“L’épidémie de Covid-19 poursuit sa course folle au Brésil. Plus de 4 000 personnes décèdent chaque jour, et les hôpitaux se remplissent de patients de plus en plus jeunes […] sans comorbidité” et qui présentent “une infection plus grave”, constate La Croix. “Derrière ce tableau macabre”, c’est un autre variant que le britannique, majoritaire en Europe, qui inquiète les scientifiques du monde entier : le variant brésilien, “appelé ‘20J/501Y.V3’ ou plus simplement ‘P1’ “, précise Ouest-France. Une souche qui selon une étude préliminaire “serait jusqu’à 2,2 fois plus contagieuse que l’originale” et qui semblerait “avoir une capacité de réinfection plus forte auprès des personnes déjà infectées auparavant, laissant supposer une meilleure résistance aux vaccins”, détaille la Radio télévision suisse.
“Et si la prolifération des nouveaux variants hypothéquait le succès de la vaccination de par le monde ?”, s’interroge Joëlle Meskens du journal belge Le Soir. Si les vaccins actuellement à disposition des populations européennes semblent avoir un effet notable sur le variant dit “anglais”, “le ‘P1’ a tout pour inquiéter”, s’alarme La Croix. “Le Chili, pourtant massivement vacciné, voit de nouveau le nombre de cas flamber avec l’arrivée de ce variant”, poursuit le quotidien. Autre facteurs possibles d’explication derrière cette recrudescence des cas : “le relâchement de la population face à la progression rapide de la vaccination et la fin des grandes vacances dans l’été austral ont contribué à l’augmentation des infections, selon les experts” [L’Express]. “La faible immunité offerte par le vaccin chinois”, utilisé au Chili, est aussi avancée [La Croix].
Le variant P1 est jusqu’ici peu présent en Europe. “À ce jour, le variant brésilien représente moins de 1 % des contaminations en France, selon le dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France”, explique Le Figaro. Même son de cloche outre-Quiévrain : “On est très content en Belgique, le variant brésilien concerne moins de 3 % des cas depuis des semaines”, se réjouit l’infectiologue Yves Van Laethem dans La Libre. ” En Suisse, seuls 13 cas ont été recensés”, ajoute la RTS.
À LIRE AUSSICovid-19 : l’Europe franchit la barre du million de décès Interdire les vols à destination de l’Europe ?“Face au variant brésilien, faut-il interdire les vols en provenance du Brésil ?”, demande Sud Ouest. C’est en effet la question que les États membres se posent actuellement et à laquelle ils répondent en ordre dispersé. “Le Portugal a suspendu ses vols avec le pays d’Amérique latine tandis que le Royaume-Uni impose une quarantaine de dix jours aux voyageurs en provenance du Brésil”, détaille Ouest-France.
Lundi 12 avril, le ministre français des Transports Jean-Baptiste Djebarri déclarait au micro de LCI : “Nous avions, avant la pandémie, environ 50 000 personnes qui arrivaient par semaine à Roissy [du Brésil]. Aujourd’hui c’est 50 par jour”. Ce dernier soutenait également le choix de maintenir les vols et invoquait une décision du Conseil d’État, considérant “que les ressortissants français et les résidents en France devaient pouvoir continuer à venir, au nom de la liberté de circulation” [Ouest-France]. Le Premier ministre Jean Castex avait souligné “que les voyageurs en provenance du Brésil devaient jusqu’alors produire un test PCR négatif et s’isoler pendant dix jours”, rappelle Le Monde.
Mais 24 heures plus tard, coup de théâtre. “L’exécutif suspend ‘jusqu’à nouvel ordre tous les vols entre le Brésil et la France’, dans les deux sens”, annonce France info. La mesure a pris effet mardi 13 avril, à minuit, a précisé le secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune sur Europe 1. Celle-ci court pour l’instant jusqu’au 19 avril.
De son côté, la Commission européenne recommande aux États membres de prolonger leurs restrictions de vols, indique Le Point.
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Lancé il y a dix ans, le prix de la Fondation Hippocrène récompense les projets en lien avec l’Europe développés dans les écoles françaises en partenariat avec des classes d’autres pays de l’Union. Sous la houlette du ministère de l’Education Nationale, la fondation remet ainsi un prix du public de 1 000 euros, cinq prix de 5 000 euros et un prix spécial de 10 000 euros. Des financements qui permettent aux lauréats de subventionner des voyages dans les pays des établissements avec lesquels ils ont travaillé toute l’année durant.
L’édition 2021 s’est tenue le 31 mars. Un jury composé de 17 personnes, dont deux membres de Toute l’Europe, partenaire de l’événement, ont ainsi désigné les lauréats. Directrice de la Fondation Hippocrène, Dorothée Merville, elle aussi membre des jurés, souligne “le niveau très élevé des projets examinés cette année”, mais aussi l’émergence d’une problématique fédératrice, celle “du développement durable, du climat, des projets environnementaux en général” : “près de la moitié des projets montés par les classes s’intéressaient à ces enjeux”, précise-t-elle. Le contexte pandémique n’a donc pas altéré la qualité du concours. Bien au contraire, “le jury a été impressionné par l’engagement et l’émotion véhiculés par les professeurs et les élèves, on a ressenti que ces projets constituaient une bouffée d’oxygène d’autant plus importante qu’elle permettait de s’aérer par rapport au quotidien”, estime Dorothée Merville.
Voici la liste des lauréats de l’édition 2021 :
Lycée d’enseignement agricole privé Saint-Dominique, Valréas, pour son projet “6!YES” 6 Innovations Young European Search, région Sud (Provence-Alpes-Côte-d’Azur)
Le mot de la directrice de la Fondation Hippocrène : “Je suis très heureuse parce que c’est la première fois depuis la participation du ministère de l’Agriculture que le grand prix est attribué à la catégorie enseignement agricole. Ce projet “6!YES” était très complet et original. Il a été initié en 2018 et réunit des élèves de France donc, mais aussi d’Espagne, d’Allemagne, de Bulgarie et de Chypre, qui réfléchissent ensemble à des innovations destinées à adapter la pratique de l’agriculture aux objectifs de développement durable. Les élèves de tous ces pays travaillent ensemble, échangent des idées par vidéos, et ces propositions concrètes ont même été présentées aux députés européens ! Le projet est donc très complet, il permet à chacun de se confronter à d’autres pays, mais aussi aux institutions européennes”.
Ecole maternelle Nord, Sausheim, pour son projet “Apprendre la langue et la culture du voisin. S’inscrire progressivement dans une identité européenne”, académie de Strasbourg
Le mot de la directrice de la Fondation Hippocrène : “Ce projet nous a d’abord intéressés parce qu’il touche des élèves vraiment très jeunes. C’est un projet transfrontalier avec l’Allemagne. Or, il est important pour nous d’être dans l’interculturalité dès le plus jeune âge. Il a été porté par une institutrice à la vision très européenne, qui a pensé le projet dans une logique plus large où les élèves participants pourront ensuite accéder à une école primaire, puis à un enseignement secondaire bilingue. Concrètement, le projet consistait à partager des choses du quotidien avec des Allemands, et ainsi à connaître les repères culturels de base de part et d’autre du Rhin. Un WhatsApp commun a été créé, avec lequel les élèves échangeaient sur leurs fêtes nationales respectives, sur l’hymne européen et sur les recettes de cuisine qu’ils connaissent. Ce sont des repères basiques qui peuvent avoir un vrai impact à terme. Instinctivement, on se dit que la maternelle, c’est trop tôt pour ce genre d’échanges. Mais en réalité, on se rend vite compte que c’est extrêmement naturel pour ces enfants. Ce sont des choses qui restent ancrées, et qui permettent aux participants de ne plus considérer l’autre comme un étranger”.
Collège Gérard Philipe, Cannes, pour son projet “Au fil des pages …”, académie de Nice
Le mot de la directrice de la Fondation Hippocrène : “Ce projet a été pensé dans les conditions restrictives qu’on connaît en termes de déplacements, mais de ces contraintes est née une très belle idée. La réalisation est à la fois simple et ambitieuse : il s’agit de la rédaction collective d’un roman en deux langues avec l’objectif de le diffuser dans les maisons de retraite et les EHPAD avec, si possible, une présentation devant ce public de personnes âgées sous format audio. Le thème porte sur le voyage, c’est une invitation à l’évasion. Le projet inclut donc cette classe d’un collège de Cannes, mais aussi une classe de Martinique et quatre classes italiennes”.
Lycée des métiers Le Nivolet, La Ravoire, pour son projet “Environnement valide pour tous, HANDIVAL”, académie de Grenoble
Le mot de la directrice de la Fondation Hippocrène : “Ce projet mené dans la spécialité menuiserie a été réalisé entre la France et l’Espagne. Nous l’avons jugé particulièrement intéressant car il consistait à créer des meubles adaptés aux situations de handicap. Les Français ont travaillé sur le côté bois et les Espagnols sur le côté agencement. Le tout en partenariat avec des associations telles que Handicap Savoie ou l’Association des Paralysés de France pour s’assurer que les créations étaient réellement adaptées. Dans ce cadre, les Français ont pu se rendre en Espagne l’année dernière, il y a eu un véritable échange de savoir-faire”.
Lycée militaire d’Autun, Autun, pour son projet “GEOCITY - GEOMETRY EUROPE CITY…”, académie de Dijon
Le mot de la directrice de la Fondation Hippocrène : “Je note plusieurs originalités dans ce projet. D’abord, il a été élaboré dans un lycée militaire, c’est-à-dire un internat où les élèves sont là tout le temps. Ce ne sont pas des élèves forcément destinés à devenir militaires mais plutôt des enfants de militaires ou issus de classes populaires. Ensuite, le projet est autour des mathématiques, ce qui est assez peu courant dans les échanges alors que ça s’y prête plutôt bien puisque tout le monde parle cette langue. Le projet a été mené en partenariat avec un établissement espagnol. L’idée, c’est que chacun présente sa ville d’un point de vue mathématique, la modélise à travers des figures géométriques ou des chiffres permettant d’en comprendre la structure urbaine, démographique ou économique”.
LEGTA François Rabelais, Civergols, pour son projet “Devenir Ambassadeurs d’une Agriculture durable en Europe - The BASAE project (To Become Ambassadors of a Sustainable Agriculture in Europe)”, région Occitanie
Le mot de la directrice de la Fondation Hippocrène : “Le thème de l’agriculture durable nous a plu puisqu’il est d’actualité. Ce projet Erasmus a été mené avec des classes de Slovaquie et de Finlande. L’idée consiste à mettre en place des équipes transnationales composées d’élèves des trois pays. Chacune d’entre elles est chargée de créer une mallette de jeux communs permettant d’aborder ce thème et d’apprendre en s’amusant sur l’agriculture durable en Europe. C’est donc une approche ludique, appuyée par un magazine virtuel qui a été monté entre les classes pour que les élèves puissent échanger”.
Le Prix Spécial du Public, attribué via les votes sur les réseaux sociaux, devrait être décerné au cours de l’année 2021, à l’issue d’une campagne de communication sur les projets primés. Pour plus d’informations sur la fondation et le concours, rendez-vous sur le site d’Hippocrène.
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“C’est un sombre cap pour le Vieux Continent”, déplore 20 Minutes. L’agence AFP a établi lundi soir que l’Europe avait “franchi la barre du million de morts du Covid-19″ [Le Temps]. Le décompte funeste fait des 52 pays et territoires du continent, qui va jusqu’à la Russie et à l’Azerbaïdjan dans les calculs de l’agence de presse, la région la plus endeuillée au monde. L’Europe se trouve en effet “devant l’Amérique latine et les Caraïbes (832 577 décès), les Etats-Unis/Canada (585 428 décès) et l’Asie (285 824 décès)”, énumère le quotidien suisse. “Ces décès représentent plus d’un tiers des 2,94 millions de victimes de la pandémie recensées dans le monde alors que l’Europe ne représente qu’un neuvième de la population mondiale”, complète Libération.
À LIRE AUSSICovid-19 : chronologie de la pandémie en Europe “Cette troisième vague est peut-être la plus dure”Si la pandémie demeure “en pleine expansion” dans le monde, selon une déclaration de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ce lundi 12 avril [France 24], la situation reste inégale selon les pays. “Près de six décès européens sur 10 ont été déclarés” au Royaume-Uni, en Italie, en Russie, en France, en Allemagne et en Espagne, fait savoir Libération. Et lorsque le nombre de morts est rapporté à la population, “les pays les plus touchés dans le monde sont européens : la République tchèque est le pays qui déplore le plus grand nombre de morts avec 261 décès pour 100 000 habitants, suivie par la Hongrie (245) et la Bosnie-Herzégovine (228)”, poursuit le quotidien.
“Cette troisième vague est peut-être la plus dure”, a pour sa part commenté lundi Angela Merkel, au moment où l’Allemagne franchissait le seuil des 3 millions de contaminations [20 Minutes]. Après avoir récemment plaidé pour un bref reconfinement national, la chancelière a insisté sur l’importance des vaccins, “l’arme la plus importante contre le virus”, cite le média.
Mesures sanitaires inégales selon les EtatsC’est justement l’avancée de la campagne de vaccination qui a eu un rôle déterminant dans le déconfinement du Royaume-Uni. De l’autre côté de la Manche, les Anglais ont retrouvé “un semblant de normalité ce lundi avec la levée de nombreuses restrictions” [Euronews]. “Ils ont aussi pu profiter des rayons de soleil […] pour boire une bière entre amis”, relate le média, les terrasses des pubs, cafés et restaurants ayant pu rouvrir. Ces assouplissements sont prévus pour le 26 avril au Pays de Galles et en Ecosse. Le Royaume-Uni a en effet vu l’épidémie “fortement reculer”, fait savoir Le Point, après avoir “massivement vacciné depuis début décembre”. Environ 60 % de la population adulte a déjà reçu une première dose, précise l’hebdomadaire. En matière de vaccination, de l’autre côté du continent “un petit archipel défie les statistiques” [L’Express]. Malte a ainsi déjà vacciné “un tiers de ses 450 000 habitants, quand la moyenne européenne plafonne à 12 %”, relevait le média ce week-end.
En plus du Royaume-Uni, “des allègements de restrictions sanitaires sont également attendus cette semaine en Italie, Irlande, Slovénie et Grèce”, complète France 24. A Athènes, la vice-ministre en charge du tourisme Sofia Zacharaki a annoncé hier la possibilité pour les touristes de l’Union européenne de se rendre en Grèce à compter du 14 mai, sans passer par la case quarantaine [L’Indépendant]. Pour ce faire, un test négatif ou une preuve de vaccination devra être présenté. La république hellénique “presse l’Union européenne de développer un passeport vaccinal depuis le début de l’année”, espérant ainsi sauver le secteur du tourisme qui représente un cinquième de son économie, rappelle le quotidien de Perpignan. Les lycées grecs, fermés depuis début novembre, viennent par ailleurs de rouvrir avec un protocole strict.
À LIRE AUSSIConfinement, couvre-feu, restrictions : que font les pays européens face à la pandémie de Covid-19 ?Si l’heure n’est pas au déconfinement côté français, l’exécutif a tout de même décidé de maintenir les élections régionales et départementales “initialement prévues les 13 et 20 juin” [Le Monde]. Le Premier ministre Jean Castex proposera cependant aux parlementaires de les décaler d’une semaine, pour les tenir les 20 et 27 juin. “C’est une semaine de plus pour la vaccination, une semaine de plus pour faire campagne”, a souligné Matignon auprès du journal. Concernant l’épidémie, le bilan en France a dépassé lundi les “99 000 décès […] et devrait franchir les 100 000 cette semaine”, expose France 24.
Au niveau mondial, “nous pourrions maîtriser cette pandémie en quelques mois”, a déclaré hier le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, rapporte Euronews. “Que nous y parvenions ou non, cela dépend des décisions et des actions que les gouvernements et les individus prennent chaque jour”, a-t-il conclu.
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Avec la mise en place d’une stratégie vaccinale européenne le 17 juin 2020, la Commission européenne a endossé la responsabilité de garantir aux citoyens de l’Union un accès rapide et sûr au vaccin contre le Covid-19. Pour ce faire, elle a donc choisi de financer la recherche privée, en se plaçant comme mécène et financeur des projets initiés par des laboratoires privés.
Cette stratégie repose sur le principe du contrat d’achat anticipé (CAA). De l’argent frais est mis à disposition de laboratoires dont les programmes de recherche sont jugés assez crédibles et avancés pour s’engager financièrement auprès d’eux. En contrepartie de cet investissement, les laboratoires s’engagent de leur côté à fournir en priorité les doses de vaccins produites aux pays européens.
Si la Commission européenne finance la recherche, ce sont en revanche les Etats membres qui doivent acheter les doses une fois la production de vaccins engagée. Cela signifie néanmoins que si l’une ou l’autre des recherches financées venait à ne pas aboutir ou si le vaccin trouvé n’était pas autorisé à être mis sur le marché, les fonds investis par la Commission seraient perdus.
Combien de doses la Commission européenne a-t-elle précommandé ?Partant de ce principe, la Commission européenne a donc d’ores et déjà signé des contrats avec six laboratoires ou groupes pharmaceutiques, pour un total de 2,275 milliards de doses potentielles. En voici le détail :
Le 17 décembre, la Commission européenne a également conclu des discussions préliminaires avec le laboratoire américain Novavax, sans qu’un contrat ne soit pour l’instant signé. Elles portent sur un stock de 100 millions de doses, plus 100 millions supplémentaires. Le 12 janvier, l’exécutif européen a annoncé que des négociations étaient aussi en cours avec le laboratoire franco-autrichien Valneva, pour un stock de 30 millions de doses, plus 30 millions supplémentaires en option.
À LIRE AUSSI Vaccins contre le Covid-19 : quel rôle joue l’Union européenne ? A quel prix les a-t-elle obtenues ?Alors que le prix des doses de chaque vaccin demeurait un secret jalousement gardé par la Commission (voir plus bas), la ministre belge chargée du Budget Eva de Bleeker a publié par erreur les tarifs négociés auprès de chaque laboratoire. Le prix à l’unité varie de 1 à 8 selon les groupes pharmaceutiques. De fortes disparités qui s’expliquent notamment par les conditions de conservation plus contraignantes pour les deux derniers vaccins ainsi que par le lieu de production choisi.
Outre le nombre de doses et leur prix, l’autre point essentiel sur lequel ont porté les négociations tournait autour du régime de responsabilité juridique en cas d’effets secondaires dus au vaccin. Les quatre vaccins actuellement autorisés sur le territoire européen, ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Johnson&Johnson, ont fait l’objet d’une autorisation de mise sur le marché conditionnelle (AMMC), dont le fonctionnement est détaillé dans notre article “Vaccins contre le Covid-19 : quel rôle joue l’Union européenne” .
Bien que le détail des contrats signés par l’exécutif européen ne soit pas encore entièrement dévoilé, la Commission a affirmé que les laboratoires resteraient responsables en cas d’effets secondaires dans le cadre des ces AMMC, contrairement à ce qui a été négocié aux États-Unis par exemple.
Cet élément poussait l’eurodéputé LREM et président de la Commission de l’Environnement de la Santé publique et de la Sécurité alimentaire Pascal Canfin à souligner le 12 janvier que l’UE avait certes mis plus de temps que les autres grandes puissances à autoriser la mise sur le marché des premiers vaccins, mais qu’elle avait “obtenu non seulement les meilleurs prix, mais aussi le meilleur encadrement juridique” .
Une affirmation qui n’a néanmoins pas encore pu être vérifiée. En effet, bien que les contrats conclus avec Curevac, Sanofi/GSK et AstraZeneca ont été publiés par la Commission européenne, les paragraphes concernant ce point ont été soigneusement masqués. Seule une erreur informatique a permis à plusieurs médias, dont le Spiegel en Allemagne, d’accéder à certaines informations sensibles contenues dans le contrat passé avec AstraZeneca (voir plus bas). Les autres laboratoires ont pour l’instant refusé de se soumettre à cet exercice de transparence.
Malgré le flou qui demeure, plusieurs représentants politiques se sont voulus rassurants sur ce point. Ainsi, en novembre 2020, la ministre déléguée française chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher tenait déjà le même discours que Pascal Canfin, à une nuance près : “Les seuls cas dans lesquels l’UE pourrait éventuellement partager la charge, […] ce serait la survenue d’un épisode qui serait nuisible et pas connu, ni par nous, ni par le laboratoire pharmaceutique, […] et pour lequel le laboratoire pourrait démontrer qu’à chaque instant il a fait preuve de transparence”.
Courant mars, après l’apparition de plusieurs cas d’effets secondaires graves - notamment de thromboses et d’embolies - constatés en Europe chez des patients ayant reçu une dose du vaccin AstraZeneca, douze États membres, dont la France, l’Allemagne, l’Espagne ou encore l’Italie, ont suspendu temporairement l’utilisation des doses de ce vaccin. Suspension levée dans la plupart des États membres après que le comité de sécurité de l’Agence européenne des médicaments ait réaffirmé le 18 mars que le vaccin était “sûr et efficace”. Seules la Norvège, la Finlande et le Danemark ont indiqué vouloir encore attendre. Le 29 mars, l’Agence nationale du médicament française a conclu que “les bénéfices [de ce vaccin l’emportaient] sur les risques malgré le lien possible avec de très rares cas de caillots sanguins associés à de faibles taux de plaquettes”. La Haute autorité de Santé a, quant à elle, recommandé le 9 avril “de réserver AstraZeneca aux personnes âgées de plus de 55 ans”. Pour les personnes ayant reçu une première dose de ce vaccin, la HAS recommande également “de compléter le schéma vaccinal pour cette population avec un vaccin à ARNm dans un délai de 12 semaines après la première injection”.
Critiquée pour sa lenteur, la Commission européenne a annoncé le 17 février qu’elle allait mettre en place une procédure accélérée d’autorisation de mise sur le marché pour les dérivés des vaccins actuels adaptés aux variants. Une source de la Commission européenne évoque également la possibilité de la création d’une autorisation de mise sur le marché temporaire européenne. Cette deuxième option, qui existe déjà au niveau national, permettrait d’accélérer la commercialisation des vaccins au niveau de l’UE. Mais dans ce cadre, la responsabilité juridique incomberait aux pouvoirs publics. Ces négociations sont-elles soumises à un contrôle démocratique ?Au cours des négociations, la Commission européenne n’a donc pas contraint les laboratoires à se prêter au jeu de la transparence. Au nom du secret des affaires, elle a gardé confidentiel l’essentiel du contenu des six accords de pré-commande conclus avec les laboratoires, avant que la ministre belge du Budget ne divulgue par erreur les prix négociés sur les réseaux sociaux. Une source européenne justifie cette confidentialité en arguant que si les laboratoires avec lesquels l’exécutif européen sont actuellement en négociation connaissaient les termes des contrats déjà signés, ils pourraient être tentés d’exiger des conditions similaires, voire plus avantageuses.
Néanmoins, le 29 janvier, la Commission européenne a donc publié le contrat signé avec AstraZeneca. Si en apparence les clauses les plus sensibles étaient rayées, une simple manipulation informatique permettait de les consulter. Plusieurs d’entre elles ont rapidement fuité. On sait ainsi qu’AstraZeneca s’était engagé à livrer 30 à 40 millions de doses pour les États membres à la fin du premier trimestre de production et 80 à 100 millions de doses supplémentaires au second trimestre.
Bien qu’elle soit mise à mal par des fuites, cette stratégie du secret reste critiquée par de nombreuses ONG. L’une d’entre elles, Corporate Europe, a même déposé un recours auprès de la médiatrice européenne Emily O’Reilly. Cette dernière a annoncé qu’elle allait ouvrir une enquête sur les raisons qui avaient mené la Commission européenne à entretenir une telle opacité sur les discussions avec les laboratoires.
Emily O’Reilly va ainsi dans le sens de certains députés européens spécialistes des politiques de la santé tels que Véronique Trillet-Lenoir (Renew Europe), membre de la commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire, qui affirmait déjà le 16 novembre dernier : “Nous sommes attentifs à la transparence sur ces contrats et demandons que leur prix, le site de production des vaccins, la règle sur la propriété industrielle qui les régit et la responsabilité juridique des laboratoires soient communiqués de manière transparente”. 62 eurodéputés ont d’ailleurs fait circuler une pétition exigeant plus d’informations sur ces sujets. La présidente de la Commission européenne a pour sa part promis la création d’un “groupe de contact” entre l’exécutif et les parlementaires pour leur permettre d’obtenir les informations qu’ils réclament.
La transparence des résultats des essais cliniques, une autre question centrale en matière de contrôle démocratiqueLes contrats signés et les campagnes de vaccination engagées, la Commission européenne et les États membres cherchent désormais à s’assurer que les laboratoires respectent leurs engagements. Car les possibilités de litige sont nombreuses, en témoignent les récentes tensions qui ont émaillé les relations entre l’Europe et les laboratoires.
Alors que l’Union européenne assure que les contrats signés avec les laboratoires précisent que les États membres doivent être fournis en priorité, la demande exponentielle en vaccin contre le Covid-19 place de fait les laboratoires en position de force face aux puissances qui leur passent commande. Ce constat pose une question : à qui les groupes pharmaceutiques ayant signé des contrats avec plusieurs grandes puissances mondiales accordent-ils réellement la primeur de leur production ?
Au mois de janvier, les problèmes de production rencontrés par plusieurs laboratoires ont par exemple contraint le consortium Pfizer/BioNTech à ralentir le rythme des livraisons de vaccins anti-Covid, à l’exception de celles destinées aux États-Unis, qui ont bénéficié du nombre de doses attendu en temps et en heure. Moderna a également déploré des retards dans sa production, qui entraînent une baisse de ses livraisons, et donc des pénuries localisées en Europe. Du côté de l’Hexagone, les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté ont un temps arrêté les premières injections et réservé leur stock de doses aux personnes ayant déjà bénéficié d’une première piqûre.
Le vaccin d’AstraZeneca soulève les mêmes interrogations. En effet, la firme suédo-britannique a dans un premier temps annoncé qu’elle devait réduire de 75 % ses livraisons aux pays européens pour le premier trimestre de production, alors même qu’elle maintenait le nombre de doses livrées au Royaume-Uni. Outre le fait que le laboratoire soit en partie britannique, cette priorité accordée à Londres s’explique car le gouvernement de Boris Johnson paie un prix plus élevé que l’Union européenne pour chaque dose livrée. Cette inégalité de traitement n’a pas manqué de faire réagir la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides : “L’UE a préfinancé le développement du vaccin et sa production, et veut désormais un retour (sur son investissement). L’UE veut savoir combien de doses ont été produites par AstraZeneca jusqu’à présent, où exactement, si elles ont été livrées et à qui” .
Bruxelles a en effet investi 366 millions d’euros sur le développement du candidat vaccin AstraZeneca, une manne financière qui a permis au laboratoire de mener à bien le processus de recherche. Sans que les Etats membres puissent donc bénéficier de son résultat en temps et en heure pour l’instant. Jugeant le nouveau calendrier proposé par AstraZeneca “inacceptable” , la Commission européenne a également adopté le 29 janvier un nouveau mécanisme de transparence forçant les entreprises produisant des vaccins contre le Covid-19 dans l’UE à notifier toute exportation de leur produit vers des pays tiers. Il ne s’agit donc pas d’une interdiction d’exporter, mais d’un moyen supplémentaire de contrôler les agissements des laboratoires pour mieux se prémunir d’une fuite de stocks à destination de puissances concurrentes.
A la suite d’âpres négociations, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé le 31 janvier qu’AstraZeneca revenait sur les retards annoncés et que le laboratoire livrerait 40 millions de doses au premier trimestre, contre 31 selon ses précédentes estimations. Un chiffre qui reste cependant bien en deçà des objectifs initiaux (80 millions) et qui a poussé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à s’expliquer le 10 février devant le Parlement européen réuni en session plénière. La cheffe de l’exécutif européen a reconnu des “retards” dans le processus d’autorisation de mise sur le marché et a affirmé qu’elle avait été “trop optimiste” quant à la capacité de production des laboratoires.
Le 4 mars, le mécanisme de transparence a été utilisé pour la première fois par l’Italie qui a bloqué l’exportation vers l’Australie de 250 000 doses du vaccin anti-Covid d’AstraZeneca produites sur le sol européen. Considérant la “pénurie persistante”, les “retards d’approvisionnement” du laboratoire et le fait que l’Australie connaisse une situation épidémique bien moins critique que l’Europe, Rome a interpellé la Commission européenne, qui a donc bloqué la transaction. C’est à l’heure actuelle la seule fois où une exportation a été empêchée, mais cet épisode révèle combien la question de l’accès prioritaire des Européens aux stocks produits par les laboratoires reste d’actualité.
Devant les nombreux problèmes de livraison rencontrés, la Commission européenne a même proposé de renforcer le mécanisme de transparence. Il peut désormais bloquer les exportations vers des pays tiers selon deux critères : la réciprocité -seuls les pays exportant des doses vers l’UE peuvent en recevoir- et la proportionnalité -seuls les pays dans une situation épidémiologique similaire ou plus grave que celle de l’UE peuvent en recevoir.
Ce renforcement a été approuvé par le Conseil européen le 26 mars, quelques jours après la découverte de 29 millions de doses du vaccin AstraZeneca dans une usine Catalent à Anagni, près de Rome. La Commission européenne a alors exigé des explications de la part du laboratoire. Selon le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, la France devrait récupérer “au moins deux millions de doses” du vaccin sur ce stock.
Autre point sensible sur lequel la Commission et AstraZeneca doivent régler un litige : le laboratoire anglo-suédois produit des vaccins sur le sol néerlandais dans une usine non homologuée par l’EMA. En raison de ce blocage administratif, les doses issues de cette usine ne peuvent être vendues sur le territoire de l’Union. Bruxelles soupçonnait AstraZeneca de se satisfaire de cette situation lui permettant de poursuivre ses exportations à destination du Royaume-Uni. Si l’usine a finalement été homologuée vendredi 26 mars, la Commission a néanmoins lancé une procédure de règlement de différend à ce sujet. Elle a ainsi envoyé une lettre au laboratoire, qui n’y a pas répondu dans le délai de 20 jours imparti, selon le Corriere della Serra.
Pour redresser la barre et éviter une pénurie, la Commission européenne a entretemps signé plusieurs nouveaux contrats avec Pfizer/BioNTech et Moderna pour plus de 600 millions de doses supplémentaires au total. Le 11 mars, elle a également autorisé la mise sur le marché d’un quatrième vaccin, celui de Janssen, filiale belge du groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson, après l’avis favorable de l’Agence européenne des médicaments.
Les suites politiques du bras de fer avec AstraZenecaA la mi-janvier, Pfizer/BioNTech a également annoncé un ralentissement du rythme des livraisons à destination des pays européens en raison des travaux engagés sur l’usine belge de Pfizer, située à Puurs, afin d’augmenter à terme sa capacité de production. L’alliance germano-américaine a pu se permettre ce retard dans ses livraisons sur quelques semaines car elle s’est engagée à tenir des objectifs de stocks livrés sur une base trimestrielle, et non hebdomadaire.
Même chose pour AstraZeneca, sommé de remplir des objectifs sur trois mois lui aussi, ce qui n’a pas empêché les Etats membres de réagir pour autant. Le procureur général italien a ainsi mis en demeure Pfizer, exigeant que le laboratoire respecte son engagement initial, tandis que le gouvernement allemand a menacé AstraZeneca de poursuites. Pour combler cette faille juridique, la Commission européenne a pour sa part affirmé que le mécanisme de transparence renforcé pourrait être activé si les laboratoires ne tenaient pas une cadence suffisante d’une semaine ou d’un mois sur l’autre.
Autre point de litige entre Pfizer/BioNTech d’un côté et les Etats membres et la Commission européenne de l’autre : la controverse sur le nombre de doses disponibles dans un flacon de vaccin Pfizer/BioNTech. Le consortium estimait initialement que chaque flacon contenait cinq doses, tandis que l’Agence européenne des médicaments (EMA) a considéré qu’il était possible - dans certaines conditions précises - de réaliser jusqu’à six injections.
Tenant compte de cette nouvelle donne, Pfizer/BioNTech a donc depuis lors prévu de livrer 20 % de flacons en moins pour le même prix, considérant qu’il respecte son engagement contractuel en nombre de doses. Concrètement, Pfizer/BioNTech, qui s’était engagé à fournir 600 millions de doses à la Commission européenne, considère donc n’avoir plus que 100 millions de flacons à livrer, contre 120 millions auparavant. De quoi déclencher le 22 janvier une réaction sèche de la part du secrétaire d’Etat aux Affaires européennes français Clément Beaune : “Les livraisons se font en flacons. Le sujet du nombre de doses par flacon ne change rien pour l’industriel. Il doit honorer ses engagements” .
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Avec plus de 635 000 morts du coronavirus depuis début 2020, l’Union européenne a payé un lourd tribut à la pandémie qui touche la planète. Pour y mettre fin, elle a donc joué un rôle déterminant dans la signature de contrats de pré-achat auprès de 6 laboratoires, pour un total de 2,575 milliards de doses et autorisé jusqu’ici la mise sur le marché conditionnelle de quatre vaccins élaborés par Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Janssen. Le 27 décembre, les Vingt-Sept ont pu entamer leurs campagnes de vaccination, qui connaissent jusqu’ici des fortunes diverses, et soulèvent des problématiques logistiques, économiques et politiques d’ampleur. Les stocks négociés avec les quatre laboratoires s’élèvent à 1,660 milliard de doses, de quoi immuniser 930 millions de personnes, et donc couvrir les besoins du continent à terme.
À LIRE AUSSI Covid-19 : la stratégie vaccinale européenne en 3 minutes Comment les doses sont-elles réparties entre les États membres ?Chaque État membre a ainsi droit à une part du stock constitué par la Commission européenne proportionnelle à sa population. Pour la France, elle devrait se situer autour de 15 %, soit 249 millions de doses au total environ. La plupart des traitements vaccinaux à l’étude se réalisant en deux injections, cela permettrait à l’État français de pouvoir assurer la vaccination d’au moins 124 millions de personnes. Néanmoins, les pays de l’UE ne sont pas tenus d’acheter la totalité du stock pré-réservé par la Commission européenne. Ils sont libres de fixer la quantité de vaccins dont ils ont besoin, qu’ils peuvent donc acheter au prix défini dans le contrat d’achat anticipé signé entre l’exécutif européen et les laboratoires.
De la même façon, si un État venait à ne pas vouloir acheter l’ensemble du stock qui lui était réservé, il serait alors possible pour un autre pays d’acheter les doses restantes. C’est la raison pour laquelle l’Allemagne s’est déclarée volontaire pour acheter les doses de vaccin BioNTech/Pfizer que d’autres États membres, qui les trouvaient trop chères et peu pratiques d’un point de vue logistique, avait délaissées. Mi-mars, la Belgique en a fait de même avec les doses AstraZeneca, dont les effets sont controversés (voir plus bas).
À LIRE AUSSI Vaccin contre le Covid-19 : quel rôle joue l’Union européenne ? Comment les campagnes de vaccination des États membres avancent-elles ?En France, la première campagne de vaccination à destination des personnes âgées vivant en EHPAD a débuté le 27 décembre. D’abord critiquée pour le retard pris par rapport à ses voisins européens, la France a aujourd’hui pris son rythme de croisière et avance, par exemple, plus vite que l’Allemagne. Au 9 avril, 14,15 millions de doses ont été inoculées en France, contre 12,55 millions en Italie et 17,58 millions en Allemagne. Le gouvernement français s’est fixé pour objectif d’atteindre les 20 millions d’injections à la mi-mai et 30 millions à l’été.
Évolution du nombre de doses de vaccin administrées par État membre depuis le 27/12/20. Source : Our World in Data
Après des débuts poussifs marqués par des pénuries temporaires dans trois régions, la France a rectifié le tir en bousculant son calendrier à plusieurs reprises : elle a successivement ouvert la vaccination aux personnels soignants de plus de 50 ans (le 4 janvier), aux citoyens de plus de 75 ans ne résidant pas en EHPAD (le 14 janvier), aux personnes dites “très vulnérables” - quel que soit leur âge - (le 18 janvier), à l’ensemble du personnel soignant et médico-social (le 6 février) et aux personnes âgées de 50 à 64 ans présentant des risques (le 19 février), aux personnes de plus de 70 ans (27 mars), puis à la population générale de plus de 55 ans (12 avril). Les personnes de plus de 50 ans (15 mai), puis de moins de 50 ans (mi-juin) pourront ensuite se faire vacciner. Le gouvernement a donc élargi la cible de sa stratégie vaccinale et adapté son organisation en fonction, en ouvrant plus de 2 000 centres de vaccination dans le pays. Les injections sont aussi réalisées par les médecins de ville, et en pharmacie depuis le 15 mars.
Rapportée à sa population, au 9 avril, la France se trouvait au-dessus de la moyenne de l’UE avec 15,5 % de sa population ayant reçu au moins une première dose, contre 14,8 % sur le continent. Les lenteurs de la campagne vaccinale ne sont donc plus propres à la France et s’observent désormais au niveau du continent. Si l’objectif d’immuniser 80 % des Européens de plus de 80 ans et des personnels soignants d’ici la fin du mois de mars n’a pas été atteint, Bruxelles maintient néanmoins son ambition de traiter 70 % des Européens adultes “d’ici l’été”.
Évolution du pourcentage de population ayant déjà reçu au moins une première dose de vaccin depuis le 27/12/20 en Europe. Source : Our World in Data
À LIRE AUSSI Vaccins contre le Covid-19 : comment l’UE et les laboratoires négocient-ils ? Comment fonctionnent les vaccins à ARN messager ?Pour expliquer ces lenteurs, certains observateurs pointent du doigt les lacunes européennes en matière d’approvisionnement en vaccins. Mi-janvier, le gouvernement allemand a notamment déclaré que les stocks qui lui étaient alloués demeuraient insuffisants, ce qui peut sembler paradoxal car le premier vaccin commercialisé sur le continent a été conçu en partie par un laboratoire allemand (BioNTech). Même constat côté français, avec le laboratoire nantais Valneva qui, faute de commande de la part de Paris, a signé un contrat prioritaire avec le Royaume-Uni.
Au-delà de ces échecs commerciaux, des problèmes logistiques sont également venus gripper la mécanique de la stratégie vaccinale européenne. Les travaux d’agrandissement de l’usine belge de Pfizer/BioNTech ont ralenti la production à la mi-janvier, tandis que Moderna a également accusé des retards. Autre exemple notable, il a fallu attendre le 7 avril pour que des vaccins soient produits par une usine sur le sol français.
Ces retards se sont avérés encore plus problématiques encore du côté d’AstraZeneca. Sur les 120 millions de doses que le laboratoire s’était engagé à fournir au premier trimestre, seules 30 millions ont été livrées. Et cela même alors qu’AstraZeneca a maintenu dans le même temps le rythme de ses livraisons à destination du Royaume-Uni. Le laboratoire a tout intérêt à satisfaire Londres en priorité, étant donné qu’il a négocié un prix à l’unité plus élevé pour ses doses auprès des Britanniques qu’auprès des Européens. Cette attitude a relancé le débat autour de la souveraineté industrielle européenne, une partie des laboratoires d’AstraZeneca étant situés sur le territoire de l’Union.
Face à ces annonces, la Commission européenne a d’abord dévoilé le contenu du contrat qu’elle a signé, puis un temps envisagé de rétablir des contrôles douaniers entre les deux Irlande pour empêcher les livraisons de vaccin à destination du Royaume-Uni. Un projet qui a suscité de forts remous politiques de l’autre côté de la Manche, poussant l’exécutif à rétropédaler.
En revanche, la Commission a adopté un mécanisme de transparence forçant les entreprises produisant des vaccins contre le Covid-19 dans l’UE à signaler toute exportation de leurs produits vers des pays tiers. Un moyen de se prémunir d’une fuite de stocks à destination de puissances concurrentes. Ce mécanisme visait en premier lieu les laboratoires ne respectant pas leurs engagements de livraisons à destination des États membres. Il a pour la première fois abouti au blocage par l’Italie de l’exportation de 250 000 doses du vaccin AstraZeneca vers l’Australie le 26 février.
Le 25 mars, les chefs d’État et de gouvernement des États membres ont approuvé un renforcement du contrôle des exportations proposé la veille par la Commission européenne. Concrètement, celui-ci instaure un principe de réciprocité -n’exporter que vers des pays qui en feraient de même- et de proportionnalité -n’exporter que vers des pays qui seraient dans une situation sanitaire équivalente ou plus grave encore que celle de l’Union européenne. Enfin, une réduction drastique des exportations vers les pays producteurs de vaccins est également possible.
Pour redresser la barre et éviter une pénurie, la Commission européenne a signé plusieurs nouveaux contrats avec Pfizer/BioNTech et Moderna pour plus de 600 millions de doses supplémentaires au total. Le 11 mars, elle a également autorisé la mise sur le marché d’un quatrième vaccin, celui de Janssen, qui a l’avantage de ne nécessiter qu’une seule injection pour être opérationnel et de pouvoir être conservé entre 2 et 8°C, soit la température d’un réfrigérateur.
Selon le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies, au 12 avril, 109 millions de doses avaient été distribuées dans l’Espace Économique Européen, dont 86 millions ont été effectivement injectées. Un rythme qui devrait encore s’accélérer au second trimestre, assure le fonctionnaire européen, puisque 360 millions de doses supplémentaires devraient être livrées sur le sol européen d’ici à l’été 2021.
Entre-temps, l’Union européenne est également peu à peu revenue sur sa position quant à l’efficacité et l’intérêt du vaccin russe Spoutnik V. Sceptique jusqu’ici, Ursula von der Leyen a affirmé le 2 février devant des parlementaires européens que “si les producteurs russes, […] ouvrent leurs dossiers, montrent de la transparence, toutes leurs données […], alors ils pourraient avoir une autorisation conditionnelle de mise sur le marché comme les autres”. L’Agence européenne des médicaments examine par ailleurs Spoutnik V, qui pourrait donc faire l’objet d’une autorisation de mise sur le marché européen.
Kirill Dmitriev, directeur du Fonds d’investissement direct russe, principal mécène du vaccin produit par son pays, a néanmoins fait savoir que l’UE ne pourrait en bénéficier qu’après la vaccination de la majeure partie des Russes, pas avant mai au plus tôt. Une déclaration qui n’a pas empêché le ministre de la Santé allemand Jens Spahn d’annoncer le 8 avril qu’il allait engager des discussions bilatérales avec la Russie pour obtenir des doses. Ces négociations tendues avec les laboratoires, ces retards pris par les campagnes de vaccination et cet intérêt éprouvé pour le vaccin russe rappellent en tout cas que la question de l’accès prioritaire des Européens aux stocks de vaccins reste d’actualité malgré les signatures de contrats déjà réalisées.
En parallèle et malgré les problèmes d’approvisionnement, la Commission européenne tente donc de coordonner la distribution des doses et les campagnes de vaccination dans l’ensemble des États membres. Elle a ainsi garanti l’égal accès aux doses de vaccins aux Vingt-Sept. Un objectif important : au vu des importants flux de population qui traversent l’espace européen, les Vingt-Sept sont particulièrement interdépendants. En d’autres termes, parvenir à l’immunité collective en France sans l’atteindre en Espagne n’aurait que peu d’utilité. Or pour l’instant, la proportion des personnes vaccinées au sein des populations des États membres varie de 1 à 4.
Conséquence du manque de doses qui s’est fait sentir durant les premiers mois des campagnes de vaccination, l’Allemagne, pays traditionnellement partisan d’une approche coordonnée au niveau européen, a signé des contrats bilatéraux avec Pfizer/BioNTech, Moderna et Curevac, fait savoir Le Monde. Si Berlin a rappelé que ces contrats avaient été signés après les négociations au niveau européen, la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides a critiqué cette démarche, affirmant que “conclure des accords parallèles ne fera que saper une approche européenne qui a porté ses fruits”.
Le 8 février, l’eurodéputé Pascal Canfin (LREM) a également appelé à “ne pas céder au nationalisme vaccinal”, une solution “contreproductive” selon lui : “Il est inutile de passer des contrats bilatéraux puisque les doses produites par les laboratoires doivent en priorité être livrées dans le cadre des accords passés au niveau européen”. Autrement dit, les doses négociées dans le cadre d’accords nationaux ne seront livrées qu’une fois les contrats européens honorés.
En parallèle, le Danemark et l’Autriche ont lancé un projet de production de vaccins de deuxième génération avec Israël, tandis que la Pologne se tourne pour sa part vers le vaccin chinois Sinopharm et la Slovaquie vers Spoutnik V. Autant d’initiatives bilatérales qui témoignent des inquiétudes des États membres face aux lenteurs de la stratégie vaccinale européenne.
La Commission européenne est également confrontée à un problème d’ordre légal. Elle a en effet signé des contrats imposant des objectifs de livraison trimestriels aux laboratoires. Mais rien qui les contraigne à maintenir le même rythme d’approvisionnement d’une semaine ou d’un mois sur l’autre. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles l’exécutif européen a inclus dans le mécanisme de transparence renforcé la possibilité de sanctionner les retards des laboratoires d’une semaine ou d’un mois sur l’autre.
Autre point sur lequel la Commission européenne engage un rapport de force avec les laboratoires : la question du nombre de doses contenues dans chaque flacon livré. Initialement, Pfizer/BioNTech avait estimé que chacun des flacons contenait en effet cinq doses, tandis qu’après usage, l’Agence européenne des médicaments, elle, a affirmé qu’ils en contenaient six. Prenant en compte cette nouvelle donnée, et sachant que le consortium s’est engagé à livrer un nombre de doses précis, celui-ci a donc annoncé qu’il produirait 20 % de flacons en moins que prévu, ces derniers permettant de traiter plus de personnes. A la suite de cette controverse, le Conseil européen a affirmé le 21 janvier qu’il veillerait à ce que les laboratoires “remplissent leurs obligations contractuelles”.
Outre leurs problématiques économiques et politiques, les campagnes de vaccination européennes sont également confrontées à un enjeu scientifique. L’apparition de variants du coronavirus laisse planer la crainte que les premiers vaccins actuellement inoculés sur le continent soient inopérants contre cette nouvelle menace. Néanmoins, Pfizer/BioNTech et Moderna ont tous deux affirmé que leurs vaccins seraient efficaces contre les variants britannique et sud-africain. Le vaccin d’AstraZeneca semble pour sa part moins efficace face au variant sud-africain.
La propagation rapide des variants sur le continent pousse les laboratoires à élaborer de nouvelles versions de leurs vaccins pour garantir une meilleure immunité. Échaudée par les critiques sur la lenteur de son processus de validation des premiers vaccins, la présidente de l’exécutif Ursula von der Leyen a annoncé le 17 février le lancement de l’incubateur Héra. 325 millions d’euros seront mobilisés pour renforcer la recherche et le séquençage des cas de Covid-19 en Europe dans le but de mieux connaître les variants et de contribuer à développer des vaccins efficaces. Outre cet investissement financier et scientifique, l’Union européenne s’est engagée à adapter ses normes et procédures pour examiner plus rapidement les demandes d’autorisation de mise sur le marché conditionnelle (AMMC) “sans pour autant réduire les critères de sécurité”, a précisé le 14 février Stella Kyriakides. L’idée, pour les laboratoires ayant déjà obtenu une première AMMC, consisterait à leur demander de fournir simplement les données additionnelles nécessaires sans exiger l’ensemble du dossier.
Enfin, une autre crainte a émergé après l’apparition de plusieurs cas d’effets secondaires graves - notamment de thromboses et d’embolies - en Europe. Malgré les déclarations rassurantes de l’OMS rappelant qu’aucun lien ne pouvait être établi entre l’inoculation du vaccin et ces pathologies, ces effets indésirables ont poussé douze Etats membres, dont la France, l’Allemagne, l’Espagne ou encore l’Italie, à suspendre temporairement l’utilisation des doses AstraZeneca. Suspensions levées dans la majorité des États membres à la suite des déclarations du comité de sécurité de l’Agence européenne des médicaments présentées le 18 mars, qualifiant le vaccin de “sûr et efficace”. L’EMA a par ailleurs affirmé que la balance bénéfice/risque restait “positive” et que les cas de thromboses survenus sont effectivement considérés comme des “effets secondaires très rares”.
À LIRE AUSSIEn Europe, le flou scientifique demeure autour du vaccin AstraZenecaNéanmoins, la Norvège, où une équipe de médecins a affirmé avoir trouvé un lien entre le vaccin et les cas de thrombose observés, mais aussi la Finlande et le Danemark, préfèrent quant à eux prolonger cette interruption.
À LIRE AUSSI Covid-19 : pourquoi envisage-t-on un passeport sanitaire européen ? Où en sont les autres grandes puissances ?La pandémie de Covid-19 qui frappe la planète a paralysé l’économie mondiale, mais pas la communauté scientifique, lancée dans une course effrénée au vaccin depuis de longs mois. Le 9 avril, l’OMS estimait que 273 vaccins potentiels étaient actuellement à l’étude dans le monde, dont 87 étaient testés sur l’homme et 20 dans la dernière phase des essais cliniques avant demande d’homologation. Ces recherches aiguisent les appétits des grandes puissances mondiales qui se livrent à une compétition pour réserver un maximum de doses à leur population.
Aux États-Unis, Donald Trump a tenté de racheter un laboratoire allemand dès mars 2020 avant de s’assurer la priorité sur les livraisons d’un potentiel vaccin auprès de la branche américaine de Sanofi. Les États-Unis ont depuis dépensé 10 milliards de dollars dans six projets et entamé leur campagne de vaccination le 14 décembre. Le 10 avril, 35 % des Américains avaient reçu au moins une dose de vaccin. Autre pays qui se distingue dans la course à la vaccination : Israël. Le pays affiche en effet le plus fort taux d’inoculation du vaccin au monde. A la même date, 61,4 % des Israéliens avaient reçu au moins une dose de vaccin. Un chiffre qui permet de constater le retard européen par rapport aux pays les plus avancés au monde en la matière.
Évolution de la part de la population des puissances mondiales ayant reçu au moins une dose de vaccin depuis le 8 décembre 2020 - Source : Our World in Data
De leur côté, la Chine et la Russie recourent plus volontiers à la recherche publique. La première a ainsi commercialisé trois vaccins. Après avoir autorisé l’usage d’un vaccin expérimental dans les rangs de son armée, elle a entamé une campagne de vaccination en juillet dernier et ainsi inoculé 164,5 millions de doses au 10 avril. Sa campagne s’est considérablement accélérée depuis la mi-mars. Le gouvernement a en revanche annoncé qu’il envisageait de combiner les injections de Cansino, Sinovac et Sinopharm, les trois vaccins chinois, avec des doses produites par les laboratoires occidentaux. Pékin reconnaît ainsi implicitement la moindre efficacité de sa production, rebattant les cartes de la diplomatie vaccinale mondiale. Une vingtaine de pays ont en effet passé commande des vaccins chinois.
La Russie avait quant à elle inoculé 14 millions de doses de son vaccin Spoutnik V à la même date. Fruit de la collaboration entre le laboratoire Gamaleïa et le ministère russe de la Défense, il affiche un taux d’efficacité de plus de 91 % d’après une étude indépendante publiée dans la revue The Lancet. Depuis le mois de février, la Russie s’est également lancée dans la production à grande échelle d’EpivacCorona, un deuxième vaccin cofinancé par l’État.
Le vaccin Spoutnik V a séduit la Hongrie, un État membre en opposition frontale avec l’Union européenne sur certains sujets (état de droit, migrations…), et qui tenait à s’affranchir de la stratégie européenne de vaccination pour marquer son indépendance vis-à-vis de Bruxelles. Après avoir reçu les premiers échantillons de Spoutnik V fin novembre, des problèmes d’approvisionnement ont poussé Budapest à recourir au vaccin BioNTech/Pfizer. Sans se conformer complètement à la stratégie de coordination européenne pour autant, puisque le gouvernement hongrois a tenu à lancer sa campagne de vaccination le 26 décembre, soit la veille de la date sur laquelle s’étaient accordés les autres États membres.
Depuis, l’autorité hongroise de réglementation des médicaments a accordé son feu vert au vaccin Spoutnik V ainsi qu’au vaccin chinois Sinopharm, alors qu’aucun des deux n’a été validé par l’EMA pour le moment. Le pays est toutefois relativement sorti de son isolement en ce qui concerne le vaccin russe au vu de l’intérêt témoigné par plusieurs capitales européennes et des commandes passées par certaines d’entre elles.
Autre pays à la communication et à la stratégie qui détonent, l’Iran. Le guide suprême de la République islamique Ali Khamenei a interdit le 8 janvier l’importation des vaccins occidentaux sur le sol iranien, provoquant la colère de la population et du personnel soignant.
Ces stratégies sanitaires illustrent bien la dimension éminemment politique que revêt la course au vaccin, les choix de chaque État recoupant les lignes de fracture géopolitiques aux niveaux européen et mondial.
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Les énergies fossiles désignent les énergies issues de la combustion de matière organique fossilisée et contenue dans le sous-sol terrestre. Les principales sources d’énergies fossiles sont le pétrole, le charbon et le gaz naturel. Elles sont présentes en quantité limitée et ne sont pas renouvelables à l’échelle de temps humaine. Leur consommation intensive a un impact négatif direct sur le changement climatique dans la mesure où elles dégagent, au moment de leur combustion, de grandes quantités de gaz à effet de serre.
Les énergies renouvelables se distinguent des énergies fossiles et de l’énergie nucléaire qui, elles, ne sont pas renouvelables. Les énergies renouvelables sont multiples et diverses par leurs mécanismes physiques, chimiques ou biologiques. Elles proviennent du vent (ex : éolienne), du soleil (ex : photovoltaïque), de la chaleur terrestre (ex : géothermie), ou encore de l’eau (ex : hydroélectrique). Enfin, contrairement aux énergies fossiles, les renouvelables ne produisent pas de gaz à effet de serre.
L’efficacité énergétique désigne le rendement énergétique d’un processus ou d’un appareil par rapport à son apport en énergie. On cherche habituellement à maximiser l’efficacité énergétique afin de réduire la consommation d’énergie, notamment dans une optique environnementale.
L’Europe dans le mondeL’Union européenne est le troisième plus gros consommateur d’énergie du monde en volume derrière la Chine et les États-Unis. Une situation logique compte tenu de sa population, de son niveau de développement économique et industriel, mais aussi des efforts entrepris sur le plan environnemental. En effet, la consommation énergétique de l’Europe s’est élevée à environ 1 352 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep) en 2019 pour environ 447 millions d’habitants, contre environ 2 264 Mtep aux États-Unis pour environ 333 millions d’habitants, selon l’Agence internationale de l’énergie. Elle demeure 4,9 % supérieure aux objectifs d’efficacité énergétique fixés pour 2020.
En Europe, le secteur des transports est le premier consommateur d’énergie, devant ceux du bâtiment, de l’industrie et des services. Pour satisfaire la demande, l’Europe importait environ 58 % de son énergie en 2018. De fait, le continent ne dispose que de faibles ressources en hydrocarbures et ne produit que peu d’énergie. Ce n’est toutefois pas le cas de la France, où la production énergétique provient en grande partie du nucléaire ou encore du Danemark, où les énergies renouvelables, l’éolien notamment, constituent une part importante de son mix énergétique.
Dans ce contexte, la dépendance énergétique de l’Europe vis-à-vis du reste du monde est forte, et plus particulièrement à l’égard de la Russie et du Moyen-Orient. Le degré de cette dépendance est variable d’un pays à l’autre. En 2019, celle-ci se situe aux alentours de 30 % en Roumanie et en Suède, voire de moins de 5 % en Estonie, pays parmi les meilleurs élèves en matière de déploiement des énergies renouvelables. La dépendance énergétique est contenue sous la barre des 50 % en France et en Pologne grâce à la prévalence du nucléaire dans le premier cas et au charbon dans le second. Comprise entre 50 et 80 % en Allemagne, en Espagne ou en Grèce, elle également très fort en Italie et en Belgique.
width="781" height="662" frameborder="0"> FonctionnementSur le plan énergétique, l’UE a pour missions principales de garantir l’interconnexion des réseaux énergétiques entre les États membres, d’assurer la sécurité de l’approvisionnement du continent, de promouvoir l’efficacité énergétique et les économies d’énergie, ainsi que les énergies renouvelables, la recherche et l’innovation.
Dès les années 1950 et les premières heures de la construction européenne, l’énergie a fait partie des domaines de coopération privilégiés en Europe. Avec la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), entrée en vigueur en 1952, et qui visait à éviter l’émergence de nouveaux conflits armés en Europe. Puis avec la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom), entrée en vigueur en 1958 en même temps que le traité de Rome, en vue d’améliorer voire d’atteindre l’autosuffisance énergétique en Europe.
À LIRE AUSSI Qu’est-ce qu’EuratomCette dernière ambition n’est, à ce jour, pas réalisée, en raison principalement des différents choix énergétiques opérés par les États membres. Une hétérogénéité encore présente aujourd’hui. Seule la moitié des 27 pays européens a en effet développé une production d’énergie nucléaire sur son sol, celle de la France étant très largement la plus importante. Tandis que d’autres pays comptent par exemple encore sur le charbon, à l’instar de l’Allemagne (en raison de son désengagement nucléaire à la suite de la catastrophe de Fukushima) et de la Pologne.
S’agissant des énergies renouvelables, leur développement est plutôt récent en Europe et coïncide logiquement avec l’enracinement des considérations environnementales dans le débat public. A l’échelle de l’UE, selon un accord passé entre les États membres en 2014 à l’approche de la Conférence de Paris sur le climat (COP21) de 2015, ces énergies propres devront avoir atteint la part de 27 % de la consommation énergétique finale européenne d’ici 2030 - un objectif porté à 32 % en 2018. Avec son Pacte vert pour l’Europe et sa stratégie énergétique dévoilée en juillet 2020, la Commission von der Leyen a rehaussé cet objectif à 55 voire 60 % d’ici cette date. Concernant cette part d’énergies renouvelables dans la consommation finale, les pays européens sont, ici aussi, à des niveaux sensiblement différents. Ces derniers s’étaient dotés d’objectifs nationaux à atteindre en 2020 et tous ne seront pas parvenus à tenir leurs engagements, ce qui sera établi lorsque les données de consommation énergétique pour cette année seront disponibles. Un pays comme la France par exemple s’est fixé l’objectif de 23 %, mais en 2019 la part des énergies renouvelables n’atteignait encore “que” 17,2 %.
À LIRE AUSSI Objectifs et fonctionnement de la politique européenne de l’énergie Enjeux et perspectivesSur le plan énergétique, l’un des principaux enjeux au niveau européen est la constitution d’une véritable Union de l’énergie, qui signifierait l’intégration totale des marchés nationaux de l’énergie. La libéralisation de la fourniture d’énergie est à cet égard une réalité depuis 2004 en ce qui concerne les entreprises, les professionnels et les collectivités, et depuis 2007 pour les particuliers. Même si des règles nationales demeurent pour favoriser certaines entreprises historiques.
En février 2015, peu de temps après son entrée en fonction à la tête de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a relancé cette perspective d’Union de l’énergie. Le contexte était alors celui de la crise ukrainienne, de la montée des tensions entre l’Europe et la Russie, ainsi que de la guerre en Syrie. L’approvisionnement énergétique de l’UE semblait menacé et les Européens souhaitaient diversifier leurs importations d’énergie.
En outre, l’Union de l’énergie doit permettre de désenclaver certains États membres, afin qu’ils cessent d’être des “îles énergétiques” , pour reprendre les mots l’ancien président du Parlement européen Jerzy Buzek. Dit autrement, le but est de réduire les situations d’isolement d’un État membre par rapport aux réseaux de gaz et d’électricité et de réaliser des investissements dans les infrastructures pour assurer un approvisionnement commun. L’harmonisation du marché de l’énergie européen permettrait de réaliser des économies d’échelle et de renforcer coopération et solidarité. Ainsi, une collaboration comme celle liant la France, l’Espagne et le Portugal en matière d’électricité et de gaz est appelée à se généraliser à l’échelle européenne. A l’échelle de la Commission Juncker (2014-2019), l’UE n’aura toutefois que modestement progressé en ce sens, continuant de parler de l’Union de l’énergie au futur et faisant face à des États membres soucieux de conserver les coudées franches dans ce domaine.
À LIRE AUSSI Que fait l’Europe pour la transition énergétique ?Enfin, dans les mois et années à venir, l’Europe fera immanquablement l’objet d’une attention particulière concernant ses engagements et réalisations dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, composantes incontournables de la lutte contre le changement climatique. Notamment en raison de son nouvel objectif concernant la part d’énergies renouvelables dans son mix énergétique adopté en juillet 2020. L’un des enjeux pour parvenir à réaliser cette ambition consistera notamment à développer l’hydrogène vert, l’un des axes proposés par la Commission von der Leyen.
Il est ainsi attendu de l’UE et des États membres une progression sensible en matière de transition énergétique. Le sujet a d’ailleurs été évoqué par de nombreux responsables politiques dès la campagne pour les élections européennes 2019, avec une volonté assez largement partagée de la gauche à la droite de renforcer les investissements européens dans ce domaine, en particulier en recherche et développement. Les Européens cherchent en effet à développer des secteurs clés tels que le stockage de l’énergie ou encore les batteries électriques, qui revêtent une importance stratégique avec le déploiement rapide des véhicules électriques et de la mobilité durable.
À LIRE AUSSIPacte vert : comment la Commission veut rendre l’énergie européenne plus propreL’article L’énergie dans l’Union européenne est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
“Dans cinq mois, Angela Merkel tirera son ultime révérence à la tête de l’Allemagne”, rappelle La Croix. Qui pourrait lui succéder pour diriger le pays ? “Après des semaines d’atermoiement” [Le Figaro], deux prétendants à la chancellerie se sont officiellement déclarés ce dimanche 11 avril pour briguer l’investiture des conservateurs pour les prochaines législatives. Il s’agit d’Armin Laschet, le président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), et de Markus Söder, le chef de file de l’Union chrétienne-sociale (CSU).
À LIRE AUSSIBiographie : Angela Merkel, chancelière allemande Un rapport de force inégalA cinq mois et demi des élections législatives du 26 septembre, “le nouveau patron du parti conservateur, Armin Laschet semble tout désigné pour succéder à la chancelière” [La Croix]. Bien qu’il soit “à la traîne dans les sondages” [Le Figaro], le chef de la CDU peut compter sur un rapport de force arithmétique : “la CSU bavaroise [ne] représente que 20 % des voix au Bundestag face au parti de Merkel” [Le Figaro]. En effet, le candidat à la chancellerie provient généralement des rangs de la CDU, plus puissante au niveau national. La formation bavaroise n’a d’ailleurs “représenté qu’à deux reprises le camp conservateur tout entier aux élections, avec deux échecs à la clé”, note 20 Minutes.
À LIRE AUSSILes régimes politiques européensC’est donc une forme de “pari” [Le Monde] pour Markus Söder. Le ministre-président de Bavière s’est “forgé […] une incontestable stature de potentiel chancelier”, poursuit le journal, en cultivant l’image d’un homme fort et prônant “des restrictions strictes” face à la pandémie. “Si la CDU y est prête et veut me soutenir, alors je me tiens à sa disposition”, a déclaré hier le quinquagénaire [Les Echos]. “Si elle ne le veut pas, le travail commun se poursuivra sans ressentiment”, a-t-il ajouté, rapporte Pierre Avril pour Le Figaro.
Face à la crise du Covid-19, son concurrent Armin Laschet a adopté “des positions beaucoup plus fluctuantes”[Le Monde], au point d’être brièvement critiqué par la chancelière à la télévision. Après avoir milité jusqu’à présent pour un assouplissement des contraintes sanitaires, “sa récente proposition d’un verrouillage strict mais bref pour juguler la troisième vague de contaminations a suscité critiques voire ricanements” [20 Minutes]. Il a toutefois obtenu “l’approbation d’Angela Merkel et de ses députés” relaie le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ainsi, “les dés sont jetés” selon l’éditorialiste du journal conservateur, pour qui Markus Söder “ne devrait plus être un obstacle pour Armin Laschet”.
À LIRE AUSSI[Revue de presse] Allemagne : Armin Laschet, un fidèle d’Angela Merkel à la présidence de la CDUSi la décision finale devrait être connue “dans les deux prochaines semaines”, d’après le chef de la fraction CSU au Parlement, Alexander Dobrindt, cité par Le Figaro, “le camp Laschet fait apparemment pression pour un accord encore plus rapide”, rapporte le Süddeutsche Zeitung. L’objectif des proches du prétendant de la CDU est de “devancer la nomination” du candidat des Verts annoncée pour le 19 avril, poursuit le quotidien libéral.
Les partis se préparent“Leur face-à-face désormais frontal en dit long sur la crise de leadership que traverse le camp conservateur”, explique Le Monde. La droite allemande essuie en effet une pluie de critiques, alors que l’avance de la CDU-CSU “a fondu ces dernières semaines” dans les sondages [Ouest-France]. Plusieurs élus de la coalition ont notamment été “accusés d’avoir touché de juteuses commissions pour avoir servi d’intermédiaires entre des fabricants de masques et les autorités” [Le Monde]. Au-delà des sondages et des affaires, le parti d’Angela Merkel a également “subi coup sur coup des revers électoraux dans le Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat à la mi-mars” [La Croix].
Lors des prochaines élections législatives, le camp conservateur devra notamment faire face aux Verts, “crédités de 20 % d’intention de vote” là où la coalition CDU/CSU atteint entre 26 et 28,5 %, soit beaucoup moins que les “40 % d’intentions de votes” de l’an dernier, poursuit le quotidien. De son côté, le parti d’extrême-droite AfD a finalisé hier son programme, “axant sa campagne sur la fin des restrictions liées à la pandémie, une ligne plus ferme sur l’immigration et une sortie de l’Union européenne” [La Tribune de Genève]. Quant aux sociaux-démocrates, “ils ont désigné leur candidat il y a de cela déjà plusieurs mois, en nommant l’actuel ministre des finances, Olaf Scholz” [La Croix].
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L’Allemagne a mis en place un plan d’allègement très progressif des mesures de confinement en vigueur depuis la fin de l’année 2020. Il devrait courir jusqu’au 18 avril. A l’heure actuelle, les bars, restaurants et salles de sport restent fermés, tout comme les commerces non essentiels, à quelques exceptions près. Les écoles ont rouvert progressivement le 22 février, sous certaines conditions, tout comme les établissements culturels (dans certaines régions, avec limitations). S’ajoutent désormais à ces mesures l’obligation pour les employeurs de privilégier le télétravail et le port obligatoire de masques FFP2 dans les transports et commerces. Le confinement est, depuis début janvier, assorti d’une limitation des déplacements à un rayon de 15 kilomètres autour du domicile dans les régions où le taux d’incidence est supérieur à 200 cas pour 100 000 habitants. Face à la troisième vague qui touche le pays, Angela Merkel milite pour un retour à un confinement plus strict pour une courte période, mais elle doit pour ce faire convaincre les Länder.
Au Royaume-Uni, après la découverte d’une nouvelle souche de coronavirus plus contagieuse, le sud du pays, dont Londres, a d’abord été soumis à un nouveau confinement à partir du 20 décembre. Le Pays de Galles lui a emboîté le pas, de même que l’Irlande du Nord, qui a reconfiné sa population après Noël. Puis l’Ecosse et l’Angleterre ont toutes deux annoncé un confinement strict, respectivement les 4 et 5 janvier. Le répit a donc été de courte durée pour le Royaume-Uni, qui venait de lever son confinement le 2 décembre. Le 22 février, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé un déconfinement progressif. Les restrictions devraient toutes être levées le 21 juin prochain.
L’Irlande avait commencé à alléger les restrictions en vigueur sur son territoire début décembre mais a été contrainte de reconfiner sa population le 6 janvier, pour une période courant initialement jusqu’au 5 avril mais dont la fin a été décalée au 12 avril. A partir de cette date, un assouplissement progressif des mesures restrictives est prévu. Les déplacements sont désormais limités à 20 kilomètres autour du foyer, contre 5 auparavant, et tous les élèves retournent à l’école en présentiel. En revanche, les rassemblements demeurent restreints à une “social bubble” constituée d’un autre foyer seulement.
La Slovaquie a annoncé un confinement partiel à partir du 21 décembre.
Les Pays-Bas ont instauré un confinement partiel le 4 novembre. Une prolongation a été décrétée jusqu’au 20 avril, accompagnée de la fermeture des commerces non essentiels et des écoles. Un couvre-feu de 21h à 4h30 est par ailleurs en vigueur depuis le 23 janvier.
Le Portugal a adopté un nouveau confinement depuis le 14 janvier pour endiguer les contaminations dues aux fêtes de fin d’année. La majorité des restrictions dans le pays pourrait être levée le 3 mai.
L’Espagne a mis en œuvre des confinements locaux dans certaines régions. Ils concernent 15 des 17 communautés autonomes du pays, et empêchent les déplacements inter-régionaux sauf motif impérieux. Ils sont également assortis d’un couvre-feu national courant de 23h à 6h.
Le 7 novembre, la Lituanie et la Grèce ont à leur tour confiné leur population.
Le 11 novembre, la Hongrie s’est également confinée pour une durée initiale de 30 jours, mais finalement prolongée.
L’Estonie a décrété un confinement strict jusqu’au 25 avril pour endiguer la flambée épidémique sans précédent qui frappe le pays. Les commerces non essentiels, bars, restaurants, lieux culturels et établissements scolaires sont donc fermés.
Mesures de couvre-feuLa Hongrie, la Grèce et les Pays-Bas ont décidé d’adopter un couvre-feu en plus des mesures de confinement en place.
En France, le couvre-feu, avancé à 18h le 16 janvier, a par la suite été reculé à 19h à compter du 20 mars. Les bars et les restaurants ainsi que les établissements culturels (cinémas, théâtres, musées…) sont fermés. Des confinements locaux ont pour la première fois été mis en place sur le territoire métropolitain à partir du 26 février. Ceux-ci concernaient le littoral des Alpes-Maritimes dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’agglomération de Dunkerque et le Pas-de-Calais dans les Hauts-de-France et s’appliquaient uniquement les week-ends. A partir du 20 mars, 16 départements, auxquels trois autres ont été ajoutés le 27 mars, ont été placés en confinement quotidien. Ces mesures ont ensuite été étendues le 3 avril à l’ensemble de la métropole, pour une durée minimale de quatre semaines. En France métropolitaine, les sorties hors motifs impérieux doivent ainsi être effectuées dans un rayon de 10 kilomètres autour du domicile, avec un justificatif de domicile en cas de contrôle et ne sont pas limitées dans le temps. Les commerces non essentiels sont fermés.
La Belgique a levé son confinement et a donc autorisé la réouverture des commerces non essentiels, des hôtels, des piscines et des musées avec des limitations. Elle maintient néanmoins un couvre-feu entre 22h et 6h pour la région de Bruxelles, de minuit à 5h pour la Flandre et la Wallonie. Les bars et restaurants restent fermés. Les écoles sont fermées jusqu’au 18 avril, les universités accueillent quant à elle un nombre limité d’étudiants.
L’Italie a également mis en place un couvre-feu de 22h à 5h dans l’ensemble du pays. Alors que la majeure partie des habitants ont vécu dans des zones classées en rouge pendant plusieurs semaines, 80 % des régions sont aujourd’hui en zone orange. Si les restrictions y sont moins strictes qu’en zone rouge, il y est néanmoins interdit de se déplacer d’une commune à l’autre et les bars et restaurants ne peuvent ouvrir que pour proposer de la vente à emporter.
L’Autriche impose un couvre-feu nocturne entre 20h et 6h. L’ouverture des stations de ski et des remontées mécaniques est autorisée, mais les hôtels restant fermés, le ski n’est possible que pour les locaux. Les sports d’hiver représentent en effet une partie non négligeable de l’activité touristique en Autriche. Depuis le 25 janvier, le port du masque FFP2 est obligatoire dans les magasins, à nouveaux ouverts et lieux publics. Le 27 mars, les terrasses des bars et des restaurants sont rouvertes aux clients justifiant d’un test PCR négatif. Des mesures plus restrictives sont en revanche appliquées dans trois régions dont celle de Vienne jusqu’au 18 avril.
Chypre applique un couvre-feu de 23h à 5h. Les coiffeurs, les salons de beauté, les écoles de conduite, certains centres commerciaux, les musées, les établissements scolaires de tous niveaux ont en revanche rouvert et les salariés peuvent progressivement revenir sur leur lieu de travail. Pour tout déplacement, les Chypriotes doivent envoyer un SMS au numéro mis en place par le gouvernement.
Au total, 13 pays ont imposé un couvre-feu quotidien à leur population : l’Autriche, la Belgique, Chypre, l’Espagne, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie.
À LIRE AUSSIFrontières : où peut-on se déplacer en Europe depuis la France ? Autres restrictionsLa Bulgarie sort d’un confinement qui a duré jusqu’au 1er avril. Les commerces non essentiels restent fermés, tandis que les bars et restaurants sont autorisés à rouvrir avec une jauge de clients limitée. Les écoles ont rouvert le 5 avril, les collèges et lycées le 12 avril. Les personnes en quarantaine sont soumises à la surveillance du gouvernement par géolocalisation.
Au Danemark, le confinement a pris fin le 1er mars. Les établissements scolaires, les bars, les restaurants et les commerces ont rouvert avec limitations. Les établissements scolaires rouvrent progressivement. Un système de “passeport corona” a été mis en place pour autoriser l’accès aux lieux culturels, bars et restaurants, qui restent limités dans leur offre.
La Croatie a adopté des mesures restrictives fortes, en ouvrant uniquement les terrasses des bars et des restaurants, tout en maintenant l’ouverture des commerces, dont la fréquentation est limitée, des lieux culturels et des écoles. Les salles de musculation et les casinos ont quant à eux pu rouvrir à la mi-février.
Certains pays ont opté pour des mesures de restriction plus modérées, telles que des réductions des contacts sociaux et l’obligation du port du masque limitée à certains lieux et circonstances, comme en Finlande, en Norvège ou en Suède.
À LIRE AUSSI Chronologie de la pandémie de Covid-19 en Europe Listes des mesures par paysAllemagne : confinement du 2 novembre au 18 avril - déplacements limités, commerces non essentiels fermés (sauf certains d’entre eux tels que les coiffeurs ou les fleuristes), bars et restaurants fermés, établissements culturels ouverts avec limitations dans certaines régions, écoles ouvertes, établissements secondaires et supérieurs fermés, rassemblements limités dans diverses proportions selon le taux d’incidence local, masque FFP2 obligatoire dans les lieux publics.
Plus d’informations : gouvernement allemand / France Diplomatie
Autriche : couvre-feu de 20h à 6h - masque FFP2 obligatoire dans les lieux publics, distance de 2 mètres à respecter, tests hebdomadaires pour les travailleurs au contact du public, commerces non essentiels, musées et zoos ouverts, restaurants et bars fermés, ouverture des stations de ski et des remontées mécaniques pour les locaux laissée à l’appréciation des autorités locales. Des mesures plus restrictives sont appliquées dans trois régions dont celle de Vienne jusqu’au 18 avril.
Plus d’informations : ambassade de France en Autriche / gouvernement autrichien
Belgique : couvre-feu de 22h à 6h dans la région de Bruxelles, minuit à 5h en Flandres et en Wallonie - les commerces non essentiels sont accessibles sur rendez-vous, les piscines, les musées et les hôtels sont ouverts avec limitations, les bars et restaurants restent fermés, les écoles sont fermées jusqu’au 18 avril, les établissements d’enseignement secondaire et supérieur accueillent un nombre limité d’étudiant, un seul contact avec une personne extérieure au foyer est autorisé en intérieur, le télétravail est obligatoire, tout comme le masque dans les lieux publics.
Plus d’informations : Reopen EU / France Diplomatie
Bulgarie : fort niveau de restrictions - commerces fermés, réouverture progressive des collèges et lycées, enseignement supérieur à distance, lieux culturels ouverts avec restrictions sur la capacité d’accueil, bars et restaurants autorisés à accueillir une jauge de clients limitée, masque obligatoire dans les lieux publics, géolocalisation imposée pour les personnes en quarantaine.
Plus d’informations : Reopen EU / ambassade de France en Bulgarie
Chypre : couvre-feu de 23h à 5h, déplacements interdits sauf autorisations reçues par SMS, rassemblements interdits, marchés, coiffeurs, salons de beauté, écoles de conduite, certains centres commerciaux, musées, établissements d’enseignement secondaires ouverts avec limitations et tests.
Plus d’informations : ambassade de France à Chypre, Reopen EU
Croatie : fort niveau de restrictions - ouverture des terrasses des restaurants et bars, lieux culturels ouverts avec limitations, rassemblements limités à 25 personnes et interdits après 22h, masque obligatoire dans les lieux publics et à l’extérieur lorsqu’il n’est pas possible de respecter une distance d’1,5 mètre.
Plus d’informations : France Diplomatie
Danemark : fort niveau de restrictions jusqu’au 20 avril, rassemblements limités à 5 personnes en intérieur, 10 en extérieur, masque obligatoire dans les lieux publics, fermeture des bars et restaurants, commerces et établissements d’enseignement ouverts avec limitations.
Plus d’informations : gouvernement danois
Espagne : couvre-feu entre 23h à 6h pour l’ensemble du pays et confinement locaux dans 15 des 17 communautés autonomes (à l’exception des Baléares et des Canaries) - commerces ouverts, bars, restaurants et lieux culturels ouverts avec limitations (sauf décisions contraires des communautés autonomes), rassemblements limités à six personnes, masque obligatoire dans l’espace public.
Plus d’informations : France Diplomatie
Estonie : confinement jusqu’au 25 avril- commerces non essentiels, bars, restaurants, lieux culturels et écoles fermés.
Plus d’informations : Gouvernement estonien / Reopen EU
Finlande : faible niveau de restrictions - selon les régions, les rassemblements peuvent être limités à 10 personnes et les horaires d’ouverture des bars et restaurants réduits.
Plus d’informations : Reopen EU
France : confinement et couvre-feu de 19h à 6h, cafés, bars, restaurants, commerces non essentiels, salles de sport, établissements culturels (cinémas, théâtres, musées…) fermés. Déplacements hors motifs impérieux limités à 10 kilomètres autour du domicile. Écoles primaires ouvertes, secondaire partiellement en distanciel et supérieur majoritairement en distanciel. Masque obligatoire dans les lieux publics clos et dans de nombreuses zones à l’extérieur (grandes agglomérations…).
Plus d’informations : gouvernement français
Grèce : confinement et couvre-feu de 21h à 5h, déplacements limités, commerces non essentiels partiellement ouverts, bars et restaurants fermés, masque obligatoire dans les lieux publics.
Plus d’informations : ambassade de France en Grèce
Hongrie : confinement partiel et couvre-feu entre 22h et 5h, bars et restaurants fermés, commerces non essentiels ouverts, écoles maternelles, primaires et secondaires fermées jusqu’au 19 avril, universités en distanciel, rassemblements publics interdits, évènements privés et familiaux limités à 10 personnes, masque obligatoire dans les lieux publics et partout à l’extérieur.
Plus d’informations : ambassade de France en Hongrie
Irlande : confinement, déplacements limités à 20 kilomètres autour du domicile, commerces non essentiels fermés, bars et restaurants fermés, écoles ouvertes, rassemblements limités à un foyer en dehors du sien, masque obligatoire dans les lieux publics.
Plus d’informations : France Diplomatie
Italie : couvre-feu de 22h à 5h. Dans les régions en zone orange (16 sur 20), commerces non essentiels ouverts, bars et restaurants fermés, déplacements entre communes interdits. Dans les quatre régions classées en rouge, commerces non essentiels et bars et restaurants fermés, attestation de déplacement obligatoire pour tout déplacement.
Plus d’informations : Reopen EU
Islande : rassemblements limités à 10 personnes, masque obligatoire dans les lieux publics.
Plus d’informations : Gouvernement islandais
Lettonie : commerces non essentiels partiellement ouverts, bars et restaurants fermés, rassemblements limités à 10 personnes et ne devant pas être constitués de plus de deux foyers.
Plus d’informations : France Diplomatie
Lituanie : confinement, déplacements limités, bars et restaurants fermés, commerces non essentiels d’une surface supérieure à 300 m² fermés, rassemblements en extérieur limités à cinq personnes et à deux foyers, masque obligatoire dans les lieux publics.
Plus d’informations : France Diplomatie
Luxembourg : couvre-feu de 23h à 6h, terrasses des bars et restaurants ouvertes de 6h à 18h, commerces ouverts, rassemblements de plus de 100 personnes interdits (à l’intérieur comme à l’extérieur, port du masque obligatoire et distance minimale de 2 mètres entre chaque personne dès 4 participants, tous les participants assis à partir de 11 personnes), masque obligatoire dans les lieux publics.
Plus d’informations : France Diplomatie
Malte : commerces non essentiels, bars et restaurants fermés, groupes de plus de 2 personnes interdits dans les lieux publics, masque obligatoire dans les lieux publics à l’intérieur comme à l’extérieur.
Plus d’informations : Reopen EU
Norvège : Rassemblements limités à 10 personnes en intérieur et 20 à l’extérieur, Commerces bars et restaurants ouverts (avec fermeture à 22h), port du masque recommandé et obligatoire dans certaines circonstances.
Plus d’informations : Reopen EU
Pays-Bas : confinement et couvre-feu de 22h à 4h30 jusqu’au 20 avril - fermeture des bars et des restaurants, commerces non-essentiels ouverts sous conditions strictes. Rassemblements limités à 2 en intérieur. Masque obligatoire dans les lieux publics. Écoles primaires et secondaires ouvertes, autres établissements scolaires fermés.
Plus d’informations : Reopen EU, Ambassade de France à Amsterdam
Pologne : confinement jusqu’au 9 avril - commerces non essentiels ouverts sous conditions, bars et restaurants fermés. Écoles, établissements secondaires et enseignement supérieur en ligne. Rassemblements limités à 5 personnes. Masque obligatoire dans les lieux publics.
Plus d’informations : Ambassade de France en Pologne, gouvernement polonais
Portugal : - terrasses des bars et restaurants ouvertes, commerces ouverts sous conditions. Rassemblements limités à 4 personnes. Masque obligatoire sur la voie publique. Écoles, collèges et lycées ouverts.
La majorité des restrictions devrait être levée le 3 mai prochain.
Plus d’informations : France Diplomatie, gouvernement portugais
République tchèque : confinement - déplacements limités. Commerces non essentiels ouverts sous conditions, bars et restaurants fermés. Écoles primaires ouvertes, les autres enseignements se font à distance. Rassemblements limités à 2 personnes. Masque FFP2 ou “doublé” obligatoire dans les lieux publics.
Chaque région est classée sur un niveau d’alerte de 1 à 5 (de vert à violet) sur des critères sanitaires à points. Actuellement, toutes les régions sont classées au niveau 5.
Plus d’informations : Ambassade de France à Prague, gouvernement tchèque
Royaume-Uni : Commerces non essentiels, terrasses des pubs et des restaurants ouverts depuis le 12 avril. Rassemblements limités à 6 personnes en extérieur. Écoles ouvertes. Voyages à l’étranger interdits jusqu’au 17 mai.
Les mesures peuvent être différentes entre l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande du Nord et le Pays de Galles.
Plus d’informations : France Diplomatie
Roumanie : couvre-feu de 22h à 5h - les commerces doivent fermer à 21h. Bars et restaurants ouverts sous conditions strictes. Rassemblements limités à 6 personnes en extérieur. Enseignements en présentiel ou à distance selon la situation épidémiologique locale (sauf maternelle et primaire en présentiel systématiquement). Port du masque obligatoire dans l’espace public.
Certaines villes peuvent momentanément être concernées par un confinement local.
Plus d’informations : Reopen EU / Ambassade de France en Roumanie
Slovaquie : confinement partiel et couvre-feu de 20h à 5h - bars et restaurants fermés. Commerces non essentiels ouverts avec restrictions. Depuis le 27 janvier, à l’exception des moins de 15 ans et des plus de 65 ans, tout le monde doit avoir la confirmation d’un résultat négatif d’un test PCR ou antigénique, pour se rendre sur son lieu de travail. Port du masque FFP2 obligatoire dans les transports en commun et les magasins.
Selon la situation épidémique de chaque district, les mesures peuvent être aménagées.
Plus d’informations : Ambassade de France en Slovaquie, gouvernement slovaque
Slovénie : couvre-feu de 22h à 5h - commerces non essentiels et musées ouverts sous conditions, bars et restaurants fermés. Écoles primaires ouvertes, autres enseignements à distance. Rassemblements interdits et déplacements entre régions limités. Masques obligatoires à partir de 6 ans dans les lieux publics.
Plus d’infos : Reopen EU / gouvernement slovène
Suède : Contacts avec les personnes extérieures à la famille fortement déconseillés. Fermeture obligatoire des restaurants et cafés à 20h30. Théâtres, bibliothèques et cinémas fermés. Incitation au télétravail. Port du masque recommandé dans les transports en commun aux heures de pointe et dans les lieux publics dans certaines régions. Limitation des rassemblements publics à 8 personnes pour tout évènement qui requiert une autorisation. Lycées en enseignement distanciel (ou hybride) jusqu’au 1er avril.
Plus d’informations : Ambassade de France en Suède
Suisse : Magasins, musées et bibliothèques ouverts. Restaurants et bars fermés. Enseignement à distance dans le secondaire. Rassemblements limités à 15 personnes en extérieur et 10 personnes à l’intérieur. Masque obligatoire à partir de douze ans dans les lieux publics et les espaces intérieurs (bureaux, voitures). Télétravail obligatoire quand cela est possible.
Chaque canton peut prendre des mesures de protection supplémentaire.
Plus d’informations : Ambassade de France en Suisse
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