(B2) Au fil des années, les ateliers de la Citadelle qui se déroulent à Lille (dans la citadelle, datant de Vauban) prennent leur rythme de rendez-vous incontournable pour qui s’intéresse à la défense et à l’Europe de la défense en particulier. Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, notez ce 29 juin sur votre agenda. Il devrait être intéressant.
Trois thèmes d’actualité
Les trois thèmes abordés sont d’actualité :
Une personnalité et un manuel
Sans oublier la Haute représentante de l’Union, Federica Mogherini, qui devrait (à confirmer) marquer de cette présence de cette rencontre.
Ces ateliers seront aussi l’occasion de nous voir, André Dumoulin et moi-même. Nous présenterons, en effet, notre manuel sur la PeSDC. Ce sera aussi l’occasion, si vous ne l’avez pas encore fait, de découvrir ce livre et de l’emporter à un prix « Spécial Citadelle ».
Pour vous inscrire aux Ateliers …
…Envoyez votre inscription par mail à l’adresse suivante : ac2017@mission leds.eu. N’oubliez pas de préciser : nom/prénom, date & lieu de naissance, numéro de pièce d’identité, adresse postale et fonctions/ organisme. Ne tardez pas, date limite d’inscription : le 15 juin.
Federica Mogherini saluant les équipages et la nouvelle équipe du centre de formation, devant un A400M (© NGV / B2)
(B2) Les élèves pilotes du troisième cours approfondi de transport aérien tactique (EAATTC) se sont vus remettre, aujourd’hui à Saragosse, leurs certificats de fin de formation après deux semaines de cours, par la Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini.
Un syllabus européen de formation
La formation s’est concentrée sur un syllabus conçu spécialement destiné à renforcer l’interopérabilité entre les forces aériennes européennes. Un Transall C-160 allemand, deux Hercules C130 polonais et espagnol et un Casa C-295 espagnol étaient de la partie. Neuf types de mission ont ainsi été exécutées : du vol tactique de bas niveau aux engagements de feux en passant par les manœuvres d’évitement de tirs venant du sol (missiles sol air) et le parachutage de matériel et parachutistes. « 20 heures de vol en moyenne pour chaque équipage dans un environnement particulièrement difficile ».
Un passage de témoin
Une cérémonie assez symbolique puisque cette formation était l’occasion d’une passation de témoin entre l’Agence européenne de défense qui a porté le « bébé » — programme européen de formation depuis sa création en 2011-2012 — et le nouveau Centre européen permanent de formation au transport aérien (ETAC), qui a vu le jour aujourd’hui. Ce centre basé à Saragosse va désormais assurer au jour le jour la direction du programme (ce qu’on appelle, en termes techniques, le command & control ou C2).
(Nicolas Gros-Verheyde, à Saragosse)
Lire tous les détails : L’Europe se dote d’une école pour former ses pilotes au transport aérien tactique
Voici un petit ouvrage tonique sur les vendeurs d'armes français, le top des équipementiers et les pratiques méconnues (mais pas toujours illégales quoi que certaines apparences laissent penser) des "Lords of War" tricolores qui sont parfois des gagne-petits sans scrupules spécialisés dans le tout-venant mais plus souvent des analystes/ingénieurs/juristes/VRP que l'on rencontre dans les allées des salons professionnels.
Marchand d'armes, pourtant, ça sent la poudre et le kérozène et ça fleure bon Hollywood. Dans l'imaginaire collectif, on fait se côtoyer Rimbaud (Arthur, le poète), Khashoggi (Adnan Mohammed, l'homme d'affaires saoudien qui vient de mourir), Dassault (Marcel, père des Mirage), Bout (Victor, qui a fini en tôle)...
Mais derrière le romantisme et le cinéma, il y a la réalité très économique: l'industrie de la Défense française, c'est 160 000 emplois, 16 000 recrutements annuels, 7 grands groupes, 4000 PME, et 20 milliards d'euros de prises de commandes en 2016! Et qui dit "produits" dit "clients": des pays qu'il faut rendre dépendants de la France, selon l'auteur.
Tout y est, dans ce petit livre. Même plus que ce que l'on croyait connaître.
Marchands d'armes de Romain Mielcarek, Tallandier, collection Au fait, 128 pages, 13,90 €.
La MPCC aura pour tâche de commander au niveau stratégique les trois missions EUTM de formation des forces africaines (entraînement ‘commandos’ de descente en rappel des FAMA, les forces maliennes – crédit : EUTM Mali)
(B2) Les 28 ont adopté aujourd’hui la décision établissant le mini-QG militaire (la MPCC dans le langage bruxellois). La Haute représentante de l’Union, Federica Mogherini, l’a confirmé aujourd’hui à Saragosse (où elle inaugurait un nouveau dispositif européen, le centre de formation au transport aérien tactique). « C’est une étape importante » pour la défense européenne, a-t-elle déclaré. A juste titre… pourrait-on ajouter.
Pour conduire les missions non-exécutives
Ce nouveau commandement permettra d’assurer la conduite et le contrôle, au niveau stratégique (= politique) des trois missions militaires de l’UE déployées en Afrique : à Mogadiscio (EUTM Somalia), à Bamako (EUTM Mali) et à Bangui (EUTM Rca). Ces missions sont dites « non-exécutives ». Car elles n’ont ni le mandat ni les capacités pour assurer le maintien de l’ordre ou de la paix par la force (rôle davantage dévolu aux forces de l’Union africaine ou de l’ONU. Lire notre entretien avec le chef d’EUTM Rca : Nous devons être fiers du travail européen pour reconstruire la RCA (García Blázquez)). Elles ont un objectif d’assistance militaire, de conseil et de formation des armées africaines dans les pays où elles sont établies.
Un noyau d’une trentaine de personnes
Ce commandement devrait comprendre, selon nos informations, une trentaine de personnes (venant pour bonne partie des effectifs déjà présents à Bruxelles). Donc sans coût réellement supplémentaire. Il sera basé dans la capitale belge, au sein de l’état-major de l’UE (EUMS), rue Cortenbergh, C’est un général finlandais, l’actuel chef de l’état-major européen, Esa Pulkinnen, qui en assurera la direction. Celui-ci sera assisté, dans la gestion au quotidien, d’un général français (3 étoiles), Daniel Grammatico.
Un retard dû aux élections en Grande-Bretagne
La décision aurait dû être prise à la mi-mai… mais les Britanniques ont retardé son adoption. Une manœuvre très politique, mais assez logique : le gouvernement voulait éviter toute interférence avec les élections législatives qui se tiennent aujourd’hui (1).
Commentaire : La fin d’un long périple, le début d’un autre
Cc’est la fin d’un long périple pour ce commandement opérationnel qui aurait dû voir le jour en 2006-2007 (sous la forme d’un centre d’opérations jamais réalisé). Mais le travail n’est encore qu’à moitié accompli. D’une part, ce QG sera de petite taille (environ 30 personnes selon nos informations). Ce qui est somme toute modeste et fait taire tous les soupçons (largement phantasmés) d’une éventuelle rivalité avec le quartier-général de l’OTAN (le Shape). D’autre part, il faut bâtir toute la logistique d’un quartier général, que ce QG ait tous les moyens techniques, humains pour fonctionner de manière efficace, anticiper les crises, planifier les futures missions et conduire à bon port les actuelles missions. Enfin, l’Europe n’aura gagné ses galons d’autonomie stratégique que lorsqu’elle aura acquis également la capacité de commandement stratégique des opérations militaires (à mandat exécutif). Ce qui pourrait être possible à partir de 2019 (la décision établissant la MPCC doit en effet être revue d’ici la fin 2018 au plus tard).
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) La campagne électorale britannique a surtout été marquée par la menace terroriste, qui constitue une actualité beaucoup plus prégnante et une menace beaucoup plus réelle que la création de ce QG à Bruxelles.
Lire aussi :
Tous les détails sur le futur QG et les discussions qui l’ont précédées :
* Sur B2 Pro
Changement de temps aux Bermudes pour le deuxième jour des demi-finales de la Coupe de l'America. Après les 12-14 noeuds et le soleil de la veille, les quatre finalistes naviguent ce mardi dans 19-25 noeuds de vent, sous un ciel gris et pluvieux. A plus de 40 noeuds (pointes à 43 noeuds pour les Kiwis), Team Japan a gagné son premier match contre les Suédois d'Artémis qui ont connu des problèmes techniques à bord.