TechnipFMC (NYSE et Euronext: FTI) a remporté auprès de Hurricane Energy PLC un contrat d’ingénierie, de fourniture des équipements, de construction et d’installation (EPCI).
Le contrat porte sur la fourniture d’équipements sous-marins dont des ombilicaux, des risers, des flowlines ainsi que le système de production sous-marin destinés au projet Lancaster Early Production System (EPS). TechnipFMC assurera également l’installation des équipements sous-marins, de la bouée de tourelle d’ancrage et du système d’amarrage. Le projet sera réalisé de manière intégrée (iEPCI*).
(B2) La présidence estonienne de l’UE a décidé d’interdire la présence des journalistes à la conférence interparlementaire sur la PESC et la PSDC. Un dispositif exceptionnel qui crée un précédent et constitue une violation des règles démocratiques en usage au niveau européen pour la couverture presse.
Une mesure contraire aux usages… et aux valeurs
D’ordinaire, les journalistes ont accès à la conférence, la salle, le lobby, les couloirs annexes, comme c’est le cas pour toutes les séances (commission, plénière) du Parlement européen. L’intérêt est triple. Cela permet de voir tout ce qui se passe dans la salle, et pas uniquement ce qui est retransmis sur l’écran principal, avec les interjections, les débats, l’ambiance dans la salle, le nombre de parlementaires, etc. (tout aspect qui ne peut être couvert par une caméra). Cela permet aussi de pouvoir rencontrer les parlementaires, les intervenants, de façon libre et facile, avec toutes les règles journalistiques en usage. Cela permet d’accéder aux documents de séance (du moins ceux qui sont publics). Enfin, c’est un principe même démocratique : la tenue publique des débats.
La présidence estonienne a décidé de s’affranchir de ces usages et de ces règles démocratiques, en toute impunité, prétextant que c’est « l’Estonie qui organise la conférence » et que « c’est le Parlement estonien » qui fixe les règles d’organisation. Une erreur organique : la conférence interparlementaire PESC – PSDC qui regroupe délégués des parlements nationaux et délégués du Parlement européen est issue de la dissolution de l’ancienne assemblée parlementaire de l’UEO et représente un compromis entre ceux qui désiraient un rôle exclusif du Parlement européen et ceux qui voulaient préserver l’espace de discussion pour les Parlements nationaux. Le principe de l’accès libre à la presse.
Un faux prétexte
Aucune explication officielle n’a vraiment été donnée. L’organisateur de la conférence a avancé d’abord le prétexte qu’il n’y a « pas de place » dans la salle de conférence (ce qui est faux!, j’ai pu vérifier par moi-même) et que la retransmission vidéo (streaming) dans un petit espace dévolu aux journalistes à l’autre bout de l’hôtel Hilton était suffisante (1).
Commentaire : cette attitude est pour le moins étonnante. Au moment où l’Estonie ne cesse de parler de menaces hybrides, de possibles tentatives de désinformation de la part de la Russie, jeter ainsi un voile d’opacité sur une conférence parlementaire consacrée à la défense européenne est plus que maladroit, il est dangereux. En fait, cela tient plutôt d’un vieux réflexe, digne de l’époque soviétique : le « journaliste » est considéré comme un « être suspect » dont il importe qu’il soit le plus éloigné possible des lieux de discussion politique et qu’il ne puisse, en aucun cas approché, les élus et représentants européens.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) En fait, deux canapés (et trois cacahuètes), dans un coin du corridor de l’hôtel ( (au rez-de-chaussée), le plus éloigné possible de la salle de réunion (qui se situe au 1er) et même du circuit de déplacement des parlementaires (qui du 1er sortent directement sans passer par l’espace presse).
(B2 à Tallinn) L’exercice Zapad organisé, par les Russes et Biélorusses, en Biélorussie, du 14 au 20 septembre, ne devrait rassembler que 13.000 hommes (selon les Russes), 100.000 selon les Lituaniens … et les Estoniens. Une démonstration de force qui n’est pas nouvelle en soi.
Un exercice pas nouveau et souvent conçu sur un mode agressif
L’exercice Zapad est un vieil exercice de l’armée soviétique. Dans le passé, durant la guerre froide, il rassemblait déjà au-delà de 100.000 hommes jusqu’à 150.000 hommes. Après un temps d’interruption, il a été repris en 1999 (Poutine est devenu Premier ministre). Et son objectif est déjà tout autant politique (vis-à-vis des pays de l’Alliance atlantique) que militaire (pour qualifier ou, à l’inverse, déclencher de nouveaux concepts). L’exercice organisé en 1999, par exemple, avait conduit la Russie à adopter un nouveau concept de sécurité (en 2000). La thématique avait souvent trait à l’OTAN…
Un exercice tourné vers / contre l’Ouest
L’exercice Zapad 2009, dix ans plus tard, s’il ne rassemblait officiellement que 12.000 hommes (avec 900 tanks et 100 avions et hélicoptères) avait un scénario pour le moins offensif. Face à une attaque des troupes de l’OTAN, il réagissait avec une attaque simulée nucléaire contre la Pologne et la répression d’un soulèvement fomenté par la minorité polonaise en Biélorussie (lire dans le Telegraph). Rien de très pacifique ! A côté de cela, l’exercice d’aujourd’hui pourrait presque paraître champêtre.
Pas de menace directe
L’émoi face à cet exercice des autorités politiques – surtout en Pologne (1) et en Lituanie – ne semble pas partagé dans les rangs militaires ni alliés ni même des pays baltes. Le chef d’état-major estonien l’a confirmé à ses homologues alliés qui l’interrogeaient pour savoir s’ils étaient menacés. En substance, la réponse a été « Nous n’avons pas peur. Nous ne nous sentons pas menacés. Nous avons des moyens de réagir, avec des alliés prêts à nous épauler, si on était menacés. » En revanche, ce que craignent et redoutent davantage les autorités estoniennes (militaires et politiques), ce sont des attaques de basse intensité militaire, mais tout autant déstabilisante pour la vie ordinaire. Face à ces attaques hybrides, par nature, mêlant cyber attaque, désinformation, manifestations civiles sont ressenties dans des pays qui comportent une forte minorité russophone comme la « vraie » menace (lire : A Tallinn, les ministres jouent à la guerre cyber hybride).
(Nicolas Gros-Verheyde, à Tallinn)
(1) Pour des raisons essentiellement de politique interne qui n’échappent à aucun allié et dans la hiérarchie de l’OTAN.