Hommage au soldat portugais décédé le 13 juin 2017 dans l’attaque terroriste du Campement (crédit : EUTM Mali)
(B2) A l’heure où la Coopération structurée permanente est lancée (1), il ne faut pas oublier ceux qui sont sur le terrain, dans l’ombre, agissent avec bravoure, font honneur à leur drapeau et au drapeau européen, au péril (parfois) de leur vie…
C’était il y a presque six mois, le 18 juin dernier, il était un peu moins de 4 heures dans l’après-midi sur le site du Campement, près de Bamako, quand des terroristes font irruption. Il n’est pas inutile de revenir sur ces faits. Car si l’attaque terroriste a été moins dévastatrice que prévue, c’est que certains Européens, présents sur place, ont joué un rôle notable, réussissant à « ralentir » l’attaque, et même à la stopper.
Un Espagnol
Un officier espagnol d’EUTM Mali, présent sur place, a ainsi tenu très vite donné l’alerte au QG d’EUTM Mali, « donnant des informations régulières, précises », permettant notamment de déclencher la Quick Reaction force (QRF), qui s’est rapidement rendu sur les lieux. Il a également pu récupéré une arme qui lui a permis de tirer sur les agresseurs.
Un Français
Un autre officier, français, a pu riposter immédiatement, avec son arme personnelle, sur les assaillants, réussissant à « neutraliser » un « terroriste ». « Il a fait preuve d’une bravoure exceptionnelle, négligeant sa propre sécurité en ripostant immédiatement aux assaillants » indique une source militaire européenne.
Un Portugais
Un officier portugais a au péril de sa vie, tenté de protéger les autres personnes qui se trouvaient là, s’exposant « bravement ». Il est mort à ce champ d’honneur (lire : Attaque terroriste contre l’hotel Le Campement près de Bamako. Des morts parmi les Européens (V6).
Les Tchèques à la ressource
Quand aux Tchèques de la QRF, ils n’ont pas hésité en arrivant sur place, non seulement à mettre à l’abri les civils, mais aussi à partir au combat pour prendre les attaquants à leur propre piège. Ils ont également donné les premiers secours aux soldats maliens blessés dans l’action.
Au résultat : l’attaque stoppée
Résultat de ces actions individuelles combinées : les terroristes ont, non seulement, vu leur attaque ralentie, puis stoppée. Mais ils sont passés du statut d’agresseurs à défenseurs. Ce qui a permis de sauver nombre de vies. Certes cinq personnes ont été tuées – dont deux personnels européens – mais 32 personnes, qui se trouvaient sur le Campement, ont pu être sauvées… Il est important de s’en souvenir.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Attaque terroriste sur Le Campement, Européens (et Maliens) ont, bien, réagi (V10)
(1) Lire : La PESCO (Coopération structurée permanente) au podium
NB : cinq officiers et sous officiers (dont un à titre posthume) ont été décorés de la médaille du mérite européen.
(crédit : EUTM Mali)
(B2) EUTM Mali a organisé une équipe mobile de conseil et de formation (CMATT) à Kayes. Première formation de ce type dans le mandat de l’EUTM. Cela « marque la transition des formations centralisées à un concept de formation décentralisée » indique-t-on à la mission.
Au camp de base logistique (© NGV / B2)
(B2 à Rukla) La présence avancée renforcée (« Enhanced Forward Presence » ou EFP) des pays de l’OTAN s’ancre peu à peu dans le paysage lituanien. Le système se rôde peu à peu. Et l’on prépare déjà la prochaine rotation, en 2018.
Une partie du camp de Rukla – Lituanie (© NGV / B2)
Dans la base de Rukla, nombre de bâtiments ont déjà été rénovés. Mais les pelleteuses continuent de s’activer dans tous les coins pour étendre le camp et dresser de nouveaux bâtiments. Le gouvernement lituanien a prévu de consacrer une vingtaine de millions d’euros – avec l’aide de l’OTAN et des États-Unis – à moderniser et étendre ses casernements.
Les pelleteuses à l’action à Rukla (© NGV)
Détachement allemand à Rukla (© NGV)
Les Français, Tchèques et Croates devraient rejoindre ce bataillon en janvier. Mais certains éléments précurseurs seront là dans quelques semaines, dès décembre.
La logistique, élément primordial du déploiement de l’OTAN
A quelques centaines de mètres de la base de Rukla, le dépôt logistique… Véhicules de transports, grues, engins de levage, conteneurs, réserve d’engins blindés ou de chars. C’est dans cet espace entouré de forêts, un rien boueux (mes chaussures s’en souviennent) qu’œuvrent les hommes et femmes de la logistique. Sans eux, rien ne serait possible. « S’ils ne ne sont pas là, l’opération s’arrête à l’instant » confie un responsable. Tout le monde le sait. Mais inévitablement cela attire moins l’œil que des chasseurs qui décollent, faisant vrombir les moteurs. Les journalistes et télévisions sont beaucoup moins nombreux à être présents.
Véhicules de transport lourd et engins grues
Les Belges fournissent notamment l’essentiel des moyens de transport lourd qui sont arrivés par la route au début de l’année. Les sept Scania porte-chars ou véhicules lourds ne chôment pas. Mais les six ALC (Automatic Load Carriers) et les deux Astra 12 tonnes — qui peuvent transporter des conteneurs – et leurs sept petits frères Astra de 8 tonnes, ainsi que les six Unimog ne sont pas en reste. « Nous sommes tous les jours sur la route », nous confie un officier, « notamment pour acheminer les engins vers les lieux d’entraînement » — les véhicules chenillés ne peuvent pas passer sur les routes lituaniennes.
Char Leopard sur véhicule (© NGV)
Un savoir faire belge apprécié
« Peu de pays ont des véhicules lourds de transports ». Et le savoir-faire belge semble apprécié des autres nationalités. Les premiers éléments arrivés en janvier ont assuré des navettes régulières vers le port de Klaipeida pour récupérer le matériel qui arrive dans des conteneurs par voie maritime ou par voie aérienne à l’aéroport de Kaunas. Et, à chaque rotation, les mouvements sont plus intenses. Le principal camp, Pabrade, situé non loin de la frontière biélorusse, est en effet à deux heures de route de là (trois heures avec un moyen de transport lourd). Et les militaires des pays de l’OTAN vont régulièrement s’y entraîner. Le gros avantage de ce camp sur ceux que connaissent les militaires : un grand champ de tir, « plus profond que ce qui existe dans nos pays » témoigne un officier, et une petite zone urbaine reconstituée. C’est aussi le seul centre d’entraînement en combat urbain dans les pays baltes, comme le revendiquent (fièrement) les Lituaniens.
Convoi routier (Crédit : MOD Belgique)
Une cinquantaine de militaires belges, essentiellement du 4e bataillon logistique de Marche-en-Famenne (1), forment l’ossature de la compagnie logistique du bataillon multinational déployé en Lituanie, intégrant des éléments luxembourgeois. Les Allemands (du 371e bataillon d’infanterie mécanisée) et Néerlandais (du 42e bataillon d’infanterie) composent le reste de la compagnie. Encore quelques semaines, le temps d’apercevoir les premières neiges, et de sortir de la boue, et ils seront de retour au pays. Ce sont les Allemands qui prendront alors le relais sur l’aspect logistique.
(crédit : MOD Belgique)
Les Belges ne devraient cependant pas rester longtemps absents de Lituanie, nous a affirmé le ministre de la Défense Steven Vandeput dans un entretien (lire : Tous les investissements, nous les ferons en coopération (Steven Vandeput) : la Belgique devrait fournir une compagnie de combat et différents éléments à partir de septembre 2018 (environ 230 hommes), à ajouter à la présence des avions F-16 belges qui participeront à la Baltic Air Policy, la surveillance du ciel balte effectuée à tour de rôle par les pays de l’OTAN, à partir de la base aérienne de Siauliai.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Le détachement belge logistique comprend 44 militaires du 4e bataillon logistique de Marche-en-Famenne, deux du groupe de contrôle des mouvements et quatre du groupe de communication et de systèmes d’information de Peutie, deux policiers militaires d’Evere ainsi qu’un élément médical d’intervention de Lombardsijde. Soit 55 soldats, officiers et sous-officiers.
(2) Le Bataillon logistique est en filiation directe avec les premières unités logistiques qui ont été créées en 1830 pour soutenir les unités d’artillerie. Comme leurs homologues françaises, elles prennent alors le nom de « compagnie du train ». Elles acquièrent leur autonomie de l’artillerie après la guerre de 1870 qui oppose Français et Prussiens. Durant la seconde guerre mondiale, nouvelle évolution, les Belges servent au sein du Royal Army Service Corps (RASC) créé en 1942, et ils sont intégrés dans la Brigade Piron (l’équivalent pour les Belges de la 2e DB du général Leclerc).
Transfert des pirates suspects aux Seychelles par les forces européennes (crédit : Thomas Meriton)
(B2) Les six pirates somaliens arrêtés par la marine italienne, dans le cadre de l’opération EUNAVFOR Atalanta, le 19 novembre (Lire : Six pirates arrêtés dans le bassin somalien, entre Seychelles et Somalie) ont été transférés aux Seychelles. Les suspects, âgés de 16 à 24 ans, sont arrivés aux Seychelles, jeudi matin (23 novembre) au port de Victoria. Un transfert effectué en vertu de l’accord signé avec l’Union européenne.
Reste à ce que le procureur engage les poursuites. « Les poursuites dépendront des preuves analysées par le bureau du procureur général », a souligné le commissaire par intérim de la prison de Montagne Posée, Raymond St Ange, selon l’agence Seychelles News Agency.
Le nombre de pirates détenus dans l’archipel s’est largement réduit depuis le pic de la piraterie entre 2009 et 2012. Il ne sont plus que 15 dans la prison de l’île.
(NGV)