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Diplomacy & Defense Think Tank News

Kaboul ne répond plus

IRIS - Wed, 05/06/2019 - 17:04

 

Que penser du maelström printanier dans lequel se débat, plus affaiblie que jamais, l’Afghanistan ? Quels mots employer pour décrire cet interminable théâtre de crise où la violence et l’ineptie des acteurs entraînent vers les abysses leurs 35 millions de compatriotes ? Quarante années après l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge, un quart de siècle après le terme d’une douloureuse guerre civile (1989-1992), 18 ans après la chute du régime taliban[1], la population afghane ne pourrait-elle aspirer à autre chose qu’à cette désespérante matrice façonnée de guerres, d’attentats, de mauvaise gouvernance, de corruption, de morts et de blessés par centaines, d’ingérence extérieure et d’ambitions personnelles mal placées ? L’observation du désastre transversal du moment laisse malheureusement la place à peu d’optimisme…

Sur le terrain, le chaos, du Nord au Sud

Le 11 avril, alors même que l’ONU levait l’interdiction de voyager pour une douzaine de responsables talibans (pour ‘faciliter’ les pourparlers de paix menés au Qatar sous l’égide des États-Unis), l’insurrection talibane officialisait le début de son offensive annuelle printanière contre les forces de sécurité afghanes. Cette insurrection ultra-violente ne prit personne par surprise : le 24 mars dernier, l’attaque ourdie par plusieurs centaines de talibans contre des positions de l’armée et de la police, dans le tristement célèbre district de Sangin (province du Helmand, au sud du pays), faisait a minima 70 victimes dans les rangs des forces de sécurité. Le Nord n’était pas non plus en reste de souffrances et d’effroi : le 11 mars, lors d’un assaut taliban contre une de ses bases de la province de Badghis, l’Afghan national Army perdit une compagnie entière (une cinquantaine d’hommes), pendant que d’autres unités (en tout près de 150 soldats) baissaient les armes et se rendaient aux talibans.

La situation ne s’est pas améliorée depuis, à tout le moins pour des forces gouvernementales éreintées, dépassées, aux prises avec l’incurie de leurs dirigeants : lors de la première quinzaine de mai, pas moins de 160 personnels[2] de sécurité (armée et police) sont tombés sous le feu des talibans, dans les provinces de Badghis, de Baghlan (Pul-i-Kumri), de Paktika ou encore d’Herat. Précisons que la hiérarchie talibane a refusé le principe d’une trêve dans les combats durant le ramadan et a étiré plus encore ses velléités de chaos au champ humanitaire, en renforçant les attaques en direction des courageuses ONG présentes au chevet de la population afghane… Mardi 28 mai, dans les provinces de Khost (Est), de Ghor (Ouest) et de Samangan (Nord), une quarantaine de soldats, de policiers et de civils perdaient la vie dans une énième série d’attaques des talibans[3].

Les observateurs s’inquiètent également ces dernières semaines de l’arrivée de combattants affiliés à une autre nébuleuse islamo-terroriste : défait en Irak et en Syrie, Daech s’emploie à redéployer ses éléments vers l’Afghanistan[4], afin d’y étoffer ses rangs et de préserver une partie de ses effectifs. Une ‘relocalisation’ qui ne saurait bien évidemment profiter de quelques manières que ce soit à ses hôtes…

Une scène politique pathétique et sinistrée

Si l’exemple de la concorde et de l’unité nationale devait venir de l’Arg (palais présidentiel) ou de la Wolesi Jirga (chambre basse du Parlement), il y a longtemps que cela se serait su : au printemps 2019, sept mois après un scrutin législatif aussi compliqué à organiser qu’à en décrypter les résultats comptables – avec ou sans fraudes… -, cette jurisprudence constante perdure.

Le 19 mai, la foire d’empoigne surréaliste qui a accompagné la séance inaugurale de la nouvelle chambre basse et la nomination de son speaker en dit suffisamment long sur l’ambiance délétère du moment, et sur la sérénité entourant, lors du trimestre à venir, la préparation du prochain scrutin présidentiel (septembre 2019), où le chef de l’État sortant Ashraf Ghani briguera un second mandat, si toutefois les conditions de sécurité sont réunies[5] pour une telle entreprise.

En attendant, dans l’atmosphère chargée que l’on devine, les uns et les autres fourbissent leurs armes et arguments, nivelant plus encore par le bas les débats[6]. Fort d’un bilan pour le moins contrasté sinon fort maigre, l’administration sortante et son improbable direction bicéphale contre-nature[7] comptent donc convaincre le méritant électorat afghan du besoin de la reconduire dans ses fonctions pour un nouveau quinquennat ; une gageure en soi, mais au fond, dans cette République islamique d’Afghanistan qui en a vu d’autres au niveau électoral, cela ne serait pas la première fois qu’un chef de l’État contesté à la fois par ses administrés, ses collaborateurs, ses soldats et policiers, et au crédit limité hors des frontières nationales, remporte un nouveau mandat…

Pourparlers (pour ne rien dire ?) de paix au Qatar

C’est dans le contexte politique et sécuritaire esquissé ci-dessus que des pourparlers de paix entre la direction des talibans et l’administration américaine se succèdent ces derniers mois, loin de Kaboul, Kandahar ou Washington : Doha, la capitale de l’Émirat du Qatar[8], accueille ces échanges et négociations discrètes qui, à cette heure, demeurent fermés aux représentants du gouvernement officiel afghan, sur injonction rédhibitoire des talibans, lesquels considèrent « illégitime » l’administration Ghani[9]

Début mai, lors de la ­6e session de négociations de paix[10], les échanges auraient notamment porté sur le retrait des troupes étrangères (américaines notamment) du sol afghan, sur les garanties (des talibans) contre le terrorisme, sur les perspectives de pourparlers entre l’insurrection et le gouvernement afghan, enfin, sur les conditions d’un cessez-le-feu national durable. On imagine sans peine combien les échanges entre les émissaires talibans et les représentants de l’administration Trump ont dû être simples… Ce alors même qu’à des lieues de Doha, les talibans, loin de réduire l’intensité des combats accentuaient au contraire leur effort de guerre en multipliant tous azimuts les opérations et attaques… Rien qui ne semble a priori contradictoire aux yeux des interlocuteurs américains et des émissaires talibans.

À noter également qu’une quinzaine d’émissaires talibans étaient conviés le 28 mai à Moscou – une capitale familière du dossier afghan, de plus en plus impliquée dans les entreprises de médiation ces derniers mois – pour participer à une conférence multipartite sur l’avenir de l’Afghanistan.

Au bon vouloir de la Maison-Blanche 

En début d’année, l’actuel locataire de la Maison-Blanche – lequel aime à rappeler que la généreuse Amérique a dépensé depuis 2001 l’équivalent de 780 milliards de dollars en Afghanistan, dont 130 milliards au profit de la reconstruction nationale –  plaidait pour un retrait des troupes américaines[11] (et étrangères) d’Afghanistan selon un calendrier étiré sur 3 à 5 ans. Et Washington de proposer aux talibans des négociations de paix susceptibles, à terme, de les associer à un gouvernement d’unité nationale, pourvu que ces derniers « s’engagent » à interdire l’accès au territoire afghan à tous les groupes terroristes cherchant à attaquer les États-Unis[12]. Des conditions qui apparaîtront bien ténues à nombre d’observateurs, pour employer un euphémisme de circonstance…

Pour ne pas contrarier la sensibilité de cette insurrection fondamentaliste, ne pas assombrir davantage le panorama sécuritaire national et éviter de rendre des comptes à son opinion publique, les autorités américaines ont récemment suggéré au commandement militaire américain en Afghanistan de cesser de cartographier les pans du territoire afghan contrôlés par le gouvernement et par les talibans[13], une initiative à maints égards éclairante sur l’évolution du rapport de force sur le terrain et les chances pour la population de ce pays enclavé de devoir un jour prochain à nouveau vivre sous le joug d’un Émirat islamique d’Afghanistan 2.0.

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[1] Émirat islamique d’Afghanistan, 1996-2001.

[2] Afghan War Casualty Reports (3-9 mai, 10-16 mai).

[3] ‘’Afghan Forces Hit with Wave of Attacks on Eve of Taliban Talks’’, The New York Times, 28 mai 2019.

[4] ‘’After ‘caliphate’ collapse, jihadists head to Afghanistan to plot attacks’’, AFP, 30 avril 2019.

[5] Initialement programmée en juillet, l’organisation de ce scrutin national a déjà été repoussé de deux mois…

[6] ‘’Ex-official Levels New Corruption Accusations at Afghan Government’’, The New York Times, 26 mai 2019.

[7] Associant le président Ashraf Ghani à son challenger malheureux du scrutin précédent (printemps 2014), le Chief Executive (sorte de Premier ministre, sans grande autorité) Abdullah Abdullah.

[8] Où les talibans disposent depuis 2013 d’une ambassade quasi officielle.

[9] La visite à Doha d’une délégation afghane comprenant des représentants du gouvernement a tourné court à la dernière minute le 26 avril après des désaccords (selon les talibans) sur la composition de la délégation.

[10] ‘’Taliban and US Start New Round of Talks in Qatar’’, The New York Times, 1er mai 2019.

[11] En mai 2019, les États-Unis déploient encore 14 000 soldats en Afghanistan ; 8 400 forment les forces de sécurité afghanes, les autres se concentrant sur des missions antiterroristes contre Al-Qaïda et Daech.

[12] ‘’Under Peace Plan, U.S. Military Would Exit Afghanistan Within Five Years’’, The New York Times, 28 février 2019.

[13]  ‘’U.S. Military Stops Counting How Much of Afghanistan Is Controlled by Taliban’’, The New York Times, 1er mai 2019.

« Les grands événements sportifs doivent être un levier de développement économique et sociétal »

IRIS - Wed, 05/06/2019 - 15:47

À l’occasion de la Coupe du monde féminine 2019, la Fédération française de football (FFF) et la Fédération internationale de football association (FIFA) déploient une stratégie de communication visant à promouvoir le sport féminin et l’accès des jeunes filles au football.

Noël Le Graët, le président de la FFF, dit souhaiter que le nombre de licenciées passe de 160 000 (sur un total de 2,2 millions) à 300 000 d’ici à 2024. Quant à l’Union des associations européennes de football, plus connue sous son sigle UEFA (correspondant à son nom en anglais Union of European Football Associations), elle a lancé un plan sur cinq ans pour doubler le nombre de licenciées en Europe.

Accroître le nombre et la part des femmes dans la pratique encadrée et fédérale est important. L’ambition gagnerait cependant à être plus systémique : progresser vers l’égalité en matière de salaires et de primes des joueuses, de conditions de pratique dès le plus jeune âge, et de gouvernance dans les instances du sport ; faire en sorte que l’activité physique et sportive régulière augmente chez les jeunes filles et les femmes ; promouvoir l’égalité réelle dans l’ensemble de la société. On attend de cette Coupe du monde qu’elle soit un accélérateur de ces évolutions.

Progrès accomplis

Certes, des progrès ont été accomplis ces dernières années, grâce au volontarisme de quelques-uns et de quelques-unes, et parce que la loi a contraint les fédérations sportives à prendre le chemin de l’égalité. Bien sûr, le sport n’est pas une formule magique pour changer la société et les rapports sociaux de sexe. Néanmoins, il doit prendre sa part, et ce d’autant plus qu’il se prévaut de valeurs universelles de méritocratie et de respect.

L’éducation à l’égalité se fait dès le plus jeune âge et dans toutes les sphères de socialisation. L’école, dont on attend beaucoup, joue très largement son rôle avec l’éducation physique et sportive (EPS) obligatoire tout au long de la scolarité, la formation des enseignants à la lutte contre les stéréotypes de genre, sans oublier les actions des fédérations sportives scolaires (Union sportive de l’enseignement du premier degré, USEP, Union nationale du sport scolaire, UNSS), qui ont depuis longtemps fait de l’égalité des sexes une priorité. C’est aussi et surtout, outre la famille, dans les clubs, au niveau des communes que l’effort doit porter.

Or, l’exceptionnalité sur laquelle le sport (se) repose lui fournit encore un alibi pour perpétuer le statu quo, et le fossé se creuse avec la société : les attentes grandissent en matière de représentativité sociale des dirigeantes et dirigeants, et d’actions qui doivent être à la hauteur des promesses et des slogans. On ne peut néanmoins s’en tenir à la dénonciation du sexisme et, au-delà – car il serait réducteur de ne parler que de sexisme –, des habitudes genrées dans le sport. Il importe surtout de proposer des solutions.

L’application des textes existants est un premier pas. La FFF entend consacrer 15 millions d’euros à l’accompagnement des clubs amateurs pour développer la pratique féminine.

Si la formation à l’égalité se développe dans les clubs, il faut s’en réjouir mais cela n’a rien de révolutionnaire. Depuis la loi de 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes de Najat Vallaud-Belkacem, les communes de plus de 20 000 habitants, les départements et les régions doivent présenter un rapport sur leurs actions en faveur de l’égalité. C’est un levier concret qui appelle au débat démocratique. Pour envisager d’étendre cette mesure, il faudrait déjà en connaître l’effectivité : les élus locaux et leurs services s’en sont-ils emparés ?

L’évaluation des politiques publiques s’avère essentielle et permet de faire comprendre aux décideurs l’intérêt de répondre aux besoins des citoyennes et citoyens. En outre, des engagements ont été pris par le ministère des sports depuis 2012, par les plans interministériels en faveur de l’égalité femmes-hommes, notamment pour promouvoir une féminisation des pratiques dès le plus jeune âge et combattre les violences et les discriminations. Là encore, un état des lieux s’impose.

Ouvrir le regard

Il faut aussi ouvrir le regard. Aujourd’hui, on parle beaucoup d’émancipation, de pouvoir d’agir (empowerment) des filles. Ces mots ne doivent pas renvoyer qu’à la volonté individuelle mais être mis au service d’un combat collectif pour que les femmes de tous âges participent de manière active, volontaire et autonome au monde commun, pour que l’égal accès aux ressources de santé, d’éducation, d’emploi soit garanti.

Le sport, langage universel bénéficiant d’une immense médiatisation, peut être un levier de transformation sociale. Partout en France et dans le monde, des « preuves de concept » – ou démonstrations de faisabilité de projets – émanent de dispositifs participatifs, transversaux qui, en partant des besoins des populations, pourraient être un outil d’aide à la décision.

La promesse des instances nationales et internationales du football de contribuer à l’égalité de genre doit être tenue. Elles gagneraient, pour monter en expertise, à s’ouvrir davantage à la recherche universitaire interdisciplinaire, et à la recherche participative et citoyenne pour réfléchir, en particulier, aux retombées que la Coupe du monde 2019 doit avoir.

Quel a été l’impact social de la victoire des Bleus en 2018 ? La joie collective a montré la capacité de cohésion et de partage de la société française. Qu’en a-t-on fait ? Pourquoi le regard, le récit commun sur la banlieue n’a-t-il pas changé, alors que le savoir-faire des clubs de football et des bénévoles, dans les territoires, a été mis en valeur ? Les marques s’en emparent, pourquoi pas les décideurs politiques et les fédérations ?

Un vaste agenda émancipateur

Consolider l’égalité femmes-hommes dans, et par le sport, nécessite de construire, par des choix assumés d’investissement social et une gouvernance élargie, un vaste agenda émancipateur qui évite le saupoudrage de subventions et qui n’oublie ni la périphérie des centres urbains ni les territoires ruraux.

Les grands événements sportifs internationaux doivent être un véritable levier de développement économique et sociétal, transversal et durable, dont les effets seront mesurables et tangibles pour les populations et auquel celles-ci pourront prendre part. La Coupe du monde de football 2019 est une occasion à ne pas manquer pour les droits des femmes ; il en va aussi, sur ce sujet, de l’influence de la France à l’international.

« Représentation et participation : le Brexit est révélateur des limites de nos deux modèles »

IRIS - Wed, 05/06/2019 - 15:22

Que pensez-vous de la démission prochaine de Theresa May ?

Theresa May a tenté d’incarner le point de compromis des différentes options possibles sur le Brexit pour le Royaume-Uni. En temps normal, le rôle du pouvoir politique est précisément de construire ce type de compromis collectif. Mais nous ne sommes pas en temps normal. Le Brexit est le symptôme d’une période troublée dans laquelle le compromis a mauvaise presse. La situation est bloquée aujourd’hui parce que chacun veut faire son Brexit de son côté. Mais cela rend impossible l’émergence d’une solution collective.

Il se trouve en plus que le Brexit a ceci de spécifique qu’il touche les gens tant politiquement que très personnellement. La particularité de la période et les spécificités du Brexit expliquent que l’on assiste à la fois à une hystérisation du débat et une lassitude généralisée (concomitante et corrélée) qui sévit des deux côtés de la Manche. Cette double évolution est frappante et semble repousser d’autant l’hypothèse d’une issue favorable, voire d’une issue tout court.

Quelles ont été les erreurs de la Première ministre britannique ?

Il est toujours facile de relire l’histoire au prisme de la sagesse du présent. Mais l’erreur principale de Theresa May me semble avoir été de négocier un compromis avec l’Union européenne sans disposer elle-même d’un compromis au niveau national. Sans majorité, elle ne savait pas ce qu’elle pouvait faire accepter à Londres. Elle a pourtant déclenché le compte à rebours de l’article 50 de sa propre initiative, en espérant que cela serve de catalyseur. Mais les deux années de négociation qu’il prévoit ne lui ont pas permis de construire cette majorité.

A sa décharge, cette majorité n’existe peut-être pas. Il se trouve que le référendum ne faisait figurer aucune des différentes formes possibles de Brexit. Il consistait à répondre à une question binaire : oui ou non au Brexit. Or il existe diverses manières de sortir de l’Union européenne et de traiter avec elle par la suite. Mais aucune de ces différents modèles (Norvège, Canada, Singapour, Suisse, OMC pour caricaturer) ne recueille de majorité au sein du pays, des partis et au sein du gouvernement en lui-même.

Theresa May ne s’est bien sûr pas franchement facilitée la tâche dans ce domaine en se liant les mains dès le départ. Pour des raisons politiques, elle a très tôt entériné la sortie du marché unique et de l’union douanière. Cela lui a permis de vanter tant le contrôle de l’immigration que la liberté pour le Royaume-Uni de négocier ses propres accords de libre-échange. Ces lignes rouges se sont avérées très populaires bien sûr au sein du parti conservateur, mais ont tué dans l’œuf les marges de manœuvre dont la Première ministre disposait pour construire un compromis entre partis.

Doit-on craindre une sortie sans accord ?

La sortie sans accord est la plus mauvaise solution, mais c’en est une. Cela créerait un risque économique significatif pour le Royaume-Uni, mais aussi pour l’Union européenne. L’ancien maire de Londres Boris Johnson, (un des possibles successeurs de Theresa May ndlr) et le leader du parti du Brexit Nigel Farage sont les principaux soutiens d’une sortie sans accord. Sauf qu’en l’état, le Parlement britannique ne laissera pas faire puisqu’il n’y existe aucune majorité pour ce faire. Cela peut nous conduire à la convocation d’élections générales, dont les deux traditionnels partis de gouvernement (conservateurs et travaillistes) ne veulent pas, car ils s’y feraient laminer.

Les chances de faire passer un accord sans Theresa May, celle qui avait négocié un compromis, se sont également réduites. Reste que pour trouver une solution, le pays doit nécessairement consolider une position au niveau national. Ce n’est pas gagné et c’est pourquoi le Royaume-Uni est toujours dans l’impasse. Le nouveau délai est fixé au 31 octobre.

Le Brexit est-il symptomatique d’un échec de l’Union européenne ?

En réalité, le Brexit est le révélateur des limites de nos deux modèles : celui de la démocratie directe dont le Brexit est l’incarnation, et celui de la démocratie représentative européenne dont il est le résultat. Les errements de démocratie directe qu’incarne le Brexit sont la conséquence mécanique des errements de la démocratie représentative que symbolise l’UE.

Il s’agit bien sûr d’une leçon pour l’Union européenne. Les peuples veulent avoir voix au chapitre et participer des décisions qui ont trait à leur propre futur, mais les institutions sont trop lointaines pour eux et n’ont pas su les écouter.

Mais l’UE a-t-elle pris en compte la leçon que lui offre le Brexit sur un plateau de ce point de vue, ou l’a-t-elle déjà oubliée au vu des spectaculaires difficultés britanniques ? On semble aujourd’hui compter négativement sur les errements du Brexit pour faire apparaître aux peuples la valeur ajoutée de l’Union…

La même saine ambition d’apprivoiser le politique se fait sentir au niveau national. Mais la démocratie directe qu’incarne le référendum a créé davantage de problèmes qu’il n’a fait émerger de solutions. Dans un environnement constitutionnel bouleversé par le référendum, le système parlementaire britannique, qui a pourtant beaucoup de pouvoir, a lui aussi échoué à régler le problème du Brexit. Nous subissons en fait aujourd’hui les impasses des deux systèmes, c’est ce que j’appelais le piège de Tocqueville. Un troisième modèle est à concevoir.

Quelle serait l’alternative ?

Il faut une voie nouvelle qui puisse faire vivre l’aspiration des peuples à s’autodéterminer, sans pour autant détruire les institutions représentatives qui fournissent aux démocraties une stabilité salutaire par temps troublé.

Doit-on jeter les aspirations populaires aux orties ? Doit-on jeter les institutions représentatives au bénéfice de la démocratie directe ? La réponse est non dans les deux cas. Une troisième voie entre démocratie représentative et participative est nécessaire pour affronter les soubresauts de la période contemporaine. Il faut construire un système délibératif qui puisse tirer parti des bénéfices des deux modèles, sans en subir les inconvénients.

Plus facile à dire qu’à faire, bien sûr. En France, le grand débat national ou le référendum pour la privatisation des aéroports de Paris en sont deux exemples récents. Je ne sais pas s’ils sont bons ou mauvais, mais ils incarnent une alternative qui doit permettre aux citoyens de s’exprimer davantage sur des enjeux locaux, régionaux ou nationaux.

¿Qué es la digitalización?

Real Instituto Elcano - Wed, 05/06/2019 - 12:45
Gregorio Martín Quetglas. ARI 64/2019 - 5/6/2019

La palabra “digitalización” despierta simultáneamente esperanza y temor. Pero, ¿qué entendemos por digitalización?

Comment choisir son coussin de voyage ?

RMES - Wed, 05/06/2019 - 12:03

Le coussin de voyage est un accessoire important à utiliser lors de votre voyage. Il fait partir des moyens vous permettant de garantir un confort minimum et de préserver votre intégrité physique durant le voyage. Le choisir convenablement est donc primordial et doit être fait suivant certains paramètres notamment la forme et la matière de constitution. Voici tout ce que vous devez savoir avant d’acheter votre coussin de voyage.

Le coussin de voyage à mémoire de forme

Le coussin de voyage à mémoire de forme est un coussin de voyage de luxe qui est modelable et qui s’adapte à la forme du cou de l’utilisateur afin de garantir un confort maximal. Il est plus consistant et doux que les coussins de voyage classiques. C’est sa capacité à épouser parfaitement la nuque de l’utilisateur qui le rend si spécial.

Avec ce coussin, vous aurez l’impression d’être en classe affaire même quand vous serez en classe économique tellement vous serez confortable. Il est généralement vendu avec un sac de rangement adapté qui le compacte afin de le rendre facilement transportable.

Le coussin de voyage à microbilles

Il est aussi plus confortable que les coussins classiques grâce aux microbilles de polystyrène qu’il contient, mais il reste quand même loin du coussin de voyage à mémoire de forme en termes de confort. Il prend aussi beaucoup de place, puisqu’il n’est pas compact. De plus, ce type de coussin, adapté pour un budget restreint, n’est pas du tout résistant et le polystyrène le rend moins confortable pour le cou.

Lire aussi : Comment choisir son sac isotherme pour un bel été au sec ?

Coussin de voyage en mousse

Ce type de coussin garantit un minimum de confort lors de vos voyages. La mousse étant légère et douce, votre nuque sera apaisée, mais en ce qui concerne le soutien de votre cou, vous pourrez être insatisfait, car la matière ne permet pas que vous puissiez bénéficier d’un réel appui pour votre tête. De plus il est assez difficile à transporter, car il n’est pas compressible.

Oreiller de voyage gonflable

C’est l’oreiller de voyage classique et pas du tout cher. C’est le premier modèle conçu qui a beaucoup de lacunes. Fait en matière plastique, ce type de coussin est incapable de maintenir votre tête et de vous assurer un minimum de bien-être. À ceci s’ajoute une détérioration très rapide du coussin.

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Comment fonctionne un moulin à poivre électrique ?

RMES - Wed, 05/06/2019 - 10:00

Vous avez le choix lors de votre achat entre un moulin à poivre électrique et un moulin à poivre manuel. Les deux permettent d’avoir du poivre concassé toutefois, quelques différences peuvent se noter au niveau de la taille du poivre concassé. Pour un choix précis, il est bon de savoir comment fonctionne un moulin à poivre. Pour ce faire il vous est détaillé ici le fonctionnement du moulin à poivre électrique.

Fonctionnement d’un moulin à poivre électrique

Il est important de savoir comment fonctionne un moulin à poivre électrique afin de l’utiliser comme il se doit.

  • Il faut s’assurer que les piles sont insérées dans le boîtier métallique amovible où se trouve le logement à piles. Selon le nombre de piles que reçoit le modèle, placez-les dans le logement.
  • Veuillez respecter la polarité.
  • Vous pouvez ensuite remplir le moulin à poivre avec le poivre. S’il n’est pas polyvalent, il ne faut jamais y mettre autre chose que le poivre sans quoi votre broyeur risque de s’endommager.

La plupart des modèles de moulin à poivre électrique sont dotés d’une vis de réglage à sa base. Vous pouvez le régler à votre guise selon la préférence de taille souhaitée. N’hésitez pas à faire plusieurs essais afin de trouver la bonne taille. Lorsque tout est prêt, vous pouvez enclencher le processus de broyage en appuyant sur le bouton en haut de l’appareil. Le broyage se poursuit tant que vous maintenez le bouton, lorsque vous lâchez, le broyeur s’arrête.

Lire aussi : On a interviewé Camille, comparatrice de machine sous vide.

Conseils d’utilisation d’un moulin à poivre électrique

  • Il peut advenir que le moulin à poivre électrique ne donne plus de poivre lorsque vous le manipulez bien que les piles soient bien en place. Il s’agit généralement de quelques grains de poivre qui sont coincés, secouez légèrement l’appareil pour les décoincer.
  • Vous pouvez ensuite réessayer.
  • Il faut lire la notice qui accompagne votre appareil à l’achat afin d’avoir une idée sur l’utilisation de l’appareil.
  • Il faut éviter à tout prix le nettoyage du moulin à poivre avec de l’eau ou du détergent.
  • Faites le nettoyage régulier avec un chiffon propre et sec.
  • Il est essentiel de toujours garder l’appareil loin de l’humidité.

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Ein neuer Haushalt für die EU

SWP - Tue, 04/06/2019 - 00:00

Verhandlungen über den mehrjährigen Finanzrahmen (MFR) der EU sind stets langwierig, komplex und konfliktreich. Nicht anders ist dies beim MFR 2021–2027, der ein Finanzvolumen von rund 1,3 Billionen Euro umfassen soll. Die Verhandlungen drehen sich wie üblich um politische Prioritäten, die dafür festzulegenden Aufwendungen und die Verteilung der finanziellen Lasten unter den Mitglied­staaten. Erschwert wird der laufende Prozess durch den bevor­stehenden Brexit, denn das Vereinigte Königreich hat bisher erhebliche Beträge zum Haushalt der Union beigesteuert. Hinzu kommen neue Aufgaben für die EU, die zusätzliche Mittel notwendig machen, wie der Aufbau einer Verteidigungs­union, ein verstärkter Schutz der EU-Außen­grenzen und die Stabilisierung der Eurozone.

Seit die Europäische Kommission am 2. Mai 2018 ihren Vorschlag für eine pragmatische Reform des EU-Budgets vorlegte, verhandeln die Mitglied­staaten über ein umfassendes Paket. Allerdings schwindet mittlerweile der Zusammen­halt in den Koalitionen von Nettozahlern und Nettoempfängern. Die heikle Gemengelage macht Verlauf und Ergebnisse des Aushandlungs­prozesses schwerer vorhersehbar und die Akteure weniger berechenbar. Wegen der zunehmenden Unsicherheit wächst bei allen Beteiligten die Erwartung, dass Deutschland eine ausgleichende Rolle spielen wird. Viele Länder erhoffen sich, dass Deutschland als stärkste Volkswirtschaft und größter Nettozahler zusätzliche Ressourcen aufbringen wird, um einen Konsens über den neuen MFR zu ermöglichen. Deshalb benötigt die Bundes­regierung klare und feste Vorstellungen, auf welchen Feldern sie EU-Politiken modernisieren sowie weiter europäisieren und vergemeinschaften will.

Elecciones en Guatemala, el país del eterno desencanto electoral

Real Instituto Elcano - Mon, 03/06/2019 - 04:57
Rogelio Núñez y Carlos Malamud. ARI 62/2019 - 3/6/2019

Guatemala vota el 16 de junio para elegir presidente para el período 2020-2024 en una de las elecciones más inciertas, atípicas, enrarecidas y judicializadas de la historia nacional.

Ein Staatsfonds für den Prinzen

SWP - Mon, 03/06/2019 - 00:00

Mit dem Entwicklungsplan »Vision 2030« will Saudi-Arabien seine Wirtschaft diversifizieren und seine Abhängigkeit vom Erdöl langfristig beenden. Besondere Bedeutung kommt dabei dem Public Investment Fund (PIF) zu. Dieser soll bis 2030 zum größten Staatsfonds weltweit ausgebaut werden und Finanzanlagen im Wert von zwei Billionen US‑Dollar verwalten. Dabei ist der PIF nicht als Sparfonds, sondern als Stabilisierungs- und Entwicklungsfonds konzipiert: Mit dem Fonds­kapital sollen der Staatshaushalt gegen Preisschwankungen auf dem Rohstoffmarkt abgefedert, Entwicklungsvorhaben finanziert und Investitionen und Know-how aus dem Ausland ins Königreich geholt werden.

Die Analyse zeigt indes, dass der Ausbau des PIF in erster Linie machtpolitisch motiviert ist. Durch den Staatsfonds erhält Kronprinz Muhammad Bin Salman direkten Zugriff auf erhebliche finanzielle Ressourcen des Staates. Diese kann er gemäß seinen Präferenzen einsetzen und damit herrschaftsstrategisch wichtige Gruppen an sich binden. Zudem könnte sich Bin Sal­man über den PIF internationale Unterstützung für seine politischen Ziele »erkaufen«. Durch den Staatsfonds wird die Wirtschaftstransformation in Saudi-Arabien so aufs engste mit der Herrschaftskonsolidierung des Kron­prinzen verbunden. Entscheidungsträger in Deutschland und Europa sollten sich diesen Funktionen des PIF bewusst sein. Wirtschaftskooperationen mit dem König­reich unter Einbeziehung des PIF oder von ihm kontrollierter Unternehmen haben eine machtpolitische Dimension, die nicht ignoriert werden darf. Zudem könnte ein stärkeres Engagement des PIF in Europa eine politische Folgenabschätzung erforderlich machen, bei der geprüft werden müsste, ob der Staatsfonds primär als renditeorientierter Investor auftritt oder ob er eine außenpolitische Agenda verfolgt.

Rethinking Political Attitudes of Migrants from Turkey and Their Germany-Born Children

SWP - Mon, 03/06/2019 - 00:00

Since the presidential elections in 2014, Turkish voters abroad have cast their votes in three parliamentary elections, one presidential election, and one referendum. The relatively higher vote share that the Justice and Devel­op­ment Party (AKP) and President Recep Tayyip Erdoğan garnered in Ger­many and other European states with large Turkish immigration levels, such as the Netherlands, Belgium, and Austria, has remained a cause for concern to politicians and the public in these countries. Especially in Germany, the dominant premise in the public debate has been that voting in favor of the AKP and Erdoğan is a sign of “loyalty to Turkey” and an absence of a com­mit­ment to democratic values and norms.

The broad appeal that the AKP and Erdoğan have among migrants from Turkey and their children has both a material and an emotional basis. Socio-economic changes and perceived improvements in the quality of state insti­tutions, both within Turkey and Germany, seem to have created a positive image of the party. In addition, a strong sense of pride arising out of the perception of a “strong Turkey” under the leadership of President Erdoğan seems to drive electoral support. Finally, a fear of losing social and political gains also facilitates electoral support for the AKP.

Given that the interest of the Turkish government in the migrant population is driven by its foreign- and domestic-policy ambitions, it is likely to continue in the future with a strong identitarian focus. Moreover, Turkey’s deepening economic crisis is also likely to accentuate the need for economic remittances. It is vitally important to differentiate between the Turkish gov­ernment’s systematic efforts to instrumentalize migrants and their foreign-born children toward its domestic- and foreign-policy ends and the demands of migrants for political representation and equal recognition.

Partnership on the High Seas

SWP - Mon, 03/06/2019 - 00:00

On the occasion of the 70th founding anniversary of China’s national navy, a big naval parade with more than 30 Chinese ships sailed off the coast of Qingdao. A few days later, on 29 April 2019, the “Joint Sea 2019” Russian-Chinese bilateral naval exercise began. In numbers, China’s navy now has the world’s biggest fleet – also thanks to decades of Russian naval armament. From Beijing’s point of view, however, the Chi­nese armed forces have a serious shortcoming: a lack of operational experience. Here, too, Moscow fills some gaps. Since the first joint manoeuvre in 2005, cooperation has increased at many levels. Sino-Russian sea manoeuvres now also serve as a menacing signal of support for China’s claims in the South China Sea or in the Sino-Japanese disputes in the East China Sea. Moscow and Beijing use the joint naval exercises to set geopolitical signals. Despite all historic mistrust, Sino-Russian cooperation seems to rest on a relatively stable foundation of partnership. But maritime cooperation and coordinated partnership must not lead to an alliance.

El impacto en la economía cubana de la crisis venezolana y de las políticas de Donald Trump

Real Instituto Elcano - Thu, 30/05/2019 - 14:41
Carmelo Mesa-Lago y Pavel Vidal Alejandro. DT 9/2019 - 30/5/2019

Cuba ha padecido la dependencia económica de otros países, un hecho que continúa después de 60 años de la revolución. Este documento de trabajo analiza de manera profunda la dependencia económica cubana de Venezuela en el período 2000-2019.

European Elections from the Inside

Konrad Adenauer Stiftung - Wed, 29/05/2019 - 20:22
Juliane Liebers 2019-05-29T18:22:00Z

Eine Überraschung in Australien

SWP - Wed, 29/05/2019 - 14:00

Trotz bester Prognosen hat die australische Labor Party die nationalen Parlamentswahlen am 18. Mai 2019 verloren. Für die überraschende Niederlage der Sozial­demokraten machen viele Beobachter den wenig charismatischen Spitzenkandidaten Bill Shorten verantwortlich, ebenso das geringe Interesse der australischen Wähler an Maßnahmen zum Klimaschutz. Gewonnen hat Premierminister Scott Morrison mit einem Wahlprogramm, das migrationskritisch ist und die Eigenverantwortung der Bürger betont. Die europäisch-australische Zusammenarbeit dürfte schwieriger werden, was Klimaschutz betrifft – leichter allerdings in Handelsfragen und bei der Entwicklung einer gemeinsamen Politik der OECD-Länder gegenüber China.

Datenschutz mit Nebenwirkungen

Konrad Adenauer Stiftung - Wed, 29/05/2019 - 12:14
Saskia Gamradt 2019-05-29T10:14:00Z

Évaluer la pertinence et la qualité des soins, un changement majeur pour notre système de santé

Institut Montaigne - Wed, 29/05/2019 - 10:35

Dans son rapport Système de santé : soyez consultés !, l’Institut Montaigne émet plusieurs propositions en faveur de la mise en place d’indicateurs de qualité et de pertinence des soins qui comptent pour les patients. Ces indicateurs, bien qu’indispensables pour aider les patients à s’orienter dans le système de santé, sont encore peu présents en France. Ils…

Desafíos económicos del próximo ciclo institucional en Europa

Real Instituto Elcano - Wed, 29/05/2019 - 07:25
Miguel Gil Tertre. ARI 61/2019 - 29/5/2019

La próxima agenda económica de la UE deberá desarrollarse en un contexto de cambio demográfico, tecnológico, geopolítico y climático. Hay que entender bien las áreas prioritarias de actuación y los instrumentos disponibles.

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