Today the Council of the European Union meets in Luxembourg to debate about the Commission proposals for an effort-sharing on LULUCF regulation, concerning land use, land use change and forestry.
LULUCF regulation aims to set emission reduction targets for each member state in terms of land use and forestry sector.
This legislative instrument together with the emission trading system are considered as the main measures to accomplish EU’s to the Paris Agreement on climate change.
Another important point on the agenda is the adoption of conclusions on sustainable water management. EU water management emphasizes current challenges related to climate change, land use and sustainable development. These challenges are considered as the most important ones included in the Paris Agreement and the 2030 Agenda for Sustainable Development.
Finally, the Council will also discuss conclusions in matters of biodiversity and will adopt further regulation items, such as debating on two proposals on greenhouse gas reductions in the sectors not covered by the EU emissions trading system.
REUTERS/Benoit Tessier
« J’étais manifestement attendu. Dès que le garde-frontière de l’aéroport de Montréal a vu mon nom, il m’a emmené dans les locaux des services de l’immigration. Il était 17 heures mardi. J’en suis ressorti six heures plus tard sans mon passeport et avec un ordre de quitter le territoire mercredi après-midi », raconte José Bové, que j’ai joint par téléphone. « J’ai loupé mon meeting sur le CETA, l’accord de libre-échange entre l’Union et le Canada, mais j’ai pu au moins dormir à l’hôtel ». Le gouvernement canadien ne voulait manifestement pas que le député européen participe à une série de rencontres sur le CETA avec la société civile et les syndicats agricoles québécois, à quinze jours de sa signature en grande pompe à Bruxelles par Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, et les responsables européens. Devant la bronca suscitée par cette expulsion, Ottawa a finalement décidé, mercredi à 18 heures, de laisser José Bové entrer au Québec. Il faut dire que Manuel Valls, le Premier ministre français, rencontre à Ottawa, jeudi, le chef du gouvernement canadien, et qu’il valait mieux éteindre ce qui menaçait de dégénérer en incendie. « Le gouvernement canadien est dingue : s’il avait voulu se tirer une balle dans le pied, il ne s’y serait pas pris autrement. Au moins c’est clair, ce qui compte pour lui, ce sont les marchandises, pas les hommes », s’indigne José Bové.
Il faut dire que cet incident diplomatique, en dépit du rétropédalage du gouvernement Trudeau, est une première avec une démocratie avancée, comme on l’explique au Parlement européen : « certes, Israël a déjà bloqué des eurodéputés qui voulaient se rendre dans les territoires occupés, mais à part ce pays un peu particulier, les seuls autres problèmes ont eu lieu avec la Russie de Poutine ou le Maroc… » Le groupe des Verts et plusieurs socialistes français se sont d’ailleurs immédiatement indignés de cette expulsion : « médusé par cet acte absolument antidémocratique », a tweeté le socialiste français Guillaume Balas, « hallucinant » a gazouillé son collègue Emmanuel Maurel. Auditionné, par hasard, au même moment par la commission commerce international du Parlement, l’ambassadeur canadien auprès de l’UE a été interpellé par la verte allemande Ska Kelle : il n’a pas su quoi répondre, ses autorités ayant manifestement oublié de le prévenir…
La décision du gouvernement fédéral canadien, le contrôle des frontières extérieures ne relevant pas des provinces, a été motivée, selon José Bové, par ses condamnations pénales, notamment pour le démontage du MacDo de Millau et une série d’actes anti-OGM. L’Agence des services frontaliers du Canada, saisi par Libération via l’ambassade canadienne à Bruxelles, a reconnu, tout en refusant de donner les motivations de sa décision, que « plusieurs facteurs servent à déterminer l’admissibilité, comme la participation à des activités criminelles, la santé et la situation financière ».
Le problème est que le député européen s’est rendu à plusieurs reprises au Canada depuis ses condamnations sans jamais être inquiété : « j’y ai même été un an après avoir été incarcéré pour l’affaire du MacDo », rappelle-t-il. En outre, comme il le remarque, Alain Juppé, après sa condamnation en 2004 dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris à 14 mois de prison avec sursis et à un an d’inéligibilité, a pu enseigner en 2005-2006 à Montréal sans que les autorités fédérales trouvent à y redire. De là à penser que, pour Ottawa, le détournement d’argent public est moins grave que les préjudices subis par McDonald ou Monsanto, il n’y a qu’un pas qui ne plaide pas précisément en faveur d’un CETA perçu comme un cheval de Troie du TAFTA ou TTIP. « Si le Canada avait refoulé Marine Le Pen, il aurait gagné une centaine de voix. En s’attaquant à José Bové, il vient d’en perdre le même nombre », se marre un haut fonctionnaire du Parlement européen sidéré par l’amateurisme canadien. Ottawa semble avoir oublié que le CETA doit être ratifié non seulement par les 28 parlements nationaux de l’Union (ainsi que par les parlements régionaux dans les pays fédéraux), mais aussi par le Parlement de Strasbourg. Que l’on malmène ainsi l’un de ses membres ne va pas le mettre dans les meilleures dispositions d’esprit…