Le forum national des études de l’Union-IHEDN 2016 se tiendra le vendredi 9 décembre, à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence. Il sera consacré à la restitution des études menées depuis l’an dernier dans les associations sur le thème de la mer. L’accueil à l’IEP sera assuré à partir de 8h.
Le Forum des auditeurs de l’IHEDN permet aux auditeurs de présenter la synthèse des travaux menés par les associations dans le cadre du cycle annuel d’étude fixé par l’IHEDN. Chaque année dans une ville différente, le Forum donne l'occasion aux auditeurs de l’IHEDN de se réunir et d’aller à la rencontre des personnes intéressées par les enjeux de la Défense. A la suite des restitutions, le débat est ouvert à la salle afin de privilégier des échanges directs et enrichissants.
Le forum se déroulera de 9h à 16h. Le programme et les formulaires d’inscription sont disponibles ici et ici.
Je rappelle que l’UNION-IHEDN regroupe l’ensemble des 42 associations d’auditeurs de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) soit :
- 3 associations nationales : AA-IHEDN, AA-CHEAr et ANAJ-IHEDN
- 32 associations régionales de métropole et des outre-mer : AR-IHEDN
- 7 associations internationales et thématiques : Europe-IHEDN, Euromed-IHEDN, Afrique-IHEDN, AmLat-IHEDN, AMO-IHEDN, IE-IHEDN et AFEDS-IHEDN.
La Cour des Comptes, dans son rapport diffusé hier (lire mon post ici), s'est penchée sur "le soutien en matière de transport stratégique" en particulier aérien, constatant "un large recours à l’externalisation, dans des conditions à clarifier" (photo Mindef).
Il y a visiblement matière à clarification dans ce domaine où la sérénité est loin de régner actuellement. En témoignent des interrogations sur les tarifs pratiqués, des critiques répétées sur les marchés passés depuis quelques années, des accusations récemment lancées contre certains prestataires, une concurrence qui n'a pas grand-chose de sain et dont la Défense ne doit pas pâtir. Le tout sur fond de tensions russo-ukrainiens dans le marché des gros porteurs et de dissolution de la co-entreprise Ruslan International Ltd.
Revenons aux conclusions de la Cour des comptes (dont le rapport est consultable ici). Pages 108 à 112, la Cour refait un constat de déficit capacitaire bien connu: "Dans le domaine du transport tactique comme stratégique, le recours à l’externalisation ne résulte pas d’un choix issu d’une analyse coûts/avantages, mais vise à pallier des déficits capacitaires qui peuvent être durables".
La Cour rappelle qu'en matière de transport aérien, outre la (très faible) mutualisation, il existe (il a existé) plusieurs marchés (voir aussi le tableau ci-dessous):
"• un accord-cadre d’affrètement en urgence, c’est-à-dire à moins de 20 jours, comportant trois lots relatifs aux passagers, au fret et au fret hors gabarit, attribué à sept titulaires (voir ici mon post de juillet 2014);
• pour une urgence moindre (20 jours et plus), un marché dit SALIS (Strategic airlift interim solution) passé par l’agence de soutien de l’OTAN avec la société Ruslan International, de droit allemand, qui regroupe les compagnies russe Volga Dnepr et ukrainienne Antonov Airlines, qui disposent à titre principal de 17 Antonov 124-100 ; par ce biais, la France, comme ses alliés, réserve et prépaie des heures de vol ;
• pour le même degré d’urgence depuis 2014 (20 jours et plus), un marché à bons de commande d’affrètement d’avions cargo attribué par la France début 2011, puis début 2015, à un groupement dont le mandataire est la société International chartering systems (ICS) ;
• un marché de transport de fret par voie aérienne commerciale, adapté à des petits colis ;
• jusqu’à la fin de l’année 2013, un marché de transport Afghanistan-France pour le désengagement de l’opération Pamir."
A noter que la Cour ne cite pas les marchés "locaux" passés par Barkhane ou Sangaris, avec la location d'avions et d'hélicoptères pour le transport du fret et des "pax" (les passagers). On se souviendra qu'une notification de marché pour quatre avions opérant dans la BSS est attendue (lire mon post ici).
En matière d'affrètements aériens stratégiques, la Cour préconise d'"améliorer l’efficience du recours aux moyens externalisés". Et la Cour de poursuivre: "Il s’agit, en tout premier lieu, d’établir des éléments de prix comparables, à partir des caractéristiques détaillées des prestations" et de "une claire priorité au recours au contrat le plus favorable par lequel des avions sont disponibles".