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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 4 days 11 hours ago

Les besoins augmentent. Il faut réfléchir à d’autres financements, privés (Christos Stylianides)

Sun, 31/01/2016 - 08:21

Chrystos Stylianides à Dadaab (crédit : CE)

(B2 à Dadaab) Depuis 25 ans et le début du conflit somalien, le Kenya et la Somalie doivent gérer une crise des réfugiés. Le commissaire européen à l’Aide humanitaire a voulu se rendre compte sur le terrain avec les acteurs internationaux. Présent sur place, dimanche à mardi (19 au 21 janvier 2016), Christos Stylianides a voulu réaffirmer la mobilisation de l’Europe. Dans un entretien exclusif avec B2, à Dadaab (au Kenya), il évoque, aussi, face à l’augmentation des besoins, la nécessité de trouver d’autres sources de financement, notamment privées.

Vous êtes à Dadaab, considéré comme le plus grand camp de réfugiés du monde. Un camp créé il y a 25 ans. Est ce que cela a encore du sens qu’un camp de réfugiés existe si longtemps ? 

Dadaab est le symbole d’une solution temporaire pour réfugiés qui, jour après jour, devient une solution permanente. Cela renforce ma conviction que chaque crise soit appréhendée dans toute sa globalité et qu’un réel dialogue politique s’instaure le plus vite possible pour amener la paix. Car quand vous décidez de fuir votre pays, c’est très difficile d’y retourner.

« La situation humanitaire reste très critique »

La crise somalienne semble évoluer de façon positive. Une évolution tenable ?

L’évolution de la situation sur le terrain montre, en effet, des signes positifs au regard de la crise des réfugiés, je pense notamment au programme de rapatriement de réfugiés somaliens. En Somalie, le projet d’accord vers un nouveau processus électoral progresse. Mais la situation humanitaire reste, elle, très critique. Près de cinq millions de personnes ont toujours besoin d’une assistance humanitaire. Et plus d’un million de Somaliens sont toujours déplacés à l’intérieur du pays.

La menace terroriste d’Al Shabaab reste forte. Le lendemain de votre visite en Somalie, une nouvelle attaque a frappé des civils à proximité de Mogadiscio. La semaine précédente, des soldats kenyans, engagés depuis 2011 ans dans le cadre de l’AMISOM (mission de l’Union africaine), ont été visés…

Ce regain de violence est sans doute le signe que le développement d’une solution politique en Somalie dérange Al Shabaab. Au travers de cette attaque, ils essayent de retarder ou défaire ce processus essentiel pour rétablir une paix longtemps attendue. La seule à même d’apporter une solution à la crise humanitaire que vit ce pays.

« Le caractère volontaire du retour des réfugiés somaliens (doit être) absolument respecté »

Vous avez évoqué le plan de rapatriement. Vous avez justement rencontré des Somaliens quelques minutes avant qu’ils prennent un bus pour quitter le camp de réfugiés de Dadaab au Kenya pour retourner en Somalie. Aviez-vous besoin d’être rassuré ? 

Ce programme de rapatriement résulte d’un accord tripartite entre la Somalie, le Kenya et le Haut commissariat aux réfugiés (UNHCR). La réussite de sa mise en œuvre suppose que le caractère volontaire du retour des réfugiés somaliens soit absolument respecté. J’ai pu le vérifier. Ensuite, en tant que commissaire à l’aide humanitaire, il m’importe que ces réfugiés puissent disposer, à leur retour, des services sociaux et d’éducation minimum. C’est ce que nous devons continuer à soutenir.

Près de 6000 Somaliens ont pris cette décision ces derniers mois. Est-ce un exemple pour d’autres situations notamment les Syriens en Europe ? 

Je ne crois pas. Il est difficile de faire le parallèle avec d’autres situations, notamment en Syrie. Les conditions sont très différentes ici. Pouvons-nous croire que pour la majorité des réfugiés syriens ayant trouvé refuge en Europe, au Canada ou ailleurs, le retour dans leur pays sera si simple ? Je n’en suis pas certain.

Quelle est l’aide européenne débloquée aujourd’hui ?

Nous avons donc décidé de débloquer une nouvelle aide de 29 millions € pour les Somaliens. Un montant qui s’inscrit dans un effort plus vaste. En 2016, l’Union européenne consacre 77 millions d’euros à la crise humanitaire de la Corne de l’Afrique. 17 millions serviront à l’aide d’urgence pour les plus vulnérables au Kenya (nourriture, soins de santé, eau, assainissement et hygiène, logement, protection et éducation dans les situations d’urgence).

Vous citez l’éducation en situation d’urgence. C’est une nouvelle priorité ? Qu’est ce que cela signifie concrètement ?

Je prendrais un exemple pour l’illustrer, celui de la crise syrienne. Lors de ma première visite en tant que commissaire européen, dans la vallée de Bekaa, au Liban, j’ai vu que la majorité des enfants réfugiés n’étaient pas scolarisés. Plus précisément, nous avons évalué à 80% le nombre de ces enfants n’allant plus à l’école. C’est pourquoi nous avons cherché, avec des partenaires, un moyen d’y remédier. Nous avons mis en place des écoles informelles, mais en collaboration avec les autorités puisque nous utilisons leurs locaux. Dans cette vallée, nous avons déjà réussi à diminuer le nombre d’enfants n’allant pas à l’école, de 80 à 50 %. La philosophie de l’éducation en situation d’urgence, c’est donc cela : quand la situation est telle que l’accès ordinaire à l’école n’est plus possible, nous devons absolument trouver des solutions pour surmonter ces difficultés. L’accès à l’éducation en situation d’urgence est un problème autant qu’un enjeu majeur. Comme je l’ai dit à des jeunes filles et garçons du camp de Dadaab, c’est grâce à l’éducation que chacun doit pouvoir construire son avenir, résister à la radicalisation.

« Je suis persuadé que nous devons aller chercher du coté du secteur privé » de nouveaux moyens

La crise des réfugiés a provoqué une forte hausse du budget humanitaire. Les ONG craignent que cela ne soit aux dépens de l’aide humanitaire en 2016. Ont-elles raison d’avoir peur ?

Nous faisons face à une réalité. Face à une multitude de contextes instables, les besoins augmentent, jour après jour. Et, malheureusement, les fonds diminuent…

…même ceux de l’Union européenne ?

Oui, nos ressources ne sont tout simplement pas illimitées. Je travaille pour trouver les moyens de dépasser cette équation qui ne peut plus tenir. Je suis, pour ma part, persuadé que nous devons aller chercher du coté du secteur privé. Nous devons réfléchir à un nouveau cadre d’instruments mondiaux qui favoriserait l’engagement du secteur privé au regard de ses responsabilités sociales.

Ces nouvelles ressources, ce sera l’un des enjeux du sommet humanitaire mondial d’Istanbul en mai prochain ? 

Nous devons mettre à profit ce sommet pour améliorer l’efficacité dans la réponse aux crises, ce qui suppose l’engagement d’un plus grand nombre de donateurs. Nous devons améliorer la protection des personnes vulnérables, ainsi que des acteurs humanitaires. Ce sont les objectifs sur lesquels je me concentre.

(Propos recueillis par Emmanuelle Stroesser, à Dadaab)

Categories: Défense

Plus d’un demi-million de réfugiés au Kenya. De l’hospitalité à l’enfermement

Sun, 31/01/2016 - 07:10

(BRUXELLES2) Le Kenya accueille plus d’un demi million de réfugiés. Exactement 593.881 fin 2015, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

Un examen de groupe ou individuel

Au Kenya, les Sud soudanais bénéficient du « prima facie », un droit d’asile de groupe. Dès lors que la personne est enregistrée, elle est considérée comme réfugiée. Cela a été étendu aux Somaliens du centre et du sud. Pour tous les autres, l’octroi du statut de réfugié est étudié de façon individuelle. 

Prochains rendez-vous … en 2018

Environ 20.000 personnes (Ethiopiens, Erythréens, Burundais) sont demandeurs d’asile, en attente d’une décision qui peut être très longue. Aujourd’hui, certains rendez-vous ne seront pas donnés avant 2018 ! L’explication est administrative. Pendant des années, le Haut commissariat aux réfugiés a instruit ces demandes pour le compte de l’état kenyan. Une tâche qu’il a continué d’assumer tout en organisant la transition. Il a formé des agents de l’État afin que ce dernier reprenne cette activité et redevienne maitre des décisions. 

Un processus mixte : gouvernemental / HCR

Depuis juillet 2014, la décision finale d’accorder ou non l’asile revient au commissaire du département des réfugiés. Le processus reste conjoint : un agent du HCR ou du gouvernement reçoit le demandeur d’asile. Puis le cas est révisé par le HCR avant une discussion conjointe HCR/département des affaires des réfugiés, précédent l’accord et la signature du commissaire. Tous les réfugiés reconnus depuis cette date ont donc un document officiel kenyan. Une carte d’identification délivrée par les autorités. Là où cela se complique, c’est que cette carte n’est pas encore connue de tous les agents de l’État, et notamment des policiers, qui ont vite fait de croire parfois qu’il s’agit d’un faux.

Campement policy

Depuis 2013, le gouvernement kenyan a durci sa politique. Le contrecoup de la dégradation des conditions de sécurité depuis que les forces kenyanes interviennent en Somalie. Et des premiers attentats revendiqués par le groupe terroriste Al Shabbab sur le territoire kényan, comme l’attentat du centre commercial de Nairobi (68 morts) en septembre 2013. La politique officielle est depuis lors celle du « campement policy » pour les réfugiés. Autrement dit, les réfugiés doivent vivre en camp, et nulle par ailleurs. Résider hors d’un camp est un délit.

En mars 2014, cette politique est réaffirmée avec la désignation, au journal officiel, des deux camps de Dadaab et Kakuma comme lieux de résidences obligatoires. L’enregistrement des demandeurs d’asile est désormais interdit dans les villes. 

Le « coup de balai pour rétablir l’ordre »

En avril 2014, les Somaliens sont les premiers visés par des opérations de sécurité visant à juguler criminalité et terrorisme. Plus crûment, le ministre de l’Intérieur parle d’un « bon coup de balai pour rétablir l’ordre ». Les interpellations se comptent par milliers, ciblant le quartier rebaptisé petit Mogadiscio de Nairobi. Les personnes sont regroupées dans un stade le temps de vérifier leurs papiers. Tout réfugié est renvoyé dans un camp (dont beaucoup reviendront plus tard). Le HCR n’obtient pas d’accéder au stade, malgré les demandes répétées.

Vives critiques des ONG

Cette politique radicale de chasse aux réfugiés provoque de vives critiques d’ONG mais aussi d’autorités judiciaires, dénonçant les atteintes aux droits fondamentaux, à la libre circulation et les exactions des forces de police. L’opinion publique, au départ très favorable, a commencé à douter et contester ces pratiques à mesure que les réseaux sociaux ont joué un travail d’information. L’opération est suspendue en juillet 2014.

Le HCR estime entre 6000 et 8000 le nombre de réfugiés « relocalisés de force » vers les camps de Kakuma ou Dadaab. Sans ménagement ni considération des liens familiaux pouvant expliquer la présence sur Nairobi, ni prendre garde de ne pas séparer des familles… Les ONG et le HCR ont du ainsi prendre en charge près de 300 enfants séparés de leur mère à Nairobi, précise Catherine Hamon Sharpe, adjointe au représentant du HCR au Kenya, en charge de la protection des personnes.

Aucun des Somaliens arrêté n’a été traduit en justice pour opération de terrorisme. Environ 350 somaliens seront expulsés en avion direction Mogadiscio. Des Congolais auraient également été expulsés mais sans que cette information n’ait pu être vérifiée, ni qu’aucun chiffre officiel n’ait été donné.

Le camp de Dadaab en sursis diplomatique

Le ton se durcit de nouveau au printemps 2015, suite à l’attaque du campus de l’Université de Garissa (148 morts). C’est le comté… du camp de Dadaab. Les rapprochements sont vite faits entre terroristes, Somaliens et réfugiés. Le vice président du Kenya somme le HCR de fermer le camp de Dadaab, accusé de servir d’abris aux terroristes. Les enquêtes criminelles démentent les soupçons. Mais le doute reste profond dans l’opinion publique.

Un soutien renforcé humanitaire et de sécurité

Les réactions internationales temporiseront la sommation qui n’a jamais été officiellement formulée. Certains analysent cette menace comme un moyen de rappeler la communauté internationale à ses engagements. Cela se traduira notamment par un soutien renforcé des Américains en matière de politique de renseignement, la relance du programme de rapatriement des réfugiés ou encore l’implication de la communauté internationale en Somalie pour renforcer la sécurité et le développement du pays en services de base. 

Des camps qui restent surpeuplés malgré tout

Le camp de Kakuma conçu pour 125.000 réfugiés en héberge 183.000. Près de 47.000 réfugiés du sud soudan ont rejoint le camp depuis que le conflit au Sud Soudan a repris en 2013. Beaucoup d’enfants seuls.

Les autorités locales (depuis deux ans, des compétences ont été décentralisées aux comtés) ont donné leur aval pour la mise à disposition de terrains par des communautés locales. Un nouveau camp pourrait être conçu sur un modèle plus ouvert sur l’extérieur, permettant des échanges entre les réfugiés et les communautés locales, souvent tout aussi pauvres si ce n’est plus. Le HCR compte sur le résultat d’une étude aux mains de la Banque mondiale pour démontrer l’impact économique que peut avoir un camp de réfugiés intégré à son environnement.

(Emmanuelle Stroesser)

La très grande majorité vivent dans les camps gérés par le HCR.

  • 184 550 dans celui de Kakuma, au nord, près de la frontière soudanaise ; 
  • 347 980 à l’est, dans celui de Dadaab. La proximité de la frontière somalienne (deux heures de route), fait que la population du camp de Dadaab est à plus de 90% somalienne. Les somaliens ne sont qu’un tiers des réfugiés du camp de Kakuma, aux côtés de sud soudanais et soudanais, éthiopiens, RDCongo, etc.
  • Plus de 60 000 (61 351) vivent selon le HCR dans la capitale, Nairobi.

 

Categories: Défense

Au camp de Dadaab (Kenya), près de 350.000 réfugiés sous perfusion humanitaire

Sat, 30/01/2016 - 16:00

(BRUXELLES2) Paradis pour touristes occidentaux et asiatiques venant fouler les plages de sable blanc de Lamu, toucher la neige du Mont Kenya ou s’aventurer dans les réserves et parcs animaliers ou en partance vers Zanzibar, le Kenya est aussi, pour près d’un demi million de personnes, un pays refuge de la Corne de l’Afrique. C’est ici que le commissaire européen à l’action humanitaire, Christos Stylianides, s’est rendu il y a quelques jours. B2 y était…

Dans le comté de Garissa, à l’est du Kenya, en zone aride où la terre rouge vole au moindre pas, s’étale le plus grand camp de réfugiés du monde, Dadaab. Fin janvier, il accueillait près de 350.000 réfugiés. Le flux d’entrées s’est calmé en 2015 tandis que depuis un an un programme accompagne les retours vers la Somalie (lire :Camp de Dadaab. En partance vers le retour en Somalie).

 

Un complexe de 5 camps

Plutôt que de camp, il faut parler de complexe. Dadaab est composé de 5 camps. Ifo, le plus ancien, a été ouvert en 1991 par le Haut commissariat aux réfugiés, à la demande du gouvernement Kenyan pour répondre à la fuite de milliers de somaliens traversant la frontière à deux heures de route de là. C’était le début de la guerre civile somalienne. Ont suivi Dagahaley et Hagadera en 1992, puis Ifo 2 et Kambioos, plus récemment, en 2011, pour décongestionner les camps plus anciens face au nouvel afflux de réfugiés somaliens. Plus de neuf réfugiés sur dix sont Somaliens.

Zoom sur le plus grand de ces camps : Hagadera

Le camp de Hagadera est le plus grand. 8,7 km2. 106.765 personnes y vivent, parfois depuis des générations. C’est là que le commissaire européen à l’action humanitaire et la gestion de crise s’est rendu le 20 janvier. Des écoles aux help desk (lieux d’information), en passant par la distribution alimentaire, le centre pédiatrique, la maternité, l’hôpital, le centre de traitement du choléra, un forage alimenté par des panneaux solaires, le commissaire a pu se rendre compte du « bon usage » des fonds européens. Si les infrastructures feraient pâlir d’envie des réfugiés vivant dans des conditions bien plus misérables dans les pays voisins, Dadaab reste un camp où les gens sont totalement dépendant de l’aide humanitaire de la communauté internationale. La faute à une situation qui en Somalie ne s’est pas améliorée, aux catastrophes climatiques qui ont ajouté de la misère aux violences dans la Corne de l’Afrique.

Dépendance humanitaire

Les humanitaires n’ont pas relâché leurs interventions, le commissaire a d’ailleurs confirmé que l’Union européenne continuerait d’apporter son soutien financier. Près de 17 organisations interviennent à Hagadera. L’aide alimentaire est principalement assurée par le Programme alimentaire mondial. Le International Rescue committee (IRC) assure des soins de santé, l’accès à l’eau potable. Le Haut commissariat aux réfugiés coordonne l’intervention de ces acteurs. Sans eux, « tout s’arrête ». Les réfugiés n’ont pas vraiment le droit de travailler. Ni d’autres ressources que celles que leurs familles peuvent leur envoyer.

Une durée qui met à épreuve les donateurs

La longévité de ce camp met à l’épreuve les donateurs. Les organisations des Nations Unies et les ONG doivent faire face à une réduction de leurs crédits. La répercussion est directe sur l’aide apportée aux réfugiés et les conditions de vie qui restent en dehors des standards humanitaires. Le programme alimentaire mondial a dû réduire ses portions alimentaires d’un tiers l’an dernier. Elles ont été rétablies depuis suite à un nouvel appel aux donateurs, mais avec prudence. Seuls les petits ménages ont récupéré 100% des rations. Les autres ménages (moyens et grands) doivent se contenter de rations réduites à 85 ou 70%. Les latrines ne sont pas en nombre suffisant ni les points d’eau (chaque point est partagé par 123 personnes quand le standard est de 80 personnes). Les 4 cliniques et un hôpital soignent en moyenne 454 personnes par jour selon le HCR. Le dispositif de santé est lui aussi en dessous des standards.

L’éducation : prioritaire

S’agissant de l’éducation, une priorité du commissaire européen Christos Stylianides (lire article à paraitre), Hagadera compte 7 écoles primaires, deux secondaires, un centre d’alphabétisation pour adultes, un centre de formation professionnelle et un centre de formation aux technologies de l’information et de la communication (TIC), une appellation pompeuse pour une salle de classe dotée d’ordinateurs, mais où internet n’arrive pas encore. Quand les standards sont de 40 écoliers par classe, ici, la jauge grimpe entre 100 et 120. De même, à peine un tiers des enfants sont scolarisés, le taux dégringole à 15% pour les secondaires. Comme le commissaire l’a relevé, le nombre de filles scolarisées est bien inférieur à celui des garçons. En témoignant ces trois rangées de garçon, contre une rangée de filles, réunis sous un chapiteau étouffant pour accueillir le commissaire. Certains arrivent malgré tout à poursuivre leurs études, rejoindre l’université. A peine quelques uns.

Vulnérabilité accrue aux épidémies

La progression de l’épidémie de Choléra qui a atteint Dadaab le 18 novembre 2015 témoigne de la grande précarité des conditions de vie. Le comté de Garissa où est établi le camp est le 22è comté Kenyan à avoir été touché par l’épidémie qui s’est déclarée dans le pays en décembre 2014. L’impact a été ici fulgurant. Entre novembre 2015 et janvier 2016, près de 1500 personnes ont été contaminées, 11 décédées, une majorité d’enfants. Lors de la précédente épidémie de Choléra au camp, en 2011, 1245 personnes avaient été touchées en cinq mois, le temps que l’épidémie soit stoppée.

L’insécurité latente

L’insécurité est une autre plaie de Dadaab. Plusieurs humanitaires l’ont payé de leur vie. La visite du commissaire se faisait d’ailleurs sous bonne garde. Notamment celle des policiers en charge de la sécurité du camp (75 officiers répartis dans trois postes). L’immensité du site est en cause. Dans certains endroits, personne ne se rend depuis bien longtemps. Les services sont regroupés dans des blocs, souvent protégés de portail, de barbelés. A l’extérieur, là où les ilots d’habitation s’éparpillent sur des km2, « on ne sait pas ce qu’il s’y passe ».

Banditisme et prostitution

Au-delà du terrorisme (voir article sur les réfugiés au Kenya), c’est surtout de banditisme et de criminalité ordinaire dont souffre le camp. La prostitution en échange de nourriture est une réalité. Sur une affiche, un slogan explique d’ailleurs aux jeunes femmes que leurs corps n’est pas une monnaie d’échange. « Mais quand il faut nourrir la famille, certaines n’ont pas d’autre choix », réagit une humanitaire.

Le besoin d’un nouveau modèle

Quand les premiers camps ont été créés pour porter assistance à la population réfugiée, l’approche était que : « cela ne durerait pas ». Cela dure pourtant depuis 25 ans. Tous les mécanismes mis en place l’ont été sur le principe d’un départ « demain ». Comme le résume Raouf Mazou, représentant du HCR au Kenya, l’action humanitaire « n’y est plus soutenable ». Jean-Marc Jouineau, du bureau de l’office européen d’aide humanitaire (ECHO) de Nairobi, renchérit : « être ici depuis 25 ans est une anomalie, pour autant il n’est pas question de partir, mais de trouver autre chose ».

Une interrogation

La durée de ce camp oblige les humanitaires à au moins s’interroger sur leur intervention, et à imaginer de nouvelles réponses. L’urgence est aussi financière. C’est notamment ce qui a conduit le Programme alimentaire mondial à introduire des bons d’achat virtuel  sous forme de monnaie électronique. L’enjeu est à la fois de diversifier l’alimentation des réfugiés, réduire le marché noir des rations distribuées, et de soutenir l’économie locale.

Développer l’économie informelle

« Il y a une économie informelle ici, rendons la formelle. Favorisons le développement. Cela ne veut pas dire que l’on maintiendra davantage les gens ici, au moins on perdra moins d’énergie, on laissera moins les gens s’enfermer dans la dépendance, et les inégalités se creuser avec les populations locales » conclut Raouf Mazou. Un projet est à l’étude par le HCR, il pourrait voir le jour dans l’autre camp de réfugiés de Kakuma, au nord du pays, dans la région du Turkana. Un projet suivi de près par l’Office européen d’aide humanitaire.

(Emmanuelle Stroesser)

Lire la suite du reportage, à paraitre dans les jours à venir :

Categories: Défense

Aucun pays n’est et ne sera exclu de Schengen

Fri, 29/01/2016 - 14:00

(B2) L’affolement est à son comble aujourd’hui face aux frontières qui se ferment en cascade. Et les mots fusent : l’exclusion de la Grèce de Schengen es proche, la fin de Schengen programmée, la catastrophe voire la fin de l’Europe en arrière-plan, etc. Dans ces paroles, il faut distinguer ce qui ressort d’un élément médiatique, de pression psychologique politique, destinée à faire prendre conscience aux Européens qu’il faut agir, vite et de façon décisive, et les réels problèmes.

De la même façon que pour la Zone Euro et la Grèce, on agite le pire pour obtenir le meilleur. Mais l’inquiétude est aussi bien réelle. Le sujet est sensible. Et l’Europe semble de moins en moins résiliente face aux crises qui se succèdent. Celle-ci étant la plus grave de toutes car elle touche aux valeurs même européennes. « Nous sommes au bord du gouffre » est la phrase souvent entendue, dans des milieux européens.

Pour revenir sur terre, j’ai cherché en savoir plus sur la réalité de ce qui est reproché à la Grèce aujourd’hui et ce que prépare la Commission européenne pour préserver Schengen. Entretien avec Natasha Bertaud, la porte-parole du commissaire européen chargé des Migrations, Dimitris Avramopoulos, réalisé pour Sud Ouest *.  

La Commission a préparé un rapport sur la Grèce, très sévère. Que reprochez-vous ?

Ce rapport, c’est le résultat d’inspections à la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie et sur les îles de Chios et Samos, faites par des experts des Etats membres. Ils ont constaté les efforts des autorités grecques. Mais il y a encore des problèmes, importants. Les migrants en situation irrégulière ne sont pas identifiés et enregistrés efficacement. Leurs empreintes digitales ne sont pas systématiquement saisies. Et on ne vérifie pas systématiquement leur présence dans les bases de données de sécurité. Ce sont des manquements graves auxquels la Grèce doit remédier.

La Grèce sera-t-elle exclue de Schengen?

Non. Aucun pays-membre ne sera exclu de Schengen. Et nous n’allons pas non plus suspendre Schengen. Il serait même irresponsable de prétendre que ce soit possible. Le régime de Schengen ne prévoit pas cette option. Ce que nous voulons éviter par dessus tout, c’est nous retrouver dans la situation où chaque pays réintroduirait des mesures au niveau national en dehors du cadre européen. On n’en est pas là … En publiant ce rapport, nous préservons au contraire Schengen.

L’Allemagne et d’autres pays ont réintroduit des contrôles aux frontières intérieures. C’est la fin de Schengen ?

Au contraire. C’est parfaitement en ligne avec le code Schengen. Mais ces contrôles sont temporaires. Ils ne peuvent pas être prolongés plus de 8 mois, soit jusqu’au 13 mai pour l’Allemagne. Après, on dispose encore d’une procédure dite « de dernier recours », l’article 26 du code Schengen, qui permet de prolonger les contrôles, jusqu’à 2 ans supplémentaires. Ce qui donne du temps pour corriger les insuffisances. Une nouvelle inspection part bientôt en Grèce pour vérifier cela.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi notre fiche-mémo complète sur La procédure de l’article 26 du Code Schengen,

(*) Papier paru dans Sud Ouest ce matin

Categories: Défense

Six cas d’abus sexuels en Centrafrique. EUFOR RCA et Sangaris mis en cause par l’ONU

Fri, 29/01/2016 - 12:25

Le camp de M’Poko près de l’aéroport, octobre 2014 (© NGV / B2)

(B2) L’affaire des violences sexuelles en Centrafrique vient de trouver un nouvel épisode. Le Bureau du Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme vient, en effet, de publier son rapport d’enquête sur les évènements qui se sont déroulés en 2014. Elles mettent en cause les militaires des forces internationales (européenne et française) déployées en Centrafrique : les Géorgiens de l’opération de stabilisation EUFOR RCA, ainsi qu’une autre nationalité non confirmée (1), et les militaires français de Sangaris. Toutes deux localisées sur le site de l’aéroport de Bangui, à deux pas du camp de réfugiés de M’Poko.

Des affaires déjà connues

Il ne s’agit pas en soi de nouvelles affaires (comme le dit le bureau du commissaire) mais de la confirmation – par le biais de témoignages des victimes – de faits déjà échantillonnés. Notre article publié en avril dernier qui révélait la mise en cause aussi de membres d’EUFOR RCA en témoigne (lire : Soupçons d’abus sexuels en Centrafrique : des Géorgiens de la mission EUFOR RCA mis en cause ?).

Des faits sur des mineurs parfois très jeunes

Mais ces faits sont graves d’après les témoignages recueillis. On parle de viols de pratiques sexuelles avec des jeunes filles et des jeunes garçons, mineurs, parfois très jeunes (de 7 ans à 14 ans) (2). Ces six allégations « ont eu lieu dans les environs ou à l’intérieur du camp de déplacés internes de M’Poko, situé près de l’aéroport dans la capitale, Bangui » confirme lONU. Précisons qu’il s’agit, pour l’instant, de présomptions, reposant uniquement sur des témoignages d’enfants ou d’adolescents, mais qui semblent suffisamment précises pour être prises au sérieux.

Le personnel géorgien (EUFOR Rca) clairement mis en cause

Selon le communiqué publié par les Nations-Unies : « Quatre de ces filles ont indiqué que leurs agresseurs appartenaient à des contingents opérant au sein de la force de l’Union européenne (EUFOR/RCA). Deux des filles interviewées ont déclaré avoir été violées par des soldats de l’EUFOR et les deux autres filles ont dit avoir été payées pour avoir eu des rapports sexuels avec d’autres soldats de l’EUFOR. Bien que la nationalité de certains des soldats ne soit pas clairement établie, trois de ces filles ont déclaré qu’elles pensaient que leurs agresseurs faisaient partie du contingent géorgien de l’EUFOR. Ces quatre filles étaient âgées de 14 à 16 ans au moment des faits présumés. » … ainsi que le personnel français de Sangaris
« Le personnel onusien des droits de l’homme a aussi interviewé une fille et un garçon respectivement âgés de 7 et 9 ans lorsqu’ils auraient été abusés en 2014 par des membres des troupes françaises Sangaris. La fille a dit avoir pratiqué des actes sexuels par voie orale sur des soldats français en échange d’une bouteille d’eau et d’un sachet de biscuits. Elle a déclaré, tout comme son frère de neuf ans, que d’autres enfants avaient été abusés de la même manière lors d’incidents répétés impliquant plusieurs soldats français. »

Des accusations extrêmement graves

Pour le commissaire des Nations-Unies aux droits de l’Homme, « Ces accusations sont extrêmement graves et il est crucial que ces cas fassent l’objet d’une enquête approfondie et urgente » Des enquêtes ont déjà été diligentées côté français, coté géorgien et côté européen. « Je suis encouragé par les réponses initiales reçues des pays concernés et de l’Union européenne; elles montrent qu’ils prennent ces terribles allégations très au sérieux. »

Ne pas laisser ces crimes impunis

Mais il a joute aussi que « bien trop de ces crimes restent impunis, leurs auteurs bénéficiant d’une impunité totale. Cela favorise tout simplement la commission d’autres violations. » et de rappeler « Alors que de plus en plus de cas émergent, impliquant de plus en plus de contingents nationaux, il apparaît clairement que toutes les forces militaires étrangères, qu’elles soient onusiennes ou pas, doivent mener des actions beaucoup plus robustes et efficaces pour empêcher d’autres abus et cas d’exploitation, et cela pas seulement en RCA. » « Les Etats ont l’obligation d’enquêter, de poursuivre les auteurs et de s’assurer que les victimes reçoivent les réparations auxquelles elles ont droit. »

Politique de tolérance zéro du coté UE…

Du coté européen, on a réagi très vite. « L’Union européenne prendre ces allégations très au sérieux » a indiqué le porte-parole de la Haute représentante de l’UE. Nous suivons une « politique de tolérance zéro » sur ce qu’on appelle « une mauvaise conduite sexuelle ou une activité criminelle ». Le service diplomatique européen examine également « toute information relative à l’EUFOR RCA qui pourrait se révéler pertinente » en liaison avec les Etats membres car ce sont eux qui sont responsables au premier chef.

La responsabilité des Etats au final

Comme le rappelle l’UE, « la responsabilité de toute enquête, action disciplinaire ou pénale reste dans les mains des États » contribuant à la mission. L’Union européenne – comme tout Etat qui participe à une mission ou opération militaire dans un pays tiers – prend bien soin de signer avec les autorités du pays concerné un accord, qui le statut de convention internationale, permettant d’exempter de toute responsabilité pénale sur le territoire où les faits sont commis les agents et militaires engagés sur le terrain. Cela ne signifie pas une exonération totale. Les actes peuvent être poursuivis dans l’Etat d’origine (lire notre analyse sur l’accord conclu en RCA : L’accord sur le statut de la force EUFOR avec la RCA. Détails).

Salir le drapeau, c’est trahir

Du côté français, on n’a pas encore officiellement réagi à cette nouvelle mise en accusation. Mais on se rappelle les propos très durs tenus par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian à l’encontre de ce type de faits. « Si les faits sont avérés, je ne mesurerai pas ma colère, parce que lorsque le soldat français est en mission, il est la France. Si d’aventure un seul d’entre eux a commis de tels actes, qu’il se dénonce immédiatement — avait-il affirmé dans une interview donnée au Journal du dimanche, début mai 2015. « Si quelqu’un a sali le drapeau, parce que c’est de cela qu’il s’agit, il faut qu’il le dise dès à présent, car cela revient à trahir ses camarades, l’image de la France et la mission des armées. »

La justice, saisie, doit suivre son cours

Le ministre de la Défense assurait d’ailleurs « immédiatement transmis le rapport à la justice » dès qu’il avait eu connaissance des faits, fin juillet 2014, soit très tôt avant que les faits prennent l’ampleur médiatique que l’on connait. Une enquête compliquée par l’éloignement des faits dans le temps et dans le lieu, le départ des soldats impliqués du théâtre, et l’absence d’éléments formels permettant d’identifier de façon précise certains auteurs… Mais, d’après les sources de B2, on estime que l’institution militaire a fait son travail, c’est à la justice de faire le sien désormais.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Selon nos données, il pourrait s’agit soit tout simplement de Français placés sous commandement EUFOR RCA, soit d’Estoniens qui sont parmi les premiers à être arrivés sur place.

(2) On ne peut pas parler de prostitution même s’il apparait y avoir eu des rapports consentis en échange d’argent ou de biens, l’âge des victimes présumées ne permettant pas de faire prévaloir un quelconque accord de leur part.

Categories: Défense

Que l’Europe retrouve le sens de l’hospitalité. Une demande irlandaise

Wed, 27/01/2016 - 21:49

La réception des ambassadeurs à Dublin (crédit : présidence Irlandaise)

(B2) Dans son discours aux ambassadeurs, le président de la République irlandaise, Michael D. Higgins, a averti aujourd’hui (27 janvier) les Européens du risque que présentait pour l’Europe la crise des réfugiés. Un risque qui n’est pas uniquement celui de Schengen ou du principe de libre circulation, avertit-il. Mais tout simplement nos valeurs (*).

« The risk is not just that this refugee crisis has the potential to undermine Schengen and the principle of free circulation within the European Union. It also has the potential to undermine the values at the basis of that humanistic spirit to which Europeans recommitted themselves after the devastation of WWII. The issue of migration touches upon some of the most divisive and sensitive aspects of European identity: our relationship to the outside world, to the South, and to the Muslim world »

Avec « humilité », le président irlandais se permet d’insister demandant à tous « nos ambassadeurs européens ici de faire tout ce qui est en leur pouvoir de faire que cette crise devienne une opportunité de raviver un ethos européen de dignité humaine, liberté et solidarité, une opportunité peut-être de forger une cohérente politique commune sur l’asile. Je leur demande de donner un sens à ce qui est un concept partagé dans toutes les croyances et les cultures: l’hospitalité. »

« Again I would, with humility, urge all of our European Ambassadors here to do everything that is in their power to ensure that this crisis becomes an opportunity to rekindle a European ethos of human dignity, freedom and solidarity; an opportunity – perhaps – to forge a coherent common policy on asylum. I urge them to give meaning to the most shared concept across all belief systems and cultures – ‘hospitality’; ‘care for the stranger not yet a friend. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

traduit par nos soins

(*) NB : Il ne s’agit pas que d’un discours. L’Irlande a montré un certain sens de la solidarité. le gouvernement irlandais (qui ne fait pas partie de l’espace Schengen) a offert de participer volontairement au processus de relocalisation et a aussi envoyé plusieurs navires en Méditerranée, durant six mois, permettant le sauvetage de 8.500 personnes ces derniers mois (selon Dublin), soit quasiment autant que la seule marine allemande….

Categories: Défense

Le coup de gueule salutaire de Big LouLou sur la loi danoise (maj)

Tue, 26/01/2016 - 21:10

(B2) Au Parlement européen, en commission Libe (Libertés publiques), il y avait de l’ambiance aujourd’hui. Louis Michel a pointé, avec émotion, la loi danoise qui permet la saisie des biens des réfugiés. Certains observateurs n’ont retenu que l’image d’un Louis Michel, un peu en colère. Je dirais plutôt que c’est un bon coup de gueule, salutaire, qui sort un peu du ronron, où on défend des valeurs fondamentales sur le même ton qu’un amendement technique dans une directive portuaire… Heureusement que les vieux briscards le réveillent de temps en temps.

Une contravention flagrante aux valeurs européennes

L’ancien ministre des Affaires étrangères a dénoncé un « simulacre de débat » particulièrement grave car il met en cause les valeurs européennes. C’est « l’exemple le plus scandaleux, de déshonneur pour le Parlement européen. Vous avez en une heure et vingt donné la parole en quelques secondes à quelques intervenants. Il n’y a pas eu d’échanges de vues, il n’y a pas eu de débat, il n’y a pas eu même de dialogue. (…) Je suis absolument scandalisé. J’ai entendu les réponses des ministres (danois). Ces réponses ne nous satisfont absolument pas. Ces réponses sont en contravention flagrante avec les traités et avec les valeurs européennes… »

Comment définir une valeur sentimentale

« Je peux comprendre beaucoup de choses » dénonce Louis Michel mettant en évidence, les incohérences de la loi danoise qui permet la saisie de biens sauf ceux qui ont une « valeur sentimentale ». « On n’a pas répondu à une question. Quelle est la valeur sentimentale d’un bien ? Personne n’a répondu à cela. Ce sont les policiers qui vont évaluer comme çà ce que ça représente. Je suis scandalisé. Je suis honteux en tant que parlementaire européen d’avoir assisté à un simulacre de débat ».

Sortez ou je fais un malheur !

La présidente des débats, la Hongroise Kinga Gál (member de la Fidesz, le parti de gouvernement de Viktor Orban *) protestant un peu, il s’emporte alors et répète. Non « Il n’y a pas eu de débat ». Kinga Gal bien de répliquer. Il enchaîne : « Cela vous embarrasse. Vous n’aimez pas qu’on parle de la Hongrie. Vous n’aimez pas qu’on parle de la Pologne. Vous ne voulez pas discuter de la Hongrie. Et aujourd’hui vous n’aimez pas que l’on parle du Danemark. Ça vous met mal à l’aise. Et ça, c’est scandaleux ».  « Je ne peux pas l’admettre. Je ne peux l’admettre Ce que vous avez organisé n’est pas un débat démocratique » lance-t-il, répétant trois fois « ce n’est pas un débat démocratique ». « Vous avez fini… » lance Kinga Gál. « Non je ne finirai » réplique-t-il. « Alors sortez » lui lance la présidente, qui lui coupe le micro et en appelle à Me Wikström, la coordinatrice des Libéraux pour le faire taire. Pas vraiment très réussi a priori… Big Loulou devient le « rebelle » du parlement reprenant le rôle que tenait jadis Dany Cohn-Bendit et qui, en quittant l’enceinte européenne, avait laissé un certain vite. Une petite colère est parfois salutaire au débat démocratique.

NB : Au-delà de l’instant et de l’aspect médiatique de cette ‘sortie’, il y a une question de fond. Il est assez étonnant de voir ouvrir une procédure de dialogue sur l' »Etat de droit » pour la Pologne et pas pour le Danemark.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Kinga Gal qui présidait la séance a eu bien du mal à faire taire Louis Michel (crédit : Europarl TV)

Sortez de la salle !

NB : La demande de Me Gál à Louis Michel de sortir de la salle est assez étonnante (pour être gentil). Si le ton de Louis Michel est incisif, voire virulent, il n’est pas insultant. Il s’agit de libre expression politique. Et qu’un président de séance demande à un député de sortir de la salle est tout à fait inapproprié et pas vraiment le moyen de faire taire un Louis Michel qui en a vu d’autres. Encore moins si on le menace de sanctions par le biais de la « réunion des coordinateurs » comme l’a fait Me Gal ensuite.

(*) Kinga Gál est représentante de la minorité hongroise de Roumanie. Elle est née elle-même à ce qui est appelé aujourd’hui Cluj-Napoca (Kolozsvár)

Categories: Défense

Crise des réfugiés. Arrêtez de taper sur la Grèce, aidez-nous !

Tue, 26/01/2016 - 19:50

Ioannis Mouzalas et Nikos Toskas, ministres grecs délégués l’un à la Migration, l’autre à la protection civile, à Amsterdam (© NGV / B2)

(B2) C’est une violente charge à laquelle s’est livrée à Amsterdam, le Ministre grec délégué à la politique migratoire, Ioannis Mouzalas, et son collègue chargé de la protection civile Nikos Toskas (un ancien général à la retraite). « Beaucoup de mensonges sont dits » dénonce Ioannis Mouzalas, mettant en cause de façon quasi-directe plusieurs Etats membres qui « blâment la Grèce ». Chacun en prend cependant pour son grade : les autres Etats membres notamment qui accusent la Grèce de ne rien faire mais ne sont pas vraiment solidaires, voire mettent des bâtons dans les roues de la relocalisation, l’agence Frontex qui ne joue pas son rôle… Mais « pas les institutions européennes. Elles font leur travail ».

Un retard… mea culpa

C’est vrai que la Grèce est « en retard » sur certaines questions. « Nous sommes en retard sur les hotspots ». Ils auraient dû être en place en février. Ce « ne sera pas le cas. Nous avons du retard pour construire les bâtiments de réception, de la police. C’est vrai ». Mais « il n’y a pas de problème d’identification – contrairement à ce qu’on dit —. La prise des empreintes digitales et l’inscription dans la base Eurodac fonctionnent dans les autres places en Grèce. »

Pour prendre les empreintes digitales, encore faut-il avoir des machines

« C’est vrai que l’on a eu des problèmes au début avec la prise des empreintes ». Mais c’est simple, cela est dû au manque de moyens plaide le ministre. « Dans les 7 premiers mois, nous n’avions que 12 machines seulement pour prendre les empreintes digitales alors que nous avions un flot continu de 6-1200 migrants par jour dans de petites iles. On a réussi à atteindre ensuite un chiffre de 50% de prises d’empreintes digitales. Avec les 68 machines acquises derniers mois, on atteint les 80%-90%. La semaine dernière, nous avons reçu de l’argent et pu acheter une centaine de machines, le problème est en passe d’être résolu. » C’est vraiment trop facile de blâmer la Grèce de ne pas prendre les empreintes digitales et de ne pas voir pourquoi nous ne les avons pas pris.

La relocalisation a du retard… Les Etats inventent d’autres critères

« Il y a du retard sur les camps de relocalisation. Nous assumons ce retard. Nous avons créé 20.000 places dans des appartements loués et 5000 dans d’autres structures (sur les 45.000 prévues) » Mais on ne peut rendre les Grecs responsables de l’échec de la relocalisation. « La relocalisation ne fonctionne pas parce que nous n’avons pas les 45.000 places. Mais parce que l’on a placé d’autres critères, accuse-t-il. Et d’énoncer les critères posés par certains pays : « certains ne veulent pas des Noirs, d’autres pas des familles nombreuses, d’autres veulent que tous soient safe ». Et « seuls 15 des 28 pays ont donné des places pour la relocalisation ».

La solidarité en mer : limitée !

Il est « faux de dire que la Grèce ne veut pas d’aide de Frontex. Au contraire. Nous avons demandé 1500 personnes, on a obtenu 800 personnes. » Certains Etats préfèrent envoyer leurs effectifs en ex république yougoslave de Macédoine (Fyrom). « Ils préfèrent aider un Etat non membre qu’un Etat membre » regrette-t-il. Athènes a également demandé des garde-côtes et des navires. « On a demandé 28 navires, ils en ont envoyé 6 ». « Si cela fonctionnait, on n’aurait pas eu ces noyades comme celle de la semaine dernière où 48 personnes sont mortes. » NB : vendredi dernier 22 janvier, suite à plusieurs naufrages en mer Egée.

Peu d’aide en matière de protection civile

« Nous avons fait des demandes au niveau européen en matière de protection civile » soulignent les ministres grecs. « Nous avons demandé 26 ambulance, on nous en a envoyé 0 ; 47 véhicules, on nous en a envoyé 0 ; 900 containers, on nous en a envoyé 0 ; nous avons demandé 4000 lits, on nous en a envoyé 500 lits ! Alors, avant de jouer au « blame game », vérifiez … »

Le système de réadmission ne marche pas : le Pakistan en accusation

Et les débatteurs mettent un doigt sur un problème majeur : les retours ne fonctionnent pas. « Le Pakistan, le Maroc n’accepte pas les réadmissions. Nous avons envoyé un avion au Pakistan et ils nous l’ont renvoyé. Même chose pour (un avion de) Frontex. Est-ce la responsabilité de la Grèce ? — s’interroge-t-il — ou la responsabilité de l’Europe qui n’exerce pas de pressions sur le Pakistan d’œuvrer sur la réadmission ? »

La Turquie n’en fait pas assez non plus

Avec la Turquie, il y a « de très petits progrès. On a obtenu 130 réadmissions récemment. Durant ce temps, 60.000 nouvelles personnes sont arrivées en Grèce. Vous croyez que c’est fair play. » Il faut « aider la Turquie à stopper le flot » ajoute-t-il. Mais il faut que celle-ci joue le jeu.

Que voulez-vous que l’on fasse : couler les bateaux ?

« Nous essayons de sécuriser nos frontières » argumente le ministre. Mais il faut bien comprendre notre situation. La côte turque n’est pas à des centaines de miles. « Nous sommes à peine à quelques miles (nautiques) » intervient Toskas. Et la Grèce se doit de respecter les normes : « Il  y a la loi internationale, la loi en mer, convention réfugiés, la loi européenne, la loi grecque » qui oblige à porter secours aux réfugiés en mer. Et d’ajouter « Si un Etat a des propositions à nous faire, qu’il l’exprime clairement. Car je ne peux pas m’imaginer qu’ils nous demandent de couler les navires ou de les repousser. »

L’Europe doit faire davantage

Et le ministre de conclure en dénonçant un certain irréalisme de la position européenne. A force de fermer les portes de voies légales, les migrants et réfugiés passeront pas d’autres voies illégales. Quant à la possible exclusion de la Grèce de Schengen, il dénonce toute tentative pour ce faire. « Plus que jamais nous sommes en Europe et les actes unilatéraux font moins d’Europe. Nous n’avons aucune possibilité et aucune capacité de prendre tous ces réfugiés en Grèce. Pensez-vous que c’est un problème uniquement grec ou un problème européen ? » Et d’appeler l’Europe à se ressaisir faire plus « pour la relocalisation » des réfugiés arrivés en Italie et Grèce, « pour la réinstallation » de ceux arrivés en « Turquie, Jordanie, Liban ».

(Nicolas Gros-Verheyde, à Amsterdam)

Categories: Défense

Le flux de migrants et réfugiés continue, malgré l’hiver

Mon, 25/01/2016 - 09:23

(B2) Malgré l’hiver, « des milliers de migrants ont continué à arriver en Grèce et en Italie » souligne l’agence Frontex dans son dernier rapport. Le nombre total de détections dans les deux pays a atteint 1,04 million en 2015. Soit près de cinq fois le chiffre de l’année précédente. En 2015, il y a eu 1,83 million de passages frontaliers illégaux détectés (*) aux frontières extérieures de l’UE par rapport au chiffre de 283.500 de 2014.

La route de Méditerranée orientale (Grèce)

En décembre, 108 000 migrants ont ainsi été détectés (*) en Grèce, contre 155 000 le mois précédent. Une légère baisse mais qui représente encore 40 fois le chiffre de décembre 2014. Cela porte le nombre total d’arrivées de migrants en Grèce en 2015 à 880 000.  Les îles de Lesbos, Chios et de Samos accueillent le plus grand nombre de personnes. Les Syriens sont la nationalité la plus importante. NB : on note que Chypre n’est pas touché par cette vague. Les migrants nous contournent car « nous ne faisons pas partie de Schengen » note un Chypriote.

La route de Méditerranée centrale (Italie, Malte) en diminution

Dans le même temps, le nombre de migrants utilisant la voie centrale vers l’Italie en Décembre augmenté de 50% : près de 9 700 ont franchi la mer. En cause : de bonnes conditions météorologiques, malgré le début de l’hiver, et les flux continus de migrants vers la Libye. Pour l’année, le bilan se monte à 157 000 (soit une baisse de de 8% par rapport à 2014). Si on regarde les nationalités, le mois dernier, ce sont les Nigérians qui ont représenté la plus grande part des migrants arrivant en Italie.

Les raisons de cette baisse sont dues à deux facteurs essentiels : les Syriens passent davantage par la route de la Méditerranée orientale (Grèce) et les passeurs font face à « une pénurie de bateaux disponibles ». NB : D’où l’importance de la destruction systématique des bateaux pneumatiques ou en bois, utilisés par les migrants, engagée par les forces européennes en mer sous la bannière d’EUNAVFOR Med.

Balkans occidentaux 

La route des Balkans de l’Ouest continue d’être « directement affectée par le nombre sans précédent de migrants qui entrent d’abord en Grèce pour continuer plus tard leur voyage à travers sa frontière nord » note Frontex. Le nombre de passages illégaux (**) de la frontière en décembre à 2015 est tombé à 97.000 contre 156.000 le mois précédent. Ce qui représente un chiffre encore 16 fois plus élevé qu’en décembre 2014. De nouvelles politiques plus restrictives ont été mises en œuvre, notamment en Macédoine (Fyrom) pour limiter les entrées de la Grèce à trois nationalités : Syriens, Afghans et Irakiens.

(NGV)

(*) On parle de détection aux frontières. Le chiffre réel peut être inférieur. Car nombre de personnes peuvent être « détectées » plusieurs fois. La plupart des migrants « détectés » aux frontières dans les Balkans occidentaux ont déjà été détectés en Grèce. A l’inverse, certaines personnes peuvent ne pas être « détectées ».

(**) Il s’agit bien de passages « illégaux » au sens juridique du terme. Cela ne fait pas des « migrants » des « illégaux », certains pouvant être des demandeurs d’asile.

Categories: Défense

Les Allemands durement frappés dans l’attentat de Istanbul

Wed, 13/01/2016 - 01:49

(B2) L’Allemagne paie un prix lourd dans l’attentat qui a eu lieu ce mardi (12 janvier), matin (10h20), à Istanbul quartier historique de Sultanahmet, entre la mosquée bleue et la basilique Sainte Sophie. Un quartier éminemment touristique particulièrement fréquenté par les étrangers. Huit Allemands ont été tués, a confirmé le ministère des Affaires étrangères. Et, neuf autres Allemands figurent parmi les 15 blessés « dont certains grièvement » .

Un des attentats les plus graves visant les Allemands

« Depuis de nombreuses années, le terrorisme n’avait pas aussi durement frappé les Allemands comme aujourd’hui à Istanbul » a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, dans un communiqué publié sur son site internet. « Le cancer du terrorisme ne ménage personne, il nous menace tous aussi, en Turquie, en Europe et ailleurs »

Ne pas céder

« Nous devons et nous ne serons pas intimidés par les assassiner et de la violence. Au contraire. En collaboration avec nos partenaires dans le monde, nous allons continuer à faire face à la terreur à tous les niveaux » a tenu à souligner Frank-Walter Steinmeier, demandant cependant « une clarification rapide sur les auteurs et les commanditaires » de cet attentat. Le gouvernement fédéral était d’ailleurs réuni ce mardi soir. Objet de la réunion : l’état d’avancement de l’enquête et l’assistance aux personnes touchées.

L’enjeu : frapper le tourisme

Cet attentat s’inscrit dans une série assez longue en Tunisie (Musée du Bardo en mars, Sousse en juin) et en Egypte (Pyramides de Louxor en juin, …), notamment visant délibérément les lieux touristiques fréquentés essentiellement par les visiteurs étrangers et européens. L’enjeu est double : frapper les pays européens et surtout frapper l’économie des pays concernés en incitant à l’avenir les touristes à ne plus fréquenter ces lieux. A noter que les autorités turques ont mis en cause très vite l’organisation de l’Etat islamique (même si aucune revendication n’était connue) alors que jusqu’ici les attentats étaient attribués aux mouvements kurdes (ou revendiqués par eux).

(NGV)

Consulter notre dossier N°32. L’Europe face à une nouvelle vague de terrorisme

Categories: Défense

Force protection belge en route vers Koulikoro

Tue, 12/01/2016 - 21:15

(B2) Un détachement du Bataillon 12e de Ligne Prince Léopold – 13e de Ligne de Spa partira de l’aéroport de Melsbroek (derrière l’aéroport de Bruxelles national) ce vendredi (15 janvier). Destination : le Mali. Les 70 militaires assureront dans le cadre de la mission européenne de formation de l’armée somalienne EUTM, ce qu’on appelle la « force protection » du camp d’instruction de Koulikoro, où se trouvent les « stagiaires » et leurs professeurs, maliens et européens. Cela changera un peu — au moins dans le climat — de la mission qu’ils assument aujourd’hui assurant la garde statique des bâtiments publics sur Bruxelles notamment. Une mission que leurs collègues restés en Belgique vont continuer d’assurer. Près de 200 militaires du 12e/13e de ligne sont toujours ainsi mobilisés en appui à la police fédérale, précise la défense belge.

(NGV)

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Une intervention humanitaire italienne en Libye très politique

Tue, 12/01/2016 - 17:55

(crédit : MOD Italie)

(B2) C’est une intervention à but humanitaire, mais très symbolique, que viennent de réaliser les forces italiennes, lundi (11 janvier), en posant un C-130 à Misrata, avec des médecins et des infirmiers, pour évacuer 15 Libyens, grièvement blessés, lors du récent attentat du 7 janvier contre le Centre de formation de la police de la côte libyenne. 15 blessés graves ont ainsi été pris en charge et rapatriés sur l’hôpital militaire de Celio en Italie. Parmi eux, deux, plus gravement, ont été hospitalisés en soins intensifs ; les autres, polytraumatisés, et déjà traité par le service libyen de santé, ont été hospitalisés dans d’autres départements de l’Hôpital de Celio. « Aucun des blessés n’est dans un état critique » précise le communiqué italien.

Aviosn de surveillance et forces spéciales mobilisées

L’avion avait décollé à l’aube de l’aéroport de Pratica di Mare, il a atterri à Misrata où une équipe médicale militaire interforce a procédé à l’embarquement des blessés à bord de l’avion. L’opération a mobilisé des unités militaires des forces spéciales de sécurité et des avions de surveillance. C’est un « geste concret de solidarité et de l’attention de l’Italie envers le peuple libyen dans une phase particulièrement délicate du processus de stabilisation du pays » souligne-t-on à Rome.

Un geste à haute portée politique

Cette évacuation sanitaire ne ressemble effectivement pas à d’autres régulièrement pratiquées par les forces aériennes. Certes, il ne s’agit que d’une évacuation sanitaire, à titre humanitaire. Mais elle fait figure de vrai test à plusieurs niveaux : politique et opérationnel, international et national. D’une part, c’est la première fois, à ma connaissance, depuis les évènements de 2011, qu’une force ‘occidentale’ se pose sur le sol libyen. D’autre part, et surtout, la demande d’aide a été faite du tout nouveau Conseil présidentiel de la Libye installé après l’accord de Skhirat.

Un premier acte de la toute nouvelle autorité libyenne

Au-delà du traitement des blessés ainsi rapatriés, on est là dans une gestuelle tout autant politique à grande valeur symbolique, pour la toute nouvelle autorité libyenne toujours très soucieuse de sa souveraineté (une manière d’asseoir son autorité), pour l’Italie (une manière d’asseoir son intérêt primordial sur le destin de la Libye) mais aussi pour l’Europe. Les Européens ne parlent pas en l’air quand ils proposent leur assistance à la Libye. Ils sont prêts à le faire, quand et où l’autorité libyenne le demande…

(NGV)

Lire aussi sur notre édition Pro :

 

 

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Un nouvel hôpital frappé au Yemen. Plusieurs membres de MSF touchés

Mon, 11/01/2016 - 18:59

(B2) C’est le troisième lieu de santé au Yemen frappé en quelques mois. Cela commence à faire beaucoup ! Et cela interroge sur le sens du respect des lois humanitaires des différents belligérants, en particulier de la coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite, qui devrait se montrer un peu plus exigeante sur ses règles d’engagements. MSF a d’ailleurs demandé à la coalition que dirige l’Arabie saoudite « d’enquêter sur cet incident » et qu’il soit fin immédiatement à ces attaques contre les structures médicales. L’Union européenne a condamné vivement ce bombardement, une claire infraction au droit international humanitaire —  sans toutefois se hasarder à demander que toute la lumière soit fait sur ces incidents. Ce serait délicat…

Deux membres de MSF gravement touchés

Dimanche (10 janvier), en effet,vers 9h20 (locales), le centre de santé Shiara qui se trouvait à Razeh, au nord du Yemen, une zone contrôlée par les rebelles chiites Houthis en guerre contre les forces gouvernementales soutenues par une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite, a été atteint par un projectile, dont l’origine n’était pas encore parfaitement cernée. Est-ce une frappe aérienne : certains indices le laissent à penser, notamment le fait que des avions survolaient la région. Cette attaque a fait quatre morts et 10 blessés. Et ce bilan pourrait augmenter avertit l’organisation humanitaire. « Trois des patients blessés sont des membres du personnel de MSF et deux d’entre eux sont dans un état critique »

Un hôpital de la ligne de front

Le district de Razeh se trouve sur une « ligne de front très active » souligne MSF. La population de la zone a été « durement touchée par des bombardements constants et  l’impact cumulé de dix mois de guerre ». L’hôpital Shiara avait déjà été bombardé avant que MSF ne commence à lui apporter un soutien et ses services avaient été limités à la stabilisation des patients, aux urgences, à la maternité et aux activités vitales.

Deux autres incidents

Le 27 octobre, l’hôpital d’Haydan avait été détruit par une frappe aérienne de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et le 3 décembre, un centre de santé à Taïz avait également été touché par une attaque de la coalition, faisant neuf blessés.

(NGV avec JB)

Ainsi que notre interview du responsable du CICR (juin 2015) : Yémen, un conflit qui dure, un pays au bord du gouffre. L’Europe a un énorme rôle à jouer (C. Schweizer)

Categories: Défense

Cologne. Un simple dérapage ou une nouvelle méthode d’intimidation ? (maj)

Sun, 10/01/2016 - 13:20

(crédit: NRW / baukunst-nrw.de)

(B2) Les évènements survenus à la gare principale (HauptBahnhof) de Cologne dans la soirée du Nouvel an interpellent. S’agit-il juste d’un dérapage collectif de quelques individus, un peu éméchés, ou excités. Ou de quelque chose d’un peu plus organisé, orchestré, par des mouvements qui ont intérêt à la déstabilisation ? Certains indices incitent à pencher en ce sens ou du moins à se méfier de toute leçon trop rapidement tirée et à s’interroger…

Une violence sexuelle de masse

Les évènements à Cologne ne semblent pas avoir été totalement spontanés mais plutôt planifiés, ou au moins provoqués. Le nombre de personnes impliquées — de femmes victimes comme d’auteurs présumés — le lieu de rassemblement des auteurs, le mode opératoire en razzia (loin du mode habituel du prédateur sexuel), la présence de mots traduits vers l’allemand (plus ou moins intimidants ‘je veux t’embrasser’, ‘je veux te baiser’ ou ayant rapport à l’anatomie féminine)… sont autant de faits sur lequel il faudra se pencher avec attention. Car il pourrait s’agir d’une sorte de ‘sex-mob’ d’un nouveau genre (voir encadré).

Un usage à des fins d’intimidation

La méthode utilisée comme l’objectif visé correspondent en tout cas, assez exactement, aux méthodes et buts de certaines organisations, comme celle de l’Etat islamique. Ce mouvement ne vise pas, en effet, comme ses prédécesseurs dans l’utilisation de l’action terroriste (des Brigades rouges ou action directe à l’OLP ou GIA, Hamas) à conquérir une liberté, un territoire ou transformer le pouvoir. Il vise davantage à déstabiliser les sociétés ciblées — musulmanes et arabes, dans les pays du Moyen-Orient, et occidentales — en agissant sur des ressorts davantage psychologiques que politiques : la peur, la division, le racisme…

L’usage de la violence sexuelle pour asservir

Cette terreur, Daech, l’exerce également, sur les territoires qu’il contrôle, par l’usage des violences sexuelles, de masse de préférence, à l’égard notamment des minorités mais aussi à l’égard de ses propres populations (1). L’objectif est, à la fois, d’assouvir leur pouvoir mais aussi semer la terreur dans les territoires qu’elles contrôlent. L’exemple des Yezidis, désormais assez bien documenté le montre. Pour assurer la traite des femmes et des jeunes filles Yazidi, l’organisation a créé « une infrastructure systématique, avec un réseau d’entrepôts où les victimes sont retenues, des salles d’observation où elles sont inspectées et mises sur le marché et une flotte dédiée d’autobus pour les transporter » comme le montre l’enquête du New York Times, traduite dans cet article de la RTBF. Daech a, non seulement, « développé une bureaucratie détaillée d’esclavage sexuel » avec « contrats de vente notariés » par les cours de justice mais il a aussi développé une doctrine propre.

Une doctrine du viol et de la violence sexuelle

« De manière répétée, les dirigeants de l’EI mettent l’accent sur une interprétation restrictive et très sélective du Coran et d’autres règlementations religieuses afin de, non seulement justifier la violence, mais également d’élever et de célébrer chaque crime sexuel comme spirituellement bénéfique, même vertueux. » « A chaque fois qu’il me violait, il priait » raconte une jeune fille de 15 ans. (…) « Il ne cessait de me dire que c’était ibadah », dit-elle, utilisant un terme des écritures islamiques qui signifient le culte. »

L’objectif : provoquer une onde de choc

Une action terroriste (un attentat) à la différence d’un acte de guerre n’a, en effet, pas automatiquement pour but de détruire l’adversaire mais de provoquer une onde de choc qui sera, elle, largement supérieure à l’effet lui-même de l’attentat et, en retour, atteindre l’objectif recherché : miner et détruire de l’intérieur. Or, si les attentats de novembre et décembre (Bamako, Paris, Beyrouth, Egypte…) ont atteint la première cible (des morts), ils n’ont qu’imparfaitement encore provoqué des effets secondaires. On pourrait même dire : au contraire.

L’échec politique des attentats de novembre

À Paris, l’attentat du 13 novembre a provoqué une union nationale plus certaine que ne l’avaient été les attentats de janvier. En voulant frapper le football (le stade de France) en particulier, les concerts de rock ou les restaurants également (un peu comme le font les Shebab en Somalie), il place tout le monde dans une même cible. C’est un mode de vie qui est atteint et pas seulement des opinions ou des religions. De la même façon, les attentats provoqués au plan international — visant Russie, Liban, Mali, etc. — ont plutôt provoqué une prise de conscience partagée et une certaine unité d’action de la communauté internationale plus importante qu’elle ne l’était il y a quelques mois encore.

Cologne, une terreur discrète ?

Les évènements de Cologne pourraient ainsi être un nouveau type de terreur, exercée de façon beaucoup plus sournoise mais aussi plus ‘efficace’ pour l’objectif visé, donc d’autant plus dangereuse. L’organisation pourrait fort bien utiliser plusieurs cordes à son arc : des attentats séquencés type Paris 13 novembre, ou ciblés, type Charlie Hebdo, de la propagande via internet ou d’autres moyens (prédicateurs auto-proclamés) à destination de populations arabes (ou musulmanes) fragilisées (dont la culture religieuse est souvent faible), et des actions de déstabilisation.

Un coup porté au mode de vie européen

Les faits de Cologne sont donc tout, sauf anodins. Ils vont porter, au-delà de leur gravité même, un choc plus important au sein de la société, allemande tout d’abord mais aussi européenne. Une bonne partie de la société pourrait ne pas voir demain d’un très bon oeil les demandeurs d’asile. Ces évènements permettent également aux partis les plus racistes, les plus extrémistes de la société, voire néo-nazis comme en Allemagne, en Grèce ou dans le nord de l’Europe, une assise dont ils manquaient jusqu’ici.

(NGV)

(Mis à jour) il faut se méfier de toute leçon rapide et de désigner l’Etat islamique derrière ces évènements. D’autres groupes pourraient très bien avoir choisi ce modus operandi. Tout comme des organisations à visée plus criminelle. Il ne faut pas nier non plus que dans certains milieux islamistes, la place de la femme est totalement laissée de côté et méprisée (Lire notamment l’article de Laurence d’Hondt qui éclaire dans le Vif cet aspect, notamment en partant de l’exemple de la place Tahrir en Egypte). L’objet de cet article est d’alerter sur des tentatives de déstabilisation de nos sociétés, plus dangereuses à terme, que la dernière vague d’attentats.

(1) Un procédé utilisé en ex-Yougoslavie, mais aussi au Congo ou au Rwanda, et dans nombre de régions de conflit, par Boko Haram par exemple au Nigeria.

Une action massive, une vraie Sex-Mob

Le papier publié par le quotidien Bild

Selon un dernier bilan, 379 au moins 500 plaintes ont été déposées, certaines pour vols, d’autres (au moins 150) pour des violences à connotation sexuelle, légères ou plus lourdes mais sans aucun doute sur l’intention : attouchements, pénétrations, tentative voire viol. Les plaignantes résident en Allemagne, mais aussi en Finlande ou en Belgique, comme le précise un témoignage recueilli par nos confrères de la Libre Belgique. « Les agressions ont eu lieu toute la soirée et toute la nuit. Cela a commencé de manière ‘légère’ dès notre arrivée à la gare et ça s’est aggravé en fin de soirée quand nous nous sommes décidées à rentrer dans l’appartement que nous avions loué, après que nous nous soyons réfugiées plusieurs heures dans un café-snack de la gare centrale pour éviter ces individus qui étaient partout dans la gare et aux alentours. »

Une trentaine d’auteurs auraient été identifiés. Certains résideraient dans des centres pour demandeurs d’asile. Les nationalités sont très variées : d’Afrique du Nord, selon la police, mais aussi d’autres régions, Turquie, Moyen-Orient, etc.

 

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Scène internationale, une nouvelle collection de livres stratégiques

Sun, 10/01/2016 - 12:12

(B2) Les presses des l’université catholique de Louvain (UCL) et le Centre d’étude des crises et des conflits internationaux (CECRI) viennent de lancer une nouvelle collection de livres, intitulée « scène internationale ».

Explorer les coulisses internationales pour un lecteur exigeant

Une collection qui s’adresse au « lecteur exigeant » – étudiant, chercheur, journaliste, diplomate – soulignent ses promoteurs, les professeurs Michel Liégeois et Tanguy Struye, « lui proposant une pluralité de regards universitaires sur la scène internationale, ses acteurs, leurs rôles et les textes qu’ils produisent ou interprètent ».

Cette collection entend ainsi aborder la géopolitique, la diplomatie, la politique étrangère, la géoéconomie, les organisations internationales, la sécurité ou encore la résolution et la transformation des conflits, « en  « explor(ant) les coulisses, les décors et les réactions du public ».

L’énigme nord-coréenne

Parmi les premiers ouvrages, notons « l’énigme nord-coréenne » de Barthélémy Courmont. Un livre fort avec la dernière provocation en date de Kim Jong-Un et l’essai (annoncé) d’une nouvelle bombe H. Un ‘exploit’ sur lequel on peut avoir des doutes comme sur toutes les annonces du passé du régime. « Ses activités nucléaires, maintenues opaques, (ont été) systématiquement annoncées par le biais d’informations que le régime a volontairement laissé filer, afin de faire savoir à ses adversaires l’étendue de ses capacités — racontait ainsi en juillet dernier Barthélémy Courmont interrogé par Atlantico.fr (1) —. C’est un moyen assez habile pour se rappeler au bon souvenir de ses ennemis, et c’est sur cette stratégie du pire, qui s’accompagne de pressions, voire de marchandage, que Pyongyang a basé sa survie dans un contexte post-Guerre froide ».

Autres ouvrages parus :

– Powers in the 21st Century. Determinants and contours. Sous la direction de Tanguy Struye de Swielande et Dorothée Vandamme

– Middle powers. What role in a world in transition. Sous la direction de Tanguy Struye de Swielande

(NGV)

(1) A lire également du même auteur, « calculs stratégiques », sur le Diploweb,

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Relais allemand en Méditerranée

Sun, 10/01/2016 - 11:46

(B2) Le navire de soutien ‘Frankfurt am Main‘ (A1412) et la corvette ‘Ludwigshafen am Rhein‘ (F-264) quittent leur port d’attache, respectivement Wilhemhaven et Warnemünde (près de Rostock), lundi (11 janvier), pour rejoindre la Méditerranée et l’opération européenne contre les trafiquants EUNAVFOR Med (opération Sophia).

Ces navires, placés respectivement sous le commandement du capitaine de frégate Andreas Schmekel et du capitaine de corvette Marco Köster, resteront en mission jusqu’à la mi-avril. Le retour au port est prévu fin avril. Ils viennent relayer le navire de soutien Berlin (A1411) et le Weilheim (M 1059).

Du coté allemand, c’est la première fois qu’une corvette est engagée dans l’opération européenne. Le Ludwigshafen est la plus récente des corvettes de haute mer de la série Classe 130 enrôlées dans la flotte allemande entre 2008 et 2013. Un navire de la même classe, le Erfurt, a été engagé, tout au long de l’année dernière, dans le versant maritime de l’opération de l’ONU au Liban (FINUL). Le commandant du Ludwigshafen Marco Köster et son équipage de 65 hommes et femmes ont d’ailleurs pris un tour d’astreinte. La marine allemande avait, en effet, choisi de maintenir sur place le même navire mais de faire tourner les équipages tous les 4 mois.

le Ludwigshafen am Rhein est conçu aux normes modernes avec un degré important d’automatisation permettant de n’avoir qu’un équipage plus limité (58 personnes au minimum, en général un peu plus, environ 65 personnes). Long de 90 mètres, la corvette a une autonomie notable en mer, pouvant tenir 21 jours en mer sans refaire le plein. Elle peut ainsi parcourir 4000 miles à une vitesse de 14 noeuds. Elle peut atteindre une vitesse de pointe de 26 noeuds (environ 48 km / heure). Disposant d’une faible signature radar, elle est équipée de trois lance-missiles anti-navires et terrestres RBS15 Mk3 de fabrication suédoise.

Le Frankfurt am Main est d’un autre gabarit. Long de 174 m, large de 24 m, c’est avec les navires de sa classe (Berlin), le plus gros navire de la marine allemande. Il déplace 20.000 tonnes, à une vitesse de 20 noeuds, il dispose de deux hélicoptères Sea King et d’un équipage d’environ 160 personnes. Il a été engagé dans l’opération Enduring Freedom au large de Djibouti (mai à octobre 2003), dans la FINUL au Liban (octobre 2006-mars 2007) et dans l’opération active Active Endeavour (mai-juin 2010)

(NGV)

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La Pologne réfute toute violation de la liberté de l’audiovisuel

Sat, 09/01/2016 - 19:00

(source : « Rodzina ma głos! » –

(B2) Le gouvernement a pris sa plume et décidé de répliquer aux demandes de la Commission. Le secrétaire d’Etat polonais aux Affaires étrangères, Aleksander Stępkowski, chargé des affaires juridiques et des droits de l’homme, réfute ainsi, point par point, dans une lettre adressée le 7 janvier au vice-président de la Commission, Frans Timmermans, les accusations de violation des règles européennes. La Pologne « reconnait pleinement la liberté et le pluralisme des médias, les considérant comme un élément majeur d’une société pluraliste » indique-t-il dans le communiqué publié vendredi (8 janvier) par les Affaires étrangères.

Un pouvoir de nomination non contestable

Les arguments utilisés par la Commission, ne sont pas vraiment pertinents, considère-t-il. « La loi modificative du 30 décembre 2015 traite des pouvoirs exclusifs de l’Etat exercés dans des sociétés qui sont la propriété de l’Etat polonais. Et cela n’a rien à voir avec une mesure de mise en oeuvre de la directive 2010/13 » sur les médias audiovisuels. Les « compétences du Conseil national de la radiodiffusion, notamment ses compétences dans l’objectif d’assurer le pluralisme des médias, restent intactes. Il n’y a pas de loi européenne qui obligerait un organisme de réglementation des médias d’avoir le pouvoir de déterminer la composition des conseils d’administration des entreprises de médias publics ».

Le point de vue de la Commission : biaisé selon Varsovie

Le ministre s’élève ensuite contre le caractère « biaisé » du point de vue de la Commission. Le vice-président de la Commission européenne aurait pu être être induit en erreur par « des informations trompeuses (qui sont) un parti pris contre le gouvernement polonais ». La Pologne est « prête à coopérer de façon loyale » avec la Commission européenne. Mais « exposer le gouvernement polonais à des interventions inspirées par des énonciations aussi injustes, partiales et politiquement engagées pourrait avoir un effet indésirable, qui doit être soigneusement évité » argue-t-il.

Un point de vue soutenu par l’association des journalistes polonais

Le ministre accompagne cette argumentation d’une lettre de l’association des journalistes polonais (1) dénonçant « la partisanerie politique et le manque de pluralisme » dans les médias publics qui ont atteint « un état pathologique (ces) dernières années ». Ce qui « a conduit à la manipulation et à la présentation d’une image déformée de la Pologne. Les médias publics ne remplissent pas leur mission ou leurs fonctions — affirment-ils —. Ce qu’avait souligné l‘Association des journalistes polonais, lors de son Assemblée extraordinaire, appelant à un changement radical à cet égard ».

(NGV)

(1) Ces deux lettres ont été publiées, en version originale, par le Financial Times, A télécharger ici

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2016…

Thu, 07/01/2016 - 06:53

Pour 2016, inutile de faire de grandes analyses stratégiques ou de relire Sun Tzu, il faut consulter l’horoscope chinois de Marie-Claire En 2016, année du singe, « tout peut arriver ». « On ne sait jamais s’il s’agit d’un ouistiti ou de king kong ». Ce n’est pas l’année idéale pour planifier. « L’influence du singe bouleverse tout. (…) C’est l’année de l’imprévisible et de l’irrationnel, de la surprise et du bouleversement, de la prise de risque et de l’effet boomerang, la spéculation et l’escroquerie. »

photo : NGV / B2 à bord du Leopold Ier en Méditerranée

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Réfugiés, Frontières, Combattants étrangers, Terrorisme. 4 dossiers pour faire le point

Wed, 06/01/2016 - 22:32

(B2) Après La crise des migrants devenue crise des réfugiés, puis crise tout court

et Garder les frontières de l’Europe. Vers un corps européen de garde-côtes et garde-frontières

B2 vient de publier ses deux derniers dossiers « net » recensant dans un fil chronologique les derniers évènements que nous avons commenté dans nos deux éditions Blog et Pro :

Le phénomène des combattants étrangers en Europe

et 2015 L’Europe face à une nouvelle vague de terrorisme

A lire… pour retrouver le fil de l’histoire

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Des forces spéciales italiennes près de Mossoul

Tue, 22/12/2015 - 11:22

Formateur italien au nord Irak (crédit: MOD Italie / Archives B2)

(B2) L’Italie va envoyer 450 soldats italiens en Irak pour protéger les travaux de remise en état digue de Mossoul.

Cette digue, située à 70 km au nord de Mossoul, est très abîmée et nécessite des réparations. L’entreprise italienne Cesena ne peut cependant commencer les travaux sans une protection. Le Premier ministre Matteo Renzi a donc annoncé, mardi (15 décembre) ce déploiement de forces, lors de l’émission Porta a Porta de la RAI. Il reste cependant soumis à l’autorisation du gouvernement et du parlement irakiens.

Ces hommes se joignent à l’opération Prima Parthica / Inherent Resolve à laquelle participent déjà 750 militaires au sein de la coalition internationale pour former les forces kurdes et irakiennes.

(NGV)

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