La Minusma en a assez de prendre des coups et réclame des renforts, comme le montre un récent rapport (lire ici). D'où des préconisations du secrétaire général de l'Onu pour un renforcement des capacités humaines de la mission. En voici le détail (lire ci-dessous). Au conseil de sécurité de donner son feu vert, de trouver le financement et de convaincre des pays contributeurs.
La mission onusienne au Mali (Minusma) compte actuellement 10 407 personnes (soit 96% des effectifs autorisés). Il est recommandé d’augmenter la composante militaire de 2 049 personnes, ce qui élèverait le total des effectifs militaires autorisés à 13 289 personnes.
Le renforcement autorisé comprendrait :
• Une unité des forces spéciales de 150 hommes à déployer à Tombouctou pour la collecte de renseignements.
• Une compagnie du génie (élimination d’engins explosifs) de 140 personnes à déployer à Tombouctou pour renforcer la capacité de protection ;
• Une compagnie de renseignement et de surveillance de 115 personnes à déployer à Kidal ;
• 135 personnes pour renforcer les secteurs et le commandement de la Force, ainsi que les unités existantes de renseignement, de surveillance et de reconnaissance ;
• 200 personnes pour renforcer la protection des convois ;
• 20 officiers d’Etat-major à déployer dans un nouveau poste de commandement à Mopti aux fins de mobilité tactique et d'intervention d'urgence, y compris l'évacuation ;
• Une force d’intervention rapide de 650 personnes avec une unité d’aviation de 85 personnes actuellement déployées en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’ONUCI et qui seront disponibles en mars 2017 ;
• 554 personnes pour fournir les capacités humaines supplémentaires pour les unités promises par les pays contributeurs de troupes en raison des exigences en matière de soutien logistique autonome, protection de la force, et/ou renseignement, surveillance et reconnaissance ;
Côté police, l'effectif autorisé par le Conseil de Sécurité est de 1 440 personnes. Au 18 mai, la composante Police de la Minusma comptait un total de 1 145 personnes. Il est recommandé d'accroître les effectifs de la force de police de 480 policiers, dont 3 unités de police constituées et 60 policiers hors unités constituées, ce qui porterait le total autorisé de la force de police à 1 920 personnes.
(Crédit: EUCAP Nestor)
(BRUXELLES2) Un « centre d’opérations » pour la sécurité maritime a été inauguré fin mai à Berbera, sur la côte somalienne, dans le Somaliland (1). Le résultat du travail de la communauté internationale (ONU / UE notamment pour lutter contre la piraterie dans la Corne de l’Afrique. Un effort auquel l’Union européenne a participé financièrement mais aussi la Belgique et la représentation de Taipei (Taiwan) en Europe (2).
Objectif: sécuriser les eaux somaliennes
Le centre sera utilisé par la Garde côtière du Somaliland. Et du personnel de la fondation « Oceans Beyond Piracy » (OBP) viendra en renfort à différentes périodes de l’année. L’objectif est de renforcer « de plus en plus » la sécurité dans les eaux somaliennes « pour le trafic maritime » et de contribuer « à la lutte contre la pêche illégale, la piraterie et d’autres crimes maritimes », indique-t-on à EUCAP Nestor.
Des opérateurs formés par EUCAP Nestor
Le personnel du centre a été formé par les Européens de la mission de soutien à la Somalie (EUCAP Nestor) et de l’opération anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta. Une formation centrée sur les procédures de communication maritimes et les bases de la connaissance de la situation maritime et le partage de l’information (Lire : Formation à Berbera pour la garde côtière somalienne). Cette formation devrait continuer, au long terme, avec des sessions d’encadrement (mentoring).
Un modèle à suivre
S’il s’agit du premier centre ainsi mis en place en Somalie, ce n’est pas le dernier. Le travail pour l’ouverture d’un second centre « commencera dès l’automne 2016 » annonce la mission EUCAP Nestor.
(LH)
(1) Province autonome située au nord de la Somalie qui a déclaré son indépendance en 1991.
(2) Un apport que l’UE s’est très bien gardée de mettre en avant dans son communiqué
La justice sud-coréenne a approuvé hier le placement en redressement judiciaire de STX Offshore & Shipbuilding, qui est notamment l’actionnaire majoritaire de STX France. Cette décision a permis d'écarter, dans l'immédiat, le risque de liquidation.
Depuis mardi, Toruń et ses environs sont devenus le théâtre d’une des « plus grandes opérations aéroportées » de l’OTAN sur le territoire polonais. (crédit : MOD Pologne)
(B2) Le bon vieux temps des grosses manoeuvres militaires. De part et d’autre d’un rideau de fer invisible, on s’acharne à montrer ses muscles, avec force tanks sur les routes, parachutes et avions dans les airs, et navires sur les mers. L’exercice Anakonda 16 / Swift Response-16 qui se déroule depuis mardi (7 juin) en Pologne et durera toute la semaine en est la preuve (1).
A l’Alliance atlantique, et en Pologne encore moins, on ne se cache à peine que cet exercice est dirigé contre un adversaire : la Russie. Le scénario ne laisse d’ailleurs aucun suspense sur l’origine de l’agression. Une « Union des Rouges » a ciblé les pays baltes et nord de la Pologne. « L’union des Bleus » doit réagir (2). Avec 30.000 soldats mobilisés, environ 3000 véhicules, 12 navires et une centaine d’avions et hélicoptères, Anakonda 16 est présenté comme le plus important exercice des forces alliées depuis la chute du mur de Berlin en 1989.
24 pays y participent. Le gros des effectifs est cependant fourni par les Polonais (plus de 12.000 militaires) — car cet exercice est avant tout un exercice national — et les Américains (14.000 têtes). Les autres pays ont fourni des troupes mais en nombre plus modeste, de la taille d’un bataillon environ : 800 Britanniques, etc. L’important, c’est comme aux JO, il faut participer.
Une vertu l’interopérabilité, un message : à Moscou
Cet exercice – comme tous les exercices militaires – a une vertu : tester l’interopérabilité des différentes forces nationales et alliées, dans une opération d’envergure. Mais le message est essentiellement politique : il s’agit de dire à Moscou « attention! : les Alliés s’entraînent et sont prêts à défendre leurs alliés ». Ce qu’au siège de l’Alliance, à Bruxelles, on appelle des « mesures de réassurance ».
Guerre froide ou méfiance armée ?
Si le parallèle avec la guerre froide vient immédiatement à l’esprit, on ne peut cependant utiliser la même terminologie. Car d’une part les frontières sont tout de même plus ouvertes qu’à l’époque. D’autre part, tous les ponts ne sont pas coupés avec Moscou. La coopération est même de règle sur plusieurs terrains : sur le nucléaire l’Iran, voire même en Syrie…
Mais il y a, sans conteste, une « méfiance armée ». Car le Kremlin l’a prouvé en 2014 en Ukraine, et auparavant en 2008 en Géorgie, il ne rechigne pas à envoyer ses chars et ses hommes commandos faire le coup de main et intervenir militairement dans les pays qui lui sont proches pour les dissuader de filer trop à l’ouest.
Dissuasion ou gesticulation ?
On peut cependant se poser la question de savoir quelle est la valeur réelle de dissuasion de cet exercice qui ressemble tout autant à un exercice à destination de la population nationale qu’à l’égard de la Russie voisine. Si l’armée polonaise arrive à montrer ses muscles, se veut très forte sur son sol, la réalité semble légèrement différente. Après des années d’engagement en Irak et en Afghanistan, les Polonais sont aujourd’hui fort peu présents dans les opérations extérieures : que ce soit en coalition en Irak-Syrie, dans les missions de formation de l’UE au Mali, en Somalie ou en Afrique. Cette absence, elle-même, n’est-elle pas la marque d’une certaine faiblesse ?
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Cet exercice n’est pas le seul au mois de juin. Dans la foulée démarre en Estonie l’exercice « Saber strike » avec 10.000 militaires pour tester les capacités opérationnelles sur le terrain.
(2) Cette dénomination Rouge/Bleu/Vert ne date pas d’hier. Tous les exercices otaniens sont fondés sur une même dénomination de couleur : le rouge désignant l’ennemi, le bleu l’ami, le vert le neutre. Lire notre glossaire
Dans le cadre de la préparation du prochain sommet de l’Alliance atlantique, qui se tiendra, début juillet, à Varsovie, la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées a reçu, en mai dernier, le général Petr Pavel, le président du comité militaire de l’Otan. Le compte-rendu de cette audition vient d’être publié. À cette […]
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Depuis la campagne des dernières élections législatives canadiennes, on savait que Justin Trudeau n’était pas un fervent partisan de l’avion de combat F-35, qui a accumulé les surcoûts et les retards lors de sa mise au point par Lockheed-Martin. Cet appareil avait été choisi en 2010 par le gouvernement emmené par le conservateur Stephen Harper […]
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Le rapport du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire porte cette année sur "la condition des militaires engagés dans les missions de protection du territoire national et de la population". L'audition est à écouter ici.
Ce rapport annuel a été remis au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et présenté ce mercedi à la commission de la défense de l'assemblée nationale.
Le président du Haut comité, Bernard Pêcheur, a rappelé les conditions "parfois très incorrectes" d'hébergement des soldats à Paris au début de l'opération Sentinelle. Mais, les améliorations sont "continues", "les points noirs en cours de résorption".
Toutefois, il "faut apporter une attention toute particulière à la question", notamment si le nombre de militaires déployés en Ile-de-France se maintient au-dessus des 7 000.
Rusticité discutable. Selon le président Pêcheur, il ne s'agit pas "d'aligner les conditions d'hébergement et de vie de nos militaires sur celles des civils, voire de certaines forces civiles" (CRS par exemple) ou de réclamer "le maximum de confort".
"Nous ne proposons pas de renoncer à ce qui fait l'aptitude opérationnelle de nos forces, la capacité d'adaptation, d'endurance, une forme de rusticité (...). Simplement nous disons que ce qui est acceptable au Mali, en Centrafrique, est moins acceptable dans la durée sur le territoire national".
Personnellement, je ne suivrai pas Bernard Pêcheur sur ce chemin dialectique un peu miné. Au Mali, en RCA et en métropole, il y a (eu) des réalités quotidiennes totalement inacceptables dont LdD (et d'autres blogs) s'est fait l'écho. Les soldats de Sentinelle, Sangaris ou Barkhane ne sont pas là pour "en chier" mais pour remplir leur mission efficacement, dans des conditions de vie décentes.
Lors de son passage devant les députés de la commission de la Défense, en février dernier, le général Charles Baudouin, le directeur de la Section technique de l’armée de Terre (STAT) avait évoqué le programme « SCORPION léger ». En fait, il s’agit d’acquérir des véhicules blindés légers tactiques polyvalents de type 4×4 et d’environ 12 tonnes […]
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