Après la prise de Kaboul par les talibans le 15 août, et alors que les derniers soldats américains ont quitté l’Afghanistan le 30 août, l’Union européenne doit composer avec cette nouvelle donne géopolitique et ajuster sa position sur trois principales questions.
La première d’entre elles concerne l’accueil des réfugiés : quelle politique adopter vis-à-vis de réfugiés qui ont ou vont fuir un pays dirigé par les islamistes, où leur vie est en danger ? Une réponse commune aux Etats membres de l’UE verra-t-elle le jour ?
Au titre des autres dossiers à gérer figure aussi l’aide humanitaire sur place : comment assurer sa continuité ? D’autant que cette aide humanitaire est conditionnée à la nouvelle stratégie diplomatique que les Européens vont devoir élaborer vis-à-vis du régime taliban. Un positionnement loin d’être établi : si personne parmi les Vingt-Sept n’entend pour l’heure reconnaître officiellement le nouveau gouvernement, la nature du dialogue avec le pays reste à déterminer. Autant de questions complexes auxquelles les dirigeants européens vont devoir apporter des réponses, au sein du Conseil de l’UE notamment.
À LIRE AUSSILa politique étrangère européenne en 3 minutes Gérer l’urgence : quel accueil des réfugiés afghans ?Même si l’UE n’est pas la destination privilégiée des Afghans fuyant leur pays, qui se réfugient en premier lieu dans les Etats frontaliers, plusieurs milliers d’entre eux sont arrivés sur le sol européen ces dernières semaines. D’autres devraient suivre, posant la question d’une approche européenne de ce nouveau flux migratoire.
À LIRE AUSSIZone humanitaire, sécurité, migrations : les Européens face à l’urgence afghaneA ce sujet, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a appelé le 21 août les pays de l’UE à accueillir les réfugiés, évoquant un “devoir moral” et assurant les gouvernements du soutien financier de l’exécutif bruxellois. Mais cette position est loin de faire l’unanimité parmi les Etats membres.
A la différence notable du Canada et du Royaume-Uni, qui ont tous deux indiqué qu’ils recevraient à plus ou moins long terme 20 000 personnes, aucun Etat de l’UE ne s’est jusqu’à maintenant engagé sur un chiffre. En revanche, certains comme la France et l’Allemagne ont fait savoir mi-août qu’ils étaient prêts à prendre leur part, mais “de manière contrôlée” pour la chancelière allemande et à travers une initiative européenne visant à “anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants” pour le président français.
D’autres ont au contraire fermé la porte à tout accueil de nouveaux réfugiés afghans, comme le chancelier autrichien Sebastian Kurz ou le Premier ministre slovène Janez Janša, dont le pays assume jusqu’au 31 décembre 2021 la présidence tournante du Conseil de l’UE. Dans un tweet du 22 août, sur lequel on peut voir des images de migrants se déplaçant en masse, ce dernier affirme que “l’UE n’ouvrira aucun corridor ‘humanitaire’ ou migratoire européen depuis l’Afghanistan. Nous ne laisserons pas se répéter l’erreur stratégique de 2015″. Cette année-là, l’UE avait connu une crise migratoire majeure, provoquée par un afflux de réfugiés syriens. La Commission européenne avait alors élaboré un plan de relocalisation des demandeurs d’asile depuis la Grèce et l’Italie, portes d’entrée dans l’UE, vers d’autres Etats membres. Mais l’opposition de plusieurs pays, et notamment celle du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, Slovaquie et République tchèque), avait eu raison du plan.
À LIRE AUSSIQu’est-ce que le groupe de Visegrád ?Le souvenir de cette cacophonie semble avoir marqué les dirigeants européens. L’Allemagne d’Angela Merkel, qui avait choisi d’accueillir plus d’un million de Syriens en 2015, se montre par exemple bien plus réservée sur la question afghane aujourd’hui. Et au niveau européen, l’option du plan de relocalisation de la crise de 2015 n’est pas à l’ordre du jour. Lors d’une réunion des ministres de l’Intérieur le 31 août, le Conseil de l’UE a privilégié l’aide aux pays voisins de l’Afghanistan recevant des réfugiés. Les ministres ont par ailleurs souligné l’importance de contrôler strictement les frontières extérieures de l’Union.
“L’UE et ses États membres sont déterminés à agir conjointement pour empêcher que ne se reproduisent les mouvements incontrôlés de migration illégale à grande échelle auxquels ils ont été confrontés dans le passé, en préparant une réponse coordonnée et ordonnée”, ont déclaré les Vingt-Sept dans un communiqué, évoquant sans le nommer le souvenir de 2015. Dans le même temps, ils ont affirmé reconnaître “la nécessité de soutenir et de fournir une protection adéquate à ceux qui en ont besoin, conformément au droit de l’UE et à nos obligations internationales” ainsi que celle de “rapprocher les pratiques des États membres en matière d’accueil et de traitement des demandeurs d’asile afghans”.
À LIRE AUSSIAfghanistan : les Européens s’organisent pour éviter une crise migratoire En Afghanistan, quelle réponse humanitaire ?L’avenir de l’aide aux Afghans, dont le pays dépend très fortement des dons internationaux, semble néanmoins s’écrire en pointillé : si l’UE et ses Etats membres figurent parmi les principaux donateurs et entendent renforcer leur soutien aux populations locales, ils n’entendent pas cautionner les dérives du régime taliban. Tout un équilibre que la Commission européenne s’efforce de garantir. Lors d’un G7 extraordinaire le 24 août, Ursula von der Leyen a ainsi annoncé le quadruplement de l’aide humanitaire, de 50 à 200 millions d’euros pour 2021, à destination des habitants et des Etats voisins.
1 milliard d’euros étaient par ailleurs prévus pour l’Afghanistan sur la période 2021-2027. Mais conditionnée au respect des droits humains et notamment des femmes, celle-ci a été gelée après la victoire des talibans. “Et elle le restera jusqu’à ce que nous disposions de garanties solides et d’actions crédibles sur le terrain prouvant que les conditions sont réunies”, a prévenu la présidente de la Commission européenne à l’issue du G7.
De 2001 à 2021, l’engagement militaire des Etats membres en Afghanistan
Suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, qui ont fait près de 3 000 morts, l’armée américaine envahit l’Afghanistan dans le cadre de l’opération Enduring Freedom. Le pays est alors sous la coupe des talibans, qui entretiennent des liens étroits avec les terroristes d’Al-Qaïda.
Leur régime est renversé dès le mois de novembre, mais les talibans restent très puissants. A côté de l’opération sous commandement américain, une coalition internationale sous l’égide de l’OTAN est dépêchée en décembre 2001, pour continuer à les combattre et aider le nouveau gouvernement à sécuriser le territoire. Presque tous les pays de l’UE participent à cette mission, à l’exception de Chypre et de Malte, avec des effectifs militaires plus ou moins importants (environ 132 000 soldats déployés pour l’ensemble de l’opération en février 2011). Avec 4 000 militaires, la France fournit le quatrième contingent le plus important (après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne).
A la fin de l’opération en décembre 2014, la mission Resolute Support prend le relais le mois suivant. Celle-ci est davantage axée sur la formation des forces armées afghanes, avec des effectifs bien plus modestes (environ 13 000 soldats en juillet 2016). Tous les pays de l’UE ayant participé à la précédente mission se réengagent sauf la France et l’Irlande. Malgré cette mobilisation militaire internationale, le conflit s’enlise. Les talibans conservent une force de frappe importante, tant humaine que matérielle, s’appuyant notamment sur les revenus du trafic d’opium, dont l’Afghanistan est l’un des épicentres.
Elu en 2016 sur la promesse de mettre un terme aux “guerres sans fin” des Etats-Unis, le président américain Donald Trump cherche à désengager son pays d’un conflit à l’issue des plus incertaines. Les Américains entament alors des négociations avec les talibans afin de quitter l’Afghanistan. A Doha (Qatar), les représentants des deux parties signent en février 2020 un accord impliquant le retrait des troupes américaines en échange de l’engagement des talibans de ne pas s’en prendre aux Etats-Unis et à leurs alliés. Vainqueur du scrutin présidentiel de novembre 2020, le nouveau président Joe Biden ne remet pas en cause l’accord (même s’il repousse de quatre mois la date de départ initialement prévue) : les soldats américains commencent à quitter le pays le 1er mai 2021, pour un retrait total devant s’achever avant le 11 septembre 2021. Un délai qui sera finalement avancé au 31 août, face à la rapide progression des forces talibanes.
Quels échanges avec les talibans ?L’avenir des relations entre l’UE et l’Afghanistan dépendra du traitement diplomatique réservé aux talibans. Ursula von der Leyen et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell ont clairement exclu, avant et après leur victoire, de reconnaître officiellement un gouvernement issu du mouvement fondamentaliste.
Ce qui ne signifie pas que l’UE soit fermée à tout dialogue : au nom du pragmatisme, maintenir des canaux de discussion avec le nouveau pouvoir afghan apparaît en effet essentiel pour défendre les intérêts nationaux et européens. Tandis qu’Angela Merkel juge que la communauté internationale doit continuer “de dialoguer avec les talibans”, une délégation française a quant à elle rencontré, le 26 août à Doha, des représentants de l’organisation.
À LIRE AUSSILe haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécuritéDe tels contacts permettraient, à titre d’exemple, de faciliter le départ des personnes vulnérables encore sur place, rendu bien plus complexe après le retrait des troupes américaines. Ou encore une poursuite plus sereine de l’aide humanitaire dans le pays. C’est ainsi que les Américains ont pu signer l’accord de Doha en février 2020, avec une entité qu’ils ne reconnaissent pourtant pas.
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“Il ne pourra pas être dit que les Européens ne se sont pas préparés à des arrivées massives - et pour l’heure hypothétiques - de réfugiés afghans”, souligne d’emblée Le Figaro. Réunis mardi 31 août à Bruxelles, les ministres de l’Intérieur de l’UE sont revenus sur la crise afghane, adoptant une déclaration commune sur le sujet des migrants. Dans les grandes lignes, les ministres “ont privilégié le maintien des gens dans la région et mis en garde contre une répétition de 2015″, résume le quotidien suisse Le Temps.
“La Commission européenne est appelée à présenter des propositions pour soutenir les pays voisins de l’Afghanistan, comme le Pakistan et le Tadjikistan, afin qu’ils puissent accueillir les candidats à l’exil”, complète France 24. “Le meilleur moyen d’éviter une crise migratoire est d’éviter une crise humanitaire”, a pour sa part déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, en charge des migrations, de l’asile et de la sécurité intérieure [RFI].
À LIRE AUSSIQui sont les 27 commissaires européens (2019-2024) ? Soutien aux voisins“L’Union européenne est prête à soutenir les migrants fuyant l’Afghanistan. Mais de loin”, résument Les Echos. Une approche totalement assumée par le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer. Ce dernier a en effet affirmé préférer que les Afghans “restent près de chez eux et de leur culture”, tout en laissant les portes de l’Europe ouvertes aux “personnes particulièrement menacées” [France 24].
Les trois volets distincts du plan adopté reflètent cette vision. Principal mot d’ordre : aider les pays voisins de l’Afghanistan à accueillir les réfugiés. “Parmi ces éventuels pays d’accueil, le Pakistan qui compte d’ores et déjà 3 millions de réfugiés afghans, les pays d’Asie centrale tels que l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, l’Inde et peut-être même…l’Iran”, liste Le Figaro. “Selon une source européenne, l’UE envisage une enveloppe d’un milliard d’euros pour l’Afghanistan dont pas moins de 600 millions pour les pays tiers qui ouvriraient leurs portes aux réfugiés”, poursuit le quotidien.
L’autre aspect évoqué par les ministres de l’Intérieur est le “renforcement des frontières extérieures de l’Union” [Les Echos]. “L’UE et ses États membres, avec le soutien de Frontex, restent déterminés à protéger efficacement les frontières extérieures de l’UE et à empêcher les entrées non autorisées, et à aider les États membres les plus touchés”, peut-on lire dans le communiqué final de la réunion [Le Figaro].
Enfin, les Etats membres promettent également dans la déclaration de “faire leur maximum pour garantir que la situation en Afghanistan ne mène pas à de nouveaux risques sécuritaires pour les citoyens de l’UE”, cite France 24.
Le souvenir de la crise migratoire de 2015“Les coulisses de la conception de cette déclaration commune des 27 ont été teintées de divisions marquées entre les Etats”, note le journal belge Le Soir. Le ministre luxembourgeois Jean Asselborn a ainsi considéré que la politique européenne allait “dans la mauvaise direction” et appelé l’UE à “établir des programmes de réinstallation (de réfugiés) pour donner espoir aux gens qui sont poursuivis, qui ne peuvent plus vivre normalement en Afghanistan” [RFI]. Son homologue allemand lui a pour sa part reproché “de vouloir interférer dans la campagne électorale en Allemagne alors que les Afghans choisissent davantage son pays que le Luxembourg”, rapporte Le Figaro.
“Le souvenir de la crise de 2015, où l’UE, divisée et désorganisée, s’était fait surprendre et déborder par l’arrivée de plus d’un million de migrants fuyant la guerre en Syrie, est encore vif”, expliquent Les Echos. “Il faut anticiper, contrairement à 2015″, a pour sa part averti le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin [Les Echos].
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Pour l’Union européenne également, l’heure de la rentrée a sonné. Confrontés à un été moins calme que prévu, en raison notamment des événements survenus en Afghanistan durant le mois d’août, les leaders européens s’affairent pour préparer les principaux dossiers qui animeront la fin de l’année. Mention spéciale pour la France, qui prendra au terme de celle-ci les rênes du Conseil de l’Union européenne pour six mois.
De leur côté, les eurodéputés seront à partir du 13 septembre de retour à Strasbourg, où certains n’ont pas remis les pieds depuis le début de la crise sanitaire, pour une nouvelle séance plénière. A cette occasion, le 15 septembre, Ursula von der Leyen prononcera dans l’hémicycle strasbourgeois son discours sur l’état de l’Union, son deuxième depuis sa prise de fonction. L’occasion de dresser le bilan de l’année écoulée, au cours de laquelle certaines incertitudes ont été dissipées : le Royaume-Uni a définitivement quitté le navire européen, les campagnes de vaccination contre la pandémie de Covid-19 ont bien avancé et le plan de relance est sur les rails. Mais de nombreux chantiers attendent encore les institutions.
Politique étrangère : l’Afghanistan au programme, la Biélorussie toujours sur la tableAu cœur de l’été, la question afghane s’est invitée subitement à l’agenda. Le 15 aout dernier, vingt ans après leur défaite contre les Etats-Unis, les talibans ont repris le pouvoir à Kaboul, suscitant émotion et inquiétude dans les rangs des dirigeants des Etats membres et des institutions de l’UE. Si la question des futures relations avec le régime afghan est posée, c’est l’exode des populations locales qui préoccupe les Européens. Les réunions entre les ministres de l’Intérieur et ceux des Affaires étrangères devraient s’enchainer pour tâcher de trouver une solution et de ne pas répéter certaines erreurs de la crise de 2015.
Aux portes de l’Union, la situation à Minsk est également scrutée de près. L’an passé, la réélection du président biélorusse Alexandra Loukachenko, entachée d’irrégularités, avait été suivie d’une répression massive de l’opposition. Un an après, le dictateur est toujours en place et brandit la menace d’ouvrir ses frontières, provoquant une immigration massive à destination de l’Union européenne. Une situation qui a poussé son voisin lituanien à ériger une clôture sur les quelque 500 kilomètres qui séparent les deux pays.
Vilnius avait accueilli après l’élection les leaders de l’opposition menée par Svetlana Tikhanovskaïa, lauréats du Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit. Cette distinction, remise par le Parlement européen sera de nouveau attribuée lors de la séance plénière du mois de décembre.
Préparer l’après Covid-19 et l’Europe de la santéAvec des taux de contamination encore relativement hauts un peu partout en Europe, la rentrée comporte son lot d’incertitudes. Pour les petits, car les protocoles sanitaires dans les établissements scolaires varient d’un Etat membre à un autre. Mais également pour les plus grands, car la pratique du télétravail s’est répandue un peu partout sur le continent, parfois sans aménagements juridiques.
Pass sanitaires, vaccination obligatoire pour certaines professions, séries de tests PCR : chaque Etat membre utilise la panoplie d’outils à sa disposition pour contenir l’épidémie. Ces derniers pourraient toutefois être tenus de s’accorder dans les prochains mois sur l’intérêt et la possibilité de fournir une troisième dose à chaque citoyen. Le débat est d’ores et déjà lancé, et plusieurs pays dont la France commencent ainsi les rappels de vaccination à destination des personnes les plus fragiles. Mais contrairement au début d’année, la production de vaccin bat son plein dans l’UE, préparant le terrain aux éventuels vaccins de nouvelle génération pour faire face aux prochains variants.
Les eurodéputés débattront également en septembre de l’ère post-Covid et des outils à disposition de l’UE pour lutter contre les prochaines épidémies. Ces derniers se prononceront en septembre sur l’extension du rôle du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies ainsi que sur un règlement pour se défendre contre les menaces sanitaires transfrontalières.
Plan de relance : les premiers fonds pour certains, des blocages pour d’autresIl aura fallu environ 12 mois pour mettre sur pied cette initiative d’une ampleur historique. Au mois d’août, la France a reçu les premiers fonds du plan de relance européen : 5,1 milliards euros. Peu de temps avant, ce sont le Portugal, la Belgique et le Luxembourg qui avaient été les premiers à en bénéficier. L’heure est désormais à la mise en œuvre pour ces pays. En effet, chacun devra réaliser les projets et les réformes indiqués dans son plan national de reprise et de résilience pour bénéficier de nouveaux versements. C’est à la Commission européenne que reviendra le rôle de juger de l’état d’avancement.
À LIRE AUSSIPlan de relance européen : quelles sont les prochaines étapes ?Si le plan de relance est sur les rails, certains Etats membres vont toutefois devoir patienter avant de toucher leurs premières enveloppes. La Commission européenne doit encore valider 7 propositions, dont les plans de relance polonais et hongrois, respectivement déposés les 3 et 12 mai dernier. Les négociations entre les administrations nationales et européenne bloquent toujours, notamment en raison des atteintes à l’état de droit observées dans les deux pays.
À LIRE AUSSIHongrie, Pologne : le bras de fer avec Bruxelles s’intensifie sur l’état de droit Echéances électorales en Allemagne et en République tchèqueAprès 16 ans à la tête de l’Allemagne, Angela Merkel passera la main à la fin du mois de septembre. L’actuelle chancelière quitte la scène européenne sur une bonne note, après avoir accepté le principe d’une mutualisation des dettes européennes donnant corps au plan de relance européen. Une remise en cause de l’orthodoxie budgétaire allemande qui tranche avec la fermeté affichée lors de la crise de l’euro, durant laquelle son pays avait refusé de venir en aide aux pays les plus endettés du sud de l’Europe comme la Grèce. Le chantier s’annonce de taille pour les trois prétendants à sa succession.
À LIRE AUSSIElections fédérales allemandes : qu’attendre du scrutin de septembre ?Début octobre, une autre élection, sans doute moins médiatique, se jouera un peu plus à l’Est. Les Tchèques seront appelés à élire leurs députés ainsi que leur Premier ministre. En Europe, les yeux seront donc également rivés sur Prague car le pays présidera le Conseil de l’UE au second semestre 2022, succédant ainsi à la France. En 2009, la République tchèque avait déjà occupé cette fonction pour la première fois de son histoire, cinq ans après son adhésion. Mais le Parlement avait renversé le gouvernement au cours de l’exercice. En octobre, l’inclassable milliardaire Andrej Babiš sera candidat à sa propre succession au poste de Premier ministre.
Les premières réalisations du Pacte vertLe 14 juillet dernier, la Commission européenne dévoilait un des piliers de son Pacte vert pour l’Europe : le “paquet climat”. Une série de mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2030. Un mois plus tard, le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) soulignait cette urgence à agir. Un message entendu par les eurodéputés qui se prononceront sur ces dispositions comme le développement d’une infrastructure pour les carburants alternatifs ou l’introduction d’une nouveau mécanisme d’imposition des émissions carbone sur les importations. Les dirigeants européens devraient également être présents à Glasgow du 1er au 12 novembre prochain pour la COP 26.
Verdir les programmes européens, et notamment la Politique agricole commune (PAC), c’est l’objectif affiché par les institutions européennes. Retardé de deux ans en raison d’âpres négociations, le lancement de la nouvelle formule de la PAC doit avoir lieu au mois de janvier 2023. Il y a deux mois, les Etats membres et les eurodéputés étaient parvenus à un accord. Ces derniers doivent désormais voter le texte en décembre prochain.
À LIRE AUSSIPacte vert européen : 12 mesures proposées par la Commission pour une réduction des émissions carbone L’état de droit, toujours au centre des tensionsLes fonds du plan de relance sont une victime collatérale des tensions entre Varsovie, Budapest et Bruxelles. En effet, en conditionnant leur versement au respect de l’état de droit, l’Union espère obtenir des garanties de la part de ces deux pays. Mais cette clause est contestée par la Hongrie et la Pologne, qui ont toutes deux introduit des recours devant la Cour de justice de l’UE (CJUE).
À LIRE AUSSIComment l’UE entend-elle conditionner les fonds européens au respect de l’état de droit ?Ces derniers mois, les deux pays se sont de nouveau retrouvés au centre de l’attention. Le tribunal constitutionnel polonais a ainsi remis en cause la primauté du droit de l’UE sur le droit national, après que la CJUE a déclaré la nouvelle loi polonaise “non conforme” au droit européen en raison d’atteintes graves à l’état de droit. Le Parlement hongrois avait de son côté voté en juin dernier une loi anti-LGBT, interdisant notamment “la promotion” de l’homosexualité.
Numérique : plusieurs votes importants au ParlementSur le plan du numérique, les prochains mois s’annoncent également denses. Ainsi, dès le mois d’octobre, les eurodéputés de la commission du Marché intérieur débattront des deux grands textes portant sur la législation sur les services numériques (DSA) ainsi que la législation sur les marchés numériques (DMA).
Depuis 2017, chaque citoyen européen peut envoyer des SMS ou utiliser Internet sur son smartphone à l’étranger au même tarif que dans son pays d’origine. Une prolongation décennale de ces règles en matière d’itinérance doit être discutée dans les prochaines semaines.
Toujours au mois d’octobre, c’est également vers Washington que les regards européens se tourneront. Les ministres des Finances des pays du G20 se réuniront pour conclure les discussions autour du projet d’impôt mondial sur les sociétés dans le cadre de l’OCDE. Un dossier qui, s’il aboutit, pourrait fragiliser le projet de taxe européenne sur le numérique envisagé pour rembourser le plan de relance. Initialement prévue avant la trêve estivale, la proposition de la Commission sur les futures ressources propres de l’UE a été repoussée à la fin d’année pour prendre en compte les conclusions des discussions au niveau de l’OCDE.
À LIRE AUSSIQu’est-ce que le projet d’impôt mondial sur les multinationales ? Après le sommet de Porto, la relance de l’Europe socialeLa présidence portugaise en avait fait l’une de ses priorités au premier semestre de l’année. La relance de l’Europe sociale était l’objet du sommet de Porto réunissant Etats membres et partenaires sociaux au mois de mai dernier. Symboliquement, celui-ci s’est conclu sur l’adoption d’une déclaration commune. Du côté de la mise en pratique, les eurodéputés discuteront à l’automne de la proposition de directive sur un salaire minimum en Europe en commission Emploi. Une autre proposition portant sur la transparence des salaires dont l’objectif est de réduire les discriminations sur le lieu de travail et de lutter contre les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, doit également être débattue.
À LIRE AUSSISocial : quel bilan pour le sommet européen de Porto ? Avenir de l’Europe : impliquer les citoyens … notamment les jeunes“Ce sera un exercice inédit : prendre le pouls du continent et envisager notre avenir”, avait déclaré le président français Emmanuel Macron dans l’hémicycle strasbourgeois le 9 mai dernier à l’occasion du lancement de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Après la mise en ligne en avril dernier de la plateforme numérique citoyenne, le rythme des événements devrait s’intensifier à la rentrée avec la constitution des panels citoyens ainsi que la tenue de nouvelles assemblées plénières.
À LIRE AUSSIQu’est-ce que la Conférence sur l’avenir de l’Europe ?Parmi les publics amenés à apporter leur contribution, les jeunes figurent en bonne place. Ce sont également eux qui seront à l’honneur au mois d’octobre à l’occasion du European Youth Event. Repoussée en raison de la pandémie, cette nouvelle édition réunira à Strasbourg les Européens de 16 à 30 ans autour d’activités pour façonner et partager leurs idées sur l’avenir du continent.
Année européenne du rail2021 a été consacrée “Année européenne du rail”. Au programme là aussi, de nombreux événements à travers l’Europe et en point d’orgue, le départ le 2 septembre du “Connecting Europe Express”, destiné à mieux faire connaitre les avantages du train. Depuis Lisbonne, il parcourra l’Europe pendant près d’un mois. Arrivée prévue à Paris le 7 octobre prochain.
Les échéances à venirRéunions des chefs d’État et de gouvernement en Conseil européen
Sessions plénières du Parlement européen
Semaines spéciales
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Chaque année, la publication par la Commission européenne de son programme de travail pour l’année suivante marque une échéance importante pour le calendrier politique de l’Union. Mais ce document n’est pas élaboré uniquement dans l’enceinte du Berlaymont, siège de l’exécutif européen : à quelques rues de là, au sein du bâtiment Jacques Delors, le Comité économique et social contribue également à la définition de cet agenda annuel.
À LIRE AUSSILe Comité économique et social européen (CESE)Le 10 juin 2021, l’instance consultative a publié une résolution détaillant ses priorités pour l’année 2022. Adopté en session plénière après six mois de travail, ce document de vingt-cinq pages a été rédigé par une cellule ad hoc, composé de représentants des trois groupes (“Employeurs”, “Travailleurs” et “Diversité Europe”). Il expose les priorités que ces délégués de la société civile souhaiteraient voir mises à l’agenda par la Commission dans son programme de travail 2022, qui doit être publié à l’automne. La présidente de l’institution, Christa Schweng espère que “lorsqu’elle élaborera ses priorités de l’an prochain, la Commission prendra en considération ces propositions de la société civile organisée européenne” .
Le Comité économique et social européen, institué en 1957 par le traité de Rome, assure la représentation des différentes composantes de la société civile organisée. Son rôle consultatif permet à ses membres, et donc aux organisations qu’ils représentent, de participer au processus décisionnel européen.
À LIRE AUSSIComité économique et social européen : le travail des membres français Reprise et reconstructionLa résolution du Comité s’articule autour des six grands axes du programme de la Commission von der Leyen, et cherche à mettre l’accent sur deux mots d’ordre : la reprise et la reconstruction. Elle appelle ainsi la Commission à orienter son programme de travail 2022 vers “la restructuration et l’amélioration de notre économie et notre société”.
Sur le plan environnemental, le Comité note le besoin de “réaliser les objectifs de développement durable (ODD), [de] créer une économie circulaire, [et de] réaliser la neutralité climatique au sein de l’Union d’ici à 2050 au plus tard”. L’inscription dans le droit européen de ces objectifs de long terme devrait en effet occuper le travail législatif au cours de l’année 2022. Se faisant l’écho des acteurs socio-économiques qu’il représente, le CESE souligne par ailleurs l’importance d’amorcer une transition “vers une croissance et des emplois durables”, qui assure la prospérité de l’économie et de la population européennes.
En matière socio-économique justement, les représentants du CESE font part dans la résolution de leurs attentes pour 2022. Ils souhaitent ainsi “mettre les vingt principes du socle européen des droits sociaux, en tant qu’instrument directeur de la politique sociale de l’Union, au cœur de la stratégie de relance”. Alors que les recommandations par pays formulées dans le cadre du semestre européen ont été chamboulées par la pandémie de Covid-19, le CESE presse également la Commission d’inclure des indicateurs sociaux, économiques et environnementaux dans ce processus de coordination budgétaire. Il soutient enfin une prolongation du régime temporaire sur les aides d’Etat, mis en place en 2020 pour faciliter le soutien des gouvernements à l’économie, afin de stimuler les investissements et la reconstruction de l’économie européenne.
Restaurer les libertés, protéger la solidarité
Fortement touchés par la crise, les acteurs de la société civile appellent à un recouvrement rapide et à une protection renforcée des libertés. C’est notamment le cas de la liberté de circulation au sein du marché unique, que le CESE veut voir restaurée et approfondie “dans tous les domaines”. Mais ce retour à la normale doit inclure les plus vulnérables, précise la porte-parole de l’institution, Ewa Haczyk-Plumley : “La société civile européenne a à cœur le souci de l’équité, de la justice et de la solidarité, ainsi que la conviction que nous nous devons d’œuvrer pour le bien commun”.
Impliquer la société civileLa reprise et la reconstruction sur lesquelles le CESE met l’accent doivent se faire de manière inclusive : il regrette en cela que “les administrations nationales n’aient que peu associé la société civile organisée à l’élaboration de leurs PNR-R [plans nationaux pour la reprise et la résilience]”, au début de l’année 2021. Le déploiement du plan de relance européen devant se poursuivre au cours de l’année 2022 et au-delà, les représentants réclament une meilleure prise en compte de la voix des acteurs de la société civile au niveau national.
Une prise en compte essentielle pour la démocratie européenne : insistant sur la nécessité de garantir l’expression de ces acteurs et de les protéger, “le Comité aimerait souligner que l’Union, et donc l’ensemble de ses politiques, est et devrait être fondée sur les valeurs et les objectifs énoncés dans le traité de Lisbonne et dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne”, citant notamment dans la résolution “la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’état de droit et les droits de l’homme”. En particulier, il pousse la Commission à “aider et reconnaître les organisations de la société civile de manière adaptée et ciblée et, ainsi, à préserver l’espace civique et le droit démocratique d’association”.
Avec, en filigrane, la Conférence sur l’avenir de l’Europe, dont la Commission doit recevoir les conclusions au printemps 2022. Le CESE, membre du comité exécutif de la Conférence, appelle la Commission européenne à inclure tous les citoyens dans les décisions, par l’intermédiaire des organisations de la société civile : “Dans sa manière de légiférer, l’Union européenne doit présenter une transparence accrue, se montrer davantage ouverte aux contributions des parties prenantes et être plus simple à comprendre. Nous avons besoin d’une stratégie claire en faveur de la citoyenneté active”, a ainsi déclaré Jan Dirx, membre néerlandais du Comité.
À LIRE AUSSIQu’est-ce que la Conférence sur l’avenir de l’Europe ?La résolution sur le programme de travail 2022 de la Commission s’ajoute aux 160 à 190 avis que le CESE rend tous les ans, soit de sa propre initiative, soit à la demande de la Commission, du Parlement ou du Conseil de l’UE.
Le CESE remet par ailleurs, à l’aube de chaque nouvelle présidence tournante, des avis exploratoires à la demande du pays concerné.
Dans le cadre de la présidence slovène du Conseil, le Comité s’était ainsi déclaré “en phase” avec les priorités du pays pour le semestre à venir. Sa présidente avait notamment souligné l’importance de mieux coordonner les systèmes de santé européens, pour tirer les leçons de la crise du Covid-19. Partageant la volonté de Ljubljana de renforcer les liens entre l’Union et les Balkans occidentaux, le CESE organisera, fin septembre, le 8e Forum de la société civile des Balkans occidentaux.
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Sous la Rome Antique, la célèbre ville corse de Bastia portait le nom de “Mantinum”. Reprenant cette appellation historique, le projet associe la construction d’un ascenseur inséré dans ce paysage portuaire, un théâtre de verdure d’une capacité de 2 600 places ainsi que la revalorisation du jardin Romieu.
À LIRE AUSSIL’Europe en région : la Corse Une architecture singulière…Et l’ensemble ne manque pas d’originalité. Reprenant les codes de l’architecture militaire, des bétons de teinte ocre se superposent en plusieurs couches irrégulières. Les roches utilisées proviennent exclusivement du site. Au-dessus des quais, la surface, agrémentée de verdure, semble prolonger la ligne d’horizon offerte par la mer Méditerranée. Cette création architecturale est flanquée de l’imposant Palais des Gouverneurs qui accueille le musée de Bastia depuis 1952. Elément incontournable de cet assemblage urbain, le théâtre de verdure a non seulement été imaginé pour accueillir des spectacles et des animations, mais également afin de faire de cet espace un lieu de promenade et de déambulation dans la ville.
Plus d’un an de travaux a été nécessaire, depuis 2019 jusqu’à l’inauguration en février 2020. L’occasion de fêter cette ouverture avec un grand concert sur la nouvelle scène extérieure et d’y accueillir des artistes bastiais.
La conception a été confiée aux cabinets “Buzzo Spinelli Architectes” et “Antoine - Dufour Architectes”. L’ouvrage a d’ailleurs remporté un prix décerné par le magazine spécialisé “D’architectures” consacré à la création architecturale, signe qu’il a reçu un certain écho au-delà de la Haute-Corse.
À LIRE AUSSI[Brève] La Commission européenne lance son “nouveau Bauhaus” … insérée dans la villeLe Mantinum crée un lien entre Terra Nova et Terra Vecchia, entre la ville basse et la ville haute. Depuis les quais du port, les passants peuvent désormais emprunter des escaliers qui conduisent à la vieille ville en passant par le jardin Romieu et ce fameux théâtre de verdure. Aussi vertical que les remparts de la citadelle, le grand ascenseur qui longe le promontoire rocailleux permet à tous d’accéder aux hauteurs, offrant une alternative à l’ancien escalier baptisé du même nom que le jardin.
Forte de son ouverture sur la Méditerranée, de son patrimoine et de sa richesse historique, Bastia s’est vu décerner le label “Ville d’Art et d’Histoire” en 1999. Le Mantinum fait partie d’un projet plus large de réaménagement de Bastia, qui inclut notamment l’Aldilonda, une promenade le long des parois de la citadelle.
Ce projet a été soutenu à hauteur de 1,4 million d’euros par le Fonds européen de développement régional (FEDER).
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