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Diplomacy & Defense Think Tank News

La transparence peut-elle améliorer le débat public ?

Institut Montaigne - Fri, 22/05/2015 - 11:22
Date de parution: Samedi 16 Mai 2015Auteur: Anne DaubreeNom de l'editeur: Les annonces LandaisesImage de l'editeur: Description: L'idéal de la transparence dans la vie politique est loin d'être une nouveauté, mais le numérique, de par les possibilités qu'il offre, donne une nouvelle actualité à cet enjeu. Ce 9 avril, au Palais Bourbon, plusieurs intervenants se sont interrogés lors du débat intitulé "la transparence : diktat ou opportunité pour la politique à l'ère du numérique ?", qui s'est tenu à l’occasion d'une rencontre sur "Démocratie Mise à Jour", organisée par trois instances de réflexion, Renaissance numérique, Terra Nova et l'Institut Montaigne. (...)Type de parution: L'institut est citéType de média: Presse

Claude Bébéar - Institut Montaigne

Institut Montaigne - Fri, 22/05/2015 - 10:59
Date de parution: Vendredi 22 Mai 2015Nom de l'editeur: Le Figaro ÉconomieImage de l'editeur: Description: Le comité directeur du think tank fondé par l'ex-patron d'Axa accueille cinq nouveaux membres : David Azéma, chairman global infrastructure Group de Bank of America Merrill Lynch ; Marguerite Bérard-Andrieu, directrice générale adjointe en charge de la stratégie du Groupe BPCE ; Henri de Castries, PDG d'AXA ; René Ricol, associé-fondateur de Ricol Lasteyrie Corporate Finance, et Jean-Dominique Senard, président de Michelin.Type de parution: L'institut est citéType de média: Presse

Cinq nouveaux membres rejoignent le comité directeur de l'Institut Montaigne

Institut Montaigne - Fri, 22/05/2015 - 10:52
Date de parution: Vendredi 22 Mai 2015Nom de l'editeur: La Correspondance économiqueImage de l'editeur: Description: Cinq nouveaux membres rejoignent le comité directeur de l'Institut Montaigne : Type de parution: L'institut est citéType de média: Presse

Geoökonomie trifft Geopolitik

SWP - Fri, 22/05/2015 - 10:45

China hat unter der neuen Führung eine Reihe außenpolitischer und außenwirtschaftlicher Initiativen gestartet, die weit über die eigene Region hinausweisen. Die US-Regierung steht den chinesischen Plänen ablehnend gegenüber und sieht vor allem die von China angestoßenen Finanzinstitutionen als Herausforderung für die etablierten und westlich dominierten Einrichtungen. China dagegen argumentiert, es handle sich um sinnvolle und wichtige Ergänzungen der bestehenden Architektur. Die europäischen Staaten schlossen sich der Haltung der USA nicht an, viele wurden Gründungsmitglieder der Asiatischen Infrastrukturinvestitionsbank (Asian Infrastructure Investment Bank, AIIB). Chinas übergreifende Vision der »neuen Seidenstraßen« über Land und See zielt auf eine Integration Asiens und Europas durch Infrastrukturnetzwerke und erfordert daher ebenfalls eine Positionierung von europäischer Seite. Um zu einer besseren Abstimmung untereinander zu kommen als im Falle der AIIB, müssen EU und europäische Staaten die wirtschaftlichen und politischen Dimensionen der chinesischen Initiativen im Gesamtzusammenhang diskutieren und bewerten.

« Musulmans au quotidien » – Trois questions à Nilüfer Göle

IRIS - Fri, 22/05/2015 - 10:11

Nilüfer Göle est sociologue et directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS, Paris). Elle répond à mes questions à l’occasion de la parution de son dernier ouvrage « Musulmans au quotidien : une enquête européenne sur les controverses autour de l’islam », aux éditions la découverte.

Votre enquête veut donner la parole aux « musulmans ordinaires » sur lesquels se focalisent les controverses, mais qui sont absents des débats médiatiques. Comment expliquer cela ?

Il y a une focalisation médiatique sur l’islam sans donner la voix aux musulmans, en ignorant les visages multiples. Les controverses autour de l’islam présentent une occasion pour nos sociétés de confronter la différence islamique, de débattre des normes séculières et religieuses, de familiariser l’un avec l’autre. Mais, très souvent, l’hypermédiatisation empêche l’exploration de la multiplicité des points de vue, la possibilité d’échange, et reproduit des oppositions binaires, des représentations simplistes et caricaturales d’autrui. Les traits de la différence sont constamment agrandis, les personnages à scandales sont sollicités dans les débats médiatiques, tandis que la présence des musulmans « ordinaires », leur insertion au sein de la vie quotidienne dans les pays européens, est désavouée. Les citoyens musulmans ne sont en rien ordinaires, car ils sont « survisibles » comme sujet de controverses, tout en restant inaudibles et invisibles. J’ai voulu renverser la perspective et rendre compte des visages humains et des trajectoires multiples des musulmans de citoyenneté européenne. Pour cela il fallait mettre en place un dispositif de recherche, un « espace public expérimental », créer un lieu d’écoute et d’échange entre gens impliqués ou tout simplement concernés par les controverses autour de l’islam. L’islam est devenu une affaire publique. Cela signifie qu’il devient une affaire de tous et non seulement des musulmans et des migrants. Ces controverses signalent la présence des musulmans dans la vie publique et que l’on se trouve dans une phase post-migratoire.

Selon vous, c’est la conjonction de deux affaires en 1989, celle du foulard en France et la fatwa contre Salman Rushdie, qui ont rendu visible la présence de l’islam en Europe, mais d’une façon très dérangeante. Vit-on encore sous ce double choc ?

Rétrospectivement, on peut dire qu’en 1989 les deux acteurs emblématiques de l’islam en Europe avaient fait leur irruption sur la scène publique. Depuis, le voile des femmes musulmanes d’un côté, et la fatwa de mort de l’autre, désignent le champ shariatique dans lequel nous débattons de la présence des musulmans. Mais, il faut distinguer les deux logiques d’action, les façons de croire bien différentes. Cela devient un enjeu principal aussi bien pour les musulmans que pour la démocratie des pays européens. Ne pas faire l’amalgame entre les actes terroristes, les assassinats ciblés et les pratiques de la croyance ordinaire deviennent une condition sine qua non pour faire société. Or la figure du djihadiste semble occuper tout le terrain aussi bien media et politique qu’académique. L’espace public est dominé par la médiatisation des débats, les régulations juridiques et l’emprise des politiques sécuritaires. C’est l’ordre public qui prime sur la vie de la cité, tout en amenuisant le potentiel démocratique de l’espace public.

Contrairement aux idées reçues, votre livre et votre enquête montrent, en fait, que les musulmans affirment leur citoyenneté. Pouvez-vous préciser ?

En effet, contrairement à ce que l’on pense, l’affirmation de la religiosité ne signifie pas automatiquement une hostilité à l’égard d’autrui, ni un rejet de la citoyenneté. Au quotidien, les musulmans ordinaires cherchent à aller vers autrui, s’investir dans les espaces de vie européens, saisir les opportunités professionnelles, voire artistiques, investir la vie associative, tout en cherchant à affirmer, voir réinventer, leur rapport à la foi. Ainsi on voit l’émergence d’un « islam européen », que l’on ne retrouve pas dans les pays à majorité musulmane. Les musulmans en Europe sont dans un apprentissage de leur citoyenneté en situation minoritaire, dans un environnement séculier et sans pouvoir se projeter dans un Etat islamique. Ils sont moins dans une démarche shariatique et plus à la recherche des « styles de vie halal ». C’est le « certificat halal », le permis de vivre comme une euro-musulmane qu’ils cherchent à obtenir. Les fatwas de mort, les attentats terroristes, font dérailler le parcours et l’avenir de la citoyenneté des musulmans, en confisquant le sens de leur religion. L’initiative citoyenne du mouvement « pas en mon nom » / « not in my name », est une réponse à cette logique djihadiste et rompt avec cette représentation violente de la communauté des croyants. Les musulmans en Europe se trouvent aussi en rapport d’interdépendance avec les citoyens d’autres religions et de confessions. Une chaine humaine créée par les musulmans, autour de la synagogue à Oslo, après les attentats ciblés à Paris et à Copenhague, illustre bien ce genre performatif de la concitoyenneté, produit par les dynamiques européennes.

Ohne Moos nix los! Fehlende Mittel gefährden Biodiversität

Bonn, 22.05.2015. Das Jahr 2015 bietet eine einzigartige Gelegenheit, die weltweiten Bemühungen zum Erhalt der Biodiversität zu bündeln und ihnen neue Dynamik zu verleihen. In diesem Jahr werden im Rahmen der Vereinten Nationen neue globale Ziele für Nachhaltige Entwicklung (Sustainable Development Goals – SDGs) verhandelt. Ein Ziel wird sich voraussichtlich auf den Schutz von Biodiversität beziehen. Bislang wird der Schutz der Biodiversität vornehmlich in Umweltforen diskutiert, vor allem in der Konvention über die biologische Vielfalt (Convention on Biological Diversity – CBD). Dies wird der Bedeutung von Biodiversität jedoch nicht gerecht und führt dazu, dass zu wenig in ihren Schutz investiert wird.

Biodiversität oder biologische Vielfalt ist die Grundlage für nachhaltige Entwicklung. Auch der heute veröffentlichte Fortschrittsbericht der G7 zu Biodiversität (‚Biodiversity – A vital foundation for sustainable development ‘) zeigt: Biodiversität hat eine zentrale Bedeutung für menschliches Wohlergehen, die Reduzierung von Armut, Nahrungsmittelsicherheit, Wasserversorgung, menschliche Gesundheit, die Speicherung von Kohlenstoff in Pflanzen und für die Anpassung an den Klimawandel. Mehr als 40 % aller Krebsmedikamente basieren auf pflanzengenetischen Ressourcen. Angepasste lokale Sorten sichern die Ernährung vor Ort und liefern der internationalen Saatgutindustrie Ausgangsmaterial für die Entwicklung resistenter Pflanzen. Mangrovenwälder schützen Küstengebiete vor Überflutungen. Intakte Waldökosysteme tragen zur Speicherung und Filterung von Wasser bei. Die Liste lebenswichtiger Leistungen der Biodiversität ist lang.

Trotz vielfältiger Anstrengungen im Rahmen der Konvention über die biologische Vielfalt schreitet der Verlust der Biodiversität weltweit in einem alarmierenden Tempo fort. Die G7 hat in den letzten Jahren wiederholt bekräftigt, dem Verlust entgegenzutreten und in den Schutz der Biodiversität investiert. Doch nur in wenigen Bereichen konnten bisher Verbesserungen erzielt werden. Die Zahl der Schutzgebiete ist gestiegen, aber gleichzeitig hat die Zerstörung wertvoller Lebensräume zugenommen. Immer mehr Arten sind vom Aussterben bedroht. Biodiversität kommt größtenteils in Entwicklungs- und Schwellenländern vor. Die „Biodiversity Hotspots“ der Welt sind vor allem in den tropischen Regenwäldern zu finden. Arme Bevölkerungsschichten sind in besonderer Weise von dem Verlust von Biodiversität betroffen, denn sie bildet deren wirtschaftliche, soziale und kulturelle Lebensgrundlage.

Eine Ursache des bescheidenen Fortschritts bei der Erhaltung der Biodiversität ist, dass der Verlust von Artenvielfalt oft „nur“ als ein Umweltproblem wahrgenommen wird. Deshalb werden keine ausreichenden finanziellen Mittel bereitgestellt, um sie zu schützen. Auch bestehende Konsum- und Produktionsmuster fördern den Verlust von Biodiversität. Palmöl beispielsweise ist das weltweit meist angebaute Pflanzenöl und findet sich oft in Schokolade oder Kosmetikprodukten. Um Flächen für den Anbau zu gewinnen, wird tropischer Regenwald gerodet.

Biodiversität kann nur effektiv geschützt werden, wenn sie als ein zentraler Baustein nachhaltiger Entwicklung geschützt wird. Bisher sind 17 globale Nachhaltigkeitsziele als Nachfolge der Milleniumsentwicklungsziele vorgeschlagen worden, die für alle Länder gelten sollen. Ab nächster Woche werden sie wieder in New York verhandelt. Der vorgesehene Zielkatalog enthält neben einem Biodiversitätsziel Ziele zur Reduzierung von Armut, zur Verbesserung von Gesundheit, des Zugangs zu Energie, zu Veränderung von Konsum- und Produktionsmustern. Themen, die alle in direktem Zusammenhang mit Biodiversität stehen.
Ein Biodiversitätsziel, das nicht hinter die bestehenden Vereinbarungen zurückfällt und nun im Rahmen der Nachhaltigkeitsziele verabschiedet wird, könnte die USA wieder mit ins Boot holen. Bisherige internationale Zielvereinbarungen zum Schutz der Biodiversität gelten nicht für die USA, da sie die Konvention über biologische Vielfalt nicht ratifiziert haben und dies auch in absehbarer Zeit nicht tun werden.

Aber: Die Lage ist so dramatisch, dass es nicht ausreichen wird, Biodiversität einen prominenten Platz im Zielkatalog einzuräumen. Es muss ein Plan entwickelt werden, wie der Weg zum Ziel finanziert werden kann. Laut dem European Report on Development 2015 existiert eine Finanzierungslücke. Insgesamt stehen jährlich schätzungsweise 53 Mrd. USD zur Verfügung, davon werden aber nur 21 Mrd. USD in Entwicklungsländern investiert. Der Größere Teil wird für Schutzprogramme in den Industrieländern verwendet, obwohl dort kaum noch Biodiversität vorhanden ist. Aber auch 53 Mrd. USD sind nicht genug. Es wird das Sechs- bis Achtfache an finanziellen Mitteln benötigt, um den Verlust der Biodiversität wirklich aufzuhalten.

Wenn es gelingt, Biodiversität mit all ihren Dimensionen in die neuen Nachhaltigkeitsziele zu integrieren und gleichzeitig finanzielle Ressourcen zu mobilisieren, wird dieses Jahr entscheidend sein, um den Schutz der biologischen Vielfalt voranzubringen.

Neue Studie: EU-Gegner im 8. Europäischen Parlament. Eine Jahresbilanz

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 22/05/2015 - 00:00
Noch nie saßen im Europäischen Parlament so viele EU-Gegner wie gegenwärtig. Welche Konsequenzen sind daraus entstanden?

Mehr Experimente!

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 22/05/2015 - 00:00
Die Broschüre spitzt die wichtigsten Ergebnisse der Konferenz „Mehr Experimente! Nachdenken über die Volksparteien der Zukunft“ vom Dezember 2014 thesenhaft zu. Sie versteht sich als Anregung für mögliche Parteireformen in den Bereichen Parteiorganisation, Beteiligungsformate, Weiterentwicklung der Mitgliedergewinnung, Einbeziehung der Mitglieder sowie lokale Projektarbeit. Sie soll helfen, ausgetretene Denkpfade zu verlassen und neue Perspektiven einzunehmen.

"Ich will die EU zerstören"

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 22/05/2015 - 00:00
Im Vorfeld der Europawahlen 2014 prognostizierte die Konrad-Adenauer-Stiftung einen Aufstieg der EU-Gegner. Etliche der ursprünglich überwiegend fremden-, islam- oder einwanderungskritisch eingestellten Protestparteien hatten sich über die letzten 10 bis 15 Jahre die Europäische Union als zweites Feindbild aufgebaut. Zu dieser Gegnerschaft von rechts kam zunehmend auch eine vehemente Kritik an Politik der Union und ihren Entscheidungsverfahren von links. Die Prognosen wurden von der Wirklichkeit noch überholt: Noch nie saßen im Europäischen Parlament so viele EU-Gegner wie gegenwärtig.

PRESENTATIONS ET REPRESENTATIONS DU DROIT INTERNATIONAL DANS LES FILMS ET LES SERIES TELEVISEES

Centre Thucydide - Thu, 21/05/2015 - 22:05

Invité par les organisateurs à présenter les conclusions de ce colloque passionnant, je me sens à la fois très honoré et très inférieur. Très honoré, parce que le colloque marque le cinquantième anniversaire du Centre de droit international de l'Université libre de Bruxelles, et que nous connaissons la créativité, la vitalité et l'apport à la pensée internationaliste de la doctrine belge. On le sait, la Belgique a toujours été très active et présente sur le plan international. Le fait qu'elle ne soit pas un grand Etat lui donne la distance nécessaire face aux intérêts, aux ambitions, aux passions et aux propagandes des grandes puissances. Elle se projette spontanément dans des espaces matériels et intellectuels qui débordent les cadres restreints d'Etats, si étendus soient-ils, dont l'autisme est la première tentation. En particulier, sa contribution à la construction européenne, comme sur un autre plan à la francophonie, transcende sa dimension géographique. L'apport de ses écrivains, poètes, peintres, musiciens, auteurs de bandes dessinées est immense, et le sujet même de notre colloque souligne l'importance culturelle du pays, culture qui est un grand ressort de l'influence internationale...

À quoi servent les think tanks ?

IRIS - Thu, 21/05/2015 - 17:10

La recherche stratégique française souffre d’un déficit chronique et il n’existe que quatre think tanks ayant une visibilité internationale : l’Ifri (Institut français des relations internationales), le Ceri (Centre d’études et de recherches internationales), la FRS (Fondation pour la recherche stratégique) et l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques). Cela crée un décalage avec les ambitions internationales affirmées de notre pays. Cette regrettable situation a des racines historiques.

La tradition régalienne française et l’émergence d’une politique étrangère autonome avec la Ve République voyaient d’un mauvais œil l’existence de centres de recherche indépendants, vus comme autant d’obstacles et de gênes éventuels pour l’exécutif. La tradition des think tanks était plutôt atlantique et américaine, facteur supplémentaire de méfiance du pouvoir gaulliste. À de rares exceptions près, l’université optait pour une recherche théorique et considérait comme non scientifiques les études à destination des décideurs.

L’État considérait qu’il avait suffisamment de moyens d’information grâce, entre autres, à un réseau diplomatique particulièrement développé et aux services de renseignements. Cela conduit à un réseau faible de think tanks, non seulement par rapport aux mastodontes américains, mais également en comparaison avec des pays européens, comparables par la taille, comme l’Allemagne (doté d’un système puissant de fondations politiques ou d’entreprises et où le système fédéral poussait à la multipolarité), à la Grande-Bretagne et même aux pays d’Europe du Nord.

Le système des fondations et des dons défiscalisés, inconnu en France, a commencé à se développer depuis peu, mais il ne s’oriente pas sur la recherche stratégique. Ce sont des domaines qui peuvent donner lieu à polémique, où le consensus n’est pas toujours possible. Résultat, les grandes entreprises françaises, y compris celles dont l’activité est fortement soumise aux aléas stratégiques, consacrent de fortes sommes au mécénat culturel, plus consensuel et gratifiant, et pratiquement rien aux études géopolitiques.

À quoi servent les think tanks ? Certes, l’administration a ses propres canaux d’information mais un point de vue complémentaire, avec une approche différente, n’est jamais inutile. Il est également un rôle d’information du public, une fonction pédagogique pour décrypter les enjeux internationaux. Un débat contradictoire, libre et ouvert, est un enjeu démocratique pour éclairer sur les options internationales du pays. Il y a surtout un rôle majeur dans la grande bataille d’idées qui se jouent au niveau international : le soft power, la puissance douce, joue un rôle de plus en plus important. C’était déjà le cas dans les années 1960, où les positions spécifiques françaises avaient du mal à être soutenues faute de combattants dans le cercle des débats d’idées internationaux, où les positions américaines étaient en force. La situation s’est développée (et du point de vue français aggravée) depuis cette époque. Le débat d’idées compte plus, les échanges sont plus nourris et plus fructueux, l’influence exercée par ce biais sur les opinions est plus grande et le rôle des opinions s’est lui-même accru. Et la France est proportionnellement plus absente.

La France, qui comptait déjà un retard relatif vis-à-vis de ses ambitions à l’égard des pays occidentaux, perd maintenant du terrain vis-à-vis des pays émergents. L’époque où les très rares experts chinois participaient au débat pour amener les positions officielles est révolue. Il y a désormais un puissant réseau de think tanks et d’experts qui s’exportent et participent aux échanges intellectuels. La Russie a également musclé son dispositif.

Partout dans le monde, les pays se dotent de think tanks au gré de leur affirmation sur la scène internationale, avec des moyens conséquents, qui ne peuvent que faire rêver leurs homologues français. Certains se contentent de répéter les positions de leurs propres gouvernements, d’autres sont plus mobiles, plus ouverts, plus actifs : Asie, Amérique latine Afrique, Asie centrale, Golfe, etc. Tous les pays qui font plus entendre leur voix sur la scène internationale le font également par le biais de leurs chercheurs en relation internationale.

Avec des ressources publiques déjà faibles et en régression, des ressources privées qui vont vers d’autres horizons, notre pays risque d’accroître la faiblesse de ses positions dans le débat d’idées international.

Quelle stratégie de sécurité pour l’Europe ?

IRIS - Thu, 21/05/2015 - 16:46

Pierre Vimont est Senior Associate, Carnegie Europe, ancien ambassadeur de France auprès des États-Unis et ancien secrétaire général exécutif du SEAE. Il répond à nos questions à l’occasion de son intervention dans le cadre de la conférence-débat organisée par l’IRIS le 18 mai 2015 :

– Quels sont les défis sécuritaires auxquels l’Europe doit répondre aujourd’hui ?
– Les pays européens ont-ils les mêmes priorités et les mêmes attentes en termes de sécurité ?
– Selon vous, est-il possible de concilier les intérêts de tous au sein d’une stratégie commune ? Par quels moyens ?

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