 843 (Charlemagne est revendiqué par les deux nations). Toutefois, au cours des siècles, l’Allemagne resta le plus souvent désunie : Saint-Empire Romain Germanique et empire austro-hongrois assuraient une complexité des affaires allemandes qui convenait tout à fait à Paris. Paradoxalement, ce furent les Français qui lancèrent l’unification allemande. La bataille d’Iéna en 1806 lança la prise de conscience par l’Allemagne de la nécessité de s’unifier : y assistent Hegel et Clausewitz tandis que Fichte prononce son Discours à la nation allemande en 1807 à la suite de l’invasion du pays par Napoléon. Le reste du XIXe siècle écrit l’histoire de cette unification achevée à Versailles en 1871. L’empereur croit alors clore une longue prise de conscience. Il ouvre simultanément les germes d’une discorde profonde qui donnera deux guerres mondiales.

Face à un tel passif bi-séculaire, la réconciliation franco-allemande constitue une nouvelle option. Elle est rendue possible par les deux défaites : celle des Français en 1940, celle des Allemands en 1945. Certes, la méfiance dure dix ans, jusqu’à l’échec de la CED. Mais dès 1950, le discours de l’horloge par Robert Schuman lance les germes d’un autre projet, celui de la construction européenne. On en connaît les étapes (CECA en 1951, CEE en 1957, Acte unique en 1986, Maastricht en 1992, Euro en 2002).

Il est surtout rendu possible par la trajectoire française : en effet, la fin de la décolonisation  au bout des années 1950 et l’arrivée du général De Gaulle obligent à trouver une nouvelle voie géopolitique : ce sera l’Europe et le nucléaire. Autrement dit, alors que la France suit à peu près le dynamisme économique allemand, elle compense son retard par sa puissance militaire et diplomatique. La France équilibre son grandissant retard économique, rendu patent avec la crise pétrolière des années 1970, par sa position politique et stratégique.

La rupture des années 2000

Ce système fonctionna bien jusqu’au milieu des années 2000. Plusieurs éléments affaiblirent cet équilibre. En premier lieu, les réformes économiques allemandes déjà mentionnées aggravèrent la disparité de compétitivité. Ensuite, le référendum sur la Constitution européenne, refusé en 2005 par les Français, fut approuvé technocratiquement par le traité de Lisbonne en 2006, portant un coup à la réputation démocratique de l’UE. Enfin, la crise de 2008 fut comprise par beaucoup comme la preuve que l’UE et l’ouverture économique ne protégeaient pas contre les chocs.

Du côté des relations franco-américaines, les choses évoluèrent différemment. Après la tension maximale à cause de l’affaire d’Irak (en 2003, le French Bashing atteint des sommets outre-Atlantique), la France se raccommoda peu à peu avec l’Amérique. Le philo-américanisme d’un Sarkozy joua beaucoup, lui qui décida sans prévenir de rejoindre le commandement militaire intégré de l’Otan. Son successeur, François Hollande, renoua avec la tradition atlantiste des socialistes français et ne modifia pas la ligne de son successeur. Au fond, une grande part des élites françaises était néo-conservatrice et s’accommodait bien d’un certain interventionnisme, que ce soit en Libye (2011) ou en Syrie (2013, lorsque F. Hollande était prêt à bombarder Damas ce que B. Obama refusa au dernier moment). De même, les interventions françaises en Afrique furent appuyées par les Américains qui y virent un fort moyen de consolider l’endiguement des djihadistes du Sahel.

Ainsi, la France devint finalement plus à l’aise avec les Américains et plus gênée avec l’Allemagne qu’il lui fallait pourtant suivre. Chacun a pu voir l’épuisement du « moteur franco-allemand » et son incapacité à tirer l’Europe. De même, tout le monde a noté la discrétion française au moment de la crise des migrants lorsqu’Angela Merkel se débattait avec une opposition intérieure très vive. Le Premier Ministre français, Manuel Valls, avait eu des mots assez durs laissant à l’Allemagne ses responsabilités.

Par conséquent, vu de Paris, il y avait une certaine disjonction d’intérêts. La France était obligée de suivre l’Allemagne sur l’orthodoxie européenne (budgétaire) mais s’accommodait de la politique d’Obama. Elle réussissait à capitaliser sur sa puissance politique et militaire auprès des États-Unis pour compenser sa faiblesse économique, d’autant que ce n’était pas un critère déterminant pour Washington à l’époque.

Le cycle électoral 2016-2017

En quelques mois, énormément de choses ont changé. La Grande-Bretagne a voté sa sortie de l’Union Européenne, ce qui redistribue les équilibres européens : en effet, les trois capitales (Berlin, Londres et Paris) jouaient un jeu presque vaudevillesque de relations bilatérales pour contrer la puissance supposée du troisième. Ce schéma de comédie disparaît avec la mise à l’écart du troisième : Berlin et Paris sont désormais obligés de se rapprocher, pour la simple nécessité de préserver l’acquis européen qui autrement se déliterait rapidement, d’autant que les populismes sont en force partout, comme on l’a vu dans toutes les récentes élections. Dès lors, les deux sont obligés de composer et de faire des efforts pour ici adoucir des règles trop rigides, là trouver un nouveau projet mobilisateur.

Peu après, Donald Trump était élu. Comme on l’a dit, il est moins politique et plus porté sur les questions économiques. S’il vise l’Allemagne, c’est au fond le rival européen qu’il cible. Dès lors, la coopération bilatérale franco-américaine peut perdurer dans le champ militaire, l’essentiel se situe sur le terrain politique et économique. D. Trump s’était de plus déclaré assez partisan de Mme Le Pen, y voyant le pétard final qui allait achever l’UE, après la détonation du Brexit.

C’est ici qu’intervient le troisième choc, celui de l’élection surprenante d’E. Macron. Pétri de culture économique, partisan de l’UE qu’il a défendue tout au long de la campagne, promoteur de réformes libérales, il est finalement assez proche de l’ordo-libéralisme allemand et du pragmatisme américain. Il n’a en tout cas aucun complexe, ce qui change beaucoup des mentalités du personnel politique français. Simultanément, c’est peu de dire qu’il ne goûte pas la posture de Donald Trump. Aussi va-t-il très rapidement rejoindre Mme Merkel pour organiser un front commun. Celui-ci pourra survivre aux élections allemandes de l’automne puisqu’entre Angela Merkel et Martin Schultz, peu de différences essentielles se font jour, vues de Paris.

Pour Berlin, l’arrivée d’E. Macron est une divine surprise. Alors que l’Allemagne était en difficulté avec Washington, voici que le couple franco-allemand pourra afficher un front uni face à la Maison Blanche. D’une certaine façon, les exigences de Trump vont forcer l’UE à se réformer, ce qui semble d’autant plus possible qu’enfin elle sort d’une terrible décennie économique passée à digérer les excès de la crise de 2008. Partout en effet, les taux de croissance reviennent en Europe, tout comme l’investissement, ce qui laisse augurer enfin d’une baisse du chômage.

Cet alignement des planètes économiques et politiques constitue une grande surprise. Il reste aux dirigeants des deux pays de savoir en tirer profit.

 

Olivier Kempf

 

[1] Voir La Tribune, Comment 90 ans après l’hyperinflation pèse dans la conscience allemande, 18 novembre 2013,  http://www.latribune.fr/espace-abonnes/la-chronique-du-jour/20131118trib000796341/comment-90-ans-apres-l-hyperinflation-pese-dans-la-conscience-allemande.html . Voir également Frederick Taylor, The Downfall of Money, Bloomsbury 2013, 432 pages.

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MCO, DGA et femmes

Le mamouth (Blog) - Mon, 10/07/2017 - 15:35
Chacun voit midi à sa porte, voici les thèmes que j'ai retenus dans l'allocution de Florence Parly, qui
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L’Europe résiste au désarmement nucléaire

Blog Secret Défense - Mon, 10/07/2017 - 12:36
Très peu de pays européens ont approuvé le texte de la conférence des Nations Unies.
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J.J. JABBOUR, La Turquie. L’invention d’une diplomatie émergente



J.J. JABBOUR, La Turquie. L’invention d’une diplomatie émergente (préface de Bertrand badie), CNRS Editions, 2017
Cet ouvrage de Jana Jabbour en français sur la politique étrangère de la Turquie était d’autant plus attendu que l’exercice est trop rare. Jana Jabbour décrit et décrypte, à travers l’ascension de l’AKP et d’Erdogan, les évolutions d’une stratégie internationale turque jadis formulée par Ahmet Davutoglu, aujourd’hui en disgrâce. De cette diplomatie émergente qui s’était promis une relation à « zéro problème avec le voisinage », que reste-t-il après des printemps arabes qui ont laissé zéro voisin sans problèmes ? D’abord l’élaboration d’une nouvelle conception de la puissance, qui réhabilite l’empire et en appelle à la grandeur civilisationnelle derrière un leader qui se veut charismatique. Ensuite des vecteurs de puissance originaux, à commencer par l’AKP en tant que parti, mais aussi l’utilisation d’acteurs non étatiques, ONG, acteurs religieux transnationaux, minorités, mais aussi think tanks (l’une des parties les plus réussies de l’ouvrage). Le Moyen-Orient – arabe – est l’espace d’exercice de cette puissance réinventée, la cible des entreprises diplomatiques turques. En dépit des drames politiques, ce sont les populations qui font l’objet d’une entreprise de séduction et d’un soft power « à la turque », fait de séries télévisées (un autre passage fort intéressant), mais aussi de politiques d’éducation. Rien n’est gagné bien sûr pour la Turquie, dans cet environnement proche-oriental si complexe, qui rappelle à toute puissance ses limites. Mais Ankara compte bien revenir en force dans ce grand jeu, fort de son passé et d’instruments d’avenir. Les contradictions, les paradoxes, les principaux traits originaux de cette politique nous sont dépeints ici avec précision, snas polémique inutile en dépit d’un contexte passionnel, et dès lors ce travail fait référence sur le sujet en langue française.

D. KEROUEDAN, J. BRUNET-JAILLY (dirs.), Santé mondiale



D. KEROUEDAN, J. BRUNET-JAILLY (dirs.), Santé mondiale, enjeu stratégique, jeux diplomatiques, Presses de Sciences Po, 2016
Cette somme de presque 500 pages s’attaque à un thème trop peu exploré des relations internationales : la santé, comme enjeu de sécurité humaine au cœur de bien des rapports de force. Dominique Kerouedan est docteur en médecine et elle a été titulaire de la chaire « Savoirs contre pauvreté » du Collège de France. Joseph Brunet-Jailly enseigne à Sciences Po. A travers des exemples précis et concrets (MSF au Nigéria contre les épidémies, la lutte contre la mortalité maternelle au Mali, l'organisation des soins en Syrie sans l'Etat, la diplomatie de la santé au Brésil), et des thématiques plus transversale et problématisées (accès aux médicaments et propriété intellectuelle, géopolitique du médicament, justice et éthique médicale…) c’est un tour d’horizon dense qui nous est proposé. Les auteurs vont des chercheurs pointus aux politiques (Laurent Fabius, Bernard Kouchner), avec une dominante critique, qui souligne les apories d’un rapport Nord-Sud toujours vivant sur ces sujets, et plus encore les dégâts du tout libéral. Des « politiques de croissances à haut risque sanitaire », un contexte institutionnel contraint, font partie des constats de cette approche politique de la santé mondiale. On saluera également les bibliographies précieuses qui suivent chacun des 18 chapitres, pour proposer au final sinon un manuel du moins un ouvrage de référence sur cette question. A compléter par d’autres lectures utiles, par exemple sur les enjeux de santé tels que traités dans les organisations internationales ou les partenariats public-privé (voir notamment les travaux d’Auriane Guilbaud).

Une victoire à Mossoul, une victoire à Bercy ? (billet d'humeur)

Le mamouth (Blog) - Sun, 09/07/2017 - 19:54
Le chef des armées "adresse un message particulier aux forces françaises de la coalition, aviateurs,
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Les répétitions du 14 juillet sous haute protection

Le mamouth (Blog) - Sun, 09/07/2017 - 19:41
En plein état d'urgence, les répétitions du défilé du 14 juillet bénéficient de mesures renforcées de
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Categories: Défense

La rouge pour un béret vert de Kolwezi

Le mamouth (Blog) - Sun, 09/07/2017 - 19:10
Un ancien parachutiste du 2e REP ayant participé à l'opération va être décoré de la Légion d'honneur,
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e nouveau départ de la politique internationale de la France


(article paru dans L'Orient Le Jour)

Un nouveau gouvernement de 33 membres avec plus de femmes que d'hommes, une équipe internationale mi-technique, mi-expérimentée, un entretien décapant du président à la presse européenne (le 22 juin), qui annonce une rupture avec « une forme de néoconservatisme » et confirme le credo européen et franco-allemand : le gouvernement Philippe, plus profondément remanié que prévu après les élections législatives, a sa feuille de route pour l'international... et de vifs débats de politique étrangère à venir.

Une équipe nouvelle
Après le départ des ministres issu du MoDem, deux membres de l'équipe régalienne (Sylvie Goulard aux Armées, Marielle de Sarnez aux Affaires européennes) ont été remplacées, respectivement par Florence Parly et Nathalie Loiseau, tandis que le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian conserve son poste. L'énarque Florence Parly a participé à la direction d'Air France puis de la SNCF, et fut membre du cabinet de Paul Quilès. Spécialiste des questions budgétaires mais pas de défense (Sylvie Goulard ne l'était pas non plus), sa nomination est parfois interprétée comme une priorité donnée à l'objectif de parvenir à 2 % du PIB pour les armées à l'horizon 2022. Directrice sortante de l'ENA, Nathalie Loiseau est une diplomate, diplômée de Sciences Po et de l'Inalco (Langues O'), excellente connaisseuse des rouages du Quai d'Orsay et connue pour son charisme réformateur, aussi bien à la tête de l'ENA que dans ses engagements personnels (son livre, Choisissez Tout, incite les femmes à ne renoncer à rien entre vie professionnelle et familiale). Deux secrétaires d'État sans portefeuille ont également été adjoints aux Affaires étrangères et aux Armées.

Confirmation d'une ligne gaullo-mitterrandienne
Ces nominations confirment l'inflexion perçue en faveur du projet européen et d'une ligne dite « gaullo-mitterrandienne », qui voit par ailleurs le retour de proches de Jacques Chirac ou de Dominique de Villepin à des postes-clés : Bernard Émié (ancien ambassadeur au Liban 2004-2007 et l'un des artisans de la résolution 1559 de 2004) devient directeur de la DGSE, Maurice Gourdault-Montagne est annoncé comme secrétaire général du Quai d'Orsay, Emmanuel Lenain, chef du pôle diplomatique à Matignon. Que peut signifier cette ligne aujourd'hui ? Dans une interview à la presse européenne le 22 juin, le président de la République insiste sur la nécessité d'une Europe forte en tant qu'acteur international autour du moteur franco-allemand, là où l'atlantisme avait prévalu depuis 2007 (réintégration du commandement intégré de l'OTAN en 2009), éloignant la France du projet d'Europe puissance. Il remet en cause l'intervention militaire comme outil diplomatique systématique, saluant l'opposition chiraquienne à la guerre irakienne de 2003 et critiquant les résultats de l'intervention sarkozienne en Libye de 2011. Enfin, il s'oppose au « regime change », surtout quand il n'y a plus de « regime » après le « change » : « Quel fut le résultat de ces interventions ? Des États faillis dans lesquels prospèrent les groupes terroristes. »

Un « parler vrai » diplomatique ?
Deux phrases, entre autres, dans l'interview présidentielle ont suscité des commentaires. « Avec moi, ce sera la fin d'une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans », et « Assad, ce n'est pas notre ennemi, c'est l'ennemi du peuple syrien » (la première partie de la phrase semblait ouvrir une porte, mais la seconde est une condamnation définitive). Ce « néoconservatisme » (en réalité mélange complexe d'occidentalisme, d'interventionnisme, d'atlantisme classique), qui l'a « importé » ? Qui l'a appliqué, sous Sarkozy et Hollande ? Le débat est ouvert. Sur Assad, son départ n'est plus un préalable, surtout sans plan précis pour la suite, mais la France est prête à le frapper, seule si nécessaire. Ces positions sont à la fois un inventaire sévère des deux quinquennats précédents, et une sorte de « parler vrai » (cher à feu Michel Rocard) sur l'international, qui veut poser les données du problème sur la table sans renoncer à l'action. Naïveté pour les uns (cette transparence et ce grand écart ne sont pas tenables dans le grand jeu des puissances), cynisme au contraire pour d'autres (où sont les valeurs libérales de l'atlantisme?), réalisme et pragmatisme enfin, la prise de parole présidentielle ouvre incontestablement un débat sur la politique étrangère de la France, ses valeurs et ses interprétations.

Le Guilvinec : Blessé, le patron du chalutier Harmonie hélitreuillé

MeretMarine.com - Fri, 07/07/2017 - 19:01

L'alerte a été donnée peu avant 22h ce jeudi par le Centre de consultation médicale maritime de Toulouse. Le patron du chalutier Harmonie immatriculé au Guilvinec (29) s'était blessé au bras. Le navire se situait alors dans le sud de la pointe de Penmarc'h pour 80 nq (environ 145 km).

A la suite d'une conférence médicale entre le Cross d'Étel, le navire et le Samu de coordination médicale maritime (SCMM), la décision a été prise d'évacuer le marin blessé par hélicoptère vers Brest.

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Florence Parly en mode immersion(s)

Le mamouth (Blog) - Fri, 07/07/2017 - 18:38
Après l'armée de terre et la marine aujourd'hui (lire ici mon papier dans Lemarin.fr), la ministre sera
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Categories: Défense

Les boules dans le ciel

Le mamouth (Blog) - Fri, 07/07/2017 - 06:34
A chaque 14 juillet, elles sont là pour éclairer le commandement et les télespectateurs, des boules
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Categories: Défense

Face à Trump, Emmanuel Macron invente le gaullo-mitterrandisme global

 
(article publié dans The Conversation)

En janvier 2017, nous nous interrogions sur le fait de savoir si le Président américain pouvait devenir l’ennemi pour ses alliés, européens notamment. Entre-temps, la présidence Trump a confirmé de nombreuses craintes : amateurisme, repli, provocations, tensions avec les partenaires… Dépeint tour à tour comme le porte-parole des faucons les plus durs, ou – ce qui n’est pas exclusif – comme un personnage en mal de reconnaissance, détruisant tout autour de lui faute de pouvoir briller autrement, Donald Trump a sérieusement altéré la relation transatlantique.
Sa première sortie internationale, qui après le Proche-Orient passait par l’OTAN et le G7, a produit au moins trois résultats. Elle a collectivement inquiété les Européens sur l’avenir de l’Alliance, rendu à la fois pessimiste et déterminée une Angela Merkel exaspérée, et intronisé le nouveau Président français, Emmanuel Macron, comme le contradicteur occidental le plus assumé du « trumpisme ».
Naissance d’un duoL’annonce, le 1e juin, du retrait américain de l’accord de Paris sur le climat, a intensifié ce face-à-face que l’on pressentait déjà : l’opposition de style entre le libéralisme, le multilatéralisme et le combat contre le repli nationaliste, prônés par Emmanuel Macron pendant sa campagne électorale, tranchaient avec les valeurs qui ont porté Donald Trump à la Maison Blanche. Dans son discours de sortie de l’accord climatique, Donald Trump a ainsi cité explicitement Paris, qui ne devait plus être « placé avant » un intérêt américain incarné pour l’occasion par « Youngstown, Ohio, Detroit, Michigan, et Pittsburgh, Pennsylvanie ». Dans les minutes qui ont suivi cette annonce, Emmanuel Macron a répliqué avec force sur le fond, et de manière inédite sur la forme.
Délivrant des messages en anglais qui depuis font florès sur les réseaux sociaux, il a invité les chercheurs américains à venir en France (osant un « la France est votre nation », et leur donnant du « you guys »). Il a rappelé que leur Président avait décidé de « mettre en péril » leurs budgets et leurs initiatives. Regrettant une décision américaine qualifiée de « véritable erreur pour les États-Unis et pour la planète », sa formule « Make the planet great again », détournant le slogan de campagne de Trump, a fait le tour du monde journalistique et numérique, comme un défi direct et personnel à celui qui annonce ses décisions présidentielles sur Twitter.
Deux récits, deux conceptions de la politique, deux hommes, deux générations, ont entamé un dialogue musclé, et seront systématiquement (et avec délice) présentés comme rivaux par les médias. La tension du dialogue dépasse désormais l’anecdote de la poignée de main, pour toucher à des questions de fond.
Une recomposition globale ?Lire La suite dans The Conversation

Energy Observer a été baptisé à Paris

MeretMarine.com - Thu, 06/07/2017 - 19:01

Energy Observer, le premier navire hydrogène autonome en énergie et zéro émission, a été baptisé ce jeudi à Paris en présence d’Anne Hidalgo, Maire de la ville de Paris, de Nicolas Hulot, Ministre de la transition écologique et solidaire et parrain d’Energy Observer, de Florence Lambert, Directrice du CEA-Liten et marraine du bateau et de Bertrand Piccard, Président de la Fondation Solar Impulse. Escale inaugurale d’une odyssée de six ans autour du monde, la capitale française accueille Energy Observer jusqu’au 15 juillet prochain.

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