Réunion de crise à la Commission européenne (crédit : CE)
(B2) Aussitôt après les deux attentats de Bruxelles, les différentes structures de pouvoir se sont réunies à Bruxelles comme ailleurs en Europe.
Alerte 4 à Bruxelles
Après une réunion de l’OCAM (l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace), le gouvernement belge décide de renforcer le niveau de l’alerte au niveau 4, le niveau maximal.
Premières décisions au niveau belge
Une première réunion du conseil national de sécurité — regroupant les vice-Premier ministres et les ministres en charge des questions de sécurité — a décidé des premières mesures : « des renforts militaires déployés dans les principaux lieux de la capitale, le contrôle aux frontières est renforcé, des restrictions sont applicables dans les transports en commun » indique Charles Michel après la réunion. Elles seront suivies d’autres : les écoles pourraient être fermées ce mercredi (23 mars).
Réunion de crise à la Commission européenne
Une réunion de crise s’est tenue très tôt au Berlaymont, siège de la Commission européenne, entre le président Jean-Claude Juncker et la vice-présidente chargée de l’Administration, Kristalina Georgieva, en coordination avec les services de sécurité internes de l’institution.
Alerte orange à la Commission
Kristalina Georgieva, la commissaire européenne chargée de l’Administration, annonce le relèvement de l’alerte interne à Orange (elle était « Blanche » jusqu’ici). Elle demande à son personnel de rester dans ses locaux ou chez eux s’ils ne sont pas encore arrivés. Toutes les réunions internes ou extérieures sont annulées. L’accès des bâtiments est réservé uniquement aux membres de l’administration (pas d’invités ni d’extérieurs). Des mesures similaires sont prises au Parlement européen.
All EU institutions are at alert level ORANGE – all meetings on premises and outside cancelled, access only for staff with badges
— Kristalina Georgieva (@KGeorgievaEU) 22 mars 2016
Réunions dans toutes les capitales
A Paris, une réunion d’urgence est convoquée à l’Élysée autour de François Hollande avec les principaux ministres concernés (Défense, Intérieur, Justice, Transports). Un mouvement imité dans nombre de capitales européennes à Varsovie, Londres, Madrid…
A Londres, une réunion du COBRA s’est tenue sous la présidence du Premier ministre David Cameron. Cette réunion de crise des principaux ministres et responsables de sécurité britanniques a convenu « d’augmenter la présence de police dans les ports et aéroports, dans les gares internationales et dans les stations de métro ».
A Madrid, en pleine semaine sainte, alors que le gouvernement est déjà en vacances, devrait se tenir une réunion demain. Ce mardi, déjà, vers 17h, le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernandez Díaz, et le secrétaire d’Etat à la sécurité, Francisco Martínez, doit présider une réunion du « groupe d’examen de la menace terroriste en Espagne ». Ce groupe réunit les plus hauts responsables de la lutte contre le terrorisme de la Police nationale, la Guardia Civil, le Centre du renseignement de lutte contre le terrorisme et le crime organisé (CITCO), le Centre national du renseignement (CNI), etc.
Pas de réunion prévue encore au niveau européen
Du côté des 28, il n’y a, d’après les informations recueillies par B2, pour l’instant pas de réunion de crise prévue à un niveau quelconque au niveau des ambassadeurs (COREPER ou COPS), des spécialistes de sécurité (COSI, sécurité intérieure), ou au niveau ministériel ou des chefs d’Etat et de gouvernement. Mais une réunion pourrait être convoquée rapidement (éventuellement hors de Bruxelles).
(Nicolas Gros-Verheyde avec JB et LH)
Mesures de sécurité dans les aéroports
La sécurité est renforcée à Paris, à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. De même, à l’aéroport de Frankfurt en Allemagne, l’un des aéroport internationaux les plus importants d’Europe. Aux Pays-Bas, tous les aéroports du pays renforcent leurs mesures de sécurité. Quant à l’aéroport de Rome, il ferme.
(NGV avec JB et LH)
Les drapeaux européens abaissés au siège de la Commission européenne (crédit : CE)
(B2) Il ne faut pas s’y tromper… Les attentats de Bruxelles du 22 mars avaient un objectif : viser l’Europe en ciblant ses principaux points de transit où passent les voyageurs et les expatriés européens, à commencer par l’aéroport de Zaventem et la station de métro Maelbeck. La nationalité comme le profil des victimes devrait le démontrer (1).
La station Maelbeck, centre du pouvoir européen
Située à mi-chemin entre la station Schuman, centre du pouvoir européen, et la station Arts-Lois, noeud de circulation des différents métros, à quelques minutes à pied du Berlaymont (le siège de la Commission européenne), sur la rue de La Loi (la grande artère du pouvoir belgo-européen), la station Maelbeck est une « petite station », sans doute moins surveillée que celle de Schuman. Elle se situe pourtant à quelques centaines de mètres à peine du Berlaymont, le siège de la Commission européenne (3-4 minutes à pied). Elle borde le Lex (le bâtiment du Conseil qui abrite les services juridiques, de traduction et sert de salle de réunion pour l’Eurogroupe bien souvent), du Charlemagne (le bâtiment de la DG Commerce). Et elle dessert directement plusieurs bâtiments de la Commission européenne (DG Agriculture, DG Concurrence, DG Aide humanitaire / Protection civile…) ainsi que plusieurs ambassades (notamment les Représentations permanentes auprès de l’Union européenne de la Belgique, de la Hongrie ou de la Finlande) et le Parlement européen.
L’heure de l’explosion : 9h11
L’heure où a eu lieu l’explosion — quelques minutes après 9h — n’est pas tout à fait un détail. A cette heure-là, tous les élèves sont déjà à l’école. Les fonctionnaires et travailleurs belges ont déjà fait leur trajet quotidien pour rejoindre leur bureau (on embauche à Bruxelles entre 6h30 et 8h). Ce sont donc les autres, surtout les ‘Européens’ qui transitent par le métro à cette heure-là. S’y croisent ainsi les fonctionnaires allant au travail, les diplomates, journalistes ou lobbyistes venant couvrir ou assister à une réunion, mais aussi les agents du nettoyage qui reviennent chez eux la matinée finie.
Un élément précurseur : l’attentat de Bamako
L’attaque, la veille, du quartier général de la mission EUTM Mali par plusieurs « terroristes » à l’arme légère est passée relativement inaperçue. Cette attaque a été déjouée par les forces de sécurité présentes sur place (Lire : Le QG d’EUTM Mali attaqué à Bamako). On observe ainsi que, généralement, les attaques sur le continent européen sont souvent précédées d’une attaque dans un pays proche de la zone francophone (Liban, Mali, Burkina Faso, Tunisie). L’attentat de Beyrouth avait précédé de peu celui de Paris le 13 novembre. Un point qu’il est sans doute trop tôt pour analyser qui peut ressortir du simple hasard mais pourrait refléter aussi un modus operandi plus organisé. Un peu comme un élément déclencheur…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Maj 26.3 – Les victimes viennent de 40 nationalités a signalé Didier Reynders. Dans la liste détaillée (lire : Des victimes de 40 nationalités. Une première liste), on remarque parmi les décédés 14 nationalités, dont une employée de la Commission européenne, une jeune chargée de communication d’un lobby du rail, un ancien diplomate belge (qui la double nationalité française). Parmi les blessés, des douaniers polonais, un agent de la Représentation permanente hongroise, etc.
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