Lundi 10 juillet, le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a annoncé que la ville de Mossoul a été presque totalement libérée par l’armée irakienne, après neuf mois de combats.
Le point de vue de Karim Pakzad, chercheur à l’IRIS.
Quelle est la portée stratégique de la libération de Mossoul ?
La libération de Mossoul est importante aussi bien pour l’Irak que pour la communauté internationale. Pour l’Irak, Mossoul a une dimension considérable en tant que deuxième ville du pays. Elle est de plus considérée comme la capitale historique et culturelle de la communauté arabe sunnite ; elle fournissait notamment à l’armée de Saddam Hussein la plupart de ses officiers et cadres. Economiquement également, la ville – au carrefour de plusieurs voies de communication et d’échanges entre l’Irak, la Turquie et la Syrie – a une importance géopolitique considérable.
En juin 2014, Mossoul a été le symbole de la défaillance de l’État irakien dont l’armée n’avait pas pu résister plus de 24 heures à l’avancée de Daech, alors même qu’elle était matériellement supérieure à l’organisation terroriste. Aujourd’hui, la reprise de la ville est donc extrêmement importante sur le plan symbolique car elle marque le retour en puissance de l’armée irakienne. Certes, la libération de Mossoul a été rendue possible grâce à la contribution d’une coalition internationale en termes de renseignements, d’informations et de couverture aérienne ; cependant, c’est bien l’armée irakienne et ses alliés qui ont pu libérer la ville. Plusieurs forces y étaient en guerre contre Daech : l’armée irakienne, des forces d’élite – notamment formées par les soldats français -, ainsi que des forces combattantes armées kurdes, arabes sunnites et chiites. Qasem Soleimani, le chef de l’armée de Qods (branche des opérations extérieures des Pasdaran) a notamment révélé l’aide militaire iranienne importante fournie à l’armée irakienne et surtout aux Forces de mobilisation populaire (des milices) en déclarant à la libération de la ville : « Nos usines d’armement ont travaillé en 3×8 pour livrer plusieurs dizaines de tonnes d’armement à l’Irak ». C’est l’une des curiosités de cette guerre : les Iraniens, les Américains et les Français se trouvaient sur le même front de guerre sans être opposés les uns aux autres.
La libération de Mossoul est également importante pour la coalition internationale engagée contre Daech. Après avoir pris pied en Syrie en occupant Raqqa, la conquête de Mossoul par Daech trois années auparavant avait constitué sa plus grande conquête territoriale. La ville irakienne est ensuite devenue la capitale de l’organisation terroriste, lorsqu’Abou Bakr al-Baghdadi avait donné en juillet 2014 son premier prêche dans la mosquée d’Al-Nuri pour proclamer le califat islamique à travers le monde. Au cours de ces trois dernières années et des neufs mois de guerre, Daech a transformé Mossoul en une place forte. Ses combattants se sont battus jusqu’à la dernière seconde et la dernière poche de résistance n’est tombée que lundi matin.
Comment envisager la reconstruction de cette ville ravagée ?
La reconstruction de Mossoul concerne deux aspects. Tout d’abord, la reconstruction matérielle de la ville puisqu’elle a été en majeure partie détruite, notamment sa zone Ouest.
Les estimations de reconstruction de Mossoul – mais aussi d’autres villes libérées auparavant comme Faloudja, Ramādī et même Tekrit – sont de l’ordre de plusieurs milliards de dollars. Même si l’Irak est un pays riche, il ne pourra pas financer cette reconstruction seul, du fait de la baisse du prix du pétrole. Or, si on laisse l’Irak dans cette situation, il est possible que la crise économique et sociale aggrave de nouveau les tensions intercommunautaires et que Daech reprenne pied dans le pays.
Outre l’aspect matériel, il faut aussi penser à la reconstruction politique. Mossoul ayant été la capitale des arabes sunnites en Irak, elle cristallise les tensions communautaires sur lesquelles Daech a prospéré. Par exemple, lorsque l’organisation terroriste est entrée en 2014 à Mossoul, une partie de la population l’a accueillie du fait de son hostilité envers le gouvernement chiite de Bagdad, ainsi que de son ressentiment d’avoir perdu du pouvoir depuis la chute de Saddam Hussein. En effet, le Premier ministre de l’époque, Nourri al-Maliki, avait mené une politique autoritaire qui avait mécontenté la communauté arabe sunnite. Par la suite, la lutte contre Daech a certes pu fédérer l’ensemble des Irakiens – notamment à parti du moment où le califat a menacé l’Arabie saoudite – mais cela ne signifie pas que toutes les divergences ont disparu entre sunnites et chiites, ainsi qu’entre Bagdad et les Kurdes. Le gouvernement irakien se doit donc de bien gérer l’administration de Mossoul et sa population sunnite. Depuis trois ans, Haïder al-Abadi a montré sa capacité à fédérer contre Daech et à satisfaire la communauté arabe sunnite. S’il continue sur cette voie, l’Irak pourra peut-être, avec l’aide de la communauté internationale, surmonter ses tensions communautaires mais le chemin pour y parvenir s’annonce long et difficile.
Que change cette reprise de Mossoul pour Daech ?
Avec la perte de son siège principal à Mossoul, Daech a subi un coup mortel. Si dans les mois qui suivent, l’organisation terroriste perd également Raqqa – actuellement encerclée par les forces kurdes et arabes -, alors on pourra dire que Daech en tant qu’entité étatique aura disparu. En effet, avec la perte de ces deux villes, Daech n’exercera plus autant d’attraction envers les individus radicalisés qui souhaitent le rejoindre pour faire le djihad.
Néanmoins, cela ne signifie pas que Daech ait disparu, loin de là. L’organisation dispose encore de réseaux partout en Irak, notamment à Falloujah et à Bagdad. De plus, depuis trois ans l’organisation est devenue plus menaçante pour les États par son implantation et par l’adhésion de groupes djihadistes à son autorité, ainsi que par ses actions terroristes au Moyen-Orient, au Maghreb, en Afrique du Nord et en Asie. Daech dispose même de combattants parmi les Kurdes iraniens comme l’a montré l’attentat contre le mausolée de Khamenei et le Parlement iranien le mois dernier.
Aujourd’hui, la priorité pour la communauté internationale est donc de mettre en place une politique cohérente de lutte contre l’organisation terroriste sur le plan idéologique et politique. En Irak, il faut porter une attention particulière à la reconstruction des villes et aider le gouvernement irakien à mener à bien la lutte contre Daech, qui se poursuivra notamment sur le plan du renseignement.
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Neuere Terroranschläge in Russland lenkten die Aufmerksamkeit im russischen Diskurs über islamistische Gewalt auf Täter aus Zentralasien. Bislang brachten die russischen Sicherheitsdienste Terror im eigenen Land vor allem mit Untergrundstrukturen im Nordkaukasus in Verbindung. Bei der Frage, inwieweit Zentralasien im Umfeld eines globalen Jihadismus steht, rücken zwei Arten von Ausreise aus dieser Region ins Blickfeld. Zum einen zieht es die meisten zentralasiatischen Arbeitsmigranten nach Russland. Dort wird inzwischen verstärkt vor islamistischer Rekrutierung in Migrantengemeinden gewarnt. Zum anderen sind Personen zentralasiatischer Herkunft an auswärtigen Jihad-Fronten wie in Irak und Syrien zu finden. Was Anschläge in der Region selbst betrifft, rangieren die fünf zentralasiatischen Staaten in der Statistik über globale Terroraktivitäten weit hinter anderen Regionen.
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Assessments of the quality of democracy focus on deviations from the rule of law and decreasing levels of political participation, but do not adequately explore the mechanisms through which the quality of democracy decreases. Populism is such a mechanism, used by populist leaders, after they ascent to power. Populism is combined with clientelism and corruption to form means of political domination in democratic regimes which are backpedalling or backsliding. Examples are three recently consolidated democratic regimes of Western Balkans. The governments of Aleksandar Vucic in Serbia, Nikola Gruevski in FYR Macedonia and Milo Djukanovic in Montenegro purposefully use populism, clientelism and corruption. Although not present in all backsliding democracies, populism, clientelism and corruption are associated with backsliding from recently consolidated democracies and deterioration of the quality of democracy.
Τhe paper written by Dr Dimitri A. Sotiropoulos is available here.