Au cours de l'hebdomadaire conseil des ministres du 19 février 2025, le ministre de l'Industrie, du commerce et de l'artisanat, Serge G. Poda, a fait le bilan à mi-parcours de la campagne cotonnière 2024/2025.
Les résultats provisoires de la campagne 2024/2025 pour ce qui est du coton conventionnel en fin janvier 2025, s'établissent à 286 623 tonnes contre 386 794 tonnes en 2023/2024. On note donc une baisse de 26% par rapport à celle de la campagne 2023/2024. Par contre, le rendement moyen connaitrait une amélioration et s'établirait à 827 kg/ha. Pour ce qui est de la production spécifique du coton graine biologique, le volume prévisionnel attendu est de 942 tonnes avec un rendement moyen attendu de 372 kg/ha.
La baisse de la production du coton conventionnel est constatée malgré la subvention visant à rendre les intrants accessibles aux producteurs et qui s'élève à 39,512 milliards F CFA.
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Source : compte rendu du conseil des ministres
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la société minière IAMGOLD Essakane SA poursuivent leur engagement en faveur du développement local et de la cohésion sociale dans la région du Sahel.
Les deux parties ont tenu une rencontre d'échanges sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la composante FAMAGODO du projet Gouvernance locale et cohésion sociale (GoLCoS). Cette réunion a aussi été l'occasion d'aborder les perspectives d'avenir de leur collaboration, ce mercredi 19 février 2025, à Ouagadougou.
La composante FAMAGODO du projet GoLCoS, financée conjointement par le PNUD et IAMGOLD Essakane SA, vise à améliorer l'accès aux infrastructures de base, à renforcer l'employabilité des jeunes et à promouvoir l'insertion socioéconomique des femmes et des personnes déplacées internes (PDI). D'une durée de deux ans (1er décembre 2023 - 31 décembre 2024), elle a été mise en œuvre dans les communes de Falagountou, Markoye, Gorom Gorom et Dori.
Grâce à cette initiative, des transformations significatives sont déjà observables selon les acteurs.
L'amélioration des opportunités d'emploi pour les jeunes, l'autonomisation des femmes, ainsi que l'accès à des infrastructures essentielles telles que l'eau potable et l'éclairage solaire, ont contribué à renforcer la résilience des communautés locales. Ces avancées ont également favorisé une meilleure productivité des activités agrosylvopastorales et renforcé la sécurité dans les zones bénéficiaires.
Les parties prenantes ont annoncé des perspectives positives, avec l'intention de poursuivre la mise en œuvre de FAMAGODODes résultats encourageants et une collaboration renforcée
Le représentant résident du PNUD, Alfredo Goncalves Teixeira, et le directeur général de IAMGOLD Essakane SA, Tidiane Barry, ont exprimé leur satisfaction quant à l'avancée des activités du projet. Reconnaissant l'impact positif de cette initiative sur le bien-être des populations locales, ils ont affirmé leur volonté de poursuivre et d'intensifier leur collaboration.
« Après avoir passé en revue les résultats de ce projet, je peux dire qu'ils sont très satisfaisants. Car on voit véritablement que ce projet a un impact très positif sur les populations au niveau du Sahel, notamment la composante femmes, jeunes et populations vulnérables.
Cela a été vraiment intéressant et bénéfique pour nous, de nous associer à un organisme comme le PNUD afin d'acquérir cette expérience du développement qu'ils ont. Ce qui permet de mettre en place des projets durables au Sahel », a affirmé Tidiane Barry, directeur général de IAMGOLD Essakane SA.
« Quand on fait référence à la construction du bouli d'une capacité de 30 000 m3, c'est plus de 17 000 ruminants qui vont avoir accès à cette retenue d'eau-là », Tidiane Barry, directeur général de la mine IAMGOLD Essakane SA au Burkina FasoAinsi, souligne-t-il, ce sont plusieurs infrastructures et activités génératrices de revenus qui ont pu être réalisées pour répondre aux besoins cruciaux des femmes, des jeunes et des populations vulnérables du Sahel. Et ce, grâce à un investissement initial de 2,5 millions de dollars US, soit environ 1,46 milliard de francs CFA, dont 1,17 milliard de francs CFA constitue l'apport de IAMGOLD Essakane SA.
À cela s'ajoutent, poursuit-il, 125 projets incubés au profit des femmes et des jeunes, 2 km de rue marchande éclairée à l'électricité solaire, une bibliothèque équipée et dotée d'une connexion Internet, etc. Lors de la rencontre, les parties prenantes ont convenu de prolonger la mise en œuvre de la composante FAMAGODO, avec un apport financier plus conséquent, afin de consolider et d'élargir les acquis.
« Le choix du partenariat avec IAMGOLD Essakane SA est basé sur une évaluation rigoureuse du PNUD. Il y a donc tout un processus pour nous rassurer d'un bon partenariat. C'est pourquoi, le partenaire doit respecter les critères et principes des Nations Unies. Ce qui était le cas d'Essakane. Et je félicite ce partenariat avec Essakane avec qui nous menons un projet innovant qui nous permet de mesurer l'impact de l'intervention de cette société minière dans le domaine des objectifs de développement durable (ODD) », a expliqué Alfredo Goncalves Teixeira, représentant résident du PNUD au Burkina Faso.
« Nous voulons démontrer que les entreprises minières, à travers des investissements importants, peuvent avoir des projets à impact durable », Alfredo Goncalves Teixeira, représentant résident du PNUD au Burkina Faso (à gauche)Un engagement durable pour le développement du Sahel
La collaboration entre le PNUD et IAMGOLD Essakane SA s'inscrit dans une dynamique de développement durable et de renforcement de la cohésion sociale dans une région confrontée à de nombreux défis socioéconomiques et sécuritaires. En mettant l'accent sur l'autonomisation économique, l'accès aux services de base et la résilience des communautés, cette initiative illustre l'impact positif des partenariats entre le secteur privé et les institutions internationales pour le développement.
Avec la prorogation annoncée du projet et l'augmentation du financement, les perspectives sont prometteuses pour les populations bénéficiaires. Ce partenariat stratégique démontre une fois de plus que des actions concertées et durables peuvent contribuer à un développement inclusif et équitable, en apportant des solutions concrètes aux défis locaux. Pour rappel, le projet GolCos est cofinancé par les Pays-Bas et le PNUD qui englobe plusieurs composantes dont la composante FAMAGODO.
Hamed Nanéma
Lefaso.net
Le Commissariat de Police de l'Arrondissement n°03 de la ville de Ouagadougou, a démantelé un vaste réseau de malfaiteurs qui opérait dans la ville de Ouagadougou. L'information est donnée par le service communication de la police nationale sur la page Facebook de l'institution.
On note que les membres du groupe de malfrats, sont en majorité des repris de justice et certains bénéficiaient d'une semi-liberté. Au nombre de 9, ils s'étaient spécialisés dans les vols à main armée, le détournement de marchandises, le recel et le blanchiment de capitaux.
Pour appâter leurs victimes, les bandits se faisaient passer pour des locateurs de véhicule dans le transport de marchandises au niveau du port de Lomé. Ils ciblaient ainsi les marchandises en transit sur le territoire national vers d'autres pays.
Pour parvenir à leurs fins, ils utilisaient de fausses identités et des puces téléphoniques qui n'étaient pas identifiées sous leur vraie identité pour rester en contact avec les propriétaires des marchandises.
Une fois qu'ils arrivaient à conclure un marché avec un propriétaire de marchandises en lui trouvant un véhicule pour le transport, ces malfrats qui étaient armés, mettaient un système de suivi du trajet du véhicule en vue de l'intercepter à l'entrée de la ville de Ouagadougou.
Lorsque le véhicule avec sa cargaison était intercepté, la marchandise était, dans un premier temps, déchargée dans un magasin qu'ils avaient préalablement loué. Ensuite, ils vidaient immédiatement la marchandise dudit magasin pour livrer à leurs receleurs qu'ils avaient auparavant contactés. Les gains obtenus étaient partagés entre les membres du groupe.
Il faut relever que le gang a à son actif plusieurs cas de détournements de camions et le préjudice subi par les victimes est pestimé à environ 100.000.000 FCFA.
Tout en remerciant les populations pour leur collaboration, la Police Nationale les exhorte à la vigilance et à toujours continuer dans cette dynamique de dénonciation des cas suspects aux numéros verts que sont les 17, 16 et 1010.
Source : Police nationale
Comédien et acteur de renommée internationale, Issaka Sawadogo s'est fait un nom sur les scènes et écrans d'Afrique et d'Europe. Ses grands rôles joués dans de nombreux films et ses nombreuses distinctions lui ont permis d'être une référence dans le monde du cinéma. Dans cet entretien, il revient sur son parcours, les défis du métier d'acteur, ses engagements pour une meilleure représentation des Africains au cinéma, ainsi que son actualité durant cette 29ᵉ édition du FESPACO.
Lefaso.net : Qu'est-ce qui vous a attiré vers la scène et le grand écran ?
Issaka Sawadogo : J'avais avant tout besoin de m'exprimer. J'avais des critiques à formuler, des injustices à dénoncer. Avec le temps, j'ai compris que c'était surtout une quête existentielle qui m'animait. Le théâtre est devenu l'espace privilégié pour poser ces questions et dialoguer avec le public.
Vous jouez en mooré, en français, en anglais et en norvégien. Comment avez-vous réussi ces prouesses ?
J'éprouve ce besoin vital de m'exprimer, de partager mon regard sur le monde. Cette quête qui m'habite dépasse les langues. Sur scène ou à l'écran, je m'exprime naturellement en mooré, ma langue maternelle, mais je maîtrise également le français et l'anglais. En arrivant en Norvège et en intégrant le Théâtre national, j'ai appris la langue pour pouvoir communiquer et surtout exercer mon métier. Être acteur, c'est être professionnel des arts de la scène et de l'image.
Grâce aux outils de notre discipline, on apprend à naviguer entre les langues. J'ai développé une technique qui me permet d'interpréter un rôle quelle que soit la langue. C'est aussi parce que, tout simplement, je suis un professionnel. Je suis professionnel des arts du spectacle et aussi de l'image. Je sais qu'il y a beaucoup qui ont des difficultés à le faire, mais j'ai pu développer une technique pour pouvoir le faire.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées en tant qu'acteur en Afrique et en Europe ?
Les obstacles sont globalement similaires. Partout, les artistes exercent dans un cadre libéral. En l'absence d'un contrat au sein d'une institution comme un théâtre national ou une grande maison de production, l'acteur est freelance. Il doit alors se gérer lui-même, chercher des opportunités et organiser sa carrière. Cependant, en Afrique, le métier d'acteur est encore souvent mal perçu. On n'y voit pas toujours une profession à part entière, comme celle de médecin ou d'enseignant.
Lorsque l'on dit que l'on est acteur, beaucoup pensent qu'on est chômeur. C'est une question de perception culturelle. Il nous appartient de faire comprendre que c'est un véritable métier. On peut s'enregistrer auprès des autorités, obtenir une carte professionnelle, cotiser à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), souscrire à une assurance et payer ses impôts. En Europe, ce cadre est déjà bien établi, ce qui facilite la reconnaissance du métier.
Parmi les différents rôles que vous avez joués, lequel vous a le plus marqué et pourquoi ?
C'est une question difficile. Pour un acteur, chaque rôle est un défi singulier. Chaque personnage que j'ai incarné m'a marqué à sa manière. Je suis content et tous les rôles me plaisent. Franchement, si je vous dis qu'un rôle m'a marqué plus qu'un autre, je mens à moi-même.
Avez-vous déjà refusé des rôles et pourquoi ?
Oui, j'ai refusé des rôles véhiculant une image dévalorisante de l'homme noir. En tant que noir, je refuse d'être l'outil d'une narration perpétuant les clichés tels que le noir esclave, misérable, à sauver. Je rejette ces personnages qui rabaissent l'image de l'Africain. Certains producteurs européens imposent aussi des censures sur des sujets sensibles comme la colonisation ou l'exploitation des ressources africaines. Par exemple, si un Africain veut parler des méfaits de la colonisation, des méfaits de l'impérialisme et de l'exploitation qui se fait en Afrique, ils vont refuser. Ils diront qu'il faut enlever cette partie. Alors que quand c'est eux qui sont mis en valeur et que l'on tape sur le noir, ils financent tout de suite si tu acceptes de faire. Et moi, je dis non, non et non à ça.
Est-ce que vous pensez que le théâtre et le cinéma collaborent bien au Burkina Faso ?
Ceux qui connaissent le métier savent que les meilleurs acteurs de cinéma ont souvent fait leurs armes sur les planches. Le théâtre forge l'acteur. Il lui apprend la rigueur, l'analyse approfondie d'un personnage, la discipline. Les comédiens de cinéma sans cet ancrage finissent souvent par se répéter, tourner en rond. Cela se perçoit à l'écran. Je conseille vivement aux acteurs de cinéma de passer par le théâtre. Il y a beaucoup de comédiens dans le cinéma qui, quand on leur donne des rôles, ne peuvent pas se dépasser.
Ils arrivent à un niveau où ils ne font que buter. Peu importe le rôle qu'on leur donne, ils retombent dans leurs habitudes. Ça veut dire que l'acteur n'a pas suffisamment de marge de travail, de connaissances approfondies sur le personnage de l'acteur. C'est pourquoi c'est important que les acteurs de cinéma qui ne sont pas passés par le théâtre se mettent à l'école du théâtre pour se découvrir eux-mêmes.
Quel rôle allez-vous jouer lors du FESPACO 2025 et avez-vous des projets qui y seront présentés ?
Il faut dire que cette édition du FESPACO 2025, comme les autres du FESPACO, nous interpelle en tant qu'acteurs de la culture burkinabè. En plus, nous devons chacun apporter notre contribution, notre pierre, pour conserver l'édifice national. Personnellement, il y a des films dans lesquels j'interviens qui vont être diffusés. Et deuxièmement, j'ai mis en place le projet FESPACO Kids, un projet de projection en plein air. Je ramène la fête du cinéma aux côtés de nos mamans, de nos enfants, des personnes démunies qui n'ont pas la possibilité de s'octroyer un billet pour aller voir un film dans les salles en centre-ville.
Nous avons donc proposé au FESPACO de faire le FESPACO Kids avec l'appui de certains partenaires. Nous avons un camion qui se déploie avec trois écrans et un podium. Nous avons mobilisé des artistes musiciens, du théâtre et du cinéma qui vont faire des sketchs, de l'humour, des chants.
Il y a aussi des films que nous avons sélectionnés qui ne sont pas des films en compétition pour les projeter dans certaines localités. On a défini six localités autour de Ouagadougou qui vont recevoir deux jours de manifestations, de projections en plein air avec des prestations d'artistes. Cette année, l'innovation, c'est que nous avons organisé des mini-foires.
Les commerçants qui sont dans les différentes localités ont la possibilité de venir faire du business autour de cet événement qui est une fête nationale. Donc, le FESPACO nous a octroyé son autorisation via le ministère de la Culture et nous faisons maintenant des approches au niveau des différentes localités pour les impliquer aussi. Nous y travaillons depuis presque 3 mois et nous commençons avant le début du FESPACO, le 18 février.
Si vous avez un conseil à transmettre à la nouvelle génération d'acteurs burkinabè, quel serait ce message ?
Je dis aux acteurs burkinabè de persévérer dans leur travail, d'y croire et de foncer. C'est vrai que c'est un métier qui n'est pas encore au top de son développement ici en Afrique, pas seulement au Burkina Faso, et qui rencontre énormément de problèmes. Mais je pense que si d'autres ont réussi et font aujourd'hui la pluie et le beau temps dans leur pays, nous en sommes aussi capables. Je prends mon exemple. J'ai suivi des formations à l'école qui n'ont rien à voir avec le cinéma ni le théâtre.
Mais aujourd'hui, si depuis plus de 30 ans je vis de ça, c'est que ça nourrit son homme. Il faut y croire. Il faut aller chercher les éléments, les outils qui vont te permettre de rentabiliser, d'avoir du pain sur la table et de payer tes factures. Je souhaite beaucoup de courage à tous ! Que Dieu bénisse le Burkina Faso, qu'il nous donne la paix et la santé. Qu'il nous ouvre les portes du succès et du développement. Et qu'il donne l'intelligence à chacun de pouvoir se défendre et s'en sortir.
Farida Thiombiano
Lefaso.net