Une nouvelle doctrine "cyber" a été rendue publique aujourd'hui : il s'agit en fait d'une doctrine d'emploi de la Lutte Informatique Offensive, (LIO dans le jargon). Un petit billet pour mieux comprendre l'enjeu.
Qu'y a-t-il de nouveau avec cette doctrine cyber qui a été rendue officielle aujourd'hui. Plus exactement : dont l'existence a été annoncée, même si la doctrine demeure "secrète", dixit le CEMA.
D'abord, cela fait longtemps que la France a admise le principe de la LIO (Lutte informatique offensive). Elle était déjà annoncée brièvement dans le LBDSN de 2008 (même si peu l'avaient remarqué à l'époque) et plus explicitement évoquée dans le LBDSN de 2013.
Le MINDEF (comme on disait à l'époque), JY Le Drian, avait d'ailleurs exposé quelques mois plus tard les principes de mise en œuvre de cette #LIO : riposte et proportionnalité. Pour le reste, on était resté très discret.
Du coup, on ne savait pas trop comment ça se conduisait, qui le conduisait. On en déduisait que c'étaient des services spéciaux (chut, ne pas prononcer le nom, c'est une légende de bureau). Mais finalement assez loin de l'emploi opérationnel des armées.
La nouveauté du jour, annoncée donc par la ministre et le CEMA, c'est l'emploi opérationnel de cette #LIO. Autrement dit, elle n'est pas seulement mise en œuvre par une instance où il y a beaucoup de militaires, mais au profit des armées et de leurs opérations Donc, alors que la #LIO suivait un régime spécial (afférent aux services spéciaux), désormais elle entre dans un cadre plus commun, celui des opérations militaires (mais toujours exceptionnel du droit commun).
De plus, cet appui opérationnel présente une autre particularité qui mérite d'être dûment relevée : le bénéficiaire opérationnel est du niveau stratégique ou tactique (et en fait, comme on le comprend, opératif). Il y a donc une réelle déconcentration de cette #LIO , que ce soit pour des missions de renseignement, de neutralisation ou de déception (action dans la couche sémantique).
On n'en saura pas plus, ce qui est normal. Mais cela traduit une réelle évolution de la doctrine qui n 'est plus seulement la doctrine étatique mais désormais une doctrine opérationnelle, donc militaire, de la #LIO.
O. Kempf
Une réaction immédiate au vote sur le plan de Brexit présenté par Theresa May, et fortement rejeté ce soir par la chambre des Communes.
1/ Le vote (230 voix d'écart) atteint des niveaux imprévus et radicaux... Cela montre à quel point les petits calculs politiques des uns et des autres ont joué, bien plus que ce qu'on escomptait. On devinait que le plan ne serait pas adopté, mais un rejet à ce niveau est significatif aussi de la fatigue politique du pays. Mais elle vient de loin : rappelons que Cameron avait promis un référendum pour se débarrasser de son aile droite qui déjà, mettait le désordre.
2/ Les options sont connues : un nouveau gouvernement très probablement de transition. Mais il est très improbable que Londres puisse négocier quoique ce soit avec l'UE : l'ampleur de l'échec montre que ce n'est pas politiquement tenable.
3/ On se dirige donc vers de nouvelles élections, très incertaines. On ne discerne pas quelle majorité peut surgir tant Labour comme Tories sont divisés.
4/ Autre option, très probable : un Hard brexit. Mais les conséquences sont connues (passées la cure d'adaptation que cela provoquera) : Géopolitiquement, on peut surtout prédire une réunification de l'Irlande et une indépendance de l’Écosse : le Royaume serait très désuni et se réduirait à une Moyenne-Bretagne (Angleterre + pays de Galles).
5/ Un nouveau référendum serait très aléatoire : si c'est un nouveau Brexit, retour à la case départ, avec un hard Brexit à la clef. Si c'est un remain, on aurait alors un gouvernement britannique qui serait encore plus dur dans ses négociations avec Bruxelles : vous n'avez pas favorisé le Brexit, donc si on est là, vous allez le payer. On ne sait pas ce que c'est qu'un pays bloqueur : malgré sa réputation, le RU savait construire de bons compromis et ne bloquait pas tout, loin de là. Paradoxalement, pour un UE déjà très fragile, le retour du RU la queue basse serait une très mauvaise nouvelle.
Voici les quelques éléments que l'on peut déduire de la période hautement incertaine qui s'ouvre devant nous. Peu à peu, les choses vont se décanter.
Sic transit teresa maius
Olivier Kempf
Vingt-quatre heures après la décision du parquet de Marseille de classer sans suite l’enquête judiciaire relative à la collision, le 2 février 2018, dans le Var, de deux hélicoptères Gazelle de l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre [EALAT], le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA–É] a rendu public son […]
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