Construit par le chantier Austal de Mobile, l’USS Gabrielle Giffords, cinquième Littoral Combat Ship du type Independance, a achevé le 18 novembre ses essais d’acceptation. Cette dernière campagne en mer, préalable à la livraison du bâtiment à la flotte américaine, s’est déroulée dans le golfe du Mexique.
L’ombre de Armand de Decker en portrait au Sénat (crédit : Sénat / Guy Bourgeois)
(B2) C’est une histoire digne d’un roman policier. Elle met en scène un président de la République française, Nicolas Sarkozy, son ministre de l’Intérieur Claude Guéant, et un ténor du parti libéral belge, Armand De Decker, tous réunis pour sauver un milliardaire belgo-kazakh, Patroh Chodiev, sur fond d’affaires de commission occulte, de contrat d’armement dans une république d’Asie centrale, dans un mélodrame qui traîne en longueur sur plusieurs années, et pourrait bien entraîner dans les bas fonds électoraux, le parti du Premier ministre au pouvoir, Charles Michel, fils de Louis et membre du Mouvement réformateur (alias le parti Libéral).
Chodiev : un ami dans le besoin
Cet « ami personnel et financier du président Nazerbaiev » comme le décrit un conseiller du ministre (français) de l’Intérieur, Desaies dans une note adressée par mail à son ministre (révélée par Mediapart et Le Soir), est dans les années 2010 en fâcheuse posture. Sous le coup d’une enquête pour blanchiment d’argent et faux en écriture pour une sombre histoire de commission occulte dans un marché public passé par le groupe énergétique Tractebel (ex GDF Suez) au Kazakhstan, il risque gros, notamment une interdiction à la bourse de Londres où son groupe est côté. L’homme qui a acquis la nationalité belge en 1997, actionne tous ses contacts, notamment en France, pour qu’on le sorte du guêpier. Le gouvernement Sarkozy qui négocie avec Eurocopter un contrat de livraison d’hélicoptères au Kazakhstan y voit une opportunité. Chodiev est un homme-clé puisqu’il est également « le propriétaire de la seule usine d’entretien et de réparation d’hélicoptères en Asie centrale » explique ce conseiller. Une usine qui porte le nom romantique de B404. Une cellule spécifique est mise en place, pilotée au ministère de l’Intérieur, pour amener les Belges à un peu… de compassion.
Une loi d’urgence
Le miracle survient quelques mois plus tard. Une loi est votée, tambour battant, en un mois à peine, début 2011. Le projet est déposé à la Chambre de députés le 11 février, les amendements commencent d’être déposés le 22 février. Le texte est voté en commission parlementaire le 11 mars, et voté en plénière à la Chambre le 17 mars, avant d’être adopté – après amendement – par le Sénat définitivement le 31 mars. Expéditif… En cours de lecture, on s’aperçoit de certains errements, le texte est trop laxiste. Mais le gouvernement veut aller vite, très vite (1). Et le gouvernement — en affaires courantes — craint un accord d’une nouvelle coalition qui l’obligerait à interrompre son travail. Le gouvernement promet une loi rectificative pour corriger le tir. Elle viendra quelques semaines plus tard. Cette loi rectificative promulguée le 11 juillet 2011, publiée au Moniteur le 1er août. Dans l’interlude, le Belgo-Kazakh s’est faufiler permettant en signant une transaction pénale, d’échapper à l’infamie. Il s’acquitte d’une jolie somme — 22 millions d’euros — mais, en échange, le Parquet belge abandonne toute poursuite. Pour Chodiev, au regard de sa fortune estimée à plus de 3 milliards $, c’est une peccadille qui vaut largement d’éviter l’infamie d’une condamnation pénale, même légale. Ce alors que le gouvernement est en « affaires courantes », c’est-à-dire uniquement en intérim, avec une loi (provisoire), c’est un joli tour de force. Et croire au hasard de circonstance est quand même très illusoire.
Un demi-million
Armand de Decker, particulièrement actif sur ce dossier, est récompensé. Il a toujours nié avoir reçu des sommes importantes pour cela (2). Juste les honoraires d’un avocat… Mais en fait d’honoraires normaux… on est un peu au-dessus. Selon un PV des enquêteurs belges, que vient de révéler la RTBF ce week-end, 741.846,55 euros lui ont été versés par Christine Degoul, l’avocate française de l’homme d’affaires kazakh Patokh Chodiev. Un demi-million seulement aurait été dédié à l’affaire kazakh proclame De Decker, le reste étant pour d’autres dossiers. Pour officiellement, 350 heures de travail, cela met l’heure à… plus de 1500 euros ! Vice-président du Sénat au moment des faits, après avoir présidé à deux reprises aux destinées de cette institution (3), et bourgmestre d’Uccle, une commune huppée de Bruxelles, l’homme est réputé et a un gros réseau personnel. Exerçant toujours son métier d’avocat, en parallèle — ce qui est étonnant à ce niveau là de responsabilité ! —, il a pris sous son aile le dossier Chodiev. Il ne s’agit pas de lobbying jure cependant l’homme politique mais de conseil uniquement (4).
Un certain mélange des genres
Dans une Belgique où le mélange des genres est courant, le scandale risque cette fois d’atteindre le gouvernement. Car plusieurs ministres semblent impliqués. Le nom de l’actuel ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, qui était à l’époque ministre des Finances, revient régulièrement, notamment dans une note du ministère de l’Intérieur révélée par Médiapart et le quotidien Le Soir. Après avoir cru laissé passer l’orage, le parti libéral a pris les choses en main. Il a été débarqué, ce dimanche, manu militari. De Decker de toutes ses fonctions. Un simple communiqué publié sur facebook a annoncé la « mise en congé de toutes ses fonctions » de l’intéressé.
Sarkozy, Guéant, Fillon entendus…
Le principe d’une commission d’enquête, jusqu’ici toujours rejetée, a été remise en selle. Les principaux partis belges ayant donné leur accord mercredi midi (24 novembre). Une commission qui pourrait se pencher aussi sur le rôle majeur joué dans ce dossier par un certain Nicolas Sarkozy… mais aussi par Claude Guéant et même François Fillon qui était Premier ministre à l’époque. C’est en tout cas ce qu’a indiqué, jeudi, le député Francis Delpérée, qui pourrait être selon la RTBF, le président de cette commission d’enquête.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Ce texte fait partie d’un paquet entre Socialistes qui veulent le secret bancaire et les libéraux francophones et flamands, et le CD&V qui militent pour la transaction pénale.
(2) De Decker a beaucoup nié, accusant, souvent avec dédain, les journalistes d’exagération et de mensonges. En fait de mensonges, c’est bien lui qui semble en avoir prononcés souvent en démentant des faits qui se sont révélés en bonne partie exacts.
(3) Le Sénat n’a pas l’importance qu’il a en France, il n’a qu’un rôle consultatif mais un lieu notable de conciliation pour les différents pouvoirs en Belgique.
(4) A priori, il y a un certain nombre d’avocats pénalistes compétents en Belgique. Et si ce n’est pour son réseau politique, on se demande pourquoi De Decker a été choisi.
Le 24 août dernier, la Turquie a lancé l’opération « Bouclier de l’Euphrate » dans le nord de la Syrie en appuyant l’action de groupes rebelles syriens qu’elle soutient. Cette offensive a deux objectifs : il s’agit en effet d’établir une zone de sécurité en territoire syrien en y chassant les jihadistes de l’État islamique (EI et […]
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Commandos montagne en exercice (© NGV / B2)
(B2, au poste du 2e REG à Valloire) Les Chasseurs alpins ne restent pas toujours dans leur pré carré montagneux. Ils exportent aussi leur savoir. Le général Vincent Pons, commandant la 27e BIM (Brigade d’infanterie de montagne) l’a confirmé cette semaine, en marge de l’exercice « Cerces ». Les chasseurs alpins forment des unités « montagne » dans plusieurs pays : au Liban, avec une coopération ancienne dorénavant, mais aussi, fait plus nouveau, dans un pays voisin en Jordanie… et même en Ouganda.
Des débuts prometteurs en Jordanie
Cela peut paraître incongru au néophyte. Mais l’armée jordanienne a une compagnie montagne, dans le cadre des Royal Commando (qui comprend également une compagnie « désert » ). Une spécialité montagne que le roi Abdallah, qui est le chef des armées, souhaite voir monter en puissance. Le contexte international avec des conflits à ses frontières (notamment en Syrie), mais des risques non négligeables du côté irakien (voire palestinien) pèsent. Le 61st Royal Commando appartient à la brigade dirigée par le prince Hussein Bin Abdulah.
Une expérience des terrains rudes
La Jordanie, malgré une grosse partie de désert, comporte nombre de reliefs accidentés, notamment autour de Wadi Rum, avec des canyons assez rudes. « L’expérience montagne n’est pas uniquement réservée à de la haute montagne, par temps enneigé ». C’est « une expérience de franchissement de milieux difficiles, de terrains accidentés, où les conditions extrêmes (chaleur, froid, variation météorologique, absence d’eau ou… trop d’eau) sont une part importante du défi » — confie le colonel Didier, chef d’état-major de la 27e BIM (Brigade d’infanterie de montagne).
Renforcer une petite spécialité montagne des Jordaniens
En Jordanie, cela a commencé l’année dernière, en 2015. Avec un double enseignement, à la fois technique et tactique. « Nous assurons une formation à différents degrés comme nous le faisons chez nous » — indique un officier qui a été sur le terrain, avec différents degrés de formation : basique pour certains, plus développés pour d’autres. 16 militaires jordaniens sont ensuite venus s’initier en France dans la Brigade de montagne, sur le terrain alpin. Et deux d’entre eux ont été sélectionnés pour rejoindre l’école militaire de haute montagne (EMHM) située à Chamonix pour un stage d’un mois. Ce cycle de formation devrait se poursuivre l’année prochaine. L’objectif est d’avoir un « bureau montagne » au sein de cette unité jordanienne, à même de prodiguer et certifier les principaux rudiments techniques et tactiques de la pratique de montagne.
Une école « montagne » en Ouganda
La BIM a également déployé un détachement d’instruction et un officier en permanence… en Ouganda. Ce n’est pas vraiment une terre francophone. Mais le pays comporte quelques montagnes conséquentes, tant à l’ouest du pays, à la frontière du Congo, avec la chaîne du Rwenzori (le Mont Stanley culmine à plus de 5000 mètres), qu’à l’est du pays, à la frontière du Kenya (avec le mont Elgon qui dépasse les 4000 mètres). Le tout dans un terrain très vert, très dense, de forêt tropicale… On est loin du désert jordanien. Mais les difficultés sont, au final, identiques. Il faut disposer d’une grande autonomie, dans un terrain difficile, où les communications sont limitées, où le terrain extérieur dicte sa loi, et où une bonne partie de l’action se déroule… à pied. Là encore le savoir-faire des troupes de Montagne a joué. Un détachement d’instruction opérationnelle (DIO) est venu pour faire un enseignement technique. Et un officier a été détaché en permanence dans le pays pour aider les Ougandais à monter un centre de formation montagne. A suivre de près…
(Nicolas Gros-Verheyde)
Chasseurs en position de tir © NGV / B2
(B2 dans la vallée de Maurienne) Des nuages, pesant, un plafond très bas empêchant le vol des hélicoptères (*) de la pluie, du vent, … Bref, ce matin, sur « le grand champ de tir des Alpes » dans la zone des Rochilles – Mont Thabor (près de St Michel de Maurienne et de Valloire), le temps était vraiment … pourri, pour l’exercice annuel « Cerces » prévu pour durer jusqu’à la fin de semaine (du 21 au 25 novembre).
Recréer les conditions du réel
Ce n’était pas un temps de grand froid ou de neige — le terrain idéal pour l’entraînement des troupes de montagne—. Mais un vrai terrain d’entraînement opérationnel avec ce que cela comporte d’intempéries et d’incertitudes météorologiques. Toutes les composantes de la 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM) — l’infanterie, comme l’artillerie, la cavalerie (véhicules légers) le génie ou encore le groupement commando montagne (1) — étaient bien là cependant au rendez-vous. Chacun avec sa tradition : les chasseurs partis à pied dès la veille au soir pour monter dans la nuit vers la zone de tir, les commandos montagne infiltrés dans la forêt, les mortiers de 120, les VBL légers, avec un appui aérien des hélicoptères de l’ALAT et des Mirage. Histoire de « recréer les conditions du réel ».
Un scénario typique de déstabilisation
Avec un seul regret, pour tous, ce jour-là, faute de météo favorable, permettant aux hélicoptères de survoler la zone, pas de tir possible pour les mortiers, pour « jouer » toutes les séquences du scénario. La base de celui-ci est assez classique. Des tensions naissent entre deux États. La république de Serre-Ponçon doit faire face à l’agressivité du Vichystan voisin. Un général y a pris le pouvoir. Entre les deux républiques, la tension est à son comble. Un attentat a eu lieu, des incursions également… Un scénario finalement assez crédible d’une situation classique des troubles rencontrés aujourd’hui.
Un exercice Cercès tenu, malgré tout
Près de 600 soldats de montagne ont été engagés cette année. C’est un peu moins que l’étiage normal d’un tel exercice. Mais c’est bien mieux que l’année dernière… Les troupes de montagne — comme une bonne partie de l’armée de terre — paient un prix lourd à l’opération Sentinelle. Cela pèse de façon inéluctable sur la vie normale des régiments, notamment sur les entraînements. Inutile de se le cacher.
En 2015, la quasi-totalité des troupes de montagne a été engagée dans les opérations de sécurité intérieure, certains à plusieurs reprises. La moyenne d’engagement, comprise entre 100 et 200 jours, en témoigne. Cette année là, la plupart des entraînements et exercices ont été annulés. En 2016, l’engagement dans Sentinelle a baissé. Mais le rythme est resté « important » (entre 40 à 120 jours) ne laissant parfois que quelques jours entre l’engagement en opération extérieure (OPEX) et Sentinelle. « On récupère peu à peu en formation » raconte un officier. Tenir l’exercice tient donc « de la gageure ». Encore aujourd’hui, quelques unités arrivent directement du Tchad ou du Niger, engagées dans Barkhane. Un passage du chaud au froid habituel. « Ils se réacclimatent »…
Néerlandais et Italiens
Deux unités étrangères sont venues se greffer sur l’exercice : des Néerlandais (une équipe de mortier 81 et un JTAC, du 13 infanteriebataljon) et des Italiens (un JTAC et leur équipe de protection) de la brigade Taurinense. Une des deux brigades « montagne » italienne qui est la brigade « soeur » de la 27e BIM (2), située tout juste de l’autre côté du versant alpin. Le général commandant la brigade italienne Massimo Biagini avait d’ailleurs fait le déplacement… tout comme le général britannique, Nick Nothingham, qui est le numéro 2… de la première division française (de Besançon), dont dépendent les troupes de montagne.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) L’exercice a lieu dans un terrain « ouvert » et non un terrain militaire. Même si on est hors saison, que des patrouilles ont reconnu le terrain auparavant, et que des points fixes ont été placés plusieurs jours avant que des « randonneurs » ne se soient pas aventurés dans la zone, les organisateurs de l’exercice ne peuvent rien laisser au hasard. Et un vol de reconnaissance d’hélicoptère est nécessaire avant tout tir au mortier.
(2) La 27e BIM regroupe : le 4e régiment de chasseurs (4e Rch) de Gap, le 7e bataillon de chasseurs alpins (7e BCA) de Varces, le 13e bataillon de chasseurs alpins (13e BCA) de Chambéry, le 27e bataillon de chasseurs alpins (27e BCA) d’Annecy, le 93e régiment d’artillerie de montagne (93e RAM) de Varces (Grenoble), le 2e régiment étranger de génie (2e REG) de Saint-Christol (Apt), la 27e compagnie de commandement et de transmissions de montagne (27e CCTM), basée à Varces, et le groupement commando montagne.
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